Chairs profanes/Idylles/IV

Pour les autres éditions de ce texte, voir Idylles IV.

Chairs profanesLéon Vanier, libraire-éditeur (p. 11-12).
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IV

Échappée à l’œil des gens,
Philis, la blonde aux yeux fous,
Par les sentiers obligeants
Trouve Hylas au rendez-vous.

Aux lèvres qu’elle a vermeilles
Le galant qui l’aime, vite,
Comme aux fleurs font les abeilles
Follement se précipite.

Fuis pour un très doux babil
Sous le ciel tendre, un long temps,
Un bouquet d’arbres, subtil,
Prête son ombre aux amants.

Le berger fouille les grâces
Tant que ses mains doivent-elles
À la fin, se trouver lasses
Du saccage des dentelles.


Livrant ses roses, ses lis,
Belle, aux bras de son vainqueur
Comme une folie, Philis,
En riait de tout son cœur.

Enfin juste la fatigue
— Voyez combien opportune ! —
À point dénoua l’intrigue
Au jour levant de la lune.