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CHAPITRE V


Voici l’heure de se coucher. Après un souper rapide, la prière dite en commun, Arlette est montée dans sa chambre. Elle n’est point triste, mais elle est lasse d’avoir fait, au cours de sa journée, tant de choses vaines. Son esprit est vide. Elle a l’impression d’être loin, très loin… Pourtant il n’est que neuf heures. Elle ne peut tout de même pas se coucher aussi tôt.

Puisque ses affaires sont encore éparses sur les chaises, elle décide d’achever leur rangement. Elle en a tant que ses armoires ne seront pas trop grandes pour les contenir ! Or, en vidant un tiroir des fleurs artificielles, qui y traînent, rabougries, avec leurs calices de coton et leurs tiges de laiton prises dans des tuyaux de caoutchouc vert, que trouve-t-elle ? Une liasse de papiers.

Curieuse, elle les prend. Une couche de poussière glisse en nuage. Sur le premier feuillet, elle lit :

Ceci est mon journal.

Les papiers ont jauni. L’encre a pâli, comme anémiée par le temps :

— Tiens ! tiens ! murmure Arlette. Est-ce que par hasard j’aurais mis la main sur un trésor ? Le journal d’une des demoiselles Davernis ne peut être qu’une chose précieuse ! Comment devient-on vieille fille ? me suis-je souvent demandé. Quels sentiments éprouve-t-on à mesure qu’on voit le monde se resserrer autour de soi et qu’on assiste à la mort lamentable de tous ses rêves, tombant un à un comme tombent les roses d’un jardin ? Ce manuscrit va me renseigner. Et tout d’abord quel en est l’auteur ?…

Est-ce Telcide ? est-ce Rosalie ? est-ce Jeanne ? est-ce Marie ?

À cet égard, l’écriture est peu significative. Elle est petite, nette, régulière, très couchée. Pas une jeune fille, sortant d’un couvent, n’écrivait autrement jadis.

Et aucune signature !

— Bah ! se dit Arlette. Lisons. J’aurai vite fait de reconnaître celle de mes honorables cousines, qui fut assez romanesque pour confier ses secrets à ce vilain papier écolier…

Ceci est mon journal.


3 août.

Petit cahier, c’est à toi qu’aujourd’hui, jour de ma sortie de pension, je décide de confier mes impressions quotidiennes. L’honneur que je te réserve est grand. J’espère que tu l’apprécies. Puisses-tu demeurer toujours le plus discret de mes amis !


Je ne te cacherai rien… Si je te dis quelquefois des choses… des choses… Tant pis pour toi ! Tu ne les répéteras à personne…

Et tout d’abord je te préviens que je crois être une jeune fille de caractère.

J’ai dix-huit ans et j’ai décidé de réaliser, de gré ou de force, les projets admirables qu’au long des heures d’étude j’ai eu le temps d’élaborer sous l’œil indulgent de mes surveillantes.

Projets admirables ! ai-je écrit. Projets uniques !…

Sœur tourière, en m’ouvrant vos grilles, vous ne savez pas quel bel horizon vous avez ouvert devant moi.

Sœur Athanase, vous ignorez quel carillon de joie a sonné dans mon cœur, lorsqu’en agitant le trousseau de vos clefs, vous m’avez susurré : « Eh bien ! mon enfant, vous allez entrer dans le monde… »

Et vous, madame la Prieure, qui avez pleuré lorsque je vous ai adressé mes adieux, ne m’en veuillez pas si je n’ai pas mêlé mes larmes aux vôtres. Je ne suis pas une ingrate. Mais j’étais si heureuse ! Finies, les classes au tableau noir ! fini, le réfectoire avec la haute chaire ! fini, le dortoir avec la veilleuse tremblante ! fini, le parloir avec le tableau d’honneur !

Ah ! si mon père avait vécu, jamais on ne m’aurait mise en pension. Comme la plupart de mes camarades, j’aurais été externe. Chaque soir je serais revenue à la maison.

Il m’aimait bien, papa. C’est à moi qu’il réservait toujours des surprises. J’étais sa préférée.

Oh ! il était gai, papa !

Il était jeune, papa !

Il était élégant, papa !

S’il avait vécu, notre maison serait plus amusante. Maman est une excellente femme. Je la vénère. Elle n’a que de bonnes intentions.

Mais elle n’est pas gaie, maman !

Elle n’est pas jeune, maman !

Elle n’est pas élégante, maman !

Oh ! je l’aime bien tout de même. Mais je déplore que, chez nous, tout soit sombre. Les tapisseries, avec leurs cou- leurs foncées, sont laides. Dans le salon, on ne retire les housses des fauteuils qu’au premier janvier pour recevoir trois visites. Les pendules sont toutes de style Empire. Je préfère le Louis XV. Et toutes sont sous globe, comme des melons, avec une chenille rouge !

Pourquoi notre beau lustre est-il enfermé dans un sac de toile gommée ? On croirait une montgolfière. C’est si amusant, quand on entre brusquement dans une pièce, d’entendre la vibration sonore des bâtons de cristal !…


10 août.

À quel âge cesse-t-on d’être grondée par ses parents ?

Ce matin maman m’a reproché d’avoir changé de place un meuble dans ma chambre.

J’estime que ce meuble est beaucoup mieux là où je l’ai placé. J’ai voulu le démontrer à maman :

— C’est possible, m’a-t-elle répondu. Mais ce meuble était là depuis quarante ans, vous n’aviez pas le droit d’y toucher…


13 août.

Maman m’a dit :

— J’ai l’intention de vous offrir un cadeau… Réfléchissez… et voyez quel souvenir vous fera le plus grand plaisir…

Je n’ai pas voulu répondre aussitôt, mais depuis longtemps mon choix est fait. J’aime les bijoux : les bracelets, les broches, les bagues, les médaillons, les breloques.

Oh ! ma première bague ! l’ai-je assez vue en rêve ! ce sera une perle très blanche avec des reflets mauves. Je la sens déjà à mon doigt. Je cligne des yeux et je la vois. Il me semble quelle rend ma main plus fine…

Et mon premier bracelet ! une simple chaîne d’or qui glisse sur le bras à chaque mouvement…

Et ma broche ! un trèfle d’or avec une bordure de rubis… ou une barrette avec des perles et des brillants…

Mais il est convenable que je laisse à maman le soin de désigner l’objet ; sans préciser davantage, je lui dirai :

— Puisque vous voulez bien m’offrir un cadeau, offrez-moi un bijou et je serai la plus heureuse des femmes.

Maman m’a répondu :

— Bien, mon enfant…

Sera-ce une bague, un bracelet ou une broche ?…


15 août.

Depuis avant-hier, je ne vivais plus, j’attendais le bijou promis.

Maman vient de m’offrir une montre en argent avec un cordon noir :

— Tu la porteras suspendue à ton cou, m’a-t-elle dit. Qu’elle te soit un souvenir durable et utile de ma bonté !

C’est à peine si j’ai eu la force de remercier… Je suis triste.

Maman m’a rappelée pour me faire remarquer que la montre est à remontoir…


4 septembre.

Impossible de sortir !… Voici quatre jours que la pluie incessante frappe aux carreaux… une pluie régulière, monotone.

Quand je serai mariée, j’habiterai une maison rose, dont les tapisseries seront pittoresques et les meubles pimpants. Aux rideaux, je nouerai des rubans clairs avec de larges coques.

Chaque semaine, de parti pris, je changerai de place les guéridons, les fauteuils, les tables, les buffets et même le piano. Lorsqu’on demeure au milieu des choses fixes, il me semble qu’on doit vieillir plus vite.

Dans mon jardin je n’aurai surtout pas la grosse boule de verre qu’on rencontre sur son trépied de fonte dans tous les presbytères et chez les vieilles demoiselles.

Mais je ferai construire, en forme de châteaux forts, des cages où chanteront des oiseaux au poitrail rouge et aux ailes dorées

Même quand il pleuvra durant quatre jours, ma maison sera gaie…


15 septembre.

Grande nouvelle ! événement considérable ! Maman m’a dit ce matin :

— Il va falloir songer à nos toilettes d’hiver…

Je sais quels modèles je prendrai. J’ai su regarder autour de moi. J’ai consulté les catalogues.

Comme je ne suis pas très grande, il ne me faut rien de compliqué. Peu de garnitures, mais de la souplesse et surtout de la ligne…

Mes idées sont particulièrement précises en ce qui concerne la robe de soirée. Je compte faire mon entrée dans le monde cet hiver. Il importe qu’en me voyant on dise sous les éventails :

— Oh ! oh ! elle est gentille, la petite Davernis !

Du succès que j’aurai, dépendra mon mariage plus ou moins proche. Je ne dois pas cesser de me le répéter.

Lorsque je m’avancerai dans le salon illuminé, je baisserai les yeux, non pas par modestie — je ne suis pas modeste ! — non pas par timidité, — je ne suis pas timide ! — mais par décence et par malice. Il paraît que les jeunes gens n’épousent pas les filles qui menacent, par des regards trop droits, d’être des femmes un peu volontaires.

Or je tiens à me marier.

Il y a beaucoup de vieilles filles autour de moi ! Je les trouve assommantes. Elles ont des idées étroites dans l’esprit et du coton dans les oreilles…

Je choisirai ma robe de soirée, rose, et mon premier costume de ville, bleu…


17 septembre.

Je relis les notes que j’ai écrites avant-hier. Certes, je tiens à me marier. Mais je ne voudrais pas que ce fût avant deux ans.

Quand on est marié, on a des enfants. On doit les soigner. On ne va plus dans le monde !


18 septembre.

Il paraît que dans la famille de maman, les jeunes filles ne vont jamais au bal. Je n’aurai pas de robe de soirée. En écrivant cela, je pleure.

Il me semble que, d’un grand trait de plume, j’efface un des plus beaux rêves de ma vie…


19 septembre.

Si je ne vais pas au bal, comment me marierai-je ?


22 septembre.

Cet après-midi, visite à la couturière.

Je croyais que maman me conduirait chez « Léonie sœurs » qui habille les dames élégantes de la ville. Elle m’a menée chez une couturière en chambre, Mlle Bernet.

Celle-ci nous a reçues, avec des épingles plein la bouche, dans une sorte de salon où traînait une odeur de soupe aux choux. Elle a bégayé en me dévisageant :

— Ah ! ah ! voilà cette jeune fille sortie de pension… Qu’est-ce que nous allons lui faire ?

Pour bien montrer mes préférences qui étaient nettes, j’ai commencé d’expliquer :

— Mademoiselle, la teinte que je désire est le bleu. Il n’y a rien de plus pratique et de plus convenable pour l’hiver. Comme forme, je vous demande de me trouver un modèle très simple avec le cou dégagé, la taille assez marquée et la jupe serrée pour que la ligne soit parfaite…

Je n’avais pas remarqué que maman me regardait avec stupeur. Elle arrachait nerveusement la soie du gland de son parapluie.

— Tel n’est pas mon avis, a-t-elle déclaré. Dans ma famille les jeunes filles ne portent pas le cou dégagé, la taille marquée et la jupe serrée…

— Pourtant, maman, la ligne…

— Je ne comprends pas ce que signifie cette expression… Mademoiselle Bernet, prenez les mesures de cette enfant, vous lui confectionnerez, en cheviote noire, une robe sérieuse. Je la veux en tous points semblable à celle que vous avez réussie parfaitement pour moi l’année dernière…

— Mais, maman, je vais être « fagotée ».

— Vous trouvez donc que je le suis ?…

Mlle Bernet, qui continuait de mâchonner ses épingles, a pris mes mesures en disant :

— Je vais vous la faire bien large pour que vous puissiez la mettre deux ans !


1er  octobre.

J’ai essayé ma robe.

La décrirai-je ?

Elle est indescriptible.


3 octobre.

Je sais que je ne suis pas jolie, mais je crois avoir, dans la physionomie, surtout dans les yeux, une expression très personnelle.

Si j’étais homme, il me semble que je m’aimerais…

J’ai fait le compte des jeunes filles de la ville. Je ne vois guère que Léontine Bouvard et Henriette Vincent qui soient mieux que moi.

Et encore ?

J’ai le secret espoir que ma vilaine robe noire sera cause de mon bonheur.

Qui sait le mystère des destinées ?

Un jeune homme est très capable d’être pris de pitié en me voyant si mal habillée et de se dire : « Oh ! comme elle doit souffrir, cette pauvre petite ! Dépêchons-nous de l’épouser pour lui offrir des toilettes dignes de sa grâce et de sa beauté. »


10 octobre.

Ma mère et moi venons d’avoir une explication terrible. Il paraît que cet hiver nous ne ferons pas de visites :

— Dans ma famille, m’a dit maman, on ne reçoit pas. On ne va donc pas chez les autres…

Dans votre famille !… dans votre famille !… Je ne sais plus ce que j’ai répondu… Mais maman m’a ordonné de monter dans ma chambre et de n’en sortir que pour lui faire des excuses.

Je n’en sortirai jamais… jamais !


11 octobre.

J’ai demandé pardon à maman, qui m’a dit :

— Vous avez mauvaise tête, mais bon cœur.


15 octobre.

Je suis allée cet après-midi voir ces demoiselles Lerouge. Je les ai soigneusement examinées. Elles m’ont raconté leurs occupations quotidiennes :

— Saint Joseph, je vous en prie, faites que je ne reste pas vieille fille…


16 octobre.

Si je me marie avant Pâques, j’offrirai à saint Antoine de Padoue un cierge aussi grand que le sera mon époux…

J’ai juré devant sainte Catherine, si je suis fiancée avant six mois, de mettre un ex-voto dans la cathédrale, sur le côté droit du maître-autel, au-dessus de l’Amiral Quinard sorti sain et sauf d’un naufrage, bien que ne sachant pas nager.

Saint Joseph, saint Antoine de Padoue, sainte Catherine, je vous mets en ligne. Piquez-vous d’émulation. Il y va de votre honneur.


28 octobre.

Il n’y a que trois mois que j’ai quitté le couvent. Et je désespère déjà de me marier.

Pourquoi ?


29 octobre.

En y réfléchissant, je constate que jadis à la pension je n’étais pas aussi malheureuse que je me l’imaginais.

Il y a des moments où je regrette les salles d’étude, blanchies à la chaux, les dortoirs avec les lits bien alignés, les cours de récréation avec leurs « escarbilles »…


16 avril.

Je ne sais plus à quel saint me vouer.

Ni saint Joseph, ni saint Antoine de Padoue, ni sainte Catherine ne m’ont exaucée…


5 mai.

Je m’ennuie…


1er  décembre.

Cahier secret, confident de mon cœur, je t’ai négligé depuis des mois.

Que t’aurai-je annoncé ?

« Je m’ennuie » est devenu le refrain de ma vie… Et cette phrase tombe sur mon cœur comme l’eau, goutte à goutte, sur une pierre.

Ce qui me console pourtant, c’est que je n’en suis pas encore à l’état des vieilles demoiselles que je rencontre. Elles ne s’ennuient même plus !


5 février.

J’ai commandé une nouvelle robe. J’ai trouvé tout naturel de la prendre de la même étoffe et de la même forme que la précédente.

Je me coiffe maintenant comme ma mère. Mes cheveux sont partagés sur le front, en deux bandeaux plats.

Mes bottines sont si grandes, avec des bouts larges et des talons d’homme, que j’ai l’impression de marcher comme un canard.

Mais, ça m’est égal…


25 février.

Dans un almanach, j’ai lu une histoire, qui me hante.

Un voyageur errait sur la grève autour du mont Saint-Michel. Imprudent, il voulait admirer de loin l’île jaillissant parmi les flammes du soleil couchant.

Tout à coup ses pieds s’enfoncèrent. Il essaya de les soulever : Horreur ! Il était pris. Aucun effort ne pouvait le sauver.

Il jeta des cris désespérés. Vainement ! Le sable monte, monte. Comme un serpent, qui roule ses anneaux, il absorbe sa proie.

Lorsque le voyageur sent sa poitrine écrasée, les esprits mauvais de la grève commencent à danser devant ses yeux. Ils lui chantent : « C’est à peine si ton âme t’appartient encore. Peu à peu elle se dégage. Tout à l’heure elle rompra sa dernière attache, et grossira le troupeau des démons errants et maudits, qui roulent sans but dans les solitudes… »

Mon imagination est folle… Je me demande à certains moments si je ne suis pas une enlisée… J’ai parfois l’impression que mon âme flotte au-dessus de mon corps…


6 mars

C’est curieux ! Je ne m’ennuie plus.

Je vis ma vie comme on fait une besogne coutumière Si on me demandait pourquoi je suis sur la terre, je répondrais : « Parce que j’en ai l’habitude »

Aucune joie ne m’est sensible. Aucune douleur ne me touche !

Les amies de ma mère trouvent que je deviens une jeune fille parfaite…

Décidément pour moi tout est fini !…


3 mai.

Journal de ma vie, tu as vu tour à tour mes rêves, mes désillusions et ma résignation.

Je veux qu’aujourd’hui, sur ton papier banal, qui en sera transfiguré, s’étende le premier rayon de soleil de l’année. J’écris près de ma fenêtre.

Il fait beau…

J’ai acheté un bouquet de muguet que je ferai sécher entre deux de tes pages. Le printemps jaillit comme un feu d’artifice. Les arbres ont des feuilles d’un vert si tendre qu’on aurait envie de les croquer. Le ciel est clair. Les oiseaux, qui s’en donnent à cœur joie, volent très haut. Les cloches de la cathédrale, qui, l’hiver, n’ont guère la force de chanter plus loin que l’enclos, éparpillent aujourd’hui sur toute la ville et bien au delà des fortifications leurs chansons légères.

Cloches des églises et clochettes des fleurs !

Est-ce la lumière… est-ce mon imagination… est-ce un ancien rêve, qui n’était pas tout à fait mort et qui se secoue… est-ce… est-ce ?… Ce printemps m’émeut délicieusement.

J’ai rencontré tout à l’heure un homme, dont je tairai le nom. Il est descendu du trottoir pour me laisser passer. Il a murmuré une phrase que je n’ai pas comprise, mais dont j’ai lu la douceur dans ses yeux…

Petit cahier, petit cahier, je ne t’en apprendrai pas davantage aujourd’hui…

Il me semble que je vais aimer…

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Le manuscrit s’arrête là !

— Juste au moment où il allait être le plus intéressant ! constate Arlette. Tel quel, il pourrait porter comme sous-titre : L’Art de devenir vieille fille

Mais on distingue nettement la déchirure du cahier. Il est évident qu’il y a eu une suite. Peut-être est-elle éparse en plusieurs endroits de la maison ?

Arlette jure de la découvrir. Brusquement cela donne un but à sa vie dans la maison des dames aux chapeaux verts. Car elle se demande quel est l’auteur de ce journal :

— Telcide ? Rosalie ? Jeanne ? ou Marie ?