Cendres et Poussières (1902)/Le Sang des Fleurs

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Sang des fleurs.

Cendres et PoussièresAlphonse Lemerre. (p. 71-72).
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LE SANG DES FLEURS


Οἴαν τὰν υάκινθον ἐν οὔρεσι ποίμενες ἄνδρες
πόσσι καταστείβοισι, χάμαι δ’έπιπορφύρει ἄνθος.

ΨΑΠΦΑ.


Le soir s’attriste encor de ses clartés éteintes.
Des rêves ont troublé l’air pâle et languissant,
Et chantant leurs amours, les pâtres, en passant,
Écrasent lourdement les frêles hyacinthes.


L’herbe est pourpre et semblable à des champs de combats
Sous le rouge d’un ciel aux tons de cornaline,
Et le sang de la fleur assombrit la colline.
Le soleil pitoyable agonise là-bas.

Sans aspirer la paix des divines campagnes,
Je songe avec ferveur, et mon cœur inquiet
Porte le léger deuil et le léger regret
De la muette mort des fleurs sur les montagnes.