Catéchisme libertin (p. 55-58).


Jouissance


Mon mât presque abattu du coup de la tempête,
Baisse languissamment sa rubiconde tête.
Tandis que ma paillarde au sein de la langueur,
Goûte d’un calme heureux la tranquille douceur.
C’en est fait, foutu gueux, tu triomphes, dit-elle ;
Tu triomphes à l’instant que mon honneur chancelle,
Je le sens, tu le vois, et je résiste en vain :
Où la couille paraît, la vertu va grand train.
À ces mots, dans l’ardeur du transport qui m’enchante,
Je donne cent baisers à sa bouche brûlante,
Et pressant tendrement sa langue entre mes dents,
Je m’enivre à longs trais du plaisir de mes sens.
D’un charme plein d’appas, la séduisante atteinte,
Dans mon cœur enflammé, se forme sans contrainte,
Et je puis promener et mes mains et mes yeux,
Sur son corps, où l’Amour folâtre avec les Jeux,

Climène cependant, par un soin charitable,
Flatte légèrement mon engin effroyable ;
L’approche avec un doigt qui l’enfle sous sa peau,
Du brasier où l’amour allume son flambeau.
Alors plein d’un beau feu, je prends au corps la belle,
La jette sur un lit, et me jette sur elle.
Mes efforts triomphants découvrent à mes yeux,
Le séjour enchanté du plus puissant des dieux.
En cet instant heureux, dans l’antre de Cyprine,
Je darde avec fureur ma turbulente pine.
Tout craque, tout s’étend, mon vit pour s’ébaudir,
Bourre ce con battu, qui craint de s’entr’ouvrir ;
De ce choc foudroyant, la Vestale éperdue,
S’écrie tout en feu : Foutu chien, tu me tues !
Arrête ! dans tes bras tu me verras mourir ;
Mais moi, sourd à la voix qui voulait m’attendrir,
De mon membre nerveux ranimant le courage,
Je le presse, l’excite et l’enflamme de rage,
Et par un dernier bond, ce bougre furieux,
Se précipite entier dans l’antre ténébreux.
La belle en cet instant voit la fin de ses peines ;
Les plaisirs renaissants se glissent dans ses veines,
Ses sens sont obsédés d’une tendre langueur,
Déjà mille soupirs s’exhalent de son cœur.
Déjà ses yeux éteints se couvrent de nuages,
Ses sons entrecoupés s’arrêtent au passage,

Ce doux ravissement qu’enfante le plaisir,
Ne paraît l’animer que de brûlants désirs ;
Et poussant au travers d’une joie naissante,
Les restes soupirants d’une vertu mourante :
Du foutre, me dit-elle, ah ! ah ! cher greluchon,
Précipite tes coups, enfonce tes coudions.
Arrête… quel plaisir chatouille l’orifice !
Inonde, si tu peux, ma brûlante matrice,
Ah ! quelle volupté s’empare de mon cœur…
Je décharge… je fous… décharge donc… je meurs…
À ces mots inspirés d’une amoureuse rage,
Les traits d’un doux trépas sont peints sur son visage,
Je la vois succomber, et j’admire interdit,
L’effort prodigieux de la force d’un vit.
Cependant de mon vit je branle la machine,
Je bande avec effort les ressorts de ma pine.
Mille élans redoublés font gémir le chalit,
Où le foutre du con raidement s’ébaudit ;
La belle, de retour du pays de foutaise,
Se sentant harceler d’un vit chaud comme braise,
Bougraille en vrai lutin, et mille sacredieux
Composent de sa voix les sons harmonieux.
Elle empoigne à deux mains mes fesses bondissantes,
Puis presse entre ses doigts mes couilles palpitantes ;
L’on dirait à la voir agiter le croupion,
Qu’elle veut m’engloutir tout vivant dans son con.

Le foutre en cet instant, en haut de mon échine,
Ramasse sans effort sa moussante ravine ;
Je le sens voiturer ses grumeleux bouillons,
Et prendre son logis au fond de mes couillons.
À ce renfort charmant, j’anime mon audace,
Je barre en conquérant les dehors de la place.
Climène, cher amour ! m’écriai-je, il est temps ;
Ranime ton ardeur, règle tes mouvements :
Un désir tout de feu s’empare de mon âme,
Mon cœur est absorbé… doux objet de ma flamme,
Serre-moi dans tes bras… je jure par les cieux,
Que de tous les mortels je suis le plus heureux…
Tu ne me réponds point… attends… quoi donc, cruelle,
Tu veux me prévenir… que cette gorge est belle !…
Que ne suis-je tout vit dans ton amoureux con…
Là, je foutrais mille ans à triple carillon…
Donne-moi pour garant de ton amour extrême,
De ces baisers de choix… Ah ! volupté suprême…
Ah ! foutre, poursuis donc… que je sens de douceur…
Je n’en puis plus… je cède… mes délices… mon cœur…
Unissons nos plaisirs… la force m’abandonne…
Le jour s’évanouit, et la nuit m’environne…
Pousse… achève… grands dieux… quel ravissant retour…
Qu’attends-tu ? je décharge… ah !… j’expire d’amour…