Carnets de guerre de Louis Doisy
Au début de la guerre, Louis Doisy, né en 1888, rejoint le 6e de chasseurs à cheval. Il participe à la bataille de Courtrai le 22 août 1914, aux campagnes de Champagne (1915) et de Verdun (1916) avant d'être détaché comme agent de liaison au 15e d'artillerie. En 1917, il prend part aux offensives de Craonne et gagne les Flandres. En 1918, il est gazé à Coucy-le-Château ; après un prompt rétablissement, il est envoyé sur le front de l'est.

Lundi 4 août (1914)
Quoique plein d’enthousiasme, c’est le cœur gros que j’ai embarqué à Marcoing avec Henri. On a beau dire, il est des adieux douloureux et il faut que la patrie soit quelque chose de sacré, de divin même pour que d’un seul coup, à son appel on lui sacrifie : fortune, affections, avenir, famille, vie.
Nous sommes embarqués, l’enthousiasme de la jeunesse qui règne partout, les camarades, la [illisible] Lapinière eurent tôt fait de dissiper la tristesse qui m’embrumait le cœur et c’est presque gais que nous arrivons à Lille.
Au quartier, c’est la fièvre, le brouhaha, en un mot le désordre le plus complet. On entre, on sort, on rencontre des connaissances, plus le temps de penser à rien. On ne sait où s’adresser, personne ne s’occupe de vous, c’est l’anarchie, sauf pour le régiment actif.
Nous passons deux jours au quartier et dehors. Sur ces entrefaites, le régiment actif part, au milieu de l’enthousiasme délirant de la population lilloise.
6 août : On y voit un peu plus clair, il arrive toujours du monde, mais il s’est aussi produit beaucoup de vides. Neuf escadrons ont été formés et sont partis, des éclaireurs d’infanterie dans la moitié de régiment du 1er corps, des agents de liaison, escortes de généraux, etc.
Henri, moi et une quinzaine d’autres, presque tous gradés et riches commerçants ou industriels de la région, sommes affectés au 12e escadron et destinés à être interprètres anglais. La bonne blague, il sera impossible à Henri et à moi de le parler ou de le comprendre, nous sommes bien 4 ou 5 comme ça. On se décide à nous habiller, et le soir même nous embarquons.
7 août : Arrivée à Boulogne. Nous cantonnons dans un petit séminaire abandonné ouvert à tous les vents, dans de petites chambres où nous amenons de la paille. Nous y avons passé huit jours heureux en attendant Messieurs les Anglais. Rien à faire, on ne s’occupait pas de notre nourriture mais nous touchions 5 francs par jour, c’était donc intéressant.
Il faisait beau temps, promenades en ville, tramways gratuits, bains de mer ; enfin la vie heureuse. Seulement, il y avait deux points sombres dans notre horizon. D’abord, nous nous demandions toujours quelle conduite nous devions tenir à l’arrivée des Anglais, car on ne se décidait pas à connaître l’étendue de nos connaissances de la langue anglaise. Ensuite, plus grave, pas moyen de correspondre avec Noyelles, les lettres n’arrivaient pas. Nous aurions pourtant bien voulu les rassurer sur notre sort, peut-être nous croyaient-ils au feu sur quelque champ de bataille, blessés, morts peut-être.
C’était le moment des illusions. Nous visitions les immenses camps, confortablement aménagés autour de la ville, pour recevoir les Anglais, les quais de débarquement, le fort, les bateaux de pêche qui en toute hâte rentraient de la mer du Nord. Le soir nous allions lire à la sous-préfecture les communiqués officiels, la bataille de Liège, la résistance des Belges, la victoire de Dinant, notre avance en Alsace : Mulhouse, Altkirch, Ste Marie aux Mines sont à nous. Hourrah ! Hourrah !
Au bout d’une huitaine les Anglais commencent à débarquer. Écossais à l’air martial vêtus de leur kilt (jupon) national, élite de l’armée anglaise, puis les hommes des services spéciaux, ravitaillement, mécaniciens, aviateurs, automobilistes. Alors seulement paraît un ordre du gouverneur de Boulogne de n’avoir à conserver comme interprètes que les hommes pouvant causer couramment l’anglais.
Naturellement nous ne résistâmes pas à l’examen et le lendemain on nous réembarquait pour Lille à quatre. Dogand de Carnière, Moreau St Rémy le Verger, Henri et votre serviteur.
Nous voilà donc de retour à Lille après un voyage d’une journée dans des trains toujours bondés de mobilisés. Il faisait très chaud.
Quelle ne fut pas notre surprise de trouver papa et mon oncle Charles à la descente du train. J’avoue que ma joie est contenue, comme la leur.
Munis d’un sursis d’appel au titre de minotier, ils Henri venaient chercher Henri. Je vois encore la figure de ce pauvre papa, d’une part heureux d’avoir pu dans son idée en sauver un et d’un autre côté que séparé d’Henri, j’allais me faire du chagrin, je l’ai bien compris. On considère ses enfants même grands comme des petits qui ont toujours besoin de protection et ils s’excusaient presque ce pauvre père et aussi ce bon oncle Charles de n’avoir pu réussir à obtenir pour moi leur bienheureux sursis. Et pourtant ils avaient du en faire des démarches.
J’avoue que ca me fit un petit quelque chose à la pensée d’être séparé d’Henri. À deux on est plus fort, deux frères peuvent tout se dire et se comprendre plus intimement, ce sont deux membres d’un même corps. La raison réprima vite ce petit moment d’inquiétude, tant d’autres sont seuls et puis Henri a une femme et deux enfants auxquels il se doit. Par la suite j’en fus très heureux. Je pris donc congé sans trop de tristesse.
À la caserne, toujours le même spectacle. Bien que tous les départs soient faits, c’est toujours la même foule grouillante, la moitié en pelisses. On couche où on peut, on rentre quand on veut, pas d’appels, contrôle impossible. On amène toujours des chevaux de réquisition.
Un escadron, le 11e, est en train de se former à l’effectif réglementaire, c’est le seul qui ait encore chance de participer à la guerre pour le moment. Je ne voudrais pas à mon âge rester au dépôt, que dirait-on de moi ? Et puis je veux jouer un rôle ! Je m’y fais donc inscrire avec Moreau et à titre de brigadier je choisis mon cheval que j’appelle Guillaume.
Nous passâmes ensuite 4 ou 5 jours à nous organiser, nous armer, harnacher, à faire connaissance avec nos chefs, nos hommes et nos chevaux. La plupart de ceux-ci n’avaient jamais été montés, mais bast ! en rendait tout de même. Le mien surtout était merveilleux, bâti en dur, bonne base, véritable cheval de guerre s’il eut été entraîné.
Sur ces entrefaites on libéra toutes les anciennes classes jusqu’en 1905 inclus ; Moreau qui en était partit donc, j’en fus marri, c’était le seul que je connus au 6e et nous étions déjà attachés.
J’eus aussi l’immense plaisir pendant cette courte période d’embrasser maman et Marie, venues spécialement à Lille pour me voir.
Vendredi 21 août : Cinq heures du soir. Brusquement le boute selle retentit. On crie le 11e escadron à cheval. Fiévreusement on fait le paquetage, vivres de réserve, cartouches, etc… ½ heure après nous étions formés dans la cour. J’avais comme lieutenant un réserviste M. Goétghebeur, sous officiers : Gavelle et Héniaux. Tous trois peut-être braves, mais de valeur très ordinaire.
Donc à cheval, direction Fives-Lille, la Belgique. Naturellement nous ne savions rien. À peine sortis de Lille on eut l’air de nous annoncer que nous pouvions à tout instant rencontrer des patrouilles ennemies. À Fives les pelotons se séparent pour différente[sic] directions. Il fait déjà nuit, nous prenons la direction de Roubaix-Watrelos. Nous arrivons à Watrelos à 11 h 1/2 du soir, un régiment de caserne du 1er de ligne y était déjà. On cantonne dans une brasserie, heureusement que les habitants nous donnent à manger et copieusement, car nous on ne songe pas au ravitaillement. Je me suis allongé derrière mon cheval pour dormir (dur la première fois).
22 Aout. Notre sommeil fut de courte durée. À
3h½ à cheval. Si peu de sommeil et sans transition, c’est
dur. Vers 4h½ nous passons la frontière, il semble qu’on
sent l’ennemi. Je suis décidé et pret à tout, tant mieux.
Je protège le peloton sur le flanc droit avec 3 hommes. Nous traversons Mouscron la population semble etonnée de nous voir. Nous arrivons vers 10 heures à Aelbecque gros village belge entre Courtrai et Mouscron. Le gros du peloton fait halte et pied à terre, l’officier place des vedettes à tous les points cardinaux. Les habitants nous recoivent très bien, trop bien même pour les hommes.
Nous restons là 5 heures au moins de l’attente sans rien
connaitre, ni savoir. À 15 heures à cheval des potin
on signale à l’officier des patrouilles ennemies dans
la région, l’une d’elles paraît-il n’est pas loin. Sans
reflechir nous partons à leur chasse, nous malheureux
peloton de 24 cavaliers sans appui, sans base sans
ravitaillement sans rien.
Nous voilà partis, direction Courtrai ⁁grand route j’avoue que
hommes et chevaux étions déjà bien fatigués, tant pis
on marche sur la foi de ce simple pekin en auto qui
a vu une patrouille de uhlans se dirigeant sur Courtrai
Au trot marche ! Je fais la pointe d’avant garde
le mousqueton sur la cuisse, résolu mais mon cœur
bat. Courtrai ! un garde casque s’offre à nous
guider, il les a vus, nous traversons la ville par quatre
toujours la population nous acclame, nous encourage.
Ils sont là, ils viennent de passer, depechez-vous.
Tout à coup, au détour d’une rue a l’autre
bout de la ville nous les apercevons huit grands
lanciers gris qui défilent au galop par un, lance
basse.
Aussitot sabre à la main et au galop triple
galop a la poursuite sur les pavés. Au hasard
l’officier decharge son revolver à 20 mètres. Couché sur
l’encolure latte en avant fou de colère et d’émotion
je ne m’explique pourquoi, je passe en tête grace à
mon cheval. Je dépasse le dernier boche sans pouvoir
l’atteindre et au moment où ma lame allait ⁁entrer percer
dans le dos d’un autre, mon cheval glisse et je ramasse
des quatres pattes sur les pavés. Bûche formidable
ou je recommande mon âme à Dieu, je sens un frolement
ce sont les autres qui me franchissent puis d’autres
qui s’étalent à coté de moi.
Je me tâte, absolument rien, mon cheval n’est plus là et j’ai conservé le sabre à la main. Derrière moi l’officier Boche qui commandait la patrouille etait déjà pris avec un de ses hommes. Ils se sont rendus très facilement. Ceux qui ne sont pas tombés ont continué la poursuite individuellement a travers Courtrai, ils en ont repris deux, tué trois autres, un seul est parvenu à s’echapper.
L’officier boche etait le comte von Schwerin neveu de l’empereur et lieutenant au 7e Cuirassiers à Sedlitz.
Vous Raconter notre emotion ds cette 1re escarmouche
et decrire l’enthousiasme indescriptible de la population
de Courtrai, est impossible. Nous protegions difficilement
nos prisonniers contre la foule en délire. Nous n’etions
pourtant pas fixés, des bruits circulaient que la ville etait
dejà entourée et que des xxxxxxx cavaliers ennemis etaient
ds la ville. Je retrouve mon cheval qu’on avait
ramené à l’l’hotel de ville, et là, nous nous rassemblons.
Il etait 6 heures du soir nous repartîmes avec nos
prises. Deux heures plus tard la ville etait sous la
terreur boche et les habitants avaient vu en nous les
premiers et les derniers soldats francais.
Il était onze heures du soir quand nous rentrames
à Watrelo ⁁sans aucun arrêt. après avoir evité mille fois la mort
en passant à travers l’ennemi qui etendait déjà
son reseau de patrouille jusqu’à la frontière.
Nous etions J’étais mort de fatigue nos chevaux n’en
pouvaient plus, nous avions fait plus de 100 kilomètres.
À Watrelo nous eumes grand peine à remettre nos prisonniers à la mairie, la foule ouvrière voulait les mettre en pièces.
Nous retrouvâmes notre premier cantonnement, j’eus la chance de trouver un lit et je vous prie de croire qu’on n’eut pas besoin de me bercer.
Dimanche 23 Août ⁁1914 : Après une bonne nuit, nous rentrons à Lille avec des trophées ⁁4 chevaux, casques, Mausers, lances. Decrire l’enthousiasme et les acclamations de la foule est impossible. Nous traversons Watrelos — Roubaix les nouveaux boulevards — Lille, à la fin j’etais excédé tant de battage pour une chose si naturelle à la guerre. L’officier s’affichait vraiment trop avec le casque et le sabre de l’officier boche accroché en évidence sur sa selle. Vraiment il faut peu de chose pour dechainer l’enthousiasme des francais, toujours amoureux du panache. Hélas ils devraient bientôt déchanter.
Sur toute la longueur des nouveaux boulevards nous croisâmes des quantités innombrables de troupes de reserve. Nous deposons nos chevaux au quartiers, on y couche.
Lundi 24 aout : À dix heures nous repartons. À
15 heures nous arrivée à Launay ou nous retrouvons avec
plaisir les autres pelotons. Nous nous racontons mutuellement
nos aventures. Eux aussi ont fait des prises et couru de
grands risques. Ils n’ont perdu qu’un cheval. Nous
couchons en cantonnement d’alerte. L’entrée du village est
barricadée, une Cie d’infanterie forme les avants postes. Nous
ne savons rien mais aux precautions qu’on prend nous
pouvons être alertés d’un instant à l’autre. Je m’etends
sur une botte derrière mon cheval ds une maison
abandonnée.
25 Août : À 3 h ½ nous montons à cheval. On reprend semble-t-il la direction de Lille. Nous la laissons sur le côté. Nous marchons sur le sud-ouest. Nous avons l’air de battre en retraite avec toutes les troupes massées sur la frontière. Aucun de nous ne s’explique le mouvement retrograde nous marchons passifs. À Lomme nous rejoignons un detachement du 9eme cuir. environ Cent sabres, il fait route avec nous. Il fait très chaud et j’ai soif. Je gobe des œufs en route. Nous croisons des fantassins territoriaux de l’Ouest, Sarthe, etc… À ce qu’ils racontent ils se sont fait esquinter en Belgique, ils sont perdus. J’ai su plus tard que c’etait vrai, l’offensive Boche foudroyante en Belgique ayant deconcerte les previsions et nos troupes de couverture etant ds l’Est, on dut ramasser precipitamment toutes les troupes qu’on avait sous la main. C’est ce qui explique l’engagement de certains régiments territoriaux au début.
Nous faisons l’arrière garde de tous ces traînards d’infanterie
et d’un detachement xxx (1 bataillon, je crois) de la reserve
du 33eme. Les pauvres types n’en peuvent plus, il y en
a tout le long de la route et nous devons les suivre, c’est
terrible et fatigant de marcher comme ça. Tous les 500 metres
halte. Pied à terre. Nous mettons toute la journée
pour arriver à La Bassée et quand nous arrivons vers
9h½ du soir une pluie torrentielle se dechaine qui
nous transperce jusqu’aux os.
Nous cantonnons dans un hangar. Il faut seulement s’occuper de loger les chevaux, de faire les distributions, la soupe etc… Au debut c’est dur, je suis ereinté.
26 août Repos, j’en suis bien aise, la ville est pleine de troupes de toutes sortes. On a l’air de fuir, et pourtant on ne s’étonne de rien. Il est vrai que nous sommes tout a fait à l’extrême aile des armées. J’ai dormi cette nuit dans un bon lit. J’ai perdu la montre qu’Edmond m’avait donné avant de partir.
27 aout : Montigny en Gohelle, pays minier. Nous sommes excessivement bien recus, j’ai soupé chez le boulanger du pays.
28 aout : À cheval à 1 heure du matin j’ai dormi
deux heures. Nous partons je ne sais où, toujours derrière
notre éternel bataillon d’infanterie, les malheureux n’en
peuvent plus, ils s’arretent à chaque instant. La chaleur
est toujours très forte. Nous traversons Arras, les habitants
sont tout en émoi, on entend la canonnade, on rencontre
des fantassins isolés ⁁et pleins de terre. Nous devons cantonner
à Ribière 6 km au sud d’Arras. En arrivant mon peloton
est désigné pour faire des patrouilles de sureté et de
renseignements. Je pars avec 4 hommes. Ds mon secteur rien de
nouveau. On envoie Chombard ds la direction du canon.
Il rencontre des fuyards, l’action se passe ds la direction
de Bapaume, il rapporte des nouvelles peu rassurantes. Il est 19 7 ⁁heures du soir.
On ne se couchera pas cette nuit, notre capitaine M. de
Goussancourt parait soucieux. On fait la soupe en hate.
xxx Un ordre arrive : nous devons repartir
à 10 heures c a d. dans 3 heures. Hommes et chevaux
ont bien besoin de repos mais tant pis ! À
l’heure dite à cheval par une nuit noire comme de
l’encre. Ha J’ai du mal à vaincre le sommeil
je me surprends à dormir sur mon cheval comme tout le monde d’ailleurs. Nous traversons pourtant une
zone très dangereuse et les espions pullulent. Ce
doit etre bien plus dur encore pour les pauvres fantassins
qui n’ont pu prendre de repos. Il fait toujours tres chaud.
Samedi 29 Nous arrivons enfin à Gézaincourt vers 11 heures. C’est un petit village à 3 km de Doullens.
Nous logeons tous ds une grande ferme, nous y fumes bien
reçus. j’y fu On m’invita à souper et à déjeuner.
Je couche dans le lit du valet à l’ecurie.
Dimanche 29 Nous commencons à croiser d’assez nombreuses
troupes. En route un officier d’etat major depasse le
l’escadron, c’est une connaissance de M. de Goussancourt
car il s’arrête et lui cause. J’etais près d’eux, je
saisis des bribes de conversation. C’est l’officier
d’ordonnance du general Virvaire. Il raconte
que son général vient d’etre tué à ses côtés à Sailly
près de Cambrai que des combats se sont livrés dans
les environs, Havrincourt, Bapaume. Jugez de
mon angoisse. J’ai mon cœur qui se serre et ma
pensée se reporte à Noyelles. Que deviennent-ils, sont-ils
vivants ! Mieux vaut peut-etre que je ne sache rien. Sur ces pensées nous arrivons à Abbeville. Nous logeons
au quartier de cavalerie, concurremment avec des
detachements du 9e Cuir. et du 4e Cuir. où je rencontre
quelques camarades. Il passe beaucoup de troupes.
Le sejour d’Abbeville ne doit guere etre mieux car quatre heures après nous repartons et nous allons bivouaquer en plein champ à 4 km de la ville. Nous ⁁avons couché dans des monts d’avoine.
Je suis toujours content de mon cheval, malheureusement il blesse un peu sur le garrot.
Lundi 31 Aout Saint-Riquier (Seine-inferieure)
Nous voilà en Normandie dans un charmant pays. Je loge avec mon peloton dans une ferme chez de braves gens de l’ancien temps aux mœurs simples. J’y ai trouvé un lit avec Chombard et toute ma vie je me souviendrai de la superbe omelette au lard que nous nous sommes envoyé. Nous suivons maintenant les grandes routes, hors de la zone dangereuse. Le curé du village dit une messe à notre intention avant le départ. J’y suis allé.
1er Septembre Massy : Toujours Normandie. Cantonnés ds une ferme. Des fruits, du lait. Des patures pour les chevaux un bon lit.
2 7bre : Fontaine le bourg Magnifique reception à peine arrivé je suis invité à souper et à coucher chez un charcutier. Je prends un bain dans un ruisseau d’eau claire.
3 7bre
Inutile de m’attendre plus tot qu’à
mon tour. Tu dois comprendre par toi-meme
que tout si je partais plus tot ce ne pourrait etre
qu’au detriment d’autres camarades, lesquels sont
tout aussi pressés que moi d’embrasser la leur
famille, car on ne sait jamais ce que l’avenir
nous réserve.
En ce moment je me refais à mon metie de Cavalier et je suis très content dans mon nouvel escadron. Je remanie le sabre et j’espère bien m’en servir avec gloire dans un jour prochain.
Rien de neuf ici que je puisse te dire nous sommes toujours à la même place bien qu’on parle souvent de changement.
J’ai souvent besoin d’une montre. Ne pourrais-tu m’en envoyer une ? une petite montre bracelet qu’on attache au poignet. Si tu ne trouves pas, ne te derange pas, je ferai sans.
Incl Inclus photo de la maison où je couche, au
moment d’un concert improvisé par des automobilistes
et des chasseurs. Il y a d’excellents Nos. Tu vois qu’on
ne s’ennuie pas au front. Je ne suis malheureusement
pas sur la photo.
Je vous embrasse tous quatre
Louis Doisy
À cinq heures, brusquement la sonnerie à cheval retentit, nous ne la connaissions pas mais nous l’avons vite deviné, et 1/4 d’heure après les chevaux sont sellés.
Tout le 11e Esc monte à cheval direction Fives la Belgique, des patrouilles sont paraît-il signalées un peu partout en Belgique, les pelotons se quittent un peu au dessus de Fives pour diff directions, nous allons nous coucher à Watrelos il est 11h½.
Samedi 22. On repart à 3h½ après
2 heures de sommeil (paille) il semble
qu’on sent l’ennemi on passe la frontière,
nous traversons Mouscron, arrivée à
Aelbeke, halte dans l’heure.
On place des vedettes à tous les points
cardinaux. La population assez [illisible] très bien, trop bien, même pour
les hommes. 3 heures à cheval
on nous signale des patrouilles
ennemies dans la région, nous partons
à leur chasse. On en signale une
de huit à Courtrai, nous y allons
conduits par un garde civique.
La population nous accueille triomphalement (Vive la France).
Tout à coup au détour d’une rue nous voyons la patrouille en question en nous voyant elle prend la fuite.
Aussitot sabre à la main et au galop à travers les rues de Courtrai. Je passe aussitôt en tête grace à mon cheval en un clin d’œil.
J’en passe un et au moment où mon sabre est pour lui entrer dans le dos patatras mon cheval glisse et je ramasse une formidable bûche, je sens un frolement, c’est un cheval qui me franchit puis d’autres qui s’étalent à côté de moi pas de chance !! Derrière moi l’officier allemand qui commandait la patrouille était déjà parti avec un de ses hommes, ils se sont rendus très facilement. Ceux qui ne sont pas tombés ont continué la poursuite individuellement à travers Courtrai, ils en ont repris un, tué deux autres à la carabine un seul est parvenu à s’échapper.
L’officier allemand que nous prîmes était le comte de Schwerin, neveu de l’empereur, lieutenant au 7e cuirassé de Sedlitz
Nous allons ensuite à l’hôtel de ville escortés par une foule délirante.
Puis il était 6 heures du soir
Quand tout fut rassemblé hommes et chevaux, nous repartîmes avec nos prisonniers.
Il était 11 heures quand nous rentrâmes à Watrelos.
Dimanche 23.
Nous rentrons à Lille, réception d’honneur sur tout le parcours repos jusqu’au lendemain
Lundi 24.
Nous repartons à Lanny à 3 heures nous rejoignons les autres pelotons, on couche.
Mardi 25. Nous repartons à 3h½, nous
avons l’air de battre tous en retraite avec
toutes les troupes massées sur la frontière aucun de nous ne s’explique ce mouvement
rétrograde, nous formons l’arrière
garde derrière tous les trainards d’infanterie
c’est horrible, nous arrivons enfin à
La Bassie à 9h½ par une pluie battante.
Mardi 25 26 Repos.
Jeudi 26 27 Départ pour Montigny en
Gohelle toujours derrière l’infanterie
c’est horrible, nous avons été excessivement
bien reçus, trop pour les hommes.
Vendredi 27 28. Départ 1 heure ½ (matin)
pour Ribière au dessus d’Arras, nous
entendons toujours une violente cannonade
en direction de Bapaume ;
les esprits sont inquiets, je suis allé
en patrouille, rien vu. Chambard
de patrouille de char direction des
canons, rencontre des fuyards et apporte des nouvelles peu rassurantes
on ne se couchera pas cette nuit.
Départ à 10h½ du soir nous sommes harassés, nous dormons tous sur nos chevaux et pourtant nous traversons une zone très dangereuse.
vendredi 26 Samedi 29
Nous arrivons à Gezancourt à 3h de Broullesse, logés dans une grande ferme, où nous sommes très bien reçus ; j’ai été invité à diner et souper.
Dimanche 29[1] Abbeville 11h½ nous logeons au quartier de cavalerie, il passe toujours des masses de troupes. J’ai appris aujourd’hui que la bataille serait livrée aux environs de Cambrai depuis j’ai le cœur serré et à chaque moment de loisir ma pensée se reporte à Noyelles. Je pense à tous les miens. Que sont-ils devenus ? Mieux vaut peut-être que je ne sache rien.
Lundi 31
xx Saint-Riquier, Seine Inférieure.
Nous sommes en Normandie
dans un charmant pays
nous logeons dans une ferme aux mœurs
simples, de l’ancien temps.
Nous suivons maintenant les grandes routes hors de la zone de guerre Si je peux vous donner des nouvelles de moi, dire que je ne cours aucun danger, je rassure tous les chers miens qui se demandent maintenant où je suis
Le curé dit une messe le matin à 5 heures à notre intention j’y suis allé.
Mardi 1
Massy (S. I.) Suis bien logé dans une ferme normande.
Mercredi 2
Fontaine le Bourg ⁁1000 habitants 17 km de Rouen.
Magnifique réception à peine arrivé je suis invité à souper et coucher chez un charcutier.
Jeudi 3 aout[2]
Rouen. Nous embarquerons pour Niort dit-on. Sait-on jamais. Il est 11h½ il fait très chaud, à trois heures seulement nous partons. Les chevaux n’ont encore ni bu ni mangé aujourd’hui. On y pensera vers 9 heures du soir. Nous faisons encore aujourd’hui 120 km. À 10 heures nous arrêtons en pleine voie, le train s’arrête jusqu’au lendemain.
Vendredi 4 aout[1] à huit heures
du matin, on donne de l’eau
aux chevaux au hasard des routes
et on nous ravitaille de même.
Aujourd’hui nous avons fait 40 km c’est affreux il y a peut-être 100 trains devant nous, incurie complète. Dieu sait quand nous arriverons à Niort et avec quels chevaux, ils ont tous l’angine.
Je loge avec 2/trois camarades Cornedine, Ramette et Masset sur la plate-forme des fourgons, on passe son temps à dormir manger et boire, et nos parents nous croient sur quelque champ de bataille, s’ils pouvaient nous voir.
Nous passons encore la nuit sans faire un pas heureusement qu’il ne pleut pas.
Samedi 5 7breaout. La journée ne
s’annonce pas mieux, il fait très fade
nous sommes très heureux sur notre
plate-forme, quoiqu’il soit bien
difficile de se ravitailler il faut
faire un arrêt qquefois 2 km pour trouver Dimanche 6 7bre
Nous arrivons enfin au Mans et nous repartons le soir après un assez long arret
Nous passons à Angers et nous arrivons enfin
à Niort dans la nuit du dimanche lundi au lundi
mardi, nous logeons au quartier de
cavalerie 7e hussards, le dépôt y est déjà.
Nous avons vite repris la vie de quartier avec ses minuties et ses embetements quotidiens, on fait plus de service que dans l’active.
Je couche en ville avec Ramette, Dagen et Moreau qui est venu nous retrouver après un voyage de 8 jours, la défense est formelle mais tant pis si on se fait prendre la paille des chambres est pourrie, on est serré et ça pue.
Nous sortons le soir tranquillement, on ne dirait pas que nous sommes en guerre, n’était l’angoisse qui nous étreint le cœur à chaque fois que nous pensons aux nôtres. J’ai vu avec plaisir le vieux facteur de Cambrai qui portera des nouvelles à la maison à son retour.
Jeudi 17 7bre
Aujourd’hui 2e revue de général il me semble que nous allons bientot partir, nous sommes tout à fait prets.
Malheureusement mon Guillaume n’est pas entièrement guéri de ses blessures de garrot et de plus il tousse c’est dommage car il est très bon.
Dimanche 16 15 9bre 9h½ du soir
chez la mère Garcin Ramette dort j’éprouve le besoin de consigner un peu mes impressions et de mettre mon journal à jour. Depuis la date
où je l’ai interrompu j’ai
sensiblement vécu la vie de quartier ordinaire
aggravée d’une oisiveté beaucoup
plus grande. Tour à tour les bons
chevaux sont partis, le mien avec
les autres j’en suis venu à douter
du role de la cavalerie et j’ai taché
de saisir toutes les occasions de
partir. On demande un jour des
volontaires pour l’infanterie, je me
suis fait inscrire tout de suite, mais
l’officier veillait et il m’a rayé
d’office, d’ailleurs cette affaire est
tombée à l’eau pour tout le monde.
Maintenant je pars comme cycliste et j’en suis heureux, ma joie s’est un peu assombrie à cause du départ de Moreau, mon meilleur camarade et mon compagnon de chambre, il est parti à Poitiers avec environ 400 hommes du 12e.
Le régiment se vide donc et on parle toujours de départs imminents.
Le 11 a été complété en hommes et
chevaux aujourd’hui, le 12 forme
un escadron et nos. Nos trois
groupes de 40 cyclistes doivent être
prêts à partir jeudi. Enfin !
Est-ce vrai ? En aurons-nous
passé des revues de généraux sous
toutes formes toujours pour des départs
soi-disant imminents.
Je crois tout de même que cette fois c’est le bon coup, en attendant nous parcourons la campagne Niortaise en guise d’entraînement. Le début est plutôt dur mais il faut bien se faire des jambes. Je fais partie du 1er groupe 2e peloton avec Chombard et Ramette et les hommes du 11e esc. que je connais, ce ne seront certes pas les plus mauvais. Officier : M. Houillon.
Dans ma chambrette pendant que j’écris le vent souffle en rafales et la pluie cingle les vitres. Je ne puis m’empêcher de penser au temps qui nous attend là-bas dans le Nord et aux pauvres soldats qui y sont déjà et ceux qui sont continuellement tenus en éveil, sous la mitraille par tous les temps, souffrant du froid, de la pluie peut-être de la faim.
Et ma pensée se reporte alors aux souffrances morales endurées par les miens sous la botte de l’allemand sans nouvelles de leurs enfants, eux aussi pensent sans cesse : où est-il par ce temps de chien, peut-être est-il blessé abandonné sur quelque champ de bataille, est-il prisonnier, est-il mort ?
Qu’il est terrible d’être sans nouvelles
et dire que je ne puis pas leur faire
savoir que je suis ici à Niort depuis
2 mois, que je suis bien portant
que je vis oisif et xxx heureux
matériellement parlant. Oh ! que la guerre
est horrible pour les familles qui s’aiment
J’ai essayé d’écrire par
l’intermédiaire de la Légation d’Espagne à
La Haye, serai la lettre parviendra-t-elle ?
Je corresponds avec ma tante Sr Paul, mon oncle Charles, M. Moglia, M. Puech, Lepercq, L. Decker, Henri de Paris et son père.
10 Xbre J’ai reçu une lettre de Denain datée du 1er par la
Hollande. Elle m’a apporté un immense soulagement et m’a beaucoup rassuré.
Brusquement on supprime les groupes cyclistes, désillusion ? Nous étions si bien et si tranquilles. Je passe au 12 où je suis affecté à la classe 1915 où je reste 8 jours puis on me remet à la classe 1914
1915
au 11 où je repasse avec plaisir.
2 janvier J’étais planton à
l’hopital de l’ancienne préfecture
quant vers 9 heures je vois arriver
Ramery. Il vient me relever car
dit-il on reforme le 1er groupe
cycliste et il doit être prêt à partir
le lundi 4. Tout joyeux je
retourne au quartier où nous
préparons fiévreusement.
Lundi 4 janvier : départ 7.04
via Chouain, Lens où nous avons
deux heures d’arrêt. Avec Chombart
nous en profitons pour aller voir
nos copains respectifs au 4e cuirassier
J’y vois Delcourt, Jaspar, Butez,
Larthiez avec infiniment de plaisir
Nous dînons ensemble, souper très gai franche camaraderie qui me fait regretter le 4e cuir
Mardi 6[1] Nous débarquons à Villers
Daucourt au dessus de Mourmelon
la nuit, c’est lugubre. Pluie, vent
nous arrivons à 11h au quartier
général du 1er corps à Saint-Rémy
sur Bussy. Nous recherchons le
régiment, il n’est plus affecté au
1er corps mais au 12e à Vaudemange.
mercredi 7 Nous arrivons à
Vaudemange, parcours très dur par un
vent debout terrible.
Janvier : j’ai délaissé xx mes
mémoires, je les reprends aujourd’hui 29
mars où nous quittons la Champagne
Janvier : le mois s’est passé d’une façon assez calme. Nous avons vécu tout le mois avec le régiment à Vaudemanges, logement assez bon chez Mme Molin femme pas très agréable. 7 enfants sales. Tout le mois pluvieux. Présentation au colonel Seigneur ; bon effet, homme énergique de prompte décision. Malheureusement il fut évacué q que temps après pour rhumatismes, nous avons beaucoup perdu : le lieutenant colonel ne me paraît pas à hauteur (menu).
J’ai fait dans ce mois mon apprentissage aux tranchées, pour débuter je me suis perdu en y allant avec tout le groupe cycliste qu’on avait oublié. Quelle nuit, quelle boue et aussi l’émotion du début au premier obus déchirant l’air.
Nous fûmes répartis dans les compagnies du 135e territorial, recrutement du Gers, très bons soldats, disciplinés, très gentils et serviables, un peu timorés. J’ai logé avec l’adjudant Guichaumé dont je conserve un excellent souvenir.
Le secteur est très tranquille, les tranchées sont à 800m environ, je n’ai jamais vu un Boche et je ne me suis jamais senti en danger.
Février : même vie, toujours dans ce trou de Vaudemange, nous avons trouvé une maison où l’on est très bien chez Mme Barbet et son mari deux bons vieux. Malheureusement pas pour longtemps.
Nous avons maintenant le
filon plus de tranchées, les cyclistes sont
devenus les hommes d’etait etais du
régiment, nous allons au bois, couper
débiter et xx assembler des
rondins et autres pour les
tranchées. En un mot nous
sommes très tranquilles. Détail
particulier, je mange comme
quatre.
Mars : on m’annonce un bon
soir que je dois partir aux
tranchées avec 20 hommes. Je ne dis rien, mais ma mine s’allonge.
Je pars la nuit par Mourmelon le
Petit, Baconnes et Prosnes par
une route où l’on ne circule plus.
Les bycyclettes sont silencieuses nous
sommes passés sans encombres.
Prosnes xx ce village et est l’image
de la désolation. Plus une maison
debout, l’église éventrée, et le
soir toutes ces ruines grouillent, elles
abritent encore le ravitaillement
et les cuisines des tranchées de 1re ligne
d’un régiment.
Arrivée sans encombre au secteur du 6e en vélo. On nous a fait venir pour couper du bois sur place. Je respire, le cauchemar de la tranchée s’éloigne : pas de froids de pieds, de nuits sans sommeil, de rondes etc. —
Au contraire je trouve à 200m des cuisines un gourbi confortable, où il ne pleut pas, il y a en a d’autres à coté pour mes hommes qu’ils ont tôt fait d’aménager. Nous formons là un petit hameau de 20 habitants logés dans 5 huttes dissimulées dans un bois de sapin, c’est là que j’ai passé tout mon mois de mars, heureux et tranquille, très bien ravitaillés. Le temps fort souvent beau, et le travail facile et peu abondant (arbres, piquets, rondins)
xx Sur ces entrefaites le régiment
a changé de cantonnement, il a quitté Vaudemanges pour Bouzy 6 km plus loin, grand cru de Champagne j’y suis déjà venu 8 jours au repos (sic). Très tranquille, un peu d’entrainement, football avec les fusillers marins.
29 mars : nous quittons Bouzy pour l’inconnu. Je le regretterai ; la vie y était facile, nous y fûmes tranquilles on y trouvait presque de tout.
Voilà 3 jours que je suis sans correspondance faute de courrier. Je reçois une lettre avec tant de plaisir surtout celles de Marraine Marie si pleines d’affection vraies.
Nous embarquons à Épernay à 3 heures du matin
30 mars : nous prenons la direction
de l’Est, traversons Chalons, Vitry
le François nous voyons sur la voie
des villages en ruines et des tombes.
Épernay. Débarquement à Revigny contrairement à notre attente. Il fait très froid. Nous logeons à Loisy à 25km de là, nous traversons Bar le Duc, les routes sont très dures beaucoup de côtes.
31 Érize St Dizier petit village du
Barrois (Meuse) j’ai eu 1 lit oh volupté
assez joli papier mural, mangé avec l’état-major.
1 avril Seraucourt à 18 heures
route de Verdun petit pays 80 h peu de dégâts, assez joli, avons
traversé 2 villages désolés Courcelles
Amblaincourt. Demain on repart
vers le Nord encore sur Verdun.
2 avril : Belleray 15h 4 k de Verdun, petit
village, boueux sur la Meuse restés 5 jours
assez tranquilles (offensive des Éparges — meurtrière — Inutile).
6 avril Verdun Quartier de Bevaux
au 4e hussards immense, un peu vie de quartier, cyclistes très tranquilles, léger
entraînement bécane, football, match
avec autres troupes 13e art 19e Ch. On ne se figure pas que c’est la guerre.
Impossible entrer dans Verdun.
22 avril Senard (Meuse). Nous avons
quitté Verdun ce matin avec joie, la vie
y était trop monotone. Tout le 1er corps
change. Rencontre Herban, Capon,
G. Bricourt, Caron, Cardon, Deleau 24 avril embarquement à Villers-Daucourt
bonne nuit en 1re classe.
25 avril : débarquement à Fismes. J’espérais
une région plus près du Nord. Nous cantonnons
à Coulonges 1er village de l’Aisne, agréable
eaux-vives partout, un lit gens affables
on n’entend plus le canon, drôle de guerre
tout de même. On m’annonce une punition
parce que je n’ai pas signalé un homme
légèrement saoul. Bast, ça glisse, ma
conscience ne me reproche rien, c’était un
très bon soldat. En revanche nos officiers
ne valent pas cher il me semble ! des gens
de parade qui ne connaissent rien, pas
d’idées larges, courte vue esprit de coterie,
et de caste aussi malheureusement. On
sent qu’ils n’aiment pas les hommes
ils ne considèrent pas les sous-officiers, ils
s’en servent voilà tout. Nous verrons ça
à l’œuvre
3 mai : Je récolte à nouveau 8 jours
motif « n’avoir pas rendu compte qu’on
ne touchait plus de thé pour boissons
hygiéniques » Oh ! stupidité et ministères
et c’est un colonel.
5 mai : Match de football avec le 11e d’art à Nesles, très belle partie nous perdons 3 buts à 1. Nous sommes toujours
très bien à Coulonges trop bien même, la
table surtout digne du fourrier de la section.
12 mai : Nous étions trop bien on part pour
Geux 9 km de Reims. Nous allons
recommencer les tranchées, perspective peu
réjouissante.
18 mai : Ascension, je le savais à peine
Messe à 9 heures. Anaclet Bharné est venu me voir, c’est le 1er pays que je rencontre
je lui ai donné 15 francs il est sans depuis
longtemps
La Pentecôte a succédé à l’Ascension
le temps passe. Ce sont les beaux jours
et je m’ennuie, je pense de plus en
plus aux miens, c’était le moment
où l’on se réunissait souvent en famille
c’était si bon.
Dimanche 31 mai : lavé mon sac.
Sermon de l’abbé Régent.
Tous les soirs on groupe xxxx concert
très intéressant ma foi, beaucoup de succès,
artistes recrutés partout.
18 juin : je suis désigné pour les tranchées.
Malheur c’est avec le capitaine Kiener
la terreur et l’être infâme par excellence.
Heureusement que le lendemain il m’a mis
agent de liaison à la verrerie. Tranquille,
rien à faire. Les tranchées sont très près
qq mètres les Boches tiraillent toujours et on s’engueule ferme.
2 juin quatre obus présumés 155 sur la Verrerie, personne d’atteint.
Je couche aux cuisines comme partout
dans la pouillerie. Rencontré M.
Lefebvre boucher à Cambrai il est
caporal d’ordonnance au 284. Puis au
garçon coiffeur de chez Fosse à Valenciennes.
3 juin : journée calme, rien fait. Un blessé
aux tranchées aisne traversé d’une balle.
Billocq. Le soir un brigadier tué, nous l’avons
enterré le lendemain matin 4 heures, avec quelques
honneurs. Qu’est-ce qu’un homme ? Quelle petite
place il tient et si vite refermée.
6 juin : relève. Tout s’est bien passé
je reste seul à Gueux. M. Houillon et
Chombard aux tranchées. Sensation de repos
malgré responsabilité.
8 juin : je conduis mes cyclistes, à
travers les environs. Il fait toujours très
chaud. Les vignes sont magnifiques
et promettent, pourvu que nous ne
soyons plus là pour les vendanger. J’ai
hâte de changer de milieu on s’abrutit ;
l’esprit s’épaissit ainsi que la conscience
et la délicatesse au milieu de tous ces
hommes qui n’ont d’autre gout ⁁weal[3] que celui
de satisfaire leurs passions, boire et
manger surtout c’est pour eux le summum
du bonheur. Reçu un colis précieux
de l’oncle Albert, parti depuis le
20 mars je devais le recevoir pour Pâques.
Il ne faut jamais désespérer il en est de ça
comme de toutes choses.
12 juin : je pars aux tranchées ce soir, Capitaine Aimond, ce matin j’ai cueilli des fraises de
bois, qui pullulent ici ds les bois, elles me xxx font penser à celles de Noyelles et par sympathie
à tout le monde. J’ai fait la sainte
communion ce matin.
Rien de saillant pendant cette relève, très tranquille. Un brigadier s’est tué par accident
18 juin : vie de cantonnement à Gueux, repos, on nous laisse la paix.
1 juillet nous allons maintenant travailler
tous les jours aux tranchées en vélo jusqu’à
la verrerie. Nous faisons un abri solide
à l’épreuve du bombardement, on s’est
aperçu un peu tard que c’était
nécessaire. En effet depuis quelques jours
plusieurs chasseurs entre autres Delatte
Mal des logis se sont fait tuer par des
bombes et torpilles dans leurs abris insuffisants.
Le travail est pénible et difficile, car outre que la chaleur est terrible, le
terrain est très mauvais, ce sont des terres
rapportées du canal qui s’écroulent au
moindre choc de sorte qu’il faut
entièrement boiser et coffrer.
Le travail n’est pas sans risques, c’est l’endroit le plus repéré du cavalier.
4 juillet : j’ai demandé à l’officier pour
rester à Gueux. Accordé. J’en ai profité pour
communier, c’est le moment ou jamais on
doit être en règle, je n’en ferai que mieux
mon devoir et avec moins d’appréhension.
Chaleur torride.
Nous avons dès maintenant la peu réjouissante perspective d’une campagne d’hiver, je n’ai plus qu’un bien faible espoir d’un dénouement rapide.
Une avance réelle par offensive générale me semble presque impossible elle couterait horriblement cher, et il faudrait l’entretenir et ne jamais arrêter. Je ne crois pas que nous en ayons les moyens maintenant. Dieu veuille que je me trompe L’idée de cette campagne d’hiver fait certes récriminer, mais elle prend corps et elle s’accepte lentement, j’avoue que je ne l’aurais pas cru, allons tant mieux.
14 juillet : Pas de fête nationale ⁁St Henri fête de papa et d’Henri. Rien de
changer aux autres jours. On s’aperçoit tout de même
que ce jour était entré dans nos mœurs. Nous
sommes allés aux tranchées comme d’habitude, on
s’attendait a qque chose de la part des Boches on se tient sur ses gardes. Rien ne s’est produit journée très calme.
17 juillet j’ai demandé un laissez passer pour Reims voir un dentiste à Reims. Accordé.
Malheureusement je n’ai pas rencontré mon homme
M. Robinet 2 rue Thiers. Malgré la pluie
j’en ai profité pour visiter un peu Reims et
la cathédrale. Le centre de la ville est
très abîmé et assez mort. Les arbres sont tombés un
peu partout, beaucoup de maisons sont touchées
dont l’aspect extérieur est indemne.
La cathédrale est bien abîmée, plus de toît,
de grands pignons branlants, des sculptures
écornées, brisées, tombées ou calcinées, les
deux tours et le portail ont
particulièrement souffert. ⁁Elle n’est pas en ruine. Malgré tout elle n’en a pris que plus de prestige et de sa masse imposante elle domine encore la ville qu’elle semble protéger. Dieu qu’elle m’a semblée
belle et grandiose, je ne pouvais me lasser
de la regarder. Les sculptures du bas
sont protégées contre les éclats par des
échafaudages et des sacs de sable.
18 — Marraine m’a envoyé une lettre que
Valentine lui a fait parvenir. Avec quelle
ferveur je l’ai lue et relue. Cette chère Valentine
que ne puis-je laisser déborder mon cœur dans
une lettre pour lui dire toute ma fraternelle
affection. Mon filleul a un mois dit elle et
tout le monde se porte bien. Edmond a ajouté un
mot, brave garçon, je l’aime comme un frère.
C’est de l’écriture de Noyelles que je voudrais voir Dieu que c’est dur d’être sevré de son père et de sa mère si longtemps. Je n’ose leur écrire de peur de leur attirer des désagréments.
19 dimanche. Repos. J’ai communié
aux intentions de la famille et en remerciements
de la lettre d’hier.
21 — Diner à Saint Brice avec Chombard de Lowe sous-off du 41e d’art. observateur au cavalier[1] de Cemey, c’est un charmant garçon, très distingué, spirituel et fin. xxx Très bien reçu à la popotte des sous-off du 41e dîner abondant, presque trop. Suis allé ensuite à Reims consulter un dentiste M. Robinet pour me remettre la dent qui me manque. Il a commencé à me travailler, seulement je crains que ça me coûte cher et l’argent est rare, tant
pis c’est commencé. Reims a été bombardé furieusement aujourd’hui.
22 — Notre abri avance tout doucement, il est temps les Boches nous crachent fort en face xxx 2 torpilles de gros calibres et des obus 26 — L’ordonnance du Comdt de la Halte, tué
à la verrerie par un obus qui éclate à 20 mètres
de moi derrière. La mine avance il parait qu’on
ne sera plus long à la faire sauter. On entend
également les Boches miner sous nous. Qui
arrivera premier.
29 — le gros œuvre de l’abri est fini. Tout à coup
vers 3h½ une détonation sourde qui ébranle tout
le cavalier, pas de fumée on ne voit rien d’anormal au
dessus. Qu’y a-t-il ? émotion générale. Serait-ce
la mine ? on y court. Les sapeurs remontent en
hate effrayés, violente commotion, ⁁mais personne de blessé
ni emmuré. C’est un camouflet que les Boches
ont voulu nous faire, mais pas réussi dit-on
rien n’est éboulé. Les autorités arrivent pour
se rendre compte. ⁁un énième officier du Gie. Un sous/off du génie et 3
sapeurs descendent on attend, ils ne remontent pas
à 10h du soir l’off. du génie M. Belmarre
descend avec un homme, il ne remontent pas
des hommes envoyés reviennent a demi asphyxiés
et racontent que les corps des premiers sont là étendus dans la mine, morts foudroyés par
les gaz délétères de l’explosion, on ne peut meme
pas les rechercher. Le colonel lui meme a failli
y passer ainsi que M. Houillon, au total
8 morts dont 3 officiers et 1 sous-off et la
mine rendue inhabitable. Que se passera-t-il
maintenant arriverons-nous avant eux.
J’étais revenu à Gueux pendant tous ces événements. Décidément à quoi tient notre vie.
1 août Dimanche. Sainte Table[1]
puis tranchées finir travaux. On a retiré
de la mine 4 cadavres des pompiers de Paris.
Il en reste encore un Le S. L de Vienne
qu’on ⁁n’a pu ramasser. Deux pompiers ont encore
failli y passer. Léger bombardement
2 obus très près de moi.
6 août : M. Houillon est parti en
permission. Le fameux abri est fini. Ma
foi j’en suis bien aise l’endroit est
tellement bien repéré que quelqu’un de nous
aurait fini par y passer.
Le colonel nous a donné 2 jours de repos complet.
9 août nous entreprenons un abri caverne au 75e Cantonal bastion C secteur de l’arbre isolé. Long 21 mètres protection de 4 mètres de terre. Le travail sera long.
10 août on a fait sauter la mine à 3h du matin. Le résultat n’a guère été fameux.
Aucun trophée sauf 3 mausers : huit tués et
une vingtaine de blessés tant aux chasseurs
qu’à la Cie de renfort du 127e. On n’a pas encore
pris l’entonnoir. Le cavalier a été ensuite
sérieusement bombardé et abimé. Je ne suis
arrivé qu’à 8 heures du matin tout était
déjà fini. Il fait très chaud.
11 août : il restait trois des nôtres ⁁morts en face
de la tranchée, malgré nos efforts
impossible d’aller les chercher, les Boches veillent.
Ils ont organisé l’entonnoir, mais il parait
que cette nuit l’artillerie va les démolir.
La journée est calme.
Je n’ai plus le goût d’écrire en ce moment.
12 août Violent bombardement pas de morts ni
de blessés, tout est bouleversé sur le
malheureux cavalier. J’ai commencé un abri de
guetteur.
15 août Je passe mon 15 août aux tranchées, tristes souvenirs, des bruits de relève circulent.
18 août — Nous sommes relevés définitivement par le 201 d’Infanterie. Je me sens tout de même
soulagé. Rencontré Pierre Bourguelle Sergent
Major.
20 août : Sur ordre général nous
construisons tous des lits en fils de fer et treillage.
Plus de paille chacun a son lit, c’est très sain et les poilus s’y trouvent très bien.
21 août : Nous remettons un peu d’ordre dans le groupe
désorganisé par les tranchées et le manque de
repos. Révision des bicyclettes. Elles étaient dans
un bien mauvais état.
24 août Médaille militaire à l’adjudant-chef
Gouvert. Champagne.
25 août Saint Louis roi de France
jour de ma fête. Puisse mon saint patron protéger de la haut son royaume de
France et ⁁qu’il daigne me prendre sous sa protection.
J’ai reçu aujourd’hui quelques lettres, souhaits de bonne fête auxquels j’ai été très sensible petites attentions qui indiquent le tact et le cœur.
Les lettres de mon oncle Charles, marraine Maman Antine si pleines d’affection vraies et qui m’ont si souvent réconfortées.
M. Lepercq, la famille Bertier.
Aujourd’hui mauvaise nouvelle, l’officier m’a prévenu que le groupe cycliste allait être dissous. J’en suis désolé, je ne m’y attendais réellement pas. Depuis 7 mois nous étions ensemble, mêmes gradés, mêmes hommes nous nous connaissions tous et nous pensions faire quand il aurait fallu, du bon travail. Comme on nous a créé, on nous supprime, un trait de plume et c’en est fait.
J’y étais xxx très heureux, estimé
et respecté de mes hommes, bien vu
de M. Houillon, nous étions assez
indépendants, xx en dehors du service
régimentaire et de tous ses petits
inconvénients. Comme on dit c’était le filon.
Où irai-je maintenant ? Demain
nous le dira.
D’autre part, il semble à certains indices que quelque chose se prépare en ce moment. Il y a de la nervosité dans l’air et dans les esprits.
Je souhaite ardemment un déclanchement quoi qu’il puisse m’advenir.
On parle vaguement d’évolution de cavalerie d’ici 2 ou 3 jours
26 aout Je suis fixé, le colonel nous
permet de choisir notre escadron xxx en
récompense des services que nous avons rendu.
Je choisis le 1er qui me paraît le meilleur.
Je me présente au capitaine qui n’y voit
pas d’objection. L’accueil des sous-off est
très bon. xxx. Malgré tout je n’ai pu
arriver à chasser la tristesse qui m’a
embrumé le caractère de toute la journée.
Je étais ⁁suis en même temps très en colère,
réellement je ne m’explique pas cette mesure
je suis persuadé que nous aurions pu rendre
de très grands services quelle que soit la
forme de guerre. Enfin Fiat…
Et comme dit notre général Guyomat[1] « Maintenant à cheval avec plus d’ardeur que jamais ».
Chombard espère passer au 4e Ramette au 127e d’infanterie. Alach mon tampon passe fourgonnier E. M.
M. Houillon officier au 4e esc..
Me suis delecte aux colis de Marraine Marie et de Mme Decker à l’occasion de la St Louis.
1 7bre Affecte au 1er escadron 3e peloton adjudant Bernard — M. L. Desmarets
et Van Lyvendaele. Un peu cafard.
2 septembre : Je suis de jour, ça va bien
je me refais petit à petit aux vieilles habitudes
cavalières. J’ai comme cheval « Étape » jument
pur sang, rigoureuse et tres sensible.
5 7bre : On annonce aujourd’hui que nous
partons lundi faire des évolutions de
cavalerie avec des régiments voisins. On
ne laisse à Gueux que les chevaux indisponibles
et les hommes a l’infirmerie.
6 7bre Depart à 8 heures. Je monte
Esternay. À 11h½ arrivée à
Goussancourt (5 km de Coulonges) où
nous cantonnons avec le 2e escadron. tout petit village de 200 h. on n’y trouve
absolument rien comme épicerie et vin.
6 7bre au 12 : évolutions de cavalerie
attaque et défense d’un village ou
d’une ferme, marche d’approche sous le feu
déploiements, protection d’une retraite.
Somme toute nous n’y avons pas vu
grand chose.
J’ai couché dans une grange les 6 jours. Réveil à 4 heures, rentrée vers 11h½. Notre table était très bonne, lapins et poulets à volonté.
Effectif : 6 escadrons du 6me Chasseurs, le 6e Chass. d’Afrique, 2 esc. div. du 6e dragons 2 esc. div. du 21e dragons + huit autres escadrons ennemis que je n’ai pas vus.
Le 10 j’ai eu la surprise de voir à Goussancourt M. Demouy il est installé à Boulogne où il fait du commerce il accompagnait M. Tellier de Boulogne lequel était à la recherche de son fils cavalier au 4e escadron. J’ai dîné avec eux à Coulonges.
12 au 17 : Rentrée à Gueux avec plaisir
bonne petite vie tranquille au 1er escadron.
On parle toujours de départ imminent on
prépare tout. On touche 200 cartouches, ce qui
ne s’est jamais vu dans la cavalerie. 80
hommes à pied sont partis le 14 préparer des
passages ds les tranchées. Sera-ce cette
fois le bon coup. Je l’espère.
J’ai reçu une montre de Marraine Marie malheureusement elle s’obstine à ne pas marcher et je ne trouve personne pour la réparer.
19 7bre : Mauvais coup du sort. Je
refuse ce matin la place d’agent de liaison
au 1er de ligne parce que j’étais heureux au
1er escadron. Chombard accepte la place
avec joie, il est vrai que c’est le filon
Deux heures après la décision sort et m’apprend
que je remplace Chombard au 2e escadron
c’est la guigne. J’ai peur de cet escadron
où on fait beaucoup de service.
Je regrette donc infiniment de n’avoir pas accepté la place de ce matin.
Six sous-off. du régiment partent dans l’aviation.
20 7bre : suis affecté au 2e peloton.
Adjudant-chef Devienne, Sous-off. Gantand.
L’adjudant : vieux militaire radoteur
fait toujours des discours veut toujours
avoir raison, pas malin mais croit tout
savoir connait la lettre de son métier
militaire, il est très bien vu du
capitaine. Je me suis présenté à ce dernier
il m’a très bien reçu, il a l’air de me
connaître très avantageusement. On m’a
d’ailleurs très bien reçu à l’escadron.
J’ai reçu 100 fr. de M. Moglia, je les lui avais demandés, je lui dois toute ma reconnaissance, il se met toujours à ma disposition, et il est aux petits soins pour moi.
22 7bre je commence à faire connaissance
avec mon nouvel escadron et mon peloton.
J’ai un cheval assez bon quoique petit
« Éclair » en général nous sommes mal
montés. Les meilleurs chevaux sont encore
ceux qui restent du début et avec lesquels
on est parti en guerre. Le reste américains,
réquisitions, ramassis est tout ordinaire.
Le Capitaine du 2e est un type militaire épatant, énergique, prévoyant, capable, je vois que mon escadron peut avoir confiance en lui et il l’a.
L’attaque est imminente, tout le monde est résolu, la préparation a l’air d’être minutieuse. Nous aurons à remplir un role important et très complexe.
Je fais partie de l’escouade d’élite qui doit marcher en avant faire les passages.
Je m’occupe également des pigeons voyageurs. 28 7bre Gueux. Cantonnement d’alerte toujours prêt à partir. Le canon tonne sans arrêt. On nous annonce les meilleures nouvelles. Speech ⁁ému du capitaine qui nous annonce notre sacrifice.
Je suis prêt, j’ai communié hier. Rencontré Habaux sur la route de Jonchery.
fait 1er octobre}} : voilà 22 jours que je n’ai
pas consigné eu le courage d’écrire un
peu ma pensée. Au grand espoir de
l’offensive générale et de la victoire
imminente auxquelles nous croyons
tous a succédé la déception.
L’offensive n’a été que locale et la percée n’a pas été faite, les journaux ont essayé de nous endormir un petit moment maintenant c’est fini on n’y croit plus mais miracle, nous n’en sommes point abattus on envisage toutes les éventualités de durée avec résignation et sérénité.
Il ne s’est rien passé dans notre secteur où tout était prêt.
On continue le train train à l’escadron instruction à cheval, cantonnement et on rétablit les permissions. Ici j’ai eu une déception. Devant partir le 21 je vois mon tour prolongé et ma place prise par un bleu (Billain) qui a eu l’avantage de faire toute la campagne.
Aujourd’hui très forte cannonade devant nous, et violent bombardement de Reims. Que se passe-t-il donc ?
22 8bre c’était une attaque boche
à l’est de Reims sur un front de 10 km
elle a été repoussée convenablement.
24 8bre le régiment retourne aux
tranchées occuper le cavalier de Cemey. Relève
demain, je fais partie de la 1re relève
avec Wattine. J’y vais volontiers
mais n’empêche que c’est le
recommencement de la misère surtout que l’hiver s’annonce rigoureux
31 8bre la relève est terminée et je remonte
à cheval avec plaisir. Les six jours se sont très
bien passés, un peu froid mais assez
tranquillement. Seulement il y a des rats en nombre
incalculable. M. Houillon est venu me
chercher pour entreprendre un abri caverne dans
le remblai du cavalier avant d’arriver au fort
de la besace, il a demandé au capitaine
Guenan et au colonel pour m’avoir à sa
disposition. Ce qui est accordé. Je retourne
le joindre au cantonnement.
1 au 6 9bre : Gauchard est aux tranchées, je m’occupe donc seul du peloton, ça n’a pas
été trop mal bien que j’ai assez de travail.
7 9bre : je vais prendre la direction des travaux de la Besace. J’ai obtenu d’y aller
en vélo et de revenir le soir. Je mange à
la verrière à 11 heures. En ce moment le trajet
en vélo n’a plus rien d’agréable. Enfin xxx çà
me plait tout de même à moitié, on va être plus
tranquille et je ne fais plus partie des relèves ordinaires. Nous avons déjà perdu
au cavalier 3 tués et 4 blessés.
15 9bre ma permission approchait je
vais au bureau pour en connaître la
date exacte. On m’offre de partir le lendemain matin, je saisis la balle au
bond. Je réclame les 2 jours
supplémentaires promis, le colonel me les marque
de suite.
16 9bre 3h½ du matin. En route
pour Jouchery sur « Éclair ». À midi ½
Paris-Est. Foule de permissionnaires.
Départ à 14h. Nous moisissons 2 heures dans
la boue à Achères. À 18h½ redépart.
Arrivé à Dieppe à minuit. Je dors dans
la gare sur une chaise jusqu’à 6h55.
À 9 heures Le Tréport, Mers et
7 rue Buzeaux ou j’arrive par
surprise. Larmes de joie xxx
On devine le reste. Je ne trouve guère personne de changé. Sauf la vue de Maman Antine diminuée.
Je termine notre 1er carnet le 24 novembre dans le cours de ma permission. Je ne pourrais le finir mieux car cette époque fera date dans mes souvenirs de guerre. C’est un rayon de soleil dans la tourmente. J’y aurai passé huit jours heureux au milieu de l’affection la meilleure et des soins les plus empressés. Ensemble nous avons parlé de nos absents avec fidélité et attendrissement.
Papa, Maman, Henri, Valentine, Marie, Jeanne, Edmonde ma cousine et les tout petits.
Je vous embrasse tous pieusement

Hiver long et rigoureux.
xx Neige depuis le 9
janvier jusqu’au 15 février
ou la température commence
à s’adoucir.
À fin janvier jusqu’au 5 fevrier froids exceptionnels – 20° – 22° couramment la nuit.
Beaucoup de pieds gelés.
Dégel sans grande pluie. Gels et dégels successifs.
Les blés sont presque tous cuits.
À fin mars temperature tres froide neige fréquente.
Avril ne vaut pas mieux. Pluies, neiges, froids presque toujours on n’a pu semer. Au 20 on ne voit encore aucun bourgeon.

Encore un jour de souvenir familial.
Assiste a la Messe.
Journée passée en somme.
Dîner des sous-off. de l’escadron chez Mme Bundte
R. lettre de Fernand Herlen cap. au 327e.
Neige
à 9 heures. Ordre de relever aux tranchées le 4e escadron qui suit sa division la 162e.
C’est mon tour.
Je suis désigné pour les cuisines fonctions de fourrier.
Il neige toute la nuit et toute la journée.
Notre cuisine est avec plusieurs autres du 8e d’Inf. avec qui on s’entend très bien.
Quel capharnaüm.
Je vais en 1re ligne. Boyau plein d’eau. Triste vie des factionnaires.
Aux cuisines c’est le filon s’il ne tombe pas d’obus.
Materiellement je ne suis
plus pas du tout malheureux aux
cuisines. Il fait sale
on vit ds cette saleté et ds
l’humidité des gourbis. Il neige
toujours.
Relève du 3e escadron qui doit aussi regagner sa division. C’est le 1er et le 2e qui vont s’appuyer le boulot.
Aubry se fait tuer par un crapouillot. Petit mon ordonnance légèrement blessé.
Wattine aussi.
Il gêle. Brr… pas gai les tranchées.
Une section de mitrailleurs du 8e d’Inf. ensevelis dans son gourbis par un obus de 150 qui a bouché l’entrée.
7 hommes asphyxiés.
Relève.
J’ai une migraine atroce et 28 km de cheval à faire par un brouillard et un froid de loup. L’air m’a fait du bien.
Quel bonheur de retrouver son ⁁plumard.
Gambard m’a remplacé aux tranchées. J’ai donc du boulot avec le peloton.
Crevasses aux patûrons, mon cheval entre autres.
Marraine m’a envoyé la copie d’une lettre de Jeanne.
Lettre admirable pleine de courage et de résignation.
L’epreuve forgent des caractères.
Recu delicieux petit paté de Mme Moglia.
Il gêle à pierre fendre.
Recu lettre de M. Gautier assureur. Il me confirme les excellents renseignements recus par lui de vive voix de M. Fonteneau sur la maison : La famille Doisy est une des plus favorisées de la région.
Demain releve aux tranchées.
Je suis encore designé pour les cuisines.
Releve aux tranchées.
J’ai grelotte toute la nuit.
L’air empeste de toutes ces cuisines me rend malade et m’ôte tout appetit.
Calme. Vent d’Est excessivement froid.
Ravitaillement au fer de lance très pénible.
Gronard avait ete bombardé il y a 6 jours. J’avais écrit à M. Decker pour savoir si par hasard il n’y avait pas de malheur.
Mme Decker me répond aujourd’hui qu’ils sont sains et saufs, mais qu’elle n’ose donner de détails. Sa réponse ne me rassure point.
Je crains que tous leurs ateliers ne soient détruits.
Pauvres amis, le malheur les ne
veut pas les quitter.
Le froid persiste, hiver exceptionnel. La Seine, La Loire, charrient des glaçons.
Je suis de garde
Nouvelles : Des escadrons du 21e Ch. vont arriver.
Je prends les fonctions de popotier des sous-officiers.
Relève définitive des tranchées. Ouf ! Quel soulagement. Sale secteur où il faut être sur ses gardes.
Le 8e doit d’ailleurs y faire un coup de main.
Rupture diplomatique entre les Etats Unis et l’Allemagne. À cause blocus sous-marin.
Les 3e et 4e escadrons sont au Grand hameau près Romain où est le corps d’armée.
On doit dit-on les rejoindre d’ici un certain temps.
Départ brusqué du 1er contingent de permissionnaires. Cinq par peloton.
J’ai hate de voir arriver mon tour mais cela ne va guère vite et je crains de m’en passer.
Jeanne donne de temps à autre de ses nouvelles.
Peu d’espoir que les Boches relachent les otages.
Fête de Valentine.
Cannonade furieuse de nuit et de jour du côté Butte de Mesnil 8e et 208.
Préparation coup de main.
Départ du 1er escadron et du
Colonel. Quelle chance !
mais nous héritons ledu Lt Pruvost.
Mauvaise nouvelle. M. Devienne doit aussi partir au corps d’armée.
Que va-t-il rester comme officiers ? Des brutes et des zéros !
La température s’est adoucie beaucoup.
Lettre de Louis Dorémus prisonnier à mon oncle Charles.
F Noyelles demande ma photo Jeanne aussi.
On ne cause plus de permissions.
Dégel complet progressif sans pluie.
On me détache à la
2e DI à S Jean sur Tourbe
avec M. Pruvot et l’adj. Gouverd. Pour faire la
liaison en vue d’operations
futures et prochaines.
Je loge et mange avec les sous-off. de la division. Très gentils.
L’attaque Boche a été assez grave 2 Bat. du 208e aneantis. Notre ancien secteur pris, maisons-en-champagne etc …
Appelé à la DI. Je dois reconnaitre et installer une liaison de coureurs entre le Balcon ID2 à Beauséjour et ID1, Borne 16.
Je pars nous tirons enormement beaucoup de 155. Les Boches répondent peu.
Boue épouvantable.
Il m’arrive ce matin 25 hommes de l’escadron.
Je retourne vais les installer
à leur poste.
Nos batteries tirent sans relâche.
Les tranchées sont épouvantables.
Plus d’abris les pauvres sont assurément dans la boue jusqu’à la cuisse
Journée d’attente.
Beaucoup de mouvement notre artillerie tire beaucoup et les Boches peu.
Wargemoulin : relais des estafettes cloaque de boue. Routes défoncées. Pauvres chevaux d’artillerie.
Suis designe à 11h pour me rendre à St Hilairemont à la 169e Division en liaison avec la 2e DI 8e Corps.
Jument ferme isolée.
169e DI Sous-officier de l’escorte 19e dragons. Meridionaux pur sang Castres, Mazamet. Fort accent très prévenants et très hospitaliers beaucoup plus affables que nous.
Plus de camaraderie entre eux, beaucoup d’aménité et de correction entre eux.
Je suis sans courrier depuis 6 jours.
On n’entend plus parler de l’attaque ?
L’attaque n’a ⁁aura pas eu
lieu. Contre-ordre brusque
du G. Q. G.
Les Boches doivent avoir de l’artillerie en masse. Ils ont déclenché un tir de barrage epouvantable.
Je
Retour à la 2e DI à St Jean et de là à St Mard.
L’escadron part demain.
Vanault-le-châtel
Somme – Vesle
(Lit)
Sarry – près Châlons (lit)
(lit) Bonnes gens
Le Baizil 18 k d’Épernay.
Cherville (lit) près Athis.
Le Baizil (lit)
Vu deux tous petits sangliers récemment capturés.
Le froid reprend.
Bouquigny. (lit).
Region Dormans – Vignes et forêts.
Rien que des vignerons qui vivent entièrement sur eux-mêmes..
Il neige.
Journée de repos. Neige abondante.
L’infanterie fait tout à pied comme toutes les autres armes.
Crise des transports toujours grave.
Reçu lettre de Mme Guyomard rapatriée de Denain. Details et renseignements interessants sur la vie et la sante des nôtres là-bas.
Montchevret près de Beaulne hameau à demi détruit et abandonné.
La route a ete assez penible chemins remplis de neige et glissants.
Anniversaire de Valentine.
Messe à Beaulne.
Visite à M. Gerard.
Pas un habitant de Beaulne n’assiste à la messe.
Crises d’artério-schlérose assez fréquentes. Cela m’effraye un peu. Je suis bien le fils de mon père.
Séance à Condé en Brie du fameux Theatre des armées.
Polin, Marguerite Deval, Guyon fils.
Très quelconque Grivois.
Rencontré Foulon 201 RI 5e B 27 Cie et Gouhet 18 Cie P. P. 213
La femme est un être incompréhensible, naturellement pervers.
Experience Monchevret
Chef.
Seance de la Chambre honteuse.
Demission du general Lyautey ministre de la guerre.
Belle lettre de Jeanne datée 15 fevrier.
Revolution Russe.
Abdication du Tsar.
Que va-t-il en resulter.
Les evenements se précipitent.
Avance anglaise. Avance française.
Prise de Bapaume, Roye, Lassigny.
Repli Allemand.
Demission du cabinet Briand.
Recu mandat 60 F oncle Charles.
L’avance continue.
Repli stratégique Boche.
Je crains qu’ils ne s’appuient à Cambrai.
Match de foot-ball contre le 1er groupe du 27e d’artillerie gagné par 4 à 3.
Le mauvais temps revient gelées nocturnes, froid, giboulées de neige.
Pauvres cultures, pauvres bles aurons-nous du pain l’an prochain ?
Neuvaine pour Jeanne.
Il se pourrait que je parte au depot comme instructeur classe 18. Je ne sais qu’en penser.
Les Boches commencent à résister Noyelles doit etre evacué et près de la ligne de feu que devient ma pauvre famille ?
Départ en permission 7h7’ arrivée Paris 11h30’.
Déjeuner chez Lepercq av. Ch. Floquet.
Visite à Joseph Devillers.
Personne.
Promenade Souper Coucher chez Oncle Albert.
Depart 7h pour Treport arrivée Dieppe midi.
Diner hôtel de Normandie.
Depart 17h arrivée à Mers 20h30.
Joie générale.
Repos complet.
Blandine rapatriee de fevrier nous arrive d’Abbeville avec son mari.
Pendant un jour et demi que durera son sejour nous ne ferons que parler des notres restés la bas, des moindres incidents de leur vie.
Oh ! comme je hais les Boches.
Messe au Treport avec Blandine.
Je fais mes Paques.
Froid de loup. Neige abondante.
Je suis allé faire une tournée en auto à Gamaches avec mon oncle Charles.
Depart assez facile 6h20.
Dejeuner à Beauvais.
Arrivée Paris 7h soir. Diner chez Joseph où je trouve M. Delobel en permission.
Coucher Hotel Vauban.
Pluie.
Foire aux jambons
Depart pour front 2h.
Voyage toute la nuit train de Ravitaillement.
Je descends à tout hasard en gare Le Breuil. J’ai la chance d’y rencontrer Leblanc qui ravitaille l’escadron.
Je trouve le peloton au bivouac à Meurival. Boue Chemins défoncés. La mort des
chevaux et des voitures.
Des bivouacs partout. Une circulation intense.
Il fait froid.
Nous avons un petit gourbis
en branchages où nous ne
sommes pas trop mal. Mais
on ne trouve nulle part
dude ravitaillement. On
souffre du manque de
superflu et surtout de pinard.
Assisté à la messe à Meurival.
16 avril L’offensive n’a pas marché, tout
le monde d’ailleurs le sentait d’avance à un
je ne sais quoi qu’on ne peut définir. Nous n’étions
pas assez renseignés, on croyait tout bouffer ⁁(ce fut l’erreur)
d’un coup. Il y a du y avoir aussi du
flottement, un manque de liaison et d’entente.
Si les Boches avaient su ⁁ou pu !! Quel massacre ils auraient pu faire. Les Bois de Beaumarais bondés de troupes de poursuites, de la cavalerie, des groupes entiers d’artillerie prêt à bondir et embouteillant les routes boueuses.
On a vu qques episodes héroique mais tristes. Des groupes d’artillerie (17e) s’avancent à decouvert à travers la plaine pour prendre les positions qui leur etaient assignées la veille de l’attaque, massacre ⁁n’ayant pas reçus de contre ordre. Ils furent tués et décimés sous le feu de barrage le plus violent.
Un escadron du 8e Chasseurs, à la ferme du Temple les Tanks qui brûlent avec leur garnison.
alors qu’on était partis. Le soir chaque unité a regagné son bivouac la mort dans l’âme.
Les canons continuent à cracher, mais le demarrage a été faussé c’est fini le ressort est brisé.
La pluie se remet à tomber inlassable.
Aux tranchées c’est toujours la lutte horrible, dans le froid et la boue, les transes continuelles des contre-attaques et le désarroi moral de l’après lutte.
Arrivée 11 heures soir.
Bois blanc-Sablon.
Champ. d’asile.
Marecage. Belle etoile.
Dernier jour de Vaguemestre.
Romain, Bouvancourt.
Veille de la grande offensive.
Helas le soir la pluie commence.
Nulle part enthousiasme mais de la resolution avec un certain pessimisme.
Ça n’a pas marché. ⁁Nullite et indecision du Capitaine de Callac.
Tout etait pret pour l’avance mais fatalite. Resistance acharnée des Boches massacre de nos régiments 110, 8e.
Lachete ⁁↔ à voir du 208e. Four des tanks qui brulent. Rien ne resiste aux obus.
Nous restons ½ journée en avant ds bois de Beaumarais sous les obus.
Nous sommes chanceux malgré tout perdus seulement 12 Ch et 2 H blessés.
Retour soir bivac Champ d’asile.
Il pleut hélas et nous n’avons pas Craonne le 1er Corps est fondu et je le crains demoralisé et furieux.
Les chevaux tombent comme des mouches epuisés, fourbus et mourants de faim, dans les bivouacs boueux.
Responsabilité et incomprehension de la situation dans les services de l’arrière.
Toujours au champ d’Asile et toujours pluie froide et neige fondue.
Je fais une patrouille de nuit a la recherche d’éléments du 208 qui se sont debandés…
Les journaux crient victoire je me demande s’ils ont raison. Il est vrai que je ne vois que mon coin. Mais c’est bien pénible.
Ordre à 3 h du matin de rejoindre le Regt dans les bois au sud de Carcevieux. Le corps est donc dejà relevé.
Nuit noire, difficulté de seller. Des bois nous allons cantonner au Grand Hameau vaste depotoir de boue dans un trou.
Nos chevaux sont à l’abri et nous aussi, et puis c’est dejà un peu l’arrière.
Essai de popote.
Qques obus sur les bivouacs ds les environs du Grand Hameau.
Journée de calme le beau temps semble revenir avec nouvelle lune.
Anniversaire d’Henri.
On part.
Saint-Gilles près Fismes au bivouac près d’un champ d’aviation. Froid.
Mareuil en Dôle.
Bivouac mais beau temps.
Repos.
On commence à revivre et à oublier.
Oulchy le Chateau. ⁁Bivouac.
Le premier village où on trouve un peu de ravitaillement.
Tout le monde a de l’argent mais detente générale c-à-d soulographie.
Hautevesnes. Petit village à l’interieur des terres direction Meaux Paris. Beau temps.
Les chevaux sont très bien et les gens sont affables.
Football.
Repos.
Montigny l’Allier
Toujours plus loin, il fait
beau on se sent vraiment vivre
malgré tout j’ai ma gaiete
est fausse et courte et je suis
horriblement inquiet du sur le sort
des miens.
Lizy s/Ourcq. Gros bourg vif, animé, assez débauché on danse. Bon lit.
Rencontre M. Bataille un basculeur à Noyelles, sa femme et sa belle-sœur.
Le grand Mongoins hameau.
Champ Bardin : groupe de
3 fermes isolées dependant de
St-Barthelemy à 1600m.
Les 3 pelotons sont dispersés le 1e à Magny le 3e au Petit Hamel.
C’est le cantonnement definitif.
On ne voit personne, le calme et le repos. Il fait beau et très chaud.
La culture est très en retard. Il reste peu de blés.
Gambard et moi mangeons à midi à Champ Bardin.
Le soir nous allons à la popote à St Barthélémy.
Jeanne envoit une lettre
nous fait comprendre son
rapatriement. x Elle a reçu
ma photographie et nous dit
qu’a la suite des evacuations
de Cambrai et environs, Papa
et maman ont pu habiter Denain.
C’est pour moi un grand soulagement.
Ordre brusque.
On lève le camp demain direction Camp de Mailly.
L’Échelle le franc près Montmirail que nous traversons.
Bannay la chaleur lourde.
Le soir orage pluie. Paille après 20 jours de lit ça change.
Fère Champenoise
Petite ville assez coquette.
Chic cantonnement au centre.
État-Major du 2e corps de cavalerie 8e d’infanterie. Autos.
Entrée sensationnelle du 8e. Présentation au drapeau.
Forte chaleur.
Repos.
Manœuvre avec le 8e.
Corroy. Angluzelle.
Chaleur tropicale.
Le Chêne près Arcis sur Aube.
Dammartin le-Coq 122 H. 18 km d’Arcis s/ Aube.
M. Moglia me fait part d’une lettre de Jeanne datée 19 avril d’Holzminden et annonçant son départ pour Denain le lendemain. Cette fois c’est la certitude.
Repos.
Repos. Messe.
Église desertée par ses paroissiens. Le Curé nous recoit tres bien dans son sermon. Il cause d’abondance et très bien.
Mais nerveux et peu agréable pour ses paroissiens il n’a pas la charité evangelique : d’où impopularité.
Travail au camp de Mailly.
Travail bête, routinier ou le commandement n’a qu’un souci, celui de ne pas etre attrapé tout pour la forme.
La guerre peut durer 10 ans
et changer du tout au tout
on fera toujours les memes coneries ⁁betises.
Permission de 24 heures à Paris.

Parc St Maur.
Palais Royal « Madame et son filleul »[4]
Coup de theâtre : en visite chez Joseph Desillers j’apprends que Papa et Marie sont rapatriés.
Pris d’un fol espoir je vais même au train de 6h15 gare de Lyon depart pour Troyes 8h30.
J’attends le courrier avec une impatience folle tous les jours.
Travail camp de Mailly.
Travail Service en Campagne.
Je recois la première lettre de Marie toujours à Évian où elle s’impatiente. Elle me l’a adressée à Niort. Papa n’est pas là, elle croit seulement à sa prochaine arrivee. Et maman ? elle ne l’a pas vue depuis Noël.
1re communion à Dammartin.
Souvenir, émotion au moment de la Communion des enfants.
Manque de tact du Curé scandale dans l’église. Il est pourtant remarquablement intelligent mais nerveux autoritaire et brouillon.
Pas de lettres de Marie, toujours à Évian.
Quelle détestable administration, routine, paperasserie, manque d’egards pour les malheureux réfugiés.
À Paris les grèves prennent de l’extension et semblent dégénerer en petites emeutes contre la guerre. Cela me paraît inquietant. Lassitude générale.
Crise du moral : très, très bas partout.
Au point de vue intellectuel, la valeur de l’homme depend d’abord de son jugement, puis du nombre et de la précision de ses informations.
Au point de vue de la conduite elle depend de son caractère.
Revues du corps d’armée entier par general Lacapelle.
Charge finale par le regiment.
Chaleur.
Pas de lettres et Marie est toujours à Évian.
Depêche au sortir de la messe.
Papa est arrivé à Évian quel bonheur ! ⁁(Communions à Noyelles)
Chaleur tropicale.
Match de football avec 27e d’art. à Jasseines.
Nous les avons battus carrement par 2 a 0.
Nous sommes en ce moment à un mauvais tournant de la guerre.
L’armée est lasse, très lasse et ce qui est pis elle le dit et le fait voir. C’est grave.
Les causes en sont profondes et multiples et ⁁les soldats ne les sentent qu’obscurément. Avant tout la France a supporté jusqu’ici le poids le plus écrasant, les meilleurs sont tombés, les sources d’enthousiasme taries avec le temps. Trop d’espoir fous decus, trop de bourrage de crâne, et manque de doigté dans beaucoup
de commandements. La politique y est aussi pour beaucoup. Elle récolte d’ailleurs ce qu’elle a semé depuis si longtemps.
L’offensive manquée du 16 avril a été l’occasion de cette explosion de mécontentement qui alla parfois dans le courant de juin jusqu’à des actes graves d’indiscipline, difficiles à réprimer.
Aujourd’hui on reprime en souriant on fait beaucoup de concessions et des
promesses. On a compris que c’était grave, et tout le monde (trop peut etre) s’en occupe. Pétain a remplacé Nivelle, on elargi les permissions, on supprime les exercices de quartier, on augmente le prêt et la nourriture on s’efforce d’obtenir une discipline voilée enfin on met des gants.
Je crois qu’avec des menagements cette crise passera et que le moral remontera, mais il faudra veiller et montrer beaucoup de tact. Il faut si peu de chose pour retourner le Francais.
Le courrier m’apporte la bienheureuse dépêche « Serons aujourd’hui Paris ». Papa, Marie ! quel bonheur.
Je partirai ce soir.
Depart d’Arcis s/ Aube 0,49 Paris 12h30. À la charge rue Rodier où je trouve papa et Marie bien heureux de me voir.
Papa avait reconnu mon pas dans l’escalier.
Pas vieilli ni maigri. Marie grande et très fortifiée.
Journée entiere à Paris en courses et visité avec papa Marie, mon oncle Charles.
Départ 9h10 pour Mers.
Vu Blandine et V. Thie⁁ullet en passant à Abbeville.
Joie et emotion de Maman Antine.
Journée de calme et repos en famille.
Combien je regrette que Maman ne soit pas revenue.
J’ai peur pour elle.
Promenade sur le port.
Après midi au bois de Cise avec Marie et papa.
Départ 6 h 26 fin d’une heureuse et inoubliable permission.
Je me demande ce que va faire papa !!
Dejeuner Beauvais.
Dîner rue Rodier.
Soirée à la Cigale (plein aux as).
Coucher hotel Vauban.
Déjeuner chez Joseph Devillers.
Train 12.50 pour Troyes.
La division est en deplacement.
Où ? Je prends le train jusque Piney de la à Lesmont à pied (11 km) ⁁où est le 27e. Comme il est tard j’y couche.
Étape avec 27e d’art.
Je trouve le’Regiment escadron
à Aubeterre :
Chaleur accablante.
Saint Lyé⁁s/ la Seine près Troyes.
Chaleur.
Charmant village, lit, habitants agréables.
Repos à St Lyé.
Concert.
Chaleur torride je n’ai plus le courage d’écrire.
Saint-Flavy : Chaleur toujours.
Pont s/ Seine.
Chateau de Casimir-Périer.
Logé a la ferme du Chateau.
Lunay et Cormoron : Hameau de L’Échelle sur route de Provins.
Je loge à Lunay avec 2 escouades bois et champs ⁁mais pas d’eau, un puit très profond.
J’ai une bonne petite chambre claire, lit, table deux chaises au milieu des chevaux, l’idéal.
Cerises en masse.
Vraie campagne un peu triste parce que personne.
Recu charmante lettre de Paul Vandry. Renseignements sur monture.
Repos ultra complet.
Je n’ai pu assister a la messe.
Ceuilli des fraises des bois, il y en a tant qu’elles font comme de petites constellations rouges dans l’herbe et sous les arbustes.
Vaccination antityphoïdique.
Deux heures après la fievre me prendre, obligé de me coucher.
Tout le monde malade.
J’ai passé une nuit affreuse.
Fièvre de cheval, délire. Je suis tout courbaturé, et je n’ai pas mangé de la journée.
amelioration le soir.
Je recois depeche de papa.
- « Serai Paris jeudi. Vendredi voir
moglia, espère t’y rencontrer. » . Mais impossible on ne donne 24 heures que les dimanche.
Offensive Russe sur 30 km direction Lemberg jusqu’au 8 juillet elle fera 18.000 prisonniers mais je ne crois guère à son developpement.
Arrivée des Americains
en France. Sans incidents
ni torpillages. Enthousiasme.
Fete de l’Independance americaine à Paris. Réception et defilé d’un bataillon américain, acclamé par les Parisiens.
Offensive Russe. Amerique c’est un peu de remonte-moral.
D’autre part la discipline renaît. Des mesures d’ordres serieuses mais avec tact.
Les cantonnements d’Infanterie sont très bien tenus, les hommes corrects et propres. Bon signe !!
On ne passe plus par Paris pour aller en permission.
Interdiction absolue.
On embarque demain pour le Nord.
Embarquement à Longueville départ 22 heures.
Un compartiment de 1re cl. Paris — Amiens — Abbeville — Étaples — Boulogne — Calais. Voie encombrée.
On passe la nuit devant Dunkerque arrosée par bombes avions Boches.
Arrivée à St Pierrebroucq.
Richesse des Flandres, culture intensive. Propre, net, clair.
Je pars demain en permission.
Je ressens de petites douleurs au cœur.
Depart de Watten 10h4.
Arrivée le soir 9h½ à Mers par un train de marchandises.
Surprise.
Mon oncle Charles est à Paris.
Papa pars à Amiens voir Charfaux.
Fete de Papa et d’Henri.
Fait connaissance des amis de Marie.
Demoiselles Weiss, Jacquemart etc…
Depart 9h39 par Creil Montdidier.
Je descends à St Pierrebrouck.
Je couche à Cappelbrouck avec des elements detachés aux cours D. D2
Ils me conduiront demain à cheval à Bissezeele où se trouve l’escadron.
Bissezeele Flamand.
Bivouac ds une pature, beaucoup de bistros, bonne popote, bonnes gens suis bien logé.
On change de nouveau la cavalerie l’escadron à 4 pelotons, l 2. M est reconstitue.
Je prends le commandement du 4ème Peloton. ⁁Allain passe Sous off. et sera mon sous-verge.
Gambard, Wattine Gusefry et leurs pelotons sont detachés direction Roesbrugge, Krombeke.
Nous restons ici à faire peu de choses.
Grands roulements d’artillerie le soir.
Visite à ma tante Ste Paul à Wormhout qui se trouve à 6 km d’ici.
J’irai diner demain.
Diner à Wormhout chez
ma tante St Paul. Très
bien recu. Elle m’a fait
rendre visite avec elle
chez M. Mme Hecquet au chateau
où j’ai vu Blanche et sa famille
chez Mme Leblond.
Promenade à cheval à Wormhout.
Messe — Adieu à ma tante.
Pluie — Depart demain.
Arrivée carrefour du Lion Belge. Route de Furnes à Ypres.
Contre toute attente nous trouvons des baraquements assez confortables.
Attaque : Il pleut à seaux. Tous les objectifs atteints peu de prisonniers mais quel temps.
Nombreuse et puissante artillerie.
Nous n’avons pas eu de pertes.
Il pleut sans arrêt.
Nous conduisons qques prisonniers à Roesbrugge. Peu de travail pour les hommes.
Pour nous sous-off. rien à faire.
J’ai l’impression que notre
organisation est superieure,
les services vont très bien.
Il pleut toujours, l’offensive va se noyer. Cloaque de boue et d’eau. Pauvres fantassins qui sont dans des trous d’obus pleins d’eau.
Il se confirme que l’attaque
a été superieurement menée
objectifs atteints rapidements et
sans pertes. Mais c’est la
guigne, un temps epouvantable, il
est quasi impossible de bouger la
l’artillerie.
On relève les 2 divisions d’attaque 1re et 51e. Le moral est bon mais les hommes ne tiennent plus debout, des statues de boue quatre jours dans l’eau.
Plusieurs se sont noyés ou enlisés dans des trous d’obus..
Pour nous cavaliers toujours d’heureux embusqués.
Messe dans une maison abandonnée le long de la route dite par un ⁁prêtre enseigne de vaisseau commandant une batterie de 164, voisine du baraquement.
Les 2e et 162e divisions remplacent successivement les 1e et 51e.
Le temps semble se remettre un peu, mais brume.
Ca ne marche pas du tout en Russie. Ils battent en retraite en grande vitesse.
Revolution. Desordre.
Au service des prisonniers qui est une sinecure, on nous ajoute qques postes de routes j’en etablis qques-uns : à Ferme des trois chemins – Zuychoote – Ferme Theophile Brott – Pypegaele Endroits assez bombardés.
Nombreuses nominations et affectations. Adjt Émile 3e Pton, Adjt Desmytter à l’escadron, Lefebvre passe sous-off. 2e Pton, Gambard passe fourrier.
Il parait qu’on va attaquer demain.
2e tableau de l’offensive objectifs atteints.
400 prisonniers 15 canons je parle pour les 2 divisions francaises (2e et 162).
Francois Martinage est à Hoogstade, je suis allé le voir.
Ex-fete de Feu, Noyelles.
Francois Martinage est venu diner avec moi.
Fete de Jeanne.
Recu charmant cadeau de Marie à l’occasion de ma fête.
Trousse de toilette, beaucoup de plaisir.
Lettre de M. Duval, Marraine Mme Decker, Paule Decker.
Les Boches subissent partout un furieux assaut.
Offensive Italienne qui a des allures de vraie percée.
Offensive des Flandres.
Magnifique coup de boutoir à Verdun (8 000 P.) cotes 304, 344.
Talou, Mort-Homme,
Patrouille Visite les environs du canal de l’Yser — affreux pis que tout ce qu’on peut imaginer chaos, marécageux — Travail gigantesque pour routes mises en batterie etc…
Vent Tempete — Vent formidable
arbres deracinés au travers
routes.
Recu la 1re solde mensuelle 5 ans de service a dater du 9 aout 118frs.
Toujours la meme vie. Je m’ennuie beaucoup.
Papa est toujours a la recherche d’affaires.
L’offensive se calme toujours nos divisions partent au repos region Calais. Le 36e corps vient nous relever.
Messe à Crombeke, diner avec Godefroy. Rencontre Jaspar.
Prise de Riga. Les Russes lachent pied partout.
Mauvais pour nous.
Tout mon monde est revenu. On va partir en repos.
Din Souper chez Jaspar
102e Batterie de Crapouillots
du 27e d’art. Très bien recu.
Contre ordre on reste et on fournira de nouveaux postes.
Crise ministérielle : cause Malvy. Demission cabinet Ribot.
Painlevé appelé à former le cabinet. Difficultés, exigences des socialistes. On se passe d’eux.
Presque tout mon peloton part en postes avancés ponts J1 J2. Patrouilles.
Difficultés de trouver les points la nuit.
Je reste seul au Pton.
J’ai visite les postes.
Ferme Bellevue. Ferme Dekort on travaille beaucoup sur les routes mais le canon me semble tonner peu. Les Boches tirent plus.
Crise aigue en Russie.
Kornilov marche sur Petrograd – Kerensky veut le destituer. Enfin anarchie complète. Ça marche mal.
Affaire Turmel député des cotes du Nord (Rad. soc)[5] accusé de commerce avec l’ennemi et peut-etre de divulgation. Saletés !!
Messe à Crombeke – gentil dîner d’amis organisé pour Godefroy. J’avais invité Jaspar. Wattine en etait et Dubois.
La mascarade russe évolue.
Nouvelles de Denain ou tout va bien. On peut prévoir l’arrivée de Maman, des femmes et des gosses.
Wattine est nommé Sous-lieutenant et reste à l’escadron.
Arnould egalement promu au 3e Esc.
Un avion Boche degringole près du Lion Belge, presque intact, pilote et observateur prisonniers.
Je suis remplace l’adj-chef
Gouvert aux postes de
surveillance des routes. Près Boesingue
ponts J1 et J2.
Toute la nuit les Anglais ont tiré comme des sourds.
Le soir Bombes d’avion boches sur le canal, 20 blessés.
Les anglais ont ou doivent attaquer aujourd’hui.
Artillerie très active, malgré le vent, beaucoup d’avions et très bas.
Visite aux ponts – Le canal n’existe plus, dépression boueuse.
Partout le terrain est bouleversé d’une façon inimaginable.
Belle journée – aviation active – Visite les anciennes positions Boches de l’Yser… travail formidable de l’artillerie.
Escadrille Boche survole nos arrières et lance des bombes puis retourne. Très impressionnant.
Visite Boesingue, mines, commencement du secteur anglais.
Les derniers ont avancé sur notre droite, pris de bonnes positions et fait des prisonniers.
Les Boches nous demolissent qques batteries sur le canal.
Un obus la nuit à 10 metres de mon gourbis.
On apprend la disparition de Guynemer.
Promenade au terrain conquis.
Ferme des Anglais, ferme des Lanciers, Kortekert. Beaucoup d’abris betonnés boches intacts récupérés par nos P. C. etc…
L’affaire Turmel prend des proportions inquietantes.
Quelle infection cette politique ! Comment peut on vivre dans une telle atmosphere – Bolo etc…
Affaire du Journal –
- Accusation de Malvy par Daudet de l’Action Française –
- Beaucoup de personnages politiques doivent etre inquiets.
Anniversaire de Marie.
Capitaine Maître (15 d’art) tué dans son abri et ses deux officiers blessés au delà de l’Yser vers bois 14.
La circulation augmente l’artillerie lourde arrive en abondance – Renforts – matériels – munitions malheureusement le temps se gate.
Le 1e escadron nous releve brusquement le soir en pleine pluie. Je réintegre donc le Lion Belge.
Depart du Lion Belge.
Arrivee à Brouckerque village flamand à 7 h de Bergues.
Dispersés dans les fermes le long du canal de la Colme.
Coucher etable à vaches – Rats – maux de dents terribles.
Revue de la 162e DI par le general Petain à Bergues.
L’escadron y est parti, je suis resté j’avais la migraine.
Messe à Brouckerque.
Le 110e est parti il monte en ligne demain.
Temps affreux. Manque de confort – ennui.
Je me fais arracher une dent chez dentiste 1re DI à St Pierrebroucq – M. Neuf Jean.
L’escadron part à midi arrivée à Harinque le soir par pluie battante.
Nous remplaçons le 2e Ch. d’Afrique au parc des prisonniers de l’Armee.
Boue
□. M 12h35 de Rousbruge
□. 14.30 de Bergues
□. 1.22 d’Amiens
□. 4h1 d’Abbeville (tr de march.)
Visite du moulin de Criel assez bonne impression.
Env.(120.000)
Pas de chevaux, plu de place et pas de maison disponible.
Ouverture de la chasse ds la Somme.
Papa et moi allons à Cayeux en auto, mais pas de fusil.
Chassons avec Sauvage.
Rentrée soir.
Nous partons de bon matin en auto prendre train de 7 h à Abbeville pour Ambleteuse.
Manquon train : arrivons à Ambleteuse chez M. Fuel le soir.
Charmante hospitalité.
Nous allons à Marquise visiter brasserie Henon (300.000).
Bien – mais ne me dit rien.
Ravitaillement malt, orge problématique.
Marché aux poulains bien achalandé. 1 (500.) 2(1200).
Retour en grosse auto anglaise.
Je rentre avec mon oncle Charles.
Depart de Wimereux 6 h.
Dimanche triste.
Messe au Tréport.
Promenade en auto à Criel – Trouffreville.
La pension avec familles Marloy – Wins.
Dernière journée de permission. Départ 15.09.
Nuit en chemin de fer – alerte pour avions près Dunkerque. Le train tous feux eteints s’est arrêté. Pas d’incident.
Attente 3 heures caserne de Bergues.
Arrivée Rousbruge 11 h.
Mon peloton est ds une ferme au dessus d’Ostreleteren. Je m’y rends.
Toussaint lugubre dans la boue et le froid humide des Flandres.
Pas de messe. Que c’est triste, triste triste.
Coup de theatre –
Fancy permute avec moi je passe sous-verge au 3e Pton.
C’est un coup de Jarnac. Je ne suis plus dans les huiles tant pis c’est ma faute, je suis trop indépendant, et je suis trop
indifferent aux petites choses, et ce
sont ici les plus importantes.
Cafard monstre que je ne peux chasser.
Effort monstre de l’Allemagne contre l’Italie.
Les Italiens ont ete enfoncés completement.
Des armées entières ont du etre prises et un enorme matériel.
Des troupes francaises et anglaises s’y rendent
- en masse. Est-ce une partie décisive qui s’y joue ?
Je conduis 32 prisonniers Boches de Rousbruge à Bergues.
Nouvelles de Denain.
5 Sept. Henri annonce encore les rapatriements de maman, Valentine, Jeanne.
Il considère le moulin comme perdu plus tard.
Les Italiens reculent toujours.
⁁Venise menacée.
Caillaux inculpé ou du moins presque compromis dans la propagande defaitiste « Caillaux Maître du Bal » Écho de Paris — Barrès.
Chute du ministère Painlevé.
Clemenceau president du conseil.
Revolution Russe phase aigüe. Les extremistes, les anarchistes maîtres du pouvoir.
Troubles antimilitaristes en Suisse.
Permission de 24 heures chez M. Pinel à Ambleteuse.
J’ai envoyé un mouchoir en dentelles des Flandres à Marie et deux cols de dentelles à Nanette et Élisabeth Pinel, achetés ce soir à Rousbrugge.
†
Une grande croix.
Avance surprenante et foudroyante des Anglais sur Cambrai.
Marcoing, Noyelles repris, on se bat sur Noyelles.
Revelation et bataille des tanks.
On dit Cambrai pris.
Quel bonheur !
Les nouvelles de Cambrai repris ne se confirment pas.
Notre folle esperance ne se realisera pas. Noyelles est bien delivré mais Rumilly — Proville Fontaine sont tenus et bien par les Boches. Alors il en sera probablement comme de Maurepas, Combles etc…
Mon oncle Charles et Joseph ont repris la brasserie d’Amiens en meme temps qu’ils apprenaient la délivrance de Marcoing.
Quelle facheuse coïncidence !
Papa est très ennuyé.
Cambrai n’est pas pris et il n’y a plus d’espoir.
Bataille de Bourlon – Combats acharnes pour la prise du bois et village.
Tanks.
Diner avec Herbaux à sa popote près Wayenburg (gare).
Crise d’arterio-schlerose cette nuit assez longue.
Idées noires, ça ne marche pas Russie finie, Italie !!! Pas moyen de percer à Cambrai. Nos pays seront demolis et anéantis. On craint pour Salonique, c’est l’hiver et le francais est fatigué. L’opinion réclame un commandement unique les anglais tirent au renard et pourtant ! Il faudra bien en venir là. Il faut peu de chose pour nous remonter et nous abattre.
Messe à Rousbruge.
Sermon de l’abbé Régent.
Conference des alliés.
Politique à Paris.
Militaire à Versailles.
Ce n’est pas encore ce qu’il faudrait, un chef unique.
Toujours des palabres, en est il jamais sorti rien de bon.
Contre attaque Boche formidable sur Cambrai.
Noyelles pauvre Noyelles
Tristesse à Mers — et en moi-même et je ne dois pas le montrer. À quoi bon on fuit les gens tristes et il faut du panache.
Décision du Colonel.
Parade – Rotequage – Dehors.
Quel type avec son ancien 1er dragons.
Remise en etat de l’equipe de football. Joué avec les anglais à Harinque.
A. 2 buts F 1 but.
Diner de St Nicolas organisé par Godefroy supérieurement.
Lettre de Marie — triste triste — Mon oncle Charles a laché Amiens que Joseph prend seul.
Départ d’Haringue – Adieu Belgique.
1re étape.
Les Cinq chemins près de Quädypre.
Repas – astiquage – Froid.
Coucher bien au chaud dans une étable à vaches.
Il y avait un lit ds la ferme mais comme elle demandait 1 franc avant d’entrer, je l’ai envoyer balader. Les flamands n’ont pas de cœur. Pourtant ils sont très riches.
Je vais Je suis alle à
Wormhourlt salue
ma tante St Paul.
Situation : Pas fameuse apparemment — Russie et Roumanie n’existent plus — l’Italie tres eprouvée — L’hiver sera rude pour nous les Boches y concentreront toutes leurs forces. On tiendra certainement.
Situation economique tendue. ou en sont les Boches ???
Eblinghem près Renescure.
Très bon accueil, on n’a pas vu de français depuis le début.
Logé au moulin de Palmar 50 Qx. Moteur 55/40 Winterthur. ⁁1909
On traverse toute la zone anglaise — Trompettes en tête astiquage no1.
Traversé Wormhoudt — Cassel.
Busnes.
Bon accueil.
Traversé St Venant — Haversecke forêt de Nieppe — Troupes portugaises Boches bombardent Hazebrouck — Bethune — Hersin-Coupigny — Nœux les Mines — tous les centres près et meme loin des lignes.
Demandes de poursuites contre Caillaux et Loustalot.
Enfin.
La Comté près Bruay.
Village près des mines. sale. assez peu accueillant. Patois grossier.
Sejour à La Comté.
Ternas près St Pol.
Petit pays culture — Beaucoup de peine à loger les chevaux — Les gens habitués avec les anglais qu’ils exploitent ne veulent plus faire de sacrifices. Ils ne sont aimables qu’autant que cela ne les gêne pas.
La neige fait son apparition, le vent souffle en bourrasques — Il fait très froid.
Le Souich. Meme pays que Ternas.
Un pied de neige — Étapes tres pénible, séjour peu enchanteur (on prévoit une grosse offensive Boche sur notre front).
Lit (mauvaises gens).
Occoches : petite étape.
Chemins de pleins de neige.
Froid.
Bien logé.
Naours : Grand village ⁁16 k d’amiens — on va faire sejour — Bon accueil — Froid intense.
Route comme un glacis.
Ravitaillements et voitures impossible marcher.
Camon Sejour à Naours.
Rencontré M. Tellier ancien instituteur à Crevecœur.
Logé chez de braves gens.
Jumel Camon
Grand village près Amiens.
Le cultivateur picard est en retard et routinier.
Bien logé.
Toujours froid intense.
Jumel. près Ailly s/ Noye.
(Paille) froid de plus en plus intense.
Vendeuil. ⁁80 h Petit village mort.
Il fait de plus en plus froid.
Logé chez une brave femme dans un lit comme je n’en ai jamais rencontré.
Refugie de Rumilly.
Vendeuil Vaumont — St Martin aux bois.
Ancienne abbaye, dont il reste des batiments et une eglise magnifique, miniature de la cathedrale de Beauvais, mais corps sans âme, plus de curé, plus de religion.
Grande ferme, moto-culture.
Gournay s/ Aronde.
Vieux village, vieilles maisons en grosses pierres rustiques, peu confortables.
D Séjour à Gournay s/ Aronde.
Dislocation du Régiment.
Balagny-sur-Aunette.
Séjour de repos et de soi-disant instruction.
Une de plus.
Souhaits en groupe au Capitaine
Au point de vue militaire — Année dominée par la fameuse offensive d’Avril à Craonne — ratée — Causes profondes et diverses, à laquelle peut se greffer la propagande defaitiste, les affaires Caillaux Malvy etc… En second lieu offensive des Flandres, ou les allies ont fait une bataille d’écrasement avec l’artillerie — Résultat très confus —
En fin d’année la Révolution Russe tournée à l’anarchie à amenée cette nation à une paix separée, contrecoup la Roumanie est isolée.
L’année se termine donc avec cette terrible menace de toutes les forces ennemies sur notre front avant l’entrée en ligne des forces americaines. On travaille et on les attend avec courage et résolution.



Encore une fois est-ce la dernière ? de guerre ? Intimement je suis convaincu que oui.
Je me suis confessé et j’ai communié à l’intention de la famille.
Promenade le soir à Senlis.
I
J’ai cueilli pour vous, proche ma tranchée,
Ces myosotis, gage d’amour pur,
Qu’avril fait éclore.
En vous les offrant je revois encore
Le bleu de vos yeux pareil à l’azur
J’ai cueilli pour vous, proche ma tranchée
Ces myosotis gage d’amour pur.
II
En mai vous aurez, ô ma tendre amie
Offert par mon cœur, du muguet tout blanc
Glané dans la Flandre
Parmi les grands bois où se fait entendre
Les chants des canons aux voix de titan.
En mai vous aurez ô ma tendre amie
Offert par mon cœur du muguet tout blanc.
III
Si je vois juillet baigné de lumière,
Mon envoi sera de coquelicots
Aux rouges pétales.
J’irai les cueillir au mépris des balles,
Fleurs pourpres du sang de tous nos héros.
Si je vois juillet baigné de lumière
Mon envoi sera de coquelicots.
IV
De toutes ces fleurs aux couleurs de France
Faites un bouquet, souvenir pieux.
Si la mort brutale
M’emportait un jour dans une rafale,
En pensant à vous, je clorais mes yeux.
De toutes ces fleurs aux couleurs de France
Faites un bouquet, souvenir pieux.
Ypres, mars 1915.
On reforme encore la cavalerie.
Principe : faire avec la cavalerie combattant toujours à pied des formations d’infanterie.
Un sous Nous sommes rattachés au 1er Blon du 8e d’Inf. pour l’instruction à pied.
Un escadron forme une section à pied.
Proclamation des buts de guerre des États-Unis par Wilson énorme sensation.
Dégel — Bonne nouvelle apportée par Courtecuisse qui revient de Mers. M. Jardiller envoie ce telégramme : « Famille stage Belgique sera bientôt Évian. »
Une lettre de M. Moglia annonce l’arrivée de Jeanne à Évian.
Je vais à Verberie (17 km) toucher
et emmaganiser les vivres
du’embarquement prochain.
Concert.
Nouvelle confirmée.
Jeanne est arrivée à Évian avec ses enfants. Maman et Valentine suivent. Bonheur.
Pris mesure pour une tenue neuve.
Arrestation de Caillaux.
Il semble que la France debarassée de ce chancre va mieux respirer. Bravo Daudet – Barrès – Hervé et Clemenceau.
Moral français très bon.
Départ de Balagny s/ Aunette.
Nous y étions bien.
Traversé Crepy en Valois.
Bemont : hameau en ruine de l’Oise. Grande culture.
Depêche d’Évian – Maman – Valentine – Jeanne partis d’Évian seront à Paris aujourd’hui.
Louatre : ferme Nadon — Isolée — en ruines. L’Aisne quoi !
Traversée Villers-Cotterets et la forêt.
Que l’Aisne est triste. Il s’en degage une impression de mort.
Malgré la beauté des sites.
On deserte les champs, les villages sont en ruines, les fermes tombent abandonnées quelles causes ??
Immoralité — Irreligion et peut-être a cause des employeurs trop rapaces.
Hier et aujourd’hui journées printanières. Je me sens léger et gai.
Partie de football.
Je suis honteux quand je pense à la vie que nous menons.
Nous sommes là à une bande de sous-off à bien vivre et ne rien faire ou presque.
J’ai peur de perdre ma volonte de travail et mon initiative.
Jeanne est toujours à Évian.
Mariette a la dyphthérie.
Je pars en permission ⁁après demain.
Je bous d’impatience.
Vaudry.
Depart pour Mers.
Villers-Cotterets 15h50.
Couché a Abbeville.
J’arrive à Mers à 9 heures et je me jette dans les bras de ma bonne Maman et de Tantine. Je les trouve un peu maigris et deprimés.
Les enfants de Valentine sont blonds et mignons mais très pâles.
Nous dinons tous chez mon oncle Charles — Intimité ravissante.
J’adore Maman et Valentine encore plus qu’auparavant.
« C’est quand on a perdu qu’on sait combien on aime. »
Je dois partir ce soir. Je suis triste malgré moi et tout s’en ressent.
Rentrée à Nadon.
Rien de changé. Je me sens plus triste que de coutume.
Visité moulin de Troësnes 80 qx… Vieux bazar.
Raid d’avions Boches sur Paris. 45 tues 200 blesses.
Represailles ! Represailles !!!
C’est le seul argument à employer a l’egard de ces brutes de Boches.
La russie se desagrège de plus en plus.
Guerre civile atroce.
Les roumains se battent avec les troupes russes qui abandonnent le front et pillent leur pays.
Par contre : mouvements grevistes en Allemagne et en autriche.
Promenade à Chaudun. S M I.
Vu Henri Vaillant.
Encore une gde conference inter-alliée à Versailles. Unite.
Unité de commandement et d’action. Verrez-vous enfin le jour.
Partie de football marquée par un accident.
Thierry s’est cassé la jambe. Mauvais point. Le sport n’avait dejà pas une bonne presse.
Théories.
Verres de Reserve — Linges — Chausson Pelles à peindre — Piles pr [illisible] phares et ampoules 4 [illisible] : 4 Bl.
Alerte — Ordre de depart
Contre ordre deux heures après.
Mariage de Leblanc Paul avec Melle Y. Ferlin à Gueux.
J’ai Rhume.
Nous quittons demain les vallées [illisible] Champs — ruisseaux — Bois Tranquillité — Repos.
Adieu !
Arrivée à Paars près Bazoches ds notre ancien secteur Aisne-Champagne.
Baraquements sur le plateau.
Amenagement des cantonnements.
Tout ce secteur est couvert d’immenses depots de materiel ⁁et de munitions, de baraques, [illisible] sillonné de voies ferrées de toutes sortes. Cela date de l’offensive d’avril. On en augmente encore aujourd’hui l’importance.
Pourquoi ?
Je pars en permission de 5 jours pour voir Jeanne à Mers.
Bazoches 0.51 Crepy 4.30 — Orry 14.27 — Le Tréport 22.39
Deception Jeanne n’etait pas à Mers.
Mariette est assez malade echauffement d’intestin suite de la vaccination anti-diphtérique.
Messe au Treport.
Les enfant vont beaucoup mieux.
Louis est moins grognon.
Bonne promenade avec Valentine et Marie. Visite les Tantes Anglais retour à travers la plaine.
Valentine va beaucoup mieux elle en est elle-même etonnée.
Diner et Souper chez mon oncle Charles. — Crêpes.
Papa est parti voir proprieté boisée à Noyelles.
Depart du Treport 21.38
Capitulation de Russie qui accepte toutes les conditions Boches pour ne pas se battre.
Brest-Litwosk.
Voyage de sur Villers ⁁7.10 à Orry, d’Orry ⁁10.18 à Villers Cotterets, de Villers ⁁14h à Bagnoles ⁁17.30.
Rentré à Paars.
Je regagne à Crugny le 1er Peloton détaché au CID.
Cours d’équitation officiers d’Infanterie Tranquille avec Leblanc.
Popote sergents 16e Cie du 201.
[illisible]
Leblanc est parti à Gueux voir sa femme. Je reste seul jusque lundi matin.
Messe. Qques soldats tres recueillis.
Je me suis ennuyé aujourd’hui comme jamais. Je n’ose pas comme certains m’immicer dans les familles, je crains toujours de déranger.
Reçu portrait de Jeanne et de ses deux enfants.
Touché solde à Paars.
Neige.
Les Boches multiplient les coups de main sur nos fronts : assez importants. On les repousse generalement. Le 327e en a subi un près de Corbeny. Ils sont en general repoussés. Le xx detachement du 1er escadron a eu qques pertes.
Je passe mes soirées un peu moins seul dans la maison ou est Leblanc avec sa femme ou dans notre ferme chez M. Prévot, la demoiselle est gentille dansante et simple.
L’escadron toujours détaché à Paars fournit aujourd’hui un détachement de travailleurs aux environs de Marzy.
Soirée avec Madame Leblanc ⁁et sa femme, chez M. Prévost notre propriétaire. Sa jeune fille est charmante.
Les jours passent en douce nous vivons dans un doux farniente.
Aujourd’hui journée radieuse.
Nous passons nos soirées souvent chez Levol ou Leblanc loge sa femme.
La femme et sa fille sont tres gentilles.
Permissions diminuées.
Notre division est division d’attaque.
Promenade ⁁a cheval bois Lemoine a Abbaye d’Igny avec Leblanc et M. Degruson.
Il parait que nous restons à Crugny pour un prochain cours.
Quelle chance !
Visité Moulin de Serzy (s/Ardre)
100 Qx turbine. Moteur gaz pauvre Tosello 35 H. P. 2e vieux moteur de secours montage Rose (bons cylindres) pas de passeurs. 2 independants. Peu de hauteur et peu de place mais bonne maison. Bon centre d’approvisionnement et d’écoulement, ⁁2 chemins de fer à la porte de Me Sainlot.
Bonne lettre de Valentine.
Dernier jour du cours.
⁁Anniversaire de Valentine.
Diner avec Leblanc et sa femme chez Levol.
Toujours pas de nouvelles d’Henri ni de Denain.
xx Avions sur Paris.
Preparatifs formidables de part et d’autre.
Temperature magnifique depuis qque temps. Vrai printemps.
Arcis le Ponsart dentiste pour Melle Prévost.
Crises artérielles la nuit assez longues.
Première séance d’équitation des officiers d’Infanterie — Beaucoup de novices.
Recu bonne et charmante lettre de ma bonne Tantine.
Je suis allé à Gueux avec Leblanc à cheval. Diner chez M. Mme Compagne. Ils m’ont reçu très gentiment.
Petit vin blanc du pays délicieux.
Fait connaissance de M. Mme Ferlin beaux parents de Leblanc.
Canonade très intense sur notre front de l’Aisne à Reims.
Nouvelle crise arterielle la nuit assez prolongée. Cela m’inquiete sur le moment puis quand elle disparait je n’y pense plus.
La 2e DI remonte tout de même en ligne.
Une tuile !
On m’appelle à l’escadron pour monter à un observatoire de la DI2.
Adieu permission et Crugny.
Les Boches ont déclanché leur offensive sur le front Anglais.
Observatoire de Gernicourt.
À l’arrivée gaz ds le bois. C’est tout ce qu’il y a de pis les gazs.
Je remplace Dilly du 4e qui s’y trouve depuis 45 jours.
Coordonnées
Lignes des y de gauche à droite.
Ligne des x de bas en haut.
Je vais à Roucy au PC D2 mais elle arrive seulement et je n’ai aucun renseignement.
L’offensive Boche sur le front anglais fait rage. lutte terrible.
Le front de St Quentin cède et sur la somme les anglais reculent.
Tiendront-ils le coup ??
2 crises artérielles (le jour 5’)
Ordre de Relevè brusque ce soir.
Un sergent du 8e me remplace tous les cavaliers sont relevés.
Nous pensons immédiatement au front Anglais. Que s’y passe-t-il ?
Permissions totalement suspendues.
Une piece à longue portee tue sur Paris : 120km : incroyable.
L’escadron est en alerte. Nous attendons toute la journée.
La 1e DI et la 162e DI sont dejà partis à la rescousse des Anglais.
Journée d’attente toujours à Serval.
Les Boches ont repris Peronne, Albert Ham — Chaulnes, Noyon. Leurs objectifs sont 1e La mer par la Somme et Amiens pour couper l’armée du Nord.
Les reserves francaises arrivent avec rapidité et tiennent l’ennemi.
Lutte effroyable dit-on.
Attente.
La 2e DI est relevée des tranchées ce n’est donc plus qu'une question de temps. Nous suivons la bataille avec anxiete, mais intimement nous avons confiance.
La ruée Boche est contenue.
Un obus Boche a tué dans une église de Paris à l’heure de l’office des ténèbres tue 75 personnes et en blesse 90.
Realisation du Commandement unique — Foch generallisme interallié — devant le danger la menace les Anglais sentent le danger de leur particularisme et sont obligés de reconnaitre la valeur de nos officiers et de nos soldats. Selon Barrès « Le genie de redressement de la France » .
Les Boches sont à Montdidier mais partout contenus.
Je fais mes Pâques.
Pas de nouvelles — le courrier m’arrive avec peine — Amiens est dit-on evacué.
2e Acte de la Ruée Boche ils attaquent avec furie et par masses. Leurs pertes sont effroyables.
Resistance tenace et heroique des Anglais qui se font hacher sur place.
Furie française qui refoule l’ennemi à coup de baïonnette et de 75 et retablit toutes les situations.
Nous sommes toujours à Serval avec le colon et le 3e escadron.
Les 1e et 4e sont avec leur division dans la fournaise.
La 2e DI est en réserve d’armée depuis autour de Fismes.
Ordre de depart de la division direction le front où ça barde.
Nous cantonnons dans des baraques isolées au fond d’un ravin de Gouvrelle à 6 km de Braisnes.
Étape par pluie battante Cuisy en Almont 8km Soissons pays reconquis. Il ne reste aucune maison intacte — Baraquements. L’infanterie a fait cette longue marche sous la pluie c’est éreintant — Soissons est très bombardé.
Bombardement intense sur notre front de Soissons.
Les Boches réattaquent furieusement en direction d’Amiens ils ne percent pas et ont beaucoup de morts, mais ils mordent toujours un peu
de pays chaque fois ils sont à une dizaine de kilometres d’Amiens et les voies ferrees qui y conduisent sont bombardées - malgré cela les journaux et Clemenceau montent en optimisme
énigmatique et vigoureux laissant supposer qqchose de nouveau. D’autre part le Commandement unique aux mains de Foch donne beaucoup confiance. Les Americains acceptent de se fondre dans nos unités ça c’est beau.
Maintenant n’y a-t-il pas là du remonte moral à tout prix ???
M. Pucel
Le front de Soissons - Coucy le Chateau s’anime les routes sont très frequentées, les munitions montent.
Nous sommes toujours dans nos baraques de Cuisy en Almont. On ne nous demande rien, donc nous commencons à nous installer.
Comme toujours après 2 jours de station, nous finissons par nous y plaire. D’ailleurs la tranquilité est absolue.
Toujours pas de nouvelles d’Henri otage en Prusse Orientale depuis Janvier - Edmond ne donne pas non plus signe de vie.
Nouvelle et puissante attaque Biche sur le front Anglo-portugais.
Ils gagnent beaucoup de terrain.
Laventie - Estaires - Armentières - Merville - La ligne forme une poche, Béthune et Bailleul très menacés
Le général Foch nommé definitivement Commandant en chef des Armées Alliées en France.
x La division est toujours en reserve region Soissons.
Promenade à Vic s/Aisne où j’ai acheté du drap à la cooperative d’habillement.
J’apprend que papa a fait ses Paques.
St Crepin au bois. ?[illisible] de Compiegne lisière des grandes forêts.
Match de football à Offémont contre le QG du 27e gagné 3 à 5. Beau chateau.
L’offensive Boche stationne les adversaires se tâtent.
Notre espoir est en Foch.
Magnifique promenade à faire en foret de l’Aigle.
Reprise des permissions le 25. Je suis le premier à partir.
Départ de Rethondes à 1h36 – Crepy en Valois Orry-la ville. le Treport
Arrivée à minuit
Réveil – Surprise.
J'ai trouvé Maman bien amaigrie et déprimée.
Les Boches attaquent dans le Nord. Ils prennent le mont Kemmel.
Je vais à Paris Plage.
Je revois Jeanne, Riri, Mariette.
Charmants enfants. très gentils.
Depart du Treport 6h20.
Arrivée Beauvais 15H 4H de retard.
Je fais à pied et par grande chaleur le trajet jusqu'à de 16 km Beaumont les nonains où est cantonné l'escadron.
Bon accueil des camarades.
Le petit pays du Beauvais est superbe. Bois, paturages, vaches hollandaises. Bon accueil, pas souvent de troupes, laideur des gens de la campagne.
J'assiste à une manœuvre d'attaque de l'infanterie soutenue par des Tanks nouveaux modèles.
Ils sont petits, vites, très maniables passent partout à travers bois.
On leur donne confiance.
On en fait parait-il beaucoup.
Comme il y a aussi encore dit-on enormement de bonnes troupes en réserve depuis très longtemps Peut-être que Foch n'attaquera qu'à son heure et tous les atouts en main.
M et Mme Pinon viennent voir Godefroy.
Changement de cantonnement Menil-Théribus. Deux chateaux. Usine de boutons.
Très confortablement installé.
Je suis Vaguemestre par intérim.
Piquet permissionnaire.
Lettres à Warluis 20 bons kilomètres de Menil Theribus. Très fatiguant.
Beaucoup de traçage.
Décidément les femmes ou jeunes filles sérieuses sont une très petite minorité.
MAI 19 = 31 J. = PENTECOTE — Dimanche | 139-226 | (Soleil) Lever. 4h7mn Coucher 19h28mn | (Lune) Lever. 13h6mn Coucher. 0h59m
Une fois de plus je constate que la colère vous enlève tous les moyens parce que l'on perd la maîtrise de soi-même
Je suis relevé de mes fonctions de vaguemestre.
Je n'ai pu assister qu'à un bout de messe à Warluis
Ordre de départ brusque à 11 heures du soir
MAI 20 = 31 J. = Lundi de Pentecôte — Lundi |
140-225 | (Soleil) Lever. 4h5mn Coucher 19h29mn | (Lune) Lever. 14h10mn Coucher. 1h17m
Quantonnement à Goincourt
la(?) une ferme. 5 kilomètres Beauvais
Demain départ 4 heures
Coucher sous la tente Mardi = 31 J. = S.Théobalde = 21 MAI | 141-224 | (Soleil) Lever. 4h4mn Coucher 19h51mn | (Lune) Lever. 15h14mn Coucher. 1h36mn
Omécourt : 12 km Abancourt
Ente(?) chaleur et forte étape
Je suis sur la ligne du Tréport
Il parait que nous allons manoeuvrer et non amalgamer avec les divisions américaines ? ?
Mercredi = 31 J. = Quatre Temps = 22 MAI | 142-223 | (Soleil) Lever. 4h3mn Coucher 19h32mn | (Lune) Lever. 16h19mn Coucher. 1h56mn MAI 23 = 31 J. = Saint Didier — Jeudi |
143-222 | (Soleil) Lever. 4h2mn Coucher 19h33mn | (Lune) Lever. 17h25mn Coucher. 2h19mn
MAI 24 = 31 J. = Vincent de Lérin — Vendredi |
144-221 | (Soleil) Lever. 4h1mn Coucher 19h34mn | (Lune) Lever. 18h31mn Coucher. 2h46mn Samedi = 31 J. = Saint Urbain — 23 MAI |
145-220 | (Soleil) Lever. 4h0mn Coucher 19h35mn | (Lune) Lever. 19h35mn Coucher. 3h19mn
Fugue jusqu'à Mers, où j'arrive à 3 heures du matin où l'on m'attendait à demi,
Mme Percel (Gercel ?) et ses filles sont là
Dimanche = 31 J. = Trinité — 26 MAI |
146-219 | (Soleil) Lever. 3h59mn Coucher 19h37mn | (Lune) Lever. 20h33mn Coucher. 4h0mn
Messe au Tréport(?)
Retour par Ponte(?) et Marau(?)
un train anglais jusque Abaumont
à une heure du Mot..(?), je rentre
à Amécourt(?) à pied (12 km), je lat(?)
pour monter à cheval Mai 27 S. Restitute Lundi
Ordre brusque, on repart
Dans la direction Compiègne. Soissons
Mai 28 S. Émile Mardi
Le Ply 30 km
Déclenchement d'une offensive Boche entre Soissons et Reims. C'est une vraie surprise. Lourdes préparations, gazs ypérite. Ils avancent. Mercredi S. Maximin 29 mai
Ste Blandine : Cantonnons à
St Félix près Hermes 35km
Je ne suis pa démoralisé, mais j'ai l'angoisse au coeur. OH ! comme je souffrirais d'être vaincu par ces infames Boches. On le dit à Fère-en-Tardenois
Jeudi Fête-Dien 30 mai
Creuse près Bailleul le soc 35km
+50
2 grandes fermes. Très mauvaises nouvelles. Les Boches avancent rapidement. Ils ont franchi l'Aisne et le Vesle entre Soissons et Reims. La résistance n'a pas l'air bien sérieuse. Tous les pays que nous connaissions si bien depuis si longtemps sont pris. Hauteurs, lignes de résistance, haies(?)gares(?), matériel. Nous sommes tristes. Malgré tout je conserve ma foi en l'immortalité de mon pays à 8 heures. Ordre brusque de MAI 31 = 31 J. = Sainte Pétronille — Vendredi | 151-214 | (Soleil) Lever. 3h55mn Coucher 19h42mn | (Lune) Lever. 23h40mn Coucher. 9h28mn
railler(?) tous les éléments de la division.
Nous marchons toute la nuit, attendons les ordres à Attichy
puis nous rejoignons le Q-G de la D2
à Chateau ferme Barrir. Hommes et chevaux sont harassés. Nous avons fait ces 24 heures 110 km à vive allure. Beaucoup de mouvement à cause d'attaques à l'aile gauche de la persée Boche. Notre corps entre en ligne. D'autre part on évacue les civils et on prépare les ponts à faire sauter.
Les 2 3 et 4ieme pelotons(?) partent faire des liaisons. Le 1er reste dans le bois pour faire les liaisons d'arrière
JUIN 1 = 30 J. = Saint Caprais — Samedi |
152-213 | (Soleil) Lever. 3h54mn Coucher 19h43mn | (Lune) Lever. Oh0mn Coucher. 10h44mn
On part à Coeuvres ce soir. Nous l'évacuons avec toute la division le matin. Villages déserts, pillages, abandon désolation. Poids au coeur.
La DI s'installera dans la forêt. Je pars en liaison avec la cavalerie au PC 74eme DI à Vertes Feuilles grande(?) ferme route Soisson à villa...(?) très bombardée. Qques tirés(?) Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/78 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/79 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/80 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/81 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/82 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/83 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/84 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/85 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/86 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/87 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/88 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/89 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/90 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/91 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/92 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/93 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/94 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/95 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/96 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/97 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/98 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/99 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/100 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/101 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/102 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/103 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/104 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/105 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/106 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/107 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/108 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/109 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/110 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/111 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/112 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/113 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/114 AOUT 15 = 31 J. = ASSOMPTION — Jeudi | 227-138 | (Soleil) Lever. 4h43mn Coucher 19h6mn | (Lune) Lever. 13h53mn Coucher. 22h26mn
Veillée d'armes. Il me semble que nous ne serons plus longs à attaquer. Ainsi le Boche sera traqué de partout. J'ai communié en souvenir de N-D de Grâce.
Chaleur caniculaire
AOUT 16 = 31 J. = S. Roch — Vendredi |
228-137 | (Soleil) Lever. 4h45mn Coucher 19h4mn | (Lune) Lever. 14h52mn Coucher. 23h12mn Samedi S. Septime 17 AOUT
Jeanne
Dimanche Ste. Hélène 18 AOUT
Attente. ? a Chelle.
Coups de main pour prendre de bonnes positions. Bombardement intenses Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/117 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/118 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/119 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/120 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/121 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/122 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/123 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/124 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/125 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/126 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/127 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/128 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/129 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/130 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/131 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/132 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/133 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/134 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/135 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/136 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/137 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/138 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/139 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/140 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/141 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/142 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/143 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/144 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/145 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/146 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/147 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/148 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/149 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/150 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/151 Vendredi = 30 J. = Toussaint = 1er NOVEMBRE
305-60 | ☼ Lev. 6h38m, Couch. 16h30m | ☽ Lev. 4h14m, Couch. 15h9m
Nous communions tous.
Jeanne grippée.
Samedi = 30 J. = Les Trépassés = 2 NOVEMBRE
306-59 | ☼ Lev. 6h39m, Couch. 16h29m | ☽ Lev. 5h18m, Couch. 15h31m
Valenciennes pris.
Les Boches ne pourront plus tenir le coup longtemps. NOVEMBRE 3 = 30 J. = S. Hubert = Dimanche
307-58 | ☼ Lev. 6h41m, Couch. 16h27m | ☽ Lev. 6h21m, Couch. 15h57m
Départ 11 heures pour Paris.
Couché hôtel du Ponceau.
Théâtre Porte St Martin.
Mr L'archeveque et ses fils[6].
NOVEMBRE 4 = 30 J. = S. Charles Borr. = Lundi
308-57 | ☼ Lev. 6h42m, Couch. 16h26m | ☽ Lev. 7h24m, Couch. 16h28m
Train de permissionnaire.
9 h jusqu'à Favresse[7]
Grande gare régulatrice très bien agencée. Mardi = 30 J. = Stes Reliques = 5 NOVEMBRE
309-56 | ☼ Lev. 6h44m, Couch. 16h24m | ☽ Lev. 8h25m, Couch. 17h6m
Nancy. Epinal. Je rejoins l'escadron à Uriménil[8] dans les Vosges.
Les Boches implorent l'armistice.
Mercredi = 30 J. = Dédic. des Ég. de Fr. = 6 NOVEMBRE
310-55 | ☼ Lev. 6h46m, Couch. 16h22m | ☽ Lev. 9h22m, Couch. 17h51m
Pierrefitte[9] (il n'y a jamais eu
de soldats). NOVEMBRE 7 = 30 J. = S. Ernest = Jeudi
311-54 | ☼ Lev. 6h47m, Couch. 16h21m | ☽ Lev. 10h14m, Couch. 18h44m
Offroicourt[10] (Vosges).
Les délégués boches passent les lignes pour se rendre au QG Foch, qui leur soumet les conditions. Il[11] ont 72 heures pour répondre.
NOVEMBRE 8 = 30 J. = S. Godefroy = Vendredi
312-53 | ☼ Lev. 6h49m, Couch. 16h19m | ☽ Lev. 10h58m, Couch. 19h45m
Fraisnes-en-Saintois[12]. Meurthe
et Moselle.
Centre d'instruction d'aspirants
d'infanterie. Samedi = 30 J. = S. Théodore = 9 NOVEMBRE
313-52 | ☼ Lev. 6h50m, Couch. 16h18m | ☽ Lev. 11h36m, Couch. 20h51m
Nous restons et attendons lundi avec la plus grande impatience. Je crois que les Boches ont capitulé.
Dimanche = 30 J. = Ste Florence = 10 NOVEMBRE
314-51 | ☼ Lev. 6h52m, Couch. 16h17m | ☽ Lev. 12h9m, Couch. 22h2m
Départ l'après-midi[13] pour
Ménil-Mitry[14] où nous
arrivons la nuit.
C'est une grande ferme. NOVEMBRE 11 = 30 J. = S. Martin, év. = Lundi
315-50 | ☼ Lev. 6h54m, Couch. 16h15m | ☽ Lev. 12h37m, Couch. 23h15m
L'armistice est signé.
Les Boches acceptent toutes nos conditions.
Quel soulagement !
Journée de bombance, mais nous sommes loin de tout centre. Heureusement !!
NOVEMBRE 12 = 30 J. = S. René = Mardi
316-49 | ☼ Lev. 6h55m, Couch. 16h14m | ☽ Lev. 13h2m, Couch. 0h0m Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/158 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/159 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/160 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/161 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/162 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/163 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/164 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/165 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/166 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/167 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/168 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/169 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/170 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/171 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/172 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/173 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/174 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/175 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/176 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/177 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/178 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/179 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/180 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/181 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/182 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/183 Page:Carnet de guerre 1918 de Louis Doisy.pdf/184
- ↑ a, b, c, d, e et f N.D.R. En fait, Dimanche 30 août 1914 Erreur de référence : Balise
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incorrecte : le nom « t1 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. Erreur de référence : Balise<ref>
incorrecte : le nom « t1 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. - ↑ N. D. R. En fait, jeudi 3 septembre 1914.
- ↑ L’auteur a ajouté au dessus du mot « goût » le mot anglais “weal”, traduit généralement par « bonheur »
- ↑ N. D. R. Pièce en 3 actes de Maurice Hennequin, Pierre Veber et Henry de Gorsse.
- ↑ Radical socialiste.
- ↑ L'archevêque et ses fils est une pièce de théâtre de Lucien Guitry.
- ↑ Favresse, département de la Marne, canton de Sermaize-les-Bains.
- ↑ Uriménil, département des Vosges, canton du Val-d'Ajol.
- ↑ Pierrefitte, département des Vosges, canton de Darney.
- ↑ Offroicourt, département des Vosges, canton de Vuttel.
- ↑ Sic, pour "Ils".
- ↑ "Fraisnes-en-Saintois" souligné. Fraisnes-en-Saintois, département de Meurthe-Moselle, canton de Meine au Saintois
- ↑ "l'après-midi" corrigé de "le après-midi".
- ↑ Lemnil-Mitry, département de Meurthe-et-Moselle, canton de Meine au Saintois.