Cabalistes menteurs, vos sciences sont vaines

Seconde partie des Muses françoises, Texte établi par Despinelle, chez Matthieu Guillemot (p. 228).


SONNET.

 
Cabalistes menteurs, voz sciences ſont vaines,
Pour le moins en Amour vos nombres ſont trompeurs.
I’auoi ſouffert ſept mois, & voz accents pippeurs
Ne voyoient point ceſſer ces rigueurs inhumaines :
 Ie diſois a part moi quarante neuf ſepmaines
Me donront le repos & ſes douces faueurs,
Ou le ſoixante-trois tout plein de desfaueurs
Trenchera par ma fin le cordeau de mes geines :
 Mais helas ie ſurui, & ne ſçai qu’eſperer,
Sinon que vous diſiez qu’il me faut endurer,
Non des iours ni des mois mais ſept fois ſept années.
 S’il eſt ainſi, Amour conſerue ſa beauté,
Conſerue ma vigueur deſſoubs ma loyauté,
Afin de me payer de ces longueurs d’années.


A. D. V.