Bulletin de la société géologique de France/1re série/Tome IV/Séance du 20 janvier 1834


Séance du 20 janvier 1834.


Présidence de M. Constant Prévost.

M. Virlet, vice-secrétaire, tient la plume en l’absence du secrétaire.

Après la lecture et l’adoption du procès-verbal de la dernière séance, le président proclame membres de la Société :

MM.

Léger, ingénieur des ponts-et-chaussées, membre de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg, à Strasbourg ; présenté par MM. Voltz et Michelin ;

Schmerling, docteur en médecine, membre de plusieurs sociétés savantes, à Liége ; présenté par MM. Boué et Constant Prévost ;

Alluaud (aîné), fabricant de porcelaines, à Limoges ; présenté par MM. Brongniart et Constant Prévost.


dons faits à la société.

La Société reçoit les ouvrages suivans :

1° De la part de M. Tournal (fils), de Narbonne, son Mémoire intitulé : Considérations sur les volcans anciens du centre de la France, et sur les cratères de soulèvement. In-8°, Toulouse, 1833, 30 pages.

2° De la part de M. d’Omalius d’Halloy, son Introduction à la géologie, ou Première partie des élémens d’Histoire naturelle inorganique, contenant des notions d’astronomie, de météorologie et de minéralogie. In-8°, 894 pages, avec un atlas de 5 tableaux et 17 pl., Paris, 1834.

3° De la part de M. Brochant de Villiers, sa traduction de l’anglais du Manuel de géologie de M. de La Bèche. In-8°, 724 pages. Paris, 1833.

4° De la part de M. Bertrand de Doue :

A. Sa Description géognostique des environs du Puy en Velay. In-8, 240 pages, 5 pl. Paris, 1833.

B. Ses Mémoires sur les ossemens fossiles de Saint-Privat d’Allier, et sur le terrain basaltique où ils ont été découverts. In-8°, 24 pages, 2 pl. Au Puy, 1829.

6° De la part de M. Graves, son Précis statistique sur les cantons de Lassigny et de Pont-Sainte-Maxence, arrondissement de Senlis (Oise). 2 vol in-8o, avec 2 certes. Extrait de l’Annuaire de 1834.

7° De la part de M. de Caumont :

A. Congrès scientifiques de France, tenu à Caen, en juillet 183. 1re livraison.

B. Association normande : réunion générale ; première et douzième séances des 19 et 29 juillet 1833. In-8o, 30 pages. Caen, 1833.

C. Association normande : Plan d’une statistique générale des cinq départemens de l’ancienne Normandie, proposé par M. de Pracomtal. In-8o, 40 pages. Caen, 1833.

8o De la part de M. Théodore Virlet, ses Notes géologiques sur les iles du nord de la Grèce, et en particulier sur un terrain de calcaire d’eau douce, à lignite. In-8o, 8 pages.

9o De la part de M. Rivière, son Précis d’introduction au Cours des sciences physiques de l’École royale de Bourbon. In-8o, 48 pages. Bourbon-Vendée, 1833.

10o De la part de mademoiselle Héloïse Pillard (âgée de quinze ans et demi), son Éloge du baron Cuvier, sur cette question : Quel est le pas qu’il a fait faire aux sciences ? In-8o, 80 pages. Paris, 1833.

11o De la part de M. Bertrand-Geslin : Sur la minéralogie, la géologie et la métallurgie du département de l’Isère ; par M. Gueymard. In-8o, 220 pag., une carte géolog. Grenoble, 1831.

12o De la part de MM. Boblaye et Virlet, la 6e livraison de leur Géologie de la Morée. In-4o, feuilles 27 à 32.

13o De la part de M. de la Pylaie : Première vue de la ville et du port d’Aurey. Une grande feuille lithographiée.

14o Mémoires de la Société de physique et d’histoire naturelle de Genève. Tome VI, 1re partie. In-4o, 253 pages, 5 pl. Genève, 1833.

15o Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg. Tome 1er, 2e livraison. In-4o, avec 17 pl. Strasbourg, 1833.

16o L’Institut. No 33 et 34.

17o Bulletin de la Société de géographie. No 127.

18o Annales des mines. 3e série, tome IV, 5e livraison. Paris, 1833.

19o Mémorial encyclopédique et progressif des connaissances humaines ; par M. Bailly de Merlieux.

20o Prospectus. Recherches sur les ossemens fossiles ; par le baron Georges Cuvier. Seule et dernière édition corrigée par l’auteur. 7 volumes in-4o, avec planches, cartes, etc. 115 fr., au lieu de 267 fr., ancien prix. À Paris, chez Pinart, libraire.

21o Le Prospectus de la 5e année du Cours de géologie et de géognosie, accompagné d’excursions aux environs de Paris ; par M. Nérée Boubée.

22o Le prospectus d’un nouveau journal intitulé : Minerve ou choix de Mémoires les plus importans qui paraissent sur les sciences naturelles dans les pays étrangers ; par M. Émile Jacquemin, et plusieurs savans français et allemands.

23o De la part de M. de la Bèche, la 5e édition de son Manuel de géologie. (Géological manuel.) In-8o, 630 pag., 122 vignettes. Londres, 1833.

24o De la part de M. Vander Maelen, son Dictionnaire géographique de la province du Hainaut. Gros in-8o. Bruxelles, 1833.

25o De la part de M. Isaac Hays, son ouvrage intitulé : Description of the inferior maxillary bones of Mastedons in the cabinet the american philosophical society, with remarks on the genus tetracaulodan, etc. In-4o, 24 pages, 10 pl. Philadelphie, 1833.

26o Journal of the Geological society of Dublin. Volume Ier, partie 1re (Deux exemplaires en échange du Bulletin.)

27o Discours et rapports annuels faits à la Société géologique de Dublin, le 13 février 1833 (an addres delivered at the second annual meeting of the geological Society of Dublin) ; par M. Bartholomew. Lloyd.

28o Procedings of the geological Society of London. No 32, 1833.

29o En échange du Bulletin : Mémoires mathématiques et physiques de la Société royale des sciences de Danemarck. (Det Kongelige danske videnskaberne selskabs, etc.) Les cinq premiers volumes. In-4o, 1824 à 1832.

Dans le Vme volume, publié en 1832, se trouvent les mémoires suivans :

A. Sur les corps de M. Occken, ou les molécules primitives ; par M. le professeur Jacobson.

B. Sur les ouragans ; par M. l’amiral Bardenfleth ; avec une carte.

C. Recherches sur l’origine et les parties constituantes des espèces d’argiles les plus importantes ; par M. le professeur Forchhammer.

D. Mémoire sur la hauteur moyenne du baromètre ; par M. le professeur Scliouw.

30° M. le Conseiller intime de Hartmann, président de la Société d’agriculture du Wurtemberg, adresse, en échange du Bulletin, tout ce qui a paru de la nouvelle série du journal bimensuel de cette société, savoir : six numéros pour 1832, et quatre numéros pour 1833. On y remarque, 1° dans le numéro 1 de 1832 : Une revue des principaux ouvrages qui ont paru sur les puits artésiens ; 2° dans le 2e numéro de la même année : un Mémoire du professeur Schœn, sur les influences que les phases et les positions de la lune exercent sur le temps ; 3° dans les cahiers 5 et 6, un rapport sur tous les phénomènes météorologiques observés en Wurtemberg en 1831.

31° M. Savi, en adressant à la Société ses études géologiques sur la Toscane (Studi geologi sulla Toscana. In-8o, 48 pages. Pise, 1833), écrit qu’il achève l’impression : 1° d’un Mémoire dans lequel il donne ses idées sur l’origine des granites, des porphyres, des serpentines, des filons de fer, etc. ; 2o d’une carte géologique des monts Pisani ; une feuille grand in-folio. Il compte envoyer à la Société la carte géologique des Alpes Apuennes, comprenant les vallées de Serchio et de la Magra. Il espère, Yannée prochaine, publier la carte géologique de l’île d’Elbe.

32° M. Glocker propose à la Société l’échange des premiers volumes du Bulletin contre 8 volumes de ses ouvrages. Il en adresse déjà quatre à la Société, savoir : A. Ses Élémens de minéralogie (Handbuch der Mineralogie). 2 voL in-8o, avec 4 pl. Nuremberg, 1831.

B. De gemmis Plinii, imprimis de Topazio. Breslau, 1824, in-8o, 74 pl.

C. Documens pour la connaissance minéralogique du pays des Sudètes, et en particulier de la Silésie. (Beytrage zur mineralogischen Kenntniss der Sudetenlunder, etc.) 1er cahier, avec 2 pl. Breslau, 1827, in-8o, 152 pages.

D. Son nouveau Journal minéralogique. (Mineralogische Jahreshefte). Cahiers 1 et 2. In-8o, 166 pages. Nuremberg, 1833.

M. Glocker annonce que le 3e cahier de son Journal paraîtra en juin prochain, et qu’il travaille à une espèce de Manuel de bibliographie minéralogique, en 2 volumes ; et qu’il publiera cette année un ouvrage sur la Moravie septentrionale, et un autre intitulé : Specimina oryctologiœ Plinianœ, ainsi qu’un Mémoire sur les classifications minéralogiques et géologiques.

33° M. le comte de Vargas Bedemar adresse :

A. De la part du prince Christian de Danemarck, une collection de roches des iles Feroe (composée de 121 échantillons

B. De la part de M. le professeur H. Beck, 50 échantillons de roches et de fossiles des carrières crétacées de Faxoé, en Danemarck.


correspondances.

M. l’abbé Croizet annonce, dans une lettre adressée à M. Michelin (de Neschers près Issoire, le 7 janvier), l’envoi prochain, pour la Société, du 1ervolume des Recherches sur les ossemens fossiles de l’Auvergne, qu’il a publié en commun avec M. Jobert ; de plus, un Mémoire manuscrit qu’il vient de lire à l’Académie de Clermont.

M. Félix Lajoye, élu trésorier dans la dernière séance, écrit à la Société pour lui témoigner ses regrets de ne pouvoir accepter ces fonctions.

En conséquence de la lettre de M. Lajoye, la Société procède à son remplacement. M. Camille Gaillard ayant réuni. la majorité des suffrages, est proclamé trésorier de la Société pour trois ans. (art. 2, chap. IV du règlement.)

M. Dewez écrit de Bruxelles à M. Delafosse, qu’il compte adresser prochainement à la Société de la part de l’Académie de Bruxelles, deux Mémoires géologiques sur la province de Liége.

M. le professeur Jameson, d’Édimbourg, écrit qu’on a découvert à Burdie House, près d’Édimbourg, sur la route de Roslin, des dents fossiles dans un calcaire du terrain houiller. M. le docteur Hibbert pense qu’elles appartiennent à un saurien ; mais M. Jameson croit devoir attendre un examen plus approfondi avant de se prononcer.

M. Lyell annonce que, pour consacrer plus de temps aux études et voyages scientifiques, il a, il y a six mois, résigné sa place de professeur au collège royal de Londres ; et qu’il visitera cette année le Danemarck, la Norwége et la Suède, pour examiner surtout la question du soulèvement graduel de la Scandinavie.

L’an passé, M. Lyell a visité tout le S.-O. de l’Allemagne, et la Belgique ; et il y a examiné avec beaucoup d’attention les principales collections paléontologiques.

M. Mantell a quitté Lewes, et a transféré son musée à Brighton.

M. le capitaine Bayfield a lu, à la Société géologique de Londres, un Mémoire fort intéressant sur les nouveaux dépôts qui ont lieu dans le golfe de Saint-Laurent. Ses observations confirment pleinement, et d’une manière inattendue, l’hypothèse que M. Lyell a proposée dans ses Principes de géologie (vol. III, page 162), relativement aux causes de le superposition des sables jaunes subapennins, sur les mêmes bleues du sol tertiaire d’Italie.

M. Sedgwick vient de publier, sous la forme d’un sermon, un discours sur le système d’instruction existant dans l’université de Cambridge : cet opuscule a fait sensation.

En parlant des sciences physiques, il traite des rapports de la géologie avec les découvertes de la théologie naturelle. M. Sedgwick critique sévèrement toutes ces géologies mosaïques qui ont paru en Angleterre, et qui pèchent en général par le défaut de connaissances de l’état actuel des sciences physiques et naturelles. La position de M. Sedgwick, comme professeur de géologie, comme ecclésiastique, et comme ancien membre du collège de la Trinité à Cambridge, jointe à l’influence de son nom, donne un grand intérêt à cette publication. La première édition de cette brochure étant déjà épuisée, on s’occupe de la réimprimer, et elle sera adressée à la Société géologique.

Le docteur Daubeny vient aussi de répondre habilement dans la Gazette littéraire (7 et 14 décembre 1833), à une série de sermons prêchés et publiés à Oxford par le docteur Nolan, contre la géologie considérée comme une science subversive du christianisme. Enfin M. Lyell annonce que le prochain volume des Transactions de la Société géologique de Londres paraîtra en mai prochain.

M. le docteur et professeur Jaeger, de Stuttgard, désirerait des échantillons d’ossements ou de dents trouvés dans les mines de fer pisciforme de la France, comme par exemple à Osselle ; il pourrait alors envoyer en échange des produits semblables du Wurtemberg.

M. Keferstein, de Hall en Prusse, annonce que M. Sack, minéralogiste de cette ville, met en vente, au prix de 500 thalers (plus de 2000 fr.), un squelette restauré complet de l’ours fossile des cavernes, squelette qui a été longtemps exposé à Bonn.

M. Partsch annonce la mise en vente de l’ouvrage de M. Reichenbach intitulé : Observations géologiques sur la Moravie (Geologische M ttheilungen aus Mœhren). In-8°, avec une carte et des coupes.

M. Partsch écrit également avoir visité cet automne la Moravie et la Silésie autrichienne. Près de Stramberg, il a trouvé, dans un calcaire carpatique, une térébratule qui ressemble tout-à-fait au Terebratula vulgaris du Muschellsalk ; et près de Bludowitz, non loin de Teschen, le Diceras arietina, dans des couches calcaires alternant avec les marnes du grès secondaire récent des carpathes. Il a de nouveau examiné, près de Banow, les buttes de roches feldspathiques amphiboliques qui percent le grès des carpathes, en enveloppant des portions altérées ou endurcies de grès et de marne.

M. Morren donne avis à la Société que le ministre de instruction publique en Belgique lui a remis, pour la Société, cinq livraisons d’un nouveau recueil intitulé : Recueil encyclopédique belge, et qu’il demande en échange le Bulletin.


communications et mémoires.

M. Desnoyers communique l’extrait suivant d’une lettre de M. Jules Texier, adressée (de Bone, le 6 décembre 1833) à M. Dureau de Lamalle, sur les anciennes carrières de marbre exploitées aux environs de Bone, en Afrique, par les Romains.

« J’ai profité de quelques momens de loisir pour découvrir les carrières romaines qui devaient fournir le marbre et la pierre à Hypporegius. La nature des roches qui forment la base des montagnes des environs de Bone avait nécessairement dû engager les Romains à en établir ; et c’est d’après cette opinion que j’ai parcouru successivement les montagnes de l’Edongh, et les collines du fort Génois et du Cap Raz-el-Amrah. Je fus guidé dans ce dernier endroit par des indications que des Maures m’avaient données ; et, en effet, je ne tardai pas à parvenir au but de mes recherches. Ces carrières sont au nombre de trois : la première, qui se trouve au pied de la colline, au bord d’un ravin peu profond, et non loin de la mer, est de pierre calcaire, et couvre un espace de plusieurs centaines de toises : on voit encore des cubes de 15 mètres de circonférence. Ces pierres ont servi à Hypporegius à la construction des murs d’enceinte et des fondations. Tous les autres monumens, dont il existe encore des ruines informes, sont en blocage recouvert de trois rangs de briques. Les deux autres carrières, situées sur le sommet de la colline, sont d’un marbre blanc veiné de gris pâle ; le grain est assez gros. On trouve sans beaucoup de peine des blocs d’un blanc pur. La première a 30 toises d’élévation ; la seconde en a environ 45 : dans cette dernière, il existe encore des colonnes à peine ébauchées, et des blocs dans lesquels les coins sont encore enfoncés pour les détacher de la masse.

« Deux routes aboutissant à une petite baie, servaient à l’exploitation de ces carrières. Sans doute les Génois les ont exploitées ; mais, depuis ce temps, elles sont oubliées, et dans la pénurie où nous sommes, nous n’avons pas songé à en tirer parti. »

M. Dufrénoy donne lecture d’un mémoire sur la position géologique des meulières des environs de La Ferté.

La pierre meulière, qui recouvre une étendue de plus de vingt lieues de long, depuis La Ferté-sous-Jouarre jusqu’aux environs de Reims, a été rangée par les auteurs de la Description géologique des environs de Paris dans le terrain d’eau douce supérieur, dernière assise du terrain parisien. M. Dufrénoy établit, contrairement à cette opinion, que la pierre meulière de La Ferté, entièrement différente de celle de Meudon et de la forêt de Montmorency, est recouverte par le grès de Fontainebleau, grès placé à la séparation des deux étages principaux du terrain tertiaire de Paris.

M. Dufrénoy remarque d’abord que la meulière présente fréquemment un passage au calcaire siliceux ; souvent, dit-il, ces deux roches sont réunies par plaques plus ou moins grandes, de sorte que les blocs que l’on extrait sont composés de parties tendres, unies et compactes de calcaire ; et d’autres, dures et cariées, entièrement siliceuses : ce mélange existe dans les pierres meulières les plus parfaites ; mais il est surtout très fréquent à mesure que l’on s’éloigne de l’intérieur du pays où sont situées les nombreuses exploitations de meules.

L’auteur donne ensuite plusieurs coupes, qui paraissent montrer d’une manière certaine la position des meulières au-dessous du grès de Fontainebleau ; nous extrairons seulement celle prise à la côte de Flagny (moitié chemin de La Ferté à Montmirail), parce qu’elle présente à la fois les meulières supérieures et les meulières inférieures, séparées par le grès de Fontainebleau. Cette coupe, prise du nord ou sud, passe par Sablonnières, village situé dans le fond de la vallée du Morin, par Ondervilliers, placé à mi-côte, et vient se terminer au tertre de Flagny.

On trouve :

1° Dans le fond de la vallée du Morin, les sables siliceux du calcaire grossier ; ils contiennent tous les fossiles caractéristiques de ce terrain ; on voit même au-dessus une petite couche de calcaire à cérithes.

2° Le calcaire siliceux recouvre bientôt le système de couches qui dépendent du calcaire grossier ; cette première formation est fort puissante. Toute la première pente de la vallée est sur le calcaire ; il contient, dans quelques parties, beaucoup de lymnées et de planorbes. Malgré les recherches les plus scrupuleuses, on n’a pu y découvrir de gyrogonites. Arrivé à la hauteur d’Ondervilliers, le calcaire devient très siliceux, et bientôt toute la surface du pays est recouverte de fragmens de meulière enlevés par la charrue, ou de débris qui proviennent des exploitations ouvertes sur plusieurs points de cette plaine. À Ondervilliers, la meulière n’est point mélangée de sable, comme à Tarteret ; elle est seulement associée à des argiles ocreuses, au milieu desquelles on trouve çà et là des blocs plus ou moins considérables susceptibles d’exploitation.

3° En continuant à remonter le petit ruisseau qui passe près d’Ondervilliers, on aperçoit bientôt le tertre de Flagny, qui domine le pays : il forme un mamelon isolé, entièrement indépendant du reste du terrain, et paraît comme le témoin d’une formation qui a couvert la contrée lorsque les terrains tertiaires se sont déposés. La pente de cette colline, sans être brusque, est beaucoup plus rapide que celle du pays que nous venons de parcourir ; la nature de son sol est également très différente ; il est composé d’un sable jaunâtre ferrugineux, souvent argileux, et micacé dans quelques parties. Au milieu de ce sable, on trouve des blocs plus ou moins considérables d’une meulière rougeâtre, très caverneuse, dans laquelle il existe une grande quantité de lymnées et de gyrogonites à l’état de moules siliceux Les gyrogonites y sont disséminées avec une grande abondance, tandis que ces fossiles n’existent point dans le calcaire siliceux.

Le tertre de Flagny correspond aux autres buttes de sable qui existent depuis La Ferté jusqu’à Reims. Cette disposition montre que toutes ces buttes appartiennent à un vaste dépôt, qui a été dénudé depuis la formation des terrains tertiaires.

La position géologique et la nature des fossiles des meulières supérieures et inférieures réunies dans cette localité, fournissent donc des caractères certains pour distinguer ces deux formations, et pour regarder celui de La Ferté comme dépendant du calcaire siliceux.

Sur quelques observations de M. Boubée, relatives aux caractères minéralogiques des moulières, M. Dufrénoy réplique qu’il ne faut pas ajouter trop d’importance à ces caractères ; qu’il est bien vrai qu’aux environs de Paris, dans un rayon de tout au plus quatre lieues, les meulières sont très siliceuses ; mais qu’à douze ou quinze lieues, elles deviennent presque toutes calcaires, et que, plus loin encore ; la silice disparaît tout-à-fait ; en sorte que le caractère qu’on avait regardé long-temps comme générique, n’est, pour ainsi dire, qu’une exception à la règle générale, exception qui a été cause de beaucoup d’erreurs.

Comme nouvel exemple de meulière inférieure conchylifère, M. Boubée signale, près de Saint-Cyr, sur la route de Pont-Chartrain, une couche de meulière peu caverneuse, passant au calcaire siliceux, et contenant de belles espèces de lymnées de planorbes, etc. Les meulières supérieures sont représentées, dans la même localité, par des fragmens engagés dans une argile grossière, à la partie supérieure du plateau ; tandis que la meulière dont parle M. Boubée est beaucoup plus bas, au-dessous des sables, et fait évidemment partie du système inférieur.

En même temps M. Boubée annonce qu’il considère les meulières, soit inférieures, soit supérieures, comme étant de formation postérieure à la formation du terrain dans lequel elles sont comprises. Il se propose de donner ultérieurement les preuves à l’appui de cette manière de voir.

M. G. Prévost engage à ce sujet M. Boubée à lire, dans le Bulletin de la Société philomatique (octobre 1826), une note qu’il y a insérée, et dans laquelle il énonce que les meulières se sont formées après la gangue qui les renferme.

M. Deshayes donne ensuite quelques détails sur les fossiles des meulières, non pour infirmer l’opinion de M. Dufrénoy, mais pour contester celle de M. Boubée ; comme dans les localités citées, on rencontre un grand nombre de gyrogonites, et autres fossiles ; il pense qu’il aurait été important de comparer ces fossiles avant d’émettre une telle opinion.

M. Desnoyers fait remarquer que les meulières supérieures du midi de Paris (vers Limours), pénètrent dans la partie inférieure, au milieu des marnes d’eau douce, et pourraient dans ce cas offrir une analogie trompeuse avec les meulières dépendantes du calcaire siliceux, quoique, en réalité, elles soient bien évidemment supérieures au grès de Fontainebleau. M. Dufrénoy annonce que l’École des mines vient de faire l’acquisition, pour sa collection, de l’un des trois diamans qui ont été apportés d’Alger, et trouvés dans les sables aurifères des environs de Constantine. Ce fait est d’autant plus intéressant, ajoute-t-il, que jusqu’ici on avait douté que l’Afrique eût jamais fourni des diamans[1].

M. Brongniart rappelle que M. Heeren, dans son ouvrage sur le commerce des anciens, parle de diamans qui provenaient de l’intérieur de l’Afrique, et dont les Carthaginois faisaient un grand commerce.

M. Rozet ajoute qu’il savait bien qu’il y avait quelques orpailleurs aux environs d’Alger ; mais que le fait du gisement des diamans de Constantine lui était inconnu.

M. Bertrand-Geslin fait connaître :

Que le filon du Roudouhir, commune du Hanvec, canton de Daoulas, arrondissement de Brest, entre le Taon et Landerneau, contient du plomb sulfure platinifère. L{essai qui en a été fait à Poullaouen, par MM. Junker et Paillette, a donné 70 grammes de plomb sur 100 de minerai.

2° Que 100 kilogrammes de galène ont donné 60 grammes d’argent et des traces de platine.

3° Qu’on vient de reconnaître une nouvelle mine de houille à Lambollan, à une lieue de la baie des Trépassés, près Plogost (Bretagne).

3° Que M. Brignoli, professeur de botanique à l’université de Modène, va publier, conjointement avec M. Reggi, professeur de mathématiques, un ouvrage sur l’histoire naturelle du duché de Modène.

4° Enfin que M. Pareto quitte Marseille pour se rendre à Gênes, et qu’il lui a adressé, pour la Société, une notice sur le département des Basses-Alpes.

M. Michelin communique, de la part de M. Delcros, la note suivante, sur les Encrines trouvées en Bourgogne :

Paris, le 25 novembre 1833.

« Me proposant de faire dessiner, de déterminer et de décrire les belles Encrines que je viens de trouver en Bourgogne, je ne donne ici que quelques généralités sur cet intéressant fossile.

« L’on sait qu’en Bourgogne, au-dessus du calcaire à griphée arquée, des marnes à Bélemnites et du calcaire dit noduleux ferrugineux, qui y constituent l’étage liasique, se montre une puissante assise de calcaire à Entroques. J’ai cherché pendant long-temps dans les couches de ce dernier, des Encrines conservées ; je ne pus y trouver que des débris imparfaits de quelques lignes de longueur. Me trouvant en dernier lieu sur le plateau de Bessey en chaume, entre Beaune et Arnay-le-Duc, à l’Auberge-Neuve, bâtie sur la route, je trouvai dans les dalles extraites des couches superficielles, de belles Encrines, d’une parfaite conservation. Elles me paraissent appartenir à la même espèce que celles de Charmouth, de Dudley et de Dombde, décrites par Heimer, Knorr et Parkinson, et à laquelle on a donné le nom d’Encrine rameuse ou à panache.

« Les couches d’où proviennent mes échantillons m’ont paru appartenir aux parties inférieures de la formation du calcaire à Entroques, qui couronne le lias et forme la base de l’oolite. Ces couches, très fissiles, presque schisteuses, exploitées comme pierres tégulaires, sous le nom de laves, sont arénacées, et m’ont paru liées aux marnes et grès qui séparent le lias de l’oolithe.

« Des recherches ultérieures pourront faire découvrir de magnifiques échantillons de ces Encrines. Ceux que j’ai trouvés en donnent l’espérance. Je regrette que le jour de ma découverte ait été celui même de mon départ pour Paris.

M. le comte de Munster écrit qu’il est disposé à céder à la Société les doubles des Planulites et Goniatites de sa collection ; et il demande si on ne pourrait pas lui envoyer en échange quelques espèces de poissons, ou de crustacés fossiles de France. Il ne possède d’Aix que le Lebias cephalotes et le Smerdis (Perca) minutus. Il accompagnera son envoi d’un catalogue imprimé des espèces, et fait savoir que depuis son impression on a découvert 20 nouvelles espèces de Planulites et Goniatites. Il donne les détails suivans sur ses nouvelles découvertes paléontologiques :

M. Agassiz a reconnu dans sa collection 190 espèces de poissons : 7 nouveaux genres et 50 nouvelles espèces. La plupart de ses crustacés ne sont encore décrits nulle part, de manière qu’il s’est arrangé avec M. Agassiz pour les faire figurer et connaître.

Pour les crustacés de Solenhofen, dont il a près de 60 espèces, ils appartiennent, comme les poissons, la plupart à des genres éteints. Parmi les découvertes nouvellement faites dans ce lieu célèbre, il cite : 1o un crustacé à antennes très larges, semblables à des nageoires, et à pieds très épais ; 2o de nouvelles espèces de Sepia et Loligo ; ce sont encore des genres éteints, car elles diffèrent considérablement des espèces vivantes, en particulier par les ventouses des bras, qui ne sont pas ronds, mais ondulés dans plusieurs espèces. Une espèce de Sepia, voisine de l’Octopus, a été trouvée avec les bras encore attachés. Une autre sepia a un sac d’un pied et demi de longueur, de grosses nageoires comme un Loligo, et un prolongement en forme de queue.

Sa collection de plaintes marines, de Solenhofen, est considérablement augmentée. La moitié en est seule figurée dans le 5e et 6e cahier de la Nouvelle Flore fossile du comte de Sternberg : M. de Munster possède au-delà de 50 espèces de fucoïdes ou algacites, et un Isoetes.

Quant aux Insectes de la même localité, il en compte chez lui 25 espèces, parmi lesquelles il y a 5 espèces de libellules, quelques coléoptères, une grande Ranatra : ce sont aussi tous des genres éteints.

Parmi ses plantes du Keuper, M. de Munster à une très grande espère nouvelle de Glossopteris, qu’il nomme : G. latifolia, à cause de ses larges feuilles ; et ils des feuilles encore attachées à leurs branches.

Il a obtenu du Muschelkalk des fragmens d’un reptile encore inconnu ; et dans la craie de Dresde, il a trouvé les dents d’un autre amphibie nouveau. et voisin de petits glossoptères lisses (Lamia). Une tête de poisson trouvée dans le Muschelkalk lui a offert les caractères du passage des saurions à cette classe : en conséquence M. Agassiz l’a baptisée du nom de Saurichthys.

Le lias d’Altdorf lui a fourni une tortue de mer ; le grès vert de Bohême, de Postelberg, près Saatz, des hippurites ; fossiles qui existent aussi dans le même dépôt, à Schandau, près de Dresde en Saxe, ainsi qu’à Maastricht. Le même savant répète qu’il n’a pas encore trouvé de véritables nummulites dans la craie.

M. le comte de Munster a trouvé tout dernièrement la Monotis salinaria, de Bronn, dans la dolomie du calcaire jurassique supérieur de Streilberg, en Bavière ; il y est accompagné de grands tuyaux de Seyphia, ce qui montre qu’on avait tort d’élever des doutes sur la présence de ce fossile dans les couches, entre le calcaire jurassique et le sable vert.

Les argiles tertiaires à lignite du Main supérieur lui ont offert une impression de fougères.

M. de Munster fait savoir aussi qu’il va publier son Mémoire sur les fossiles tertiaires du terrain d’Osnaabruck, et dans le Journal de minéralogie de MM. Léonhard et Bronn, un Mémoire sur les pétrifications de Saint-Cassian, en Tyrol, dont il possède plus de 100 espèces nouvelles. Comme il ne pourra qu’indiquer ces fossiles, et qu’il ne figurera que les 10 nouvelles espèces de Cératites, il offre à la Société de lui adresser les dessins des autres fossiles, ainsi que leur description.

M. de Buch a été cette année trois fois à Baireuth, et la dernière fois, en revenant de la Grèce avec M. Linck.

M, Agassiz pense que les poissons de Glaris n’indiquent pas une époque plus ancienne que la craie, si même ils n’appartiennent pas à une époque plus récente. Dernièrement, M. le comte de Munster a découvert dans la craie de Munster, en Westphalie, un genre de poissons auquel il a donné le nom de Dercetis, et qui à la plus grande analogie avec certains poissons de Glaris ; de plus, le sable vert du même lieu lui a fourni des espèces des genres Acrogaster Ag., et Sphenocephalus Ag., qui sont dans le même rapport.

M. le docteur Otto (de Breslau) va décrire les fossiles de la Silésie. Le 1er cahier de son ouvrage comprendra les ossemens des mammifères dans le sol alluvial, et les amphibies et les poissons du Muschelkalk de la Silésie supérieure.

La collection d’histoire naturelle et de fossiles du cercle du Main supérieur, à Baireuth, a été mise en ordre par M. le comte de Munster. On l’a commencée en septembre 1832, et, d’après le catalogue publié en 1833, on y compte, pour la formation alluviale, 28 genres de fossiles, et 38 espèces ; pour les lignites, 45 espèces ; pour la formation jurassique, 72 genres, et 466 espèces ; pour le lias, 53 genres, et 218 espèces ; pour le Muschelkalk et le Keuper, 38 genres, et 83 espèces ; pour le sol intermédiaire, 26 genres, et 188 espèces : en tout 227 genres, 993 espèces ; et 19209 échantillons, dont 17000 proviennent de M. le comte de Munster.

M. le docteur Reichenbach (de Blansko, en Moravie) communique les détails suivans, sur un météore igné, d’une grandeur et d’une beauté remarquables.

Ce météore se montra le 25 novembre, à six heures vingt-une minutes, au-dessus d’Austerlitz, on plus exactement, au-dessus de Radschiz et de Poidom, d’où il se dirigea à l’ouest, par Jedovniz et Blansko, et disparut avec un grand bruit semblable à des tonnerres, dans les forêts à l’ouest de ce dernier village. Comme il faisait nuit close, on vit très bien le phénomène igné ; on entendit aussi au loin le tonnerre ; mais on ne put pas observer la chute d’aérolithes. M. Reichenbach, convaincu de la probabilité d’une pareille chute, fit faire des recherches, et a été assez heureux pour voir couronner sa persévérance, onze jours après, par la découverte d’un morceau d’aérolithe ; depuis, il en a encore trouvé deux autres morceaux, qui ne pèsent chacun que quelques onces. Il continue maintenant ses recherches, et au lieu de 16 et 25 hommes, il en emploie 49, qu’il fait marcher lentement dans la même direction, et à trois pas l’un de l’autre : il compte persévérer dans cette coûteuse opération jusqu’à ce qu’il ait découvert un plus grand nombre d’aérolithes, à moins que la neige ne vienne l’arrêter.

Ces aérolithes sont extérieurement noires, comme une scorie, et comme tous les produits de ce genre ; l’intérieur est gris, terreux, à points brillans métalliques, et à parties cristallines, offrant un clivage distinct. Avant même d’être polis, on y remarquait déjà des traces des figures observées par M. Widmanstedt dans des fers météoriques. Les morceaux indiquent trois fendillemens successifs. Des portions en seront adressées à la Société, et leur analyse chimique fera l’objet d’un Mémoire. En attendant, M. Reichenbach fait savoir que le météore s’est dirigé de l’est à l’ouest ; que, d’abord petit, il s’est grossi rapidement, et a acquis enfin une étendue énorme. Ainsi, il aurait marché dans une direction précisément contraire à celle de la rotation du globe. Il projetait une lumière telle, qu’on ne pouvait le regarder fixement. Le bruit ou les tonnerres se sont succédé par intervalles comme des coups de canon, et la lumière s’est éteinte avant qu’on entendit ces coups. La chute des pierres a produit un sifflement marqué, et a eu lieu après la cessation des tonnerres : les aérolithes n’étaient plus lumineuses ou rouges lorsqu’elles sont tombées. Le météore igné, en s’éteignant, était si grand, qu’il formait comme un petit nuage formant un angle d’environ 30°. Du reste, les aérolithes attirent l’aimant, et offrent des points de rouille sur leur surface, non vitrifiée, qui a été exposée quelques jours à la pluie : il est donc très probable qu’elles contiennent du fer natif.

M. Wafferdin, rapporteur de la commission chargée d’examiner les comptes de M. Michelin, ancien trésorier, présente, à la suite du tableau des recettes et des dépenses pendant l’année 1833, son rapport sur la position financière de la Société. Les conclusions de ce rapport, tendant à l’approbation des comptes du trésorier, sont adoptées. COMPTE des Recettes et des Dépenses faites pendant l’année 1833, par M. Hardouin Michelin, trésorier de la Société géologique de France.

RECETTES.


NATURE
DES RECETTES
Budget de
1833
RECETTES Reste
à recevoir
À déduire
pour décés,
démission, etc.
RESTE DU.
À faire. Effect.
F. C. F. C. F. C. F. F. F.
Art. 1er. Reliquat de 1832 1458 20 1458 20 1458 20 » » »
Art. 2. Arriéré de 1830. Droits d’entrée 100 » 100 » 140 » 160 80 20
Cot. annuelles 75 » 75 » 15 » 60 60 »
Art. 3. Arriéré de 1831. Droits d’entrée 40 » 40 » » » 40 20 30
Cot. annuelles 540 » 540 » 128 » 412 150 262
Art. 4. Arriéré de 1832. Droits d’entrée 60 » 60 » 60 » 20 20 40
Cot. annuelles 2035 » 2035 » 1125 » 910 135 775
Art. 5. Année 1833. Droits d’entrée 800 » 1900 » 800 » 110 60 1040
Cot. annuelles 6360 » 8010 » 3780 » 4230 690 5540
Art. 6. À valoir
pour 1834.
Droits d’entrée » » » » 80 » » »
Cot. annuelles » » » » 140 » » » »
Art. 7. Cotisat. une fois payé par le prince Christian de Danemark, et MM. Greenough, Buckland et Lyell » » 1200 » 1200 » » » »
Art. 8. Vente du premier volume du Bulletin. 320 » 183 » 177 » 6 » 6
Art. 9. Vente des mémoires de la Société. » » 232 » 227 » 5 » 5
─────── ─────── ─────── ───── ───── ─────
Totaux 11798 20 15813 20 91110 20 6925 1215 5708


COMPARAISON
────
Recette de 1832 7,196 fr. 60 c.
Recette de 1833 9,110 20
────────────
Excédant en faveur de 1833 1,913 60
────────────
Reste dû au 31 décembre 1832 3,253 »
Reste dû au 31 décembre 1833 5,708 »
────────────
Excédant en faveur de 1833 2,455 »
DÉPENSES.


NATURE DES DÉPENSES. BUDGET
de
1833.
DÉPENSE EFFEC-
TUÉE
EXCÉ-
DANT
DIMINU-
TION
F. C. F. C. F. C.
Art. 1er. Impressions diverses et lithographies 200 238 60 138 60 » »
Art. 2. Bulletin Impression 2582 » 2000 2964 55 964 55 » »
Port et Affranc. 382 55
Art. 3. Mobilier 250 417 40 167 40 » »
Art. 4. Affranchissement, ports de lettres et paq. 300 285 35 » » 14 65
Art. 5. Agent de la Société 1000 1000 » » » » »
Art. 6. Loyer 1000 1250 » 250 » » »
Art. 7. chauffage, éclairage 250 249 15 » » » 85
Art. 8. Dépenses diverses 500 849 05 549 05 » »
Art. 9. Bibliothèques 200 240 10 40 10 » »
Art. 10. Collection 600 264 75 » » 335 35
Art. 11. Mémoires 2000 405 » » » 1595 »
─────── ───────── ─────── ───────
TOTAUX 8100 8263 95 2109 70 1945 75



COMPARAISON.
────
Dépense de 1832 5,758 fr. 40 c.
Dépense de 1832 8,263 95
────────────
Excédant de 1833 2,505 fr. 55 c.



Résultat final de 1833.
────
La recette totale étant de 9,110 fr. 30 c.
La dépense totale de 8,263 95
────────────
Le reste en caisse au 31 décembre 1831 est de 846 25


Résumé général des opérations du comptable, pendant les années 1830, 1831, 1832 et 1833.
recette
Année 1830 3,165 »
1831 5,612 80
1832 7,196 60
1833 9,110 20
─────────
25,084 60
À retrancher pour double emploi les sommes restant en caisse à la fin des années 1830, 1831, 1832, montant au total, à 4,734 35
─────────
La recette réelle desdites quatre années sera de 20,350 25
dépense
Année 1830 2,007 45
1831 3,474 20
1832 5,758 40
1833 8,263 95
───────────
Total 19,504 » 19,504 »
─────────
Parité avec le reliquat de 1833 846 25

Fait et présenté, par le Trésorier soussigné, le 25 décembre 1833,

H. MICHELIN.

Nous avons été chargés, MM. Domnando, de Montalembert et moi, de vérifier la comptabilité de notre trésorier, et de vous rendre compte de sa gestion pendant l’année 1833.

Vous avez vu par les tableaux des recettes et dépenses dont il vient de vous être donné lecture, qu’une somme de 5,708 fr. reste due à la Société.

Sur cette somme, celle de 1,117 fr. comprend l’arriéré des années antérieures à 1833, et celle de 4,580 fr. concerne l’arriéré de 1833 ; mais cette dernière somme, sur laquelle il a déjà été reçu 740 fr. depuis le commencement de l’année courante, sera recouvrée très prochainement. Quant à l’arriéré antérieur, votre commission a vu avec regret, que, malgré les pressantes sollicitations de votre trésorier, quelques membres n’avaient point encore acquitté leurs cotisations et leur droit d’entrée pour 1832, et même pour 1831.

Il lui a paru juste, et elle a cru de son devoir de vous proposer de charger le conseil d’examiner, si, après un dernier avis adressé par le trésorier aux membres retardataires, il n’y aurait pas lieu de leur faire l’application de l’article 7 du règlement, qui prononce la radiation de tout membre qui n’a pas acquitté ses cotisations pendant deux années.

Il résulte du compte des dépenses, que la somme allouée par le budget de 1833 a été excédée de 163 fr. 95 c. ; et quoique cet excédant soit peu considérable, plusieurs articles ont subi des augmentations de dépenses assez importantes, qu’il est nécessaire de soumettre à votre approbation, et dont les motifs doivent vous être expliqués.

Ainsi, la somme affectée à la dépense des impressions et lithographies a été dépassée de 138 fr. 60 c., et celle qui concerne l’impression du Bulletin, et son affranchissement pour les départemens, présente un excédant qui s’élève à 964 fr. 55 c.

Mais l’accroissement successif du nombre des membres de la Société, celui du nombre de feuilles du Bulletin, qui acquiert chaque jour un plus haut degré d’importance, et l’augmentation des frais d’envoi du Bulletin, adressé franc. de port aux membres non résidans, motivent suffisamment ce surplus de dépense.

D’un autre côté, le local où nos réunions avaient pu avoir lieu pendant les premières années, était devenu insuffisant, et la nécessité d’en choisir un plus vaste n’avait point été prévue par le budget de 1833.

Aussi les frais de déménagement, ceux d’installation ont-ils occasioné sur l’article 3 une augmentation de dépense de 167 fr. 40 c., et sur l’article 8, celle de 549 fr. 5 c. On a de plus été obligé, pour faciliter le déménagement, d’acquitter, dans les deux locaux, le lover du troisième trimestre de l’année dernière, et il en est résulté un surcroît de dépense de 250 fr.

Là s’arrêtent les augmentations de dépenses ; nous n’avons plus maintenant à vous signaler que des réductions.

Celle de 335 fr. 25 c. sur la somme de 600 fr. qui avait été affectée aux collections, et celle de 1,595 fr. sur les Mémoires, dont le premier demi-volume seulement est publié, et n’a point encore pu être réclamé par tous les membres.

Vous vous rappellerez sans doute, messieurs, qu’en fixant la prix des Mémoires pour les membres de la Société à un taux de beaucoup inférieur, non seulement au prix de vente au public, qui est de 30 fr., mais encore à celui que la Société paie réellement à l’éditeur, vous avez surtout en pour but d’offrir aux membres non résidans un dédommagement, une sorte de réduction sur leurs cotisations. En effet, le volume qu’ils paient 10 fr., en coûte réellement 15 à la Société.

Vous voyez que ce sacrifice nécessaire de 5 fr. par volume a le double avantage d’assurer la publication des Mémoires, et d’offrir en même temps aux membres de la Société une prime ou restitution, dont chacun s’empressera de profiter.

Toutefois, et en reconnaissant que l’éditeur de vos Mémoires, membre de la Société, a donné des soins particuliers à cette publication, et l’a exécutée avec un luxe qui dépasse même ses engagemens envers vous, votre commission ne croit pas dépasser ses attributions en vous exprimant ses regrets, de ce que, malgré une première décision prise par la Société, on a renoncé à publier les Mémoires sous le format in-8o.

Non seulement ce format avait l’avantage d’être plus portatif et plus commode que celui qui est adopté ; mais il eût permis de fixer le prix de vente au public à un taux qui aurait rendu les Mémoires de la Société accessibles à un plus grand nombre de lecteurs, et vous eussiez ainsi atteint le but que vous vous étiez aussi proposé, celui de donner le salutaire exemple d’une publication scientifique à bon marché.

En définitive, la recette totale, constatée par les écritures de votre trésorier, s’est élevée en 1833 à

9,110 fr. 20 c.
La dépense à 8,263 95
Et le reste en caisse, au 31 décembre dernier, était de 846 25

Maintenant, si nous examinons quelles sont pour l’avenir nos ressources financières, nous voyons que la Société qui, au commencement de 1830, lors de nos premières réunions, s’élevait à peine à quarante membres, en comptait déjà plus de cent trente à la fin de la même année ; qu’en 1831 ce nombre était de cent soixante ; en 1832, de cent quatre-vingt-douze ; qu’il a été porté en 1833 à deux cent quatre-vingt-cinq, et qu’aujourd’hui, déduction faite de quarante-trois décès et démissions constatés depuis l’origine de la Société jusqu’à ce jour, il s’élève à trois cent huit.

Ainsi, pour 1834, l’actif de la Société se compose :

1° Du reliquat de 1833, montant à.

5,708 fr. » c.
dont il faudra, à la vérité, déduire le montant de quelques radiations et démissions ;

2° Du reste en caisse, au 31 décembre dernier, de

846 25

3° De la cotisation annuelle des trois cent huit membres actuels de la Société.

Enfin des cotisations, et du droit d’entrée des nouveaux membres qui seront reçus dans le courant de la présente année.

Ce sont là, messieurs, des élémens de prospérité qui assurent à l’avenir l’existence de la Société, et qui lui donneront les moyens de contribuer plus puissamment que jamais au progrès de la science.

Votre commission vous propose, en votant des remerciemens à votre ancien trésorier, de lui accorder un bill d’indemnité pour les dépenses qui ont excédé les sommes fixées pour chaque article par le dernier budget, et de le déclarer quitte et déchargé de sa gestion pendant l’année 1833.

H. Walferdin, rapporteur.



  1. Ces diamans, qui ont été trouvés dans les sables aurifères de la rivière de Goumel, de la province de Constantine, dans la régence d’Alger, ont fait dernièrement partie de l’exposition d’Alger. Ils ont été donnés en paiement à M. Peluzo, négociant et consul de Sardaigne en ce pays. L’indigène qui les lui a donnés lui demanda quel prix on attacherait à ces diamans, dont on pourrait créer une exploitation, « puisque, lui dit-il, le Goumel, rivière de leur pays, les dépose dans les sables avec des paillettes d’or. » Les deux autres diamans ont été achetés, l’un, par M. Brongniart, pour le Muséum, et l’autre, pour la collection de M. de Drée. (Note du Secrétaire.)