Bulletin de la société géologique de France/1re série/Tome II/Séance du 2 avril 1832

Bulletin de la société géologique de France1re série - 2 - 1831-1832 (p. 364-375).


Séance du 2 avril 1832.


M. Brongniart occupe le fauteuil.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

On lit l’extrait suivant d’une lettre écrite de Narbonne le 25 mars par M. Tournal :

« Plus que jamais j’ai l’intime conviction que la clef des terrains tertiaires se trouve dans nos environs ; les phénomènes y sont d’une simplicité extrême. Toutes les nouvelles observations qui nous arrivent nous confirment plus que jamais dans cette idée, qu’il n’existe tout autour de la Méditerranée qu’une seule formation marine, caractérisée par les marnes bleues, et dont le prétendu calcaire moellon n’est qu’une dépendance, (Notez, bien que le calcaire moellon est le seul qui serve de pierre de taille ; nulle part on ne l’emploie comme moellon ; les ouvriers ne connaissent pas ce nom.)

Cette formation, composée de marnes bleues, de calcaire et de sable, forme toujours la base des terrains tertiaires, et n’offre jamais de mélange de fossiles ou de sédimens marins et lacustres ; elle est recouverte accidentellement par des dépôts lacustres et par un terrain mixte, offrant beaucoup d’analogie avec les roches du bassin de la Seine : c’est ce dernier terrain (mixte) qui repose quelquefois sur des sédimens lacustres. La grande formation marine ne se trouve jamais dans cette position, mais forme toujours la base des terrains tertiaires.

Les terrains tertiaires du midi sont évidemment contemporains à de ceux du nord de la France : les mêmes débris de mammifères terrestres se rencontrent dans les deux bassins ; et quant à la différence que l’on remarque dans le catalogue des coquilles, il est bien évident qu’elle dépend de l’influence climatérique, qui, pendant la période tertiaire, devait déjà être bien marquée.

« Je viens d’adresser à la Société géologique une belle suite d’échantillons de nos terrains tertiaires, et un tableau représentant les dépôts comparés de Paris, Pézenas et Narbonne.

« Sous peu j’adresserai également une collection d’ossemens fossiles de Bize, et les roches du terrain à lignites de la vallée de la Cesse. Ce terrain est bien évidemment contemporain des sédiments qui ont comblé le vaste bassin de la Garonne, et que M. Boubée appelle, je ne sais trop pourquoi, post-diluvium toulousain. Ce prétendu post-diluvium toulousain est bien tertiaire, et même contemporain de tous les terrains tertiaires imaginables. Les mammifères que l’on rencontre à Paris, Pézenas et Montpellier, se rencontrent également dans le prétendu post-diluvium : je m’en suis assuré, il y a peu de temps, à Toulouse. »

Les dépôts fluviatiles et lacustres qui ont comblé le vaste bassin de Toulouse, et qui, vers Bordeaux, sont recouverts par des bancs très puissans de calcaire d’eau douce, se continuent sans interruption jusqu’à Carcassonne et même jusqu’à Capendu et Moux. Les Pierres de Ramouse appartiennent à cette formations.

M. Boubée proteste contre l’assertion de M. Tournal, qu’il considère comme gratuite ou comme basée sur un examen de fossiles qui ont dû l’induire en erreur, ces fossiles ayant été recueillis sans distinction, par un botaniste, dans le terrain de transport qui recouvre le bassin de Toulouse, dans le terrain même du bassin, et enfin dans le terrain tertiaire qui lui sert de limites.

M. Boubée représente sur le tableau les circonstances qui distinguent le postdiluvium toulousain du terrain qui l’environne. Ce n’est pas seulement le calcaire d’eau douce qui manque dans le bassin de Toulouse, comme s’il avait été balayé ou enlevé de la surface ; mais c’est aussi la série des roches qui sont au-dessous, qui est toute différente dans les deux terrains, et il suffit d’être sur certains points de limites pour en être frappé. Un fait bien notoire proclame d’ailleurs, selon M. Boubée, en faveur de cette assertion : tout le pays occupé par le postdiluvium toulousain est complètement privé de pierre à plâtre, de pierre à chaux et de pierre à bâtir ; toutes les villes et les villages y sont construits en briques. Aussitôt, au contraire, que l’on atteint les limites du bassin de Toulouse, et que l’on arrive au terrain tertiaire qui l’environne de toutes parts, les habitations ont un tout autre aspect ; elles sont toutes en pierre de taille ; le plâtre et la chaux se retrouvent partout, et sont même employés avec profusion.

Le président communique et soumet à la Société les décisions prises par le conseil dans sa séance du 26 mars 1832.

Elles sont, après discussion, ainsi adoptées ou modifiées :

1° Relativement à la publication des mémoires :

« Les mémoires de la Société seront publiés format in-8o avec un atlas oblong.

Le volume se composera de 32 à 35 feuilles (512 à 560 pages) et l’atlas de 20 à 25 planches.

» Chaque volume sera publié en deux parties.

« Le prix de vente au public est de 18 francs pour chaque volume avec l’atlas.

Ce prix est fixé à 6 fr. pour tous les membres de la Société.

« Comme le prescrit l’art. 7, ch. VI, du règlement constitutif de la Société, chaque mémoire pourra être vendu séparément ; le prix en sera déterminé, en raison du nombre de feuilles d’impression et de planches dont chaque mémoire se composera, dans la proportion de moitié en sus du prix de vente au public du volume complet et de l’atlas.

Ce prix sera réduit de 15 p. 100 pour les membres de la Société.

« La maison Levrault, libraire, à Paris, rue de la Harpe, n° 81, et à Strasbourg, rue des Juifs, n° 33, a été, après concurrence chargée de la publication des mémoires de la Société.

« 2° Aux deux membres déjà nommés de la commission pour l’impression des mémoires seront adjoints MM.. Deshayes et Walferdin.

« 3° Les membres de la Société seront prévenus que l’impression du premier volume sera commencée prochainement, et que les mémoires devront être adressés à la Société avant le 15 mai.

« Après que les mémoires auront été lus à la Société, le conseil les examinera, et décidera sur leur admission.

« Cette décision sera prise aux deux tiers des voix des membres présens, et toujours à bulletin secret.

« Conformément au règlement, les mémoires des personnes étrangères, à la Société seront examinés par une commission nommé ad hoc pour chaque mémoire.

4° Le conseil adopte la proposition faite par M. Voltz, que lors des courses d’été, la Société invite à prendre part à ses travaux les personnes étrangères à la Société que ces travaux peuvent intéresser, et les amateurs de sciences naturelles en général.

5° M. Walferdin communique, au nom de la commission d’impression, un traité pour l’impression du Bulletin de la Société, adopté, après concurrence entre les imprimeurs de Paris, qui ont le plus contribué à abaisser le prix de vente des livres en simplifiant les procédés du tirage.

Il a été adjugé à M. Lachevardière, rue du Colombier, n° 30, à Paris, à des prix inférieurs, non seulement aux prix ordinaires du commerce, mais encore à ceux de l’imprimerie royale.

« D’après ce traité, le prix de chaque feuille d’impression sur papier collé, livrée de 515 à 520 exemplaires au lieu de 500, revient, en caractère philosophie 42 f. 93 c.

« En caractère petit-romain[1] 46 f. 37 c.

« Il a été stipulé que chaque membre de la Société aurait le droit de faire imprimer pour son compte des livres ou brochures aux mêmes prix[2].

Le secrétaire annonce avoir reçu des nouvelles de M.C. Prévost, de Palerme, à la date du 19 mars. M. Prévost venait de parcourir l’intérieur de la Sicile dans tous les sens, et était revenu à Palerme en côtoyant la côte occidentale. Il annonce qu’un officier du brick la Flèche a vérifié que le point où était apparue la nouvelle île volcanique était couvert de près de 100 pieds d’eau.

─ M. de Rosthorn, de Wolfsberg en Carinthie, propose d’envoyer différentes roches et des fossiles du pays qu’il habite, en particulier des schistes à impressions de fougères du mont Stangalp et de Frauennok, des pétrifications du schiste rouge sous le calcaire alpin jurassique des environs de Léopold-Steinerssee, près d’Eisenerz en Styrie, etc.

Il annonce qu’il y a des impressions de poissons et de tiges de plantes dans le calcaire feuilleté fétide et noir qui repose sur le calcaire dolomitique et plombifère de Raibel.

On a trouvé deux échantillons d’une impression de feuille de palmier dans la grauwacke schisteuse de Bleiberg ; un de ces morceaux est dans sa collection.

L’été passé, M. de Rosthorn a visité la chaîne calcaire des Alpes méridionales de l’Illyrie.

Les observations les plus importantes qu’il ait faites concernent les granites et les siénites d’Appel, la mollasse de Saguria en Carniole, les grès tertiaires à points verts alternant avec des marnes et des roches trachytiques à Letusch et Presberg en Styrie. Près de Saguria en Carniole, il y a un gisement de poissons qu’il compte revoir cette année.

M. Anker a écrit à M. de Léonhard (Zeitschr. 1830, cah. …) qu’il y avait des silex dans une argile tertiaire à Weiskirchen en S\tyrie. M. de Rosthorn ajoute que ce silex corné est d’eau douce, et renferme des coquilles calcinées des genres Helix et Planorba.

Enfin, il va achever sa carte des provinces illyriennes, entre la Drave et la Save, depuis la route du Loibl à la chaussée qui va de Vienne à Trieste. Cet ouvrage, qui sera soumis à la réunion des naturalistes d’Allemagne, cette année, à Vienne, sera accompagné de plusieurs coupes, dont deux sont terminées.

— La société polymathique du Morbihan, résidant à Vannes, propose, par l’intermédiaire de M. Boué, d’entrer en relations avec la Société géologique. Cette proposition est renvoyée au conseil.

La Société reçoit les ouvrages suivans :

1° De la part de M. de la Bèche, la seconde édition de son Manuel de géologie, (Manual geological, etc.). Lond., 1832, in-8o de 564 pages, avec nombreuses vignettes.

2° De la part de M. Rozet, les deux mémoires suivans, dont il est l’auteur ;

A. Notice géognostique sur quelques parties du département des Ardennes et de la Belgique. Paris, 1829, in-8o de 41 pages, avec une coupe.

B. Description géognostique du bassin du Bas-Boulonais. Paris, 1829, in-8o de 123 pages, avec une carte.

3° Les N° 17 et 18 de l’Européen.

4° De la part de M. Passy, le prospectus de sa Description géologique du département de la Seine-Inférieure, ouvrage couronné en 1829 par l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen. 1 vol. in-4o, accompagné d’un atlas et d’une carte géologique.

M. Bénard fait hommage de 4 échantillons de fragmens de roches ayant l’apparence de bois silicifiés recueillis dans une grotte où la mer communique, sur le côté nord de Merseksibir, baie d’Oran.

M. Deshayes offre aussi à la Société une suite de roches et de fossiles de la Belgique ; elle se compose de roches du terrain de transition, avec quelques uns des fossiles caractéristiques et des échantillons des différentes craies qui reposent sur ces terrains ; M. Deshayes développe les circonstances du contact des sédimens secondaires sur le calcaire de transition, percé par des coquilles lithophages de l’âge de la craie inférieure.

M. Desnoyers indique plusieurs autres contacts de terrains secondaires ou tertiaires sur des roches plus anciennes qui portent tous les caractères d’anciens rivages. Ces roches de fonds ou de bords sont dures, cariées, polies, convertes de flustres, de serpules, et si elles sont calcaires, percées par des coquilles lithophages. Aux environs de Valognes, les faluns reposent de cette façon sur la craie compacte, et celle-ci sur les terrains plus anciens. Les faluns de Touraine remplissent de même sur quelques points les anfractuosités d’un calcaire lacustre percé de pholades. Aux environs de Falaise, le calcaire oolithique moyen se présente de même en dépôt littoral sur le grès pourpré de transition à surfaces corrodées et ondulées.

M. Boué présente les ouvrages suivans :

1° Une introduction à la théorie atomique, comprenant une esquisse des opinions des physiciens les plus distingué anciens et modernes sur la composition de la matière (An introduction to the atomic theory, etc.), par Ch. Daubeny. In-8° de 147 pages. Oxford, 1831.

2° Des recherches géognostiques sur la détermination de l’âge des filons et sur le mode de formation des filons argentifères et cobaltifères de Joacheinsthal dans l’Erzgebirge Geognost. Untersuchung zur Bestim Mung des Alters, etc.), par A.-F. Maier. In-8° de 28 pages, avec une carte. Prague, 1830.

L’auteur lie le remplissage des filons au voisinage des masses porphyriques et granitiques.

3° Les Dendrolithes par rapport à leur structure intérieure (Die Dendrolithen, etc.), par C. Bernard Cotta. In-4° de 88 pages, avec 20 planches. Dresde, 1832.

Cet ouvrage est le premier fruit du cours de paléonthologie récemment ouvert par M. Reich. Il remplit une lacune dans la science, et complète en particulier ce que Schippan, Sprengel, Witham, etc., nous avaient appris sur les bois de palmiers et de dicotylédones dans le grès rouge secondaire compris ses agglomérats porphyriques et le terrain houiller.

4° Le premier rapport des séances, des avis et des transactions de l’association britannique pour l’avancement de la science (First report of the proceedings, recommendations, instructions, etc.). In-8° de 112 pages. York, 1832.

Parmi les excellentes résolutions prises par cette première assemblée des physiciens et naturalistes des îles britanniques, on doit remarquer la formation de comités chargés de l’examen de questions particulières, dont ils auront à rendre compte à la session prochaine (Oxford).

Le comité de minéralogie a prié M. le professeur Whewell de préparer un rapport sur l’état actuel et les progrès de la minéralogie.

Le comité de géologie a chargé MM. Murchison et Sedgwick d’examiner si la partie de la théorie de M. de Beaumont consistant à déterminer l’âge des lignes de perturbation par leur parallélisme de direction, est applicable au royaume uni de la Grande-Bretagne.

M. Philipps est chargé de dresser un catalogue systématique des fossiles des îles britanniques ; on désire qui il soit aussi complet que possible, et qu’il y indique le gisement, les localités et les espèces non décrites.

M. Robert Stevenson est chargé de faire un rapport sur les destructions et l’extension de la côte orientale de l’Angleterre, et de s’occuper de la question de la permanence du niveau relatif de la mer et de la terre ferme.


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M. Clément Mullet présente une tête humaine fort ancienne trouvée dans un caveau funéraire à Nogent-les-Vierges, près Creil, département de l’Oise. Il donne à ce sujet les explications suivantes :

« Cette tête paraît présenter beaucoup d’analogie avec celles dont M. Tessier a déjà entretenu la Société de géologie. Le caveau sépulcral où cette tête fut rencontrée a déjà fixé l’attention des savans ; il existe un mémoire de M. Barbier du Bocage sur ce sujet, inséré dans les Mémoires de la Société des antiquaires de France, tom. II, 1821, page 298. Mais l’auteur n’a considéré cette découverte que sous le rapport historique ; il a laissé de côté toutes les considérations physiologiques. Cette tête appartenait en un squelette qui fut trouvé, avec deux cents autres environ, à Nogent-les-Vierges, dans une cavité alors remplie d’une terre argileuse assez compacte. Tout porte à croire que ce fut un caveau sépulcral où furent déposés les cadavres de guerriers tués dans un combat. Ce qui conduit à cette opinion, c’est d’abord parce qu’on a trouvé des armes en silex, dont la figure accompagne le mémoire cité ; ensuite, parce qu’une tête porte une ouverture faite par un instrument tranchant. Cet individu, est-il dit dans la mémoire, n’est pas mort sur le coup, car des lames osseuses formées sur les bords de la plaie témoignent qu’il a dû vivre encore plusieurs années. Telle fut l’opinion de M. Cuvier.

« On n’a pu reconnaître de quel côté la tête du cadavre fut tournée, observation importante à faire dans l’examen des sépultures antiques. Ces têtes étaient bien conservées, comme le fait voir l’échantillon. Quelques personnes qui ont visité le caveau de Nogent-les-Vierges ont parlé d’une tête d’une dimension plus grande que toutes les autres, et surtout remarquable par sa blancheur Le mémoire de la Société des antiquaires n’en dit rien.

« La tête de Nogent-les-Vierges ne paraît avoir d’analogie qu’avec celles trouvées dans la caverne de Miallet près d’Anduze, et dont M. Tessier, docteur en médecine à Anduze, a donné la description et un dessin. L’examen fait par M. Clément-Mullet des crânes conservés dans les galeries d’anatomie du muséum d’histoire naturelle, ceux qu’il a étudiés dans la collection de l’Académie des Beaux-Arts, ne lui ont rien offert qui pût y être rapporté. Cette analogie sera mieux sentie par l’examen des mesures et leur rapprochement de celles données par M. Tessier. M. Clément, qui n’a pas voulu entrer dans des recherches aussi détaillées que notre collègue d’Anduze, s’est contenté des points principaux.

Hauteur de la tête au-dessus d’un plan horizontal, et placée dans les mêmes conditions que celles indiquées par M. Tessier 0,154
Plus grand diamètre antéro-postérieur de la tête, des bosses frontales à la protubérance occipitale 0,176
Diamètre du crâne de droite à gauche, d’une bosse pariétale à l’autre ; c’est, comme à Miallet, la partie la plus large 0,129
Largeur du frontal au-dessus des orbites 0,090
Distance du sommet d’une apophyse mastoïde à l’autre 0,095
Plus grand diamètre antéro-postérieur du trou occipital 0,034
Plus grande largeur de la face externe, d’une arcade zygomatique à l’autre 0,122
Plus grande hauteur du trou orbitaire 0,028
Plus grande largeur 0,032
Distance de l’extrémité de la mâchoire supérieure à le réunion sincipitale du frontal et des occipitaux 0,174

« Si nous mettons ces chiffres à côté de ceux donnés par M. Tessier (voyez plus haut, page 120), nous ne voyons de différence que pour la largeur d’une bosse pariétale à l’autre, c’est-à-dire 0,016 de plus dans la tête du squelette de M. Tessier, et 0,021 de plus dans le squelette de Miallet. Peut-être cette différence vient-elle de la manière de faire les observations. Le dessin et les autres chiffres font reconnaître l’exactitude dans les rapports ; quelques nombres même sont égaux.

« Dans l’un comme dans l’autre cas, nous retrouvons les caractères de la race caucasique, rameau celtique, de la division proposée par M. Bory Saint-Vincent : le crâne alongé, le front un peu déprimé vers les tempes, le nez distingué du front par une dépression, les arcades sourcilières assez prononcées. Ces conjectures sur l’origine de la tête de Nogent-les-Vierges sont devenues une certitude par l’examen qu’en ont fait le docteur Spurzheim et le docteur Edwards, auteur d’un ouvrage sur l’espèce humaine considérée dans ses rapports avec l’histoire.

« Un point de conformité entre les squelettes du midi de la France et ceux du département de l’Oise, et qui mérite d’être cité, c’est que, chez les uns et chez les autres, les dents étaient usées parle frottement : d’où il résulte identité dans les habitudes, identité dans l’origine, comme nous trouvons identité dans l’espèce.

« Sur d’autres points du sol français, des sépultures antiques ont aussi été découvertes : les restes humains qu’elles contenaient étaient quelquefois accompagnés d’armes en silex, mais on n’a à cet égard que de simples indications. La seule découverte de ce genre qui puisse être citée avec fruit, est celle faite dans la département des Ardennes, à Cous-la-Grand’-Ville, le 16 novembre 1829. Elle fait le sujet d’un rapport consigné dans les Mémoires de la Société des antiquaires de France (1830). La tête du squelette était oblongue et aplatie, la direction des orbites était telle qu’on la remarque chez les individus de la race caucasique. Il est à regretter qu’on n’ait pas donné des renseignemens physiologiques plus détaillés ; mais, tels qu’ils sont, ils constatent l’idendité d’espèce avec les têtes humaines qui nous ont occupé plus haut : et nous arrivons à cette conclusion, que des restes d’être humains, quoique trouvés à de très grandes distances, appartenaient à la même race, et que cette race habitait le sol où se rencontrent ses débris.

M. de Beaumont communique à la société une lettre de M. de la Bèche ; celui-ci annonce que M. Murchison a lu à la société géologique de Londres un Mémoire sur des tiges déposées verticalement et perpendiculairement aux strates dans les couches carbonifères de la série, oolithique de l’Yorkshire. Il les considère comme une sorte de forêt d’Equisetum submergés.

M. Brongniart voit dans ce fait une confirmation de celui qu’il a constaté, il y a plusieurs années, relativement aux tiges du terrain houiller de Saint-Étienne.

M. Underwood rappelle que les cycadées découvertes en grand nombre dans l’île de Portland reposent aussi verticalement à la surface du Portlandstone, dans une sorte de limon noir assez semblable à de la terre végétale. Ce gisement a été décrit par M. VVebster et par M. Buckland. M. C. Prévost fit l’an, dernier, quelques objections sur l’existence de ces végétaux à la place où ils sont enfouis.



  1. La feuille ainsi composée contient une fois plus de matière que la composition en caractère ordinaire (cicéro).
  2. En voici le détail :

    Composition d’une feuille en philosophie, contenant 49 n à la ligne et 38 lignes à la page : à 1 fr. 05 c. la page, 16 fr. 35 c.

    Composition d’une feuille en petit-romain : 51 n à la ligne, 42 lignes à la pages à 1 fr. 18 c. la page, 18 fr. 85 c.

    Mise en page 1 fr. 75 c.

    Tirage de 525, soit 500, exemplaires, des deux côtés 5 fr. 30 c.

    Celui de 1050, soit 1000 exemplaires, idem 7 fr. »

    Étoffes sur les frais de composition, de mise en page et de tirage. 37 1/2 %

    Papier collé, semblable à celui du Bulletin. la rame de 500 feuilles à 10 fr. 25 c. la rame, plus 25 feuilles pour les passes 10 fr. 76 c.

    Les fouilles dites de passe sont restituées par l’imprimeur ; ainsi il doit être livré à l’auteur de 515 à 520 feuilles imprimées au lieu de 500, ou 1030 à 1040 au lieu de 1000.

    Le prix du pliage est fixé, par rame, à 1 fr. 10 c.

    Celui de la piqure pour deux feuilles, par cent exemplaires, à 1 fr. 50 c.

    Pour quatre feuilles, idem, à. 1 fr. 75 c.

    Dans ces prix ne sont pas compris les frais de corrections et changemens d’auteur, qui seront payés à raison de 75 c. par heure, y compris les étoffes ainsi que les frais qu’occasionnent les tableaux, dont la valeur ne peut être estimée que de gré à gré. Enfin les prix fixés pour la composition en philosophie ou en petit-romain seront réduits ou augmentés suivant qu’on emploiera des caractères plus gros ou plus petits.