Brouillon de la lettre de Louis Riel au Juge Coursol 1874-06-24

À l’H juge Coursol, Pt de la S SJB de Montréal,

Monsieur,

Je suis heureux d’offrir l’hommage de mon respect au président de la Société St-J-Bte de Montréal et à tous les présidents des autres sociétés St-J-Bte, réunis aujourd’hui en cette belle ville. Je félicite les Canadiens-français de célébrer comme peuple notre fête nationale d’une manière aussi digne, aussi grandiose.

Honneur au pur patriotisme qui fait de notre fête nationale une belle fête. Honneur surtout à la religion catholique qui rend fort et remarquable même un petit peuple.

Je sais que le noble cœur du peuple Canadien français aime les métis Canadiens de Manitoba et du Nord Ouest. Et puisqu’en travaillant pour les Métis, pour mes chers compatriotes, je suis un de ceux qui ont le plus à se féliciter des sympathies canadiennes françaises, je tiens à vous assurer, Monsieur le Président, vous et tous les Canadiens français, je tiens à vous assurer au nom des métis que je suis uni de cœur de d’esprit avec vous pour fêter ce beau jour.

Les métis Canadiens français du nord sont une branche de l’arbre canadien Français ; ils veulent grandir comme cet arbre, avec cet arbre ne point se détacher de lui, souffrir et se réjouir avec lui.


Louis Riel



États-Unis, 24 juin 1874.


Aux amis les plus dévoués de la cause (Diocèse Grande Paroisse) La Chapelle et Alphonse Desjardins M. P. P.