Bonheur (Verlaine)/Après le départ des cloches

Pour les autres éditions de ce texte, voir Après le départ des cloches.

BonheurVanier (Messein) (p. 188-189).



XXIII



Après le départ des cloches
Au milieu du Gloria,

Dès l’heure ordinaire des vêpres
On consacre les Saintes Huiles
Qu’escorte ensuite un long cortège
De pontifes et de lévites.
Il pluvine, il neigeotte,
L’hiver vide sa hotte.

Le tabernacle bâille, vide,
L’autel, tout nu, n’a plus de cierges,
De grands draps noirs pendent aux grilles,
Les orgues saintes sont muettes.
Du brouillard danse à même
Le ciel encore blême.


On dispense à flots l’eau[1] bénite,
Toutes cires sont allumées,
Et de solennelle musique
S’enfle au chœur et monte au jubé,
Un clair soleil qui grise
Réchauffe l’âpre bise.

Gloria ! Voici les cloches
Revenir ! Alleluia !

  1. Texte fourni par la plupart des éditions (Messein, 1913 ; Vanier, 1923 ; Pléiade, 1960…).