Déom Frères, éditeurs (p. 273-274).


PRIÈRE



Venez ! Divin Messie, sauvez nos jours infortunés, (Chant de l’Avent.)

Parfumez votre voile et dénouez vos tresses.
Ô filles de Syrie, amoureuses prêtresses :
Il passe l’équinoxe et de l’ombre vainqueur,
L’amant-Soleil sourit en sa calme splendeur !

Du brahme entends les cris, Vichnou, Dieu de la Vie,
Vois ta race captive affamée et pâlie,
Pour sauver du Saxon le peuple des Védas ;
Christna descends du ciel, arme son faible bras !

Prophètes d’Israël, suspendez votre lyre,
Apaisez les sanglots de votre âme en délire :
Celui qui doit venir le Soleil du Levant
Illumine la nuit comme un phare brillant !


Oh ! viens, divin Messie, une aurore nouvelle
Resplendit avec toi, radieuse, éternelle ;
Ton céleste sourire éclaire l’univers.
Dompte comme un agneau le genre humain pervers.

Tu sais parler à l’âme, et ta douce morale.
Ne s’égare jamais en un sombre dédale.
Tu hais le mauvais riche et le fourbe à genoux,
Mais tu dis aux petits : Mes enfants aimez-vous

Oh ! viens, divin Messie, à la terre glacée
Rends un peu de chaleur ; à la froide pensée
Donne un rayon de flamme : on ne sait plus aimer.
Mais les cœurs à ta voix peuvent se ranimer.

Jésus, notre Messie, arrache à l’Angleterre
La brebis du pasteur, brise le cimeterre
Qui meurtrit la pauvrette ! Endors-la sur ton cœur
Qu’elle oublie en tes bras son immense douleur

Oh ! viens, divin Messie et sauve la patrie
Des griffes du vautour qui dévore sa vie.
Mets au cœur des enfants la valeur des aïeux.
Qu’ils soient libres et fiers, qu’ils soient maîtres chez eux