Biographies de l’honorable Barthélemi Joliette et de M le Grand vicaire A Manseau/Lettre

Lettre de Sa Grandeur,
MGR. L’ÉVÊQUE DE MONTRÉAL,
En Réponse à la Précédente Dédicace.

Monsieur,

Vous me faites l’hommage de votre Biographie de l’Honorable Barthélemi Joliette, avec une affection toute filiale. J’y suis très-sensible. J’en accepte donc de grand cœur la dédicace ; parceque je vois que cet opuscule est destiné à faire vivre, jusqu’à la dernière génération, un homme dont la vie, quoiqu’assez longue, a été beaucoup trop courte, pour lui permettre d’opérer les grandes et belles œuvres qu’il avait en vue, pour l’honneur de la religion et la prospérité de la patrie.

Pour ma part, j’ai beaucoup admiré et aimé ce grand homme, parceque j’ai pu me convaincre, par les rapports fréquents et intimes que j’ai eus avec lui, qu’il comptait surtout sur l’appui de la religion, pour le succès de ses entreprises, que l’on peut et doit assurément regarder comme des gloires religieuses et nationales.

Aussi, tous, prêtres et laïques, aimeront-ils à se procurer cet opuscule et à le lire et relire, pour que le souvenir de ce grand citoyen se perpétue d’âge en âge ; et que nos petits neveux bénissent le nom du fondateur de Joliette, en apprenant qu’il a opéré de si grandes choses, pour le soutien de la religion, la prospérité et le bonheur de ses concitoyens.

Comme beaucoup d’autres jeunes canadiens, vous lui devez votre éducation ; car c’est dans le collège qu’il a bâti et doté, dans l’ancienne forêt, qu’a remplacé le beau Village d’Industrie, qui s’est développé en si peu d’années et est devenu une de nos plus jolies petites villes, que vous avez fait votre cours d’études.

Cette circonstance nous fait comprendre pourquoi vous avez consacré vos petits moments de loisir à recueillir et à consigner, dans votre opuscule, les traits les plus saillants de la vie de ce généreux fondateur et bienfaiteur du beau Collège Joliette. Vous avez voulu payer ainsi à cet ami de l’éducation un juste tribut d’amour et de reconnaissance.

En cela, vous avez donné une preuve non équivoque que vous saviez reconnaître, pour vous-même et au nom de tous les élèves de cette maison, les précieux avantages que vous avez retirés de l’éducation soignée qui s’y donne.

Je vous loue et vous bénis pour cette bonne action qui, vous devez l’espérer, ne restera pas sans récompense.

Dans ce ferme espoir, je demeure bien sincèrement,

Monsieur,
Votre très-humble et tout dévoué serviteur,
Ig. Ev. de Montréal.