Biographie universelle ancienne et moderne/1re éd., 1811/Avis des éditeurs


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AVIS DES ÉDITEURS

SUR CETTE PREMIÈRE LIVRAISON.



Le désir que le Public a témoigné de connaître ce Dictionnaire, nous aurait déterminés à en accélérer l’impression, si nous n’avions pas été persuadés qu’il importe beaucoup plus de donner à une telle entreprise tous les soins qu’elle exige, que d’en devancer le terme de quelques mois. Cependant, aujourd’hui que nos matériaux sont prêts, et que notre marche est invariablement fixée, nous pouvons assurer qu’elle sera plus rapide, sans que nous nous écartions d’une seule des précautions dont nous nous sommes fait une loi rigoureuse. Convaincus que ce n’est que par un grand concours de lumières qu’un tel ouvrage peut être porté à sa plus grande perfection, nous n’imprimerons pas un article avant de l’avoir mis successivement sous les yeux de plusieurs collaborateurs, et nous continuerons à donner les plus grands soins à la correction des épreuves.

Ces soins ne contribuent pas seulement à nous garantir d’un grand nombre d’erreurs ; ils servent encore à éviter des répétitions et des doubles emplois, qui tiennent beaucoup plus de place qu’on ne pense dans la plupart des Dictionnaires historiques. C’est dans cette vue que nous nous sommes quelquefois bornés à renvoyer à un article plus important, pour des articles secondaires, qui, faits séparément, auraient dû néanmoins être répétés dans l’article principal. Le seul fait, par exemple, qui donne, de la célébrité à Acerronia, suivante d’Agrippine, devant être nécessairement rapporté dans l’article de cette princesse, on trouvera, au mot Acerronia, un simple renvoi à celui d’Agrippine. Il en est de même de Virginie, pour laquelle nous renverrons à l’article d’Appius, où l’on peut voir que rien de ce qui concerne cette Romaine n’est omis.

Pressés par l’abondance des matières, et décidés à n’en employer que de véritablement utiles, nous avons aussi rejeté, quoique avec beaucoup de réserve, quelques articles insignifiants, et qu’il eût été ridicule de présenter dans un Dictionnaire des hommes célèbres.

Le défaut d’attention et de discernement dans le choix des articles et des détails qui les composent, nous a paru un des vices les plus remarquables des dictionnaires historiques qui ont précédé celui-ci ; le moindre inconvénient de cette absence d’ordre et de critique est de présenter une multitude confuse et bizarre de noms connus ou qui méritent de l’être, mêlés à des noms obscurs et tout-à-fait étrangers à l’histoire des peuples et à celle des lettres, des sciences et des arts. Un pareil travail où le bon est confondu avec le mauvais, ne peut être qu’une compilation indigeste, dont l’étendue est sans bornes, et dans laquelle le lecteur n’a lui-même d’autre guide que le hasard qui a dirigé l’entreprise. Nous avons cherché à éviter cet inconvénient ; tous les noms qu’on trouvera dans ce Dictionnaire ne sont pas des noms célèbres, mais tous les articles ont un objet d’utilité, et peuvent servir à jeter quelque lumière sur une époque de l’histoire politique ou littéraire, soit des anciens, soit des modernes.

Le plan d’un dictionnaire n’est pas moins vicieux lorsque chaque article n’est pas fait dans les proportions, et avec l’étendue qu’exige son importance. Cette étendue relative eût offert plus de difficultés dans une entreprise exécutée par un grand nombre de collaborateurs, si ces collaborateurs ne s’étaient pas fréquemment communiqué leur travail, et si tous n’avaient pas été, dès le commencement, parfaitement d’accord sur le système général de rédaction, si bien tracé dans le discours préliminaire. Qu’il nous soit permis ici de rendre hommage au bon esprit qui a constamment animé tous ces écrivains recommandables. Nous ne craignons pas d’assurer que le même zèle les dirigera jusqu’à la fin de cette entreprise, et que, de notre côté, encouragés comme nous le sommes par les applaudissements et les secours de tout ce que l’Europe offre d’hommes célèbres dans les sciences et dans les lettres, aucune peine, aucun sacrifice, ne pourront nous écarter du but que nous nous sommes proposé.


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