Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/POINTE (Noël)

Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843
Tome 33 page 578 à 579

POINTE (Noël)


POINTE (Noël), député de Rhône-et-Loire (1)[1] à la convention nationale, y vota la mort de Louis XVI et s’opposa à l’appel au peuple. En novembre 1793, Pointe fut envoyé dans la Nièvre et le Cher avec des pouvoirs illimités. Quoique fortement attaché au parti républicain, il figura peu dans les orages qui agitèrent la convention durant le règne de la terreur ; mais, après la chute de Robespierre, craignant le système de réaction contre-révolutionnaire qui dominait, il prononça le 24 décembre 1794 un discours sur les dangers de la patrie, dans lequel il demanda que la loi du 17 septembre 1793, sur les suspects, fût exécutée dans toute sa rigueur. Legendre le réfuta faiblement. En août 1795, Pointe fut dénoncé par les autorités de la Nièvre, où il avait été en mission, et la convention chargea le comité de législation de faire un rapport sur sa conduite ; mais les événements de vendémiaire (octobre) vinrent mettre fin à toutes ces enquêtes. Après la session, Pointe ne passa pas aux conseils, et le directoire l’employa en qualité de commissaire, ainsi qu’il faisait à cette époque de tous les conventionnels ; mais, après le 18 brumaire, il resta sans emploi et n’en remplit aucun depuis, pas même dans les cent-jours, au retour de Bonaparte en 1815. Il ne signa pas non plus l’acte additionnel, et ne fut point, en conséquence, exilé en 1816, par suite de la loi contre les régicides. Ayant continué d’habiter Ste-Foy, près de Lyon, il y mourut le 10 avril 1825. Pointe avait fait imprimer à Montpellier, en 1795, les Crimes des sociétés populaires, précédés de leur origine, in-8°.

M-D j.


  1. (1) Ce département, par décret du 29 brumaire an 2 (19 novembre 1793), fut divisé en deux ; l’un, sous la dénomination du Rhône, et l’autre sous celle de la Loire.