Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/OUDIN (Antoine)

Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843
Tome 31 page 491 à 492

OUDIN (Antoine)


OUDIN (Antoine), fils aîné du précédent, le remplaça dans les fonctions d’interprète pour les langues étrangères. Louis XIII l’ayant envoyé en Italie, il séjourna successivement à la cour de Savoie et à celle de Rome, où le pape Urbain VIII le prit en amitié. En 1651, Louis XIV, surmontant son dégoût pour l’étude, voulut apprendre l’italien, parce que c’était la langue maternelle des trois nièces de Mazarin, qu’il aima tour à tour : Antoine Oudin eut l’honneur de lui donner des leçons. Il mourut le 11 février 1653. On a de lui :

1e Curiosités françaises, pour servir de supplément aux Dictionnaires, ou Recueil de plusieurs belles propriétés, avec une infinité de proverbes et de quolibets pour l’explication de toute sorte de livres, Rouen, 1649, 1656, in-8o ;

2e Grammaire française rapportée au langage du temps, Paris, 1633, et Rouen, 1645, in-12. Baro, Duryer et plusieurs autres membres de l’Académie française récemment fondée citèrent cet ouvrage avec éloge.

3e Recherches italiennes et françaises, ou Dictionnaire italien-français et français-italien, Paris, 1640, 2 vol. in-4o ; augmenté par Veneroni, Lyon, 1698 ; 4e Trésor des deux langues espagnole et française, ou Dictionnaire espagnol-français et français-espagnol, ibid., 1645? in-4o ;

5e Histoire des guerres de Flandre, traduite de l’italien du cardinal Bentivoglio, ibid., 1634, in-4o. Ce travail ne comprend que la première partie de l’original, et se termine à la victoire remportée par don Juan d’Autriche, en 1578.

― OUDIN (César-François), probablement de la même famille que les précédents, fut attaché au fils de la célèbre marquise de Sévigné, C’est le même auteur que PRÉFONTAINE, nom d’un petit fief qu’Oudin possédait aux environs de Nemours, et sous lequel il a publié l’Orphelin infortuné, Paris, 1660, in-8o. Ce roman n’ayant pas eu de débit, le libraire le reproduisit sous ce titre plus piquant : les Aventures tragi-comiques du sieur de la Gaillardise, ibid., 1662. (Voy. le Manuel du libraire au mot PRÉFONTAINE.) On doit encore à C.-F. Oudin : Recueil de pièces galantes, Paris, 3 vol. in-12, qui contiennent : les Amants trompés et les Dames enlevées ; le Praticien amoureux ; le Poète extravagant ; l’Assemblée des filous et des filles de joie ; l’Assemblée des maîtres d’hôtel ; le Cavalier grotesque, et l’apothicaire empoisonné. Ces ouvrages, quoique rares, sont peu recherchés, parce qu’ils n’offrent aucun intérêt ; on y trouve cependant quelques traits assez plaisants. Lenglet-Dufresnoy ne les a pas cités dans sa Bibliothèque des romans.

― Un autre OUDIN (Charles), docteur en théologie, est auteur d’une traduction latine et française d’un discours de St-Jean Chrysostome, qui prouve que personne ne souffre de vrais maux que ceux qu’il se fait soi-même, 1664, in-12.

F-T et W-s.