Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/CORNEILLE (Thomas)

Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843
Tome 9 page 232 à 235

CORNEILLE (Thomas)


CORNEILLE (Thomas), frère de Pierre, naquit, vingt ans après lui, à Rouen, le 20 août 1625, et, tant que le grand Corneille vécut, fut appelé Corneille le jeune. « C’était, dit Voltaire, un homme d’un très-grand mérite et d’une vaste littérature ; et, si vous exceptez Racine, auquel il ne faut comparer personne, il était le seul de son temps qui fût digne d’être le premier au-dessous de son frère. » Il fit ses études chez les jésuites. Pendant sa rhétorique, il composa une comédie en vers latins, que son régent trouva supérieure, et qu’il crut devoir substituer à celle qu’il avait faite lui-même pour la distribution des prix. Ayant achevé ses études, Thomas vint à Paris, où les succès de son frère l’engagèrent sans doute à suivre la carrière du théâtre. Voltaire a dit qu’il fit trente-trois pièces de théâtre, comme son aîné ; mais on en compte quarante-deux. Nous en donnerons ici la liste, parce qu’elle ne se trouve exacte et complète ni dans l’Histoire de l’Académie, ni dans les Recherches de Beauchamps, ni dans la Bibliothèque du Théâtre-Français, attribuée au duc de la Vallière, ni dans les autres recueils ou répertoires dramatiques. La première pièce de Thomas Corneille, les Engagements du hasard, fut représentée, en 1647, sur le théâtre de l’hôtel de Bourgogne. Le sujet et les situations sont pris dans deux pièces de Caldéron. Le Feint Astrologue, imité du même auteur, fut joué en 1648 ; Don Bertrand de Cigaral (1650), dont le fonds appartient à don Francisco de Roxas, fut représenté avec succès à Paris, et sur le théâtre de la cour. Le sujet de l’Amour à la mode (1653) est pris dans une pièce d’Antonio de Solis ; celui du Berger extravagant (1634), pastorale burlesque, dans un roman satirique de Sorel, qui porte le même titre. Les Illustres Ennemis (1654) précédèrent le Charme de la voix, (1655), imitation d’Augustin Moreto, qui n’obtint aucun succès. Le Geôlier de soi-même, ou Jodelet prince (1655), est le même sujet que Scarron avait traité ou plutôt défiguré, sous le titre du Gardien de soi-même. Toutes ces comédies, en 5 actes et en vers, offrent des intrigues espagnoles. Jusque-là Thomas Corneille avait imité son frère. L’un et l’autre consacrèrent à Thalie les premières années de leur carrière théâtrale ; l’un et l’autre publièrent à peu près le même nombre de comédies, avant de s’essayer dans la tragédie. Mais si Thomas obtint plus de succès que Pierre dans ses débuts, il resta dans la suite bien loin derrière lui. Il fit jouer cinq tragédies dans l’espace de quatre années : Timocrate (1656), Bérénice (1657), la Mort de l’empereur Commode (1658), Darius, et Stilicon (1660). Timocrate eut un succès prodigieux ; on le joua sans interruption pendant six mois. Louis XIV alla le voir au théâtre du Marais. La pièce avait eu quatre-vingts représentations, et le public ne cessait de la redemander. Les comédiens se rebutèrent les premiers. L’un d’eux s’avança un jour sur le bord du théâtre, et dit : « Vous ne vous lassez point d’entendre Timocrate ; pour nous, nous sommes las de le jouer. Nous courons risque d’oublier nos autres pièces ; trouvez bon que nous ne le représentions plus. » Après ce succès inouï, les amis de Thomas, croyant que désormais il ne pouvait plus ajouter à sa gloire, lui conseillèrent de ne plus travailler pour le théâtre. Les représentations de Timocrate cessèrent, et cette pièce n’a jamais reparu sur la scène. Le sujet de Bérénice, très différent de celui qu’a traité Racine, est tiré du roman de Cyrus, par mademoiselle de Scudéry. Commode obtint aussi un grand succès ; Stilicon, dont le caractère est bien soutenu, a joui longtemps des honneurs de la scène. Après la comédie du Galant doublé, tirée d’une pièce espagnole et jouée en 1660, Thomas Corneille fit représenter de suite six tragédies : Camma et Pyrrhus (1661) ; Maximian, Persée et Démétrius (1662) ; Antiochus (1666) ; Laodice (1668). On prétend que le sujet de Camma avait été donné à Corneille par le surintendant Fouquet. C’est à un coup de théâtre, pris dans cette tragédie, que du Belloy dut le succès de sa Zelmire. L’affluence fut si considérable aux premières représentations de Camma, qu’il ne restait plus de place sur la scène pour les acteurs. C’est, de toutes les pièces de Thomas, celle qui est la mieux conduite. Il y a de l’intérêt dans l’action et de l’effet dans le dénouement. Thomas donna le Baron d’Albikrac en 1668. Cette comédie, bien intriguée, se soutient encore au théâtre. La tragédie de la Mort d’Annibal (1669) fut suivie de la Comtesse d’Orgueil, comédie en 5 actes et en vers (1670) ; de Théodat, tragédie (1672) : du Festin de Pierre (1673). Cette pièce est la même que celle de Molière. Thomas, comme il l’a dit lui-même, n’a fait que la mettre en vers, en y ajoutant quelques scènes, et en retranchant celle du pauvre et des traits trop hardis. Tous les théâtres de Paris avaient alors une ou deux comédies du Festin de Pierre. On y jouait celles de Dorimond, de Rosimond, de Molière, de Pierre de Villiers, et de Thomas Corneille. Une comédie de l’Espagnol Tirso de Molina est l’original de toutes ces pièces ; elle est intitulée : El Convidado de piedra (le Convié de pierre) ; la comédie de Thomas est la seule qui soit restée au théâtre. La tragédie d’Ariane (1672) fut composée, dit-on, en dix-sept jours. Elle soutint la concurrence avec le Bajazet de Racine, qu’on jouait à la même époque. Voltaire doute que Pierre Corneille eût mieux fait le rôle d’Ariane que son frère. On trouve dans cette pièce des beautés de sentiment, des situations qui entraînent ; mais il n’y a qu’un rôle : la versification est d’une faiblesse extrême (1)[1], quoiqu’elle offre beaucoup de vers heureux et naturels auxquels tout l’art de Racine ne pourrait rien ajouter. Ce jugement est celui de Voltaire, et il n’a point trouvé de contradicteurs. La Mort d’Achille (1673) fut jouée neuf fois, et eut l’honneur d’être reprise. D. César d’Avalos (1674) est une comédie dont l’intrigue est espagnole, et le sujet à peu près semblable à celui des Ménechmes. La tragi-comédie de Circé (1675) eut quarante-deux représentations, et fut reprise en 1705, avec un nouveau prologue et de nouveaux divertissements, par Dancourt. L’Inconnu, comédie dite héroïque (1675) obtint un prodigieux succès. Cette pièce, à laquelle travailla de Visé, reprise en 1679 et 1703, fut représentée en 1724, au palais des Tuileries, avec un ballet, dans lequel dansèrent Louis XV et les jeunes seigneurs de sa cour. Le Comte d’Essex, tragédie (1678), fut composé en quarante jours (voy. CALPRENÈDE).

« Il y a, dit Voltaire, quelque
« chose de louche, de confus, de vague, dans tout
« ce que les personnages de cette tragédie disent
« et font. On ne sait jamais à quoi s’en tenir. Ni la
« conspiration du comte d’Essex, ni les sentiments
« d’Elisabeth ne sont jamais assez éclaircis. Je
« veux qu’il me demande pardon ; je ne veux pas
« demander pardon : voilà la pièce. Un héros con-
« damné, un ami qui le pleure, une maîtresse qui
« se désespère, forment un tableau bien touchant ;
« il y manque le coloris (1)[2]. »

Il manque dans toutes les pièces de Thomas Corneille. Ce vers fameux :

Le crime fait la honte, et non pas l’échafaud,

est imité de ce passage de Tertullien ; Martyrem facit causa, non pœna. Psyché, opéra (1678), mis en musique par Lulli, ainsi que Bellérophon (1679), ont été revendiqués par Fontenelle. L’opéra de Médée (1693) fut mis en musique par Charpentier. Thomas ne réussit point dans le genre lyrique ; on prétend qu’en s’y livrant il avait suivi le conseil de Racine et de Boileau, qui voulaient opposer un rival à Quinault. Bradamante, tragédie (1695), n’eut point de succès. Les combats d’une femme contre des hommes furent peu goûtés du public, qui trouva que l’auteur s’était trop astreint à suivre l’Arioste. Le Triomphe des Dames, comédie en 5 actes, mêlée d’ornements, avec l’explication du combat à la barrière, et de toutes les devises, Paris, in-4o. Cette pièce n’est guère qu’un long programme en prose, avec des divertissements en vers. Les Dames vengées, ou la Dupe de soi-même (1682), comédie en 5 actes et en prose, Paris, 1695, in-12. C’est la défense des femmes contre la satire de Boileau : de Visé eut part à cette apologie. La Pierre philosophale, comédie en 5 actes et en prose, avec des chants et des danses (1681). Elle ne fut jouée qu’une fois ; on n’a que le programme de cette pièce, imprimé la même année, in-4o. Le Baron des Fondrières (1686), comédie en prose, qui n’a point été imprimée, et n’eut que deux représentations. Thomas Corneille travailla au Comédien poëte (1673) avec Montfleury. Il fit avec de Visé la Devineresse, ou les Faux Enchantements (1679), comédie en 5 actes et en prose, qui eut beaucoup de succès ; avec Hauteroche, le Deuil (1682), imité d’un conte d’Eutrapel, et resté au théâtre ; et la Dame invisible, ou l’Esprit follet (1684), comédie imitée de Calderon. Thomas Corneille savait conduire une pièce, amener les situations et les varier mais son style est trop souvent privé de force et d’harmonie. Il avait une facilité malheureuse. Voisenon rapporte que lorsque Pierre, en versifiant, cherchait une rime, il levait une trappe, et la demandait à Thomas qui la donnait aussitôt. On reproche à celui-ci d’avoir un des premiers altéré, par des intrigues romanesques, la noble simplicité de la tragédie. Il n’a eu que trop d’imitateurs dans le 18e siècle ; mais, comme l’observe Palissot, aucun d’eux n’a fait le Comte d’Essex, ni le beau rôle d’Ariane. Pierre disait de Camma, de Stilicon et de plusieurs autres pièces de Thomas, qu’il aurait voulu les avoir faites. Boileau fut injuste en disant que Thomas, emporté de l’enthousiasme d’autrui, ne s’était étudié qu’à copier les défauts de son frère, et qu’il n’avait jamais rien su faire de raisonnable. « Le cadet, dit Voltaire, n’avait pas la force et la profondeur du génie de l’aîné, mais il parlait sa langue avec plus de pureté, quoique avec plus de faiblesse, et il aurait eu une grande réputation, s’il n’avait point eu de frère. » Le nom de ce frère fut pour lui un honneur dangereux. Une vanité peu éclairée le porta à prendre le titre d’écuyer, sieur de l’Isle. Molière eut raison de tourner cette faiblesse en ridicule ; mais on ne doit pas oublier que Thomas s’était fait une douce habitude de désigner son frère par le nom de grand. C’est un jugement bien singulier que celui de Chapelain sur le jeune Corneille, dans son mémoire demandé par Colbert : « A force de vouloir surpasser son aîné, il tombe fort au-dessous de lui, et son élévation le rend obscur, sans le rendre grave. » C’était tout le contraire qu’il fallait dire. C’est pour n’avoir pas cherché à s’élever que Thomas est resté dans le genre médiocre. Il sollicitait depuis longtemps son entrée à l’Académie française. En 1685, son frère mourut, et il lui succéda. Bayle rapporte, dans ses Nouvelles de la république des lettres (janvier 1685), que Racine, directeur de l’Académie, apporta quelques retards à la réception de Thomas, et qu’il demanda et obtint une surséance de quinze jours, parce que le duc du Maine « témoignait quelque inclination à être de ce corps illustre. » Il eût été singulier qu’un prince enfant eût été choisi pour succéder au vieux Corneille ; mais le roi trouva le prince trop jeune, et Thomas fut reçu à l’unanimité. « On eût dit, remarque de Boze, qu’il s’agissait d’une succession qui ne regardait que lui.» Racine loua Thomas d’avoir toujours été uni avec son frère « d’une amitié qu’aucun intérêt, non pas même aucune émulation pour la gloire, n’avait pu altérer ; » et après avoir fait un magnifique éloge du grand Corneille, avec qui Thomas avait, disait-il, tant de conformités, il ajouta : « C’est cette conformité que nous avons tous eue en vue, lorsque tout d’une voix nous vous avons appelé pour remplir sa place. » L’Académie n’avait point encore publié son fameux dictionnaire. Elle s’occupait en même temps de rédiger des observations sur les Remarques de Vaugelas. Corneille était un excellent grammairien ; il publia les Remarques de Vaugelas, avec des notes, en 1687. Il prit une part active aux travaux du dictionnaire, qui fut publié en 1694, et, comme l’Académie n’avait pas jugé à propos de rapporter les termes des arts et des sciences, Corneille composa de ces mêmes termes un dictionnaire qui parut la même année, en deux volumes in-fol., comme supplément à celui de l’Académie. On peut regarder l’ouvrage de Corneille comme la première base de celui de Chambers et de l’Encyclopédie. Enfin Corneille avait été un des commissaires nommés pour terminer les démêlés de Furetière avec ses confrères, et il siégeait, avec Racine et la Fontaine, parmi les vingt membres qui prononcèrent l’exclusion de cet académicien. (Voy. FURETIÈRE.) Corneille reçut, en 1691, son neveu Fontenelle à l’Académie : « Ce que vous m’êtes, lui dit-il, me fermant la bouche sur ce qui serait trop à votre louange, vous ne devez attendre qu’un épanchement de cœur sur le bonheur qui vous arrive, des sentiments et non des louanges. » Th. Corneille travailla longtemps au Mercure galant avec de Visé, qui était son ami (1)[3]. Il était avancé en âge lorsqu’il fut reçu membre de l’académie des belles-lettres, et bientôt après il perdit la vue. Il mourut aux Andelys, le 8 décembre 1709. Sa réputation était encore si grande au commencement du 18e siècle, que la Motte-Houdart ne craignait pas de dire dans son discours de réception à l’Académie française : « C’est au frère, c’est au rival de ce grand homme que je succède aujourd’hui (2) ([4]. » La mémoire de Thomas Corneille était prodigieuse ; il récitait ses pièces dans le monde sans porter même avec lui le manuscrit. « Il était, dit de Boze, d’une conversation aisée ; ses expressions vives, et naturelles la rendaient légère, sur quelque sujet qu’elle roulât. Il joignait à une politesse surprenante un cœur tendre qui se livrait aisément. » La Motte le peint « sage, modeste, attentif au mérite des autres, et charmé de leurs succès. » De Cailleres lui trouve « un génie fécond et laborieux, des mœurs simples, douces, sociables (3)[5]. » Voici la liste de ses ouvrages :

1e Œuvres dramatiques, Paris, 1682, 1692, 1705, et, sous le titre de Poèmes dramatiques, publié par Jolly, 1758, 5 vol. in-12. Il y a d’autres éditions ; celle de 1722 passe pour la plus complète. Presque toutes les pièces de Thomas Corneille ont été imprimées séparément. Ses Chefs-d’œuvre se trouvent à la suite d’un grand nombre d’éditions des Œuvres complètes ou des Œuvres choisies de son frère. (Voy. l’art, précédent.)

2e Les quatre premiers livres des Métamorphoses d’Ovide, traduites en vers, Paris, 1669, in-12.

3e Pièces choisies d’Ovide, traduites en vers, Paris, 1670, in-12 : ce sont sept héroïdes et sept élégies.

4e Remarques de M. de Vaugelas sur la langue française, avec des notes, Paris, vol. in-12 ; Rotterdam, 1690, 2 vol. in-12 ; Paris, 1758, 3 vol. in-12.

5e Dictionnaire des Arts et des Sciences, pour servir de supplément au Dictionnaire de l’Académie, Paris, 1694, 1720 et 1732, vol. in-fol. Fontenelle revit cette dernière édition, qu’il augmenta surtout pour les articles de mathématiques et de physique.

6e Les Métamorphoses d’Ovide mises en vers français, Paris, 1697 et 1700, vol. in-12, fig. ; Liège, 1698, 3 vol. in-8o, fig. Cette traduction, aujourd’hui négligée, n’est pas sans mérite, et Desaintange en a connu le prix, puisqu’il en a emprunté douze ou quinze cents vers.

7e Observations de l’Académie française sur les Remarques de M. de Vaugelas, Paris, 1704, in-4o ; la Haye, 1705, 2 vol. in-12.

8e Dictionnaire universel, géographique et historique, Paris, 1708, 5 vol. in-fol. Ce dictionnaire, auquel il travailla pendant plus de quinze ans, était beaucoup plus étendu et meilleur que ceux qui l’avaient précédé. La Martinière, Declaustre, les continuateurs de Moréri et l’abbé Expilly, y ont puisé comme à une source féconde. Thomas Corneille donna une édition augmentée de l’Histoire de la monarchie française sous le règne de Louis XIV, par de Riencourt, Paris, 1797, 3 vol. in-12.


  1. (1) Après avoir entendu ce vers, que Phèdre adresse à Thésée,

    Je la tue, et c’est vous qui me le faites faire,

    Boileau s’écria : « Ah ! pauvre Thomas, tes vers, comparés avec ceux de ton frère, font bien voir que tu n’es qu’un cadet de Normandie. »

  2. (1) Voltaire a joint à son Commentaire du théâtre de Pierre Corneille, celui des tragédies l’Ariane et du Comte d’Essex. [Elles] sont restées au théâtre.
  3. (1) Le discours de réception de la Bruyère ayant été maltraité dans le Mercure galant, l’auteur des Caractères appela injurieusement Corneille et de Visé les gazetiers. Une épigramme contre le Mercure est ainsi terminée :

    De Visé cependant en fait sa nourriture,
    Et Corneille en lèche ses doigts.

  4. (2) Fontenelle, dont Racine avait traversé l’élection, s’exprima en ces termes : « Je tiens, par le bonheur de ma naissance, à un grand nom qui, dans la plus noble espèce des productions de l’esprit efface tous les autres noms. » Le mot efface était trop fort, et Trublet lui-même observe qu’en supposant que Corneille surpassât Racine, deux grands hommes ne s’effacent pas.
  5. (3) Il laissa une fille qui épousa M. de Marsilly, et un fils nommé François, dont la fille fut mariée avec le comte de la Tour du Pin.