Biographie universelle ancienne et moderne/2e éd., 1843/CANDEILLE Amélie-Julie

Texte établi par Michaud, A. Thoisnier Desplaces (Tome 6p. 535-538).

CANDEILLE (AMÉLIE-JULIE), comédienne, connue aussi dans les fastes de la musique et de la littérature, sous les noms de Simons-Candeille et de Périé-Candeille, naquit à Paris, le 31 juillet 1767. Elle eut son père pour premier maître de musique (voy. l’article précéd.), et ses progrès furent si rapides, qu’à l’âge de treize ans elle se fit applaudir au concert spirituel comme cantatrice, harpiste, pianiste et compositeur, dans une cantate et un concerto dont on la disait auteur. Elle débuta, en avril 1782, à l’Opéra, dans le rôle d’Iphigénie en Aulide de Gluck, fut immédiatement reçue, et joua l’année suivante celui de Sangaride dans l’Atys de Piccini. Mais une incongruité qui lui échappa, dit-on, un jour sur la scène, la rendit si honteuse, qu’elle en tomba malade, et quitta le théâtre. Toutefois des revers de fortune déterminèrent ses parents à l’y faire reparaître. Les leçons de Molé l’ayant mise en état de jouer, en 1785, à la Comédie-Française, Hermione dans Andromaque, Roxane dans Bajazet, et Aménaide dans Tancrède, malgré les médiocres succès qu’elle y avait obtenus, elle fut reçue sociétaire à quart de part la même année, par la protection du baron de Breteuil, ministre de la maison du roi, et sur un ordre de Louis XVI, qui l’avait vue au théâtre de la cour dans Ariane. Quoique mademoiselle Candeille eût bien la taille imposante de Melpomène, cependant la délicatesse de ses traits, l’expression de sa physionomie, ses cheveux blonds, ses yeux bleus, la blancheur de son teint, la rendaient peu propre au genre tragique. Aussi, cédant aux conseils de Préville et de Monvel, elle crut devoir se borner à la comédie, qui semblait lui promettre des succès plus certains et plus durables. Mais pendant les cinq ans qu’elle passa au Théâtre-Français, réduite à doubler ses chefs d’emploi et ses rivales, ou à ne jouer que des rôles insignifiants, elle y aurait constamment végété si elle n’eût voyagé et cultivé à la fois ses dispositions littéraires et son talent musical, qui déjà l’avait placée au premier rang des amateurs. Monvel, revenant de Suède, vit à Lille mademoiselle Candeille, et la détermina, en 1790, à le suivre aux Variétés du Palais-Royal, où elle obtint un traitement double de ce que lui rapportait son quart de part au théâtre du faubourg St-Germain : elle eut de plus un intérêt dans l’administration du nouveau spectacle, qui, recruté bientôt par l’arrivée de Talma, Dugazon, Grandmesnil, madame Vestris et quelques autres transfuges de la Comédie-Française, prit, en 1791, le titre de Théâtre de la rue de Richelieu, puis, en 1793, celui de Théâtre de la République. Mademoiselle Candeille y parut avec avantage dans plusieurs rôles de coquettes des pièces de Marivaux, de Destouches, etc., dans la rieuse de l’Amant bourru, etc. Elle en créa quelques-uns, entre autres celui de la Jeune Hôtesse, où elle chantait, en s’accompagnant sur la harpe, un air dont elle avait composé la musique. Ce rôle, un peu faux, fit plus d’honneur à son talent que la pièce n’en avait fait à celui de l’auteur. (Voy. FLINS DES OLIVIERS.) Toutefois, il faut le dire, malgré tous les dons physiques dont la nature avait comblé mademoiselle Candeille, malgré son intelligence, son esprit, sa diction pure et soignée, et l’art qu’elle mettait dans tous ses rôles, elle semblait dépourvue de sensibilité ou du moins des moyens de l’exprimer et de la communiquer sur la scène. Sa voix, assez forte et sonore, était un peu sèche, un peu sourde et rarement variée dans ses inflexions. Ses gestes trop en avant, comme ceux de Molé son maître, choquaient davantage, parce que ses bras étaient plus longs. On lui reprochait surtout de s’écarter trop souvent du ton de la nature pour prendre des manières précieuses ; et la richesse même de sa taille semblait être un obstacle à la grâce et à la vérité de ses développements. Aussi était-elle peu favorablement accueillie du public, qui, lui soupçonnant l’intention trop marquée de rivaliser avec mademoiselle Contat, ne lui rendait même pas toute la justice qu’elle méritait. Ce fut le 27 décembre 1792 que mademoiselle Candeille se plaça au rang des auteurs dramatiques en faisant représenter, sous le voile de l’anonyme, Catherine, ou la Belle Fermière, comédie en 3 actes, en prose, annoncée et refusée sous le titre de la Fermière de qualité, qui indiquait mieux le sujet et le principal personnage, mais que les circonstances politiques forcèrent de supprimer. Cette pièce, un peu romanesque et dont l’idée paraît empruntée au conte de la Bergère des Alpes, de Marmontel, eut une vogue prodigieuse, malgré les détracteurs de mademoiselle Candeille. Ils affectaient d’en attribuer la paternité, avec assez peu de vraisemblance, au célèbre conventionnel Vergniaux ; et, ne sachant pas, ou feignant d’ignorer que le second titre de l’ouvrage était une exigence des comédiens, ils le trouvaient d’autant moins modeste, que l’auteur, ajoutaient-ils, s’y était réservé le principal rôle, afin de recevoir des louanges directes sur sa beauté, son esprit, et sur la variété de ses talents en effet, elle y chantait en s’accompagnant tantôt sur la harpe, tantôt sur le piano, deux airs de sa composition, ainsi que celui du vaudeville final. Tout Paris alla voir la Belle Fermière, dont le succès s’est soutenu, et qui est constamment restée au courant du répertoire, parce que, au milieu de nombreuses invraisemblances, elle ne laisse pas d’offrir un style naturel et correct, de la gaieté, des contrastes de caractères et des situations intéressantes. Cette pièce a eu, depuis 1793, plusieurs éditions, et elle a été insérée dans tous les recueils et répertoires dramatiques. Aucun des autres ouvrages que mademoiselle Candeille a donnés au théâtre n’a obtenu le même bonheur. Bathilde, ou le Duo, comédie en 1 acte, où elle exécutait avec Baptiste aîné un duo de piano et violon, fut reçue avec une extrême froideur le 16 septembre 1793, et retirée peu de jours après. Au mois de novembre suivant furent célébrées des fêtes républicaines dans quelques églises qu’on avait transformées en temples de la Raison. Mercier, dans son Nouveau Tableau de Paris, prétend que mademoiselle Candeille y avait figuré avec d’autres actrices que la beauté de leurs formes fit choisir comme elle pour représenter les déesses de la Liberté, de la Raison, etc. Ce fait, répété sans examen dans l’Histoire du Théâtre-Français par M. Étienne, qui s’en est justifié, et par Martainville, et depuis dans la Biographie des hommes vivants, qui s’est rétractée dans son supplément, mademoiselle Candeille l’a toujours démenti comme contraire à ses principes et à la vérité. Il ne parait pas que d’autres femmes que l’épouse de Momoro et des figurantes de l’Opéra se soient montrées sur des chars, en divinités allégoriques. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’à cette époque désastreuse, mademoiselle Candeille, ainsi que tout ce qui composait le personnel des théâtres de la République, Favart, Feydeau, Louvois et Montansier, fit partie du cortége d’une fête funèbre en l’honneur de Marat et Lepelletier de St-Fargeau. Mais loin de leur reprocher cet acte d’obéissance passive et forcée au terrible gouvernement qui existait alors, il faudrait plutôt les plaindre de ce que leur profession les soumettait plus directement à l’influence des agents de la tyrannie révolutionnaire. Décente dans sa conduite ou du moins dans ses amours, mademoiselle Candeille avait toujours visé au mariage. Trois mois après la terreur (3 novembre 1794), elle épousa civilement un jeune médecin qui vit encore, et dont elle n’a jamais porté le nom. Cette union ne fut pas heureuse, et un divorce juridique la rompit le 13 février 1797, par consentement mutuel. Mademoiselle Candeille a pris grand soin de laisser ignorer au · public cet épisode qu’elle regardait comme le plus triste de sa vie, qu’elle aurait voulu oublier elle-même, et dont elle ne se proposait de parler que dans des mémoires qui ne devaient paraître qu’après sa mort ; mais, comme elle n’a pas eu le temps d’écrire ces mémoires, et qu’elle n’a pas laissé d’enfants de ce mariage ni des deux unions qu’elle contracta depuis, son secret ne doit plus être gardé. Ce fut pendant la durée de son premier hymen que mademoiselle Candeille risqua deux pièces au théâtre. Le Commissionnaire, comédie en 2 actes, en prose, fut représenté avec beaucoup de succès le 27 novembre 1794, par les comédiens français récemment sortis de prison, à leur salle du faubourg St-Germain, qui s’appelait alors théâtre de l’Égalité : c’était le trait historique du généreux Cange, commissionnaire de la prison de St-Lazare. L’auteur avait gardé l’anonyme, et l’on attribua la pièce au vicomte de Ségur ; mais Fleury ayant cru pouvoir nommer le véritable auteur, mademoiselle Contat, qui jouait un des principaux rôle, y renonça par haine contre sa rivale, et arrêta le cours des représentations. Cette comédie a été imprimée la même année sous le nom de J. Candeille. La Bayadère, ou le Français à Surate, comédie en 3 actes, en vers, fut impitoyablement sifflée le 24 janvier 1705, au Théâtre de la République, sans avoir été entendue, sans égards pour l’auteur qui représentait le principal personnage ; et pourtant cet ouvrage annonçait de l’imagination, du sentiment, le talent d’écrire ; mais les mots indiens trop prodigués sans être expliqués y jetaient de l’obscurité. D’ailleurs le public était prévenu contre la pièce et contre l’auteur, parce qu’on pardonne difficilement des prétentions mises trop à découvert. Une bayadère, belle, spirituelle, brillante de grâce et de talent, bonne, sensible, et qui plus est, malgré son état de danseuse, fière, chaste et vertueuse, parut un personnage invraisemblable, fantastique, et l’on trouva mauvais que l’actrice-auteur s’attribuât dans ce rôle tous ces genres de gloire, quand même elle y aurait eu des droits incontestables. Les fades éloges qu’elle s’y faisait prodiguer ne trouvèrent pas la même indulgence que ceux qu’on avait applaudis dans la Belle Fermière, et la pièce tombée n’a jamais revu le jour. Ce revers, les désagréments attachés à un état pour lequel mademoiselle Candeille ne s’était jamais senti une vocation bien marquée, ceux qu’elle avait éprouvés de la part de quelques-uns de ses camarades, la déterminèrent à renoncer au théâtre qu’elle pouvait alors quitter sans danger, et à prendre dans le monde un rang plus convenable à l’élévation de sentiments dont elle a toujours fait profession. Elle abandonne même Paris ; et, pendant son instance en divorce (1796), elle parcourut la Hollande et la Belgique, où elle donna des représentations et des concerts. Elle connut à Bruxelles le chef d’une célèbre fabrique de voitures, Jean Simons, qui étant venu depuis à Paris, en 1788, pour empêcher le mariage de son fils, Michel Simons, avec mademoiselle Lange, actrice du Théatre-Français (voy. Lange), revit mademoiselle Candeille, l’épousa le 11 février, et ne s’opposa plus aux vœux de son fils. On prétend que cette aventure a pu fournir le sujet d’une pièce d’Andrieux, la Comédienne. Madame Simons-Candeille avait en quelque sorte pris les rênes d’une maison à peu près ruinée par les faillites de l’émigration. L’aliénation mentale de son mari ayant hâté la décadence de cet établissement, elle fut obligée de se prêter, en 1802, à une séparation volontaire, consentie par les enfants de Simons. Elle leur abandonna, ainsi qu’aux créanciers de leur père, son douaire, ses reprises, ne se réservant que ses deniers dotaux. De retour à Paris auprès de son père veuf et sans place, madame Simons-Candeille, pour le soutenir, se fit institutrice, et pendant dix ans elle donna des leçons de musique et de littérature. Ce fut à cette époque qu’elle forma des liaisons d’amitié avec Girodet et Méhul ; il en est résulté avec le célèbre peintre une correspondance dont la publication attendue pourra offrir de l’intérêt[1]. Elle se brouilla avec le compositeur, parce qu’elle refusa d’être le prête-nom d’une partition qu’il voulait opposer aux succès de madame Gail (voy. ce nom), dont il était jaloux. En 1807, elle fit représenter, au bénéfice de son père, sur le théâtre Feydeau, Ida, ou l’Orpheline de Berlin, comédie lyrique en 2 actes, dont elle avait fait les paroles et la musique, et qui n’eut que cinq ou six représentations, parce que le sujet, traité avec plus de succès au Vaudeville par Badet (voy. ce nom), n’était plus capable d’exciter la curiosité. Le dernier ouvrage dramatique de madame Simons-Candeille fut Louise, ou la Réconciliation, drame en 4 actes et en prose, tombé au Théâtre-Français, le 15 décembre 1808, au bruit des sifflets de l’école Polytechnique[2]. De ce moment, le spectacle fut interdit aux élèves de {{}}1re classe de cette école, les jours de première représentation ; mais de ce moment aussi madame Candeille, cessant de travailler pour le théâtre, se livra au genre des romans. Elle leur dut des succès plus certains et plus constants, et néanmoins ils seront plus vite oubliés peut-être que sa Belle Fermière. Ses journées employées aux devoirs d’institutrice et ses veilles consacrée aux travaux littéraires suffisaient à peine à son existence et à celle de son père. Elle avait réclamé des secours. Touché de ses efforts et de ses infortunes, Gretet, ministre de l’intérieur, sollicita pour elle, dans un rapport à l’empereur, une pension de 1, 500 francs. Napoléon, qui accordait peu aux vieillards, avait oublié l’auteur de Castor et Pollux ; et, comme il se piquait de connaître mieux qu’un préfet de police l’intérieur des familles, il déchire la feuille et allégua, pour raison morale de son refus, qu’il ne fallait pas autoriser les femmes à se passer de leurs maris. Peu satisfaite de Napoléon, madame Simons accueillit en 1814 la restauration ; mais un écrit politique, qu’elle était au moment de publier en mars 1815, l’ayant obligé d’aller en Angleterre pendant les cent jours, elle donna à Londres des séances littéraires et musicales auxquelles prirent part plusieurs artistes distingués, Cramer, Viotti, Lafont, etc. Elle y reçut, en 1816, le brevet d’une pension théâtrale pour elle et pour son père, et à son retour à Paris, sur la fin de l’année, elle en obtint une de 2, 000 francs de Louis XVIII. Elle exhala sa reconnaissance dans des Vers sur la bonté, adressés a ce prince pour l’anniversaire de sa naissance (17 novembre 1816). Fort heureusement elle était alors en position de se passer de son mari qui, enveloppé dans les pertes successives de son fils ainé, Michel Simons, se trouva réduit à un tel état de détresse qu’un de ses neveux eut recours à madame Simons, et son attente ne fut pas trompée. Elle envoya aussitôt une somme assez considérable à son mari, qui jusqu’à sa mort reçut d’elle une pension. Veuve de Simons, en avril 1821, elle épousa, l’année suivante, Hilaire-Henri Périé, plus jeune qu’elle de quelques années, et natif de Castres. C’était un de ces élèves de David, qu’on avait vus, en 1795, se promener dans Paris, revêtus de l’ancien costume des républicains grecs ou romains. La médiocrité de ses talents comme peintre et dessinateur avait forcé Périé d’entrer dans l’administration des jeux. Quoiqu’il y occupât un emploi très-lucratif, sa femme, qui avait des sentiments plus relevés, n’était nullement flattée du rang où l’état de son mari la laissait dans la société. Elle frappa à toutes les portes pour tâcher de le tirer de l’antre de Cacus, et ses sollicitations, son esprit insinuant, obtinrent, du chargé des beaux-arts à cette époque, la place de directeur du musée et de l’école de dessin à Nîmes, place plus honorable, mais moins avantageusement rétribuée que celle dont Périé se démit. Leur départ pour Nîmes en avril 1821, coïncide avec la mort de Candeille père. Il s’était remarié, et sa fille, qui ne devait rien à une jeune belle-mère, continua de lui payer une pension qui n’a cessé que depuis la mort de la belle-fille. La révolution de 1850 alarma madame Périé-Candeille, non pas seulement pour les princes auxquels elle était attachée par une juste reconnaissance, mais peut-être aussi pour l’existence qu’elle et son mari tenaient de leurs bontés. Frappée d’une attaque de paralysie en 1831, au moment où elle allait faire lecture d’un ouvrage qu’elle venait de terminer, elle commençait à recouvrer graduellement sa santé, lorsque la mort de son mari, dans l’automne de 1855, lui causa une nouvelle attaque dont elle ne put se relever. Arrivée à Paris dans le courant de décembre elle fut conduite à la maison de santé de M. Marjolin, rue du faubourg Poissonnière, où elle mourut le 5 février 1831. Son corps fut porté au cimetière du Père-Lachaise, où elle avait acheté un double terrain quelques années auparavant. Son testament olographe qu’elle avait fait aussi depuis longtemps, qu’elle avait refait postérieurement à sa première attaque, et auquel elle avait ensuite ajoute un codicile, rappelle toujours la Belle Fermière et la Bayadère. Cet amour de la gloriole, cette prétention à une éternelle célébrité qui l’avaient occupée toute sa vie, percent encore dans ses dernières volontés. Elle y trace le devis de son monument funéraire qui, faute de fonds, ne pourra pas être exécuté, à moins qu’on ne vende la partie du terrain réservée à son mari, dont les restes n’ont pas été apportés à Paris. Malgré les petits ridicules que s’est donnés madame Candeille en public, dans son ton, dans sa tenue, dans ses manières, en jouant la comédie, en chantant, en touchant le piano, en pinçant la harpe, en parlant et quelquefois en écrivant, il faut le dire, elle gagnait à être connue. Dans la vie privée, elle était simple, aimable, douce et obligeante, et le suffrage auquel elle tenait le plus, c’était celui des honnêtes gens, pour une assez bonne conduite et quelques sentiments généreux : mais son imagination facile à exalter la rendait très-mobile dans ses affections. Voici la liste de ses autres ouvrages imprimés : 1° Lydie, ou les Mariages manqués, Paris, 1809, 2 vol. in-12, nouvelle édition corrigée et augmentée ; roman de mœurs qui fut bien accueilli. 2° Bathilde, reine des Francs, Paris, 1814, 2 vol. in-12, avec figures dessinées par Girodet ; ibid., 1815, in-8°, dont une centaine d’exemplaires vendus en Angleterre valurent 100 guinées à l’auteur. 3° Réponse à un article de biographie, ibid., 1817, in-4°. C’est sa réclamation contre l’imputation répétée qu’elle avait figuré la déesse de la Raison. 4° Souvenirs de Brighton, de Londres et de Paris, et quelques fragments de littérature légère, Paris, 1818, in-8°. C’est le résumé de ce qu’elle a fait, vu ou enseigné durant les trois premières années de la restauration. 5° Agnès de France, ou 12e siècle, Paris, 1821, 3 vol. in-8° et in-12. 6° Geneviève, ou le Hameau, histoire de huit journées, Paris, 1822, in-12 ; épisode agréable d’un voyage de l’auteur. 7° Blanche d’Évreux, ou le Prisonnier de Gisors, histoire du temps de Philippe de Valois, Paris, 1824, 2 vol. in-8° et in-12. 8° Essai sur les félicités humaines, ou Dictionnaire du bonheur, dédié aux enfants de tous les âges, Paris, 1829, 2 vol. in-18, et 1 vol. in-8°. Cet ouvrage qui a reparu en 1852, probablement avec un nouveau frontispice, a fait peu de sensation, sans doute en raison des circonstances inopportunes de sa double publication : il renferme néanmoins des leçons douces et quelques articles assez piquants. Madame Candeille à laissé manuscrites quelques pièces de théâtre, peu dignes, dison, d’être représentées. Comme musicienne, dès l’année 1788, elle avait fait graver trois trios pour clavecin et violon. Depuis elle a publie quatorze œuvres de sonates de piano avec ou sans accompagnement, des concerto, des nocturnes, des romances, paroles et musique, etc.

  1. Cette correspondance, confiée à M. Pannetier, sculpteur, doit être révisée par M. Augustin Soulié.
  2. Un des cabaleurs s’étant vanté de cet exploit chez son oncle Carat : « Eh quoi ! dit le célèbre chanteur, vous avez fait tomber l’ouvrage de madame Simons-Candeille, de mon amie !… musicienne superbe ! — Ma foi ! mon oncle, répond le jeune étourdi, qu’elle fasse donc de la musique, et qu’elle cesse de nous donner et des drames en prose. »