Biographie universelle ancienne et moderne/1re éd., 1811/Albertas (le marquis Suzanne d’)


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ALBERTAS (le marquis Suzanne d’), fils du premier président à la chambre des comptes de Provence, qui fut assassiné à la suite d’un repas qu’il avait donné aux habitants de son pays, le 14 juillet 1790, naquit à Aix vers 1750. Bien que très-opposé au système révolutionnaire et possesseur d’une grande fortune, il n’émigra pas, comme la plupart des nobles de sa province ; et, ce qui est plus étonnant, il ne fut pas une des victimes du règne de la terreur ; sa fortune s’accrut, lorsque tant d’autres disparaissaient. D’Albertas ne remplit cependant aucune fonction civile ou militaire ; il refusa même obstinément de brillantes propositions que lui fit Napoléon. Ce ne fut qu’en 1814, après le rétablissement des Bourbons, qu’il accepta de Louis XVIII les fonctions de préfet des Bouches-du-Rhône. Il les exerçait encore dans le mois de mars 1815, à l’époque du retour de Napoléon de l’île d’Elbe. Il n’hésita point à se prononcer pour la cause du roi. Lorsque le duc d’Angoulême traversa la Provence pour marcher vers Lyon, il eut beaucoup à se louer du zèle du marquis d’Albertas, qui lui fournit de nombreux secours en hommes et en approvisionnements, et lui envoya même son fils aîné, qui fit cette courte campagne à l’armée royale en qualité de capitaine d’artillerie. Après l’entrée de Napoléon à Paris, le maréchal Masséna destitua d’Albertas, qui alla vivre dans la retraite à Gémenos. Il en sortit encore après le second retour du roi pour reprendre ses fonctions ; et il les quitta de nouveau le 17 août de la même année en vertu d’une ordonnance royale qui le créa pair de France. Il reçut alors du roi Louis XVIII, qui avait été autrefois accueilli dans sa belle terre de Gémenos, une lettre très-flatteuse. C’est dans cette terre qu’il est mort le 3 septembre 1829. M—dj.