Biographie nationale de Belgique/Tome 7/Godefroid II
GODEFROID II, duc de Basse-Lotharingie et marquis d’Anvers, en 1140, mort en 1142.
Ce prince avait déjà atteint, en 1110, sa majorité, ou du moins l’âge de quinze ou seize ans, puisqu’il assista à une donation faite par son père aux religieuses de Forêt ; il naquit donc en 1095 environ. Vers 1136 il fut associé au gouvernement des Etats de son père et reçut le titre de duc. Cette dignité lui fit confirmée par le roi ou empereur Conrad, dont il avait épousé la belle-sœur, Lutgarde, qui était, selon les uns, de la famille de Dachsbourg ; selon d’autres, dont l’opinion paraît moins soutenable, de celle de Salzbach, en Bavière.
Henri de Limbourg, fils du duc Waleran, qui avait succédé à son père, en 1139, essaya de disputer au jeune Godefroid l’autorité en Lotharingie. Mais celui-ci déploya une énergie peu ordinaire pour défendre ses droits. A la tête d’un corps nombreux de cavaliers et de fantassins, il assiégea la ville de Saint-Trond, obligea les bourgeois à se rendre et exigea d’eux des otages. De là il se porta sur Aix-la-Chapelle, entra victorieux dans cette ville, et y tint pendant deux jours un plaid, qu’il présida avec un grand appareil. Il exigea les taxes que les ducs de Lotharingie avaient l’habitude de prélever et obligea les bourgeois d’Aix à s’engager par serment à observer ses ordres.
Mais à peine avait-il accompli cet acte de vigueur qu’il mourut d’une maladie de foie, vers la fin de l’année 1142, ne laissant de sa femme Lutgarde, à ce qu’il semble, qu’un fils nommé également Godefroid et qui était encore très jeune. Il reçut la sépulture dans l’église Saint-Pierre, de Louvain, où son tombeau fut placé dans le chœur, vers le midi, mais on n’en voyait déjà plus de trace il y a plus de deux siècles. Il n’est resté pour ainsi dire aucun souvenir du règne de Godefroid II, si ce n’est une charte de l’an 1140, par laquelle il confirme les donations faites à l’église Saint-Pierre, de Louvain ; une de l’an 1141, en faveur de l’abbaye du Saint-Sépulcre, de Cambrai, et une dernière, par laquelle il accorde à l’ordre du Temple une part dans le droit de relief que ses vassaux lui payaient.
La célèbre guerre de Grimberghe, qui forme l’épisode le plus saillant du règne de son fils, commença de son temps. Mais on ne sait rien de positif sur les causes véritables de la rupture qui se déclara entre lui et les Berthout, les plus puissants de ses vassaux.
Sigeberti Auctarium Affligemense. — Butkens, Trophées de Brabant, t. Ier, p 414. — Miræus et Foppens, Opéra diplomatica.