Biographie nationale de Belgique/Tome 7/Godefridi (Petrus)

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GODEFRIDI (Petrus), Godefroy ou Goeyvaerts, écrivain ecclésiastique, né à Anvers vers l’année 1491, décédé dans la même ville le 14 novembre 1558. A l’âge de dix-sept ans, il embrassa la vie religieuse chez les Beggards ou Franciscains du tiers ordre, dans le couvent de sa ville natale, et fut ordonné prêtre six années après son entrée. En 1527, il fut élu gardien du couvent d’Anvers, et, en 1531, ministre général ou, comme on l’appelait aussi, provincial du chapitre de Zepperen, parce que, conformément à une bulle du pape Nicolas V, l’élection devait avoir lieu dans la maison de ce nom, située à une lieue de la ville de Saint-Trond. Le père Godefridi conserva l’une et l’autre de ces fonctions jusqu’à la fin de sa vie, et les remplit avec zèle et prudence. Il sut se faire aimer non seulement de ses religieux, mais aussi des gens du monde à cause de sa charité, qui se manifestait par une promptitude extraordinaire à secourir son prochain. Deux fois il fit le voyage de Rome pour les affaires de sa province. On assure que, vers la fin de sa vie, il fut sollicité par l’évêque de Cambrai de vouloir accepter les fonctions d’évêque suffragant ou auxiliaire et se charger des aflaires de l’archidiaconé du Brabant. Mais l’humble religieux refusa ces honneurs, et mourut paisiblement, en odeur de sainteté, à l’âge de soixante-sept ans. Il fut inhumé à Anvers, dans le chœur de l’église de son couvent, où l’on plaça sur sa tombe une longue et pompeuse épitaphe, que l’on peut lire dans Paquot, Mémoires, édition in-fol., I, p. 642, et dans Sweertius, Monumenta sepulcralia Brabantiœ, p. 176. Cette inscription funéraire a été détruite par les iconoclastes du xvie siècle.

On a du père Godefridi les ouvrages suivants :

1. Thantboexken der Christenen menschen, leerende den cortsten wech alder deuchden om te komen tot der liefden Gods, ende alle volmaectheyt des leuens. Tot Mechelen ten huyse van Aert Peeters, in die Eeghemstrate. Gheprint binnen Loven, in die Legerstraete, by my Reynier Van Diest , ghesworen boeckprinter, M. D. ende LII. xij octob. ; vol. in-8°, sans pagination, composé des cahiers portant les signatures a—bb, et orné de gravures sur bois. Le privilège d’imprimer, daté de l’année 1151, est accordé » ten versueke van M. Jan Verbruggen, Erfprochiaen van Neckerspoele, ende Aert Peeters, ingheseten Borghers van Mechelen. « Nous avons rencontré une seconde édition de cet ouvrage, mais sans date, avec l’adresse : Gheprint in de princelycke stadt van Bruessele, by Michiel Van Hamont, ghesworen boecprinter. Vol. in-8°, sans pagination, portant les signatures a—aa, et orué de gravures sur bois, différentes de celles de la première édition.

2. De Woestyne des Heeren : leerende hoe een goet kersten mensche, Christum, dlicht der waerheyt sal na-volghen in dese duyster Woestyne des bedroefder werelts, in alle deuchden der volmaectheyt. Thantwerpen, Van Liesvelt, 1551, vol. in-8°. Cet opuscule fut réimprimé à Louvain, par Jean Maes et Pierre Fabri, en 1576, en un vol. in-8° de 299 feuillets, orné de gravures sur bois. Un exemplaire de cette édition, que nous avons vu, porte l’adresse : Ghedrucht tot Loven by Jan Maes ende Peeter Fabri. Les feuillets 387 v° — 299 r° sont occupés par le sermon sur la Résurrection que Paquot mentionne comme suit :

3. Sermoon van der Verryssenisse Christi. Thantwerpen, Van Liesvelt, 1551, vol. in-12. Nous pensons que ce sermon ne forme qu’un appendice dans la première édition de la Woestyne, donnée par Van Liesvelt, comme il en forme un dans l’édition faite à Louvain en 1576, par J. Maes et P. Fabri.

4. Panis angelorum leerende van de grooter liefden die ons die Heere bewesen heeft, hem selven ons gevende ende latende in den weerdighen heylighen Sacramente. Gheprint binnen Loveu ..., by my Reynier Van Diest , int jaer ons Heeren, M. D. en LII. ; vol. in-8°, sans pagination, composé des cahiers portant les signatures a—z, et orné de quelques gravures sur bois.

5. Bruygoms Mantelken van den inwendighen navolgken des lerens ende des crycen ons liefs Heeren Jhesu Christi, den mensch leerende ende cortelyck brengende tot alder volcomenheyt. Door Petrum Godefridi, enz. Thantwerpen, by Jan Van Ghelen, 1554 ; vol. in-8°, sans pagination , portant les signatures a—l. Cet opuscule fut réimprimé par le même éditeur, en 1563, dans le même format et avec le même nombre de feuillets. Paquot en cite encore une édition in-12, faite à Anvers, chez Henri Aertssens, en 1646. Nous en avons rencontré une traduction française sous le titre de : Mantelet de l’espoux, de l’imitation intérieure de la vie et de la croix de nostre Seigneur Jésus Christ, enseignant l’homme et le conduisant au sommet de la perfection. A Arras, Guillaume de la Rivière, 1596 ; vol. in-12 de 314 pages. Le père Hartzheim affirme, dans son Prodromus historiœ universitatis Coloniensis, pages 38-39, que, sur l’avis de la faculté de théologie de cette université, le vicariat de l’archevêché de Cologne défendit, le 8 août 1735, un ouvrage de Pierre Godefridi, intitulé Thalamus sponsi, réimprimé à Cologne en 1723. Il y a là évidemment une confusion ; le père Hartzheim a lu Thalamus au lieu de Chlamys.
E.-H.-J. Reusens.

Paquot, Mémoires, éd. in-fol., I, p. 642. — Graf- en gedenkschriften der provincie Antwerpen. Antwerpen, Kloosters der orde van St Franciscus, p. 31.