Biographie nationale de Belgique/Tome 3/CAMPENHOUT, François VAN

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CAMPENHOUT, François VAN



CAMPENHOUT (François VAN), artiste lyrique et compositeur, né à Bruxelles en 1780, mort en 1848. Il fit ses premières études musicales avec le violoniste Pauwels et quitta, très-jeune encore, le bureau du procureur, où son père l’avait placé, pour suivre ses goûts artistiques. D’abord violoniste surnuméraire à l’orchestre du théâtre de la Monnaie, puis ténor dit hautee-contre au théâtre de Gand, il ne tarda pas à se faire une réputation comme chanteur. Bruxelles, Anvers, Brest, Paris, Amsterdam, La Haye, Rouen, Lyon, Bordeaux applaudirent successivement sa jolie voix dans les rôles des opéras alors à la mode. En 1828, Van Campenhout termina sa carrière dramatique et vint se fixer à Bruxelles. Comme compositeur, notre compatriote a laissé un nombre assez considérable de travaux, dont la nomenclature se trouve dans la Biographie générale des musiciens, de M. Fr. Fétis. Parmi ces travaux, nous citerons : Grotius ou le château de Lowesteyn, opéra en trois actes, joué pour la première fois à Amsterdam; le Passe-partout, opéra en un acte, joué à Lyon; l’Heureux Mensonge, opéra en deux actes, joué à Bordeaux; Diane et Endymion, ballet. Ses œuvres inédites se composent d’opéras, de chœurs, de cantates, de messes, de symphonies, etc. Mais ce qui a rendu le nom de Van Campenhout très-populaire, c’est le chant national de Belgique, qu’il composa lors de la Révolution de 1830, sous le nom de la Brabançonne. Ce chant a de l’ampleur, de la franchise, du naturel et, comme l’a dit M. Fétis, de la force rythmique. Il a été arrangé en harmonie militaire et à grand orchestre et il produit toujours un puissant effet sur les auditeurs. Les célèbres compositeurs contemporains, notamment Litolff, ont fait de la Brabançonne le thème de compositions qui ont vulgarisé notre hymne national. Lors de la Révolution belge, Van Campenhout entonnait lui-même la Brabançonne dans les rues et les établissements publics avec un succès qui tenait du délire. L’effervescence du moment ne fut pas la seule cause de ce succès, car, aujourd’hui comme alors, le rythme de ce chant pénètre et enlève.

Ad. Siret.

Fr. Fétis, Biographie générale des Musiciens, 2me édition.