Biographie nationale de Belgique/Tome 3/CALUWAERTS, François

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CALUWAERTS (François) le vieux, graveur officiel de sceaux et cachets, à Bruxelles, durant la première moitié du XVIIe siècle. On ignore la date et le lieu de sa naissance; il mourut le 26 septembre 1647. Son nom patronymique s’est diversement écrit; mais il signait Caluwaerts. On croit qu’il travailla pour le gouvernement des Pays-Bas espagnols dès la fin du XVIe siècle, bien qu’il n’eût encore ni nomination, ni gages. On présume que ce fut lui qui grava, en 1596, le sceau du cardinal Albert d’Autriche, représentant, au milieu d’une guirlande, l’écusson aux armes de l’archiduc, gouverneur-général, entourées du collier de la Toison d’or. Plus tard François Caluwaerts obtint le titre de graveur de sceaux et cachets d’Albert et d’Isabelle; quand furent renouvelés ceux des divers conseils et des administrations publiques du pays, il eut sa part de ces travaux.

En 1603 on lui paya deux cent vingt florins, monnaie de Flandre, pour l’exécution de cinq cachets et d’un grand sceau en argent, aux armes des archiducs et à l’usage de la secrétairerie allemande. Un document de 1613 constate qu’il grava sur acier les armoiries et les titres d’Albert et d’Isabelle. En 1621, à la mort de l’archiduc, les anciens sceaux furent remplacés par ceux de l’infante Isabelle-Claire-Eugénie : il exécuta pour le conseil privé, à Bruxelles, un grand cachet en acier, puis un cachet en argent pour S. A. R. Ces remarquables productions lui furent payées cent quinze livres de gros (environ quatorze cents francs). D’autres sceaux furent gravés par Sigebert Waterloos. Au mois de janvier 1622, François Caluwaerts reçut deux mille cinquante-cinq livres de gros (trois mille francs) pour différents cachets et pour deux sceaux faits par ordre du secrétaire Suarès. Quelque temps après l’achèvement de ces belles œuvres, des difficultés surgirent entre François Caluwaerts et Adrien Waterloos, à qui son père, Sigebert Waterloos, avait, peu avant son décès, transmis l’emploi de graveur ordinaire des sceaux et cachets de Sa Majesté (Philippe IV) dans les Pays-Pas. Adrien Waterloos contestait à François Caluwaerts le droit de s’attribuer aussi le titre de graveur royal. Celui-ci prit son recours à l’infante Isabelle, lui exposant, dans sa requête, qu’il avait exercé pendant vingt-sept ans, et sans gages, avec Josse van Steenmeulen et Jacques Jonghelinck, en vertu de lettres patentes de feu l’archiduc Albert, l’office dont on lui disputait le titre; il lui fut accordé, non seulement la confirmation de sa charge, mais des émoluments de quarante livres de gros, sa vie durant, ainsi que la jouissance des priviléges attachés à l’octroi des titres officiels.

Les derniers travaux de gravure que l’on cite de François Caluwaerts s’arrêtent à 1623. Au mois de juin de cette année, il exécuta encore un cachet en argent pour le conseil privé, et en octobre, vu son âge avancé, il se démit de son emploi en faveur de son fils, François Caluwaerts le jeune, graveur de sceaux et en taille-douce, né à Bruxelles, à une date inconnue, mais y décède le 7 avril 1663, Nommé à l’office paternel par lettres patentes du 25 octobre 1623, il ne jouit du traitement de cette place qu’après la mort de son père. Les productions sigillaires de François Caluwaerts le jeune ne sont guères connues; on les confond peut-être avec les œuvres de François Caluwaerts le vieux. Dans l’acte mortuaire il est qualifié plaetsnyder, c’est-à-dire graveur sur cuivre, mais aucune planche burinée, anonyme ou signée par lui, n’est connue et ne justifie la qualification obituaire.

Edm. De Busscher.

Piron, Levensbeschryvingen der mannen en vrouwen in Belgien, etc. — Pinchart, Bulletin de la numismatique belge, année 1853, t. III.