Biographie nationale de Belgique/Tome 3/BURCH, François-Henri VANDER

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BURCH (François-Henri VANDER), archevêque de Cambrai, né à Gand le 26 juillet 1567, mort à Mons le 23 mai 1644. Van der Burch était issu d’une des plus anciennes et des plus illustres familles de la Flandre. Après avoir fait de brillantes études à l’Université de Louvain, il embrassa l’état ecclésiastique et devint chanoine de la cathédrale d’Arras et vicaire général du diocèse. Peu de temps après, cédant aux pressantes sollicitations de l’archevêque de Malines, il accepta les fonctions d’archidiacre du diocèse et le decanat de la métropole, fonctions dont il se démit ensuite volontairement, se contentant d’un simple canonicat à la collégiale de Sainte-Waudru, à Mons. Après avoir ainsi passé trois années dans la retraite et dans la prière, il dut céder au désir de l’archiduc Albert, souverain des Pays-Bas, et accepter le siége épiscopal de Gand. Sa nomination fut confirmée par bulles du pape Paul V, le 1er octobre 1612, et sa consécration eut lieu le 17 février de l’année suivante. Par des règlements pleins d’équité et de sagesse, le nouvel évêque s’efforça de porter remède au relâchement de la discipline ecclésiastique, conséquence des troubles qui avaient agité le pays depuis un demi-siècle; il se montra tout à la fois sévère et juste, ferme et bienveillant, et parvint ainsi à rétablir le pouvoir conciliateur du clergé et à éteindre les maux qu’avaient causés les dissentions religieuses. Peu d’années après, le chapitre de l’église de Cambrai le choisit pour remplacer l’archevêque François de Buisseret et Vander Burch, qui avait toujours aspiré à vivre dans la retraite et avait fait tous les efforts possibles pour se soustraire aux honneurs, se vit obligé, cette fois encore, de se rendre aux désirs de l’archiduc Albert et d’accepter l’archevêché de Cambrai. Il obtint ses bulles d’institution le 12 mai 1616. Pendant près de trente ans qu’il occupa le siége archiépiscopal de Cambrai, ce vertueux prélat ne cessa de se faire admirer par ses belles actions, par sa doctrine sage et paternelle et surtout par son inépuisable charité. Il consacra tout son patrimoine et la meilleure partie des revenus de l’archevêché à assurer le moralité et l’instruction des classes pauvres, par la création d’un nombre infini d’institutions de bienfaisance qui existent encore aujourd’hui sur leurs bases primitives. Le plus important de ces établissements est connu dans le pays sous le nom de Maison de Sainte-Agnès; c’est un asile destiné à recevoir cent jeunes filles appartenant à la classe ouvrière. Admises gratuitement comme pensionnaires dès l’âge de douze ans, dans une vaste maison que Vander Burch fit construire spécialement pour cet usage, elles en sortent après six ans de séjour et reçoivent dans l’intervalle une éducation appropriée à la position en vue de laquelle on les élève, c’est-à-dire, qui les met à même de diriger un ménage, soit comme femmes d’ouvriers, soit comme domestiques. Un fonds de réserve alimenté par le produit de leurs travaux manuels journaliers leur assure une petite dot à la sortie de l’établissement.

L’énumération de tous les travaux, de toutes les maisons de refuge ouvertes à l’indigence, de toutes les fondations charitables dues à la générosité inépuisable du vertueux archevêque, exigerait un volume. En outre, on lui doit l’institution d’une école dite dominicale, où des secours en argent, en pain, etc., sont accordés aux enfants pauvres qui les fréquentent avec assiduité. Ce saint homme résolut ainsi, il y a plus de deux siècles, le problème de l’instruction gratuite et en quelque sorte obligatoire.

En mémoire et en reconnaissance de tous ses bienfaits, la municipalité de Cambrai a donné à deux rues de la ville le nom de Vander Burch.

Général Guillaume.

Louis Foulon. — Le Carpentier, Histoire de Cambrai. — Sanderus, Flandria illustrata. — Foppens. — Duthillœul. — Félix Stappaerts, dans les Belges illustres. — Annales du Cercle archéologique de Mons, etc., etc.