Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BOURGEOIS, Jean (écrivain ecclésiastique)

◄  Tome 1 Tome 2 Tome 3  ►



BOURGEOIS (Jean) ou BOURGHESIUS, écrivain ecclésiastique, né à Maubeuge (ancien Hainaut), vers 1572, mort le 29 mars 1653. Jean Bourgeois doit être regardé comme originaire de Valenciennes, quoique né à Maubeuge, car il ne vit qu’accidentellement le jour dans cette ville, pendant que son père, Hugues Bourgeois, était gouverneur de Beaumont-sur-Sambre. Il fit ses études chez les pères de la Compagnie de Jésus, se fit recevoir vers 1591 dans leur ordre et commença son noviciat à Tournai pour le terminer à Rome, où séjournaient alors les premiers théologiens de l’Europe. Il y suivit un cours de philosophie sous le fameux cardinal Bellarmin. Ses rapides progrès lui valurent d’abord l’attention, ensuite l’amitié de son illustre maître, qui lui garda ce sentiment pendant toute sa vie. Ce fut même par son influence qu’il obtint pour les jésuites de Valenciennes les corps du martyr saint Séverin et de son compagnon; il en reçut encore d’autres reliques pour l’église des Jésuites de Maubeuge, fondée par sa mère. A son retour de Rome, il occupa pendant six ans une chaire de philosophie à Douai, puis il y donna, pendant un grand nombre d’années, les cours de morale et de théologie scolastique. Devenu, en 1610, recteur du collége de Valenciennes, il y resta six ans, et en consacra trois autres à organiser le collége de Maubeuge qui, grâce aux dons généreux de sa mère, venait de s’ouvrir. Les cinq années suivantes le virent à la tête du collége de Saint-Omer, puis il fut chargé de la direction des novices entrant dans leur troisième noviciat. Il eut enfin deux missions à remplir : l’une à Rome en 1622, à l’assemblée des procureurs des provinces de la Société de Jésus; l’autre à la huitième congrégation chargée de la nomination d’un nouveau général. Le Père Bourgeois était depuis longtemps profès des quatre vœux, quand il mourut au Collége de Maubeuge. Malgré ses occupations il trouva le temps nécessaire pour composer des ouvrages ascétiques très-volumineux, entre autres : 1° Societatis Jesu Deiparæ virginis sacra, seu de patrocinio et cultu Deiparœ Virginis. Duaci, 1620, in-12, 451 pages. — 2° De bono sodalitatis Partheniæ et officio sodalis erga Deiparam Patronam, libri duo. Antv. 1622, in-12. — 3° Vitæ, Passionis et Mortis Jesu-Christi Domini nostri mysteria, piis meditationibus et adspirationibus exposita per Joannem Bourghesium Malbodiensem è societate Jesu, figuris œneis expressa per Boetium à Bolsweert. Antv. 1622, in-8o, 76 fig. et 392 pages. Idem en flamand, Antw. 1623, in-8o. Idem en latin, Coloniæ, 1624, in-12. Ces diverses éditions, surtout celle de 1622, qui se vend fort cher, sont très-recherchées à cause des gravures. 4° J. Borghesii in XV mysteria sacri Rosarii Deiparæ virginis Mariæ exercitationes. Figuris expressa per Carolum Mallery. Antv., 1622, in-8o, fig. — 5° Cato Major çhristianus : Sive de seneclute christiana, libellus. Duaci, 1633, in-12. — 6° Libri tres de continentia christiana adversus Êpicureos hujus temporis, impios Lutheri et Calvini asseclas. Duaci, 1638, in-4o. — 7° Historia et Harmonia evangelica, tabulis, quœstionibus, et selectis S. S. patrum sententiis explicata. Montibus, 1644, in-fol. de 1,081 pages. — 8° Peregrinus christianus mortalis; hujus œrumnosæ vitæ ad immortalitatem traducendæ ratio. Valencenis, 1648, in-8o de 568 pages. Bourgeois a encore publié d’autres ouvrages latins; on en trouve les titres exacts dans De Backer. On lui attribue cependant, à tort, paraît-il, des commentaires sur les Psaumes, imprimés en latin à Douai, en 1634 et 1637, in-8o.

Aug. Vander Meersch.

De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, t. I. — Archives du nord de la France, nouvelle série, t. II, p. 457. — Paquot, Mémoires, t. III, p. 68. — Foppens, p. 589. — Sweertius, Athenæ Belgicæ, p. 399.