Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BOLOGNE, Jean DE

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BOLOGNE (Jean DE), peintre d’histoire, né à Liége dans la seconde moitié du XVIe siècle, mort dans la même ville en 1655. Son père s’appelait Ogier, sa mère, Jeanne Duchateau. Il fut placé dans l’atelier d’un bon artiste, Pierre du Four, dit de Salzea, qui lui-même était élève de Lambert Lombard. Cette école estimait avant tout la manière italienne et ne considérait l’éducation artistique comme achevée qu’après un séjour en Italie. Le jeune De Bologne suivit la tradition établie; il travailla avec beaucoup de zèle et revint dans sa patrie doué d’un talent suffisant pour y occuper un rang honorable. Il choisit de préférence la peinture religieuse et reçut bientôt un assez grand nombre de commandes des églises et des couvents du pays de Liége. Sa première œuvre fut un témoignage de piété pour la mémoire de ses parents défunts; cette toile de grande dimension, représentant la Guérison du malade près de la piscine, fut placée au-dessus du tombeau de son père et de sa mère enterrés dans l’église des Dominicains, à Liége. Les meilleures productions du peintre se trouvaient à l’abbaye du Val-Saint-Lambert ; elles furent terminées en 1605, et firent la réputation du jeune artiste. De Bologne consacra toute sa vie au travail ; fuyant le monde, il vivait quelque peu en anachorète dans le faubourg Saint-Laurent de sa ville natale. Il travaillait vite, trop vite même, car ses tableaux se ressentent de cette précipitation ; il ébauchait avec peu de couleur et son coloris, en général sombre et peu harmonieux, laissait à désirer ; ses compositions étaient excessivement chargées de figures ; cela produisait parfois de l’entassement, mais l’action vive et animée de ces toiles intéressait le spectateur. Les tableaux du Val-Saint-Lambert étaient mieux colorés et possédaient toutes les qualités du peintre. Celui-ci pouvait à peine suffire à sa besogne et cependant il avait le travail excessivement rapide ; aussi put-il amasser une jolie fortune et s’occuper exclusivement dans sa vieillesse à cultiver son jardin. Non loin de sa demeure, on voyait le couvent des sœurs du Saint-Sépulcre : c’est là que le vieux De Bologne aimait à aller se recueillir. Il ne s’était point marié et lorsqu’il fut parvenu à un âge très-avancé, il fit un testament, daté du 23 octobre 1654, testament par lequel il laissait toute sa fortune au couvent qu’il se plaisait à visiter. Il survécut peu de temps à cet acte : on croit qu’il mourut dans les premiers mois de 1655. La fortune de De Bologne servit à reconstruire l’église des Sépulchrines, mais celles-ci furent attaquées en procès par la famille du peintre défunt et ces procédures n’étaient point terminées au commencement du XVIIIe siècle. On ignore quelle en fut l’issue.

Ad. Siret.