Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BETTE, Jean-François-Nicolas

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BETTE (Jean-François-Nicolas), marquis de Lède, petit-fils du précédent, chevalier de la Toison d’or, grand d’Espagne de la première classe, capitaine général et vice-roi de la Sicile, né au château de Lède, près d’Alost, en 1667 et mort à Madrid le 11 février 1725. Le marquis de Lède entra au service de bonne heure et arriva rapidement au grade de général, inspecteur général de l’infanterie ; il était, en outre, haut et souverain bailli des villes d’Alost et de Grammont. Il embrassa la cause du duc d’Anjou lorsque ce prince fut appelé, par le testament de Charles II, à prendre possession du trône d’Espagne, et après avoir vaillamment combattu à Eeckeren et à Ramillies, il alla rejoindre Philippe V qui luttait contre les Anglais et les Hollandais pour la défense de sa couronne. Le marquis de Lède se plaça au rang des généraux les plus distingués de son temps par la glorieuse expédition qu’il fit dans l’île de Majorque en 1714, et surtout par la conquête de la Sicile en 1717.

Trois souverains se disputaient alors la possession de cette île : le roi d’Espagne Philippe V, l’empereur Charles VI et Victor Amédée, duc de Savoie. Trois armées se trouvaient donc en présence ; elles avaient pour chefs : le marquis de Lède pour l’Espagne, le comte de Mercy pour les impériaux et le comte de Mafféi pour le duc de Savoie. Le marquis de Lède commandait un corps de trente mille hommes. Avec l’aide des gardes wallones, dont il avait demandé avec instance la présence parmi les troupes placées sous ses ordres, il s’empara de Castellamare, de Messine, de Païenne et enfin défit les Autrichiens dans les champs de Francavilla. Toutefois les armées luttèrent très-vivement pendant deux ans, en se disputant la possession des villes et des postes importants. Le marquis de Lède l’emporta dans presque toutes les circonstances sur ses adversaires ; enfin la politique trancha le différend : à la suite d’une conférence et d’un traité qui fut signé en 1720, l’empereur Charles VI resta possesseur de l’île qui, après sa mort, devait retourner au roi d’Espagne. En vertu de ces arrangements, le marquis de Lède revint en Espagne avec ses troupes, mais il fut appelé immédiatement au commandement d’une nouvelle armée envoyée par Philippe V sur la côte d’Afrique afin de châtier les Maures qui, depuis longtemps, inquiétaient les possessions espagnoles. Il remporta une victoire éclatante sous les murs de Ceuta et, après avoir expulsé définitivement les Maures de tous les établissements espagnols, rentra à Madrid où il fut honoré de la présidence du conseil suprême îde guerre, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort. — On raconte qu’à la bataille de Ramillies, le marquis de Lède se jeta au plus fort de la mêlée pour sauver son frère de lait, Jean Vanderveen, né dans ses terres près d’Alost et dont il avait reçu des preuves multipliées d’attachement.

Général Guillaume.

Mariana, Historia géneral de Hespâna. — Marques de san Phelipe, Comentarios de la guerra de Espàna, etc.