Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BERNAERTS, Jean

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BERNAERTS (Jean) ou BERNARTIUS, avocat au grand conseil de Malines, commentateur et historien, né dans cette ville en 1568 et y décédé le 16 décembre 1601, à l’âge de trente-trois ans. Elève de l’ancienne Université de Louvain, Bernaerts y rencontra Juste-Lipse, qui le prit en affection et lui prédit une belle carrière littéraire en l’appelant Flos Belgarum. Mais si le célèbre philologue de Louvain, appréciant le talent de son jeune ami, a pu le comparer à une fleur, il convient d’ajouter que ce ne fut qu’une fleur précoce et éphémère, trop tôt brisée sur sa tige pour pouvoir s’épanouir complétement. A l’âge de dix-neuf ans, Bernaerts publia en flamand La vie et le martyre de Marie Stuart, petit in-12, imprimé à Anvers en 1588, qui révèle un certain charme de diction et tous les sentiments d’un cœur noble et généreux. L’année suivante, notre jeune jurisconsulte, qui aimait l’éloquence pompeuse des oraisons funèbres, prononça deux panégyriques qui lui donnèrent de la réputation, celui de Jean Hauchinius, second archevêque de Malines, et celui du fameux théologien Baïus. Ils parurent à Louvain, chez Jean Masius, en 1589.

Durant sa courte carrière d’avocat au conseil de Malines, il continua à cultiver les lettres, dont Juste-Lipse lui avait inspiré l’amour. Nous avons de lui deux commentaires assez importants sur des poëtes anciens. Son Commentarius in P. Statii Papinii opera publié à Anvers, chez Plantin, en 1595, eut plusieurs éditions. Celui sur le beau livre : De consolatione Philosophiæ de Boëce ne fut édité qu’après la mort de l’auteur, en 1607 (Antv., apud Moretum) et semble n’avoir pas été suffisamment revu. Les ouvrages historiques de Bernaerts sont peu remarquables. Il nous a laissé : De utilitate legendæ historiæ libri duo. Antv., Chr. Plantinus, in-8o, 1589. It. 1593 ; et De Lirani oppidi ab Hollandis occupati, per Mechlianos et Antuerpianos admirabili liberatione, commentariolus. Lovanii, Joan. Masius, 1596, in-12, et Mechliniæ, Vander Elst, 1738, in-12. Valère André cite encore un panégyrique manuscrit de la sainte Vierge, écrit en latin. C’était peut-être le désir d’imiter en tout son maître, Juste-Lipse, qui avait inspiré ce dernier opuscule à notre auteur.

Eugène Coemans.

Paquot, t. XV. pp. 107-112. — Biogr. univer. de Michaud, t. LVIII. — Sweertius, Ath. Belg., p. 396. — De Wind, Biblioth. de Nederl. geschiedenisschrijvers, p. 254.