Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BEERENBROEK, Arnould-Barthélemi

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BEERENBROEK, Arnould-Barthélemi



BEERENBROEK (Arnould-Barthélemi), médecin, naquit à Anvers le 23 mai 1751, et mourut à Paris en 1825. Il était fils de Jean Beerenbroek, natif d’Aelst, près d’Eyndhoven, et d’Elisabeth-Marie Sledde. Il s’initia, à l’Université de Louvain, aux sciences médicales. Après y avoir obtenu le grade de licencié, le 1er avril 1775, il se rendit à Paris pour y entendre les grands maîtres du temps. L’Université de Leide continuait, quoique faiblement, de jouir de l’éclat que le célèbre Boerhaave avait jeté sur la faculté de médecine. Notre licencié s’y rendit vers 1776. Il s’y lia d’amitié avec les professeurs et spécialement avec le docteur J.-D. Hahn. Dans le courant de l’année suivante, il y fut revêtu du titre de docteur en médecine de l’Université de Leide. Après avoir visité la Hollande, il s’embarqua pour l’Angleterre. A Londres, il fut témoin et compagnon des travaux du célèbre Percivall Pott, lorsque celui-ci étudia la maladie qui porte son nom. En 1779, Pott publia ses Remarques sur cette maladie. Beerenbroek en donna la première traduction française dans le courant de la même année. À cette occasion il fut honoré du titre de membre associé au collége royal des médecins de Londres, distinction que cette compagnie avait rarement accordée à des Belges. Dans le courant de l’année 1779, il se rendit à Edimbourg pour y entendre le célèbre réformateur Cullen. Notre compatriote goûta tellement la théorie du médecin écossais qu’il s’en fit l’un des plus fervents adeptes. Pour contribuer, autant qu’il était en lui, à la propagation du nouveau système, il traduisit, le premier, en latin, le principal ouvrage du maître. Les médecins d’Edimbourg, appréciant les mérites de notre compatriote, lui décernèrent le diplôme d’associé de la Société royale de médecine de la capitale de l’Écosse. De retour dans sa patrie, Beerenbroek ne pratiqua pas la médecine à Anvers. En 1795, il fut revêtu du mandat de membre du conseil des Cinq-Cents, nommé par les simulacres de réunions électorales de la commune d’Anvers. Que fit le docteur Beerenbroek en faveur de la patrie opprimée et livrée à la plus horrible anarchie ? Rien, absolument rien que voter avec la majorité. De ses discours nous ne connaissons que celui qu’il prononça dans la séance du 11 messidor an VII (le 19 juin 1799) et dans lequel, à l’occasion des fraudes électorales, il caractérisa sévèrement le joug de fer que quelques jacobins faisaient peser sur la Belgique en général, et la commune d’Anvers en particulier. Lors de l’institution de l’École centrale d’Anvers, il fut nommé membre du jury de l’instruction publique de cet établissement. Il fit aussi partie de la commission des arts et des sciences du département des Deux-Nèthes. Après la chute de l’empire français, Beerenbroek se fixa à Bruxelles, où il charma ses loisirs par l’étude. En 1825, il entreprit un voyage à Paris et il y mourut.

Il a publié : 1° De Regimine et morbis infantium. — Louvain, 1775, in-4o. — 2° Guillielmi Culleni, M. D. archiatri Britanniæ et in academiâ Edimburgensi med. pract. prof. O., Primæ lineæ medicinalis praxeos. Ex anglico idiomate latine vertit A. B. Berenbroeck. Leide, 1779, in-8o de 248 pages. — 3° Remarques sur cette espèce de paralysie des extrémités inférieures, que l’on trouve souvent accompagnée de la courbure de l’épine du dos, qui est supposée en être la cause, avec la méthode de la guérir ; suivie de plusieurs observations sur la nécessité et les avantages de l’amputation dans certaines circonstances, par M. Percivall Pott, de la Société royale de Londres et chirurgien, de l’hôpital de Sainl-Barthélemi. Ouvrage traduit de l’anglais, avec des observations et des additions par M. Beerenbroek. Bruxelles, 1779, in-8o de 99 pages.

C. Broeckx.