Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BEECKMAN, Guillaume DE

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BEECKMAN (Guillaume DE), seigneur de Vieux-Sart, Montreville et Oignies, six fois bourgmestre de Liége (1608, 1613, 1616, 1618, 1623 et 1630), reçu au conseil ordinaire du prince en 1625, mourut le 29 janvier 1631. Il appartenait à une famille dont l’importance resta considérable jusque bien avant dans le xviiie siècle. Sans être précisément dans l’opulence, il n’avait pas à se plaindre de la fortune. Son père Jean, tige des Beeckman de Vieux-Sart, qui se fixèrent définitivement en Brabant, avait été gratifié, par donation entre vifs (1563), de tous les biens d’un oncle maternel fort à l’aise, le P. dominicain Sylvius, délégué par Georges d’Autriche au concile de Trente, ensuite suffragant de Liége et évêque de Tagaste. Il épousa Marguerite de Bau : l’aîné de ses fils, Ferdinand (voir l’article précédent), fut bourgmestre de Liége en 1654.

On manque de renseignements sur la jeunesse de Guillaume : toutefois sa capacité politique dut se révéler de bonne heure, puisqu’il fut honoré, dès 1605, d’une mission officielle auprès des États généraux des Provinces-Unies[1]. Des témoignages que ses ennemis et ses partisans nous ont transmis sur son caractère, il est permis d’inférer que les circonstances qui le firent paraître au premier plan, beaucoup plus tard, ne le prirent point au dépourvu, et que les fondements de son immense popularité étaient jetés depuis longtemps, lorsque Ferdinand de Bavière célébra sa joyeuse entrée à Liége, le 27 janvier 1613.

A peine installé, le successeur d’Ernest résolut d’étouffer une fois pour toutes le parti des démocrates, qui avait relevé la tête sous le règne précédent. Il obtint de l’empereur Mathias l’abolition du règlement électoral de 1603 et le rétablissement, sauf quelques modifications, de celui de 1424, dit de Heinsberg[2]. Le but de Jean de Heinsberg avait été d’assurer au prince une large part d’intervention dans l’élection des bourgmestres. Vingt-deux commissaires inamovibles, six à la nomination de l’évêque, seize au choix des trente-deux paroisses de la cité, étaient annuellement appelés, la veille de la Saint-Jacques, à désigner dans chacun des trente-deux métiers « ung homme bon et ydoine » : Ces trente-deux bourgeois s’assemblaient le lendemain et nommaient, à la pluralité des voix, « les deux maistres pour l’année. » Un tel système ne pouvait être accueilli qu’avec la plus grande défiance par une population en tout temps très-susceptible à l’égard de ses souverains : aussi ne fut-il consolidé qu’en 1433, après les scènes sanglantes qui eurent pour dénoûment la défaite et le bannissement des d’Athin, chefs des dissidents. Tour à tour suspendu et remis en vigueur, le règlement de Heinsberg était encore debout en 1602, en dépit des murmures de la bourgeoisie et des abus auxquels son exécution donnait régulièrement lieu[3] ; mais alors un soulèvement populaire, provoqué par l’établissement d’une taxe sur les boissons, prit des proportions telles, qu’Ernest de Bavière se vit forcé d’entrer dans la voie des concessions, et finalement de publier, le 14 avril 1603, une nouvelle constitution communale. Trois membres de chaque métier seraient désormais désignés par le sort ; parmi ces quatre-vingt-seize personnes, le sort en désignerait de nouveau trente-deux, les véritables électeurs. L’effet immédiat de cette réforme fut d’apaiser le peuple, sinon de mettre un terme aux menées des ambitieux ; en revanche, le diplôme impérial de 1613, rétablissant le règlement de Heinsberg, ranima les vieilles haines et souleva de si vifs mécontentements au sein des métiers, qu’ils prirent sur eux de n’en point tenir compte : les élections de 1614 furent faites par leurs délégués. Des commissaires impériaux furent envoyés à Liége ; on n’eut aucun égard à leurs remontrances. L’empereur modifia son rescrit, sans parvenir à le faire respecter ; la Chambre impériale de Spire, saisie de l’affaire[4], la traîna en longueur jusqu’en 1628 et finit par prendre une décision dans le sens du premier diplôme de Mathias. De guerre lasse, le conseil municipal allait céder ; les métiers s’obstinèrent. A la tête des démocrates était Guillaume de Beeckman, que le parti oligarchique soupçonna dès lors de servir intentionnellement, par cette attitude, les intérêts de la France. Susciter des tracasseries aux princes ecclésiastiques du corps germanique, n’était-ce pas, en effet, créer indirectement des embarras à la maison d’Autriche[5] ?

Beeckman exerçait sur les masses un véritable prestige. On voyait en lui comme une incarnation des antiques franchises. Bourgmestre de Liége, il est omnipotent parce qu’il est aimé ; hors de charge, il apaise à son gré, aussi aisément qu’il le soulèverait, le flot populaire. En 1626, un magistrat de la cité ayant été insulté dans un dîner, à l’Aigle Noir, par le comte de Peer, de la suite du duc de Saxe-Weimar, la bourgeoisie s’ameuta et escalada la maison ; plusieurs gentilshommes furent blessés. Beeckman accourt ; sa présence suffit pour prévenir de plus grands malheurs. En 1630, il garantit de toute violence et délivre le grand-prévôt, devenu suspect pour avoir eu quelque conférence avec Henri de Bergh, général au service d’Espagne. Les ennemis de Beeckman, aussi acharnés que ses amis étaient fanatiques, lui ont fait un grief de cet ascendant absolu. On a été jusqu’à dire qu’il n’affectait une âme républicaine que pour parvenir au despotisme. Il faut faire la part des passions du temps ; chacun voit et juge à travers son prisme. Un manuscrit contemporain le représente comme un esprit inquiet, tracassier et ambitieux. « C’était, ajoute l’auteur de ce portrait, un grand politique, très-réservé, très-emmiellé dans ses discours, et dont le zèle turbulent jeta la cité dans le trouble et l’anarchie. Il se montrait sage ou fou, selon les occasions où il se trouvait ; mais il faisait toujours le contraire de ce qu’il disait et promettait ce qu’on voulait, sans se soucier de remplir ses engagements[6]. » On peut voir dans Beeckman, tant qu’on voudra, un Gracchus liégeois ; mais de quelque point de vue qu’on examine sa conduite, on ne saurait lui refuser l’amour sincère et désintéressé des libertés publiques. Rien n’autorise à l’accuser d’avoir jamais recherché des avantages personnels. — « Si ledit Beeckman, dit un autre contemporain, eust voulu caller voille et tenir la partie de Son Altesse comme il tenoit la partie du commun, c’eust été riche homme comme les autres, au lieu qu’il at dispandu le sien propre pour maintenir les petits, desquels il estoit fort aymé. » Beeckman eut le privilége de passionner en sens divers tous ceux qui l’entourèrent. Il semble que, même de nos jours, il soit impossible de parler de lui avec indifférence : pour M. Henaux comme pour Bassenge, c’est un héros et un martyr ; pour M. de Crassier comme pour Villenfagne, c’est un agitateur de l’école des d’Athin.

Tandis que la chambre impériale ratifiait l’abolition du règlement de 1603, les partisans de l’évêque, sous prétexte de garantir le pays contre les incursions des soldats étrangers, y introduisaient nombre de gens de guerre, lesquels ne se faisaient scrupule, ni de rançonner les habitants, ni de se livrer à toutes sortes de déprédations. En vain le chapitre, par de belles paroles, essaya d’inspirer confiance au conseil ; on ne pouvait croire qu’un prince qui laissait ruiner ses sujets fît grand cas de leurs prétentions constitutionnelles. Le bourgmestre Rausin et l’avocat Prié furent envoyés à Vienne pour se plaindre directement à l’empereur. Celui-ci désapprouva la conduite de Ferdinand, mais en termes vagues, d’une manière trop peu explicite pour rassurer les esprits. Henri de Bergh parut devant Liége : le peuple cria à la trahison. Tout ce qu’on put obtenir, c’est que les troupes resteraient à une certaine distance de la ville. Comme on l’a vu plus haut, ce fut Beeckman qui, dans ces conjonctures, fit relâcher le grand prévôt, accusé de connivence avec le général espagnol.

Le temps des élections approchant (1629), Ferdinand décréta qu’elles auraient lieu conformément au rescrit de 1613. Le peuple désignait Beeckman : Erasme de Chokier et Michel de Selys furent proclamés. Cette nouvelle se répand instantanément dans toute la ville ; le désappointement, l’indignation éclatent ; la Violette[7] est investie ; un moment de plus, on va en venir aux armes ; les timides se barricadent dans leurs maisons[8]. Une foule tumultueuse encombre le forum ; le cri : Vive Beeckman ! retentit de toutes parts. Enfin l’élection est déclarée nulle. Déjà les métiers ont tenu séance et porté leurs suffrages sur le chef du parti populaire ; Mathieu Lahaye, dit Sani, lui est adjoint. Le calme se rétablit pour une heure ; mais de part et d’autre des protestations s’élèvent. Il y a eu violence, irrégularité ; tout est à refaire. Le grand mayeur, qui se tenait sur les degrés de la cathédrale, quitte brusquement son poste ; après bien des pourparlers, Beeckman ne consent à accepter la magistrature qu’en qualité de simple administrateur, et ce, moyennant assurances formelles de protection. Quelques jours plus tard, l’évêque lui fit demander les clefs magistrales : il fit d’abord résistance, mais tout porte à croire qu’il finit par céder.

La conduite de l’administrateur fut constamment empreinte de modération et de générosité, même dans les moments où il ne pouvait se méprendre sur les dispositions de Ferdinand. Des lettres fort compromettantes pour l’évêque furent interceptées : il n’y était question de rien moins que d’une invasion de troupes allemandes, de la déposition des magistrats, de l’arrestation et peut-être du supplice de Beeckman[9]. L’élu garda une attitude calme et digne, donna au peuple les plus sages conseils et, au risque de le mécontenter, se contenta de renvoyer au delà des frontières quarante soldats de la garnison de Maestricht, qui avaient été pris les armes à la main, se livrant au pillage dans la banlieue. Le continuateur de Foullon résume en ces termes le programme politique de Beeckman ; on peut le livrer aux commentaires du lecteur :

« 1o Ne rien changer aux rapports de Liége avec l’empire ; 2o Prêter secours à l’empereur quand il combattra les Turcs, l’ennemi commun ; mais en toute autre circonstance, rester neutre ; 3o Respecter les droits et les prérogatives du prince-évêque ; 4o Ne souffrir aucune atteinte aux priviléges, aux libertés de la cité ; 5o Contracter alliance avec les puissances catholiques limitrophes ; résister seulement à toute tentative hostile et tyrannique ; 6o Eviter toute guerre, notamment contre les états généraux. »

Un commissaire impérial fut chargé de présider aux élections de 1630. Il insinua au conseil que si les formes prescrites par le règlement de Mathias n’étaient pas observées, la cité serait dépouillée de ses privilèges ; il prononça le mot : ban de l’empire. Beeckman vit l’envoyé, le reçut chez lui ; on finit par trouver un tempérament. Les élections eurent lieu, pour la forme, selon le désir de l’empereur. Beeckman n’ayant été qu’administrateur pendant l’année qui achevait de s’écouler, on jugea qu’il pouvait, sans inconstitutionnalité, être élu deux fois de suite[10]. On lui donna pour collègue un autre ami du peuple, « nourri à son école depuis sept ou huit ans, » l’avocat Sébastien de La Ruelle, du conseil ordinaire. Au fond, c’était un triomphe. Les Liégeois laissèrent éclater leur allégresse ; Ferdinand en conçut le dépit le plus amer. De son autorité privée, il annula les opérations électorales[11]. On n’y prit point garde, et les bourgmestres déclarèrent qu’ils se maintiendraient au besoin par la force des armes.

Le 29 janvier 1631, moins d’un mois après son entrée en charge, Beeckman passa de vie à trépas. Il était souffrant depuis quelque temps ; il avait vu approcher sa fin. On rapporte qu’au moment où il reçut la nouvelle de la mort de l’ex-bougmestre Mathias d’Ans, un de ses anciens adversaires politiques, il s’écria : « Nous irons bientôt là-haut recommencer nos querelles. »

À tort ou à raison, le peuple liégeois crut à un empoisonnement. Le poëte Lambert de Hollongnes consacra cette tradition par les vers suivants :

Une liqueur empoisonnée
Précipita sa destinée

Pour arrester notre bonheur.

Ainsi nous fust ravi Beeckmanne,
Pour nous donner au lieu de manne
De l’amertume et de l’aigreur.

La douleur publique fut immense : l’auréole du martyre brilla sur le front du défunt[12]. On grava son portrait avec cette légende :

Souspirés, ò bourgoys, les grands et les petits,
Beeckman est trépassé qui estoit vostre appuy.

En mars 1638, « pour signe d’affection et perpétuelle mémoire, » on érigea sur la petite fontaine du Marché, entre la rue du Pont et le couvent des PP. Mineurs, « une figure de bronze qui représentoit feu le bourgmestre De Beeckman, tenant en sa main les armoiries des trente-deux métiers[13]. » Les soldats de Ferdinand l’abattirent, en 1649, et firent enlever en même temps, des chambres des métiers, les portraits de Beeckman et de La Ruelle[14].

La mort de Beeckman fut en quelque sorte le signal de la guerre civile. Ferdinand dissimula ses prétentions jusqu’à ce que la première effervescence fût calmée ; mais alors ses courtisans levèrent le masque et saisirent toutes les occasions de battre en brèche les vieilles franchises. Ces dissentions intestines sont connues dans l’histoire sous le nom de querelles des Chiroux et des Grignoux[15]. « La patrie, dit un publiciste liégeois, se déchira misérablement elle-même. Le règne de Ferdinand de Bavière est écrit en lettres de sang dans les annales de la principauté. »

Les Grignoux, partisans de la neutralité liégeoise, de toutes les libertés publiques et de l’égalité des citoyens, adoptèrent pleinement et sans réserve le programme de Beeckman, rapporté plus haut. Leurs ennemis les accusèrent non-seulement d’hostilité envers le prince, mais de tendances favorables au protestantisme. Plusieurs furent bannis ou contraints de s’expatrier. Quels que fussent leurs sentiments, ils se gardèrent bien de les laisser paraître ; ils se contentèrent de réclamer la liberté religieuse. Leur politique fut de rester neutres : pendant la guerre de trente ans, ils refusèrent constamment de se prononcer, ni dans le sens des Hollandais, ni dans le sens des Espagnols.

Les soupçons des zélés catholiques contre les Grignoux, il faut en convenir, n’étaient pas sans une apparence de fondement. Beeckman, l’idole du parti populaire, avait entretenu des relations avec le fameux Samuel des Marets[16], pasteur de l’église wallone de Maestricht. Dans une curieuse brochure récemment remise en lumière[17], Des Marets affirma l’empoisonnement du bourgmestre, et établit une liaison entre les griefs allégués par Ferdinand contre l’administration de la cité et les persécutions dirigées contre les hérétiques. Ce pamphlet produisit à Liége une grande émotion. L’évêque le prohiba sous des peines sévères ; il promit des récompenses à ceux qui feraient connaître l’auteur ou seulement le premier distributeur d’un écrit « non moins séditieux que pernicieux, calomnieux, blasphématoire et scandaleux contre notre sainte foi et le repos public, même contre l’honneur et réputation dudit feu sieur bourgmestre Beeckman. » Liège comptait alors un certain nombre de protestants, un plus grand nombre encore d’indécis. Beeckman appartenait-il à cette dernière catégorie ? Ses rapports avec Samuel des Marets ne sont pas une preuve suffisante : on a uniquement le droit d’en conclure qu’il revendiquait la liberté de conscience et de supposer que, politique avant tout, il considérait comme utile à ses projets de ne point contrarier une propagande dont l’extension devait contribuer à tenir en échec le parti contre lequel il lutta toute sa vie.

Il mourut, ou du moins passa pour être mort catholique, puisqu’il reçut, dit Loyens, une sépulture « très-honorable » en l’église paroissiale de Saint-Martin, dans la chapelle de Saint-Roch, à côté de sa femme, décédée en 1630. On lisait sur son tombeau :

DEO. PRINCIPI. PATRIÆ.
Alphonse Le Roy.

Chroniques de Liége (MSS). — Bouille, Foullon, etc. — Loyens, Recueil héraldique des Bourgmestres de Liége. — Lettres de Bassenge, t. V. — Villenfagne, Recherches, etc. — Id., Histoire de Spa, t. II. — De Crassier, Recherches et dissertations, etc. — Dewez, de Gerlache, Henaux, etc., Hist. de Liége. — Ul. Capitaine, Pièces relatives au mandement de 1633, etc. — Lenoir, Hist. du protestantisme au pays de Liége. — Polain, Récits historiques, etc., etc.


  1. Loyens, Recueil héraldique, etc., cite parmi les légations qui lui furent confiées pour défendre les intérêts du pays ou ceux de la cité, une ambassade à la cour de Henri IV, roi de France, le 28 août 1610. Il y a évidemment erreur de date : le crime de Ravaillac remonte au 14 mai.
  2. Réglement ou plutôt régiment (regimen) doit se prendre ici dans le sens de constitution communale. (Voir F. Henaux, Hist. de Liége, 2e édit., t. I, p. 288, note 1.)
  3. « Nul ne pouvoit estre XXXII s’il ne promettoit aux commissaires qu’il feroit tels, qu’ils nommoient, bourguemaistres, de manière qu’on scavoit un an devant la Saint-Jacque qui le seront, tant estoit l’abus entre ces messieurs ; et celuy qui donnoit des banquets, ils ne le manquoient à l’office. Ainsy estoit la pauvre cité gouvernée… » (Chroniques de Liége, ap. F. Henaux.)
  4. Ferdinand accumula dans son factum griefs sur griefs. Cette pièce, publiée postérieurement, fit éclater de violents murmures. Elle est connue dans l’histoire sous le nom des cinquante-huit articles.
  5. Villenfagne, Recherches, etc., t. II, p. 86.
  6. Ibid., Cf. la Lettre sur deux Prophètes (Hist. de Spa, t. II).
  7. L’hôtel de ville.
  8. Verebantur ne plebs tot tantasque illatas sibi anteà injurias cœde proditioneque ulcisceretur (Continuateur de Foullon, t. III. p. 76) ; cf. les Lettres de Bassenge, t. V, p. 1872.
  9. De comprehendo Beeckmano, meritáque pœná afficiendo. Continuateur de Foullon, t. III, p. 78.
  10. Ceci répond à l’argumentation de Villenfagne, qui considère comme illégales les élections de 1630. V. Dewez, Hist. du pays de Liége, t. II. p. 227.
  11. Les ennemis des bourgmestres prétendirent que le vote n’avait été pas libre ; que Beeckman s’était emparé dés la veille des portes de la ville ; qu’il avait placé cent hommes à la Violette, etc. Dans les chroniques manuscrites, les récits concernant Beeckman sont singulièrement contradictoires.
  12. V. l’Apologie de Barthélemi Roland dit Bartel, Liége, Ouwerx, 1649, in-4o, fol. 21.
  13. Bouille, etc.
  14. Bouille, Foullon, etc. — Villenfagne prétend que la statue fut transportée dans l’église Saint-Martin-en-Ile et remise ensuite au grand greffier de la cité, fils de Beeckman. (Hist. de Spa, t. II. p. 218). A l’époque où écrivait cet auteur (1803), le piédestal en pierre de ladite statue, orné des armes du bourgmestre, était encore conservé dans la famille Beeckman.
  15. Les aristocrates étaient surnommés Chiroux à cause de leur costume sombre et de leurs bas blancs, qui les faisaient ressembler à une espèce d’hirondelle aux cuisses blanches (en wallon chirou). Les Grignoux étaient les grognards, les mécontents.
  16. Voir les Mémoires du P. Nicéron, t. XXVIII, p. 46 et suiv. — Lenoir, Hist. du protestantisme au pays de Liége, Bruxelles, 1861, p. 283.
  17. Par les soins de M. Ul. Capitaine (Bull. de l’Institut archéol. liégeois, 1854, t. II, p. 276 et suiv.) Elle est intitulée : L’esprit du bourguemaistre Beeckman retourné de l’autre monde, aux fidèles bourgeois de la cité de Liége (1633).