Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BEAUSARD, Pierre

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BEAUSARD (Pierre), docteur en médecine et mathématicien, plus connu sous le nom latinisé de Beausardus, né à Louvain l’an 1535, mort dans la même ville, le 12 août 1577.

L’on ne possède guère de renseignements sur la jeunesse et la première éducation de Pierre Beausard ; les biographes les mieux en mesure de nous renseigner à cet égard, tels que Molanus et Valère André, se bornent à vanter, en termes concis, la réputation acquise à notre savant comme helléniste, mathématicien et professeur de l’Alma Mater ou ancienne Université de Louvain. Il semblerait résulter de ces indications, que la vie de Beausard, circonscrite au monde des idées, se soit écoulée toute entière dans les murs de sa ville natale. C’est, en effet, là qu’il grandit comme homme et comme érudit ; c’est là qu’il élabore et met au jour ses ouvrages ; c’est enfin là qu’il meurt au moment même où il vient d’être chargé d’une glorieuse mission, qui constitue le fait capital de sa carrière.

Le pape Grégoire XIII ayant décidé, d’après les conseils de l’astronome italien Louis Lilio, de procéder à la reforme du calendrier julien établi par César, voulut, avant de procéder à cette mesure, en soumettre les moyens d’exécution à l’examen de l’Université de Louvain ; celle-ci chargea aussitôt deux de ses membres, Cornélius Gemma et Beausardus, d’aller à Rome exprimer l’opinion collective de l’institution universitaire ; mais la peste, qui sévissait alors cruellement, emporta les délégués avant qu’ils eussent commencé leur voyage, et l’on pouvait redouter qu’il ne fût impossible de suppléer à leurs lumières, quand on découvrit heureusement, au domicile de l’un d’eux, le rapport qu’ils avaient rédigé et déjà revêtu de leurs signatures. Le choix fait en une telle occurence démontre l’estime dont Beausard jouissait et dont ses ouvrages ne sauraient nous donner qu’une idée fort incomplète. L’un, intitulé : Annuli astronomici usus (Louvain, 1555), n’est qu’un mince opuscule ; l’autre, Arithmetices praxis (Louvain, 1573), forme un traite d’arithmétique si élémentaire qu’on peut s’étonner que l’auteur en ait avoué la paternité. De l’insignifiance de ces deux publications, il est sans doute permis de conclure que le caractère moral de l’homme et les qualités intellectuelles du professeur s’élevaient bien au-dessus des titres scientifiques qu’il nous a légués.

Félix Stappaerts.

Molanus, Historiæ Lovaniensium. — Valére André. Bibliotheca Belgica. — Quetelet, Histoire des Sciences mathématiques et physiques.