Biographie nationale de Belgique/Tome 1/BARAFIN, Pierre-Paul-Joseph

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BARAFIN (Pierre-Paul-Joseph), magistrat, né à Bruxelles, le 11 juillet 1774, mort dans cette ville vers 1841. On ne connaît pas de détails sur sa jeunesse. Toutefois, on doit supposer, d’après les positions qu’il occupa dans la suite, que c’était un homme instruit et qui avait fait des études régulières, non-seulement au collège, mais même à l’université. Quoi qu’il en soit, nous le voyons d’abord entrer comme employé au bureau central de la vérification des assignats, à Amsterdam, en 1794. Cette fonction ayant été supprimée l’année suivante, il fut nommé surveillant en chef des remontes générales de la république française. Employé ensuite à l’administration centrale du département de la Dyle, nous le trouvons chef du bureau de l’instruction publique à l’administration communale de Bruxelles, de 1797 à 1800, et, peu de temps après, commis greffier au tribunal de première instance de cette ville, ce qui fait supposer que Barafin n’était pas resté étranger à l’étude du droit. Aussi, après l’établissement du royaume des Pays-Bas, fut-il nommé, le 27 février 1815, greffier de la justice de paix du canton de Woluwe-Saint-Étienne. Il passa de cet emploi, en 1817, à celui de commis au ministère du waterstaat ou des travaux publics et à celui d’avocat fiscal, à la Haye ou à Utrecht. Il obtint, le 2 mai 1820, les fonctions d’auditeur militaire de la Flandre orientale. L’expérience qu’il avait acquise dans ce poste qu’il remplissait avec autant d’énergie que de talent, appela sur lui l’attention du gouvernement provisoire ; le 9 novembre 1830, il fut nommé membre de la commission chargée de reviser les codes militaires. Des arrêtés royaux, des 22 octobre 1831 et 19 octobre 1832, le chargèrent temporairement du poste si délicat et si difficile d’auditeur militaire en campagne (te velde) près du conseil de guerre de la division des Flandres. Il revint, peu de temps après, à son auditorat à Gand, qu’il occupa jusqu’en 1834. À cette époque, il fut soupçonné, à tort ou à raison, d’avoir favorisé l’évasion, de la maison de force de Gand, d’un faussaire, ancien quartier-maître, qui avait joué un certain rôle dans les premiers événements de la révolution de 1830, et le gouvernement provoqua sa mise à la retraite.

Barafin est connu par deux publications importantes. Immédiatement après la première restauration, qui avait promis de changer le système de perceptions des impositions indirectes, il fit paraître un mémoire qui eut quelque retentissement à cette époque et qu’il adressa, en 1814, au chancelier de France, sous le titre de : Des Droits réunis ou quelques idées sur les moyens de mettre le peuple à l’abri de l’arbitraire et des vexations des employés des droits réunis, en perfectionnant le régime de la régie. On lui doit en outre un travail plus considérable, publié à Bruxelles, en 1817, sous le titre de : Exposé sommaire de la législation des impositions indirectes, Bruxelles, A. Wahlen, in-8o, 328 pages. Ce livre estimé avait pour but d’exposer la législation des impositions indirectes et de la mettre en harmonie avec les principes généraux du droit civil, du droit criminel et des lois commerciales. On a parfois attribué ces publications à son fils, qui était lieutenant de douanes ; mais il nous a été impossible de vérifier lequel des deux en est le véritable auteur. Quant à l’ouvrage qu’il aurait écrit, d’après un biographe, M. Pauwels-Devis, contre le gouvernement des Pays-Bas, à l’occasion de son projet d’introduire l’usage exclusif du hollandais dans les actes administratifs et judiciaires, nous n’avons pu le découvrir ; il est peu probable du reste qu’un fonctionnaire aussi haut placé dans la magistrature, qu’un auditeur militaire, se fût permis d’attaquer ouvertement le gouvernement établi dans un écrit de ce genre.

Bon de Saint-Genois.

Archives du ministère de la justice.