Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ANTOING, Henri D’

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ANTOING (Henri D’), né vers 1350, mort en 1396. Il s’était déjà signalé dans divers combats, quand, en 1390, il répondit l’un des premiers à l’appel du duc de Bourbon, qui voulait aller détruire sur les rives barbaresques les plus redoutables corsaires de la Méditerranée. L’expédition fut dirigée contre Messedia que Froissart, aussi bien que Charles - Quint longtemps plus tard, appelle la ville d’Afrique, parce que les anciens la connaissaient sous le nom d’Aphrodisium. Henri d’Antoing, qui était, dit le chroniqueur de Valenciennes, « un vaillant homme », commandait le guet au moment où les Sarrasins essayèrent de surprendre les chrétiens pendant la nuit. Aidé des chevaliers du Hainaut, qui l’avaient suivi, il repoussa les infidèles ; mais leur nombre était si considérable que chaque jour le péril s’accroissait, et les rumeurs qui se répandirent au loin devinrent si menaçantes que, dans la patrie même de Henri d’Antoing, des processions solennelles eurent lieu pour appeler la protection du ciel sur sa vie et sur celle de ses compagnons. Il fallut se résoudre à quitter un rivage toujours funeste aux chrétiens. Cependant rien n’affaiblit la pieuse ardeur du sire d’Antoing, et nous le retrouvons six ans après à la croisade de Nicopoli, où il fut l’un des prisonniers décapités sous les yeux de Bajazet. Froissart, en nommant au premier rang des victimes « ce gentil chevalier hainuyer », déplore avec un vif sentiment d’émotion la fin si cruelle d’un des héros de ses récits. Henri d’Antoing, seigneur d’Haveskerke et de Briffeuil, était fils de Gérard d’Antoing ; il laissa des filles qui épousèrent les sires d’Enghien, de Stavele, de Flavy et de Sainte-Aldegonde. Il ne faut pas le confondre avec Henri d’Antoing, seigneur de Buggenhout, qui fut l’un des plus intrépides frères d’armes de Jean de Hainaut dans son expédition d’Angleterre en 1326.

Kervyn de Lettenhove.