Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ANSELME (historien)

◄  - Tome 1 Tome 2  ►



ANSELME, historien, né à Liége au xie siècle, de famille noble. Il embrassa l’état ecclésiastique, et on le voit d’abord doyen de Notre-Dame, à Namur et il devint ensuite chanoine et écolâtre de Saint-Lambert, à Liége. Non moins distingué par sa science que par la pureté de ses mœurs, il jouit d’une grande autorité auprès de l’évêque Wazon. Le successeur de ce dernier, Théoduin, l’emmena à sa suite à Rome (1053) saluer le tombeau des apôtres. Tandis qu’un biographe conduit les deux voyageurs jusqu’à Jérusalem, il paraît, au contraire, qu’Anselme redoutait les périls et les souffrances du pèlerinage, et qu’il les dépeignit si éloquemment à un moine de Lobbes, nommé Thierri, qu’il lui persuada de ne pas dépasser Rome, où ils s’étaient rencontrés. C’est ce Thierri, et non Anselme, comme on l’a dit erronément, qui fut envoyé à l’empereur Henri III pour diriger l’école de Fulde. De retour à Liége, Anselme fut promu au doyenné de Saint-Lambert. Il conserva cette charge toute sa vie. Ses supérieurs lui ayant ordonné de refaire l’ouvrage de son contemporain Alexandre, qui était mort après avoir écrit l’histoire des évêques de Liége jusqu’à Wazon (1048), il s’acquitta de cette mission avec zèle, et son travail achevé, il l’offrit à son métropolitain Annon, archevêque de Cologne (1056). Comme Alexandre, il emprunte toute la première partie de sa chronique à l’abbé Hérigère, qui a écrit la vie des évêques de Liége, de saint Materne à saint Remacle. Mais son prédécesseur avait abrégé Hérigère, tandis qu’Anselme rétablit le texte en entier, et se borne à le diviser en chapitres. Pour le reste de son récit, de saint Théodard à la mort de Wazon, il s’appuie principalement sur l’autorité d’Alexandre. Il se rend, d’ailleurs, le témoignage, dans sa dédicace à Annon, de n’avoir rien admis dans sa chronique sans l’avoir lu, ou vu lui-même, ou appris de personnes dignes de foi. C’est surtout l’histoire ecclésiastique du diocèse qui fixe son attention. On remarque cependant qu’il s’intéresse aux écrivains et à la culture des sciences. Le travail d’Anselme a été publié par Martène et Durand. Ce qu’on en trouve dans Chapeauville n’est qu’un abrégé fautif.

F. Hennebert.

Goethals, Lectures, t. III. — Foppens, Bibliotheca belgica, t. I, p. 65. ― Histoire littéraire de la France, t. VII. — Fabricius, Bibliotheca latina medii œvi. — Sweertius, Athenœ Belgicœ. — Martène et Durand, Amplissima Collectio, t. IV.