Biographie nationale de Belgique/Tome 1/AMMONIUS, Gaspar

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AMMONIUS (Gaspar), hébraïsant de la renaissance, vit le jour vers le milieu du xve siècle, à Hasselt, ville de l’ancien pays des Éburons, appartenant à la principauté de Liége. On semble reconnaître, avec Paquot, le nom de Vander Mauden dans le nom latin d’Ammonius. Il passa la plus grande partie de sa vie en Allemagne ; c’est là qu’il fit profession dans l’ordre des ermites de Saint-Augustin et qu’il reçut le bonnet de docteur en théologie. L’an 1488, il devint prieur du couvent de Laugingen ou Lawingen (duché de Neubourg, dans l’ancien cercle de Bavière), et en 1500, il fut élu provincial de la province du Rhin et de la Souabe. Sa mort est placée après l’année 1524. La principale célébrité d’Ammonius consiste dans la part qu’il a prise aux travaux de langue et de grammaire hébraïque qui, dès les premières années du xvie siècle, ont fondé l’enseignement de cette langue, appliqué surtout à l’exégèse biblique. Mais on ne saurait rien affirmer sur l’étendue de ses services. On prête à ce religieux augustin des relations personnelles avec des controversistes de renom, par exemple, avec Jean Œcolampade et Wolfgang Capiton, à qui il aurait donné des leçons d’hébreu. On cite sous son nom un traité de grammaire analogue à ces livres élémentaires, composés en grand nombre dans la même période par des juifs convertis ou par des religieux de divers ordres. Le traité d’Ammonius était intitulé : Grammatica hebraica in quinque libros distributa. Il n’est pas imprimé, et il aurait été conservé d’abord dans la bibliothèque de Conrad Pellican, à Zurich. Sébastien Münster, qui avait connu Ammonius, lui rend témoignage, dans la dédicace de la principale édition de sa grammaire hébraïque (Opus grammaticum consummatum, etc. Basileæ, 1542). Il le donne comme un homme d’une loyauté irréprochable, comme un théologien très-versé dans la langue hébraïque. Il le met au nombre des hébraïsants contemporains qui se sont distingués par des écrits, quoique son travail ne soit pas encore publié. Il se dit lui-même redevable à Ammonius de notions sur la versification des Hébreux. Il semble que les auteurs qui ont cité le livre d’Ammonius comme imprimé, l’auront confondu avec l’un ou l’autre des rudiments hébraïques de Sébastien Münster, sortis des presses de Bâle, à la distance de peu d’années. Le même genre de méprises bibliographiques paraît avoir été assez fréquent à une époque où l’on citait bien des livres sur la foi d’autrui.

Félix Nève.

Foppens, Bibliotheca belgica, t. I, pp. 526-527. — Paquot, Mémoires, édit. in-fol. t. I, pp. 434-435. — P. Colomies, Italia et Hispania orientalis. Ed. Wolf, pp. 219-220. — Ossinger. Bibliotheca augustiniana, pp 42-43.