Biographie nationale de Belgique/Tome 1/AELST, Nicolas VAN

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AELST (Nicolas VAN), graveur à la pointe et au burin. Tous les biographes affirment, sans cependant en fournir la preuve, que cet artiste naquit à Bruxelles en 1526. Il apprit son art probablement à Anvers, sous la direction de Jérôme Cock. Après avoir terminé ses études artistiques, il se rendit, très-jeune, en Italie, et se fixa, en qualité de graveur et de marchand d’estampes, à Rome, où Jérôme Cock s’était établi vers la même époque. Rome était, pendant la première moitié du seizième siècle, le séjour d’un grand nombre d’artistes de mérite, qui maniaient avec une égale distinction le burin et le pinceau. Van Aelst se mit en rapport avec la plupart d’entre eux, et se constitua l’éditeur de leurs principales productions. Son commerce y prit bientôt un grand développement, et, dans l’espace de plus d’un demi-siècle, il y publia successivement un nombre considérable de planches gravées, entre autres, par Georges Ghisi, Pierre Fachetti, Chérubin Alberti, Raphaël Sciaminossi, Vespasien Strada, Annibal Carrache, le Guide et surtout par Antoine Tempesta, dont il paraît avoir été l’éditeur de prédilection. On ignore la date de sa mort, mais on peut affirmer avec certitude qu’il parvint à un âge très avancé ; car il publia, en 1613, c’est-à-dire à l’âge de quatre-vingt-sept ans, une suite de vingt-quatre estampes gravées par Tempesta et représentant des combats et autres actions militaires, tirés de l’Écriture sainte. À sa mort, les planches de son fonds passèrent entre les mains de Thomassin, de Joh. de Rubeis, le jeune, à Rome, et de Steffano Scolari, à Venise. Van Aelst, qui, comme graveur, ne sortit jamais de la classe des artistes médiocres, travailla d’après ses propres dessins et surtout d’après ceux des maîtres de l’école romaine. Le baron de Heinecken, Malpé et M. Ch. Le Blanc, qui ont donné le catalogue de son œuvre, lui attribuent, entre autres, les pièces suivantes : 1o Adoration des Bergers, d’après Annibal Carrache ; 2o  Statue équestre de Henri II, d’après Dan. Ricciarelli ; 3o Paysanne des environs de Rome ; 4o Fontaine Felice, à Rome, 1589 ; 5o Les Quatre Ages du monde, d’après Tempesta ; 6o La Création de l’homme, d’après Jules Romain ; 7o Psyché et l’Amour, d’après le même, 1554 ; 8o Vénus et Adonis, d’après Ghisi ; 9o Sainte Famille, d’après Jules Romain ; 10o Les Églises de Rome, 1600 ; 11o Le Portrait de Sixte V ; 12o Saint Joseph conduisant par la main l’Enfant Jésus, de sa composition. Il est probable qu’on lui doit aussi quelques morceaux d’architecture et, entre autres, un escalier daté de 1582. La Bibliothèque royale de Bruxelles conserve une épreuve d’une grande estampe de lui, représentant saint Raymond de Penafort, exécutée en 1601, pour la canonisation de ce saint. Les estampes gravées par Van Aelst sont souvent marquées de son monogramme, formé des lettres N. V. A., suivies des mots fecit ou sculpsit ; celles sorties de son fonds portent le même monogramme, ou simplement les lettres N. V. A. suivies du mot formis.

P. C. Vander Meersch.

Heinecken, Dictionnaire des Artistes. t. I — Malpé, Notice sur les Graveurs, t. I, p. 2. — Le Blanc, Manuel de l’amateur d’estampes, t. I. — Brulliot, Dictionnaire des monogrammes, t. I, no 654, et t. II, no 2154. — Kramm, De Levens en Werken der hollandsche en vlaamsche Kunstschilders, etc., t. I, p. 6. — Bartsch, Le Peintre-Graveur, passim.