Biographie nationale de Belgique/Tome 1/AELBROECK, Jean-Louis VAN
AELBROECK (Jean-Louis VAN), né à Sotteghem, le 31 octobre 1755, mort à Gand, le 29 octobre 1846, fut un des meilleurs agronomes de ce siècle. Il acquit une grande réputation, même à l’étranger, par la publication, en 1823, d’un ouvrage sur l’agriculture pratique des Flandres. Ce mémoire est divisé en six dialogues, où les différents travaux d’une exploitation agricole sont soigneusement décrits. L’article sur l’assolement des terres est traité avec une grande clarté ; il a servi de guide aux agriculteurs des pays voisins, qui adoptèrent ce système en remplacement de celui des jachères encore en usage dans plusieurs localités. Ce fut à l’occasion d’un concours ouvert par la Société royale d’Agriculture de Londres, en 1818, que Van Aelbroeck écrivit ce traité. D’après les conditions du programme, le jugement devait paraître vers le 20 mai 1821 ; mais déjà avant cette époque, la société était dissoute et les mémoires, au nombre de sept, ne furent ni jugés ni publiés. Malgré cette contrariété, Van Aelbroeck fit imprimer son ouvrage que le public accueillit avec faveur. Il porte pour titre : Werkdadige Landbouwkunst der Vlamingen, verhandeld in zes zamenspraken. Gent, 1823 ; in-8o, 320 pages et 19 planches. La traduction française de Wallez parut en 1830 : l’Agriculture pratique des Flandres. Paris, Huzard ; in-8o. Van Aelbroeck est l’auteur de plusieurs ouvrages de moindre importance, mais présentant, même aujourd’hui, quelque intérêt, à cause des sujets qui y sont traités. En 1817, lors des grandes inondations qui affligèrent les Flandres, il fut nommé membre de la commission chargée de rechercher les moyens les plus propres à empêcher ces sinistres. Ce fut en cette qualité qu’à la demande des principaux propriétaires du pays, il adressa aux états provinciaux un mémoire, intitulé : Memorie nopende de oorzaken der geweldige overstroomingen en stilstand der wateren op de meirschen en leege landen, gelegen langs de Leye, Opper- en Nederschelde, gedurende de jaren 1816 en 1817 ; enz. Gent, by De Busscher en zoon, 1817 ; in-8o, 34 pages et 5 annexes, en tout 42 pages[1]. Aux inondations succédèrent des années de disette, et la question de la libre entrée des denrées alimentaires fut vivement agitée. Van Aelbroeck s’en occupa et se prononça, dans une brochure[2] publiée en 1824, pour la protection des céréales indigènes. D’après Morren[3], le roi Guillaume se rendit aux raisonnements de Van Aelbroeck et porta l’arrêté du 3 octobre 1824, par lequel le froment étranger fut fortement imposé. Le dernier ouvrage de notre auteur traite des améliorations dont les prairies aigres sont susceptibles. Le mémoire primitif, écrit en flamand, fut traduit en français par Wallez et parut à Paris, en 1835, sous ce titre : Supplément à l’Agriculture pratique de la Flandre, contenant le mémoire sur les prairies aigres. Paris, chez Huzard ; in-8o de 48 pages. J.-L. van Aelbroeck décéda à Gand, où il occupa, pendant plusieurs années, les fonctions de membre du conseil communal et des états provinciaux de la Flandre orientale.
- ↑ « Mémoire sur les causes des inondations extraordinaires et du séjour des eaux sur les prairies et les terres basses, situées le long de la Lys, du bas et du haut Escaut, pendant les années 1816 et 1817. »
- ↑ Waerheidzoekende redeneringen over den twist, opzigtelyk den vryen graenhandel in het koningryk der Nederlanden, tusschen eenen grondeigenaer, eenen boer en eenen koopman in vremde granen. Gand, chez Snoeck-Ducaju, 1824 ; in-8o de 55 pages.
- ↑ Voyez la Biographie de J.-L. Van Aelbroeck, par Ch. Morren, dans le premier volume du Journal d’Agriculture pratique du royaume de Belgique. Liége, 1848.