Le nommé Rouville


Jean-Baptiste-François Hertel de Rouville était le descendant direct de ce Hertel dont les Relations des Jésuites parlent avec tant d’émotion.

M. Aégidius Fauteux donne les principales dates de son existence dans ses Chevaliers de Saint-Louis au Canada :

« Jean-Baptiste-François Hertel de Rouville, fils de Jean-Baptiste Hertel de Rouville et de Marie-Anne Beaudoin, né à Montréal le 23 décembre 1703. Enseigne en second en Canada en 1723, enseigne en pied le 21 août 1733, lieutenant le 12 mai 1745, capitaine le 1er mai 1757. »

En 1759, M. de Rouville était commandant du fort de Chambly, et c’est là, tout probablement, qu’il commit les irrégularités dont il fut accusé devant le Châtelet de Paris, en 1763.

M. Fauteux nous apprend que M. de Rouville passa en France en 1761 et ne revint au pays qu’en 1763. Ce qui est étonnant là dedans c’est que M. de Rouville était en France en 1761, 1762 et 1763 et qu’il ne fut pas jeté à la Bastille comme les autres accusés. Il ne comparut même pas devant le Châtelet.

Le sieur Hertel de Rouville trouvé coupable d’avoir reçu des présents certifié de faux états de rations et de vivres particuliers, fut banni de la ville de Paris pour trois années et condamné en une amende de vingt livres. La Cour ordonnait en même temps que sa condamnation serait affichée en place de Grève.

En tout cas, M. de Rouville revint au Canada à la fin de 1763 et décéda à Montréal le 17 mars 1777.

M. de Rouville était le frère du trop célèbre Juge de Rouville qui, sous le régime anglais, joua un rôle pas toujours conforme aux intérêts de ses compatriotes.

Le Mémoire du Canada du sieur C. parle d’un certain marché conclu entre l’intendant Bigot et le munitionnaire Cadet pour le transport des effets du Roi de Sorel au fort Saint-Jean. Il explique que le nouveau marché fit perdre une somme considérable au Roi.

« Combien de personnes n’avaient-elles pas part dans cette entreprise ! D’abord le sieur Cadet, puis Martel commissaire à Montréal, Saint-Sauveur secrétaire du gouverneur, Lotbinière, ingénieur et neveu de la dame Vaudreuil, le sieur Rouville, commandant du fort Chambly, enfin, les nommés Boileau et Paradis, habitants de cette paroisse ; ces derniers paraissaient seuls comme entrepreneurs… »[1]

  1. Rapport de l’Archiviste 1924-25, p. 136.