Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore/57


LVII.

LE LIVRE DES PETITS ENFANTS

1834


LE LIVRE || DES || PETITS ENFANTS. || Leçons du premier âge || Par Mme Desbordes-Valmore. || I (et II). || Paris. || Charpentier, 4, rue Montesquieu. || Dumont, || 88, Palais-Royal. || 1834. ||

Deux vol. in-12 : de 180 pp., les 5 premières non chiff. (faux-titre portant au vo : Imprimerie d’Everat, rue du Cadran, no 16, titre et début de la Préface aux enfants) et les deux dernières occupées par la table, pour le tome I ; de 213 pp., les 5 premières non chiff. (faux-titre, titre et début du texte) et 1 f. non chiff. de table, blanc au verso, pour le tome II.

Chaque tome est orné en frontispice d’une lithographie non signée, portant dans le bas : Lith. de Thomas, R. des Areis, 19 :

L’Aumône (Monsieur le Pauvre, cette pièce vaut une brioche de 15 sous), au t. I ; et Le Petit Déserteur (Pour aller chez ma tante c’est-il encore bien loin), au t. II.

Couvertures jaunes imprimées. Au vo du second plat de celle du t. I, liste d’Ouvrages de Madame Desbordes-Valmore (Poésies complètes, Les Pleurs, Une Raillerie de l’amour, L’Atelier d’un peintre) ; on y annonce comme étant sous presse : Scènes de la vie anglaise, traduites de l’anglais, 1e série, 2 vol. in-8, parues en 1836 sous le titre : Le Salon de Lady Betty (voir le no LVIII). Au vo du second plat de la couverture du t. II, annonce pour Le Conteur, Veillées d’hiver, par les auteurs du Livre des Cent-et-un, du Salmigondis, etc. 4 beaux volumes in-12. Prix : 10 francs. Dans le t. III de ce recueil : Le Nain de Beauvoisine, par Mme Desbordes-Valmore.

Édition originale de la plus grande rareté, non enregistrée dans la Bibliographie de la France. Elle contient 26 contes, en prose, précédés d’une Préface aux enfants. En voici la liste :

Tome premier

1. SIMPLE PRIÈRE. (Venez dire votre prière, mon amour…)

2. L’ENFANT GÂTÉ. (Que je vous dise ce que l’on m’a raconté…)

3. L’ENFANT AUX PIEDS NUS. (On a vu un garçon qui paraissait…)

4. LA POUPÉE MONSTRE. (Inès avait une nouvelle poupée…)

5. LA BRISEUSE D’AIGUILLES. (Une petite fille dont’' je ne peux…)

6. LA LUMIÈRE. (Un soir on vit un homme marchant droit…)

7. LA PETITE AMATEUR DE CRÈME. (Une laiterie’' fraîche et propre…)

8. L’EMPRUNTEUR. (Je voudrais, dans l’amour que je leur porte…)

9. LE PETIT DANSEUR. (Jamais je n’ai vu Édouard…)

10. LES MAINS BLANCHES. (Adrien était un enfant soigneux…)

11. LE CHIEN AVOCAT. (J’ai connu un garçon que je ne nommerais pas…).

12. L’ENFANT QUESTIONNEUR. (Pourquoi le soleil ne vient-il pas la nuit…)

13. L’AUMÔNE. (Il avait plu tout le jour, c’était l’été…).

14. LE SONNEUR AUX PORTES (en cinq parties) :

Le portier. (Je ne crois pas qu’il ait encore…)
Le cordonnier. (Antony donc, répandant partout…)
Le pied de biche. (Ce soir-là, toute la meute sonnante…)
Voyage d’Antony. (Antony fut conduit en silence…)
Le bon ange. (Un homme s’approcha tout à coup…)

15. LE PETIT MENDIANT. (Un petit pauvre suivait avec obstination…)

16. LA JAMBE DE DAMIS. (Un petit créole s’ennuyait…)

17. LE PETIT BÈGUE.

L’école. (Ah ! qu’une école laisse de souvenirs…)
Les petits nageurs. (On arriva ainsi jusqu’au juillet 1830…)

18. LE PETIT INCENDIAIRE. (On a vu un enfant sur le banc des accusés…)

19. LE TUEUR DE MOUCHES. (Tuer une mouche, c’est affliger Dieu…)

Tome II

20. LA PHYSIOLOGIE DES POUPÉES.

Un père. (Quatre poupées entrèrent un jour…)
Quatre femmes en miniature. (Albertine venait de faire…)
La porte du ciel. (Comme le temps était fort beau…)

La poupée malade. (L’enfance est heureuse…)
L’orpheline du boulevard. (M. Sarrasin n’avait pas vu…)
La poupée perdue. (Alphonse avait passé tout un jour…)
Le retour de la poupée. (Bonjour, Alphonse dit le lendemain…)

21. MINETTE. (Ah ! que j’ai vu une triste chose…)

22. L’OISEAU SANS AILES. (Que tenez-vous là,’' Georges ? dit Marie…)

23. LA PETITE OISIVE. (Oh ! maman ! quel bonheur de passer tout un jour…)

24. LE PETIT BERGER. (J’aime la campagne ; je suis bien sûre…)

25. LES PETITS SAUVAGES. (Un naturaliste vivait heureux…)

26. LE PETIT DÉSERTEUR.

La désertion. (Huit ans, fluet, rose, bien mis…)
L’abreuvoir. (Le commissionnaire de confiance…)
Les billes perdues. (Une solitude affreuse régnait…)
École et pardon. (Le lendemain, Eléonore conduisit Oscar…)

Le conte no 17 a été réimprimé en 1837 dans le Musée des Familles ; les contes nos 14 et 26 ont été réimprimés dans la même revue en 1838 ; le conte no 20 en 1839 ; les contes nos 7, 8, 9, 11, 12, 13 et 24, en 1840 ; le conte no 18 en 1841 ; et les contes nos 21 et 24 en 1843. Le conte no 18, Le petit incendiaire, était emprunté à l’album À mes jeunes amis que Marceline avait publié chez Boulland en 1830 ; il s’intitulait alors l’Incendie (voir le tome I de cette Bibliographie, pages 131-133).

L’on a vu que le Livre des petits enfants était daté de 1834. Mais il est probable que cet ouvrage avait paru à la fin de l’année 1833, si l’on en juge par ce fragment de lettre que Marceline adressait à son mari en janvier 1834 : « M. Carault ne m’a seulement pas répondu sur l’envoi du Livre des petits enfants. Grand crieur d’amitié, et puis rien ! »

Nous avons dit que ce livre est de la plus grande rareté. C’est sans doute que la vente en a été très mal organisée et que la plus grande partie des exemplaires a été brûlée dans l’incendie qui détruisit, en 1835, un dépôt considérable de livres.

Marceline, si pressée d’ordinaire d’offrir ses livres à son entourage, fit preuve cette fois de négligence, puisque le jeune Hippolyte ne reçut son exemplaire qu’au mois de décembre 1835. « Tiens, mon ami, lui écrivait sa mère en le lui envoyant, voilà le petit livre des enfants qui t’amusera peut-être un peu. Il m’a paru assez joli. »


Le Livre des petits enfants est précédé de la préface que l’on va lire :

Préface aux enfants

Dieu, lorsqu’il eut fait les hommes, chercha un adoucissement à leurs peines : il mit au monde l’amour maternel.

Depuis ce temps les enfants sont heureux ; ils ont des mères pour veiller sur eux, et pour les embrasser.

Étant petits, elles les soignent avec sollicitude, leur font des lits propres et doux, leur apprennent à prier, à lire et à aimer. Elles les aiment tant, ces mères ! Une d’elles, qui a bercé les siens en cherchant à les instruire par des leçons tendres et faciles, a rassemblé ces leçons pour tous les petits enfants, auxquels les siens envoient des vœux, des baisers et leur livre qu’ils savent par cœur. Au revoir dans la vie, chers écoliers, courage ! »

Comme on le voit, Marceline mentait un peu en écrivant sa préface, puisque son fils, qui était censé savoir le livre par cœur, ne l’a feuilleté pour la première fois que deux ans après sa publication.