Bible Sacy/Epitres de Saint Paul
J’AI parlé dans mon premier livre, ô Théophile, de tout ce que Jésus a fait et enseigné,
2 depuis le commencement jusqu’au jour où il fut élevé dans le ciel, après avoir instruit par le Saint-Esprit les apôtres qu’il avait choisis.
3 Il s’était aussi montré à eux depuis sa passion, et leur avait fait voir, par beaucoup de preuves, qu’il était vivant, leur apparaissant pendant quarante jours, et leur parlant du royaume de Dieu ;
4 et mangeant avec eux, il leur commanda de ne point partir de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, que vous avez, leur dit-il, entendue de ma bouche.
5 Car Jean a baptisé dans l’eau, mais dans peu de jours vous serez baptisés dans le Saint-Esprit.
6 Alors ceux qui se trouvèrent présents, lui demandèrent : Seigneur ! sera-ce en ce temps que vous rétablirez le royaume d’Israël ?
7 Et il leur répondit : Ce n’est pas à vous de savoir les temps et les moments que le Père a réservés à son souverain pouvoir.
8 Mais vous recevrez la vertu du Saint-Esprit qui descendra sur vous ; et vous me rendrez témoignage dans Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.
9 Après qu’il eut dit ces paroles, ils le virent s’élever en haut, et il entra dans une nuée qui le déroba à leurs yeux.
10 Et comme ils étaient attentifs à le regarder monter au ciel, deux hommes vêtus de blanc se présentèrent soudain à eux,
11 et leur dirent : Hommes de Galilée, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui en se séparant de vous s’est élevé dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’y avez vu monter.
12 Ils partirent ensuite de la montagne, appelée des Oliviers, qui est éloignée de Jérusalem de l’espace du chemin qu’on peut faire le jour du sabbat ; et ils s’en retournèrent à Jérusalem.
13 Et étant entrés dans une maison, ils montèrent à une chambre haute, où demeuraient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe, Thomas, Barthélemy, Matthieu ; Jacques, fils d’Alphée ; Simon, appelé le Zélé ; et Jude, frère de Jacques ;
14 qui persévéraient tous dans un même esprit en prières avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et ses frères.
15 Pendant ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères, qui étaient tous ensemble environ cent vingt, et il leur dit :
16 Mes frères, il faut que ce que le Saint-Esprit a prédit dans l’Écriture, par la bouche de David, touchant Judas, qui a été le conducteur de ceux qui ont pris Jésus, soit accompli.
17 Il était dans le même rang que nous, et il avait été appelé aux fonctions du même ministère.
18 Et après avoir acquis un champ de la récompense de son péché, il s’est pendu, et a crevé par le milieu du ventre, et toutes ses entrailles se sont répandues.
19 Ce qui a été si connu de tous les habitants de Jérusalem, que ce champ a été nommé en leur langue, Haceldama, c’est-à-dire, le champ du sang.
20 Car il est écrit dans le livre des Psaumes : Que leur demeure devienne déserte ; qu’il n’y ait personne qui l’habite ; et qu’un autre reçoive son ministère, ou son épiscopat.
21 Il faut donc, qu’entre ceux qui ont été en notre compagnie pendant tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu parmi nous,
22 à commencer depuis le baptême de Jean, jusqu’au jour où il est monté au ciel en nous quittant, on en choisisse un, qui soit avec nous témoin de sa résurrection.
23 Alors ils en présentèrent deux : Joseph, appelé Barsabas, surnommé le Juste ; et Matthias.
24 Et se mettant en prières, ils dirent : Seigneur ! vous qui connaissez les cœurs de tous les hommes, montrez-nous lequel de ces deux vous avez choisi ;
25 afin qu’il entre dans ce ministère, et dans l’apostolat, dont Judas est déchu par son crime, pour s’en aller en son lieu.
26 Aussitôt ils les tirèrent au sort ; et le sort tomba sur Matthias, et il fut associé aux onze apôtres.
QUAND les jours de la Pentecôte furent accomplis, les disciples étant tous ensemble dans un même lieu,
2 on entendit tout d’un coup un grand bruit, comme d’un vent impétueux, qui venait du ciel, et qui remplit toute la maison où ils étaient assis.
3 En même temps ils virent paraître comme des langues de feu, qui se partagèrent et s’arrêtèrent sur chacun d’eux.
4 Aussitôt ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler diverses langues, selon que le Saint-Esprit leur mettait les paroles en la bouche.
5 Or il y avait alors dans Jérusalem des Juifs religieux et craignant Dieu, de toutes les nations qui sont sous le ciel.
6 Après donc que ce bruit se fut répandu, il s’en assembla un grand nombre, qui furent épouvantés de ce que chacun d’eux les entendait parler en sa langue.
7 Ils en étaient tous hors d’eux-mêmes ; et dans cet étonnement ils s’entre-disaient : Ces gens-là qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ?
8 Comment donc les entendons-nous parler chacun la langue de notre pays ?
9 Parthes, Mèdes, Élamites, ceux d’entre nous qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont et l’Asie,
10 la Phrygie et la Pamphylie, l’Égypte et cette partie de la Libye qui est proche de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome,
11 Juifs aussi et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons parler, chacun en notre langue, des merveilles de Dieu.
12 Étant donc tous étonnés et dans la dernière admiration, ils s’entre-disaient : Que veut dire ceci ?
13 Mais d’autres s’en moquaient, et disaient : C’est qu’ils sont ivres et pleins de vin doux.
14 Alors Pierre se présentant avec les onze apôtres, éleva sa voix, et leur dit : Ô Juifs, et vous tous qui demeurez dans Jérusalem ! considérez ce que je vais vous dire, et soyez attentifs à mes paroles.
15 Ces personnes ne sont pas ivres, comme vous le pensez, puisqu’il n’est encore que la troisième heure du jour.
16 Mais c’est ce qui a été dit par le prophète Joël :
17 Dans les derniers temps, dit le Seigneur, je répandrai de mon Esprit sur toute chair : vos fils et vos filles prophétiseront ; vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes.
18 En ces jours-là je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront.
19 Je ferai paraître en haut des prodiges dans le ciel, et en bas des signes extraordinaires sur la terre : du sang, du feu, et une vapeur de fumée.
20 Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang, avant que le grand jour du Seigneur arrive, et paraisse avec éclat ;
21 et pour lors, quiconque invoquera le nom du Seigneur, sera sauvé.
22 Ô Israélites ! écoutez les paroles que je vais vous dire : Vous savez que Jésus de Nazareth a été un homme que Dieu a rendu célèbre parmi vous, par les merveilles, les prodiges et les miracles qu’il a faits par lui au milieu de vous.
23 Cependant vous l’avez crucifié, et vous l’avez fait mourir par les mains des méchants, vous ayant été livré par un ordre exprès de la volonté de Dieu et par un décret de sa prescience.
24 Mais Dieu l’a ressuscité, en arrêtant les douleurs de l’enfer, étant impossible qu’il y fût retenu.
25 Car David dit en son nom : J’avais toujours le Seigneur présent devant moi ; parce qu’il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé :
26 c’est pour cela que mon cœur s’est réjoui, que ma langue a chanté des cantiques de joie, et que ma chair même reposera en espérance ;
27 parce que vous ne laisserez point mon âme dans l’enfer, et vous ne permettrez point que votre Saint éprouve la corruption.
28 Vous m’avez fait connaître le chemin de la vie, et vous me remplirez de la joie que donne la vue de votre visage.
29 Mes frères, qu’il me soit permis de vous dire hardiment du patriarche David, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, et que son sépulcre est parmi nous jusqu’a ce jour.
30 Comme il était donc prophète, et qu’il savait que Dieu lui avait promis avec serment, qu’il ferait naître de son sang un fils, qui serait assis sur son trône ;
31 dans cette connaissance qu’il avait de l’avenir, il a parlé de la résurrection du Christ, en disant, qu’il n’a point été laissé dans l’enfer, et que sa chair n’a point éprouvé la corruption.
32 C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité, et nous en sommes tous témoins.
33 Après donc qu’il a été élevé par la puissance de Dieu, et qu’il a reçu l’accomplissement de la promesse que le Père lui avait faite d’envoyer le Saint-Esprit, il a répandu cet Esprit-Saint que vous voyez et entendez maintenant.
34 Car David n’est point monté dans le ciel ; or il dit lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite,
35 jusqu’à ce que j’aie réduit vos ennemis à vous servir de marchepied.
36 Que toute la maison d’Israël sache donc très-certainement, que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié.
37 Ayant entendu ces choses, ils furent touchés de componction en leur cœur, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Frères, que faut-il que nous fassions ?
38 Pierre leur répondit : Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour obtenir la rémission de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit :
39 car la promesse vous regarde, vous et vos enfants, et tous ceux qui sont éloignés, autant que le Seigneur, notre Dieu, en appellera.
40 Il les instruisit encore par plusieurs autres discours, et il les exhortait, en disant : Sauvez-vous du milieu de cette race corrompue.
41 Ceux donc qui reçurent sa parole, furent baptisés ; et il y eut en ce jour environ trois mille personnes qui se joignirent aux disciples de Jésus-Christ.
42 Ils persévéraient dans la doctrine des apôtres, dans la communion de la fraction du pain, et dans les prières.
43 Or tous les esprits étaient frappés de crainte ; et il se faisait beaucoup de prodiges et de merveilles par les apôtres, dans Jérusalem ; et tous étaient remplis d’une grande crainte.
44 Ceux qui croyaient, étaient tous unis ensemble ; et tout ce qu’ils possédaient, était commun entre eux.
45 Ils vendaient leurs terres et leurs biens, et les distribuaient à tous, selon le besoin que chacun en avait.
46 Ils persévéraient aussi tous les jours dans le temple, unis de cœur et d’esprit entre eux ; et rompant le pain dans les maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur ;
47 louant Dieu, et étant aimés de tout le peuple. Et le Seigneur augmentait tous les jours le nombre de ceux qui devaient être sauvés dans l’unité d’un même corps.
VERS le même temps Pierre et Jean montaient au temple, pour assister à la prière de la neuvième heure.
2 Et il y avait un homme boiteux dès le ventre de sa mère, que l’on portait et qu’on mettait tous les jours à la porte du temple, qu’on appelle la Belle porte, afin qu’il demandât l’aumône à ceux qui entraient dans le temple.
3 Cet homme voyant Pierre et Jean, qui allaient entrer dans le temple, les priait de lui donner quelque aumône.
4 Et Pierre avec Jean, arrêtant sa vue sur ce pauvre, lui dit : Regardez-nous.
5 Il les regardait donc attentivement, espérant qu’il allait recevoir quelque chose d’eux.
6 Alors Pierre lui dit ; Je n’ai ni or, ni argent ; mais ce que j’ai, je vous le donne : Levez-vous au nom de Jésus-Christ de Nazareth, et marchez.
7 Et l’ayant pris par la main droite, il le souleva ; et aussitôt les plantes et les os de ses pieds s’affermirent.
8 Il se leva à l’heure même, se tint ferme sur ses pieds, et commença à marcher ; et il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant, et louant Dieu.
9 Tout le peuple le vit marcher, et louer Dieu.
10 Et reconnaissant que c’était celui-là même qui avait accoutumé d’être assis à la Belle porte pour demander l’aumône, ils furent remplis d’admiration et d’étonnement de ce qui lui était arrivé.
11 Et comme il tenait par la main Pierre et Jean, tout le peuple étonné de cette merveille, courut à eux à la galerie qu’on nomme de Salomon.
12 Ce que Pierre voyant, il dit au peuple : Ô Israélites ! pourquoi vous étonnez-vous de ceci ? ou pourquoi nous regardez-vous, comme si c’était par notre vertu, ou par notre puissance, que nous eussions fait marcher ce boiteux ?
13 Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son Fils Jésus que vous avez livré, et renoncé devant Pilate, qui avait jugé qu’il devait être renvoyé absous.
14 Vous avez renoncé le Saint et le Juste ; vous avez demandé qu’on vous accordât la grâce d’un homme qui était un meurtrier ;
15 et vous avez fait mourir l’auteur de la vie : mais Dieu l’a ressuscité d’entre les morts ; et nous sommes témoins de sa résurrection.
16 C’est par la foi en son nom, que sa puissance a raffermi les pieds de cet homme, que vous avez vu boiteux, et que vous connaissez ; et la foi qui vient de lui, a fait devant vous tous le miracle d’une si parfaite guérison.
17 Cependant, mes frères, je sais que vous avez agi en cela par ignorance, aussi bien que vos sénateurs.
18 Mais Dieu a accompli de cette sorte ce qu’il avait prédit par la bouche de tous ses prophètes, que son Christ souffrirait la mort.
19 Faites donc pénitence, et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés,
20 quand les temps du rafraîchissement que le Seigneur doit donner par sa présence, seront venus, et qu’il aura envoyé Jésus-Christ, qui vous a été annoncé.
21 Il faut cependant que le ciel le reçoive, jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses, que Dieu a prédit par la bouche de ses saints prophètes, depuis le commencement du monde.
22 Moïse a dit à nos pères : Le Seigneur, votre Dieu, vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; écoutez-le en tout ce qu’il vous dira :
23 quiconque n’écoutera pas ce prophète, sera exterminé du milieu du peuple.
24 Tous les prophètes qui ont prophétisé de temps en temps depuis Samuel, ont prédit ce qui est arrivé en ces jours.
25 Vous êtes les enfants des prophètes, et de l’alliance que Dieu a établie avec nos pères, en disant à Abraham : Toutes les nations de la terre seront bénies en votre race.
26 C’est pour vous premièrement que Dieu a suscité son Fils ; et il vous l’a envoyé pour vous bénir, afin que chacun se convertisse de sa mauvaise vie.
LORSQU’ILS parlaient au peuple, les prêtres, le capitaine des gardes du temple et les saducéens survinrent,
2 ne pouvant souffrir qu’ils enseignassent le peuple, et qu’ils annonçassent la résurrection des morts en la personne de Jésus ;
3 et les ayant arrêtés, ils les mirent en prison jusqu’au lendemain ; parce qu’il était déjà tard.
4 Or plusieurs de ceux qui avaient entendu le discours de Pierre crurent ; et le nombre des hommes fut d’environ cinq mille.
5 Le lendemain les chefs du peuple, les sénateurs et les scribes s’assemblèrent dans Jérusalem,
6 avec Anne, le grand prêtre, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient de la race sacerdotale.
7 Et ayant fait venir les apôtres au milieu d’eux, ils leur dirent : Par quelle puissance, ou au nom de qui, avez-vous fait cette action ?
8 Alors Pierre, rempli du Saint-Esprit, leur dit : Princes du peuple, et vous, sénateurs, écoutez :
9 Puisque aujourd’hui l’on nous demande raison du bien que nous avons fait à un homme perclus, et de la manière dont il a été guéri,
10 nous vous déclarons à vous tous, et à tout le peuple d’Israël, que c’est par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, lequel vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité d’entre les morts ; c’est par lui que cet homme est maintenant guéri, comme vous le voyez devant vous.
11 C’est lui qui est cette pierre que vous, architectes, avez rejetée, et qui cependant est devenue la principale pierre de l’angle :
12 et il n’y a point de salut par aucun autre : car nul autre nom sous le ciel n’a été donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés.
13 Lorsqu’ils virent la constance de Pierre et de Jean, connaissant que c’étaient des hommes sans lettres et du commun du peuple, ils en furent étonnés. Ils savaient aussi qu’ils avaient été disciples de Jésus.
14 Et comme ils voyaient présent avec eux cet homme qui avait été guéri, ils n’avaient rien à leur opposer.
15 Ils leur commandèrent donc de sortir de l’assemblée, et se mirent à délibérer entre eux,
16 en disant : Que ferons-nous à ces gens-ci ? car ils ont fait un miracle qui est connu de tous les habitants de Jérusalem ; cela est certain, et nous ne pouvons pas le nier.
17 Mais afin que le bruit ne s’en répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces, de parler à l’avenir en ce nom-là à qui que ce soit.
18 Et aussitôt les ayant fait appeler, ils leur défendirent de parler en quelque manière que ce fût, ni d’enseigner au nom de Jésus.
19 Mais Pierre et Jean leur répondirent : Jugez vous-mêmes s’il est juste devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu :
20 car pour nous, nous ne pouvons pas ne point parler des choses que nous avons vues et entendues.
21 Ils les renvoyèrent donc avec menaces ; ne trouvant point de moyen de les punir, à cause du peuple, parce que tous rendaient gloire à Dieu de ce qui était arrivé :
22 car l’homme qui avait été guéri d’une manière si miraculeuse, avait plus de quarante ans.
23 Après qu’on les eut laissés aller, ils vinrent trouver leurs frères, et leur racontèrent tout ce que les princes des prêtres et les sénateurs leur avaient dit.
24 Ce qu’ayant entendu, ils élevèrent tous leur voix à Dieu dans l’union d’un même esprit, et lui dirent : Seigneur ! c’est vous qui avez fait le ciel et la terre, la mer, et tout ce qu’ils contiennent ;
25 c’est vous qui avez dit par le Saint-Esprit, parlant par la bouche de notre père David, votre serviteur : Pourquoi les nations se sont-elles soulevées avec un grand bruit, et pourquoi les peuples ont-ils formé de vains desseins ?
26 Les rois de la terre se sont élevés, et les princes se sont unis ensemble, contre le Seigneur et contre son Christ.
27 Car Hérode et Ponce Pilate, avec les gentils et le peuple d’Israël, se sont vraiment unis ensemble dans cette ville contre votre saint Fils Jésus, que vous avez consacré par votre onction,
28 pour faire tout ce que votre puissance et votre conseil avaient ordonné devoir être fait.
29 Maintenant donc, Seigneur ! considérez leurs menaces, et donnez à vos serviteurs la force d’annoncer votre parole avec une entière liberté ;
30 en étendant votre main pour faire des guérisons miraculeuses, des merveilles et des prodiges, par le nom de votre saint Fils Jésus.
31 Lorsqu’ils eurent achevé leur prière, le lieu où ils étaient assemblés, trembla : ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec hardiesse.
32 Toute la multitude de ceux qui croyaient, n’avait qu’un cœur et qu’une âme : et nul ne considérait ce qu’il possédait comme étant à lui en particulier ; mais toutes choses étaient communes entre eux.
33 Les apôtres rendaient témoignage avec une grande force, à la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ ; et la grâce était grande dans tous les fidèles.
34 Car il n’y avait aucun pauvre parmi eux ; parce que tous ceux qui possédaient des fonds de terre ou des maisons, les vendaient, et en apportaient le prix,
35 qu’ils mettaient aux pieds des apôtres ; et on le distribuait ensuite à chacun, selon qu’il en avait besoin.
36 Joseph, surnommé par les apôtres Barnabé, c’est-à-dire, enfant de consolation, qui était Lévite, et originaire de l’île de Cypre,
37 vendit aussi un fonds de terre qu’il avait, et en apporta le prix, qu’il mit aux pieds des apôtres.
ALORS un homme, nommé Ananie, et Saphire, sa femme, vendirent ensemble un fonds de terre ;
2 et cet homme ayant retenu, de concert avec sa femme, une partie du prix qu’il en avait reçu, apporta le reste, et le mit aux pieds des apôtres.
3 Mais Pierre lui dit : Ananie, comment Satan a-t-il tenté votre cœur, jusqu’à vous faire mentir au Saint-Esprit, et détourner une partie du prix de ce fonds de terre ?
4 Ne demeurait-il pas toujours à vous, si vous aviez voulu le garder ; et après même l’avoir vendu, le prix n’en était-il pas encore à vous ? Comment donc avez-vous conçu ce dessein dans votre cœur ? Ce n’est pas aux hommes que vous avez menti, mais à Dieu.
5 Ananie ayant entendu ces paroles, tomba, et rendit l’esprit ; et tous ceux qui en entendirent parler, furent saisis d’une grande crainte.
6 Aussitôt quelques jeunes gens vinrent prendre son corps, et l’ayant emporté ils l’enterrèrent.
7 Environ trois heures après, sa femme, qui ne savait point ce qui était arrivé, entra ;
8 et Pierre lui dit : Femme, dites-moi, n’avez-vous vendu votre fonds de terre que cela ? Elle lui répondit : Non, nous ne l’avons vendu que cela.
9 Alors Pierre lui dit : Comment vous êtes-vous ainsi accordés ensemble pour tenter l’Esprit du Seigneur ? Voilà ceux qui viennent d’enterrer votre mari, qui sont à cette porte, et ils vont aussi vous porter en terre.
10 Au même moment elle tomba à ses pieds, et rendit l’esprit. Ces jeunes hommes étant entrés, la trouvèrent morte, et l’emportant ils l’enterrèrent auprès de son mari.
11 Cet événement répandit une grande frayeur dans toute l’Eglise, et parmi tous ceux qui en entendirent parler.
12 Cependant les apôtres faisaient beaucoup de miracles et de prodiges parmi le peuple ; et tous les fidèles étant unis dans un même esprit, s’assemblaient dans la galerie de Salomon :
13 aucun des autres n’osait se joindre à eux ; mais le peuple leur donnait de grandes louanges :
14 et le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur, tant hommes que femmes, se multipliait de plus en plus :
15 les apôtres, dis-je, faisaient beaucoup de miracles ; de sorte qu’on apportait les malades dans les rues, et qu’on les mettait sur des lits et sur des paillasses, afin que lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvrît quelqu’un d’eux, et qu’ils fussent délivrés de leurs maladies.
16 Un grand nombre de personnes accouraient aussi des villes voisines à Jérusalem, où ils amenaient les malades, et ceux qui étaient tourmentés par les esprits impurs ; et ils étaient tous guéris.
17 Alors le grand prêtre, et tous ceux qui étaient avec lui, c’est-à-dire, ceux de la secte des saducéens, étant remplis de colère, s’élevèrent ;
18 et ayant fait prendre les apôtres, ils les mirent dans la prison publique.
19 Mais un ange du Seigneur ouvrit durant la nuit les portes de la prison ; et les ayant fait sortir, il leur dit :
20 Allez dans le temple, et prêchez-y hardiment au peuple toutes les paroles de cette doctrine de vie.
21 Ce qu’ayant entendu, ils entrèrent au temple dès le point du jour, et se mirent à prêcher. Cependant le grand prêtre, et ceux qui étaient avec lui, étant venus, ils assemblèrent le conseil, et tous les sénateurs du peuple d’Israël, et envoyèrent à la prison, afin qu’on amenât les apôtres.
22 Les officiers y étant venus, ouvrirent la prison, et ne les ayant point trouvés, ils s’en retournèrent faire leur rapport :
23 Nous avons, dirent-ils, trouvé la prison bien fermée, et les gardes devant les portes ; mais l’ayant ouverte, nous n’avons trouvé personne dedans.
24 Le capitaine des gardes du temple, et les princes des prêtres, ayant entendu ces paroles, se trouvèrent fort en peine touchant ces hommes, ne sachant ce que deviendrait cette affaire.
25 Mais quelqu’un vint leur dire au même temps : Voilà ces hommes que vous aviez mis en prison, qui sont dans le temple, et qui enseignent le peuple.
26 Alors le capitaine des gardes du temple partit avec ses officiers, et les amena sans violence : car ils craignaient d’être lapidés par le peuple.
27 Quand ils les eurent amenés, ils les présentèrent au conseil ; et le grand prêtre leur parla en ces termes :
28 Ne vous avions-nous pas expressément défendu d’enseigner en ce nom-là ? Cependant vous avez rempli Jérusalem de votre doctrine, et vous voulez nous charger du sang de cet homme.
29 Pierre et les apôtres répondirent : Il faut plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes.
30 Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez fait mourir en le pendant sur le bois.
31 C’est lui que Dieu a élevé par sa droite comme étant le Prince et le Sauveur, pour donner à Israël la grâce de la pénitence et de la rémission des péchés.
32 Nous sommes nous-mêmes les témoins de ce que nous vous disons ; et le Saint-Esprit, que Dieu a donné à tous ceux qui lui obéissent, l’est aussi avec nous.
33 Ayant entendu ces choses, ils étaient transportés de rage, et ils délibéraient de les faire mourir.
34 Mais un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, qui était honoré de tout le peuple, se levant dans le conseil, commanda qu’on fît retirer les apôtres pour un peu de temps ;
35 et il dit à ceux qui étaient assemblés : Ô Israélites ! prenez garde à ce que vous allez faire à l’égard de ces personnes.
36 Car il y a quelque temps qu’il s’éleva un certain Théodas, qui prétendait être quelque chose de grand : il y eut environ quatre cents hommes qui s’attachèrent à lui ; mais il fut tué ; et tous ceux qui avaient cru en lui se dissipèrent, et furent réduits à rien.
37 Judas de Galilée s’éleva après lui dans le temps du dénombrement du peuple, et il attira à soi beaucoup de monde ; mais il périt aussi ; et tous ceux qui étaient entrés dans son parti, furent dissipés.
38 Voici donc le conseil que je vous donne : Ne vous mêlez point de ce qui regarde ces gens-là, et laissez-les faire : car si ce conseil, ou cette œuvre, vient des hommes, elle se détruira.
39 Si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire, et vous seriez en danger de combattre contre Dieu même. Ils se rendirent à son avis.
40 Et ayant fait venir les apôtres, ils leur défendirent, après les avoir fait fouetter, de parler à l’avenir au nom de Jésus ; et ils les laissèrent aller.
41 Alors les apôtres sortirent du conseil, tout remplis de joie de ce qu’ils avaient été jugés dignes de souffrir cet outrage pour le nom de Jésus.
42 Et ils ne cessaient point tous les jours d’enseigner et d’annoncer Jésus-Christ, et dans le temple et dans les maisons.
EN ce temps-là le nombre des disciples se multipliant, il s’éleva un murmure des Juifs grecs contre les Juifs hébreux, de ce que leurs veuves étaient méprisées dans la dispensation de ce qui se donnait chaque jour.
2 C’est pourquoi les douze apôtres ayant assemblé tous les disciples, leur dirent : Il n’est pas juste que nous quittions la prédication de la parole de Dieu, pour avoir soin des tables.
3 Choisissez donc, mes frères, sept hommes d’entre vous d’une probité reconnue, pleins de l’Esprit-Saint et de sagesse, à qui nous commettions ce ministère.
4 Et pour nous, nous nous appliquerons entièrement à la prière, et à la dispensation de la parole.
5 Ce discours plut à toute l’assemblée ; et ils élurent Étienne, homme plein de foi et du Saint-Esprit ; Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche.
6 Ils les présentèrent devant les apôtres, qui leur imposèrent les mains, en priant.
7 Cependant la parole du Seigneur se répandait de plus en plus, et le nombre des disciples augmentait fort dans Jérusalem. Il y en avait aussi beaucoup d’entre les prêtres qui obéissaient à la foi.
8 Or Étienne étant plein de grâce et de force, faisait de grands prodiges et de grands miracles parmi le peuple.
9 Et quelques-uns de la synagogue qui est appelée la synagogue des affranchis, des Cyrénéens, des Alexandrins, et de ceux de Cilicie et d’Asie, s’élevèrent contre Étienne, et disputaient avec lui ;
10 mais ils ne pouvaient résister à la sagesse et à l’Esprit qui parlait en lui.
11 Alors ils subornèrent des gens, pour leur faire dire, qu’ils lui avaient entendu proférer des paroles de blasphème contre Moïse et contre Dieu.
12 Ils émurent donc le peuple, les sénateurs et les scribes ; et se jetant sur Étienne, ils l’entraînèrent et l’emmenèrent au conseil.
13 Et ils produisirent contre lui de faux témoins, qui disaient : Cet homme ne cesse point de proférer des paroles de blasphème contre le lieu saint et contre la loi :
14 car nous lui avons entendu dire, que ce Jésus de Nazareth détruira ce lieu, et changera les ordonnances que Moïse nous a laissées.
15 Et tous ceux qui étaient assis dans le conseil, ayant les yeux sur lui, son visage leur parut comme le visage d’un ange.
ALORS le grand prêtre lui demanda, si ce que l’on disait de lui était véritable.
2 Il répondit : Mes frères et mes pères, écoutez-moi : Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie, avant qu’il demeurât à Charan,
3 et lui dit : Sortez de votre pays et de votre parenté, et venez dans la terre que je vous montrerai.
4 Alors il sortit du pays des Chaldéens, et vint demeurer à Charan. Et après que son père fut mort, Dieu le fit passer dans cette terre que vous habitez aujourd’hui ;
5 où il ne lui donna aucun héritage, non pas même où asseoir le pied ; mais il lui promit de lui en donner la possession, et à sa postérité après lui, lorsqu’il n’avait point encore de fils.
6 Et Dieu lui prédit que pendant quatre cents ans sa postérité demeurerait dans une terre étrangère, et qu’elle serait tenue en servitude et fort maltraitée.
7 Mais j’exercerai, dit le Seigneur, ma justice contre la nation qui l’aura tenue en servitude ; et elle sortira enfin de ce pays-là, et viendra me servir dans ce lieu-ci.
8 Il fit ensuite avec lui l’alliance de la circoncision ; et ainsi Abraham ayant engendré Isaac, le circoncit le huitième jour. Isaac engendra Jacob, et Jacob les douze patriarches.
9 Les patriarches, émus d’envie, vendirent Joseph pour être mené en Égypte : mais Dieu était avec lui ;
10 et il le délivra de toutes ses afflictions ; et l’ayant rempli de sagesse, il le rendit agréable à Pharaon, roi d’Égypte, qui lui donna la conduite de son royaume et de toute sa maison.
11 Cependant toute l’Égypte et la terre de Chanaan furent affligées d’une grande famine ; et nos pères ne pouvaient trouver de quoi vivre.
12 Mais Jacob ayant entendu dire qu’il y avait du blé en Égypte, il y envoya nos pères pour la première fois.
13 Et la seconde fois qu’ils y vinrent, Joseph fut reconnu de ses frères ; et Pharaon sut de quelle famille il était.
14 Alors Joseph envoya quérir Jacob, son père, et toute sa famille, qui consistait en soixante et quinze personnes.
15 Jacob descendit donc en Égypte, où il mourut, et nos pères après lui ;
16 et ils furent transportés en Sichem, et on les mit dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté à prix d’argent des enfants d’Hémor, fils de Sichem.
17 Mais comme le temps de la promesse que Dieu avait faite à Abraham, s’approchait, le peuple s’accrut, et se multiplia beaucoup en Égypte,
18 jusqu’au règne d’un autre roi, qui n’avait point connu Joseph.
19 Ce prince, usant d’une malice artificieuse contre notre nation, accabla nos pères de maux, jusqu’à les contraindre d’exposer leurs enfants, pour en exterminer la race.
20 Ce fut en ce temps-là que naquit Moïse, qui était agréable à Dieu. Il fut nourri trois mois dans la maison de son père.
21 Et ayant été exposé ensuite, la fille de Pharaon l’emporta, et le nourrit comme son fils.
22 Depuis, Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens, et devint puissant en paroles et en œuvres.
23 Mais quand il eut atteint l’âge de quarante ans, il lui vint dans l’esprit d’aller visiter ses frères, les enfants d’Israël.
24 Et voyant qu’on faisait injure à l’un d’eux, il le défendit, et le vengea en tuant l’Égyptien qui l’outrageait.
25 Or il croyait que ses frères comprendraient bien que ce serait par sa main que Dieu les délivrerait ; mais ils ne le comprirent pas.
26 Le lendemain, s’étant rencontré lorsque quelques-uns d’eux se querellaient, et tâchant de les accorder, il leur dit : Mes amis, vous êtes frères ; comment vous faites-vous injure l’un à l’autre ?
27 Mais celui qui faisait injure à l’autre, le rebuta, en lui disant : Qui vous a établi prince et juge sur nous ?
28 Ne voudriez-vous point me tuer, comme vous tuâtes hier cet Égyptien ?
29 Cette parole fut cause que Moïse s’enfuit ; et il demeura comme étranger au pays de Madian, où il eut deux fils.
30 Quarante ans après, un Ange lui apparut au désert de la montagne de Sina dans la flamme d’un buisson qui brûlait.
31 Ce que Moïse ayant aperçu, il fut étonné de ce qu’il voyait ; et s’approchant pour considérer ce que c’était, il entendit la voix du Seigneur, qui lui dit :
32 Je suis le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n’osait considérer ce que c’était.
33 Alors le Seigneur lui dit : Ôtez vos souliers de vos pieds : car le lieu où vous êtes est une terre sainte.
34 J’ai vu et considéré l’affliction de mon peuple, qui est en Égypte ; j’ai entendu leurs gémissements, et je suis descendu pour les délivrer. Venez donc maintenant, afin que je vous envoie en Égypte.
35 Ce Moïse qu’ils avaient rejeté en disant, Qui vous a établi prince et juge ? fut celui-là même que Dieu envoya pour prince et pour libérateur, sous la conduite de l’Ange qui lui était apparu dans le buisson.
36 Ce fut lui qui les fit sortir, faisant des prodiges et des miracles en Égypte, en la mer Rouge, et au désert, durant quarante ans.
37 C’est ce Moïse qui a dit aux enfants d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; écoutez-le.
38 C’est lui qui, pendant que le peuple était assemblé dans le désert, s’entretenait avec l’Ange qui lui parlait sur la montagne de Sina. C’est lui qui était avec nos pères, et qui a reçu les paroles de vie pour nous les donner.
39 Nos pères ne voulurent point lui obéir ; mais ils le rebutèrent, retournant de cœur en Égypte,
40 et disant à Aaron : Faites-nous des dieux qui marchent devant nous : car nous ne savons ce qu’est devenu ce Moïse qui nous a tirés du pays d’Égypte.
41 Ils firent ensuite un veau, et sacrifièrent à l’idole, mettant leur joie dans cet ouvrage de leurs mains.
42 Alors Dieu se détourna d’eux, et les abandonna, de telle sorte qu’ils adorèrent l’armée du ciel, comme il est écrit au livre des Prophètes : Maison d’Israël, m’avez-vous offert des sacrifices et des hosties dans le désert durant quarante ans ?
43 Au contraire, vous avez porté le tabernacle de Moloch, et l’astre de votre dieu Rempham, qui sont des figures que vous avez faites pour les adorer. C’est pourquoi je vous transporterai au delà de Babylone.
44 Nos pères eurent dans le désert le tabernacle du témoignage, comme Dieu, parlant à Moïse, lui avait ordonné de le faire, selon le modèle qu’il avait vu.
45 Et nos pères l’ayant reçu, ils l’emportèrent, sous la conduite de Josué, au pays qui avait été possédé par les nations que Dieu chassa devant eux ; et il y fut jusqu’au temps de David,
46 qui trouva grâce devant Dieu, et qui lui demanda qu’il pût bâtir une demeure au Dieu de Jacob.
47 Ce fut néanmoins Salomon qui lui bâtit un temple.
48 Mais le Très-Haut n’habite point dans des temples faits par la main des hommes ; selon cette parole du prophète :
49 Le ciel est mon trône, et la terre est mon marchepied. Quelle maison me bâtiriez-vous ? dit le Seigneur ; et quel pourrait être le lieu de mon repos ?
50 N’est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses ?
51 Têtes dures, hommes incirconcis de cœur et d’oreilles ! vous résistez toujours au Saint-Esprit, et vous êtes tels que vos pères ont été.
52 Qui est celui d’entre les prophètes que vos pères n’aient point persécuté ? Ils ont tué ceux qui leur prédisaient l’avènement du Juste, que vous venez de trahir, et dont vous avez été les meurtriers ;
53 vous qui avez reçu la loi par le ministère des anges, et qui ne l’avez point gardée.
54 À ces paroles ils entrèrent dans une rage qui leur déchirait le cœur, et ils grinçaient les dents contre lui.
55 Mais Étienne étant rempli du Saint-Esprit, et levant les yeux au ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus qui était debout à la droite de Dieu ; et il dit : Je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme, qui est debout à la droite de Dieu.
56 Alors jetant de grands cris, et se bouchant les oreilles, ils se jetèrent sur lui tous ensemble ;
57 et l’ayant entraîné hors de la ville, ils le lapidèrent ; et les témoins mirent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme, nommé Saul.
58 Ainsi ils lapidaient Étienne ; et il invoquait Jésus, et disait : Seigneur Jésus ! recevez mon esprit.
59 S’étant mis ensuite à genoux, il s’écria à haute voix : Seigneur ! ne leur imputez point ce péché. Après cette parole il s’endormit au Seigneur. Or Saul avait consenti comme les autres à la mort d’Étienne.
EN ce même temps il s’éleva une grande persécution contre l’Église de Jérusalem ; et tous les fidèles, excepté les apôtres, furent dispersés en divers endroits de la Judée et de la Samarie.
2 Or quelques hommes qui craignaient Dieu, prirent soin d’ensevelir Étienne, et firent ses funérailles avec un grand deuil.
3 Cependant Saul ravageait l’Église ; et entrant dans les maisons, il en tirait par force les hommes et les femmes, et les faisait mettre en prison.
4 Mais ceux qui étaient dispersés, annonçaient la parole de Dieu dans tous les lieux où ils passaient.
5 Philippe étant donc venu dans la ville de Samarie, y prêchait Jésus-Christ.
6 Et les peuples étaient attentifs aux choses que Philippe leur disait, et l’écoutaient tous avec une même ardeur, voyant les miracles qu’il faisait.
7 Car les esprits impurs sortaient des corps de plusieurs possédés, en jetant de grands cris.
8 Et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent aussi guéris.
9 Ce qui remplit la ville d’une grande joie. Il y avait en la même ville un homme, nommé Simon, qui y avait exercé la magie auparavant, et qui avait séduit le peuple de Samarie, se disant être quelque chose de grand ;
10 de sorte qu’ils le suivaient tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, et disaient : Celui-ci est la grande vertu de Dieu.
11 Et ce qui les portait à le suivre, c’est qu’il y avait déjà longtemps qu’il leur avait renversé l’esprit par ses enchantements.
12 Mais ayant cru ce que Philippe leur annonçait du royaume de Dieu, ils étaient baptisés, hommes et femmes, au nom de Jésus-Christ.
13 Alors Simon crut aussi lui-même ; et après qu’il eut été baptisé, il s’attachait à Philippe ; et voyant les prodiges et les grands miracles qui se faisaient, il en était dans l’admiration et dans le dernier étonnement.
14 Les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que ceux de Samarie avaient reçu la parole de Dieu, ils leur envoyèrent Pierre et Jean ;
15 qui étant venus, firent des prières pour eux, afin qu’ils reçussent le Saint-Esprit :
16 car il n’était point encore descendu sur aucun d’eux ; mais ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus.
17 Alors ils leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit.
18 Lorsque Simon eut vu que le Saint-Esprit était donné par l’imposition de la main des apôtres, il leur offrit de l’argent,
19 et leur dit : Donnez-moi aussi ce pouvoir, que ceux à qui j’imposerai les mains, reçoivent le Saint-Esprit. Mais Pierre lui dit :
20 Que votre argent périsse avec vous, vous qui avez cru que le don de Dieu peut s’acquérir avec de l’argent !
21 Vous n’avez point de part, et vous ne pouvez rien prétendre à ce ministère : car votre cœur n’est pas droit devant Dieu.
22 Faites donc pénitence de cette méchanceté et priez Dieu, afin que, s’il est possible, il vous pardonne cette mauvaise pensée de votre cœur :
23 car je vois que vous êtes rempli d’un fiel amer, et engagé dans les liens de l’iniquité.
24 Simon répondit : Priez, vous autres, le Seigneur pour moi, afin qu’il ne m’arrive rien de ce que vous avez dit.
25 Pierre et Jean, après avoir rendu témoignage à la vérité, et annoncé la parole du Seigneur, s’en retournèrent à Jérusalem, prêchant l’Évangile en plusieurs cantons des Samaritains.
26 Or l’ange du Seigneur parla à Philippe, et lui dit : Levez-vous, et allez vers le midi, au chemin qui descend de Jérusalem à Gaze, qui est déserte.
27 Philippe partit aussitôt, et s’y en alla. Or un Éthiopien, eunuque, l’un des premiers officiers de Candace, reine d’Éthiopie, et surintendant de tous ses trésors, était venu à Jérusalem pour adorer.
28 Et s’en retournant, il était assis dans son chariot, et lisait le prophète Isaïe. ;
29 Alors l’Esprit dit à Philippe : Avancez, et approchez-vous de ce chariot.
30 Aussitôt Philippe accourut ; et ayant entendu que l’eunuque lisait le prophète Isaïe, il lui dit : Croyez-vous entendre ce que vous lisez ?
31 Il lui répondit : Comment pourrais-je l’entendre, si quelqu’un ne me l’explique ? Et il pria Philippe de monter, et de s’asseoir près de lui.
32 Or le passage de l’Écriture qu’il lisait, était celui-ci : Il a été mené comme une brebis à la boucherie, et il n’a point ouvert la bouche, non plus qu’un agneau qui demeure muet devant celui qui le tond.
33 Dans son abaissement il a été délivré de la mort, à laquelle il avait été condamné. Qui pourra compter sa postérité, après que sa vie aura été retranchée de la terre ?
34 L’eunuque dit donc à Philippe : Je vous prie de me dire de qui le prophète entend parler : si c’est de lui-même, ou de quelque autre.
35 Alors Philippe prenant la parole, commença par cet endroit de l’Écriture à lui annoncer Jésus.
36 Après avoir marché quelque temps, ils rencontrèrent de l’eau ; et l’eunuque lui dit : Voilà de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je ne sois baptisé ?
37 Philippe lui répondit : Vous pouvez l’être, si vous croyez de tout votre cœur. Il lui repartit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.
38 Il commanda aussitôt qu’on arrêtât son chariot, et ils descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque.
39 Étant remontés hors de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus ; mais il continua son chemin, étant plein de joie.
40 Quant à Philippe, il se trouva dans Azot ; d’où étant sorti, il annonça l’Évangile à toutes les villes par où il passa, jusqu’à ce qu’il vînt à Césarée.
CEPENDANT Saul, ne respirant encore que menaces et carnage contre les disciples du Seigneur, vint trouver le grand prêtre,
2 et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas ; afin que s’il trouvait quelques personnes de cette secte, hommes ou femmes, il les amenât prisonniers à Jérusalem.
3 Mais lorsqu’il était en chemin, et qu’il approchait déjà de Damas, il fut tout d’un coup environné et frappé d’une lumière du ciel.
4 Et tombant par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutez-vous ?
5 Il répondit : Qui êtes-vous, Seigneur ? Et le Seigneur lui dit : Je suis Jésus, que vous persécutez. Il vous est dur de regimber contre l’aiguillon.
6 Alors tout tremblant et tout effrayé, il dit : Seigneur ! que voulez-vous que je fasse ?
7 Le Seigneur lui répondit : Levez-vous, et entrez dans la ville ; on vous dira là ce qu’il faut que vous fassiez. Or les hommes qui l’accompagnaient, demeurèrent tout étonnés : car ils entendaient une voix ; mais ils ne voyaient personne.
8 Saul se leva donc de terre ; et ayant les yeux ouverts, il ne voyait point. Ainsi ils le conduisirent par la main, et le menèrent à Damas,
9 où il fut trois jours sans voir, sans manger et sans boire.
10 Or il y avait à Damas un disciple, nommé Ananie, à qui le Seigneur dit, dans une vision : Ananie ! Et il répondit : Me voici, Seigneur !
11 Le Seigneur ajouta : Levez-vous, et vous en allez dans la rue qu’on appelle Droite ; cherchez en la maison de Judas un nommé Saul, de Tarse : car il y est en prière.
12 (Et au même temps Saul voyait en vision un homme, nommé Ananie, qui entrait et lui imposait les mains, afin qu’il recouvrât la vue.)
13 Ananie lui répondit : Seigneur ! j’ai entendu dire à plusieurs, combien cet homme a fait de maux à vos saints dans Jérusalem.
14 Et même il est venu en cette ville, avec un pouvoir des princes des prêtres, pour emmener prisonniers tous ceux qui invoquent votre nom.
15 Le Seigneur lui repartit ; Allez le trouver ; parce que cet homme est un instrument que j’ai choisi pour porter mon nom devant les gentils, devant les rois, et devant les enfants d’Israël :
16 car je lui montrerai combien il faudra qu’il souffre pour mon nom.
17 Ananie s’en alla donc ; et étant entré en la maison où était Saul, il lui imposa les mains, et lui dit : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui vous est apparu dans le chemin par où vous veniez, m’a envoyé, afin que vous recouvriez la vue, et que vous soyez rempli du Saint-Esprit.
18 Aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue ; et s’étant levé, il fut baptisé.
19 Ayant ensuite mangé, il reprit des forces ; et il demeura durant quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas.
20 Et il se mit aussitôt à prêcher Jésus dans les synagogues, assurant qu’il était le Fils de Dieu.
21 Tous ceux qui l’écoutaient, étaient frappés d’étonnement, et ils disaient : N’est-ce pas là celui qui persécutait avec tant d’ardeur dans Jérusalem, ceux qui invoquaient ce nom, et qui est venu ici pour les emmener prisonniers aux princes des prêtres ?
22 Mais Saul se fortifiait de plus en plus, et confondait les Juifs qui demeuraient à Damas, leur prouvant que Jésus était le Christ.
23 Longtemps après, les Juifs résolurent ensemble de le faire mourir.
24 Mais Saul fut averti du dessein qu’ils avaient formé contre sa vie ; et comme ils faisaient garde jour et nuit aux portes pour le tuer,
25 les disciples le prirent et le descendirent durant la nuit par la muraille dans une corbeille.
26 Étant venu à Jérusalem, il cherchait à se joindre aux disciples ; mais tous le craignaient, ne croyant pas qu’il fût lui-même disciple.
27 Alors Barnabé l’ayant pris avec lui, l’amena aux apôtres, et leur raconta comment le Seigneur lui était apparu dans le chemin, et ce qu’il lui avait dit, et comme depuis il avait parlé librement et fortement dans la ville de Damas au nom de Jésus.
28 Saul demeura donc dans Jérusalem, vivant avec eux, et parlant avec force et liberté au nom du Seigneur Jésus.
29 Il parlait aussi aux gentils, et il disputait avec les Juifs grecs ; et eux cherchaient un moyen de le tuer.
30 Ce que les frères ayant reconnu, ils le menèrent à Césarée, et l’envoyèrent à Tarse.
31 Cependant l’Église était en paix par toute la Judée, la Galilée et la Samarie : et elle s’établissait, marchant dans la crainte du Seigneur, et était remplie de la consolation du Saint-Esprit.
32 Or Pierre, visitant de ville en ville tous les disciples, vint aussi voir les saints qui habitaient à Lydde.
33 Il y trouva un homme, nommé Énée, qui depuis huit ans était couché sur un lit, étant paralytique ;
34 et Pierre lui dit : Énée, le Seigneur Jésus-Christ vous guérit ; levez-vous, et faites vous-même votre lit. Et aussitôt il se leva.
35 Tous ceux qui demeuraient à Lydde et à Sarone, virent cet homme guéri, et ils se convertirent au Seigneur.
36 Il y avait aussi à Joppé entre les disciples une femme, nommée Tabithe, ou Dorcas, selon que les Grecs expliquent ce nom ; elle était remplie de bonnes œuvres et des aumônes qu’elle faisait.
37 Or il arriva en ce temps-là, qu’étant tombée malade elle mourut ; et après qu’on l’eut lavée, on la mit dans une chambre haute.
38 Et comme Lydde était près de Joppé, les disciples ayant appris que Pierre y était, ils envoyèrent vers lui deux hommes, pour le prier de prendre la peine de venir jusque chez eux.
39 Pierre partit aussitôt, et s’en alla avec eux. Lorsqu’il fut arrivé, ils le menèrent à la chambre haute, où toutes les veuves se présentèrent à lui en pleurant, et lui montrant les tuniques et les robes que Dorcas leur faisait.
40 Alors Pierre ayant fait sortir tout le monde, se mit à genoux et en prière : et se tournant vers le corps, il dit : Tabithe, levez-vous. Elle ouvrit les yeux au même instant ; et ayant vu Pierre, elle se mit sur son séant.
41 Il lui donna aussitôt la main, et la leva ; et ayant appelé les saints et les veuves, il la leur rendit vivante.
42 Ce miracle fut su de toute la ville de Joppé ; et plusieurs crurent au Seigneur.
43 Et Pierre demeura plusieurs jours dans Joppé, chez un corroyeur, nommé Simon.
IL y avait à Césarée un homme nommé Corneille, qui était centenier dans une cohorte de la légion appelée l’Italienne.
2 Il était religieux, et craignant Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et il priait Dieu incessamment.
3 Un jour vers la neuvième heure, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu, qui se présenta devant lui, et lui dit : Corneille !
4 Alors regardant l’ange, il fut saisi de frayeur, et lui dit : Seigneur, que demandez-vous de moi ? L’ange lui répondit : Vos prières et vos aumônes sont montées jusqu’à la présence de Dieu, et il s’en est souvenu.
5 Envoyez donc présentement à Joppé, et faites venir un certain Simon, surnommé Pierre,
6 qui est logé chez un corroyeur, nommé Simon, dont la maison est près de la mer : c’est lui qui vous dira ce qu’il faut que vous fassiez.
7 Dès que l’ange qui lui parlait se fut retiré, il appela deux de ses domestiques, et un soldat craignant Dieu, du nombre de ceux qu’il commandait ;
8 et leur ayant dit tout ce qui lui était arrivé, il les envoya à Joppé.
9 Le lendemain, lorsqu’ils étaient en chemin, et qu’ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le haut de la maison où il était, vers la sixième heure, pour prier.
10 Et ayant faim, il voulut manger. Mais pendant qu’on lui en apprêtait, il lui survint un ravissement d’esprit :
11 il vit le ciel ouvert, et comme une grande nappe, liée par les quatre coins, qui descendait du ciel en terre,
12 où il y avait de toutes sortes d’animaux terrestres à quatre pieds, de reptiles, et d’oiseaux du ciel.
13 Et il entendit une voix qui lui dit : Levez-vous, Pierre ; tuez et mangez.
14 Mais Pierre répondit : Je n’ai garde, Seigneur ! car je n’ai jamais rien mangé de tout ce qui est impur et souillé.
15 Et la voix lui parlant encore une seconde fois, lui dit : N’appelez pas impur ce que Dieu a purifié.
16 Cela s’étant fait jusqu’à trois fois, la nappe fut retirée dans le ciel.
17 Lorsque Pierre était en peine en lui-même, de ce que pouvait signifier la vision qu’il avait eue, les hommes envoyés par Corneille, s’étant enquis de la maison de Simon, se présentèrent en ce même temps à la porte ;
18 et ayant appelé quelqu’un, ils demandèrent si ce n’était pas là que Simon, surnommé Pierre, était logé.
19 Cependant Pierre pensant à la vision qu’il avait eue, l’Esprit lui dit : Voilà trois hommes qui vous demandent.
20 Levez-vous donc, descendez, et ne faites point difficulté d’aller avec eux : car c’est moi qui les ai envoyés.
21 Pierre étant descendu pour aller trouver ces hommes qui le demandaient, leur dit : Je suis celui que vous cherchez ; quel est le sujet pour lequel vous êtes venus ?
22 Ils lui répondirent : Corneille, centenier, homme juste et craignant Dieu, selon le témoignage que lui rend toute la nation juive, a été averti par un saint ange de vous faire venir en sa maison, et d’écouter vos paroles.
23 Pierre les ayant donc fait entrer, les logea ; et le lendemain il partit avec eux ; et quelques-uns des frères de la ville de Joppé l’accompagnèrent.
24 Le jour d’après ils arrivèrent à Césarée, où Corneille les attendait avec ses parents et ses plus intimes amis, qu’il avait assemblés chez lui.
25 Lorsque Pierre fut entré, Corneille vint au-devant de lui ; et se jetant à ses pieds, il l’adora.
26 Mais Pierre le releva, lui disant : Levez-vous ; je ne suis qu’un homme, non plus que vous.
27 Et s’entretenant avec lui, il entra dans la maison, où il trouva plusieurs personnes qui s’y étaient assemblées.
28 Alors il leur dit : Vous savez que les Juifs ont en grande horreur d’avoir quelque liaison avec un étranger, ou d’aller le trouver chez lui ; mais Dieu m’a fait voir que je ne devais estimer aucun homme impur ou souillé.
29 C’est pourquoi dès que vous m’avez mandé, je n’ai fait aucune difficulté de venir. Je vous prie donc de me dire, pourquoi vous m’avez envoyé quérir.
30 Alors Corneille lui dit : Il y a maintenant quatre jours que m’étant mis en prière dans ma maison, à la neuvième heure, un homme vêtu d’une robe blanche vint se présenter tout d’un coup devant moi, et me dit :
31 Corneille, votre prière a été exaucée, et Dieu s’est souvenu de vos aumônes.
32 C’est pourquoi envoyez à Joppé, et faites venir de là Simon, surnommé Pierre, qui est logé en la maison de Simon, corroyeur, près de la mer.
33 J’ai envoyé à l’heure même vers vous, et vous m’avez fait la grâce de venir. Nous voilà donc maintenant tous assemblés devant vous, pour entendre de votre bouche tout ce que le Seigneur vous a ordonné de nous dire.
34 Alors Pierre prenant la parole, dit : En vérité je vois bien que Dieu n’a point d’égard aux diverses conditions des personnes ;
35 mais qu’en toute nation, celui qui le craint, et dont les œuvres sont justes, lui est agréable.
36 Dieu a fait entendre sa parole aux enfants d’Israël, en leur annonçant la paix par Jésus-Christ, qui est le Seigneur de tous.
37 Et vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, et qui a commencé par la Galilée, après le baptême que Jean a prêché :
38 comment Dieu a oint de l’Esprit-Saint et de force Jésus de Nazareth, qui allant de lieu en lieu faisait du bien partout, et guérissait tous ceux qui étaient sous la puissance du diable, parce que Dieu était avec lui.
39 Et nous sommes témoins de toutes les choses qu’il a faites dans la Judée et dans Jérusalem. Cependant ils l’ont fait mourir, l’attachant à une croix.
40 Mais Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et a voulu qu’il se montrât vivant ;
41 non à tout le peuple, mais aux témoins que Dieu avait choisis avant tous les temps ; à nous, qui avons mangé et bu avec lui, depuis qu’il est ressuscité d’entre les morts.
42 Et il nous a commandé de prêcher et d’attester devant le peuple, que c’est lui qui a été établi de Dieu pour être le juge des vivants et des morts.
43 Tous les prophètes lui rendent témoignage, que tous ceux qui croiront en lui, recevront par son nom la rémission de leurs péchés.
44 Pierre parlait encore, lorsque le Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole.
45 Et les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre, furent frappés d’étonnement, de voir que la grâce du Saint-Esprit se répandait aussi sur les gentils :
46 car ils les entendaient parler diverses langues et glorifier Dieu.
47 Alors Pierre dit : Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont déjà reçu le Saint-Esprit comme nous ?
48 Et il commanda qu’on les baptisât au nom du Seigneur Jésus-Christ. Après cela ils le prièrent de demeurer quelques jours avec eux.
LES apôtres et les frères qui étaient dans la Judée, apprirent que les gentils mêmes avaient reçu la parole de Dieu.
2 Et lorsque Pierre fut revenu à Jérusalem, les fidèles circoncis disputaient contre lui,
3 et lui disaient : Pourquoi avez-vous été chez des hommes incirconcis ? et pourquoi avez-vous mangé avec eux ?
4 Mais Pierre commença à leur raconter par ordre, comment la chose s’était passée :
5 Lorsque j’étais, dit-il, dans la ville de Joppé, en prière, il me survint un ravissement d’esprit, et j’eus une vision, dans laquelle je vis descendre du ciel comme une grande nappe, tenue par les quatre coins, qui s’abaissait et venait jusqu’à moi.
6 Et la considérant avec attention, j’y vis des animaux terrestres à quatre pieds, des bêtes sauvages, des reptiles, et des oiseaux du ciel.
7 J’entendis aussi une voix qui me dit : Pierre, levez-vous ; tuez et mangez.
8 Je répondis : Je n’ai garde, Seigneur ! car jamais rien d’impur et de souillé n’entra dans ma bouche.
9 Et la voix me parlant du ciel une seconde fois, me dit : N’appelez pas impur ce que Dieu a purifié.
10 Cela se fit jusqu’à trois fois ; et ensuite toutes ces choses furent retirées dans le ciel.
11 Au même temps trois hommes qui avaient été envoyés vers moi, de la ville de Césarée, se présentèrent à la porte de la maison où j’étais.
12 Et l’Esprit me dit, que j’allasse avec eux sans en faire aucune difficulté. Ces six de nos frères que vous voyez, vinrent aussi avec moi ; et nous entrâmes dans la maison de cet homme,
13 qui nous raconta comment il avait vu en sa maison un ange, qui s’était présenté devant lui, et lui avait dit : Envoyez à Joppé, et faites venir Simon, surnommé Pierre :
14 il vous dira des paroles par lesquelles vous serez sauvé, vous et toute votre maison.
15 Quand j’eus commencé à leur parler, le Saint-Esprit descendit sur eux, comme il était descendu sur nous au commencement.
16 Alors je me souvins de cette parole du Seigneur : Jean a baptisé dans l’eau ; mais vous serez baptisés dans le Saint-Esprit.
17 Puis donc que Dieu leur a donné la même grâce qu’à nous, qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ, qui étais-je, moi, pour empêcher le dessein de Dieu ?
18 Ayant entendu ce discours de Pierre, ils s’apaisèrent, et glorifièrent Dieu, en disant : Dieu a donc aussi fait part aux gentils du don de la pénitence qui mène à la vie.
19 Cependant ceux qui avaient été dispersés par la persécution qui s’était élevée à la mort d’Étienne, avaient passé jusqu’en Phénicie, en Cypre et à Antioche, et n’avaient annoncé la parole qu’aux Juifs seulement.
20 Mais quelques-uns d’entre eux, qui étaient de Cypre et de Cyrène, étant entrés dans Antioche, parlèrent aussi aux Grecs, et leur annoncèrent le Seigneur Jésus.
21 Et la main du Seigneur était avec eux ; de sorte qu’un grand nombre de personnes crurent, et se convertirent au Seigneur.
22 Le bruit en étant venu jusqu’à l’Église de Jérusalem, ils envoyèrent Barnabé à Antioche ;
23 lequel y étant arrivé, et ayant vu la grâce de Dieu, il s’en réjouit, et les exhorta tous à demeurer dans le service du Seigneur, avec un cœur ferme et inébranlable :
24 car c’était un homme vraiment bon, plein du Saint-Esprit et de foi ; et un grand nombre de personnes crurent, et se joignirent au Seigneur.
25 Barnabé s’en alla ensuite à Tarse, pour chercher Saul ; et l’ayant trouvé, il l’amena à Antioche.
26 Ils demeurèrent un an entier dans cette Église, où ils instruisirent un grand nombre de personnes ; de sorte que ce fut à Antioche que les disciples commencèrent à être nommés Chrétiens.
27 En ce même temps quelques prophètes vinrent de Jérusalem à Antioche ;
28 l’un desquels, nommé Agabus, prédit par l’Esprit de Dieu, qu’il y aurait une grande famine par toute la terre ; comme elle arriva ensuite sous l’empereur Claude.
29 Et les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon son pouvoir, quelques aumônes aux frères qui demeuraient en Judée :
30 ce qu’ils firent en effet, les envoyant aux prêtres de Jérusalem, par les mains de Barnabé et de Saul.
En ce même temps le roi Hérode employa sa puissance pour maltraiter quelques-uns de l’Église ;
2 et il fit mourir par l’épée Jacques, frère de Jean.
3 Et voyant que cela plaisait aux Juifs, il fit encore prendre Pierre ; c’étaient alors les jours des pains sans levain.
4 L’ayant donc fait arrêter, il le mit en prison, et le donna à garder à quatre bandes de quatre soldats chacune, dans le dessein de le faire mourir devant tout le peuple après la fête de Pâque.
5 Pendant que Pierre était ainsi gardé dans la prison, l’Église faisait sans cesse des prières à Dieu pour lui.
6 Mais la nuit même de devant le jour qu’Hérode avait destiné à son supplice, comme Pierre dormait entre deux soldats, lié de deux chaînes, et que les gardes qui étaient devant la porte gardaient la prison,
7 un ange du Seigneur parut tout d’un coup ; le lieu fut rempli de lumière ; et l’ange poussant Pierre par le côté, l’éveilla, et lui dit : Levez-vous promptement. Au même moment les chaînes tombèrent de ses mains.
8 Et l’ange lui dit : Mettez votre ceinture, et chaussez vos souliers. Il le fit ; et l’ange ajouta : Prenez votre vêtement, et suivez-moi.
9 Pierre sortit donc, et il le suivait, ne sachant pas que ce qui se faisait par l’ange, fût véritable ; mais s’imaginant que ce qu’il voyait, n’était qu’un songe.
10 Lorsqu’ils eurent passé le premier et le second corps de garde, ils vinrent à la porte de fer, par où l’on va à la ville, qui s’ouvrit d’elle-même devant eux ; et étant sortis, ils allèrent ensemble le long d’une rue ; et aussitôt l’ange le quitta.
11 Alors Pierre étant revenu à soi, dit en lui-même : C’est à cette heure que je reconnais véritablement que le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a délivré de la main d’Hérode, et de toute l’attente du peuple juif.
12 Et ayant pensé à ce qu’il devait faire, il vint à la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où plusieurs personnes étaient assemblées, et en prière.
13 Quand il eut frappé à la porte, une fille, nommée Rhodé, vint pour écouter qui c’était.
14 Et ayant reconnu la voix de Pierre, elle en eut une si grande joie, qu’au lieu de lui ouvrir, elle courut dire à ceux qui étaient dans la maison, que Pierre était à la porte.
15 Ils lui dirent : Vous avez perdu l’esprit. Mais elle les assura que c’était lui. Et ils disaient : C’est son ange.
16 Cependant Pierre continuait à frapper. Ils lui ouvrirent donc ; et l’ayant vu, ils furent saisis d’un extrême étonnement.
17 Mais lui, leur ayant fait signe de la main qu’ils se tussent, il leur raconta comment le Seigneur l’avait tiré de la prison, et leur dit : Faites savoir ceci à Jacques et aux frères. Et aussitôt il sortit, et s’en alla dans un autre lieu.
18 Quand il fut jour, il y eut un grand trouble parmi les soldats, pour savoir ce que Pierre était devenu.
19 Et Hérode l’ayant fait chercher, et ne l’ayant point trouvé, après avoir fait donner la question aux gardes, il commanda qu’ils fussent menés au supplice ; et il s’en alla de Judée à Césarée, où il demeura.
20 Or il était irrité contre les Tyriens et les Sidoniens : mais ils le vinrent trouver d’un commun accord ; et ayant gagné Blaste, qui était chambellan du roi, ils demandèrent la paix, parce que leur pays tirait sa subsistance des terres du roi.
21 Hérode ayant donc pris jour pour leur parler, parut vêtu d’une robe royale ; et étant assis sur son trône, il haranguait devant eux ;
22 et le peuple s’écriait dans ses acclamations : C’est la voix d’un dieu, et non d’un homme.
23 Mais au même instant un ange du Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait pas donné gloire a Dieu ; et étant mangé de vers, il mourut.
24 Cependant la parole du Seigneur faisait de grands progrès, et se répandait de plus en plus.
25 Et après que Barnabé et Saul se furent acquittés de leur ministère, ils retournèrent à Jérusalem, ayant pris avec eux Jean, surnommé Marc.
IL y avait alors dans l’Église d’Antioche des prophètes et des docteurs, entre lesquels étaient Barnabé, et Simon qu’on appelait le Noir, Lucius le Cyrénéen, Manahen, frère de lait d’Hérode le tétrarque, et Saul.
2 Or, pendant qu’ils s’acquittaient des fonctions de leur ministère devant le Seigneur, et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit leur dit : Séparez-moi Saul et Barnabé, pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés.
3 Et après qu’ils eurent jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent aller.
4 Étant ainsi envoyés par le Saint-Esprit, ils allèrent à Séleucie, et de là ils s’embarquèrent pour passer en Cypre.
5 Lorsqu’ils furent arrivés à Salamine, ils prêchaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs ; et ils avaient avec eux Jean, pour leur servir d’aide et de ministre.
6 Ayant été dans toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent un Juif, magicien et faux prophète, nommé Bar-Jésu,
7 qui était avec le proconsul Serge Paul, homme sage et prudent. Ce proconsul ayant envoyé quérir Barnabé et Saul, désirait d’entendre la parole de Dieu.
8 Mais Élymas, c’est-à dire, le magicien (car c’est ce que signifie ce nom d’Élymas), leur résistait, s’efforçant d’empêcher le proconsul d’embrasser la foi.
9 Alors Saul, qui s’appelle aussi Paul, étant rempli du Saint-Esprit, et regardant fixement cet homme,
10 lui dit : Ô homme plein de toute sorte de tromperie et de fourberie, enfant du diable, ennemi de toute justice ! ne cesserez-vous jamais de pervertir les voies droites du Seigneur ?
11 Mais maintenant la main du Seigneur est sur vous : vous allez devenir aveugle, et vous ne verrez point le soleil jusqu’à un certain temps. Aussitôt les ténèbres tombèrent sur lui, ses yeux s’obscurcirent ; et tournant de tous côtés, il cherchait quelqu’un qui lui donnât la main.
12 Le proconsul ayant vu ce miracle, embrassa la foi, et il admirait la doctrine du Seigneur.
13 Quand Paul, et ceux qui étaient avec lui, furent partis de Paphos, ils vinrent à Perge, en Pamphylie ; mais Jean les ayant quittés, s’en retourna à Jérusalem.
14 Et pour eux, étant partis de Perge sans s’y arrêter, ils vinrent à Antioche de Pisidie ; et étant entrés dans la synagogue au jour du sabbat, ils s’assirent.
15 Après la lecture de la loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : Mes frères, si vous avez quelque exhortation à faire au peuple, vous pouvez parler.
16 Aussitôt Paul se levant, fit signe de la main qu’on lui donnât audience, et leur dit : Ô Israélites, et vous qui craignez Dieu ! écoutez :
17 Le Dieu du peuple d’Israël a choisi nos pères, et a élevé ce peuple en honneur pendant qu’ils demeuraient en Égypte, d’où il les tira avec un bras fort et élevé ;
18 et durant l’espace de quarante ans, il souffrit leurs mœurs déréglées dans le désert.
19 Puis ayant détruit sept nations de la terre de Chanaan, il la leur distribua par sort,
20 environ quatre cent cinquante ans après. Il leur donna ensuite des juges, jusqu’au prophète Samuel.
21 Alors ils demandèrent un roi ; et Dieu leur donna Saül, fils de Cis, de la tribu de Benjamin, qui régna quarante ans.
22 Puis l’ayant ôté du monde, il leur donna David pour roi, à qui il rendit témoignage, en disant : J’ai trouvé David, fils de Jessé, qui est un homme selon mon cœur, et qui accomplira toutes mes volontés.
23 Ç’a été de sa race que Dieu, selon sa promesse, a suscite Jésus pour être le Sauveur d’Israël ;
24 Jean ayant prêché avant lui à tout le peuple d’Israël le baptême de la pénitence, pour le préparer à son avènement.
25 Et lorsque Jean achevait sa course, il disait : Qui croyez-vous que je sois ? Je ne suis point celui que vous pensez ; mais il en vient un autre après moi, dont je ne suis pas digne de délier les souliers.
26 C’est à vous, mes frères, qui êtes enfants de la race d’Abraham, et à ceux d’entre vous qui craignent Dieu, que cette parole de salut a été envoyée.
27 Car les habitants de Jérusalem, et leurs princes, l’ayant méconnu, ils ont accompli, en le condamnant, les paroles des prophètes, qui se lisent chaque jour de sabbat.
28 Et quoiqu’ils ne trouvassent rien en lui qui fût digne de mort, ils demandèrent à Pilate, qu’il le fît mourir.
29 Et lorsque tout ce qui avait été écrit de lui, fut accompli, on le descendit de la croix, et on le mit dans le tombeau.
30 Mais Dieu l’a ressuscité d’entre les morts le troisième jour ; et il a été vu durant plusieurs jours par ceux
31 qui étaient venus avec lui de Galilée à Jérusalem, qui lui rendent encore aujourd’hui témoignage devant le peuple.
32 Ainsi nous vous annonçons l’accomplissement de la promesse qui a été faite a nos pères ;
33 Dieu nous en ayant fait voir l’effet, à nous qui sommes leurs enfants, en ressuscitant Jésus ; selon qu’il est écrit dans le second psaume : Vous êtes mon Fils ; je vous ai engendré aujourd’hui.
34 Et pour montrer qu’il l’a ressuscité d’entre les morts pour ne plus retourner dans la corruption du tombeau, il dit : J’accomplirai fidèlement les promesses que j’ai faites à David.
35 Et il dit encore en un autre endroit : Vous ne permettrez pas que votre Saint éprouve la corruption.
36 Car pour David, après avoir servi en son temps aux desseins de Dieu, il s’est endormi, et a été mis avec ses pères, et il a éprouvé la corruption.
37 Mais celui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, n’a point éprouvé la corruption.
38 Sachez donc, mes frères, que c’est par lui que la rémission des péchés vous est annoncée,
39 et que quiconque croit en lui, est justifié par lui de toutes les choses dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de Moïse.
40 Prenez donc garde qu’il ne vous arrive ce qui est prédit par les prophètes :
41 Voyez, vous qui méprisez ma parole, soyez dans l’étonnement, et tremblez de frayeur : car je ferai une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croirez pas, lors même qu’on vous l’annoncera.
42 Lorsqu’ils sortaient de la synagogue, on les pria de parler encore du même sujet au sabbat suivant.
43 Et quand l’assemblée fut séparée, plusieurs des Juifs et des prosélytes craignant Dieu, suivirent Paul et Barnabé, qui les exhortaient à persévérer dans la grâce de Dieu.
44 Le sabbat suivant, presque toute la ville s’assembla pour entendre la parole de Dieu.
45 Mais les Juifs voyant ce concours de peuple, furent remplis d’envie et de colère, et ils s’opposaient avec des paroles de blasphème, à ce que Paul disait.
46 Alors Paul et Barnabé leur dirent hardiment : Vous étiez les premiers à qui il fallait annoncer la parole de Dieu ; mais puisque vous la rejetez, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, nous nous en allons présentement vers les gentils.
47 Car le Seigneur nous l’a ainsi commandé, selon qu’il est écrit : Je vous ai établi pour être la lumière des gentils ; afin que vous soyez leur salut jusqu’aux extrémités de la terre.
48 Les gentils entendant ceci, se réjouirent, et ils glorifiaient la parole du Seigneur : et tous ceux qui avaient été prédestinés à la vie éternelle, embrassèrent la foi.
49 Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans tout le pays.
50 Mais les Juifs ayant animé des femmes dévotes et de qualité, et les principaux de la ville, excitèrent une persécution contre Paul et Barnabé, et les chassèrent de leur pays.
51 Alors Paul et Barnabé ayant secoué contre eux la poussière de leurs pieds, vinrent à Icone.
52 Cependant les disciples étaient remplis de joie et du Saint-Esprit.
OR il arriva qu’étant à Icone, ils entrèrent ensemble dans la synagogue des Juifs ; et ils y parlèrent de telle sorte, qu’une grande multitude de Juifs et de Grecs embrassa la foi.
2 Mais ceux des Juifs qui demeurèrent dans l’incrédulité, excitèrent et irritèrent l’esprit des gentils contre les frères.
3 Ils demeurèrent donc longtemps en cette ville, se conduisant avec grande liberté pour la gloire du Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce, en leur faisant faire des prodiges et des miracles.
4 Ainsi toute la ville fut partagée, les uns étant pour les Juifs, et les autres pour les apôtres.
5 Mais comme les gentils et les Juifs, avec leurs principaux chefs, allaient se jeter sur eux pour les outrager et les lapider,
6 les apôtres l’ayant su, se réfugièrent à Lystre et à Derbe, villes de Lycaonie, et au pays d’alentour, où ils prêchaient l’Évangile.
7 Or il y avait à Lystre un homme perclus de ses jambes, qui était boiteux dès le ventre de sa mère, et qui n’avait jamais marché.
8 Cet homme entendit la prédication de Paul ; et Paul arrêtant les yeux sur lui, et voyant qu’il avait la foi qu’il serait guéri,
9 il lui dit à haute voix : Levez-vous, et tenez-vous droit sur vos pieds. Aussitôt il se leva en sautant, et commença à marcher.
10 Le peuple ayant vu ce que Paul avait fait, ils élevèrent leur voix, et dirent en langue lycaonienne : Ce sont des dieux qui sont descendus vers nous, sous la forme d’hommes.
11 Et ils appelèrent Barnabé, Jupiter ; et Paul, Mercure, parce que c’était lui qui portait la parole.
12 Et même le sacrificateur du temple de Jupiter, qui était près de la ville, amena des taureaux, et apporta des couronnes devant la porte, voulant, aussi bien que le peuple, leur sacrifier.
13 Mais les apôtres Barnabé et Paul, ayant entendu ceci, déchirèrent leurs vêtements ; et s’avançant au milieu de la multitude, ils crièrent :
14 Mes amis, que voulez-vous faire ? Nous ne sommes que des hommes non plus que vous, et sujets aux mêmes infirmités ; et nous vous avertissons de quitter ces vaines superstitions, pour vous convertir au Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre, la mer, et tout ce qu’ils contiennent :
15 qui dans les siècles passés a laissé marcher toutes les nations dans leurs voies,
16 sans néanmoins qu’il ait cessé de rendre toujours témoignage de ce qu’il est, en faisant du bien aux hommes, en dispensant les pluies du ciel, et les saisons favorables pour les fruits, en nous donnant la nourriture avec abondance, et remplissant nos cœurs de joie.
17 Mais quoi qu’ils pussent dire, ils eurent bien de la peine à empêcher que le peuple ne leur sacrifiât.
18 En ce même temps quelques Juifs d’Antioche et d’Icone étant survenus, gagnèrent le peuple ; et ayant lapidé Paul, ils le traînèrent hors de la ville, croyant qu’il fût mort.
19 Mais les disciples s’étant amassés autour de lui, il se leva et rentra dans la ville ; et le lendemain il partit avec Barnabé, pour aller à Derbe.
20 Et après avoir annoncé l’Évangile dans cette ville-là, et instruit plusieurs personnes, ils retournèrent à Lystre, à Icone, et à Antioche ;
21 fortifiant le courage des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et leur remontrant que c’est par beaucoup de peines et d’afflictions que nous devons entrer dans le royaume de Dieu.
22 Ayant donc ordonné des prêtres en chaque Église, avec des prières et des jeunes, ils les recommandèrent au Seigneur, auquel ils avaient cru.
23 Ils traversèrent ensuite la Pisidie, et vinrent en Pamphylie ;
24 et ayant annoncé la parole du Seigneur à Perge, ils descendirent à Attalie :
25 de là ils firent voile à Antioche, d’où on les avait envoyés, en les abandonnant à la grâce de Dieu, pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie.
26 Y étant arrivés, et ayant assemblé l’Église, ils leur racontèrent combien Dieu avait fait de grandes choses avec eux, et comme il avait ouvert aux gentils la porte de la foi.
27 Et ils demeurèrent là assez longtemps avec les disciples.
OR quelques-uns qui étaient venus de Judée, enseignaient cette doctrine aux frères : Si vous n’êtes circoncis selon la pratique de la loi de Moïse, vous ne pouvez être sauvés.
2 Paul et Barnabé s’étant donc élevés fortement contre eux, il fut résolu que Paul et Barnabé, et quelques-uns d’entre les autres, iraient à Jérusalem, vers les apôtres et les prêtres, pour leur proposer cette question.
3 Les fidèles de cette Église les ayant donc fait conduire, ils traversèrent la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des gentils ; ce qui donnait beaucoup de joie à tous les frères.
4 Et étant arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l’Église, par les apôtres et par les prêtres ; et ils leur rapportèrent combien Dieu avait fait de grandes choses avec eux.
5 Mais quelques-uns de la secte des pharisiens, qui avaient embrassé la foi, s’élevèrent, et soutinrent qu’il fallait circoncire les gentils, et leur ordonner de garder la loi de Moïse.
6 Les apôtres donc, et les prêtres, s’assemblèrent pour examiner et résoudre cette affaire.
7 Et après en avoir beaucoup conféré ensemble, Pierre se leva, et leur dit : Mes frères, vous savez qu’il y a longtemps que Dieu m’a choisi d’entre nous, afin que les gentils entendissent par ma bouche la parole de l’Évangile, et qu’ils crussent.
8 Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, leur donnant le Saint-Esprit aussi bien qu’à nous.
9 Et il n’a point fait de différence entre eux et nous, ayant purifié leurs cœurs par la foi.
10 Pourquoi donc tentez-vous maintenant Dieu, en imposant aux disciples un joug que ni nos pères, ni nous, n’avons pu porter ?
11 Mais nous croyons que c’est par la grâce du Seigneur Jésus-Christ, que nous serons sauvés, aussi bien qu’eux.
12 Alors toute la multitude se tut ; et ils écoutaient Barnabé et Paul, qui leur racontaient combien de miracles et de prodiges Dieu avait faits par eux parmi les gentils.
13 Après qu’ils se furent tus, Jacques prit la parole, et dit : Mes frères, écoutez-moi :
14 Simon vous a représenté de quelle sorte Dieu a commencé de regarder favorablement les gentils, pour choisir parmi eux un peuple consacré à son nom ;
15 et les paroles des prophètes s’y accordent, selon qu’il est écrit :
16 Après cela je reviendrai édifier de nouveau la maison de David, qui est tombée ; je réparerai ses ruines, et la relèverai :
17 afin que le reste des hommes, et tous les gentils qui seront appelés de mon nom, cherchent le Seigneur : c’est ce que dit le Seigneur, qui fait ces choses.
18 Dieu connaît son œuvre de toute éternité.
19 C’est pourquoi je juge qu’il ne faut point inquiéter ceux d’entre les gentils qui se convertissent à Dieu ;
20 mais qu’on doit seulement leur écrire, qu’ils s’abstiennent des souillures des idoles, de la fornication, des chairs étouffées, et du sang.
21 Car quant aux Juifs, il y a depuis longtemps en chaque ville des hommes qui leur annoncent les enseignements de Moïse dans les synagogues, où on le lit chaque jour de sabbat.
22 Alors il fut résolu par les apôtres et les prêtres, avec toute l’Église, de choisir quelques-uns d’entre eux pour les envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabe. Ils choisirent donc Jude, surnommé Barsabas, et Silas, qui étaient des principaux entre les frères ;
23 et ils écrivirent par eux cette lettre : Les Apôtres, les prêtres, et les frères : à nos frères d’entre les gentils, qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie : Salut !
24 Comme nous avons su que quelques-uns qui venaient d’avec nous, vous ont troublés par leurs discours, et ont renversé vos âmes, sans toutefois que nous leur en eussions donné aucun ordre :
25 après nous être assemblés dans un même esprit, nous avons jugé à propos de vous envoyer des personnes choisies, avec nos chers frères Barnabé et Paul,
26 qui sont des hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ.
27 Nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous feront entendre les mêmes choses de vive voix.
28 Car il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous, de ne vous point imposer d’autre charge, que celles-ci qui sont nécessaires ;
29 savoir : de vous abstenir de ce qui aura été sacrifié aux idoles, du sang, des chairs étouffées, et de la fornication ; abstenez-vous de ces choses, et vous ferez bien. Adieu !
30 Ayant donc été envoyés de la sorte, ils vinrent à Antioche, ou ils assemblèrent les fidèles, et leur rendirent cette lettre,
31 qu’ils lurent avec beaucoup de consolation et de joie.
32 Jude et Silas étant eux-mêmes prophètes, consolèrent et fortifièrent aussi les frères par plusieurs discours.
33 Et après qu’ils eurent demeuré là quelque temps, les frères les renvoyèrent en paix à ceux qui les avaient envoyés.
34 Silas néanmoins jugea à propos de demeurer à Antioche, et Jude retourna seul à Jérusalem.
35 Paul et Barnabé demeurèrent aussi à Antioche, où ils enseignaient et annonçaient avec plusieurs autres la parole du Seigneur.
36 Quelques jours après, Paul dit à Barnabé : Retournons visiter nos frères par toutes les villes où nous avons prêché la parole du Seigneur, pour voir en quel état ils sont.
37 Or Barnabé voulait prendre avec lui Jean, surnommé Marc.
38 Mais Paul le priait de considérer qu’il n’était pas à propos de prendre avec eux celui qui les avait quittés en Pamphylie, et qui ne les avait point accompagnés dans leur ministère.
39 Il se forma donc entre eux une contestation, qui fut cause qu’ils se séparèrent l’un de l’autre. Barnabé prit Marc avec lui, et s’embarqua pour aller en Cypre.
40 Et Paul ayant choisi Silas, partit avec lui, après avoir été abandonné à la grâce de Dieu par les frères.
41 Il traversa la Syrie et la Cilicie, confirmant les Églises, et leur ordonnant de garder les règlements des apôtres et des prêtres.
OR Paul arriva à Derbe, et ensuite à Lystre, où il rencontra un disciple, nommé Timothée, fils d’une femme juive fidèle et d’un père gentil.
2 Les frères qui étaient à Lystre et à Icone, rendaient un témoignage avantageux à ce disciple.
3 Paul voulut donc qu’il vînt avec lui ; et l’ayant pris auprès de lui, il le circoncit à cause des Juifs qui étaient en ces lieux-là : car tous savaient que son père était gentil.
4 Or, allant de ville en ville, ils donnaient pour règle aux fidèles, de garder les ordonnances qui avaient été établies par les apôtres et par les prêtres de Jérusalem.
5 Ainsi les Églises se fortifiaient dans la foi, et croissaient en nombre de jour en jour.
6 Lorsqu’ils eurent traversé la Phrygie et la Galatie, le Saint-Esprit leur défendit d’annoncer la parole de Dieu dans l’Asie.
7 Et étant venus en Mysie, ils se disposaient à passer en Bithynie ; mais l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas.
8 Ils passèrent ensuite la Mysie, et descendirent à Troade ;
9 où Paul eut la nuit cette vision : Un homme de Macédoine se présenta devant lui, et lui fit cette prière : Passez en Macédoine, et venez nous secourir.
10 Aussitôt qu’il eut eu cette vision, nous nous disposâmes à passer en Macédoine, ne doutant point que Dieu ne nous y appelât pour y prêcher l’Évangile.
11 Nous étant donc embarqués à Troade, nous vînmes droit à Samothrace, et le lendemain à Naples ;
12 de là à Philippes, colonie romaine, qui est la première ville qu’on rencontre de ce côté-là dans la Macédoine ; et nous y demeurâmes quelques jours.
13 Le jour du sabbat, nous sortîmes hors de la ville, et nous allâmes près de la rivière, où paraissait être le lieu ordinaire de la prière. Nous nous assîmes, et nous parlâmes aux femmes qui étaient là assemblées.
14 Il y en avait une, nommée Lydie, de la ville de Thyatire, marchande de pourpre, qui servait Dieu. Elle nous écouta ; et le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour entendre avec soumission ce que Paul disait.
15 Après qu’elle eut été baptisée, et sa famille avec elle, elle nous fit cette prière : Si vous me croyez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et y demeurez. Et elle nous y força.
16 Or il arriva que comme nous allions au lieu ordinaire de la prière, nous rencontrâmes une servante qui, ayant un esprit de Python, apportait un grand gain à ses maîtres en devinant.
17 Elle se mit à nous suivre, Paul et nous, en criant : Ces hommes sont des serviteurs du Dieu très-haut, qui vous annoncent la voie du salut.
18 Elle fit la même chose pendant plusieurs jours. Mais Paul ayant peine à le souffrir, se retourna vers elle, et dit à l’esprit : Je te commande, au nom de Jésus-Christ, de sortir de cette fille. Et il sortit à l’heure même.
19 Mais les maîtres de cette servante, voyant qu’ils avaient perdu l’espérance de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas ; et les ayant emmenés dans la place, devant ceux qui commandaient dans la ville,
20 ils les présentèrent aux magistrats, en leur disant : Ces hommes troublent toute notre ville : car ce sont des Juifs,
21 qui veulent introduire une manière de vie qu’il ne nous est point permis, à nous qui sommes Romains, de recevoir, ni de suivre.
22 Le peuple accourut en foule contre eux ; et les magistrats ayant fait déchirer leurs vêtements, commandèrent qu’ils fussent battus de verges.
23 Et après qu’on leur eut donné plusieurs coups, ils les mirent en prison, et ils ordonnèrent au geôlier de les garder sûrement.
24 Le geôlier ayant reçu cet ordre, les mit dans un cachot, et leur serra les pieds dans des ceps.
25 Sur le minuit, Paul et Silas s’étant mis en prière, chantaient des hymnes à la louange de Dieu ; et les prisonniers les entendaient.
26 Et tout d’un coup il se fit un si grand tremblement de terre, que les fondements de la prison en furent ébranlés ; en même temps toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus.
27 Le geôlier s’étant éveillé, et voyant toutes les portes de la prison ouvertes, tira son épée, et voulut se tuer, s’imaginant que les prisonniers s’étaient sauvés.
28 Mais Paul lui cria à haute voix : Ne vous faites point de mal : car nous voici encore tous.
29 Alors le geôlier ayant demandé de la lumière, entra dedans ; et tout tremblant se jeta aux pieds de Paul et de Silas ;
30 et les ayant tirés de ce lieu-là, il leur dit : Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ?
31 Ils lui répondirent : Croyez au Seigneur Jésus, et vous serez sauvé, vous et votre famille.
32 Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, et à tous ceux qui étaient dans sa maison.
33 Et les ayant pris à cette même heure de la nuit, il lava leurs plaies ; et aussitôt il fut baptisé, avec toute sa famille.
34 Puis les ayant menés en son logement, il leur servit à manger ; et il se réjouit avec toute sa maison de ce qu’il avait cru en Dieu.
35 Le jour étant venu, les magistrats lui envoyèrent dire par des huissiers, qu’il laissât aller ces prisonniers.
36 Aussitôt le geôlier vint dire à Paul : Les magistrats ont mandé qu’on vous mît en liberté : sortez donc maintenant, et vous en allez en paix.
37 Mais Paul dit à ces huissiers : Quoi ! après nous avoir publiquement battus de verges, sans connaissance de cause, nous qui sommes citoyens romains, ils nous ont mis en prison, et maintenant ils nous en font sortir en secret ! Il n’en sera pas ainsi : il faut qu’ils viennent eux-mêmes nous en tirer.
38 Les huissiers rapportèrent ceci aux magistrats, qui eurent peur, ayant appris qu’ils étaient citoyens romains.
39 Ils vinrent donc leur faire des excuses ; et les ayant mis hors de la prison, ils les supplièrent de se retirer de leur ville.
40 Et eux, au sortir de la prison, allèrent chez Lydie ; et ayant vu les frères, ils les consolèrent ; puis ils partirent.
ILS passèrent de là par Amphipolis et par Apollonie, et vinrent à Thessalonique, ou les Juifs avaient une synagogue.
2 Paul y entra, selon sa coutume ; et il les entretint des Écritures durant trois jours de sabbat ;
3 leur découvrant et leur faisant voir, qu’il avait fallu que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts : et ce Christ, leur disait-il, est Jésus que je vous annonce.
4 Quelques-uns d’entre eux crurent, et se joignirent à Paul et à Silas ; comme aussi une grande multitude de Grecs craignant Dieu, et plusieurs femmes de qualité.
5 Mais les Juifs, poussés d’un faux zèle, prirent avec eux quelques méchants hommes de la lie du peuple ; et ayant excité un tumulte, ils troublèrent toute la ville, et vinrent assiéger la maison de Jason, voulant enlever Paul et Silas, et les mener devant le peuple.
6 Mais ne les ayant point trouvés, ils traînèrent Jason, et quelques-uns des frères, devant les magistrats de la ville, en criant : Ce sont là ces gens qui sont venus ici troubler notre ville ;
7 et Jason les a reçus chez lui. Ils sont tous rebelles aux ordonnances de César, en soutenant qu’il y a un autre Roi, qu’ils nomment Jésus.
8 Ils émurent donc la populace, et les magistrats de la ville qui les écoutaient.
9 Mais Jason et les autres ayant donné caution, les magistrats les laissèrent aller.
10 Dès la nuit même, les frères conduisirent hors de la ville Paul et Silas, pour aller à Bérée ; où étant arrivés, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs.
11 Or ces Juifs de Bérée étaient de plus honnêtes gens que ceux de Thessalonique ; et ils reçurent la parole de Dieu avec beaucoup d’affection et d’ardeur, examinant tous les jours les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était véritable :
12 de sorte que plusieurs d’entre eux, et beaucoup de femmes grecques de qualité, et un assez grand nombre d’hommes, crurent en Jésus-Christ.
13 Mais quand les Juifs de Thessalonique surent que Paul avait aussi annoncé la parole de Dieu à Bérée, ils y vinrent émouvoir et troubler le peuple.
14 Aussitôt les frères se hâtèrent de faire sortir Paul, pour le conduire jusqu’à la mer ; et Silas avec Timothée demeurèrent à Bérée.
15 Mais ceux qui conduisaient Paul, le menèrent jusqu’à Athènes, où ils le quittèrent, après avoir reçu ordre de lui, de dire à Silas et à Timothée, qu’ils vinssent le trouver au plus tôt.
16 Pendant que Paul les attendait à Athènes, son esprit se sentait ému et comme irrité en lui-même, voyant que cette ville était si attachée à l’idolâtrie.
17 Il parlait donc dans la synagogue avec les Juifs, et avec ceux qui craignaient Dieu, et tous les jours dans la place avec ceux qui s’y rencontraient.
18 Il y eut aussi quelques philosophes épicuriens et stoïciens qui conférèrent avec lui ; et les uns disaient : Qu’est-ce que veut dire ce discoureur ? Et les autres : Il semble qu’il prêche de nouveaux dieux. Ce qu’ils disaient à cause qu’il leur annonçait Jésus et la résurrection.
19 Enfin ils le prirent et le menèrent à l’Aréopage, en lui disant : Pourrions-nous savoir de vous, quelle est cette nouvelle doctrine que vous publiez ?
20 Car vous nous dites de certaines choses dont nous n’avons point encore entendu parler. Nous voudrions donc bien savoir ce que c’est.
21 Or tous les Athéniens, et les étrangers qui demeuraient à Athènes, ne passaient tout leur temps qu’à dire et à entendre quelque chose de nouveau.
22 Paul étant donc au milieu de l’Aréopage, leur dit : Seigneurs athéniens, il me semble qu’en toutes choses vous êtes religieux jusqu’à l’excès.
23 Car ayant regardé en passant les statues de vos dieux, j’ai trouvé même un autel, sur lequel il est écrit : Au Dieu inconnu. C’est donc ce Dieu que vous adorez sans le connaître, que je vous annonce.
24 Dieu qui a fait le monde, et tout ce qui est dans le monde, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans les temples bâtis par les hommes.
25 Il n’est point honoré par les ouvrages de la main des hommes, comme s’il avait besoin de ses créatures, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses.
26 Il a fait naître d’un seul toute la race des hommes ; et il leur a donné pour demeure toute l’étendue de la terre, ayant marqué l’ordre des saisons, et les bornes de l’habitation de chaque peuple :
27 afin qu’ils cherchassent Dieu, et qu’ils tâchassent de le trouver comme avec la main et à tâtons, quoiqu’il ne soit pas loin de chacun de nous.
28 Car c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être ; et comme quelques-uns de vos poëtes ont dit : Nous sommes même les enfants et la race de Dieu.
29 Puis donc que nous sommes les enfants et la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la Divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, dont l’art et l’industrie des hommes a fait des figures.
30 Mais Dieu ayant laissé passer et comme dissimulé ces temps d’ignorance, fait maintenant annoncer à tous les hommes et en tous lieux, qu’ils fassent pénitence :
31 parce qu’il a arrêté un jour auquel il doit juger le monde selon la justice, par celui qu’il a destiné à en être le juge ; de quoi il a donné à tous les hommes une preuve certaine, en le ressuscitant d’entre les morts.
32 Mais lorsqu’ils entendirent parler de la résurrection des morts, les uns s’en moquèrent, et les autres dirent : Nous vous entendrons une autre fois sur ce point.
33 Ainsi Paul sortit de leur assemblée.
34 Quelques-uns néanmoins se joignirent à lui, et embrassèrent la foi ; entre lesquels fut Denys, sénateur de l’Aréopage, et une femme nommée Damaris, et d’autres avec eux.
APRÈS cela Paul étant parti d’Athènes, vint à Corinthe.
2 Et ayant trouvé un Juif, nommé Aquilas, originaire du Pont, qui était nouvellement venu d’Italie avec Priscille, sa femme, parce que l’empereur Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome ; il se joignit à eux.
3 Et parce que leur métier était de faire des tentes, et que c’était aussi le sien, il demeurait chez eux, et y travaillait.
4 Mais il prêchait dans la synagogue tous les jours de sabbat ; et faisant entrer dans ses discours le nom du Seigneur Jésus, il s’efforçait de persuader les Juifs et les Grecs.
5 Or quand Silas et Timothée furent venus de Macédoine, Paul s’employait à prêcher avec encore plus d’ardeur, en montrant aux Juifs que Jésus était le Christ.
6 Mais les Juifs le contredisant avec des paroles de blasphème, il secoua ses habits, et leur dit : Que votre sang soit sur votre tête ; pour moi, j’en suis innocent : je m’en vais désormais vers les gentils.
7 Et étant parti de là, il entra chez un nommé Tite Juste, qui craignait Dieu, et dont la maison tenait à la synagogue.
8 Crispe, chef d’une synagogue, crut aussi au Seigneur avec toute sa famille : et plusieurs autres des Corinthiens, ayant entendu Paul, crurent et furent baptisés.
9 Alors le Seigneur dit à Paul en vision durant la nuit : Ne craignez point ; mais parlez sans vous taire :
10 car je suis avec vous, et personne ne pourra vous maltraiter ; parce que j’ai en cette ville un grand peuple.
11 Il demeura donc un an et demi à Corinthe, leur enseignant la parole de Dieu.
12 Or Gallion étant proconsul d’Achaïe, les Juifs d’un commun accord s’élevèrent contre Paul, et le menèrent à son tribunal,
13 en disant : Celui-ci veut persuader aux hommes d’adorer Dieu d’une manière contraire à la loi.
14 Et Paul étant près de parler pour sa défense, Gallion dit aux Juifs : Ô Juifs ! s’il s’agissait de quelque injustice, ou de quelque mauvaise action, je me croirais obligé de vous entendre avec patience :
15 mais s’il ne s’agit que de contestations de doctrine, de mots, et de votre loi, démêlez vos différends comme vous l’entendrez ; car je ne veux point m’en rendre juge.
16 Il les fit retirer ainsi de son tribunal.
17 Et tous ayant saisi Sosthène, chef d’une synagogue, le battaient devant le tribunal, sans que Gallion s’en mît en peine.
18 Quand Paul eut encore demeuré là plusieurs jours, il prit congé des frères, et s’embarqua pour aller en Syrie avec Priscille et Aquilas ; s’étant fait couper les cheveux à Cenchrée, à cause d’un vœu qu’il avait fait.
19 Et il arriva à Éphèse, où il laissa Priscille et Aquilas. Pour lui, étant entré dans la synagogue, il conféra avec les Juifs,
20 qui le prièrent de demeurer plus longtemps avec eux ; mais il ne voulut point y consentir.
21 Et il prit congé d’eux, en leur disant : Je reviendrai vous voir, si c’est la volonté de Dieu. Et il partit ainsi d’Éphèse.
22 Étant abordé à Césarée, il alla à Jérusalem ; et après avoir salué l’Église, il se rendit à Antioche,
23 où il passa quelque temps ; et il en partit ensuite, traversant par ordre, et de ville en ville, la Galatie et la Phrygie, et fortifiant tous les disciples.
24 En ce même temps un Juif, nommé Apollon, originaire d’Alexandrie, homme éloquent et fort habile dans les Écritures, vint à Éphèse.
25 Il était instruit de la voie du Seigneur ; et parlant avec zèle et avec ferveur d’esprit, il expliquait et enseignait avec soin ce qui regardait Jésus, quoiqu’il n’eût connaissance que du baptême de Jean.
26 Il commença donc à parler librement et hardiment dans la synagogue ; et quand Priscille et Aquilas l’eurent entendu, ils le retirèrent chez eux, et l’instruisirent plus amplement de la voie du Seigneur.
27 Il voulut ensuite passer en Achaïe ; et les frères l’y ayant exhorté, ils écrivirent aux disciples de le recevoir ; et lorsqu’il y fut arrivé, il servit beaucoup aux fidèles.
28 Car il convainquait les Juifs publiquement avec grande force, leur montrant par les Écritures, que Jésus était le Christ.
PENDANT qu’Apollon était à Corinthe, Paul ayant traversé les hautes provinces de l’Asie, vint à Éphèse, où ayant trouvé quelques disciples,
2 il leur dit : Avez-vous reçu le Saint-Esprit depuis que vous avez embrassé la foi ? Ils lui répondirent : Nous n’avons pas seulement entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit.
3 Et il leur dit : Quel baptême avez-vous donc reçu ? Ils lui répondirent : Le baptême de Jean.
4 Alors Paul leur dit : Jean a baptisé du baptême de la pénitence, en disant au peuple, qu’ils devaient croire en celui qui venait après lui, c’est-à-dire, en Jésus.
5 Ce qu’ayant entendu, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus.
6 Et après que Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit descendit sur eux ; et ils parlaient diverses langues, et ils prophétisaient.
7 Ils étaient en tout environ douze.
8 Paul entra ensuite dans la synagogue, où il parla avec liberté et hardiesse pendant trois mois, conférant avec les Juifs, et s’efforçant de leur persuader ce qui regarde le royaume de Dieu.
9 Mais comme quelques-uns s’endurcissaient et demeuraient dans l’incrédulité, décriant devant tout le peuple la voie du Seigneur, il se retira, et sépara ses disciples d’avec eux ; et il enseignait tous les jours dans l’école d’un nommé Tyran :
10 ce qu’il continua durant deux ans ; de sorte que tous ceux qui demeuraient en Asie, tant Juifs que gentils, entendirent la parole du Seigneur Jésus.
11 Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul ;
12 jusque-là même que lorsque les mouchoirs et les linges qui avaient touché son corps, étaient appliqués aux malades, ils étaient guéris de leurs maladies, et les esprits malins sortaient du corps des possédés.
13 Or quelques-uns des exorcistes juifs qui allaient de ville en ville, entreprirent d’invoquer le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui étaient possédés des malins esprits, en leur disant : Nous vous conjurons par Jésus que Paul prêche.
14 Ceux qui faisaient cela, étaient sept fils d’un Juif, prince des prêtres, nommé Scéva.
15 Mais le malin esprit leur répondit : Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ?
16 Aussitôt l’homme qui était possédé d’un démon très-méchant, se jeta sur eux, et s’étant rendu maître, de deux d’entre eux, il les traita si mal qu’ils furent contraints de s’enfuir de cette maison tout nus et blessés.
17 Cet événement ayant été su de tous les Juifs et de tous les gentils qui demeuraient à Éphèse, ils furent tous saisis de crainte ; et le nom du Seigneur Jésus fut glorifié.
18 Plusieurs même de ceux qui avaient cru, venaient confesser et déclarer ce qu’ils avaient fait de mal.
19 Il y en eut aussi beaucoup de ceux qui avaient exercé les arts curieux, qui apportèrent leurs livres, et les brûlèrent devant tout le monde ; et quand on en eut supputé le prix, on trouva qu’il montait à cinquante mille pièces d’argent.
20 Ainsi la parole de Dieu se répandait de plus en plus, et se fortifiait puissamment.
21 Après cela Paul se proposa par le mouvement du Saint-Esprit, de passer par la Macédoine et par l’Achaïe, et d’aller ensuite à Jérusalem, disant : Lorsque j’aurai été là, il faut que je voie aussi Rome.
22 Et ayant envoyé en Macédoine deux de ceux qui le servaient dans son ministère, Timothée et Éraste, il demeura encore quelque temps en Asie.
23 Mais la voie du Seigneur fut alors traversée par un grand trouble.
24 Car un orfèvre, nommé Démétrius, qui faisait de petits temples d’argent de la Diane d’Ephèse, et qui donnait beaucoup à gagner à ceux de ce métier,
25 les assembla avec d’autres qui travaillaient à ces sortes d’ouvrages, et leur dit : Mes amis, vous savez que c’est de ces ouvrages que vient tout notre gain ;
26 et cependant vous voyez vous-mêmes, et vous entendez dire, que ce Paul a détourné un grand nombre de personnes du culte des dieux, non-seulement à Éphèse, mais presque par toute l’Asie, en disant que les ouvrages de la main des hommes ne sont point des dieux.
27 Et il n’y a pas seulement à craindre pour nous, que notre métier ne soit décrié, mais même que le temple de la grande déesse Diane ne tombe dans le mépris, et que la majesté de celle qui est adorée dans toute l’Asie, et même dans tout l’univers, ne s’anéantisse peu à peu.
28 Ayant entendu ce discours, ils furent transportés de colère, et ils s’écrièrent : Vive la grande Diane des Éphésiens !
29 Toute la ville fut aussitôt remplie de confusion ; et ces gens-là coururent en foule à la place publique, où était le théâtre, entraînant Gaïus et Aristarque, Macédoniens, qui avaient accompagné Paul dans son voyage.
30 Paul voulait aller se présenter à ce peuple ; mais les disciples l’en empêchèrent.
31 Et quelques-uns aussi des asiarques, qui étaient de ses amis, l’envoyèrent prier de ne se présenter point au théâtre.
32 Cependant les uns criaient d’une manière, et les autres d’une autre : car tout ce concours de peuple n’était qu’une multitude confuse ; et la plupart même ne savaient pas pourquoi ils étaient assemblés.
33 Alors Alexandre fut tiré de la foule, étant aidé par les Juifs qui le poussaient devant eux ; et étendant la main, il demanda audience, pour se justifier devant le peuple.
34 Mais ayant reconnu qu’il était Juif, ils s’écrièrent tous comme d’une seule voix, durant près de deux heures : Vive la grande Diane des Éphésiens !
35 Après quoi le greffier de la ville les ayant apaisés, il leur dit : Seigneurs éphésiens, y a-t-il quelqu’un qui ne sache pas que la ville d’Éphèse rend un culte particulier à la grande Diane, fille de Jupiter ?
36 Puis donc qu’on ne peut pas disconvenir de cela, vous devez demeurer en paix, et ne rien faire inconsidérément.
37 Car ceux que vous avez amenés ici, ne sont ni sacrilèges, ni blasphémateurs de votre déesse.
38 Si Démétrius, et les ouvriers qui sont avec lui, ont quelque plainte à faire contre quelqu’un, on tient l’audience, et il y a des proconsuls ; qu’ils s’appellent en justice les uns les autres.
39 Si vous avez quelque autre affaire à proposer, elle pourra se terminer dans une assemblée légitime.
40 Car nous sommes en danger d’être accusés de sédition pour ce qui s’est passé aujourd’hui, ne pouvant alléguer aucune raison pour justifier ce concours tumultuaire du peuple. Ayant dit cela, il congédia toute l’assemblée.
LE tumulte étant cessé, Paul fit venir les disciples ; et les ayant exhortés, il leur dit adieu, et partit pour aller en Macédoine.
2 Après avoir parcouru cette province, et avoir fait plusieurs exhortations aux fidèles, il vint en Grèce ;
3 où ayant demeuré trois mois, il résolut de retourner par la Macédoine, à cause que les Juifs lui avaient dressé des embûches sur le chemin qu’il devait prendre pour aller par mer en Syrie.
4 Il fut accompagné par Sopatre, fils de Pyrrhus, de Bérée ; par Aristarque et par Second, qui étaient de Thessalonique ; par Gaïus, de Derbe, et par Timothée ; et par Tychique et Trophime, qui étaient tous deux d’Asie.
5 Ceux-ci étant allés devant, nous attendirent à Troade.
6 Pour nous, après les jours des pains sans levain, nous nous embarquâmes à Philippes, et nous vînmes en cinq jours les trouver à Troade, où nous en demeurâmes sept.
7 Le premier jour de la semaine, les disciples étant assemblés pour rompre le pain, Paul, qui devait partir le lendemain, leur fit un discours, qu’il continua jusqu’à minuit.
8 Or il y avait beaucoup de lampes en la salle haute où nous étions assemblés.
9 Et comme le discours de Paul dura longtemps, un jeune homme, nommé Eutyque, qui était assis sur une fenêtre, s’endormit ; et étant enfin plongé dans un profond sommeil, il tomba d’un troisième étage en bas, et on l’emporta mort.
10 Mais Paul étant descendu en bas, s’étendit sur lui ; et l’ayant embrassé, il leur dit : Ne vous troublez point, car il vit.
11 Puis étant remonté, et ayant rompu le pain et mangé, il leur parla encore jusqu’au point du jour, et s’en alla ensuite.
12 Et on ramena le jeune homme vivant ; en sorte qu’ils furent extrêmement consolés.
13 Pour nous, nous montâmes sur un vaisseau, et nous allâmes jusqu’à Asson, où nous devions reprendre Paul, selon l’ordre qu’il en avait donné : car pour lui, il avait voulu faire le chemin à pied.
14 Lors donc qu’il nous eut rejoints à Asson, nous allâmes tous ensemble à Mitylène.
15 Et continuant notre route, nous arrivâmes le lendemain vis-à-vis de Chio ; le jour suivant nous abordâmes à Samos ; et le jour d’après nous vînmes à Milet.
16 Car Paul avait résolu de passer Éphèse sans y prendre terre, afin qu’il n’eût point d’occasion de s’arrêter en Asie ; se hâtant pour être, s’il était possible, le jour de la Pentecôte à Jérusalem.
17 Étant à Milet, il envoya à Éphèse, pour faire venir les prêtres de cette Église.
18 Et quand ils furent venus le trouver, et qu’ils furent ensemble, il leur dit : Vous savez de quelle sorte je me suis conduit pendant tout le temps que j’ai été avec vous, depuis le premier jour que je suis entré en Asie :
19 que j’ai servi le seigneur avec toute humilité et avec beaucoup de larmes, parmi les traverses qui me sont survenues par la conspiration des Juifs contre moi ;
20 que je ne vous ai rien caché de tout ce qui pouvait vous être utile, rien ne m’ayant empêché de vous l’annoncer, et de vous en instruire en public et en particulier ;
21 prêchant aux Juifs, aussi bien qu’aux gentils, la pénitence envers Dieu, et la foi envers notre Seigneur Jésus-Christ.
22 Et maintenant, étant lié par le Saint-Esprit, je m’en vais à Jérusalem, sans que je sache ce qui doit m’y arriver ;
23 sinon que, dans toutes les villes par où je passe, le Saint-Esprit me fait connaître que des chaînes et des afflictions m’y sont préparées.
24 Mais je ne crains rien de toutes ces choses, et ma vie ne m’est pas plus précieuse que moi-même ; il me suffit que j’achève ma course, et que j’accomplisse le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus, qui est de prêcher l’Évangile de la grâce de Dieu.
25 Je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous parmi lesquels j’ai passé en prêchant le royaume de Dieu.
26 Je vous déclare, donc aujourd’hui, que je suis pur et innocent du sang de vous tous ;
27 parce que je n’ai point évité de vous annoncer toutes les volontés de Dieu.
28 Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour gouverner l’Église de Dieu, qu’il a acquise par son propre sang.
29 Car je sais qu’après mon départ, il entrera parmi vous des loups ravissants, qui n’épargneront point le troupeau ;
30 et que d’entre vous-mêmes il s’élèvera des gens qui publieront des doctrines corrompues, afin d’attirer des disciples après eux.
31 C’est pourquoi veillez, en vous souvenant que durant trois ans je n’ai point cessé, ni jour, ni nuit, d’avertir avec larmes chacun de vous.
32 Et maintenant je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce, à celui qui peut achever l’édifice que nous avons commencé, et vous donner part à son héritage avec tous ses saints.
33 Je n’ai désiré de recevoir de personne ni argent, ni or, ni vêtements ;
34 et vous savez vous-mêmes, que ces mains que vous voyez, m’ont fourni, à moi et à ceux qui étaient avec moi, tout ce qui nous était nécessaire.
35 Je vous ai montré en toute manière, qu’il faut soutenir ainsi les faibles en travaillant, et se souvenir de ces paroles que le Seigneur Jésus a dites lui-même : Qu’il y a plus de bonheur à donner, qu’à recevoir.
36 Après leur avoir ainsi parlé, il se mit à genoux, et pria avec eux tous.
37 Ils commencèrent aussitôt à fondre tous en larmes ; et se jetant au cou de Paul, ils le baisaient ;
38 étant principalement affligés de ce qu’il leur avait dit, qu’ils ne le verraient plus. Et ils le conduisirent jusqu’au vaisseau.
APRÈS que nous nous fûmes séparés d’eux avec beaucoup de peine, nous nous éloignâmes du port, et nous vînmes droit à Cos, le lendemain à Rhodes, et de là à Patare.
2 Et ayant trouvé un vaisseau qui passait en Phénicie, nous montâmes dessus, et fîmes voile.
3 Quand nous fûmes à la vue de l’île de Cypre, la laissant à gauche, nous fîmes route vers la Syrie, et nous allâmes aborder à Tyr, où le vaisseau devait laisser sa charge.
4 Y ayant trouvé des disciples, nous y demeurâmes sept jours ; et l’Esprit leur faisait dire à Paul, qu’il n’allât point à Jérusalem.
5 Après que nous y eûmes passé ces sept jours, nous partîmes ; et ils vinrent tous, avec leurs femmes et leurs enfants, nous conduire jusque hors de la ville ; où ayant mis les genoux en terre sur le rivage, nous fîmes la prière.
6 Et après nous être dit adieu les uns aux autres, nous montâmes sur le vaisseau, et ils retournèrent chez eux.
7 Pour nous, de Tyr nous vînmes à Ptolémaïde, où nous achevâmes notre navigation ; et ayant salué les frères, nous demeurâmes un jour avec eux.
8 Le lendemain étant partis de là, nous vînmes à Césarée ; et étant entrés dans la maison de Philippe l’évangéliste, qui était un des sept diacres, nous demeurâmes chez lui.
9 Il avait quatre filles vierges, qui prophétisaient.
10 Pendant notre demeure en cette ville, qui fut de quelques jours, un prophète, nommé Agabus, arriva de Judée.
11 Étant venu nous voir, il prit la ceinture de Paul, et s’en liant les pieds et les mains, il dit : Voici ce que dit le Saint-Esprit : L’homme à qui est cette ceinture, sera lié de cette sorte par les Juifs dans Jérusalem, et ils le livreront entre les mains des gentils.
12 Ayant entendu cette parole, nous le priâmes, nous et ceux de ce lieu-là, de ne point aller à Jérusalem.
13 Mais Paul répondit : Que faites vous de pleurer ainsi, et de m’attendrir le cœur ? Je vous déclare que je suis tout prêt à souffrir à Jérusalem, non-seulement la prison, mais la mort même, pour le nom du Seigneur Jésus.
14 Et quand nous vîmes que nous ne pouvions le persuader, nous ne le pressâmes pas davantage, mais nous dîmes : Que la volonté du Seigneur soit faite !
15 Ces jours étant passés, nous nous disposâmes à partir, et nous allâmes à Jérusalem.
16 Quelques-uns des disciples de la ville de Césarée vinrent aussi avec nous, amenant avec eux un ancien disciple, nommé Mnason, originaire de l’île de Cypre, chez lequel nous devions loger.
17 Quand nous fûmes arrivés à Jérusalem, les frères nous reçurent avec joie.
18 Et le lendemain nous allâmes avec Paul visiter Jacques, chez lequel tous les prêtres s’assemblèrent.
19 Après les avoir embrassés, il leur raconta en détail tout ce que Dieu avait fait par son ministère, parmi les gentils.
20 Et eux, ayant entendu toutes ces choses, en glorifièrent Dieu, et lui dirent : Vous voyez, mon frère, combien de milliers de Juifs ont cru ; et cependant ils sont tous zélés pour la loi.
21 Or ils ont entendu dire, que vous enseignez à tous les Juifs qui sont parmi les gentils, de renoncer à Moïse ; et que vous dites qu’ils ne doivent pas circoncire leurs enfants, ni vivre selon les coutumes reçues parmi les Juifs.
22 Que faut-il donc faire ? Certainement il faudra qu’ils s’assemblent tous : car ils sauront que vous êtes arrivé.
23 Faites donc ce que nous allons vous dire : Nous avons ici quatre hommes qui ont fait un vœu :
24 prenez-les avec vous, et purifiez-vous avec eux, en faisant les frais de la cérémonie, afin qu’ils se rasent la tête ; et que tous sachent que ce qu’ils ont entendu dire de vous est faux, et que vous continuez à garder la loi.
25 Quant aux gentils qui ont cru, nous leur avons écrit, que nous avions jugé qu’ils devaient s’abstenir des viandes immolées aux idoles, du sang, des chairs étouffées, et de la fornication.
26 Paul ayant donc pris ces hommes, et s’étant purifié avec eux, entra au temple le jour suivant, faisant savoir les jours auxquels s’accomplirait leur purification, et quand l’offrande devrait être présentée pour chacun d’eux.
27 Mais sur la fin des sept jours, les Juifs d’Asie, l’ayant vu dans le temple, émurent tout le peuple, et se saisirent de lui, en criant :
28 Au secours, Israélites ! voici celui qui dogmatise partout contre ce peuple, contre la loi, et contre ce lieu saint ; et qui de plus a encore introduit des gentils dans le temple, et a profané ce saint lieu.
29 Ils disaient cela, parce qu’ayant vu dans la ville Trophime d’Éphèse avec Paul, ils croyaient que Paul l’avait introduit dans le temple.
30 Aussitôt toute la ville fut émue, et le peuple accourut en foule ; et s’étant saisis de Paul, ils le tirèrent hors du temple, dont les portes furent fermées en même temps.
31 Et comme ils se disposaient à le tuer, on vint dire au tribun de la cohorte qui gardait le temple, que toute la ville de Jérusalem était en trouble et en confusion.
32 Il prit au même instant des soldats et des centeniers avec lui, et courut à ces séditieux, qui voyant le tribun et les soldats, cessèrent de battre Paul.
33 Le tribun s’approchant, se saisit de lui ; et l’ayant fait lier de deux chaînes, il demandait qui il était, et ce qu’il avait fait.
34 Mais dans cette foule, les uns criaient d’une manière, et les autres d’une autre. Voyant donc qu’il ne pouvait rien apprendre de certain à cause du tumulte, il commanda qu’on le menât dans la forteresse.
35 Lorsque Paul fut sur les degrés, il fallut que les soldats le portassent, à cause de la violence et de la foule de la populace :
36 car il était suivi d’une grande multitude de peuple, qui criait : Faites-le mourir.
37 Paul étant sur le point d’entrer dans la forteresse, dit au tribun : Puis-je prendre la liberté de vous dire quelque chose ? Le tribun lui répondit : Savez-vous parler grec ?
38 N’êtes-vous pas cet Égyptien qui ces jours passés souleva et mena au désert avec lui quatre mille brigands ?
39 Paul lui répondit : Je vous assure que je suis Juif, citoyen de Tarse, ville de Cilicie qui est assez connue. Au reste, je vous prie de me permettre de parler au peuple.
40 Le tribun le lui ayant permis, il se présenta debout sur les degrés, et fit signe de la main au peuple. En même temps il se fit un grand silence, et il leur dit, en langue hébraïque :
MES frères et mes pères, écoutez ce que j’ai à vous dire maintenant pour ma justification.
2 Quand ils entendirent qu’il leur parlait en langue hébraïque, ils écoutèrent avec encore plus de silence ;
3 et il leur dit : Je suis Juif, né à Tarse, en Cilicie. J’ai été élevé dans cette ville aux pieds de Gamaliel, et instruit dans la manière la plus exacte d’observer la loi de nos pères, étant zélé pour la loi, comme vous l’êtes encore tous aujourd’hui.
4 C’est moi qui ai persécuté ceux de cette secte, jusqu’à la mort, les chargeant de chaînes, hommes et femmes, et les mettant en prison,
5 comme le grand prêtre et tout le sénat m’en sont témoins : jusque-là même qu’ayant pris d’eux des lettres pour les frères de Damas, j’y allai pour amener aussi prisonniers à Jérusalem ceux de cette même secte qui étaient là, afin qu’ils fussent punis.
6 Mais il arriva que comme j’étais en chemin, et que j’approchais de Damas vers l’heure de midi, je fus environné tout d’un coup et frappé d’une grande lumière qui venait du ciel ;
7 et étant tombé par terre, j’entendis une voix qui me disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutez-vous ?
8 Je répondis : Qui êtes-vous, Seigneur ? Et celui qui me parlait, me dit : Je suis Jésus de Nazareth, que vous persécutez.
9 Ceux qui étaient avec moi, virent bien la lumière ; mais ils n’entendirent point ce que disait celui qui me parlait.
10 Alors je dis : Seigneur ! que ferai-je ? Et le Seigneur me répondit : Levez-vous, et allez à Damas ; et on vous dira là tout ce que vous devez faire.
11 Et comme le grand éclat de cette lumière m’avait aveuglé, ceux qui étaient avec moi me prirent par la main, et me menèrent à Damas.
12 Or il y avait à Damas un homme pieux selon la loi, nommé Ananie, à la vertu duquel tous les Juifs qui y demeuraient, rendaient témoignage.
13 Il vint me trouver, et s’approchant de moi, il me dit : Mon frère Saul, recouvrez la vue. Et au même instant je vis et le regardai.
14 Il me dit ensuite : Le Dieu de nos pères vous a prédestiné pour connaître sa volonté, pour voir le Juste, et pour entendre les paroles de sa bouche :
15 car vous lui rendrez témoignage devant tous les hommes, de ce que vous avez vu et entendu.
16 Qu’attendez-vous donc ? Levez-vous, et recevez le baptême, et lavez vos péchés en invoquant le nom du Seigneur.
17 Or il arriva qu’étant revenu depuis à Jérusalem, lorsque j’étais en prière dans le temple, j’eus un ravissement d’esprit,
18 et je le vis qui me dit : Hâtez-vous, et sortez promptement de Jérusalem : car ils ne recevront point le témoignage que vous leur rendrez de moi.
19 Je lui répondis : Seigneur ! ils savent eux-mêmes que c’était moi qui mettais en prison, et qui faisais fouetter dans les synagogues ceux qui croyaient en vous ;
20 et que lorsqu’on répandait le sang de votre martyr Étienne, j’étais présent, et consentais à sa mort, et je gardais les vêtements de ceux qui le lapidaient.
21 Mais il me dit : Allez-vous-en : car je vous enverrai bien loin, vers les gentils.
22 Les Juifs l’avaient écouté jusqu’à ce mot ; mais alors ils élevèrent leur voix, et crièrent : Ôtez du monde ce méchant : car ce serait un crime de le laisser vivre.
23 Et comme ils criaient, et jetaient leurs vêtements, et faisaient voler la poussière en l’air,
24 le tribun le fit mener dans la forteresse, et commanda qu’on lui donnât la question en le fouettant, pour tirer de sa bouche ce qui les faisait ainsi crier contre lui.
25 Mais quand on l’eut lié, Paul dit à un centenier qui était présent : Vous est-il permis de fouetter un citoyen romain, et qui n’a point été condamné ?
26 Le centenier ayant entendu ces paroles, alla trouver le tribun, et lui dit : Que pensez-vous faire ? Cet homme est citoyen romain.
27 Le tribun aussitôt vint à Paul, et lui dit : Êtes-vous citoyen romain ? Paul lui répondit : Oui, je le suis.
28 Le tribun lui repartit : Il m’a coûté bien de l’argent pour acquérir ce droit d’être citoyen romain. Et moi, lui répondit Paul, je le suis par ma naissance.
29 En même temps ceux qui devaient lui donner la question, se retirèrent ; et le tribun eut peur, voyant que Paul était citoyen romain, et qu’il l’avait fait lier.
30 Le lendemain, voulant savoir plus exactement de quoi il était accusé par les Juifs, il lui fit ôter ses chaînes, et ayant ordonné que les princes des prêtres et tout le conseil s’assemblassent, il amena Paul, et le présenta devant eux.
PAUL regardant fixement le conseil, dit : Mes frères, jusqu’à cette heure je me suis conduit devant Dieu avec toute la droiture d’une bonne conscience.
2 À cette parole, Ananie, grand prêtre, ordonna à ceux qui étaient près de lui, de le frapper sur le visage.
3 Alors Paul lui dit : Dieu vous frappera vous-même, muraille blanchie ! Quoi ! vous êtes assis ici pour me juger selon la loi, et cependant contre la loi vous commandez qu’on me frappe !
4 Ceux qui étaient présents, dirent à Paul : Osez-vous bien maudire le grand prêtre de Dieu ?
5 Paul leur répondit : Je ne savais pas, mes frères, que ce fût le grand prêtre : car il est écrit : Vous ne maudirez point le prince de votre peuple.
6 Or Paul sachant qu’une partie de ceux qui étaient là étaient saducéens, et l’autre pharisiens, il s’écria dans l’assemblée : Mes frères, je suis pharisien, et fils de pharisien ; et c’est à cause de l’espérance d’une autre vie, et de la résurrection des morts, que l’on veut me condamner.
7 Paul ayant parlé de la sorte, il s’émut une dissension entre les pharisiens et les saducéens, et l’assemblée fut divisée.
8 Car les saducéens disent qu’il n’y a ni résurrection, ni ange, ni esprit ; au lieu que les pharisiens reconnaissent l’un et l’autre.
9 Il s’éleva ensuite un grand bruit ; et quelques-uns des pharisiens contestaient, en disant : Nous ne trouvons point de mal en cet homme. Que savons-nous si un esprit, ou un ange, ne lui aurait point parlé ?
10 Le tumulte s’augmentant, et le tribun ayant peur que Paul ne fût mis en pièces par ces gens-là, il commanda qu’on fît venir des soldats, qui l’enlevassent d’entre leurs mains, et le menassent dans la forteresse.
11 La nuit suivante le Seigneur se présenta à lui, et lui dit : Paul, ayez bon courage : car comme vous m’avez rendu témoignage dans Jérusalem, il faut aussi que vous me rendiez témoignage dans Rome.
12 Le jour étant venu, quelques Juifs s’étant ligués, firent vœu avec serment et imprécation, de ne manger, ni boire, qu’ils n’eussent tué Paul.
13 Ils étaient plus de quarante qui avaient fait cette conjuration ;
14 et ils vinrent se présenter aux princes des prêtres et aux sénateurs, et leur dirent : Nous avons fait vœu, avec de grandes imprécations, de ne point manger que nous n’ayons tué Paul.
15 Vous n’avez donc qu’à faire savoir, de la part du conseil, au tribun, que vous le priez de faire amener demain Paul devant vous, comme pour connaître plus particulièrement de son affaire ; et nous serons prêts pour le tuer avant qu’il arrive.
16 Mais le fils de la sœur de Paul, ayant appris cette conspiration, vint et entra dans la forteresse, et en avertit Paul.
17 Paul ayant appelé un des centeniers, lui dit : Je vous prie de mener ce jeune homme au tribun : car il a quelque chose a lui dire.
18 Le centenier prit le jeune homme avec lui, et le mena au tribun, auquel il dit : Le prisonnier Paul m’a prié de vous amener ce jeune homme, qui a quelque avis à vous donner.
19 Le tribun le prenant par la main, et l’ayant tiré à part, lui demanda ce qu’il avait à lui dire.
20 Ce jeune homme lui dit : Les Juifs ont résolu ensemble de vous prier que demain vous envoyiez Paul dans leur assemblée, comme s’ils voulaient connaître plus exactement de son affaire :
21 mais ne consentez pas à leur demande ; car plus de quarante hommes d’entre eux doivent lui dresser des embûches, ayant fait vœu avec de grands serments de ne manger, ni boire, qu’ils ne l’aient tué ; et ils sont déjà tout préparés, attendant seulement que vous leur promettiez ce qu’ils désirent.
22 Le tribun ayant entendu cela, renvoya le jeune homme, et lui défendit de découvrir à personne qu’il lui eût donné cet avis ;
23 et ayant appelé deux centeniers, il leur dit : Tenez prêts, dès la troisième heure de la nuit, deux cents soldats, soixante et dix cavaliers, et deux cents archers, pour aller jusqu’à Césarée.
24 Il leur ordonna aussi d’avoir des chevaux pour monter Paul, et le mener sûrement au gouverneur Félix.
25 Car il eut peur que les Juifs ne l’enlevassent, et ne le tuassent ; et qu’après cela on ne l’accusât d’avoir reçu d’eux de l’argent pour le leur livrer.
26 Il écrivit en même temps à Félix, en ces termes : Claude Lysias : au très-excellent gouverneur Félix : Salut !
27 Les Juifs s’étant saisis de cet homme, et étant sur le point de le tuer, j’y arrivai avec des soldats, et le tirai de leurs mains, ayant su qu’il était citoyen romain.
28 Et voulant savoir de quel crime ils l’accusaient, je le menai en leur conseil ;
29 mais j’ai trouvé qu’il n’était accusé que de certaines choses qui regardent leur loi, sans qu’il y eût en lui aucun crime qui fût digne de mort ou de prison.
30 Et sur l’avis qu’on m’a donné d’une entreprise que les Juifs avaient formée pour le tuer, je vous l’ai envoyé ; ayant aussi commandé à ses accusateurs, d’aller proposer devant vous ce qu’ils ont à dire contre lui. Adieu.
31 Les soldats donc, pour exécuter l’ordre qu’ils avaient reçu, prirent Paul avec eux, et le menèrent la nuit à Antipatride.
32 Et le lendemain ils s’en retournèrent à la forteresse, l’ayant laissé entre les mains des cavaliers ;
33 qui étant arrivés à Césarée, rendirent la lettre au gouverneur, et lui présentèrent Paul.
34 Le gouverneur l’ayant lue, s’enquit de quelle province était Paul ; et ayant appris qu’il était de Cilicie,
35 il lui dit : Je vous entendrai quand vos accusateurs seront venus. Et il commanda qu’on le gardât au palais d’Hérode.
CINQ jours après, Ananie, grand prêtre, descendit à Césarée, avec quelques sénateurs, et un certain orateur, nomme Tertulle ; et ils se rendirent accusateurs de Paul devant le gouverneur.
2 Paul ayant été appelé, Tertulle commença de l’accuser en ces termes : Comme c’est par vous, très-excellent Félix, que nous jouissons d’une profonde paix, et plusieurs ordres très salutaires à ce peuple ayant été établis par votre sage prévoyance,
3 nous le reconnaissons en toutes rencontres et en tous lieux, et nous vous en rendons toutes sortes d’actions de grâces.
4 Mais pour ne vous point arrêter plus longtemps, je vous prie d’écouter avec votre équité ordinaire ce que nous avons à vous dire en peu de paroles.
5 Nous avons trouvé cet homme qui est une peste publique, qui met dans tout l’univers la division et le trouble parmi tous les Juifs, et qui est le chef de la secte séditieuse des Nazaréens :
6 qui a même tenté de profaner le temple ; de sorte que nous nous étions saisis de lui, et voulions le juger selon notre loi ;
7 mais le tribun Lysias étant survenu, nous l’a arraché d’entre les mains avec grande violence,
8 ordonnant que ses accusateurs viendraient comparaître devant vous ; et vous pourrez vous-même en l’interrogeant reconnaître la vérité de toutes les choses dont nous l’accusons.
9 Les Juifs ajoutèrent, que tout cela était véritable.
10 Mais le gouverneur ayant fait signe à Paul de parler, il le fit de cette sorte : J’entreprendrai avec d’autant plus de confiance de me justifier devant vous, que je sais qu’il y a plusieurs années que vous gouvernez cette province.
11 Car il vous est aisé de savoir qu’il n’y a pas plus de douze jours que je suis venu à Jérusalem pour adorer Dieu ;
12 et ils ne m’ont point trouvé disputant avec personne, ni amassant le peuple, soit dans le temple, soit dans les synagogues,
13 soit dans la ville ; et ils ne sauraient prouver aucun des chefs dont ils m’accusent maintenant.
14 Il est vrai, et je le reconnais devant vous, que selon cette secte, qu’ils appellent hérésie, je sers le Dieu de nos pères, croyant toutes les choses qui sont écrites dans la loi et dans les prophètes ;
15 espérant en Dieu, comme ils l’espèrent eux-mêmes, que tous les hommes justes et injustes ressusciteront un jour.
16 C’est pourquoi je travaille incessamment à conserver ma conscience exempte de reproche devant Dieu et devant les hommes.
17 Mais étant venu, après plusieurs années, pour faire des aumônes à ma nation, et rendre à Dieu mes offrandes et mes vœux ;
18 lorsque j’étais encore dans ces exercices de religion, ils m’ont trouvé purifié dans le temple, sans amas de peuple et sans tumulte :
19 et ce sont certains Juifs d’Asie, qui devaient comparaître devant vous, et se rendre accusateurs, s’ils avaient quelque chose à dire contre moi.
20 Mais que ceux-ci mêmes déclarent s’ils m’ont trouvé coupable de quoi que ce soit, lorsque j’ai comparu dans leur assemblée ;
21 si ce n’est qu’on veuille me faire un crime de cette parole que j’ai dite hautement en leur présence : C’est à cause de la résurrection des morts, que vous voulez me condamner aujourd’hui.
22 Félix ayant entendu tous ces discours, les remit a une autre fois, en disant : Lorsque je me serai plus exactement informé de cette secte, et que le tribun Lysias sera venu de Jérusalem, je connaîtrai de votre affaire.
23 Il commanda ensuite à un centenier de garder Paul, mais en le tenant moins resserré, et sans empêcher aucun des siens de le servir,
24 Quelques jours après, Félix étant revenu à Césarée, avec Drusille, sa femme, qui était Juive, fit venir Paul, et il écouta ce qu’il lui dit de la foi en Jésus-Christ.
25 Mais comme Paul lui parlait de la justice, de la chasteté, et du jugement à venir, Félix en fut effrayé, et lui dit : C’est assez pour cette heure, retirez-vous ; quand j’aurai le temps, je vous manderai.
26 Et parce qu’il espérait que Paul lui donnerait de l’argent, il l’envoyait quérir souvent, et s’entretenait avec lui.
27 Deux ans s’étant passés, Félix eut pour successeur Porcius Festus ; et voulant obliger les Juifs, il laissa Paul en prison.
FESTUS étant donc arrivé dans la province, vint trois jours après de Césarée à Jérusalem.
2 Et les princes des prêtres, avec les premiers d’entre les Juifs, vinrent le trouver, pour accuser Paul devant lui ;
3 et ils lui demandaient comme une grâce, qu’il le fit venir à Jérusalem, leur dessein étant de le faire assassiner par des gens qu’ils avaient disposés sur le chemin.
4 Mais Festus leur répondit, que Paul était en prison à Césarée, où il irait dans peu de jours.
5 Que les principaux donc d’entre vous, leur dit-il, y viennent avec moi ; et si cet homme a commis quelque crime, qu’ils l’en accusent.
6 Ayant demeuré à Jérusalem huit ou dix jours au plus, il revint à Césarée ; et le lendemain s’étant assis sur le tribunal, il commanda qu’on amenât Paul.
7 Et comme on l’eut amené, les Juifs qui étaient venus de Jérusalem, se présentèrent tous autour du tribunal, accusant Paul de plusieurs grands crimes, dont ils ne pouvaient apporter aucune preuve.
8 Et Paul se défendait en disant : Je n’ai rien fait, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César.
9 Mais Festus étant bien aise de favoriser les Juifs, dit à Paul : Voulez-vous venir à Jérusalem, et y être jugé devant moi sur les choses dont on vous accuse ?
10 Paul lui répondit : Me voici devant le tribunal de César ; c’est là qu’il faut que je sois jugé : je n’ai fait aucun tort aux Juifs, comme vous-même le savez fort bien.
11 S’il se trouve que je leur aie fait quelque tort, ou que j’aie commis quelque crime digne de mort, je ne refuse pas de mourir : mais s’il n’y a rien de véritable dans toutes les accusations qu’ils font contre moi, personne ne peut me livrer entre leurs mains. J’en appelle à César.
12 Alors Festus, après en avoir conféré avec son conseil, répondit : Vous en avez appelé à César, vous irez devant César.
13 Quelques jours après, le roi Agrippa et Berénice vinrent a Césarée pour saluer Festus.
14 Et comme ils y demeurèrent plusieurs jours, Festus parla au roi de l’affaire de Paul, en lui disant : Il y a un homme que Félix a laissé prisonnier ;
15 que les princes des prêtres et les sénateurs des Juifs vinrent accuser devant moi, lorsque j’étais à Jérusalem, me demandant que je le condamnasse à la mort.
16 Mais je leur répondis, que ce n’était point la coutume des Romains de condamner un homme avant que l’accusé ait ses accusateurs présents devant lui, et qu’on lui ait donné la liberté de se justifier du crime dont on l’accuse.
17 Après qu’ils furent venus ici, je m’assis dès le lendemain sur le tribunal, ne voulant point différer cette affaire, et je commandai que cet homme fût amené.
18 Ses accusateurs étant devant lui, ne lui reprochèrent aucun des crimes dont je m’étais attendu qu’ils l’accuseraient :
19 mais ils avaient seulement quelques disputes avec lui touchant leur superstition, et touchant un certain Jésus mort, que Paul assurait être vivant.
20 Ne sachant donc quelle résolution je devais prendre sur cette affaire, je lui demandai s’il voulait bien aller à Jérusalem, pour y être jugé sur les points dont on l’accusait.
21 Mais Paul en ayant appelé, et voulant que sa cause fût réservée à la connaissance d’Auguste, j’ai ordonné qu’on le gardât jusqu’à ce que je l’envoyasse à César.
22 Agrippa dit à Festus : Il y a déjà du temps que j’ai envie d’entendre parler cet homme. Vous l’entendrez demain, répondit Festus.
23 Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice vinrent avec grande pompe ; et étant entrés dans la salle des audiences avec les tribuns et les principaux de la ville, Paul fut amené par le commandement de Festus.
24 Et Festus dit à Agrippa : Ô roi Agrippa, et vous tous qui êtes ici présents avec nous ! vous voyez cet homme contre lequel tout le peuple juif est venu me trouver à Jérusalem, me représentant avec de grandes instances et de grands cris, qu’il n’était pas juste de le laisser vivre plus longtemps.
25 Cependant j’ai trouvé qu’il n’avait rien fait qui fût digne de mort ; et comme lui-même en a appelé à Auguste, j’ai résolu de le lui envoyer.
26 Mais parce que je n’ai rien de certain à en écrire à l’empereur, je l’ai fait venir devant cette assemblée, et principalement devant vous, ô roi Agrippa ! afin qu’après avoir examiné son affaire, je sache ce que je dois en écrire.
27 Car il me semble qu’il ne serait pas raisonnable d’envoyer un prisonnier, sans marquer en même temps quels sont les crimes dont on l’accuse.
ALORS Agrippa dit à Paul : On vous permet de parler pour votre défense. Paul aussitôt ayant étendu la main, commença à se justifier de cette sorte :
2 Je m’estime heureux, ô roi Agrippa ! de pouvoir aujourd’hui me justifier devant vous, de toutes les choses dont les Juifs m’accusent ;
3 parce que vous êtes pleinement informé de toutes les coutumes des Juifs, et de toutes les questions qui sont entre eux : c’est pourquoi je vous supplie de m’écouter avec patience.
4 Premièrement, pour ce qui regarde la vie que j’ai menée dans Jérusalem parmi ceux de ma nation depuis ma jeunesse, elle est connue de tous les Juifs :
5 car, s’ils veulent rendre témoignage à la vérité, ils savent que dès mes plus tendres années j’ai vécu en pharisien, faisant profession de cette secte, qui est la plus approuvée de notre religion.
6 Et cependant on m’oblige aujourd’hui de paraître devant des juges, parce que j’espère en la promesse que Dieu a faite à nos pères ;
7 de laquelle nos douze tribus, qui servent Dieu nuit et jour, espèrent d’obtenir l’effet. C’est cette espérance, ô roi ! qui est le sujet de l’accusation que les Juifs forment contre moi.
8 Vous semble-t-il donc incroyable que Dieu ressuscite les morts ?
9 Pour moi, j’avais cru d’abord qu’il n’y avait rien que je ne dusse faire contre le nom de Jésus de Nazareth.
10 Et c’est ce que j’ai exécuté dans Jérusalem, où j’ai mis en prison plusieurs des saints, en ayant reçu le pouvoir des princes des prêtres ; et lorsqu’on les faisait mourir, j’y ai donné mon consentement.
11 J’ai été souvent dans toutes les synagogues, où, à force de tourments et de supplices, je les forçais de blasphémer ; et étant transporté de fureur contre eux, je les persécutais jusque dans les villes étrangères.
12 Un jour donc, que j’allais dans ce dessein à Damas, avec un pouvoir et une commission des princes des prêtres,
13 lorsque j’étais en chemin, ô roi ! je vis en plein midi briller du ciel une lumière plus éclatante que celle du soleil, qui m’environna, et tous ceux qui m’accompagnaient.
14 Et étant tous tombés par terre, j’entendis une voix qui me disait en langue hébraïque : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutez-vous ? Il vous est dur de regimber contre l’aiguillon.
15 Je dis alors : Qui êtes-vous, Seigneur ? Et le Seigneur me dit : Je suis Jésus, que vous persécutez.
16 Mais levez-vous, et vous tenez debout : car je vous ai apparu afin de vous établir ministre et témoin des choses que vous avez vues, et de celles aussi que je vous montrerai en vous apparaissant de nouveau ;
17 et je vous délivrerai de ce peuple, et des gentils auxquels je vous envoie maintenant,
18 pour leur ouvrir les yeux : afin qu’ils se convertissent des ténèbres à la lumière, et de la puissance de Satan à Dieu ; et que par la foi qu’ils auront en moi, ils reçoivent la rémission de leurs péchés, et qu’ils aient part à l’héritage des saints.
19 Je ne résistai donc point, ô roi Agrippa ! à la vision céleste :
20 mais j’annonçai premièrement à ceux de Damas, et ensuite dans Jérusalem, dans toute la Judée, et aux gentils, qu’ils fissent pénitence, et qu’ils se convertissent à Dieu, en faisant de dignes œuvres de pénitence.
21 Voilà le sujet pour lequel les Juifs s’étant saisis de moi dans le temple, se sont efforcés de me tuer.
22 Mais par l’assistance que Dieu m’a donnée, j’ai subsisté jusques à aujourd’hui, rendant témoignage de Jésus aux grands et aux petits, et ne disant autre chose que ce que les prophètes et Moïse ont prédit devoir arriver ;
23 savoir : que le Christ souffrirait la mort, et qu’il serait le premier qui ressusciterait d’entre les morts, et qui annoncerait la lumière à la nation et aux gentils.
24 Lorsqu’il disait ces choses pour sa justification, Festus s’écria : Vous êtes insensé, Paul ; votre grand savoir vous fait perdre le sens.
25 Paul lui répondit : Je ne suis point insensé, très-excellent Festus ; mais les paroles que je viens de dire, sont des paroles de vérité et de bon sens.
26 Car le roi est bien informé de tout ceci ; et je parle devant lui avec d’autant plus de liberté, que je crois qu’il n’ignore rien de ce que je dis ; parce que ce ne sont pas des choses qui se soient passées en secret.
27 Ô roi Agrippa ! ne croyez-vous pas aux prophètes ? Je sais que vous y croyez.
28 Alors Agrippa dit à Paul : Il ne s’en faut guère que vous ne me persuadiez d’être chrétien.
29 Paul lui repartit : Plût à Dieu que non-seulement il ne s’en fallût guère, mais qu’il ne s’en fallut rien du tout, que vous et tous ceux qui m’écoutent présentement, devinssiez tels que je suis, à la réserve de ces liens !
30 Paul ayant dit ces paroles, le roi, le gouverneur, Bérénice, et ceux qui étaient assis avec eux, se levèrent ;
31 et s’étant retirés à part, ils parlèrent ensemble, et dirent : Cet homme n’a rien fait qui soit digne de mort ou de prison.
32 Et Agrippa dit à Festus : Il aurait pu être renvoyé absous, s’il n’en eût point appelé à César.
APRÈS qu’il eut été résolu que Paul irait par mer en Italie, et qu’on le mettrait avec d’autres prisonniers entre les mains d’un nommé Jules, centenier dans une cohorte de la légion appelée Auguste,
2 nous montâmes sur un vaisseau d’Adrumète, et nous levâmes l’ancre pour aller côtoyer les terres d’Asie ; ayant avec nous Aristarque, Macédonien, de Thessalonique.
3 Le jour suivant nous arrivâmes à Sidon ; et Jules traitant Paul avec humanité, lui permit d’aller voir ses amis, et de pourvoir lui-même à ses besoins.
4 Étant partis de là, nous prîmes notre route au-dessous de Cypre, parce que les vents étaient contraires.
5 Et après avoir traversé la mer de Cilicie et de Pamphylie, nous arrivâmes à Lystre de Lycie ;
6 où le centenier ayant trouvé un vaisseau d’Alexandrie, qui faisait voile en Italie, il nous y fit embarquer.
7 Nous allâmes fort lentement pendant plusieurs jours, et nous arrivâmes avec grande difficulté vis-à-vis de Gnide ; et parce que le vent nous empêchait d’avancer, nous côtoyâmes l’île de Crète, vers Salmone.
8 Et allant avec peine le long de la côte, nous abordâmes a un lieu nommé Bons-Ports, près duquel était la ville de Thalasse.
9 Mais parce que beaucoup de temps s’était écoulé, et que la navigation devenait périlleuse, le temps du jeûne étant déjà passé, Paul donna cet avis à ceux qui nous conduisaient :
10 Mes amis, leur dit-il, je vois que la navigation va devenir très-fâcheuse et pleine de péril, non-seulement pour le vaisseau et sa charge, mais aussi pour nos personnes et nos vies.
11 Mais le centenier ajoutait plus de foi aux avis du pilote et du maître du vaisseau, qu’à ce que disait Paul.
12 Et comme le port n’était pas propre pour hiverner, la plupart furent d’avis de se remettre en mer, pour tâcher de gagner Phénice, qui est un port de Crète, qui regarde les vents du couchant d’hiver et d’été, afin d’y passer l’hiver.
13 Le vent du midi commençant à souffler doucement, ils pensèrent qu’ils viendraient à bout de leur dessein ; et ayant levé l’ancre d’Asson, ils côtoyèrent de près l’île de Crète.
14 Mais il se leva peu après un vent impétueux d’entre le levant et le nord, qui donnait contre l’île ;
15 et comme il emportait le vaisseau, sans que nous pussions y résister, on le laissa aller au gré du vent.
16 Nous fûmes poussés au-dessous d’une petite île, appelée Caude, où nous pûmes à peine être maîtres de l’esquif.
17 Mais l’ayant enfin tiré à nous, les matelots employèrent toutes sortes de moyens, et lièrent le vaisseau par-dessous, craignant d’être jetés sur des bancs de sable ; ils abaissèrent le mât, et s’abandonnèrent ainsi à la mer.
18 Et comme nous étions rudement battus de la tempête, le jour suivant ils jetèrent les marchandises dans la mer.
19 Trois jours après, ils y jetèrent aussi de leurs propres mains les agrès du vaisseau.
20 Le soleil ni les étoiles ne parurent point durant plusieurs jours ; et la tempête était toujours si violente, que nous perdîmes toute espérance de nous sauver.
21 Mais parce qu’il y avait longtemps que personne n’avait mangé, Paul se leva au milieu d’eux, et leur dit : Sans doute, mes amis, vous eussiez mieux fait de me croire, et de ne point partir de Crète, pour nous épargner tant de peine et une si grande perte.
22 Je vous exhorte néanmoins à avoir bon courage ; parce que personne ne périra, et il n’y aura que le vaisseau de perdu.
23 Car cette nuit même, un ange du Dieu à qui je suis, et que je sers, m’a apparu,
24 et m’a dit : Paul, ne craignez point : il faut que vous comparaissiez devant César ; et je vous annonce que Dieu vous a donné tous ceux qui naviguent avec vous.
25 C’est pourquoi, mes amis, ayez bon courage : car j’ai cette confiance en Dieu, que ce qui m’a été dit arrivera.
26 Mais nous devons être jetés contre une certaine île.
27 La quatorzième nuit, comme nous naviguions sur la mer Adriatique, les matelots crurent vers le minuit qu’ils approchaient de quelque terre.
28 Et ayant jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses ; et un peu plus loin, ils n’en trouvèrent que quinze.
29 Alors craignant que nous n’allassions donner contre quelque écueil, ils jetèrent quatre ancres de la poupe, et ils attendaient avec impatience que le jour vînt.
30 Or, comme les matelots cherchaient à s’enfuir du vaisseau, et qu’ils descendaient l’esquif en mer, sous prétexte d’aller jeter des ancres du côté de la proue,
31 Paul dit au centenier et aux soldats : Si ces gens-ci ne demeurent dans le vaisseau, vous ne pouvez vous sauver.
32 Alors les soldats coupèrent les câbles de l’esquif, et le laissèrent tomber.
33 Sur le point du jour, Paul les exhorta tous à prendre de la nourriture, en leur disant : Il y a aujourd’hui quatorze jours que vous êtes à jeun, et que vous n’avez rien pris, en attendant la fin de la tempête.
34 C’est pourquoi je vous exhorte à prendre de la nourriture pour pouvoir vous sauver : car il ne tombera pas un seul cheveu de la tête d’aucun de vous.
35 Après avoir dit cela, il prit du pain, et ayant rendu grâces à Dieu devant tous, il le rompit, et commença à manger.
36 Tous les autres prirent courage à son exemple, et se mirent aussi à manger.
37 Or nous étions dans le vaisseau deux cent soixante et seize personnes en tout.
38 Quand ils furent rassasiés, ils soulagèrent le vaisseau en jetant le blé dans la mer.
39 Le jour étant venu, ils ne reconnurent point quelle terre c’était ; mais ils aperçurent un golfe où il y avait un rivage, et ils résolurent d’y faire échouer le vaisseau, s’ils pouvaient.
40 Ils retirèrent les ancres, et lâchèrent en même temps les attaches des gouvernails ; et s’abandonnant à la mer, après avoir mis la voile de l’artimon au vent, ils tiraient vers le rivage.
41 Mais ayant rencontré une langue de terre qui avait la mer des deux côtés, ils y firent échouer le vaisseau ; et la proue s’y étant enfoncée, demeurait immobile ; mais la poupe se rompait par la violence des vagues.
42 Les soldats étaient d’avis de tuer les prisonniers ; de peur que quelqu’un d’eux s’étant sauvé à la nage, ne s’enfuît.
43 Mais le centenier les en empêcha, parce qu’il voulait conserver Paul ; et il commanda que ceux qui pouvaient nager, se jetassent les premiers hors du vaisseau, et se sauvassent à terre.
44 Les autres se mirent sur des planches, ou sur des pièces du vaisseau. Et ainsi ils gagnèrent tous la terre, et se sauvèrent.
NOUS étant ainsi sauvés, nous reconnûmes que l’île s’appelait Malte ; et les barbares nous traitèrent avec beaucoup de bonté :
2 car ils nous reçurent tous chez eux, et ils y allumèrent un grand feu, à cause de la pluie et du froid qu’il faisait.
3 Alors Paul ayant ramassé quelques sarments, et les ayant mis au feu, une vipère que la chaleur en fit sortir, le prit à la main.
4 Quand les barbares virent cette bête qui pendait à sa main, ils s’entre-dirent : Cet homme est sans doute quelque meurtrier, puisque après avoir été sauvé de la mer, la vengeance divine le poursuit encore, et ne veut pas le laisser vivre.
5 Mais Paul ayant secoué la vipère dans le feu, n’en reçut aucun mal.
6 Les barbares s’attendaient qu’il enflerait, ou qu’il tomberait mort tout d’un coup ; mais après avoir attendu longtemps, lorsqu’ils virent qu’il ne lui en arrivait aucun mal, ils changèrent de sentiment, et dirent que c’était un dieu.
7 Il y avait dans cet endroit-là des terres qui appartenaient à un nommé Publius, le premier de cette île, qui nous reçut fort humainement, et qui exerça envers nous l’hospitalité durant trois jours.
8 Or il se rencontra que son père était malade de fièvre et de dyssenterie : Paul alla donc le voir, et ayant fait sa prière, il lui imposa les mains, et le guérit.
9 Après ce miracle, tous ceux de l’île qui étaient malades, vinrent à lui, et furent guéris.
10 Ils nous rendirent aussi de grands honneurs ; et lorsque nous nous remîmes en mer, ils nous pourvurent de tout ce qui nous était nécessaire pour notre voyage.
11 Au bout de trois mois, nous nous embarquâmes sur un vaisseau d’Alexandrie, qui avait passé l’hiver dans l’île, et qui portait pour enseigne Castor et Pollux.
12 Nous abordâmes à Syracuse, où nous demeurâmes trois jours.
13 De là, en côtoyant la Sicile, nous vînmes à Rhége ; et un jour après, le vent du midi s’étant levé, nous arrivâmes en deux jours à Pouzzoles ;
14 où nous trouvâmes des frères qui nous prièrent de demeurer chez eux sept jours ; et ensuite nous prîmes le chemin de Rome.
15 Lorsque les frères de Rome eurent appris des nouvelles de notre arrivée, ils vinrent au-devant de nous jusqu’au lieu appelé le Marché d’Appius, et aux Trois-Loges ; et Paul les ayant vus, rendit grâces à Dieu, et fut rempli d’une nouvelle confiance.
16 Quand nous fûmes arrivés à Rome, il fut permis à Paul de demeurer où il voudrait avec un soldat qui le gardait.
17 Trois jours après, Paul pria les principaux d’entre les Juifs de venir le trouver ; et quand ils furent venus, il leur dit : Mes frères, quoique je n’eusse rien fait contre le peuple, ni contre les coutumes de nos pères, j’ai été arrêté prisonnier à Jérusalem, et mis entre les mains des Romains ;
18 qui m’ayant examiné, voulaient me mettre en liberté, parce qu’ils ne me trouvaient coupable d’aucun crime qui méritât la mort.
19 Mais les Juifs s’y opposant, j’ai été contraint d’en appeler à César, sans que j’aie dessein néanmoins d’accuser en aucune chose ceux de ma nation.
20 C’est pour ce sujet que je vous ai priés de venir ici, afin de vous voir et de vous parler : car c’est pour ce qui fait l’espérance d’Israël que je suis lié de cette chaîne.
21 Ils lui répondirent : Nous n’avons point recu de lettres de Judée sur votre sujet, et il n’est venu aucun de nos frères de ce pays-là qui nous ait dit du mal de vous.
22 Mais nous voudrions bien que vous nous dissiez vous-même vos sentiments : car ce que nous savons de cette secte, c’est qu’on la combat partout.
23 Ayant donc pris jour avec lui, ils vinrent en grand nombre le trouver en son logis ; et il leur prêchait le royaume de Dieu, leur confirmant ce qu’il leur disait par plusieurs témoignages ; et depuis le matin jusqu’au soir il tâchait de leur persuader, par la loi de Moïse et par les prophètes, ce qui regarde Jésus.
24 Les uns croyaient ce qu’il disait, et les autres ne le croyaient pas.
25 Et ne pouvant s’accorder entre eux, ils se retiraient ; ce qui donna sujet à Paul de leur dire cette parole : C’est avec grande raison que le Saint-Esprit, qui a parlé à nos pères par le prophète Isaïe,
26 a dit : Allez vers ce peuple, et lui dites : Vous écouterez, et en écoutant vous n’entendrez point ; vous verrez, et en voyant vous ne verrez point.
27 Car le cœur de ce peuple s’est appesanti, et leurs oreilles sont devenues sourdes, et ils ont fermé leurs yeux ; de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne comprenne, et que s’étant convertis, je ne les guérisse.
28 Sachez donc, que ce salut de Dieu est envoyé aux gentils, et qu’ils le recevront.
29 Lorsqu’il leur eut dit ces choses, les Juifs s’en allèrent, ayant de grandes contestations entre eux.
30 Paul ensuite demeura deux ans entiers dans un logis qu’il avait loué, où il recevait tous ceux qui venaient le voir ;
31 prêchant le royaume de Dieu, et enseignant ce qui regarde le Seigneur Jésus-Christ avec toute liberté, sans que personne l’en empêchât.
PAUL, serviteur de Jésus-Christ, apôtre par la vocation divine, choisi et destiné pour annoncer l’Évangile de Dieu,
2 qu’il avait promis auparavant par ses prophètes, dans les Écritures saintes,
3 touchant son Fils, qui lui est né, selon la chair, du sang et de la race de David ;
4 qui a été prédestiné pour être Fils de Dieu dans une souveraine puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts ; touchant, dis-je, Jésus-Christ notre Seigneur ;
5 par qui nous avons reçu la grâce et l’apostolat, pour faire obéir à la foi toutes les nations, par la vertu de son nom ;
6 au rang desquelles vous êtes aussi, comme ayant été appelés par Jésus-Christ :
7 à vous tous qui êtes à Rome, qui êtes chéris de Dieu, et appelés pour être saints. Que Dieu, notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, vous donnent la grâce et la paix !
8 Premièrement, je rends grâces à mon Dieu pour vous tous, par Jésus-Christ, de ce qu’on parle de votre foi dans tout le monde.
9 Car le Dieu que je sers par le culte intérieur de mon esprit dans l’Évangile de son Fils, m’est témoin que je me souviens sans cesse de vous ;
10 lui demandant continuellement dans mes prières, que, si c’est sa volonté, il m’ouvre enfin quelque voie favorable pour aller vers vous :
11 car j’ai grand désir de vous voir, pour vous faire part de quelque grâce spirituelle, afin de vous fortifier ;
12 c’est-à-dire, afin qu’étant parmi vous, nous recevions une mutuelle consolation dans la foi qui nous est commune.
13 Aussi, mes frères, je ne veux pas que vous ignoriez que j’avais souvent proposé de vous aller voir, pour faire quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations ; mais j’en ai été empêché jusqu’à cette heure.
14 Je suis redevable aux Grecs et aux barbares, aux savants et aux simples.
15 Ainsi, pour ce qui est de moi, je suis prêt à vous annoncer aussi l’Évangile, à vous qui êtes à Rome :
16 car je ne rougis point de l’Évangile, parce qu’il est la vertu de Dieu, pour sauver tous ceux qui croient, premièrement les Juifs, et puis les gentils.
17 Car la justice de Dieu nous y est révélée, la justice qui vient de la foi, et se perfectionne dans la foi, selon qu’il est écrit : Le juste vit de la foi.
18 On y découvre aussi la colère de Dieu, qui éclatera du ciel contre toute l’impiété et l’injustice des hommes, qui retiennent la vérité de Dieu dans l’injustice ;
19 parce qu’ils ont connu ce qui peut
se découvrir de Dieu, Dieu même le leur ayant fait connaître.
20 Car les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, sont devenues visibles depuis la création du monde, par la connaissance que ses créatures nous en donnent ; et ainsi ces personnes sont inexcusables ;
21 parce qu’ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs vains raisonnements, et leur cœur insensé a été rempli de ténèbres.
22 Ils sont devenus fous, en s’attribuant le nom de sages ;
23 et ils ont transféré l’honneur qui n’est dû qu’au Dieu incorruptible, à l’image d’un homme corruptible, et à des figures d’oiseaux, de bêtes à quatre pieds, et de reptiles.
24 C’est pourquoi Dieu les a livrés aux désirs de leur cœur, aux vices de l’impureté ; en sorte qu’en s’y plongeant, ils ont déshonoré eux-mêmes leurs propres corps,
25 eux qui avaient mis le mensonge en la place de la vérité de Dieu, et rendu à la créature l’adoration et le culte souverain, au lieu de le rendre au Créateur, qui est béni dans tous les siècles. Amen !
26 C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions honteuses ; car les femmes parmi eux ont changé l’usage qui est selon la nature, en un autre qui est contre la nature.
27 Les hommes de même, rejetant l’alliance des deux sexes, qui est selon la nature, ont été embrasés d’un désir brutal les uns envers les autres, l’homme commettant avec l’homme une infamie détestable, et recevant ainsi en eux-mêmes la juste peine qui était due à leur égarement.
28 Et comme ils n’ont pas voulu reconnaître Dieu, Dieu aussi les a livrés à un sens dépravé ; en sorte qu’ils ont fait des actions indignes de l’homme ;
29 ils ont été remplis de toute sorte d’injustice, de méchanceté, de fornication, d’avarice, de malignité ; ils ont été envieux, meurtriers, querelleurs, trompeurs ; ils ont été corrompus dans leurs mœurs, semeurs de faux rapports,
30 calomniateurs, et ennemis de Dieu; ils ont été outrageux, superbes, altiers, inventeurs de nouveaux moyens de faire le mal, désobéissants à leurs pères et à leurs mères ;
31 sans prudence, sans modestie, sans affection, sans fidélité, sans miséricorde.
32 Et après avoir connu la justice de Dieu, ils n’ont pas compris que ceux qui font ces choses sont dignes de mort, et non-seulement ceux qui les font, mais aussi ceux qui approuvent ceux qui les font.
C’EST pourquoi, vous, ô homme ! qui que vous soyez, qui condamnez les autres, vous êtes inexcusable ; parce qu’en les condamnant, vous vous condamnez vous-même, puisque vous faites les mêmes choses que vous condamnez.
2 Car nous savons que Dieu condamne, selon sa vérité, ceux qui commettent ces actions.
3 Vous donc, qui condamnez ceux qui les commettent, et qui les commettez vous-même, pensez-vous pouvoir éviter la condamnation de Dieu ?
4 Est-ce que vous méprisez les richesses de sa bonté, de sa patience, et de sa longue tolérance ? Ignorez-vous que la bonté de Dieu vous invite à la pénitence ?
5 Et cependant, par votre dureté et par l’impénitence de votre cœur, vous vous amassez un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu ;
6 qui rendra à chacun selon ses œuvres,
7 en donnant la vie éternelle à ceux qui par leur persévérance dans les bonnes œuvres, cherchent la gloire, l’honneur et l’immortalité ;
8 et répandant sa fureur et sa colère sur ceux qui ont l’esprit contentieux, et qui ne se rendent point à la vérité, mais qui embrassent l’iniquité.
9 L’affliction et le désespoir accablera l’âme de tout homme qui fait le mal, du Juif premièrement, et puis du gentil ;
10 mais la gloire, l’honneur et la paix seront le partage de tout homme qui fait le bien, du Juif premièrement, et puis du gentil.
11 Car Dieu ne fait point acception de personnes.
12 Et ainsi tous ceux qui ont péché sans avoir reçu la loi, périront aussi sans être jugés par la loi ; et tous ceux qui ont péché étant sous la loi, seront jugés par la loi.
13 (Car ce ne sont point ceux qui écoutent la loi, qui sont justes devant Dieu ; mais ce sont ceux qui gardent la loi, qui seront justifiés.
14 Lors donc que les gentils qui n’ont point la loi, font naturellement les choses que la loi commande, n’ayant point la loi, ils se tiennent à eux-mêmes lieu de loi ;
15 faisant voir que ce qui est prescrit par la loi, est écrit dans leur cœur, comme leur conscience en rend témoignage par la diversité des réflexions et des pensées qui les accusent, ou qui les défendent.)
16 Tous ceux, dis-je, qui ont péché, périront et seront condamnés au jour où Dieu jugera par Jésus-Christ, selon l’Évangile que je prêche, tout ce qui est caché dans le cœur des hommes.
17 Mais vous qui portez le nom de Juif, qui vous reposez sur la loi, qui vous glorifiez des faveurs de Dieu ;
18 qui connaissez sa volonté, et qui étant instruit par la loi, savez discerner ce qui est de plus utile ;
19 vous vous flattez d’être le conducteur des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres,
20 le docteur des ignorants, le maître des simples et des enfants, comme ayant dans la loi la règle de la science et de la vérité.
21 Et cependant, vous qui instruisez les autres, vous ne vous instruisez pas vous-même ; vous qui publiez qu’on ne doit point voler, vous volez ;
22 vous qui dites qu’on ne doit point commettre d’adultère, vous commettez des adultères ; vous qui avez en horreur les idoles, vous faites des sacrilèges ;
23 vous qui vous glorifiez dans la loi, vous déshonorez Dieu par le violement de la loi.
24 Car vous êtes cause, comme dit l’Écriture, que le nom de Dieu est blasphémé parmi les nations.
25 Ce n’est pas que la circoncision ne soit utile, si vous accomplissez la loi ; mais si vous la violez, tout circoncis que vous êtes, vous devenez comme un homme incirconcis.
26 Si donc un homme incirconcis garde les ordonnances de la loi, n’est-il pas vrai que tout incirconcis qu’il est, il sera considéré comme circoncis ?
27 Et ainsi celui qui étant naturellement incirconcis accomplit la loi, vous condamnera, vous qui ayant reçu la lettre de la loi, et étant circoncis, êtes un violateur de la loi.
28 Car le vrai Juif n’est pas celui qui l’est au dehors ; et la véritable circoncision n’est pas celle qui se fait dans la chair, et qui n’est qu’extérieure.
29 Mais le vrai Juif est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision véritable est celle du cœur, qui se fait par l’esprit, et non selon la lettre ; et ce vrai Juif tire sa louange, non des hommes, mais de Dieu.
QUEL est donc l’avantage des Juifs, et quelle est l’utilité de la circoncision ?
2 Leur avantage est grand en toutes manières, principalement en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés.
3 Car enfin, si quelques-uns d’entre eux n’ont pas cru, leur infidélité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu ? Non, certes.
4 Dieu est véritable, et tout homme est menteur, selon ce que David dit à Dieu : Afin que vous soyez reconnu fidèle en vos paroles, et victorieux dans les jugements que les hommes feront de vous.
5 Si notre injustice fait paraître davantage la justice de Dieu, que dirons-nous ? Dieu (pour parler selon l’homme) est-il injuste de nous punir ?
6 Non, certes ; car si cela était, comment Dieu serait-il le juge du monde ?
7 Mais, dira-t-on, si par mon infidélité la fidélité de Dieu a éclaté davantage pour sa gloire, pourquoi me condamne-t-on encore comme pécheur ?
8 Et pourquoi ne ferons-nous pas le mal, afin qu’il en arrive du bien (selon que quelques-uns, pour nous noircir, nous accusent de dire) ? Ces personnes seront justement condamnées.
9 Dirons-nous donc que nous sommes préférables aux gentils ? Nullement ; car nous avons déjà convaincu et les Juifs et les gentils, d’être tous dans le péché ;
10 selon qu’il est écrit ; Il n’y a point de juste, il n’y en a pas un seul.
11 Il n’y a point d’homme qui ait de l’intelligence ; il n’y en a point qui cherche Dieu.
12 Ils se sont tous détournés du droit chemin ; ils sont tous devenus inutiles ; il n’y en a point qui fasse le bien, il n’y en a pas un seul.
13 Leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils se sont servis de leurs langues pour tromper avec adresse ; ils ont sous leurs lèvres un venin d’aspic.
14 Leur bouche est remplie de malédiction et d’amertume ;
15 leurs pieds sont vites pour répandre le sang ;
16 leur conduite ne tend qu’à opprimer les autres, et à les rendre malheureux.
17 Ils ne connaissent point la voie de la paix ;
18 ils n’ont point la crainte de Dieu devant les yeux.
19 Or nous savons que toutes les paroles de la loi s’adressent à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde se reconnaisse condamnable devant Dieu ;
20 parce que nul homme ne sera justifié devant Dieu par les œuvres de la loi ; car la loi ne donne que la connaissance du péché.
21 Mais maintenant, sans la loi, la justice qui vient de Dieu, à laquelle la loi et les prophètes rendent témoignage, a été manifestée ;
22 cette justice qui vient de Dieu par la foi en Jésus-Christ, et qui est répandue en tous ceux et sur tous ceux qui croient en lui ; car il n’y a point de distinction ;
23 parce que tous ont péché, et ont besoin de rendre gloire à Dieu ;
24 étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ,
25 que Dieu a proposé pour être la victime de propitiation, par la foi qu’on aurait en son sang, pour faire paraître la justice qu’il donne lui-même, en pardonnant les péchés passés,
26 qu’il a soufferts avec tant de patience ; pour faire, dis-je, paraître en ce temps la justice qui vient de lui ; montrant tout ensemble qu’il est juste, et qu’il justifie celui qui a la foi en Jésus-Christ.
27 Où est donc le sujet de votre gloire ? Il est exclu. Et par quelle loi ? Est-ce par la loi des œuvres ? Non ; mais par la loi de la foi.
28 Car nous devons reconnaître que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi.
29 Dieu n’est-il le Dieu que des Juifs ? Ne l’est-il pas aussi des gentils ? Oui, certes, il l’est aussi des gentils.
30 Car il n’y a qu’un seul Dieu, qui justifie par la foi les circoncis, et qui par la foi justifie aussi les incirconcis.
31 Détruisons-nous donc la loi par la foi ? À Dieu ne plaise ! mais au contraire nous l’établissons.
QUEL avantage dirons-nous donc qu’Abraham, notre père, a eu selon la chair ?
2 Certes, si Abraham a été justifié par ses œuvres, il a de quoi se glorifier, mais non devant Dieu.
3 Et cependant que dit l’Écriture ? Abraham crut à la parole de Dieu, et sa foi lui fut imputée a justice.
4 Or la récompense qui se donne à quelqu’un pour ses œuvres, ne lui est pas imputée comme une grâce, mais comme une dette.
5 Et au contraire, lorsqu’un homme, sans faire des œuvres, croit en celui qui justifie le pécheur, sa foi lui est imputée à justice, selon le décret de la grâce de Dieu.
6 C’est ainsi que David dit, qu’un homme est heureux à qui Dieu impute la justice sans les œuvres.
7 Heureux ceux à qui les iniquités sont pardonnées, et dont les péchés sont couverts !
8 Heureux celui à qui Dieu n’a point imputé de péché !
9 Or ce bonheur n’est-il que pour les circoncis ? N’est-il point aussi pour les incirconcis ? Car nous venons de dire que la foi d’Abraham lui fut imputée à justice.
10 Quand donc lui a-t-elle été imputée ? Est-ce après qu’il a été circoncis, ou lorsqu’il était incirconcis ? Ce n’a point été après qu’il eut reçu la circoncision, mais avant qu’il l’eût reçue.
11 Et ainsi il reçut la marque de la circoncision, comme le sceau de la justice qu’il avait eue par la foi, lorsqu’il était encore incirconcis : pour être et le père de tous ceux qui croient n’étant point circoncis, afin que leur foi leur soit aussi imputée à justice ;
12 et le père des circoncis, qui non-seulement ont reçu la circoncision, mais qui suivent aussi les traces de la foi qu’eut notre père Abraham, lorsqu’il était encore incirconcis.
13 Aussi n’est-ce point par la loi que la promesse a été faite à Abraham, ou à sa postérité, d’avoir tout le monde pour héritage, mais par la justice de la foi.
14 Car si ceux qui appartiennent à la loi sont les héritiers, la foi devient inutile, et la promesse de Dieu sans effet ;
15 parce que la loi produit la colère et le châtiment ; puisque lorsqu’il n’y a point de loi, il n’y a point de violement de la loi.
16 Ainsi c’est par la foi que nous sommes héritiers, afin que nous le soyons par grâce, et que la promesse faite à Abraham demeure ferme pour tous les enfants d’Abraham, non-seulement pour ceux qui ont reçu la loi, mais encore pour ceux qui suivent la foi d’Abraham, qui est le père de nous tous,
17 (selon qu’il est écrit ; Je vous ai établi le père de plusieurs nations ;) et qui l’est devant Dieu, auquel il a cru comme à celui qui ranime les morts, et qui appelle ce qui n’est point, comme ce qui est.
18 Aussi ayant espéré contre toute espérance, il a cru qu’il deviendrait le père de plusieurs nations, selon qu’il lui avait été dit ; Votre postérité sera sans nombre.
19 Il ne s’affaiblit point dans sa foi, et il ne considéra point qu’étant âgé de cent ans, son corps était déjà comme mort, et que la vertu de concevoir était éteinte dans celui de Sara.
20 Il n’hésita point, et il n’eut pas la moindre défiance de la promesse de Dieu ; mais il se fortifia par la foi, rendant gloire à Dieu,
21 pleinement persuadé qu’il est tout-puissant pour faire tout ce qu’il a promis.
22 C’est pour cette raison que sa foi lui a été imputée à justice.
23 Or ce n’est pas pour lui seul qu’il est écrit, que sa foi lui a été imputée à justice ;
24 mais aussi pour nous, à qui elle sera imputée de même, si nous croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus-Christ notre Seigneur,
25 qui a été livré à la mort pour nos péchés, et qui est ressuscité pour notre justification.
AINSI étant justifiés par la foi, ayons la paix avec Dieu, par Jésus-Christ notre Seigneur ;
2 qui nous a donné aussi entrée par la foi à cette grâce en laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire des enfants de Dieu ;
3 et non-seulement dans cette espérance, mais nous nous glorifions encore dans les afflictions : sachant que l’affliction produit la patience ;
4 la patience, l’épreuve ; et l’épreuve, l’espérance.
5 Or cette espérance n’est point trompeuse, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné.
6 Car pourquoi, lorsque nous étions encore dans les langueurs du péché, Jésus-Christ est-il mort pour des impies comme nous, dans le temps destiné de Dieu ?
7 Et certes, à peine quelqu’un voudrait-il mourir pour un juste ; peut-être néanmoins que quelqu’un aurait le courage de donner sa vie pour un homme de bien.
8 Mais ce qui fait éclater davantage l’amour de Dieu envers nous, c’est que lors même que nous étions encore pécheurs,
9 Jésus-Christ n’a pas laissé de mourir pour nous dans le temps destiné de Dieu. Ainsi étant maintenant justifiés par son sang, nous serons à plus forte raison délivrés par lui de la colère de Dieu.
10 Car si lorsque nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils ; à plus forte raison, étant maintenant réconciliés avec lui, nous serons sauvés par la vie de ce même Fils.
11 Et non-seulement nous avons été réconciliés, mais nous nous glorifions même en Dieu, par Jésus-Christ notre Seigneur, par qui nous avons obtenu maintenant cette réconciliation.
12 C’est pourquoi, comme le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché ; et qu’ainsi la mort est passée dans tous les hommes, tous ayant péché dans un seul ;
13 (car le péché a toujours été dans le monde jusqu’à la loi ; mais la loi n’étant point encore, le péché n’était pas imputé.
14 cependant la mort a exercé son règne depuis Adam jusqu’à Moïse, à l’égard de ceux mêmes qui n’ont pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam, qui est la figure d’un autre chef qui devait venir ;
15 mais il n’en est pas de la grâce comme du péché ; car si par le péché d’un seul plusieurs sont morts, la miséricorde et le don de Dieu s’est répandu à plus forte raison abondamment sur plusieurs par la grâce d’un seul homme, qui est Jésus-Christ ;
16 et il n’en est pas de ce don comme de ce seul péché ; car nous avons été condamnés par le jugement de Dieu pour un seul péché, au lieu que nous sommes justifiés par la grâce après plusieurs péchés ;
17 si donc, à cause du péché d’un seul, la mort a régné par un seul homme ; à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice, régneront dans la vie par un seul homme, qui est Jésus-Christ :)
18 comme donc c’est par le péché d’un seul, que tous les hommes sont tombés dans la condamnation ; ainsi c’est par la justice d’un seul, que tous les hommes reçoivent la justification qui donne la vie.
19 Car comme plusieurs sont devenus pécheurs par la désobéissance d’un seul, ainsi plusieurs seront rendus justes par l’obéissance d’un seul.
20 Or la loi est survenue pour donner lieu à l’abondance du péché ; mais où il y a eu une abondance de péché, il y a eu ensuite une surabondance de grâce ;
21 afin que comme le péché avait régné en donnant la mort, la grâce de même règne par la justice en donnant la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur.
QUE dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le péché, pour donner lieu à cette surabondance de grâce ?
2 À Dieu ne plaise ! Car étant une fois morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ?
3 Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort ?
4 Car nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir au péché ; afin que comme Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire de son Père, nous marchions aussi dans une nouvelle vie.
5 Car si nous avons été entés en lui par la ressemblance de sa mort, nous y serons aussi entés par la ressemblance de sa résurrection ;
6 sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit détruit, et que désormais nous ne soyons plus asservis au péché.
7 Car celui qui est mort, est délivré du péché.
8 Si donc nous sommes morts avec Jésus-Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Jésus-Christ ;
9 parce que nous savons que Jésus-Christ étant ressuscité d’entre les morts ne mourra plus, et que la mort n’aura plus d’empire sur lui.
10 Car quant à ce qu’il est mort, il est mort seulement une fois pour le péché ; mais quant à la vie qu’il a maintenant, il vit pour Dieu.
11 Considérez-vous de même comme étant morts au péché, et comme ne vivant plus que pour Dieu, en Jésus-Christ notre Seigneur.
12 Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel, en sorte que vous obéissiez a ses désirs déréglés.
13 Et n’abandonnez point au péché les membres de votre corps, pour lui servir d’armes d’iniquité ; mais donnez-vous à Dieu, comme devenus vivants de morts que vous étiez, et consacrez-lui les membres de votre corps, pour lui servir d’armes de justice.
14 Car le péché ne vous dominera plus, parce que vous n’êtes plus sous la loi, mais sous la grâce.
15 Quoi donc ! pécherons-nous parce que nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce ? Dieu nous en garde !
16 Ne savez-vous pas que de qui que ce soit que vous vous soyez rendus esclaves pour lui obéir, vous demeurez esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour y trouver la mort, ou de l’obéissance à la foi pour y trouver la justice ?
17 Mais Dieu soit loué de ce qu’ayant été auparavant esclaves du péché, vous avez obéi du fond du cœur à la doctrine de l’Évangile, sur le modèle de laquelle vous avez été formés.
18 Ainsi ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice.
19 Je vous parle humainement, à cause de la faiblesse de votre chair. Comme vous avez fait servir les membres de votre corps à l’impureté et à l’injustice, pour commettre l’iniquité, faites-les servir maintenant à la justice, pour votre sanctification.
20 Car lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice.
21 Quel fruit tiriez-vous donc alors de ces désordres, dont vous rougissez maintenant ? puisqu’ils n’ont pour fin que la mort.
22 Mais à présent, étant affranchis du péché, et devenus esclaves de Dieu, votre sanctification est le fruit que vous en tirez, et la vie éternelle en sera la fin.
23 Car la mort est la solde et le payement du péché ; mais la vie éternelle est une grâce et un don de Dieu, en Jésus-Christ notre Seigneur.
IGNOREZ-VOUS, mes frères (car je parle à des hommes instruits de la loi), que la loi ne domine sur l’homme que pour autant de temps qu’elle vit ?
2 Ainsi une femme mariée est liée à son mari par la loi du mariage, tant qu’il est vivant ; mais lorsqu’il est mort, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari.
3 Si donc elle épouse un autre homme pendant la vie de son mari, elle sera tenue pour adultère ; mais si son mari vient a mourir, elle est affranchie de cette loi, et elle peut en épouser un autre sans être adultère.
4 Ainsi, mes frères, vous êtes vous-mêmes morts à la loi par le corps de Jésus-Christ, pour être a un autre qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous produisions des fruits pour Dieu.
5 Car lorsque nous étions dans la chair, les passions criminelles étant excitées par la loi, agissaient dans les membres de notre corps, et leur faisaient produire des fruits pour la mort.
6 Mais maintenant nous sommes affranchis de la loi de mort, dans laquelle nous étions retenus ; de sorte que nous servons Dieu dans la nouveauté de l’esprit, et non dans la vieillesse de la lettre.
7 Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Dieu nous garde d’une telle pensée ! Mais je n’ai connu le péché que par la loi ; car je n’aurais point connu la concupiscence, si la loi n’avait dit ; Vous n’aurez point de mauvais désirs.
8 Mais le péché ayant pris occasion de s’irriter du commandement, a produit en moi toutes sortes de mauvais désirs ; car sans la loi le péché était comme mort.
9 Et pour moi, je vivais autrefois sans loi ; mais le commandement étant survenu, le péché est ressuscité,
10 et moi, je suis mort ; et il s’est trouvé que le commandement qui devait servir à me donner la vie, a servi à me donner la mort.
11 Car le péché ayant pris occasion du commandement, m’a trompé, et m’a tué par le commandement même.
12 Ainsi la loi est sainte à la vérité, et le commandement est saint, juste et bon.
13 Ce qui était bon en soi, m’a-t-il donc causé la mort ? Nullement ; mais c’est le péché et la concupiscence, qui en se manifestant m’a causé la mort par une chose qui était bonne ; le péché, c’est-à-dire, la concupiscence, devenant ainsi par le commandement même une source plus abondante de péché.
14 Car nous savons que la loi est spirituelle ; mais pour moi, je suis charnel, étant vendu pour être assujetti au péché.
15 Je n’approuve pas ce que je fais, parce que je ne fais pas le bien que je veux; mais je fais le mal que je hais.
16 Si je fais ce que je ne veux pas, je consens à la loi, et je reconnais qu’elle est bonne.
17 Ainsi ce n’est plus moi qui fais cela ; mais c’est le péché qui habite en moi.
18 Car je sais qu’il n’y a rien de bon en moi, c’est-à-dire, dans ma chair ; parce que je trouve en moi la volonté de faire le bien ; mais je ne trouve point le moyen de l’accomplir.
19 Car je ne fais pas le bien que je veux ; mais je fais le mal que je ne veux pas.
20 Si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais ; mais c’est le péché qui habite en moi.
21 Lors donc que je veux faire le bien, je trouve en moi une loi qui s’y oppose, parce que le mal réside en moi.
22 Car je me plais dans la loi de Dieu selon l’homme intérieur ;
23 mais je sens dans les membres de mon corps une autre loi qui combat contre la loi de mon esprit, et qui me rend captif sous la loi du péché, qui est dans les membres de mon corps.
24 Malheureux homme que je suis ! qui me délivrera de ce corps de mort ?
25 Ce sera la grâce de Dieu, par Jésus-Christ notre Seigneur. Et ainsi je suis moi-même soumis et à la loi de Dieu selon l’esprit, et à la loi du péché selon la chair.
IL n’y a donc point maintenant de condamnation pour ceux qui sont en Jesus-Christ, et qui ne marchent point selon la chair ;
2 parce que la loi de l’Esprit de vie, qui est en Jésus-Christ, m’a délivré de la loi de péché et de mort.
3 Car ce qu’il était impossible que la loi fît, la chair la rendant faible et impuissante, Dieu l’a fait, ayant envoyé son propre Fils revêtu d’une chair semblable à la chair de péché ; et à cause du péché il a condamné le péché dans la chair ;
4 afin que la justice de la loi soit accomplie en nous, qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l’esprit.
5 Car ceux qui sont charnels, aiment et goûtent les choses de la chair ; et ceux qui sont spirituels, aiment et goûtent les choses de l’esprit.
6 Or cet amour des choses de la chair est une mort, au lieu que l’amour des choses de l’esprit est la vie et la paix.
7 Car cet amour des choses de la chair est ennemi de Dieu, parce qu’il n’est point soumis à la loi de Dieu, et ne le peut être.
8 Ceux donc qui vivent selon la chair, ne peuvent plaire à Dieu.
9 Mais pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit ; si toutefois l’Esprit de Dieu habite en vous ; car si quelqu’un n’a point l’Esprit de Jésus-Christ, il n’est point à lui.
10 Mais si Jésus-Christ est en vous, quoique le corps soit mort en vous à cause du péché, l’esprit est vivant à cause de la justice.
11 Si donc l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts, donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
12 Ainsi, mes frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair.
13 Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si vous faites mourir par l’esprit les œuvres de la chair, vous vivrez.
14 Car tous ceux qui sont poussés par l’Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu.
15 Aussi vous n’avez point reçu l’esprit de servitude, pour vous conduire encore par la crainte ; mais vous avez reçu l’Esprit de l’adoption des enfants par lequel nous crions ; Mon Père ! mon Père !
16 Et c’est cet Esprit qui rend lui-même témoignage à notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu.
17 Si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers de Jésus-Christ ; pourvu toutefois que nous souffrions avec lui, afin que nous soyons glorifiés avec lui.
18 Car je suis persuadé que les souffrances de la vie présente n’ont point de proportion avec cette gloire qui sera un jour découverte en nous.
19 Aussi les créatures attendent avec grand désir la manifestation des enfants de Dieu ;
20 parce qu’elles sont assujetties à la vanité, et elles ne le sont pas volontairement, mais à cause de celui qui les y a assujetties ;
21 avec espérance d’être délivrées aussi elles-mêmes de cet asservissement à la corruption, pour participer à la glorieuse liberté des enfants de Dieu.
22 Car nous savons que jusqu’à maintenant toutes les créatures soupirent, et sont comme dans le travail de l’enfantement ;
23 et non-seulement elles, mais nous encore qui possédons les prémices de l’Esprit, nous soupirons et nous gémissons en nous-mêmes, attendant l’effet de l’adoption divine, la rédemption et la délivrance de nos corps.
24 Car ce n’est encore qu’en espérance que nous sommes sauvés. Or quand on voit ce qu’on a espéré, ce n’est plus espérance, puisque nul n’espère ce qu’il voit déjà.
25 Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas encore, nous l’attendons avec patience.
26 De plus, l’Esprit de Dieu nous aide dans notre faiblesse. Car nous ne savons ce que nous devons demander à Dieu dans nos prières, pour le prier comme il faut ; mais le Saint-Esprit même prie pour nous par des gémissements ineffables.
27 Et celui qui pénètre le fond des cœurs, entend bien quel est le désir de l’esprit, parce qu’il ne demande pour les saints que ce qui est conforme à la volonté de Dieu.
28 Or nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qu’il a appelés selon son décret pour être saints.
29 Car ceux qu’il a connus dans sa prescience, il les a aussi prédestinés pour être conformes à l’image de son Fils, afin qu’il fût l’aîné entre plusieurs frères.
30 Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.
31 Après cela que devons-nous dire ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
32 Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré à la mort pour nous tous, que ne nous donnera-t-il point, après nous l’avoir donné ?
33 Qui accusera les élus de Dieu ? Sera-ce Dieu, lui qui les justifie.
34 Qui osera les condamner ? Sera-ce Jésus-Christ, lui qui est mort pour nous, qui de plus est ressuscité ; qui est à la droite de Dieu, et qui intercède pour nous ?
35 Qui donc nous séparera de l’amour de Jésus-Christ ? Sera-ce l’affliction, ou les déplaisirs, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou les périls, ou le fer et la violence ?
36 selon qu’il est écrit ; On nous égorge tous les jours pour l’amour de vous, Seigneur ! on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.
37 Mais parmi tous ces maux, nous demeurons victorieux par celui qui nous a aimés.
38 Car je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les puissances, ni les choses présentes, ni les futures, ni la puissance des hommes,
39 ni tout ce qu’il y a de plus haut, ou de plus profond, ni toute autre créature, ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu, en Jésus-Christ notre Seigneur.
JÉSUS-CHRIST m’est témoin que je dis la vérité ; je ne mens point, ma conscience me rendant ce témoignage par le Saint-Esprit,
2 que je suis saisi d’une tristesse profonde, et que mon cœur est pressé sans cesse d’une vive douleur ;
3 jusque-là que j’eusse désiré que Jésus-Christ m’eût fait servir moi-même de victime soumise à l’anathème pour mes frères, qui sont d’un même sang que moi selon la chair ;
4 qui sont les Israélites, à qui appartient l’adoption des enfants de Dieu, sa gloire, son alliance, sa loi, son culte et ses promesses ;
5 de qui les patriarches sont les pères, et desquels est sorti selon la chair Jésus-Christ même, qui est Dieu au-dessus de tout, et béni dans tous les siècles. Amen !
6 Ce n’est pas néanmoins que la parole de Dieu soit demeurée sans effet. Car tous ceux qui descendent d’Israël, ne sont pas pour cela Israélites ;
7 et tous ceux qui sont de la race d’Abraham, ne sont pas pour cela ses enfants ; mais Dieu lui dit : C’est d’Isaac que sortira la race qui doit porter votre nom.
8 C’est-à-dire, que ceux qui sont enfants d’Abraham selon la chair, ne sont pas pour cela enfants de Dieu ; mais que ce sont les enfants de la promesse, qui sont réputés être les enfants d’Abraham.
9 Car voici les termes de la promesse : Je viendrai dans un an en ce même temps, et Sara aura un fils.
10 Et cela ne se voit pas seulement dans Sara, mais aussi dans Rebecca, qui conçut en même temps deux enfants d’Isaac, notre père.
11 Car avant qu’ils fussent nés, et avant qu’ils eussent fait aucun bien ni aucun mal, afin que le décret de Dieu demeurât ferme selon son élection,
12 non à cause de leurs œuvres, mais à cause de l’appel et du choix de Dieu, il lui fut dit,
13 L’aîné sera assujetti au plus jeune ; selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Esaü.
14 Que dirons-nous donc ? Est-ce qu’il y a en Dieu de l’injustice ? Dieu nous garde de cette pensée !
15 Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui il me plaira de faire miséricorde ; et j’aurai pitié de qui il me plaira d’avoir pitié.
16 Cela ne dépend donc ni de celui qui veut, ni de celui qui court ; mais de Dieu qui fait miséricorde.
17 Car dans l’Écriture, il dit à Pharaon : C’est pour cela même que je vous ai établi, pour faire éclater en vous ma puissance, et pour rendre mon nom célèbre dans toute la terre.
18 Il est donc vrai qu’il fait miséricorde à qui il lui plaît, et qu’il endurcit qui il lui plaît.
19 Vous me direz peut-être : Après cela pourquoi Dieu se plaint-il ? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ?
20 Mais, ô homme ! qui êtes-vous pour contester avec Dieu ? Un vase d’argile dit-il à celui qui l’a fait ? Pourquoi m’avez-vous fait ainsi ?
21 Le potier n’a-t-il pas le pouvoir de faire de la même masse d’argile un vase destiné a des usages honorables, et un autre destiné à des usages vils et honteux ?
22 Que dirons-nous donc, si Dieu voulant montrer sa juste colère, et faire connaître sa puissance, souffre avec une patience extrême les vases de colère préparés pour la perdition ;
23 afin de faire paraître les richesses de sa gloire sur les vases de miséricorde qu’il a préparés pour la gloire,
24 sur nous, qu’il a appelés non-seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les gentils ?
25 selon ce qu’il dit dans Osée : J’appellerai mon peuple, ceux qui n’étaient point mon peuple ; ma bien-aimée, celle que je n’avais point aimée ; et l’objet de ma miséricorde, celle à qui je n’avais point fait miséricorde ;
26 et il arrivera que dans le même lieu où je leur avais dit autrefois, Vous n’êtes point mon peuple ; ils seront appelés les enfants du Dieu vivant.
27 Et pour ce qui est d’Israël, Isaïe s’écrie : Quand le nombre des enfants d’Israël serait égal à celui du sable de la mer, il n’y en aura qu’un petit reste de sauvés.
28 Car Dieu dans sa justice consumera et retranchera son peuple ; le Seigneur fera un grand retranchement sur la terre.
29 Et comme le même Isaïe avait dit auparavant : Si le Seigneur des armées ne nous avait réservé quelques-uns de notre race, nous serions devenus semblables à Sodome et à Gomorrhe.
30 Que dirons-nous donc à cela ? sinon que les gentils qui ne cherchaient point la justice, ont embrassé la justice, et la justice qui vient de la foi ;
31 et que les Israélites au contraire, qui recherchaient la loi de la justice, ne sont point parvenus à la loi de la justice.
32 Et pourquoi ? Parce qu’ils ne l’ont point recherchée par la foi, mais comme par les œuvres de la loi. Car ils se sont heurtés contre la pierre d’achoppement,
33 selon qu’il est écrit : Je vais mettre dans Sion celui qui est une pierre d’achoppement, une pierre de scandale ; et tous ceux qui croiront en lui, ne seront point confondus.
IL est vrai, mes frères, que je sens dans mon cœur une grande affection pour le salut d’Israël, et je le demande à Dieu par mes prières.
2 Car je puis leur rendre ce témoignage, qu’ils ont du zèle pour Dieu ; mais leur zèle n’est point selon la science ;
3 parce que ne connaissant point la justice qui vient de Dieu, et s’efforçant d’établir leur propre justice, ils ne se sont point soumis à Dieu, pour recevoir cette justice qui vient de lui.
4 Car Jésus-Christ est la fin de la loi, pour justifier tous ceux qui croient en lui.
5 Or Moïse dit touchant la justice qui vient de la loi, que celui qui en observera les ordonnances, y trouvera la vie.
6 Mais pour ce qui est de la justice qui vient de la foi, voici comme il en parle : Ne dites point en votre cœur ; Qui pourra monter au ciel ? c’est-à-dire, pour en faire descendre Jésus-Christ ;
7 ou, Qui pourra descendre au fond de la terre ? c’est-à-dire, pour appeler Jésus-Christ d’entre les morts.
8 Mais que dit l’Écriture ? La parole qui vous est annoncée, n’est point éloignée de vous ; elle est dans votre bouche et dans votre cœur. Telle est la parole de la foi que nous vous prêchons ;
9 parce que si vous confessez de bouche que Jésus est le Seigneur, et si vous croyez de cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, vous serez sauvé.
10 Car il faut croire de cœur pour être justifié, et confesser sa foi par ses paroles pour être sauvé.
11 C’est pourquoi l’Écriture dit : Tous ceux qui croient en lui, ne seront point confondus.
12 Il n’y a point en cela de distinction entre les Juifs et les gentils ; parce qu’ils n’ont tous qu’un même Seigneur, qui répand ses richesses sur tous ceux qui l’invoquent.
13 Car tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur, seront sauvés.
14 Mais comment l’invoqueront-ils, s’ils ne croient point en lui ? Et comment croiront-ils en lui, s’ils n’en ont point entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, si personne ne le leur prêche ?
15 Et comment les prédicateurs leur prêcheront-ils, s’ils ne sont envoyés ? selon ce qui est écrit : Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent l’Évangile de paix, de ceux qui annoncent les vrais biens !
16 Mais tous n’obéissent pas à l’Évangile. C’est ce qui a fait dire à Isaïe : Seigneur ! qui a cru ce qu’il nous a entendu prêcher ?
17 La foi donc vient de ce qu’on a entendu ; et on a entendu, parce que la parole de Jésus-Christ a été prêchée.
18 Mais je demande ; Ne l’ont-ils pas déjà entendue ? Oui, certes ; leur voix a retenti par toute la terre, et leur parole s’est fait entendre jusqu’aux extrémités du monde.
19 Et Israël n’en a-t-il point eu aussi connaissance ? C’est Moïse qui le premier a dit : Je vous rendrai jaloux d’un peuple qui n’est pas un peuple, et je ferai qu’une nation insensée deviendra l’objet de votre indignation et de votre envie.
20 Mais Isaïe dit hautement ; J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas ; et je me suis fait voir à ceux qui ne demandaient point à me connaître.
21 Et il dit contre Israël : J’ai tendu les bras durant tout le jour à ce peuple incrédule et rebelle à mes paroles.
QUE dirai-je donc ? Est-ce que Dieu a rejeté son peuple ? Non, certes. Car je suis moi-même Israélite, de la race d’Abraham, et de la tribu de Benjamin.
2 Dieu n’a point rejeté son peuple qu’il a connu dans sa prescience. Ne savez-vous pas ce qui est rapporté d’Élie dans l’Écriture ? de quelle sorte il demande justice à Dieu contre Israël, en disant :
3 Seigneur ! ils ont tué vos prophètes, ils ont renversé vos autels ; je suis demeuré tout seul, et ils me cherchent pour m’ôter la vie.
4 Mais qu’est-ce que Dieu lui répond ? Je me suis réservé sept mille hommes qui n’ont point fléchi le genou devant Baal.
5 Ainsi Dieu a sauvé en ce temps, selon l’élection de sa grâce, un petit nombre qu’il s’est réservé.
6 Si c’est par grâce, ce n’est donc point par les œuvres ; autrement la grâce ne serait plus grâce.
7 Après cela que dirons-nous ? Israël n’a-t-il donc point trouvé ce qu’il cherchait ? Ceux qui ont été choisis de Dieu, l’ont trouvé ; mais les autres ont été aveuglés ;
8 selon qu’il est écrit ; Dieu leur a donné un esprit d’assoupissement et d’insensibilité, des yeux qui ne voient point, et des oreilles qui n’entendent point ; tel est leur état jusqu’à ce jour.
9 David dit encore d’eux ; Que leur table leur soit un filet où ils se trouvent enveloppés ; qu’elle leur devienne une pierre de scandale, et qu’elle soit leur juste punition ;
10 que leurs yeux soient tellement obscurcis qu’ils ne voient point ; et faites qu’ils soient toujours courbés contre terre.
11 Je demande donc : Ne se sont-ils heurtés que pour tomber et périr sans ressource ? À Dieu ne plaise ! Mais leur chute est devenue une occasion de salut aux gentils, afin que l’exemple des gentils leur donnât de l’émulation pour les suivre.
12 Si leur chute a été la richesse du monde, et si le petit nombre auquel ils ont été réduits a été la richesse des gentils, combien leur plénitude enrichira-t-elle le monde encore davantage ?
13 Car je vous le dis, à vous qui êtes gentils : tant que je serai l’apôtre des gentils, je travaillerai à rendre illustre mon ministère,
14 pour tâcher d’exciter de l’émulation dans l’esprit des Juifs qui me sont unis selon la chair, et d’en sauver quelques-uns.
15 Car si leur réprobation est devenue la réconciliation du monde, que sera leur rappel, sinon un retour de la mort à la vie ?
16 Si les prémices des Juifs sont saintes, la masse l’est aussi ; et si la racine est sainte, les rameaux le sont aussi.
17 Si donc quelques-unes des branches ont été rompues ; et si vous, qui n’étiez qu’un olivier sauvage, avez été enté parmi celles qui sont demeurées sur l’olivier franc, et avez été rendu participant de la sève et du suc qui sort de la racine de l’olivier ;
18 ne vous élevez point de présomption contre les branches naturelles. Si vous pensez vous élever au-dessus d’elles, considérez que ce n’est pas vous qui portez la racine, mais que c’est la racine qui vous porte.
19 Mais, direz-vous, ces branches naturelles ont été rompues, afin que je fusse enté en leur place.
20 Il est vrai : elles ont été rompues à cause de leur incrédulité ; et pour vous, vous demeurez ferme par votre foi ; mais prenez garde de ne pas vous élever, et tenez-vous dans la crainte.
21 Car si Dieu n’a point épargné les branches naturelles, vous devez craindre qu’il ne vous épargne pas non plus.
22 Considérez donc la bonté et la sévérité de Dieu : sa sévérité envers ceux qui sont tombés ; et sa bonté envers vous, si toutefois vous demeurez ferme dans l’état où sa bonté vous a mis ; autrement vous serez aussi vous-même retranché comme eux.
23 Eux, au contraire, s’ils ne demeurent pas dans leur incrédulité, ils seront de nouveau entés sur leur tige, puisque Dieu est tout-puissant pour les enter encore.
24 Car si vous avez été coupé de l’olivier sauvage, qui était votre tige naturelle, pour être enté contre votre nature sur l’olivier franc ; à combien plus forte raison les branches naturelles de l’olivier même, seront-elles entées sur leur propre tronc ?
25 Car je ne veux pas, mes frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne soyez point sages à vos propres yeux ; qui est, qu’une partie des Juifs est tombée dans l’aveuglement, jusqu’à ce que la multitude des nations soit entrée dans l’Église ;
26 et qu’ainsi tout Israël soit sauvé, selon qu’il est écrit ; Il sortira de Sion un libérateur qui bannira l’impiété de Jacob.
27 Et c’est là l’alliance que je ferai avec eux, lorsque j’effacerai leurs péchés.
28 Ainsi quant à l’Évangile, ils sont maintenant ennemis à cause de vous ; mais quant à l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères.
29 Car les dons et la vocation de Dieu sont immuables, et il ne s’en repent point.
30 Comme donc autrefois vous étiez incrédules à l’égard de Dieu, et que vous avez maintenant obtenu miséricorde, à l’occasion de l’incrédulité des Juifs ;
31 ainsi les Juifs sont maintenant tombés dans une incrédulité qui a donné lieu à la miséricorde que vous avez reçue, afin qu’un jour ils obtiennent eux-mêmes miséricorde.
32 Car Dieu a permis que tous fussent enveloppés dans l’incrédulité, pour exercer sa miséricorde envers tous.
33 Ô profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont incompréhensibles, et ses voies impénétrables !
34 Car qui a connu les desseins de Dieu, ou qui est entré dans le secret de ses conseils ?
35 ou qui lui a donné quelque chose le premier, pour en prétendre récompense ?
36 Car tout est de lui, tout est par lui, et tout est en lui ; à lui soit gloire dans tous les siècles ! Amen !
JE vous conjure donc, mes frères, par la miséricorde de Dieu, de lui offrir vos corps comme une hostie vivante, sainte et agréable à ses yeux, pour lui rendre un culte raisonnable et spirituel.
2 Ne vous conformez point au siècle présent ; mais qu’il se fasse en vous une transformation par le renouvellement de votre esprit, afin que vous reconnaissiez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui est agréable à ses yeux, et ce qui est parfait.
3 Je vous exhorte donc, vous tous, selon le ministère qui m’a été donné par grâce, de ne vous point élever au delà de ce que vous devez, dans les sentiments que vous avez de vous-mêmes ; mais de vous tenir dans les bornes de la modération, selon la mesure du don de la foi que Dieu a départie à chacun de vous.
4 Car comme dans un seul corps nous avons plusieurs membres, et que tous ces membres n’ont pas la même fonction ;
5 de même en Jésus-Christ, quoique nous soyons plusieurs, nous ne sommes néanmoins qu’un seul corps, étant tous réciproquement membres les uns des autres.
6 C’est pourquoi, comme nous avons tous des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée ; que celui qui a reçu le don de prophétie, en use selon l’analogie et la règle de la foi ;
7 que celui qui est appelé au ministère de l’Église, s’attache à son ministère ; que celui qui a reçu le don d’enseigner, s’applique à enseigner ;
8 et que celui qui a reçu le don d’exhorter, exhorte les autres ; que celui qui fait l’aumône, la fasse avec simplicité ; que celui qui a la conduite de ses frères, s’en acquitte avec vigilance ; et que celui qui exerce les œuvres de miséricorde, le fasse avec joie.
9 Que votre charité soit sincère, et sans déguisement. Ayez le mal en horreur, et attachez-vous fortement au bien.
10 Que chacun ait pour son prochain une affection et une tendresse vraiment fraternelle ; prévenez-vous les uns les autres par des témoignages d’honneur et de déférence.
11 Ne soyez point lâches dans votre devoir ; conservez-vous dans la ferveur de l’esprit ; souvenez-vous que c’est le Seigneur que vous servez.
12 Réjouissez-vous dans l’espérance ; soyez patients dans les maux, persévérants dans la prière,
13 charitables pour soulager les nécessités des saints, prompts à exercer l’hospitalité.
14 Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez-les, et ne faites point d’imprécation contre eux.
15 Soyez dans la joie avec ceux qui sont dans la joie, et pleurez avec ceux qui pleurent.
16 Tenez-vous toujours unis dans les mêmes sentiments et les mêmes affections ; n’aspirez point à ce qui est élevé ; mais accommodez-vous à ce qui est de plus bas et de plus humble ; ne soyez point sages à vos propres yeux.
17 Ne rendez à personne le mal pour le mal ; ayez soin de faire le bien, non-seulement devant Dieu, mais aussi devant tous les hommes.
18 Vivez en paix, si cela se peut, et autant qu’il est en vous, avec toutes sortes de personnes.
19 Ne vous vengez point vous-mêmes, mes chers frères ; mais donnez lieu à la colère ; car il est écrit : C’est à moi que la vengeance est réservée ; et c’est moi qui la ferai, dit le Seigneur.
20 Au contraire, si votre ennemi a faim, donnez-lui à manger ; s’il a soif, donnez-lui à boire ; car agissant de la sorte, vous amasserez des charbons de feu sur sa tête.
21 Ne vous laissez point vaincre par le mal ; mais travaillez à vaincre le mal par le bien.
QUE toute personne soit soumise aux puissances supérieures ; car il n’y a point de puissance qui ne vienne de Dieu, et c’est lui qui a établi toutes celles qui sont sur la terre.
2 Celui donc qui résiste aux puissances, résiste à l’ordre de Dieu ; et ceux qui y résistent, attirent la condamnation sur eux-mêmes.
3 Car les princes ne sont point à craindre, lorsqu’on ne fait que de bonnes actions, mais lorsqu’on en fait de mauvaises. Voulez-vous ne point craindre les puissances, faites bien, et elles vous en loueront.
4 Car le prince est le ministre de Dieu pour vous favoriser dans le bien. Si vous faites mal, vous avez raison de craindre, parce que ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée. Car il est le ministre de Dieu pour exécuter sa vengeance, en punissant celui qui fait de mauvaises actions.
5 Il est donc nécessaire de vous y soumettre, non-seulement par la crainte du châtiment, mais aussi par un devoir de conscience.
6 C’est pour cette même raison que vous payez le tribut aux princes : parce qu’ils sont les ministres de Dieu, toujours appliqués aux fonctions de leur ministère.
7 Rendez donc à chacun ce qui lui est dû : le tribut, à qui vous devez le tribut ; les impôts, à qui vous devez les impôts ; la crainte, à qui vous devez de la crainte ; l’honneur, à qui vous devez de l’honneur.
8 Acquittez-vous envers tous de tout ce que vous leur devez, ne demeurant redevables que de l’amour qu’on se doit les uns aux autres. Car celui qui aime le prochain, accomplit la loi ;
9 parce que ces commandements de Dieu, Vous ne commettrez point d’adultère ; Vous ne tuerez point ; Vous ne déroberez point ; Vous ne porterez point de faux témoignage ; Vous ne désirerez rien des biens de votre prochain ; et s’il y en a quelque autre semblable ; tous ces commandements, dis-je, sont compris en abrégé dans cette parole ; Vous aimerez le prochain comme vous-même.
10 L’amour qu’on a pour le prochain, ne souffre point qu’on lui fasse du mal ; ainsi l’amour est l’accomplissement de la loi.
11 Acquittons-nous donc de cet amour, et d’autant plus que nous savons que le temps presse, et que l’heure est déjà venue de nous réveiller de notre assoupissement ; puisque nous sommes plus proches de notre salut que lorsque nous avons reçu la foi.
12 La nuit est déjà fort avancée, et le jour s’approche ; quittons donc les œuvres de ténèbres, et revêtons-nous des armes de lumière.
13 Marchons avec bienséance et avec honnêteté, comme on marche durant le jour. Ne vous laissez point aller aux débauches, ni aux ivrogneries ; aux impudicités, ni aux dissolutions ; aux querelles, ni aux envies ;
14 mais revêtez-vous de notre Seigneur Jésus-Christ ; et ne cherchez pas à contenter votre sensualité, en satisfaisant à ses désirs.
RECEVEZ avec charité celui qui est encore faible dans la foi, sans vous amuser à contester avec lui.
2 Car l’un croit qu’il lui est permis de manger de toutes choses ; et l’autre, au contraire, qui est faible dans la foi, ne mange que des légumes.
3 Que celui qui mange de tout, ne méprise point celui qui n’ose manger de tout ; et que celui qui ne mange pas de tout, ne condamne point celui qui mange de tout, puisque Dieu l’a pris à son service.
4 Qui êtes-vous, pour oser ainsi condamner le serviteur d’autrui ? S’il tombe, ou s’il demeure ferme, cela regarde son maître. Mais il demeurera ferme, parce que Dieu est tout-puissant pour l’affermir.
5 De même, l’un met de la différence entre les jours ; l’autre considère tous les jours comme égaux. Que chacun agisse selon qu’il est pleinement persuadé dans son esprit.
6 Celui qui distingue les jours, les distingue pour plaire au Seigneur. Celui qui mange de tout, le fait pour plaire au Seigneur, car il en rend grâces à Dieu ; et celui qui ne mange pas de tout, le fait aussi pour plaire au Seigneur, et il en rend aussi grâces à Dieu.
7 Car aucun de nous ne vit pour soi-même, et aucun de nous ne meurt pour soi-même.
8 Soit que nous vivions, c’est pour le Seigneur que nous vivons ; soit que nous mourions, c’est pour le Seigneur que nous mourons ; soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes toujours au Seigneur.
9 Car c’est pour cela même que Jésus-Christ est mort et qu’il est ressuscité, afin d’avoir un empire souverain sur les morts et sur les vivants.
10 Vous donc, pourquoi condamnez-vous votre frère ? Et vous, pourquoi méprisez-vous le vôtre ? Car nous paraîtrons tous devant le tribunal de Jésus-Christ ;
11 selon cette parole de l’Écriture : Je jure par moi-même, dit le Seigneur, que tout genou fléchira devant moi, et que toute langue confessera que c’est moi qui suis Dieu.
12 Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu de soi-même.
13 Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais jugez plutôt que vous ne devez pas donner à votre frère une occasion de chute et de scandale.
14 Je sais et je suis persuadé, selon la doctrine du Seigneur Jésus, que rien n’est impur de soi-même, et qu’il n’est impur qu’à celui qui le croit impur.
15 Mais si en mangeant de quelque chose, vous attristez votre frère, dès là vous ne vous conduisez plus par la charité. Ne faites pas périr par votre manger celui pour qui Jésus-Christ est mort.
16 Prenez donc garde de ne pas exposer aux médisances des hommes le bien dont nous jouissons.
17 Car le royaume de Dieu ne consiste pas dans le boire ni dans le manger, mais dans la justice, dans la paix et dans la joie que donne le Saint-Esprit.
18 Et celui qui sert Jésus-Christ en cette manière, est agréable à Dieu, et approuvé des hommes.
19 Appliquons-nous donc à rechercher ce qui peut entretenir la paix parmi nous, et observons tout ce qui peut nous édifier les uns les autres.
20 Que le manger ne soit pas cause que vous détruisiez l’ouvrage de Dieu. Ce n’est pas que toutes les viandes ne soient pures ; mais un homme fait mal d’en manger, lorsqu’en le faisant il scandalise les autres.
21 Et il vaut mieux ne point manger de chair, et ne point boire de vin, ni rien faire de ce qui est à votre frère une occasion de chute et de scandale, ou qui le blesse, parce qu’il est faible.
22 Avez-vous une foi éclairée, contentez-vous de l’avoir dans le cœur aux yeux de Dieu. Heureux celui que sa conscience ne condamne point en ce qu’il veut faire !
23 Mais celui qui étant en doute s’il peut manger d’une viande, ne laisse point d’en manger, il est condamné ; parce qu’il n’agit pas selon la foi. Or tout ce qui ne se fait point selon la foi, est péché.
NOUS devons donc, nous qui sommes plus forts, supporter les faiblesses des infirmes, et non pas chercher notre propre satisfaction.
2 Que chacun de vous tâche de satisfaire son prochain dans ce qui est bon, et qui peut l’édifier ;
3 puisque Jésus-Christ n’a pas cherché à se satisfaire lui-même, mais qu’il dit à son Père, dans l’Ecriture : Les injures qu’on vous a faites, sont retombées sur moi.
4 Car tout ce qui est écrit, a été écrit pour notre instruction ; afin que nous concevions une espérance ferme par la patience, et par la consolation que les Écritures nous donnent.
5 Que le Dieu de patience et de consolation vous fasse la grâce d’être toujours unis de sentiment et d’affection les uns avec les autres, selon l’Esprit de Jésus-Christ ;
6 afin que vous puissiez, d’un même cœur et d’une même bouche, glorifier Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ.
7 C’est pourquoi unissez-vous les uns aux autres pour vous soutenir mutuellement, comme Jésus-Christ vous a unis avec lui pour la gloire de Dieu.
8 Car je vous déclare que Jésus-Christ a été le dispensateur et le ministre de l’Évangile à l’égard des Juifs circoncis, afin que Dieu fût reconnu pour véritable par l’accomplissement des promesses qu’il avait faites à leurs pères.
9 Et quant aux gentils, ils doivent glorifier Dieu de sa miséricorde, selon qu’il est écrit : C’est pour cette raison, Seigneur ! que je publierai vos louanges parmi les nations, et que je chanterai des cantiques à la gloire de votre nom.
10 Et l’Écriture dit encore : Réjouissez-vous, nations, avec son peuple.
11 Et ailleurs ; Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, glorifiez-le tous.
12 Isaïe dit aussi : Il sortira de la tige de Jessé un rejeton qui s’élèvera pour régner sur les nations, et les nations espéreront en lui.
13 Que le Dieu d’espérance vous comble de joie et de paix dans votre foi, afin que votre espérance croisse toujours de plus en plus par la vertu et la puissance du Saint-Esprit.
14 Pour moi, mes frères, je suis persuadé que vous êtes pleins de charité, que vous êtes remplis de toutes sortes de connaissances, et qu’ainsi vous pouvez vous instruire les uns les autres.
15 Néanmoins je vous ai écrit ceci, mes frères, et peut-être avec un peu de liberté, voulant seulement vous faire ressouvenir de ce que vous savez déjà, selon la grâce que Dieu m’a donnée,
16 d’être le ministre de Jésus-Christ parmi les nations, en exerçant la sacrificature de l’Évangile de Dieu, afin que l’oblation des gentils lui soit agréable, étant sanctifiée par le Saint-Esprit.
17 J’ai donc sujet de me glorifier en Jésus-Christ du succès de l’œuvre de Dieu.
18 Car je n’oserais vous parler de ce que Jésus-Christ a fait par moi, pour amener les nations à l’obéissance de la foi par la parole et par les œuvres,
19 par la vertu des miracles et des prodiges, et par la puissance du Saint-Esprit ; de sorte que j’ai porté l’Évangile de Jésus-Christ dans cette grande étendue de pays qui est depuis Jérusalem jusqu’à l’Illyrie.
20 Et je me suis tellement acquitté de ce ministère, que j’ai eu soin de ne point prêcher l’Évangile dans les lieux où Jésus-Christ avait déjà été prêché, pour ne point bâtir sur le fondement d’autrui, vérifiant ainsi cette parole de l’Écriture :
21 Ceux à qui il n’avait point été annoncé, verront sa lumière ; et ceux qui n’avaient point encore entendu parler de lui, auront l’intelligence de sa doctrine.
22 C’est ce qui m’a souvent empêché d’aller vers vous, et je ne l’ai pu faire jusqu’à cette heure.
23 Mais n’ayant plus maintenant aucun sujet de demeurer davantage dans ce pays-ci, et désirant depuis plusieurs années de vous aller voir,
24 lorsque je ferai le voyage d’Espagne, j’espère vous voir en passant ; afin qu’après avoir un peu joui de votre présence, vous me conduisiez en ce pays-là.
25 Maintenant je m’en vais à Jérusalem, porter aux saints quelques aumônes.
26 Car les Églises de Macédoine et d’Achaïe ont résolu avec beaucoup d’affection, de faire quelque part de leurs biens à ceux d’entre les saints de Jérusalem qui sont pauvres.
27 Ils l’ont résolu, dis-je, avec beaucoup d’affection, et en effet ils leur sont redevables Car si les gentils ont participé aux richesses spirituelles des Juifs, ils doivent aussi leur faire part de leurs biens temporels.
28 Lors donc que je me serai acquitté de ce devoir, et que je leur aurai rendu ce dépôt qui est le fruit de la piété des fidèles, je passerai par vos quartiers, en allant en Espagne.
29 Or je sais que quand j’irai vous voir, ma venue sera accompagnée d’une abondante bénédiction de l’Évangile de Jésus-Christ.
30 Je vous conjure donc, mes frères, par Jésus-Christ notre Seigneur, et par la charité du Saint-Esprit, de combattre avec moi par les prières que vous ferez à Dieu pour moi ;
31 afin qu’il me délivre des Juifs incrédules qui sont en Judée, et que les saints de Jérusalem reçoivent favorablement le service que je vais leur rendre ;
32 et qu’ainsi, étant plein de joie, je puisse aller vous voir, si c’est la volonté de Dieu, et jouir avec vous d’une consolation mutuelle.
33 Je prie le Dieu de paix de demeurer avec vous tous. Amen !
JE vous recommande notre sœur Phébé, diaconesse de l’Église qui est au port de Cenchrée ;
2 afin que vous la receviez au nom du Seigneur, comme on doit recevoir les saints, et que vous l’assistiez dans toutes les choses où elle pourrait avoir besoin de vous : car elle en a assisté elle-même plusieurs, et moi en particulier.
3 Saluez de ma part Prisque et Aquilas, qui ont travaillé avec moi pour le service de Jésus-Christ ;
4 qui ont exposé leur tête pour me sauver la vie, et a qui je ne suis pas le seul qui soit obligé, mais encore toutes les Églises des gentils.
5 Saluez aussi de ma part l’Église qui est dans leur maison. Saluez mon cher Épénète, qui a été les prémices de l’Asie par la foi en Jésus-Christ.
6 Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous.
7 Saluez Andronique et Junie, mes parents, qui ont été compagnons de mes liens, qui sont considérables entre les apôtres, et qui ont embrassé la foi de Jésus-Christ avant moi.
8 Saluez Amplias, que j’aime particulièrement en notre Seigneur.
9 Saluez Urbain, qui a travaillé avec nous pour le service de Jésus-Christ ; et mon cher Stachys.
10 Saluez Apelle, qui est un fidèle serviteur de Jésus-Christ.
11 Saluez ceux qui sont de la famille d’Aristobule. Saluez Hérodion, mon cousin. Saluez ceux de la maison de Narcisse, qui sont nos frères dans le Seigneur.
12 Saluez Tryphène et Tryphose, lesquelles travaillent pour le service du Seigneur. Saluez notre chère Perside, qui a aussi beaucoup travaillé pour le service du Seigneur.
13 Saluez Rufus, qui est un élu du Seigneur ; et sa mère, que je regarde comme la mienne.
14 Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermas, Patrobe, Hermès, et nos frères qui sont avec eux.
15 Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, et Olympiade, et tous les saints qui sont avec eux.
16 Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les Églises de Jésus-Christ vous saluent.
17 Mais je vous exhorte, mes frères, de prendre garde à ceux qui causent parmi vous des divisions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise, et d’éviter leur compagnie.
18 Car ces sortes de gens ne servent point Jésus-Christ notre Seigneur, mais sont esclaves de leur sensualité ; et par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les âmes simples.
19 L’obéissance que vous avez rendue à la foi, est venue à la connaissance de tout le monde, et je m’en réjouis pour vous ; mais je désire que vous soyez sages dans le bien, et simples dans le mal.
20 Que le Dieu de paix brise bientôt Satan sous vos pieds ! Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous !
21 Timothée, qui est le compagnon de mes travaux, vous salue ; comme aussi Lucius, Jason et Sosipatre, qui sont mes parents.
22 Je vous salue au nom du Seigneur, moi Tertius, qui ai écrit cette lettre.
23 Caïus, qui est mon hôte, et toute l’Église, vous saluent. Éraste, trésorier de la ville, vous salue, et notre frère Quartus.
24 Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous ! Amen !
25 À celui qui est tout-puissant pour vous affermir dans la foi de l’Évangile et de la doctrine de Jésus-Christ, que je prêche suivant la révélation du mystère qui, étant demeuré caché dans tous les siècles passés,
26 a été découvert maintenant par les oracles des prophètes, selon l’ordre du Dieu éternel, pour amener les hommes à l’obéissance de la foi, et est venu à la connaissance de toutes les nations ;
27 à Dieu, dis-je, qui est le seul sage, honneur et gloire par Jésus-Christ dans les siècles des siècles ! Amen !
PAUL, apôtre de Jésus-Christ, par la vocation et la volonté de Dieu ; et Sosthène, son frère :
2 à l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe, aux fidèles que Jésus-Christ a sanctifiés, et qu’il a appelés pour être saints, et à tous ceux qui, en quelque lieu que ce soit, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est leur Seigneur comme le nôtre.
3 Dieu, notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, vous donnent la grâce et la paix !
4 Je rends pour vous à mon Dieu des actions de grâces continuelles, à cause de la grâce de Dieu, qui vous a été donnée en Jésus-Christ ;
5 et de toutes les richesses dont vous avez été comblés en lui, dans tout ce qui regarde le don de la parole et de la science :
6 le témoignage qu’on vous a rendu de Jésus-Christ, ayant été ainsi confirmé parmi vous ;
7 de sorte qu’il ne vous manque aucun don, dans l’attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ.
8 Et Dieu vous affermira encore jusqu’à la fin, afin que vous soyez trouvés irrépréhensibles au jour de l’avènement de Jésus-Christ notre Seigneur.
9 Dieu, par lequel vous avez été appelés à la société de son Fils Jésus-Christ notre Seigneur, est fidèle et véritable.
10 Or je vous conjure, mes frères, par le nom de Jésus-Christ notre Seigneur, d’avoir tous un même langage, et de ne point souffrir parmi vous de divisions, ni de schismes, mais d’être tous unis ensemble dans un même esprit et dans un même sentiment.
11 Car j’ai été averti, mes frères, par ceux de la maison de Chloé, qu’il y a des contestations parmi vous.
12 Ce que je veux dire est, que chacun de vous prend parti en disant : Pour moi, je suis à Paul ; Et moi, je suis à Apollon ; Et moi, je suis à Céphas ; Et moi, je suis à Jésus-Christ.
13 Jésus-Christ est-il donc divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? ou avez-vous été baptisés au nom de Paul ?
14 Je rends grâces à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, sinon Crispe et Caïus ;
15 afin que personne ne dise que vous avez été baptisés en mon nom.
16 J’ai encore baptisé ceux de la famille de Stéphanas ; et je ne sache point en avoir baptisé d’autres :
17 parce que Jésus-Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour prêcher l’Evangile, et le prêcher sans y employer la sagesse de la parole, pour ne pas anéantir la vertu de la croix de Jésus-Christ.
18 Car la parole de la croix est une folie pour ceux qui se perdent ; mais pour ceux qui se sauvent, c’est-à-dire, pour nous, elle est l’instrument de la puissance de Dieu.
19 C’est pourquoi il est écrit : Je détruirai la sagesse des sages, et je rejetterai la science des savants.
20 Que sont devenus les sages ? Que sont devenus les docteurs de la loi ? Que sont devenus ces esprits curieux des sciences de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse de ce monde ?
21 Car Dieu voyant que le monde avec la sagesse humaine, ne l’avait point connu dans les ouvrages de sa sagesse divine, il lui a plu de sauver par la folie de la prédication ceux qui croiraient en lui.
22 Les Juifs demandent des miracles, et les gentils cherchent la sagesse.
23 Et pour nous, nous prêchons Jésus-Christ crucifié, qui est un scandale aux Juifs, et une folie aux gentils ;
24 mais qui est la force de Dieu et la sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, soit Juifs ou gentils :
25 parce que ce qui paraît en Dieu une folie, est plus sage que la sagesse de tous les hommes ; et que ce qui paraît en Dieu une faiblesse, est plus fort que la force de tous les hommes.
26 Considérez, mes frères, qui sont ceux d’entre vous qui ont été appelés à la foi : il y en a peu de sages selon la chair, peu de puissants, et peu de nobles.
27 Mais Dieu a choisi les moins sages selon le monde, pour confondre les sages ; il a choisi les faibles selon le monde, pour confondre les puissants ;
28 il a choisi les plus vils et les plus méprisables selon le monde, et ce qui n’était rien, pour détruire ce qui était de plus grand ;
29 afin que nul homme ne se glorifie devant lui.
30 C’est par lui que vous êtes établis en Jésus-Christ, qui nous a été donné de Dieu pour être notre sagesse, notre justice, notre sanctification et notre rédemption ;
31 afin que, selon qu’il est écrit, celui qui se glorifie, ne se glorifie que dans le Seigneur.
POUR moi, mes frères, lorsque je suis venu vers vous pour vous annoncer l’Evangile de Jésus-Christ, je n’y suis point venu avec les discours élevés d’une éloquence et d’une sagesse humaine.
2 Car je n’ai point fait profession de savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.
3 Et tant que j’ai été parmi vous, j’y ai toujours été dans un état de faiblesse, de crainte et de tremblement.
4 Je n’ai point employé en vous parlant et en vous prêchant, les discours persuasifs de la sagesse humaine, mais les effets sensibles de l’Esprit et de la vertu de Dieu ;
5 afin que votre foi ne soit pas établie sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.
6 Nous prêchons néanmoins la sagesse aux parfaits, non la sagesse de ce monde, ni des princes de ce monde, qui se détruisent :
7 mais nous prêchons la sagesse de Dieu, renfermée dans son mystère, cette sagesse cachée qu’il avait prédestinée et préparée avant tous les siècles pour notre gloire ;
8 que nul des princes de ce monde n’a connue, puisque s’ils l’eussent connue, ils n’eussent jamais crucifié le Seigneur de la gloire ;
9 et de laquelle il est écrit : Que l’œil n’a point vu, que l’oreille n’a point entendu, et que le cœur de l’homme n’a jamais conçu ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment.
10 Mais pour nous, Dieu nous l’a révélé par son Esprit, parce que l’Esprit de Dieu pénètre tout, et même ce qu’il y a de plus caché dans la profondeur de Dieu.
11 Car qui des hommes connaît ce qui est en l’homme, sinon l’esprit de l’homme, qui est en lui ? Ainsi nul ne connaît ce qui est en Dieu, que l’Esprit de Dieu.
12 Or nous n’avons point reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit de Dieu, afin que nous connaissions les dons que Dieu nous a faits ;
13 et nous les annonçons, non avec les discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux que le Saint-Esprit enseigne, traitant spirituellement les choses spirituelles.
14 Or l’homme animal n’est point capable des choses qui sont de l’Esprit de Dieu : elles lui paraissent une folie, et il ne peut les comprendre ; parce que c’est par une lumière spirituelle qu’on doit en juger.
15 Mais l’homme spirituel juge de tout, et n’est jugé de personne.
16 Car qui connaît l’Esprit du Seigneur et qui peut l’instruire et le conseiller ? Mais pour nous, nous avons l’Esprit de Jésus-Christ.
AUSSI, mes frères, je n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des personnes encore charnelles, comme à des enfants en Jésus-Christ.
2 Je ne vous ai nourris que de lait, et non de viandes solides, parce que vous n’en étiez pas capables ; et à présent même vous ne l’êtes pas encore, parce que vous êtes encore charnels.
3 Car puisqu’il y a parmi vous des jalousies et des disputes, n’est-il pas visible que vous êtes charnels, et que votre conduite est bien humaine ?
4 En effet, puisque l’un dit, Je suis à Paul ; et l’autre, Je suis à Apollon ; n’êtes-vous pas encore charnels ? Qu’est donc Paul ? et qu’est Apollon ?
5 Ce sont des ministres de celui en qui vous avez cru, et chacun selon le don qu’il a reçu du Seigneur.
6 C’est moi qui ai planté, c’est Apollon qui a arrosé ; mais c’est Dieu qui a donné l’accroissement.
7 Ainsi celui qui plante, n’est rien ; celui qui arrose, n’est rien : mais tout vient de Dieu, qui donne l’accroissement.
8 Celui donc qui plante, et celui qui arrose, ne sont qu’une même chose ; mais chacun recevra sa récompense particulière, selon son travail.
9 Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; et vous, vous êtes le champ que Dieu cultive, et l’édifice que Dieu bâtit.
10 Pour moi, selon la grâce que Dieu m’a donnée, j’ai jeté le fondement comme fait un sage architecte : un autre bâtit dessus ; mais que chacun prenne garde comment il bâtit sur ce fondement.
11 Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé ; et ce fondement, c’est Jésus-Christ.
12 Si l’on élève sur ce fondement un édifice d’or, d’argent, de pierres précieuses, de bois, de foin, de paille ;
13 l’ouvrage de chacun paraîtra enfin, et le jour du Seigneur fera voir quel il est : parce que ce jour sera manifesté par le feu, et que le feu mettra à l’épreuve l’ouvrage de chacun.
14 Si l’ouvrage que quelqu’un aura bâti sur ce fondement, demeure sans être brûlé, il en recevra la récompense.
15 Si au contraire l’ouvrage de quelqu’un est brûlé, il en souffrira la perte : il ne laissera pas néanmoins d’être sauvé, mais comme en passant par le feu.
16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?
17 Si quelqu’un profane le temple de Dieu, Dieu le perdra : car le temple de Dieu est saint ; et c’est vous qui êtes ce temple.
18 Que nul ne se trompe soi-même. Si quelqu’un d’entre vous pense être sage selon le monde, qu’il devienne fou pour devenir sage :
19 car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu ; selon qu’il est écrit : Je surprendrai les sages par leur fausse prudence.
20 Et ailleurs : Le Seigneur connaît les pensées des sages, et il sait combien elles sont vaines.
21 Que personne donc ne mette sa gloire dans les hommes.
22 Car tout est à vous : soit Paul, soit Apollon, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses futures : tout est à vous.
23 Et vous, vous êtes à Jésus-Christ ; et Jésus-Christ est à Dieu.
QUE les hommes nous considèrent comme les ministres de Jésus-Christ, et les dispensateurs des mystères de Dieu.
2 Or ce qui est à désirer dans les dispensateurs, est qu’ils soient trouvés fidèles.
3 Pour moi, je me mets fort peu en peine d’être jugé par vous, ou par quelque homme que ce soit ; je n’ose pas même me juger moi-même.
4 Car encore que ma conscience ne me reproche rien, je ne suis pas justifié pour cela ; mais c’est le Seigneur qui est mon juge.
5 C’est pourquoi ne jugez point avant le temps, jusqu’à ce que le Seigneur vienne : c’est lui qui portera la lumière dans les ténèbres les plus profondes, et qui découvrira les plus secrètes pensées des cœurs ; et alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due.
6 Au reste, mes frères, j’ai proposé ces choses sous mon nom, et sous celui d’Apollon, à cause de vous : afin que vous appreniez, par notre exemple, à n’avoir pas de vous d’autres sentiments que ceux que je viens de marquer ; et que nul, pour s’attacher à quelqu’un, ne s’enfle de vanité contre un autre.
7 Car qui est-ce qui vous discerne d’entre les autres ? Qu’avez-vous que vous n’ayez reçu ? Et si vous l’avez reçu, pourquoi vous en glorifiez-vous, comme si vous ne l’aviez point reçu ?
8 Vous êtes déjà rassasiés, vous êtes déjà riches ; vous régnez sans nous ! et plût à Dieu que vous régnassiez, afin que nous régnassions aussi avec vous !
9 Car il semble que Dieu nous traite, nous autres apôtres, comme les derniers des hommes, comme ceux qui sont condamnés à la mort, nous faisant servir de spectacle au monde, c’est-à-dire, aux anges et aux hommes.
10 Nous sommes fous pour l’amour de Jésus-Christ ; mais vous autres, vous êtes sages en Jésus-Christ : nous sommes faibles, et vous êtes forts ; vous êtes honorés, et nous sommes méprisés.
11 Jusqu’à cette heure nous souffrons la faim et la soif, la nudité et les mauvais traitements ; nous n’avons point de demeure stable ;
12 nous travaillons avec beaucoup de peine de nos propres mains ; on nous maudit, et nous bénissons ; on nous persécute, et nous le souffrons ;
13 on nous dit des injures, et nous répondons par des prières ; nous sommes jusqu’à présent regardés comme les ordures du monde, comme les balayures qui sont rejetées de tous.
14 Je ne vous écris pas ceci pour vous causer de la honte ; mais je vous avertis de votre devoir, comme mes très-chers enfants.
15 Car quand vous auriez dix mille maîtres en Jésus-Christ, vous n’avez pas néanmoins plusieurs pères ; puisque c’est moi qui vous ai engendres en Jésus-Christ par l’Evangile.
16 Soyez donc mes imitateurs, je vous en conjure, comme je le suis moi-même de Jésus-Christ.
17 C’est pour cette raison que je vous ai envoyé Timothée, qui est mon fils très-cher et très-fidèle en notre Seigneur, afin qu’il vous fasse ressouvenir de la manière dont je vis moi-même en Jésus-Christ, selon ce que j’enseigne partout dans toutes les Eglises.
18 Il y en a parmi vous qui s’enflent de présomption, comme si je ne devais plus vous aller voir.
19 J’irai néanmoins vous voir dans peu de temps, s’il plaît au Seigneur ; et alors je reconnaîtrai, non quelles sont les paroles, mais quels sont les effets de ceux qui sont enflés de vanité.
20 Car le royaume de Dieu ne consiste pas dans les paroles, mais dans les effets.
21 Que voulez-vous que je fasse ? Aimez-vous mieux que j’aille vous voir la verge à la main ; ou avec charité, et dans un esprit de douceur ?
C’EST un bruit constant qu’il y a de l’impureté parmi vous, et une telle impureté qu’on n’entend point dire qu’il s’en commette de semblable parmi les païens, jusque-là qu’un d’entre vous abuse de la femme de son père.
2 Et après cela vous êtes encore enflés d’orgueil ; et vous n’avez pas au contraire été dans les pleurs, pour faire retrancher du milieu de vous celui qui a commis une action si honteuse !
3 Pour moi, étant absent de corps, mais présent en esprit, j’ai déjà porté, comme présent, ce jugement contre celui qui a fait une telle action ;
4 qui est, que vous et mon esprit étant assemblés au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, cet homme-là soit, par la puissance de notre Seigneur Jésus,
5 livré à Satan, pour mortifier sa chair, afin que son âme soit sauvée au jour de notre Seigneur Jésus-Christ.
6 Vous n’avez donc point sujet de vous tant glorifier. Ne savez-vous pas qu’un peu de levain aigrit toute la pâte ?
7 Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte toute nouvelle, comme vous êtes vraiment les pains purs et sans levain. Car Jésus-Christ a été immolé, lui qui est notre Agneau pascal.
8 C’est pourquoi célébrons cette fête, ! non avec le vieux levain, ni avec le levain de la malice et de la corruption, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité.
9 Je vous ai écrit dans une lettre, que vous n’eussiez point de commerce avec les fornicateurs :
10 ce que je n’entends pas des fornicateurs de ce monde, non plus que des avares, des ravisseurs du bien d’autrui, ou des idolâtres : autrement il faudrait que vous sortissiez de ce monde.
11 Mais quand je vous ai écrit que vous n’eussiez point de commerce avec ces sortes de personnes, j’ai entendu que si celui qui est du nombre de vos frères, est fornicateur, ou avare, ou idolâtre, ou médisant, ou ivrogne, ou ravisseur du bien d’autrui, vous ne mangiez pas même avec lui.
12 Car pourquoi entreprendrais-je de juger ceux qui sont hors de l’Église ? N’est-ce pas de ceux qui sont dans l’Église que vous avez droit de juger ?
13 Dieu jugera ceux qui sont dehors ; mais pour vous, retranchez ce méchant du milieu de vous.
COMMENT se trouve-t-il quelqu’un parmi vous qui ayant un différend avec son frère, ose l’appeler en jugement devant les méchants et les infidèles, et non pas devant les saints ?
2 Ne savez-vous pas que les saints doivent un jour juger le monde ? Si vous devez juger le monde, êtes-vous indignes de juger des moindres choses ?
3 Ne savez-vous pas que nous serons les juges des anges mêmes ? Combien plus devons-nous l’être de ce qui ne regarde que la vie présente ?
4 Si donc vous avez des différends entre vous touchant les choses de cette vie, prenez pour juges dans ces matières les moindres personnes de l’Église.
5 Je vous le dis pour vous faire confusion : Est-il possible qu’il ne se trouve point parmi vous un seul homme sage qui puisse être juge entre ses frères ;
6 et qu’il faille qu’on voie un frère plaider contre son frère, et encore devant des infidèles ?
7 C’est déjà un péché parmi vous, de ce que vous avez des procès les uns contre les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt qu’on vous fasse tort ? Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt qu’on vous trompe ?
8 Mais c’est vous-mêmes qui faites tort aux autres, qui les trompez, et qui traitez ainsi vos propres frères.
9 Ne savez-vous pas que les injustes ne seront point héritiers du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères,
10 ni les impudiques, ni les abominables, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les ravisseurs du bien d’autrui, ne seront point héritiers du royaume de Dieu.
11 C’est ce que quelques-uns de vous ont été autrefois ; mais vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu.
12 Tout m’est permis, mais tout n’est pas avantageux ; tout m’est permis, mais je ne me rendrai esclave de quoi que ce soit.
13 Les aliments sont pour le ventre, et le ventre est pour les aliments ; et Dieu détruira un jour cette destination de l’un et de l’autre. Mais le corps n’est point pour la fornication ; il est pour le Seigneur, et le Seigneur est pour le corps.
14 Car comme Dieu a ressuscité le Seigneur, il nous ressuscitera de même par sa puissance.
15 Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Jésus-Christ ? Arracherai-je donc à Jésus-Christ ses propres membres, pour les faire devenir les membres d’une prostituée ? A Dieu ne plaise !
16 Ne savez-vous pas que celui qui se joint à une prostituée, est un même corps avec elle ? Car ceux qui étaient deux, ne seront plus qu’une chair, dit l’Écriture.
17 Mais celui qui demeure attaché au Seigneur, est un même, esprit avec lui.
18 Fuyez la fornication. Quelque autre péché que l’homme commette, il est hors du corps ; mais celui qui commet une fornication, pèche contre son propre corps.
19 Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui réside en vous, et qui vous a été donné de Dieu, et que vous n’êtes plus à vous-mêmes ?
20 Car vous avez été achetés d’un grand prix. Glorifiez donc, et portez Dieu dans votre corps.
POUR ce qui regarde les choses dont vous m’avez écrit, je vous dirai qu’il est avantageux à l’homme de ne toucher aucune femme.
2 Néanmoins, pour éviter la fornication, que chaque homme vive avec sa femme, et chaque femme avec son mari.
3 Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et la femme ce qu’elle doit à son mari.
4 Le corps de la femme n’est point en sa puissance, mais en celle du mari ; de même, le corps du mari n’est point en sa puissance, mais en celle de sa femme.
5 Ne vous refusez point l’un à l’autre ce devoir, si ce n’est du consentement de l’un et de l’autre pour un temps, afin de vous exercer à la prière ; et ensuite vivez ensemble comme auparavant, de peur que le démon ne prenne sujet de votre incontinence pour vous tenter.
6 Ce que je vous dis comme une chose qu’on vous pardonne, et non pas qu’on vous commande.
7 Car je voudrais que vous fussiez tous comme moi ; mais chacun a son don particulier, selon qu’il le reçoit de Dieu, l’un d’une manière, et l’autre d’une autre.
8 Quant aux personnes qui ne sont point mariées, ou qui sont veuves, je leur déclare qu’il leur est bon de demeurer en cet état, comme j’y demeure moi-même.
9 S’ils sont trop faibles pour garder la continence, qu’ils se marient : car il vaut mieux se marier que de brûler.
10 Quant à ceux qui sont mariés, ce n’est pas moi, mais le Seigneur qui leur fait ce commandement, qui est, que la femme ne se sépare point d’avec son mari.
11 Si elle s’en est séparée, qu’elle demeure sans se marier, ou qu’elle se réconcilie avec son mari ; et que le mari de même ne quitte point sa femme.
12 Pour ce qui est des autres, ce n’est pas le Seigneur, mais c’est moi qui leur dis : Si un fidèle a une femme qui soit infidèle, et qu’elle consente à demeurer avec lui, qu’il ne se sépare point d’avec elle ;
13 et si une femme fidèle a un mari qui soit infidèle, et qu’il consente à demeurer avec elle, qu’elle ne se sépare point d’avec lui.
14 Car le mari infidèle est sanctifié par la femme fidèle, et la femme infidèle est sanctifiée par le mari fidèle : autrement vos enfants seraient impurs, au lieu que maintenant ils sont saints.
15 Mais si la partie infidèle se sépare, qu’elle se sépare ; car un frère ou une sœur ne sont plus assujettis en cette rencontre : mais Dieu nous a appelés pour vivre en paix.
16 Car que savez-vous, ô femme, si vous sauveriez votre mari ? Et que savez-vous aussi, ô mari, si vous sauveriez votre femme ?
17 Mais que chacun se conduise selon le don particulier qu’il a reçu du Seigneur, et selon l’état dans lequel Dieu l’a appelé ; et c’est ce que j’ordonne dans toutes les Églises.
18 Un homme est-il appelé à la foi étant circoncis, qu’il n’affecte point de paraître incirconcis. Y est-il appelé n’étant point circoncis, qu’il ne se fasse point circoncire.
19 Ce n’est rien d’être circoncis, et ce n’est rien d’être incirconcis ; mais le tout est d’observer les commandements de Dieu.
20 Que chacun demeure dans l’état où il était quand Dieu l’a appelé.
21 Avez-vous été appelé à la foi étant esclave, ne portez point cet état avec peine ; mais plutôt faites-en un bon usage, quand même vous pourriez devenir libre.
22 Car celui qui étant esclave est appelé au service du Seigneur, devient affranchi du Seigneur ; et de même, celui qui est appelé étant libre, devient esclave de Jésus-Christ.
23 Vous avez été achetés d’un grand prix ; ne vous rendez pas esclaves des hommes.
24 Que chacun, mes frères, demeure donc dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé, et qu’il s’y tienne devant Dieu.
25 Quant aux vierges, je n’ai point reçu de commandement du Seigneur ; mais voici le conseil que je leur donne, comme étant fidèle ministre du Seigneur, par la miséricorde qu’il m’en a faite.
26 Je crois donc qu’il est avantageux, à cause des fâcheuses nécessités de la vie présente ; qu’il est, dis-je, avantageux à l’homme de ne se point marier.
27 Êtes-vous lié avec une femme, ne cherchez point à vous délier. N’êtes-vous point lié avec une femme, ne cherchez point de femme.
28 Si vous épousez une femme, vous ne péchez pas ; et si une fille se marie, elle ne pèche pas. Mais ces personnes souffriront dans leur chair des afflictions et des peines : or je voudrais vous les épargner.
29 Voici donc, mes frères, ce que j’ai à vous dire : Le temps est court ; et ainsi, que ceux mêmes qui ont des femmes, soient comme n’en ayant point ;
30 et ceux qui pleurent, comme ne pleurant point ; ceux qui se réjouissent, comme ne se réjouissant point ; ceux qui achètent, comme ne possédant point ;
31 enfin ceux qui usent de ce monde, comme n’en usant point : car la figure de ce monde passe.
32 Pour moi, je désire de vous voir dégagés de soins et d’inquiétudes. Celui qui n’est point marié, s’occupe du soin des choses du Seigneur, et de ce qu’il doit faire pour plaire à Dieu.
33 Mais celui qui est marié, s’occupe du soin des choses du monde, et de ce qu’il doit faire pour plaire à sa femme ; et ainsi il se trouve partagé.
34 De même, une femme qui n’est point mariée, et une vierge, s’occupe du soin des choses du Seigneur, afin d’être sainte de corps et d’esprit ; mais celle qui est mariée, s’occupe du soin des choses du monde, et de ce qu’elle doit faire pour plaire à son mari.
35 Or je vous dis ceci pour votre avantage, non pour vous tendre un piège ; mais pour vous porter à ce qui est de plus saint, et qui vous donne un moyen plus facile de prier Dieu sans empêchement.
36 Si quelqu’un croit que ce lui soit un déshonneur que sa fille passe la fleur de son âge sans être mariée, et qu’il juge devoir la marier, qu’il fasse ce qu’il voudra ; il ne péchera point si elle se marie.
37 Mais celui qui n’étant engagé par aucune nécessité, et qui se trouvant dans un plein pouvoir de faire ce qu’il voudra, prend une ferme résolution dans son cœur, et juge en lui-même qu’il doit conserver sa fille vierge, fait une bonne œuvre.
38 Ainsi celui qui marie sa fille, fait bien ; et celui qui ne la marie point, fait encore mieux.
39 La femme est liée à la loi du mariage, tant que son mari est vivant : mais si son mari meurt, elle est libre ; qu’elle se marie à qui elle voudra, pourvu que ce soit selon le Seigneur.
40 Cependant elle sera plus heureuse si elle demeure veuve, comme je le lui conseille ; et je crois que j’ai aussi l’Esprit de Dieu.
QUANT aux viandes qui ont été immolées aux idoles, nous n’ignorons pas que nous avons tous sur ce sujet assez de science ; mais la science enfle, et la charité édifie.
2 Si quelqu’un se flatte de savoir quelque, chose, il ne sait encore rien comme on doit le savoir.
3 Mais si quelqu’un aime Dieu, il est connu et aimé de Dieu.
4 Quant à ce qui est donc de manger des viandes immolées aux idoles, nous savons que les idoles ne sont rien dans le monde, et qu’il n’y a nul autre Dieu que le seul Dieu.
5 Car encore qu’il y en ait qui soient appelés dieux, soit dans le ciel, ou dans la terre, et qu’ainsi il y ait plusieurs dieux et plusieurs seigneurs ;
6 il n’y a néanmoins pour nous qu’un seul Dieu, qui est le Père, de qui toutes choses tirent leur être, et qui nous a faits pour lui ; et il n’y a qu’un seul Seigneur, qui est Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites, comme c’est aussi par lui que nous sommes tout ce que nous sommes.
7 Mais tous n’ont pas la science. Car il y en a qui mangent des viandes offertes aux idoles, croyant encore que l’idole est quelque chose ; et ainsi leur conscience qui est faible, en est souillée.
8 Les aliments par eux-mêmes ne nous rendront pas agréables à Dieu : si nous mangeons, nous n’en aurons rien davantage devant lui ; ni rien de moins, si nous ne mangeons pas.
9 Mais prenez garde que cette liberté que vous avez, ne soit aux faibles une occasion de chute.
10 Car si l’un d’eux en voit un de ceux qui sont plus instruits, assis à table dans un lieu consacré aux idoles, ne sera-t-il pas porté, lui dont la conscience est encore faible, à manger aussi de ces viandes sacrifiées aux idoles ?
11 Et ainsi par votre science vous perdrez votre frère encore faible, pour qui Jésus-Christ est mort.
12 Or péchant de la sorte contre vos frères, et blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre Jésus-Christ.
13 Si donc ce que je mange scandalise mon frère, je ne mangerai plutôt jamais de chair toute ma vie, pour ne pas scandaliser mon frère.
NE suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus-Christ notre Seigneur ? N’êtes-vous pas vous-mêmes mon ouvrage en Notre-Seigneur ?
2 Quand je ne serais pas apôtre à l’égard des autres, je le suis au moins à votre égard : car vous êtes le sceau de mon apostolat en Notre-Seigneur.
3 Voici ma défense contre ceux qui me reprennent :
4 N’avons-nous pas droit d’être nourris à vos dépens ?
5 N’avons-nous pas le pouvoir de mener partout avec nous une femme qui soit notre sœur en Jésus-Christ, comme font les autres apôtres, et les frères de Notre-Seigneur, et Céphas ?
6 Serions-nous donc seuls, Barnabé et moi, qui n’aurions pas le pouvoir d’en user de la sorte ?
7 Qui est-ce qui va jamais à la guerre à ses dépens ? Qui est-ce qui plante une vigne, et n’en mange point du fruit ? ou qui est celui qui mène paître un troupeau, et n’en mange point du lait ?
8 Ce que je dis ici, n’est-il qu’un raisonnement humain ? La loi même ne le dit-elle pas aussi ?
9 Car il est écrit dans la loi de Moïse : Vous ne tiendrez point la bouche liée au bœuf qui foule les grains. Dieu se met-il en peine de ce qui regarde les bœufs ?
10 Et n’est-ce pas plutôt pour nous-mêmes qu’il a fait cette ordonnance ? Oui, sans doute, c’est pour nous que cela a été écrit. En effet, celui qui laboure, doit labourer avec espérance de participer aux fruits de la terre ; et aussi celui qui bat le grain, doit le faire avec espérance d’y avoir part.
11 Si donc nous avons semé parmi vous des biens spirituels, est-ce une grande chose que nous recueillions un peu de vos biens temporels ?
12 Si d’autres usent de ce pouvoir à votre égard, pourquoi ne pourrons-nous pas en user plutôt qu’eux ? Mais nous n’avons point usé de ce pouvoir ; et nous souffrons au contraire toutes sortes d’incommodités, pour n’apporter aucun obstacle à l’Évangile de Jésus-Christ.
13 Ne savez-vous pas que les ministres du temple mangent de ce qui est offert dans le temple, et que ceux qui servent à l’autel, ont part aux oblations de l’autel ?
14 Ainsi le Seigneur a aussi ordonné à ceux qui annoncent l’Évangile, de vivre de l’Évangile.
15 Mais pour moi, je n’ai usé d’aucun de ces droits ; et encore maintenant je ne vous écris point ceci afin qu’on en use ainsi envers moi, puisque j’aimerais mieux mourir que de souffrir que quelqu’un me fît perdre cette gloire.
16 Car si je prêche l’Évangile, ce ne m’est point un sujet de gloire, puisque je suis obligé nécessairement à ce ministère ; et malheur à moi, si je ne prêche pas l’Évangile !
17 Si je le prêche de bon cœur, j’en aurai la récompense ; mais si je ne le fais qu’à regret, je dispense seulement ce qui m’a été confié.
18 En quoi trouverai-je donc un sujet de récompense ? En prêchant de telle sorte l’Évangile, que je le prêche gratuitement, sans abuser du pouvoir que j’ai dans la prédication de l’Évangile.
19 Car étant libre à l’égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, pour gagner à Dieu plus de personnes.
20 J’ai vécu avec les Juifs comme Juif, pour gagner les Juifs ;
21 avec ceux qui sont sous la loi, comme si j’eusse encore été sous la loi, quoique je n’y fusse plus assujetti, pour gagner ceux qui sont sous la loi ; avec ceux qui n’avaient point de loi, comme si je n’en eusse point eu moi-même (quoique j’en eusse une à l’égard de Dieu, ayant celle de Jésus-Christ), pour gagner ceux qui étaient sans loi.
22 Je me suis rendu faible avec les faibles, pour gagner les faibles. Enfin je me suis fait tout à tous, pour les sauver tous.
23 Or je fais toutes ces choses pour l’Évangile, afin d’avoir part à ce qu’il promet.
24 Ne savez-vous pas, que quand on court dans la carrière, tous courent, mais un seul remporte le prix ? Courez donc de telle sorte que vous remportiez le prix.
25 Or tous les athlètes gardent en toutes choses une exacte tempérance ; et cependant ce n’est que pour gagner une couronne corruptible, au lieu que nous en attendons une incorruptible.
26 Pour moi, je cours, et je ne cours pas au hasard. Je combats, et je ne donne pas des coups en l’air ;
27 mais je traite rudement mon corps, et je le réduis en servitude ; de peur qu’ayant prêché aux autres, je ne sois réprouvé moi-même.
CAR je ne veux pas que vous ignoriez, mes frères, que nos pères ont tous été sous la nuée ; qu’ils ont tous passé la mer Rouge ;
2 qu’ils ont tous été baptisés sous la conduite de Moïse, dans la nuée et dans la mer ;
3 qu’ils ont tous mangé d’un même aliment spirituel ;
4 et qu’ils ont tous bu d’un même breuvage spirituel : car ils buvaient de l’eau de la pierre spirituelle qui les suivait ; et Jésus-Christ était cette pierre.
5 Mais il y en eut peu d’un si grand nombre qui fussent agréables à Dieu, étant presque tous péris dans le désert.
6 Or toutes ces choses ont été des figures de ce qui nous regarde, afin que nous ne nous abandonnions pas aux mauvais désirs, comme ils s’y abandonnèrent.
7 Ne devenez point aussi idolâtres, comme quelques-uns d’eux, dont il est écrit : Le peuple s’assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour se divertir.
8 Ne commettons point de fornication, comme quelques-uns d’eux commirent ce crime, pour lequel il y en eut vingttrois mille qui furent frappés de mort en un seul jour.
9 Ne tentons point Jésus-Christ, comme le tentèrent quelques-uns d’eux, qui furent tués par les serpents.
10 Ne murmurez point, comme murmurèrent quelques-uns d’eux, qui furent frappés de mort par l’ange exterminateur.
11 Or toutes ces choses qui leur arrivaient, étaient des figures ; et elles ont été écrites pour nous servir d’instruction, à nous autres qui nous trouvons à la fin des temps.
12 Que celui donc qui croit être ferme, prenne bien garde à ne pas tomber.
13 Vous n’avez eu encore que des tentations humaines et ordinaires. Dieu est fidèle, et il ne souffrira pas que vous soyez tentés au delà de vos forces ; mais il vous fera tirer avantage de la tentation même, afin que vous puissiez persévérer.
14 C’est pourquoi, mes très-chers frères, fuyez l’idolâtrie.
15 Je vous parle comme à des personnes sages ; jugez vous-mêmes de ce que je dis.
16 N’est-il pas vrai que le calice de bénédiction que nous bénissons, est la communion du sang de Jésus-Christ ; et que le pain que nous rompons, est la communion du corps du Seigneur ?
17 Car nous ne sommes tous ensemble qu’un seul pain et un seul corps ; parce que nous participons tous à un même pain.
18 Considérez les Israélites selon la chair : ceux d’entre eux qui mangent de la victime immolée, ne prennent-ils pas ainsi part à l’autel ?
19 Est-ce donc que je veuille dire que ce qui a été immolé aux idoles ait quelque vertu, ou que l’idole soit quelque chose ?
20 Non ; mais je dis que ce que les païens immolent, ils l’immolent aux démons, et non pas à Dieu. Or je désire que vous n’ayez aucune société avec les démons. Vous ne pouvez pas boire le calice du Seigneur, et le calice des démons.
21 Vous ne pouvez pas participer à la table du Seigneur, et à la table des démons.
22 Est-ce que nous voulons irriter Dieu, en le piquant de jalousie ? Sommes-nous plus forts que lui ? Tout m’est permis ; mais tout n’est pas avantageux.
23 Tout m’est permis ; mais tout n’édifie pas.
24 Que personne ne cherche sa propre satisfaction, mais le bien des autres.
25 Mangez de tout ce qui se vend à la boucherie, sans vous enquérir d’où il vient, par un scrupule de conscience :
26 car la terre est au Seigneur, avec tout ce qu’elle contient.
27 Si un infidèle vous prie à manger chez lui, et que vous vouliez y aller, mangez de tout ce qu’on vous servira, sans vous enquérir d’où il vient, par un scrupule de conscience.
28 Si quelqu’un vous dit, Ceci a été immolé aux idoles ; n’en mangez pas à cause de celui qui vous a donné cet avis, et aussi de peur de blesser, je ne dis pas, votre conscience, mais celle d’un autre.
29 Car pourquoi m’exposerais-je à faire condamner, par la conscience d’un autre, cette liberté que j’ai de manger de tout ?
30 Si je prends avec action de grâces ce que je mange, pourquoi donnerai-je sujet à un autre de parler mal de moi, pour une chose dont je rends grâces à Dieu !
31 Soit donc que vous mangiez, ou que vous buviez, et quelque chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu.
32 Ne donnez pas occasion de scandale ni aux Juifs ni aux gentils, ni à l’Église de Dieu :
33 comme je tâche moi-même de plaire à tous en toutes choses, ne cherchant point ce qui m’est avantageux en particulier, mais ce qui est avantageux a plusieurs pour être sauvés.
SOYEZ mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Jésus-Christ.
2 Je vous loue, mes frères, de ce que vous vous souvenez de moi en toutes choses, et que vous gardez les traditions et les règles que je vous ai données.
3 Mais je désire que vous sachiez que Jésus-Christ est le chef et la tête de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Jésus-Christ.
4 Tout homme qui prie, ou qui prophétise, ayant la tête couverte, déshonore sa tête.
5 Mais toute femme qui prie, ou qui prophétise, n’ayant point la tête couverte d’un voile, déshonore sa tête : car c’est comme si elle était rasée.
6 Si une femme ne se voile point la tête, elle devrait donc avoir aussi les cheveux coupés. Mais s’il est honteux à une femme d’avoir les cheveux coupés, ou d’être rasée, qu’elle se voile la tête.
7 Pour ce qui est de l’homme, il ne doit point se couvrir la tête, parce qu’il est l’image et la gloire de Dieu ; au lieu que la femme est la gloire de l’homme.
8 Car l’homme n’a point été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme ;
9 et l’homme n’a point été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme.
10 C’est pourquoi la femme doit porter sur sa tête, à cause des anges, la marque de la puissance que l’homme a sur elle.
11 Toutefois ni l’homme n’est point sans la femme, ni la femme sans l’homme, en notre Seigneur.
12 Car comme la femme au commencement a été tirée de l’homme, aussi l’homme maintenant naît de la femme, et tout vient de Dieu.
13 Jugez vous-mêmes s’il est bienséant à une femme de prier Dieu sans avoir un voile sur la tête.
14 La nature même ne vous enseigne-t-elle pas, qu’il serait honteux à un homme de laisser toujours croître ses cheveux ;
15 et qu’il est au contraire honorable à une femme de les laisser toujours croître, parce qu’ils lui ont été donnés comme un voile qui doit la couvrir ?
16 Si après cela quelqu’un aime à contester, il nous suffit de répondre, que ce n’est point là notre coutume, ni celle de l’Église de Dieu.
17 Mais je ne puis vous louer en ce que je vais vous dire, qui est, que vous vous conduisez de telle sorte dans vos assemblées, qu’elles vous nuisent, au lieu de vous servir.
18 Premièrement, j’apprends que, lorsque vous vous assemblez dans l’Église, il y a des partialités parmi vous ; et je le crois en partie :
19 car il faut qu’il y ait même des hérésies, afin qu’on découvre par là ceux d’entre vous qui ont une vertu éprouvée.
20 Lors donc que vous vous assemblez comme vous faites, ce n’est plus manger la Cène du Seigneur :
21 car chacun y mange son souper particulier, sans attendre les autres ; et ainsi les uns n’ont rien à manger, pendant que les autres le font avec excès.
22 N’avez-vous pas vos maisons pour y boire et pour y manger ? Ou méprisez-vous l’Église de Dieu ? et voulez-vous faire honte à ceux qui sont pauvres ? Que vous dirai-je sur cela ? Vous en louerai-je ? Non, certes, je ne vous en loue point.
23 Car c’est du Seigneur que j’ai appris ce que je vous ai aussi enseigné, qui est : Que le Seigneur Jésus, la nuit même en laquelle il devait être livré à la mort, prit du pain,
24 et ayant rendu grâces, le rompit, et dit à ses disciples : Prenez et mangez : ceci est mon corps, qui sera livré pour vous : faites ceci en mémoire de moi.
25 Il prit de même le calice, après avoir soupé, en disant : Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous le boirez.
26 Car toutes les fois que vous mangerez ce pain, et que vous boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.
27 C’est pourquoi, quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement, il sera coupable du corps et du sang du Seigneur.
28 Que l’homme donc s’éprouve soi-même, et qu’il mange ainsi de ce pain, et boive de ce calice.
29 Car quiconque en mange et en boit indignement, mange et boit sa propre condamnation, ne faisant point le discernement qu’il doit du corps du Seigneur.
30 C’est pour cette raison qu’il y a parmi vous beaucoup de malades et de languissants, et que plusieurs dorment du sommeil de la mort.
31 Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés de Dieu.
32 Mais lorsque nous sommes jugés de la sorte, c’est le Seigneur qui nous châtie, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.
33 C’est pourquoi, mes frères, lorsque vous vous assemblez pour ces repas, attendez-vous les uns les autres.
34 Si quelqu’un est pressé de manger, qu’il mange chez lui ; afin que vous ne vous assembliez point à votre condamnation. Je réglerai les autres choses, lorsque je serai venu.
POUR ce qui est des dons spirituels, mes frères, je ne veux pas que vous ignoriez ce que vous devez savoir.
2 Vous vous souvenez bien, qu’étant païens vous vous laissiez entraîner, selon qu’on vous menait, vers les idoles muettes.
3 Je vous déclare donc, que nul homme parlant par l’Esprit de Dieu, ne dit anathème à Jésus ; et que nul ne peut confesser que Jésus est le Seigneur, sinon par le Saint-Esprit.
4 Or il y a diversité de dons spirituels ; mais il n’y a qu’un même Esprit.
5 Il y a diversité de ministères ; mais il n’y a qu’un même Seigneur.
6 Et il y a diversité d’opérations surnaturelles ; mais il n’y a qu’un même Dieu, qui opère tout en tous.
7 Or les dons du Saint-Esprit, qui se font connaître au dehors, sont donnés à chacun pour l’utilité de l’Église.
8 L’un reçoit du Saint-Esprit le don de parler dans une haute sagesse : un autre reçoit du même Esprit le don de parler avec science ;
9 un autre reçoit le don de la foi par le même Esprit ; un autre reçoit du même Esprit la grâce de guérir les maladies ;
10 un autre, le don de faire des miracles ; un autre, le don de prophétie ; un autre, le don du discernement des esprits ; un autre, le don de parler diverses langues ; un autre, le don de l’interprétation des langues.
11 Or c’est un seul et même Esprit qui opère toutes ces choses, distribuant à chacun ses dons, selon qu’il lui plaît.
12 Et comme notre corps n’étant qu’un, est composé de plusieurs membres ; et qu’encore qu’il y ait plusieurs membres, ils ne sont tous néanmoins qu’un même corps ; il en est de même du Christ.
13 Car nous avons tous été baptisés dans le même Esprit, pour n’être tous ensemble qu’un même corps, soit Juifs ou gentils, soit esclaves ou libres ; et nous avons tous reçu un divin breuvage, pour n’être tous aussi qu’un même esprit.
14 Aussi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs.
15 Si le pied disait, Puisque je ne suis pas la main, je ne suis pas du corps ; ne serait-il point pour cela du corps ?
16 Et si l’oreille disait, Puisque je ne suis pas œil, je ne suis pas du corps ; ne serait-elle point pour cela du corps ?
17 Si tout le corps était œil, ou serait l’ouïe ? et s’il était tout ouïe, ou serait l’odorat ?
18 Mais Dieu a mis dans le corps plusieurs membres, et il les y a placés comme il lui a plu.
19 Si tous les membres n’étaient qu’un seul membre, où serait le corps ?
20 Mais il y a plusieurs membres, et tous ne font qu’un seul corps.
21 Or l’œil ne peut pas dire à la main, Je n’ai pas besoin de votre secours ; non plus que la tête ne peut pas dire aux pieds, Vous ne m’êtes point nécessaires.
22 Mais au contraire, les membres du corps qui paraissent les plus faibles, sont les plus nécessaires.
23 Nous honorons même davantage par nos vêtements les parties du corps qui paraissent les moins honorables ; et nous couvrons avec plus de soin et d’honnêteté celles qui sont moins honnêtes.
24 Car pour celles qui sont honnêtes, elles n’en ont pas besoin : mais Dieu a mis un tel ordre dans tout le corps, qu’on honore davantage ce qui est moins honorable de soi-même ;
25 afin qu’il n’y ait point de schisme, ni de division dans le corps, mais que tous les membres conspirent mutuellement à s’entr’aider les uns les autres.
26 Et si l’un des membres souffre, tous les autres souffrent avec lui ; ou si l’un des membres reçoit de l’honneur, tous les autres s’en réjouissent avec lui.
27 Or vous êtes le corps de Jésus-Christ, et membres les uns des autres.
28 Ainsi Dieu a établi dans son Église, premièrement, des apôtres ; secondement, des prophètes ; troisièmement, des docteurs ; ensuite, ceux qui ont la vertu de faire des miracles ; puis, ceux qui ont la grâce de guérir les maladies ; ceux qui ont le don d’assister les frères ; ceux qui ont le don de gouverner ; ceux qui ont le don de parler diverses langues ; ceux qui ont le don de les interpréter.
29 Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ?
30 Tous font-ils des miracles ? Tous ont-ils la grâce de guérir les maladies ? Tous parlent-ils plusieurs langues ? Tous ont-ils le don de les interpréter ?
31 Entre ces dons, ayez plus d’empressement pour les meilleurs. Mais je vais vous montrer encore une voie beaucoup plus excellente.
QUAND je parlerais toutes les langues des hommes, et le langage des anges mêmes, si je n’ai point la charité, je ne suis que comme un airain sonnant, ou une cymbale retentissante.
2 Et quand j’aurais le don de prophétie, que je pénétrerais tous les mystères, et que j’aurais une parfaite science de toutes choses ; quand j’aurais encore toute la foi possible, jusqu’à transporter les montagnes, si je n’ai point la charité, je ne suis rien.
3 Et quand j’aurais distribué tout mon bien pour nourrir les pauvres, et que j’aurais livré mon corps pour être brûlé, si je n’ai point la charité, tout cela ne me sert de rien.
4 La charité est patiente ; elle est douce et bienfaisante ; la charité n’est point envieuse ; elle n’est point téméraire et précipitée ; elle ne s’enfle point d’orgueil ;
5 elle n’est point dédaigneuse, elle ne cherche point ses propres intérêts, elle ne se pique et ne s’aigrit de rien, elle n’a point de mauvais soupçons ;
6 elle ne se réjouit point de l’injustice ; mais elle se réjouit de la vérité ;
7 elle supporte tout, elle croit tout, elle espère tout, elle souffre tout.
8 La charité ne finira jamais. Les prophéties n’auront plus de lieu ; les langues cesseront ; et la science sera abolie :
9 car ce que nous avons maintenant de science et de prophétie, est très-imparfait ;
10 mais lorsque nous serons dans l’état parfait, tout ce qui est imparfait sera aboli.
11 Quand j’étais enfant, je parlais en enfant, je jugeais en enfant, je raisonnais en enfant ; mais lorsque je suis devenu homme, je me suis défait de tout ce qui tenait de l’enfant.
12 Nous ne voyons maintenant que comme en un miroir, et en des énigmes ; mais alors nous verrons Dieu face à face. Je ne connais maintenant Dieu qu’imparfaitement ; mais alors je le connaîtrai, comme je suis moi-même connu de lui.
13 Maintenant ces trois vertus, la foi, l’espérance, et la charité, demeurent ; mais entre elles la plus excellente est la charité.
RECHERCHEZ avec ardeur la charité ; désirez les dons spirituels, et surtout de prophétiser.
2 Car celui qui parle une langue inconnue, ne parle pas aux hommes, mais à Dieu ; puisque personne ne l’entend, et qu’il parle en esprit des choses cachées.
3 Mais celui qui prophétise, parle aux hommes pour les édifier, les exhorter et les consoler.
4 Celui qui parle une langue inconnue, s’édifie lui-même ; au lieu que celui qui prophétise, édifie l’Église de Dieu.
5 Je souhaite que vous ayez tous le don des langues, mais encore plus celui de prophétiser ; parce que celui qui prophétise, est préférable à celui qui parle une langue inconnue, si ce n’est qu’il interprète ce qu’il dit, afin que l’Église en soit édifiée.
6 Aussi, mes frères, quand je voudrais vous parler en des langues inconnues, quelle utilité vous apporterais-je, si ce n’est que je vous parle en vous instruisant, ou par la révélation, ou par la science, ou par la prophétie, ou par la doctrine ?
7 Et dans les choses mêmes inanimées qui rendent des sons, comme les flûtes et les harpes, si elles ne forment des tons différents, comment pourra-t-on distinguer ce que l’on joue sur ces instruments ?
8 Si la trompette ne rend qu’un son confus, qui se préparera au combat ?
9 De même, si la langue que vous parlez n’est intelligible, comment pourra-t-on savoir ce que vous dites ? Vous ne parlerez qu’en l’air.
10 En effet, il y a tant de diverses langues dans le monde, et il n’y a point de peuple qui n’ait la sienne.
11 Si donc je n’entends pas ce que signifient les paroles, je serai barbare à celui à qui je parle, et celui qui me parle, me sera barbare.
12 Ainsi, mes frères, puisque vous avez tant d’ardeur pour les dons spirituels, désirez d’en être enrichis pour l’édification de l’Église.
13 C’est pourquoi, que celui qui parle une langue inconnue, demande à Dieu le don de l’interpréter.
14 Car si je prie en une langue que je n’entends pas, mon cœur prie, mais mon intelligence est sans fruit.
15 Que ferai-je donc ? Je prierai de cœur ; mais je prierai aussi avec intelligence : je chanterai de cœur des cantiques ; mais je les chanterai aussi avec intelligence.
16 Si vous ne louez Dieu que du cœur, comment un homme du nombre de ceux qui n’entendent que leur propre langue, répondra-t-il, Amen, à la fin de votre action de grâces, puisqu’il n’entend pas ce que vous dites ?
17 Ce n’est pas que votre action de grâces ne soit bonne ; mais les autres n’en sont pas édifiés.
18 Je remercie mon Dieu de ce que je parle toutes les langues que vous parlez ;
19 mais j’aimerais mieux ne dire dans l’Église que cinq paroles dont j’aurais l’intelligence, pour en instruire aussi les autres, que d’en dire dix mille en une langue inconnue.
20 Mes frères, ne soyez point enfants pour n’avoir point de sagesse ; mais soyez enfants pour être sans malice, et soyez sages comme des hommes parfaits.
21 Il est dit dans l’Écriture : Je parlerai à ce peuple en des langues étrangères et inconnues ; et après cela même, ils ne m’entendront point, dit le Seigneur.
22 Ainsi la diversité des langues est un signe, non pour les fidèles, mais pour les infidèles ; et le don de prophétie au contraire n’est pas pour les infidèles, mais pour les fidèles.
23 Si toute une Église étant assemblée en un lieu, tous parlent diverses langues, et que des infidèles, ou des hommes qui ne savent que leur propre langue, entrent dans cette assemblée, ne diront-ils pas que vous êtes des insensés ?
24 Mais si tous prophétisent, et qu’un infidèle, ou un homme qui ne sait que sa langue, entre dans votre assemblée, tous le convainquent, tous le jugent.
25 Le secret de son cœur est découvert : de sorte que se prosternant le visage contre terre, il adorera Dieu, rendant témoignage que Dieu est véritablement parmi vous.
26 Que faut-il donc, mes frères, que vous fassiez ? Si lorsque vous êtes assemblés, l’un est inspiré de Dieu pour composer un cantique, l’autre pour instruire, un autre pour révéler les secrets de Dieu, un autre pour parler une langue inconnue, un autre pour l’interpréter, que tout se fasse pour l’édification.
27 S’il y en a qui aient le don des langues, qu’il n’y en ait point plus de deux ou trois qui parlent en une langue inconnue ; qu’ils parlent l’un après l’autre ; et qu’il y ait quelqu’un qui interprété ce qu’ils auront dit.
28 S’il n’y a point d’interprète, que celui qui a ce don se taise dans l’Église, qu’il ne parle qu’à soi-même et à Dieu.
29 Pour ce qui est des prophètes, qu’il n’y en ait point plus de deux ou trois qui parlent, et que les autres en jugent.
30 S’il se fait quelque révélation à un autre de ceux qui sont assis dans l’assemblée, que le premier se taise.
31 Car vous pouvez tous prophétiser l’un après l’autre, afin que tous apprennent, et que tous soient consolés.
32 Et les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes.
33 Car Dieu est un Dieu de paix, et non de désordre ; et c’est ce que j’enseigne dans toutes les Églises des saints.
34 Que les femmes parmi vous se taisent dans les Églises, parce qu’il ne leur est pas permis d’y parler ; mais elles doivent être soumises, selon que la loi l’ordonne.
35 Si elles veulent s’instruire de quelque chose, qu’elles le demandent à leurs maris, lorsqu’elles seront dans leurs maisons : car il est honteux aux femmes de parler dans l’Église.
36 Est-ce de vous que la parole de Dieu est premièrement sortie ? ou n’est-elle venue qu’à vous seuls ?
37 Si quelqu’un croit être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que les choses que je vous écris sont des ordonnances du Seigneur.
38 Si quelqu’un veut l’ignorer, il sera lui-même ignoré.
39 Enfin, mes frères, désirez surtout le don de prophétie, et n’empêchez pas l’usage du don des langues ;
40 mais que tout se fasse dans la bienséance, et avec ordre.
JE vais maintenant, mes frères, vous remettre devant les yeux l’Évangile que je vous ai prêché, que vous avez reçu, dans lequel vous demeurez fermes,
2 et par lequel vous serez sauvés ; si toutefois vous l’avez retenu comme je vous l’ai annoncé, et si ce n’est pas en vain que vous avez embrassé la foi.
3 Car, premièrement, je vous ai enseigné, et comme donné en dépôt ce que j’avais moi-même reçu ; savoir : Que Jésus-Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ;
4 qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les mêmes Écritures ;
5 qu’il s’est fait voir à Céphas, puis aux onze apôtres ;
6 qu’après il a été vu en une seule fois de plus de cinq cents frères, dont il y en a plusieurs qui vivent encore aujourd’hui, et quelques-uns sont déjà morts ;
7 qu’ensuite il s’est fait voir à Jacques, puis à tous les apôtres,
8 et qu’enfin après tous les autres, il s’est fait voir à moi-même, qui ne suis qu’un avorton.
9 Car je suis le moindre des apôtres ; et je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu.
10 Mais c’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et sa grâce n’a point été stérile en moi : mais j’ai travaillé plus que tous les autres ; non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.
11 Ainsi, soit que ce soit moi, soit que ce soit eux qui vous prêchent, voilà ce que nous prêchons, et voilà ce que vous avez cru.
12 Puis donc qu’on vous a prêché que Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts, comment se trouve-t-il parmi vous des personnes qui osent dire que les morts ne ressuscitent point ?
13 Si les morts ne ressuscitent point, Jésus-Christ n’est donc point ressuscité :
14 et si Jésus-Christ n’est point ressuscité, notre prédication est vaine, et votre foi est vaine aussi.
15 Nous sommes même convaincus d’être de faux témoins à l’égard de Dieu ; comme ayant rendu ce témoignage contre Dieu même, qu’il a ressuscité Jésus-Christ, tandis que néanmoins il ne l’a pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point.
16 Car si les morts ne ressuscitent point, Jésus-Christ n’est point non plus ressuscité.
17 Si Jésus-Christ n’est point ressuscité, votre foi est donc vaine : vous êtes encore engagés dans vos péchés :
18 ceux qui sont morts en Jésus-Christ, sont donc péris sans ressource !
19 Si nous n’avions d’espérance en Jésus-Christ que pour cette vie, nous serions les plus misérables de tous les hommes.
20 Mais maintenant Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts, et il est devenu les prémices de ceux qui dorment.
21 Ainsi, parce que la mort est venue par un homme, la résurrection des morts doit venir aussi par un homme.
22 Car comme tous meurent en Adam, tous revivront aussi en Jésus-Christ ;
23 et chacun en son rang : Jésus-Christ le premier, comme les prémices de tous ; puis ceux qui sont à lui, qui ont cru en son avènement.
24 Ensuite viendra la consommation de toutes choses, lorsqu’il aura remis son royaume à Dieu, son Père, et qu’il aura détruit tout empire, toute domination et toute puissance.
25 Car Jésus-Christ doit régner jusqu’à ce que son Père lui ait mis tous ses ennemis sous les pieds.
26 Or la mort sera le dernier ennemi qui sera détruit. Car l’Écriture dit que Dieu lui a mis tout sous les pieds, et lui a tout assujetti. Et quand elle dit
27 que tout lui est assujetti, il est indubitable qu’il faut en excepter celui qui lui a assujetti toutes choses.
28 Lors donc que toutes choses auront été assujetties au Fils, alors le Fils sera lui-même assujetti à celui qui lui aura assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous.
29 Autrement que feront ceux qui se font baptiser pour les morts, s’il est vrai que les morts ne ressuscitent point ? Pourquoi se font-ils baptiser pour les morts ?
30 Et pourquoi nous-mêmes nous exposons-nous à toute heure à tant de périls ?
31 Il n’y a point de jour que je ne meure, je vous en assure, mes frères, par la gloire que je reçois de vous en Jésus-Christ notre Seigneur.
32 Si, pour parler à la manière des hommes, j’ai combattu à Éphèse contre des bêtes farouches, quel avantage en tirerai-je, si les morts ne ressuscitent point ? Ne pensons qu’à boire et à manger, puisque nous mourrons demain !
33 Ne vous laissez pas séduire : les mauvais entretiens gâtent les bonnes mœurs.
34 Justes, tenez-vous dans la vigilance, et gardez-vous du péché : car il y en a quelques-uns parmi vous qui ne connaissent point Dieu : je vous le dis pour vous faire honte.
35 Mais quelqu’un me dira : En quelle manière les morts ressusciteront-ils, et quel sera le corps dans lequel ils reviendront ?
36 Insensé que vous êtes ! ne voyez-vous pas que ce que vous semez ne reprend point vie s’il ne meurt auparavant ?
37 Et quand vous semez, vous ne semez pas le corps de la plante qui doit naître, mais la graine seulement, comme du blé, ou de quelque autre chose.
38 Après quoi Dieu lui donne un corps tel qu’il lui plaît ; et il donne à chaque semence le corps qui est propre à chaque plante.
39 Toute chair n’est pas la même chair ; mais autre est la chair des hommes, autre la chair des bêtes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons.
40 Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais les corps célestes ont un autre éclat que les corps terrestres.
41 Le soleil a son éclat, qui diffère de l’éclat de la lune, comme l’éclat de la lune diffère de l’éclat des étoiles ; et entre les étoiles, l’une est plus éclatante que l’autre.
42 Il en arrivera de même dans la résurrection des morts. Le corps comme une semence est maintenant mis en terre plein de corruption, et il ressuscitera incorruptible ;
43 il est mis en terre tout difforme, et il ressuscitera tout glorieux ; il est mis en terre privé de mouvement, et il ressuscitera plein de vigueur ;
44 il est mis en terre comme un corps animal, et il ressuscitera comme un corps spirituel. Comme il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel ; selon qu’il est écrit :
45 Adam, le premier homme, a été créé avec une âme vivante ; et le second Adam a été rempli d’un esprit vivifiant.
46 Mais ce n’est pas le corps spirituel qui a été formé le premier ; c’est le corps animal, et ensuite le spirituel.
47 Le premier homme est le terrestre, formé de la terre ; et le second homme est le céleste, qui est venu du ciel.
48 Comme le premier homme a été terrestre, ses enfants aussi sont terrestres ; et comme le second homme est céleste, ses enfants aussi sont célestes.
49 Comme donc nous avons porté l’image de l’homme terrestre, portons aussi l’image de l’homme céleste.
50 Je veux dire, mes frères, que la chair et le sang ne peuvent posséder le royaume de Dieu, et que la corruption ne possédera point cet héritage incorruptible.
51 Voici un mystère que je vais vous dire : Nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changés.
52 En un moment, en un clin d’œil, au son de la dernière trompette (car la trompette sonnera), les morts alors ressusciteront en un état incorruptible ; et nous serons changés.
53 Car il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l’incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l’immortalité.
54 Et quand ce corps mortel aura été revêtu de l’immortalité, alors cette parole de l’Écriture sera accomplie : La mort est absorbée par la victoire.
55 Ô mort ! où est ta victoire ? Ô mort ! où est ton aiguillon ?
56 Or le péché est l’aiguillon de la mort ; et la loi est la force du péché.
57 C’est pourquoi rendons grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ.
58 Ainsi, mes chers frères, demeurez fermes et inébranlables, et travaillez sans cesse de plus en plus à l’œuvre de Dieu, sachant que votre travail ne sera pas sans récompense en notre Seigneur.
QUANT aux aumônes qu’on recueille pour les saints, faites la même chose que j’ai ordonnée aux Églises de Galatie.
2 Que chacun de vous mette à part chez soi le premier jour de la semaine ce qu’il voudra, l’amassant peu à peu selon sa bonne volonté ; afin qu’on n’attende pas à mon arrivée à recueillir les aumônes.
3 Et lorsque je serai arrivé, j’enverrai avec des lettres de recommandation ceux que vous aurez jugés propres pour porter vos charités à Jérusalem.
4 Si la chose mérite que j’y aille moi-même, ils viendront avec moi.
5 Or je vous irai voir quand j’aurai passé par la Macédoine : car je passerai par cette province ;
6 et peut-être que je m’arrêterai chez vous, et que même j’y passerai l’hiver, afin que vous me conduisiez ensuite au lieu ou je pourrai aller.
7 Car je ne veux pas cette fois vous voir seulement en passant, et j’espère que je demeurerai assez longtemps chez vous, si le Seigneur le permet,
8 Je demeurerai à Éphèse jusqu’à la Pentecôte.
9 Car Dieu m’y ouvre visiblement une grande porte, et il s’y élève contre moi plusieurs ennemis.
10 Si Timothée va vous trouver, ayez soin qu’il soit en sûreté parmi vous, parce qu’il travaille à l’œuvre du Seigneur aussi bien que moi.
11 Que personne donc ne le méprise ; mais conduisez-le en paix, afin qu’il vienne me trouver ; parce que je l’attends avec nos frères.
12 Pour ce qui est de mon frère Apollon, je vous assure que je l’ai fort prié d’aller vous voir avec quelques-uns de nos frères : mais enfin il n’a pas cru devoir le faire présentement : il ira vous voir lorsqu’il en aura la commodité.
13 Soyez vigilants, demeurez fermes dans la foi, agissez courageusement, soyez pleins de force ;
14 faites avec amour tout ce que vous faites.
15 Vous connaissez, mes frères, la famille de Stéphanas, de Fortunat et d’Achaïque : vous savez qu’ils ont été les prémices de l’Achaïe, et qu’ils se sont consacrés au service des saints :
16 c’est pourquoi je vous supplie d’avoir pour eux la déférence due à des personnes de cette sorte, et pour tous ceux qui contribuent par leur peine et par leur travail à l’œuvre de Dieu.
17 Je me réjouis de l’arrivée de Stéphanas, de Fortunat et d’Achaïque ; parce qu’ils ont suppléé ce que vous n’étiez pas à portée de faire par vous-mêmes :
18 car ils ont consolé mon esprit aussi bien que le vôtre. Honorez donc de telles personnes.
19 Les Eglises d’Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, chez qui je demeure, et l’Eglise qui est dans leur maison, vous saluent avec beaucoup d’affection en notre Seigneur.
20 Tous nos frères vous saluent, saluez-vous les uns les autres par le saint baiser.
21 Moi, Paul, j’ai écrit de ma main cette salutation.
22 Si quelqu’un n’aime point notre Seigneur Jésus-Christ, qu’il soit anathème ! Maran-Atha (c’est-à-dire, le Seigneur vient).
23 Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous !
24 J’ai pour vous tous une charité sincère en Jésus-Christ. Amen !
PAUL, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu ; et Timothée, son frère : à l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe.
2 Que Dieu, notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, vous donnent la grâce et la paix !
3 Béni soit Dieu, qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes, et le Dieu de toute consolation ;
4 qui nous console dans tous nos maux, afin que nous puissions aussi consoler les autres dans tous leurs maux, par la même consolation dont nous sommes nous-mêmes consolés de Dieu.
5 Car à mesure que les souffrances de Jésus-Christ augmentent en nous, nos consolations aussi s’augmentent par Jésus-Christ.
6 Or, soit que nous soyons affligés, c’est pour votre instruction et pour votre salut ; soit que nous soyons consolés, c’est aussi pour votre consolation ; soit que nous soyons encouragés, c’est encore pour votre instruction et pour votre salut, qui s’accomplit dans la souffrance des mêmes maux que nous souffrons :
7 ce qui nous donne une ferme confiance pour vous, sachant qu’ainsi que vous avez part aux souffrances, vous aurez part aussi à la consolation.
8 Car je suis bien aise, mes frères, que vous sachiez l’affliction qui nous est survenue en Asie, qui a été telle que les maux dont nous nous sommes trouvés accablés, ont été excessifs et au-dessus de nos forces, jusqu’à nous rendre même la vie ennuyeuse.
9 Mais nous avons comme entendu prononcer en nous-mêmes l’arrêt de notre mort, afin que nous ne mettions point notre confiance en nous, mais en Dieu, qui ressuscite les morts ;
10 qui nous a délivrés d’un si grand péril, qui nous en délivre encore, et nous en délivrera à l’avenir, comme nous l’espérons de sa bonté,
11 avec le secours des prières que vous faites pour nous ; afin que la grâce que nous avons reçue en considération de plusieurs personnes, soit aussi reconnue par les actions de grâces que plusieurs en rendront pour nous.
12 Car le sujet de notre gloire est le témoignage que nous rend notre conscience, de nous être conduits dans ce monde, et surtout à votre égard, dans la simplicité de cœur et dans la sincérité de Dieu, non avec la sagesse de la chair, mais dans la grâce de Dieu.
13 Je ne vous écris que des choses dont vous reconnaissez la vérité en les lisant ; et j’espère qu’à l’avenir vous connaîtrez entièrement,
14 ainsi que vous l’avez déjà reconnu en partie, que nous sommes votre gloire, comme vous serez la nôtre au jour de notre Seigneur Jésus-Christ.
15 C’est dans cette confiance que j’avais résolu auparavant d’aller vous voir ; afin que vous reçussiez une seconde grâce.
16 Je voulais passer par chez vous en allant en Macédoine, revenir ensuite de Macédoine chez vous, et de là me faire conduire par vous en Judée.
17 Ayant donc pour lors ce dessein, est-ce par inconstance que je ne l’ai point exécuté ? ou, quand je prends une résolution, cette résolution n’est-elle qu’humaine ? et trouve-t-on ainsi en moi le oui et le non ?
18 Mais Dieu qui est véritable, m’est témoin qu’il n’y a point eu de oui et de, non dans la parole que je vous ai annoncée.
19 Car Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui vous a été prêché par nous, c’est-à-dire, par moi, par Silvain et par Timothée, n’est pas tel que le oui et le non se trouvent en lui ; mais tout ce qui est en lui, est très-ferme.
20 Car c’est en lui que toutes les promesses de Dieu ont leur vérité, et c’est par lui aussi qu’elles s’accomplissent à l’honneur de Dieu : ce qui fait la gloire de notre ministère.
21 Or celui qui nous confirme et nous affermit avec vous en Jésus-Christ, et qui nous a oints de son onction, c’est Dieu même.
22 Et c’est lui aussi qui nous a marqués de son sceau, et qui pour arrhes nous a donné le Saint-Esprit dans nos cœurs.
23 Pour moi, je prends Dieu à témoin, et je veux bien qu’il me punisse si je ne dis la vérité, que ç’a été pour vous épargner que je n’ai point encore voulu aller à Corinthe. Ce n’est pas que nous dominions sur votre foi ; mais nous tâchons au contraire de contribuer à votre joie, puisque vous demeurez fermes dans la foi.
JE résolus donc en moi-même, de ne point aller vous voir de nouveau, de peur de vous causer de la tristesse.
2 Car si je vous avais attristés, qui pourrait me réjouir ? puisque vous qui devriez le faire, seriez vous-mêmes dans la tristesse que je vous aurais causée.
3 C’est aussi ce que je vous avais écrit, afin que venant vers vous, je ne reçusse point tristesse sur tristesse de la part même de ceux qui devaient me donner de la joie ; ayant cette confiance en vous tous, que chacun de vous trouvera sa joie dans la mienne.
4 Et il est vrai que je vous écrivis alors dans une extrême affliction, dans un serrement de cœur, et avec une grande abondance de larmes, non dans le dessein de vous attrister, mais pour vous faire connaître la charité toute particulière que j’ai pour vous.
5 Si l’un de vous m’a attristé, il ne m’a pas attristé moi seul, mais vous tous aussi, au moins en quelque sorte : ce que je dis pour ne le point surcharger dans son affliction.
6 Il suffit pour cet homme, qu’il ait subi la correction et la peine qui lui a été imposée par votre assemblée ;
7 et vous devez plutôt le traiter maintenant avec indulgence et le consoler, de peur qu’il ne soit accablé par un excès de tristesse.
8 C’est pourquoi je vous prie de lui donner des preuves effectives de votre charité.
9 Et c’est pour cela même que je vous en écris, afin de vous éprouver, et de reconnaître si vous êtes obéissants en toutes choses.
10 Ce que vous accordez à quelqu’un par indulgence, je l’accorde aussi. Car si j’use moi-même d’indulgence, j’en use à cause de vous, au nom et en la personne de Jésus-Christ ;
11 afin que Satan n’emporte rien sur nous : car nous n’ignorons pas ses desseins.
12 Or étant venu à Troade pour prêcher l’Evangile de Jésus-Christ, quoique le Seigneur m’y eût ouvert une entrée favorable,
13 je n’ai point eu l’esprit en repos, parce que je n’y avais point trouvé mon frère Tite. Mais ayant pris congé d’eux, je m’en suis allé en Macédoine.
14 Je rends grâces à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Jésus-Christ, et qui répand par nous en tous lieux l’odeur de la connaissance de son nom.
15 Car nous sommes devant Dieu la bonne odeur de Jésus-Christ, soit à l’égard de ceux qui se sauvent, soit à l’égard de ceux qui se perdent :
16 aux uns une odeur de mort qui les fait mourir, et aux autres une odeur de vie qui les fait vivre. Et qui est capable d’un tel ministère ?
17 Car nous ne sommes pas comme plusieurs, qui corrompent la parole de Dieu ; mais nous la prêchons avec une entière sincérité, comme de la part de Dieu, en la présence de Dieu, et dans la personne de Jésus-Christ.
COMMENCERONS-nous de nouveau à nous relever nous-mêmes ? et avons-nous besoin, comme quelques-uns, que d’autres nous donnent des lettres de recommandation envers vous, ou que vous nous en donniez envers les autres ?
2 Vous êtes vous-mêmes notre lettre de recommandation, qui est écrite dans notre cœur, qui est reconnue et lue de tous les hommes ;
3 vos actions faisant voir que vous êtes la lettre de Jésus-Christ, dont nous avons été les secrétaires ; et qui est écrite, non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant ; non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, qui sont vos cœurs.
4 C’est par Jésus-Christ que nous avons une si grande confiance en Dieu ;
5 non que nous soyons capables de former de nous-mêmes aucune bonne pensée comme de nous-mêmes ; mais c’est Dieu qui nous en rend capables.
6 Et c’est lui aussi qui nous a rendus capables d’être les ministres de la nouvelle alliance, non pas de la lettre, mais de l’esprit : car la lettre tue, et l’esprit donne la vie.
7 Si le ministère de la lettre gravée sur des pierres, qui était un ministère de mort, a été accompagné d’une telle gloire, que les enfants d’Israël ne pouvaient regarder le visage de Moïse, à cause de la gloire dont il éclatait, laquelle devait néanmoins finir ;
8 combien le ministère de l’esprit doit-il être plus glorieux !
9 Car si le ministère de la condamnation a été accompagné de gloire, le ministère de la justice en aura incomparablement davantage.
10 Et cette gloire même de la loi n’est point une véritable gloire, si on la compare avec la sublimité de celle de l’Évangile.
11 Car si le ministère qui devait finir a été glorieux, celui qui durera toujours doit l’être beaucoup davantage.
12 Ayant donc une telle espérance, nous vous parlons avec toute sorte de liberté ;
13 et nous ne faisons pas comme Moïse, qui se mettait un voile sur le visage, afin que les enfants d’Israël ne vissent pas cette lumière passagère qui éclatait sur son visage.
14 Mais leurs esprits sont demeurés endurcis et aveuglés : car aujourd’hui même, lorsqu’ils lisent le Vieux Testament, ce voile demeure toujours sur leur cœur, sans être levé, parce qu’il ne s’ôte que par Jésus-Christ.
15 Ainsi jusqu’à cette heure, lorsqu’on leur lit Moïse, ils ont un voile sur le cœur.
16 Mais quand leur cœur se tournera vers le Seigneur, alors le voile en sera ôté.
17 Or le Seigneur est esprit ; et où est l’Esprit du Seigneur, là est aussi la liberté.
18 Ainsi nous tous, n’ayant point de voile qui nous couvre le visage, et contemplant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, nous avançant de clarté en clarté comme par l’illumination de l’Esprit du Seigneur.
C’EST pourquoi ayant reçu un tel ministère selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne nous laissons point abattre ;
2 mais nous rejetons loin de nous les passions qui se cachent comme étant honteuses, ne nous conduisant point avec artifice, et n’altérant point la parole de Dieu ; mais n’employant pour notre recommandation envers tous les hommes qui jugeront de nous selon le sentiment de leur conscience, que la sincérité avec laquelle nous prêchons devant Dieu la vérité de son Évangile.
3 Si l’Évangile que nous prêchons, est encore voilé, c’est pour ceux qui périssent qu’il est voilé ;
4 pour ces infidèles dont le dieu de ce siècle a aveuglé les esprits, afin qu’ils ne soient point éclairés par la lumière de l’Évangile de la gloire de Jésus-Christ, qui est l’image de Dieu.
5 Car nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; mais nous prêchons Jésus-Christ notre Seigneur ; et quant à nous, nous nous regardons comme vos serviteurs pour Jésus :
6 parce que le même Dieu qui a commandé que la lumière sortît des ténèbres, est celui qui a fait luire sa clarté dans nos cœurs, afin que nous puissions éclairer les autres, en leur donnant la connaissance de la gloire de Dieu, selon qu’elle paraît en Jésus-Christ.
7 Or nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin qu’on reconnaisse que la grandeur de la puissance qui est en nous, est de Dieu, et non pas de nous.
8 Nous sommes pressés de toutes sortes d’afflictions, mais nous n’en sommes pas accablés ; nous nous trouvons dans des difficultés insurmontables, mais nous n’y succombons pas ;
9 nous sommes persécutés, mais non pas abandonnés ; nous sommes abattus, mais non pas entièrement perdus ;
10 portant toujours en notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus paraisse aussi dans notre corps.
11 Car nous qui vivons, nous sommes à toute heure livrés à la mort pour Jésus, afin que la vie de Jésus paraisse aussi dans notre chair mortelle.
12 Ainsi sa mort imprime ses effets en nous, et sa vie en vous.
13 Et parce que nous avons un même esprit de foi, selon qu’il est écrit, J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ; nous croyons aussi nous autres, et c’est aussi pourquoi nous parlons ;
14 sachant que celui qui a ressuscité Jésus, nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera comparaître avec vous en sa présence.
15 Car toutes choses sont pour vous, afin que plus la grâce se répand avec abondance, il en revienne aussi à Dieu plus de gloire par les témoignages de reconnaissance qui lui en seront rendus par plusieurs.
16 C’est pourquoi nous ne perdons point courage ; mais encore que dans nous l’homme extérieur se détruise, néanmoins l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour :
17 car le moment si court et si léger des afflictions que nous souffrons en cette vie, produit en nous le poids éternel d’une souveraine et incomparable gloire :
18 ainsi nous ne considérons point les choses visibles, mais les invisibles ; parce que les choses visibles sont temporelles, mais les invisibles sont éternelles.
AUSSI nous savons que si cette maison de terre où nous habitons vient à se dissoudre, Dieu nous donnera dans le ciel une autre maison, une maison qui ne sera point faite de main d’homme, et qui durera éternellement.
2 C’est ce qui nous fait soupirer dans le désir que nous avons d’être revêtus de la gloire de cette maison céleste qui nous est destinée, comme d’un second vêtement ;
3 si toutefois nous sommes trouvés vêtus, et non pas nus.
4 Car pendant que nous sommes dans ce corps comme dans une tente, nous soupirons sous sa pesanteur ; parce que nous ne désirons pas d’en être dépouillés, mais d’être revêtus par-dessus, en sorte que ce qu’il y a de mortel en nous, soit absorbé par la vie.
5 Or c’est Dieu qui nous a formés pour cet état d’immortalité, et qui nous a donné pour arrhes son Esprit.
6 Nous sommes donc toujours pleins de confiance ; et comme nous savons que pendant que nous habitons dans ce corps, nous sommes éloignés du Seigneur et hors de notre patrie ;
7 (parce que nous marchons vers lui par la foi, et que nous n’en jouissons pas encore par la claire vue ; )
8 dans cette confiance que nous avons, nous aimons mieux sortir de la maison de ce corps, pour aller habiter avec le Seigneur.
9 C’est pourquoi toute notre ambition est d’être agréables à Dieu, soit que nous habitions dans le corps, ou que nous en sortions pour aller à lui.
10 Car nous devons tous comparaître devant le tribunal de Jésus-Christ, afin que chacun reçoive ce qui est dû aux bonnes ou aux mauvaises actions qu’il aura faites pendant qu’il était revêtu de son corps.
11 Sachant donc combien le Seigneur est redoutable, nous tâchons de persuader les hommes de notre innocence : mais Dieu connaît qui nous sommes ; et je veux croire que nous sommes aussi connus de vous dans le secret de votre conscience.
12 Nous ne prétendons point nous relever encore ici nous-mêmes à votre égard, mais seulement vous donner occasion de vous glorifier à notre sujet ; afin que vous puissiez répondre à ceux qui mettent leur gloire dans ce qui paraît, et non dans ce qui est au fond du cœur.
13 Car soit que nous soyons emportés comme hors de nous-mêmes, c’est pour Dieu ; soit que nous nous tempérions, c’est pour vous :
14 parce que l’amour de Jésus-Christ nous presse ; considérant que si un seul est mort pour tous, donc tous sont morts ;
15 et en effet Jésus-Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et qui est ressuscité pour eux.
16 C’est pourquoi nous ne connaissons plus désormais personne selon la chair ; et si nous avons connu Jésus-Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte.
17 Si donc quelqu’un est en Jésus-Christ, il est devenu une nouvelle créature ; ce qui était devenu vieux est passé, et tout est devenu nouveau :
18 et le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui-même par Jésus-Christ, et qui nous a confié le ministère de la réconciliation.
19 Car c’est Dieu qui a réconcilié le monde avec soi en Jésus-Christ, ne leur imputant point leurs péchés ; et c’est lui qui a mis en nous la parole de réconciliation.
20 Nous faisons donc la fonction d’ambassadeurs pour Jésus-Christ, et c’est Dieu même qui vous exhorte par notre bouche. Ainsi nous vous conjurons, au nom de Jésus-Christ, de vous réconcilier avec Dieu ;
21 puisque pour l’amour de nous il a rendu victime pour le péché celui qui ne connaissait point le péché, afin qu’en lui nous devinssions justes de la justice de Dieu.
ÉTANT donc les coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons de ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu.
2 Car il dit lui-même : Je vous ai exaucé au temps favorable, et je vous ai aidé au jour du salut. Voici maintenant le temps favorable ; voici maintenant le jour du salut.
3 Et nous prenons garde aussi nous-mêmes de ne donner à personne aucun sujet de scandale, afin que notre ministère ne soit point déshonoré.
4 Mais agissant en toutes choses comme des ministres de Dieu, nous nous rendons recommandables par une grande patience dans les maux, dans les nécessités pressantes, et dans les extrêmes afflictions ;
5 dans les plaies, dans les prisons, dans les séditions, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes ;
6 par la pureté, par la science, par une douceur persévérante, par la bonté, par les fruits du Saint-Esprit, par une charité sincère ;
7 par la parole de vérité, par la force de Dieu, par les armes de la justice, pour combattre à droite et à gauche ;
8 parmi l’honneur et l’ignominie, parmi la mauvaise et la bonne réputation ; comme des séducteurs, quoique sincères et véritables ; comme inconnus, quoique très-connus ;
9 comme toujours mourants, et vivants néanmoins ; comme châtiés, mais non jusqu’à être tués ;
10 comme tristes, et toujours dans la joie ; comme pauvres, et enrichissant plusieurs ; comme n’ayant rien, et possédant tout.
11 Ô Corinthiens ! ma bouche s’ouvre, et mon cœur s’étend par l’affection que je vous porte.
12 Mes entrailles ne sont point resserrées pour vous, mais les vôtres le sont pour moi.
13 Rendez-moi donc amour pour amour. Je vous parle comme à mes enfants ; étendez aussi pour moi votre cœur.
14 Ne vous attachez point à un même joug avec les infidèles : car quelle union peut-il y avoir entre la justice et l’iniquité ? quel commerce entre la lumière et les ténèbres ?
15 Quel accord entre Jésus-Christ et Bélial ? quelle société entre le fidèle et l’infidèle ?
16 Quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? Car vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu dit lui-même : J’habiterai en eux, et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.
17 C’est pourquoi, sortez du milieu de ces personnes, dit le Seigneur ; séparez vous d’eux, et ne touchez point à ce qui est impur ;
18 et je vous recevrai : je serai votre Père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur tout-puissant.
AYANT donc reçu de Dieu de telles promesses, mes chers frères, purifions-nous de tout ce qui souille le corps ou l’esprit, achevant l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu.
2 Donnez-nous place dans votre cœur. Nous n’avons fait tort à personne ; nous n’avons corrompu l’esprit de personne ; nous n’avons pris le bien de personne.
3 Je ne vous dis pas ceci pour vous condamner ; puisque je vous ai déjà dit que vous êtes dans mon cœur à la mort et à la vie.
4 Je vous parle avec grande liberté ; j’ai grand sujet de me glorifier de vous ; je suis rempli de consolation, je suis comblé de joie parmi toutes mes souffrances.
5 Car étant venus en Macédoine, nous n’avons eu aucun relâche selon la chair ; mais nous avons toujours eu à souffrir. Ce n’a été que combats au dehors, et que frayeurs au dedans.
6 Mais Dieu, qui console les humbles et les affligés, nous a consolés par l’arrivée de Tite ;
7 et non-seulement par son arrivée, mais encore par la consolation qu’il a lui-même reçue de vous ; m’ayant rapporté l’extrême désir que vous avez de me revoir, la douleur que vous avez ressentie, et l’ardente affection que vous me portez : ce qui m’a été un plus grand sujet de joie.
8 Car encore que je vous aie attristés par ma lettre, je n’en suis plus fâché néanmoins, quoique je l’aie été auparavant, en voyant qu’elle vous avait attristés pour un peu de temps.
9 Mais maintenant j’ai de la joie, non de ce que vous avez eu de la tristesse, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la pénitence. La tristesse que vous avez eue a été selon Dieu ; et ainsi la peine que nous vous avons causée, ne vous a été nullement désavantageuse.
10 Car la tristesse qui est selon Dieu, produit pour le salut une pénitence stable ; mais la tristesse de ce monde produit la mort.
11 Considérez combien cette tristesse selon Dieu, que vous avez ressentie, a produit en vous non-seulement de soin et de vigilance, mais de satisfaction envers nous, d’indignation contre cet incestueux, de crainte de la colère de Dieu, de désir de nous revoir, de zèle pour nous défendre, d’ardeur à venger ce crime. Vous avez fait voir par toute votre conduite, que vous étiez purs et irréprochables dans cette affaire.
12 Aussi lorsque nous vous avons écrit, ce n’a été ni à cause de celui qui avait fait l’injure, ni à cause de celui qui l’avait soufferte, mais pour vous faire connaître le soin que nous avons de vous devant Dieu.
13 C’est pourquoi ce que vous avez fait pour nous consoler, nous a en effet consolés ; et notre joie s’est encore beaucoup augmentée par celle de Tite, voyant que vous avez tous contribué au repos de son esprit ;
14 et que si je me suis loué de vous en lui parlant, je n’ai point eu sujet d’en rougir ; mais qu’ainsi que nous ne vous avions rien dit que dans la vérité, aussi le témoignage avantageux que nous avions rendu de vous à Tite, s’est trouvé conforme à la vérité.
15 C’est pourquoi il ressent dans ses entrailles un redoublement d’affection envers vous, lorsqu’il se souvient de l’obéissance que vous lui avez tous rendue, et comment vous l’avez reçu avec crainte et tremblement.
16 Je me réjouis donc de ce que je puis me promettre tout de vous.
MAIS il faut, mes frères, que je vous fasse savoir la grâce que Dieu a faite aux Églises de Macédoine :
2 c’est que leur joie est d’autant plus redoublée, qu’ils ont été éprouvés par de plus grandes afflictions ; et que leur profonde pauvreté a répandu avec abondance les richesses de leur charité sincère.
3 Car il est vrai, et il faut que je leur rende ce témoignage, qu’ils se sont portés d’eux-mêmes à donner autant qu’ils pouvaient, et même au delà de ce qu’ils pouvaient ;
4 nous conjurant avec beaucoup de prières de recevoir l’aumône qu’ils offraient pour prendre part à l’assistance destinée aux saints.
5 Et ils n’ont pas fait seulement en cela ce que nous avions espéré d’eux ; mais ils se sont donnés eux-mêmes premièrement au Seigneur, et puis à nous, par la volonté de Dieu.
6 C’est ce qui nous a portés à supplier Tite, que comme il a déjà commencé, il achève aussi de vous rendre parfaits en cette grâce ;
7 et que comme vous êtes riches en toutes choses, en foi, en paroles, en science, en toute sorte de soins, et en l’affection que vous nous portez, vous le soyez aussi en cette sorte de grâce.
8 Ce que je ne vous dis pas néanmoins pour vous imposer une loi, mais seulement pour vous porter, par l’exemple de l’ardeur des autres, à donner des preuves de votre charité sincère.
9 Car vous savez quelle a été la bonté de notre Seigneur Jésus-Christ, qui étant riche s’est rendu pauvre pour l’amour de vous, afin que vous devinssiez riches par sa pauvreté.
10 C’est ici un conseil que je vous donne, parce que cela vous est utile, et que vous n’avez pas seulement commencé les premiers à faire cette charité, mais que vous en avez de vous-mêmes formé le dessein dès l’année passée.
11 Achevez donc maintenant ce que vous avez commencé de faire dès lors ; afin que comme vous avez une si prompte volonté d’assister vos frères, vous les assistiez aussi effectivement de ce que vous avez.
12 Car lorsqu’un homme a une grande volonté de donner, Dieu la reçoit, ne demandant de lui que ce qu’il peut, et non ce qu’il ne peut pas.
13 Ainsi je n’entends pas que les autres soient soulagés, et que vous soyez surchargés ;
14 mais que pour ôter l’inégalité, votre abondance supplée maintenant à leur pauvreté, afin que votre pauvreté soit soulagée un jour par leur abondance, et qu’ainsi tout soit réduit à l’égalité ;
15 selon ce qui est écrit de la manne : Celui qui en recueillit beaucoup, n’en eut pas plus que les autres ; et celui qui en recueillit peu, n’en eut pas moins.
16 Or je rends grâces à Dieu de ce qu’il a donné au cœur de Tite la même sollicitude que j’ai pour vous.
17 Car non-seulement il a bien reçu la prière que je lui ai faite, mais s’y étant porté avec encore plus d’affection par lui-même, il est parti de son propre mouvement pour vous aller voir.
18 Nous avons envoyé aussi avec lui notre frère qui est devenu célèbre par l’Évangile dans toutes les Églises ;
19 et qui de plus a été choisi par les Églises pour nous accompagner dans nos voyages, et prendre part au soin que nous avons de procurer cette assistance à nos frères, pour la gloire du Seigneur, et pour seconder notre bonne volonté.
20 Et notre dessein en cela a été d’éviter que personne ne puisse nous rien reprocher sur cette aumône abondante, dont nous sommes les dispensateurs :
21 car nous tâchons de faire le bien avec tant de circonspection, qu’il soit approuvé non-seulement de Dieu, mais aussi des hommes.
22 Nous avons envoyé encore avec eux notre frère, que nous avons reconnu zélé et vigilant en plusieurs rencontres, et qui l’est encore beaucoup plus en celle-ci ; et nous avons grande confiance que vous le recevrez bien ;
23 et que vous traiterez de même Tite, qui est uni avec moi, et qui travaille comme moi pour votre salut ; et nos autres frères qui sont les apôtres des Églises, et la gloire de Jésus-Christ.
24 Donnez-leur donc devant les Églises les preuves de votre charité, et faites voir que c’est avec sujet que nous nous sommes loués de vous.
IL serait superflu de vous écrire davantage touchant cette assistance qui se prépare pour les saints de Jérusalem.
2 Car je sais avec quelle affection vous vous y portez ; et c’est aussi ce qui me donne lieu de me glorifier de vous devant les Macédoniens, leur disant que la province d’Achaïe était disposée à faire cette charité dès l’année passée ; et votre exemple a excité le même zèle dans l’esprit de plusieurs.
3 C’est pourquoi j’ai envoyé nos frères vers vous, afin que ce ne soit pas en vain que je me sois loué de vous en ce point, et qu’on vous trouve tout prêts, selon l’assurance que j’en ai donnée ;
4 de peur que si ceux de Macédoine qui viendront avec moi, trouvaient que vous n’eussiez rien préparé, ce ne fût à nous, pour ne pas dire à vous-mêmes, un sujet de confusion dans cette conjoncture, de nous être loués de vous.
5 C’est ce qui m’a fait juger nécessaire de prier nos frères d’aller vous trouver avant moi, afin qu’ils aient soin que la charité que vous avez promis de faire, soit toute prête avant notre arrivée ; mais de telle sorte que ce soit un don offert par la charité, et non arraché à l’avarice.
6 Or je vous avertis, mes frères, que celui qui sème peu, moissonnera peu ; et que celui qui sème avec abondance, moissonnera aussi avec abondance.
7 Ainsi que chacun donne ce qu’il aura résolu en lui-même de donner, non avec tristesse, ni comme par force : car Dieu aime celui qui donne avec joie.
8 Et Dieu est tout-puissant pour vous combler de toute grâce ; afin qu’ayant en tout temps et en toutes choses tout ce qui suffit pour votre subsistance, vous ayez abondamment de quoi exercer toutes sortes de bonnes œuvres ;
9 selon ce qui est écrit : Le juste distribue son bien ; il donne aux pauvres ; sa justice demeure éternellement.
10 Dieu, qui donne la semence à celui qui sème, vous donnera le pain dont vous avez besoin pour vivre, et multipliera ce que vous aurez semé, et fera croître de plus en plus les fruits de votre justice ;
11 afin que vous soyez riches en tout, pour exercer avec un cœur simple toute sorte de charités : ce qui nous donne sujet de rendre à Dieu de grandes actions de grâces.
12 Car cette oblation dont nous sommes les ministres, ne supplée pas seulement aux besoins des saints ; mais elle est riche et abondante par le grand nombre d’actions de grâces qu’elle fait rendre à Dieu ;
13 parce que ces saints recevant ces preuves de votre libéralité par notre ministère, se portent à glorifier Dieu de la soumission que vous témoignez à l’Évangile de Jésus-Christ, et de la bonté avec laquelle vous faites part de vos biens, soit à eux, soit à tous les autres ;
14 et de plus elle est riche et abondante par les prières qu’ils font pour vous, dans l’affection qu’ils vous portent à cause de l’excellente grâce que vous avez reçue de Dieu.
15 Dieu soit loué de son ineffable don !
MAIS moi, Paul, moi-même qui vous parle, je vous conjure par la douceur et la modestie de Jésus-Christ : moi qui, selon quelques-uns, étant présent parais bas et méprisable parmi vous ; au lieu qu’étant absent j’agis envers vous avec hardiesse :
2 je vous prie, que quand je serai présent je ne sois point obligé d’user avec confiance de cette hardiesse qu’on m’attribue ; d’en user, dis-je, envers quelques-uns qui s’imaginent que nous nous conduisons selon la chair.
3 Car encore que nous vivions dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair.
4 Les armes de notre milice ne sont point charnelles, mais puissantes en Dieu, pour renverser les remparts qu’on leur oppose ; et c’est par ces armes que nous détruisons les raisonnements humains,
5 et tout ce qui s’élève avec hauteur contre la science de Dieu ; et que nous réduisons en servitude tous les esprits, pour les soumettre à l’obéissance de Jésus-Christ ;
6 ayant en notre main le pouvoir de punir tous les désobéissants, lorsque vous aurez satisfait à tout ce que l’obéissance demande de vous.
7 Jugez au moins des choses selon l’apparence. Si quelqu’un se persuade en lui-même qu’il est à Jésus-Christ, il doit aussi considérer en lui-même que comme il est à Jésus-Christ, nous sommes aussi à Jésus-Christ.
8 Car quand je me glorifierais un peu davantage de la puissance que le Seigneur m’a donnée pour votre édification, et non pour votre destruction, je n’aurais pas sujet d’en rougir.
9 Mais afin qu’il ne semble pas que nous voulions vous étonner par des lettres :
10 (parce que les lettres de Paul, disent-ils, sont graves et fortes ; mais lorsqu’il est présent il paraît bas en sa personne, et méprisable en son discours : )
11 que celui qui est dans ce sentiment, considère qu’étant présents, nous nous conduisons dans nos actions de la même manière que nous parlons dans nos lettres étant absents.
12 Car nous n’osons pas nous mettre au rang de quelques-uns qui se relèvent eux-mêmes, ni nous comparer à eux ; mais nous nous mesurons sur ce que nous sommes véritablement en nous, et nous ne nous comparons qu’avec nous-mêmes.
13 Et ainsi quant à nous, nous ne nous glorifierons point démesurément ; mais nous renfermant dans les bornes du partage que Dieu nous a donné, nous nous glorifierons d’être parvenus jusqu’à vous.
14 Car nous ne nous étendons pas au delà de ce que nous devons, comme si nous n’étions pas parvenus jusqu’à vous, puisque nous sommes arrivés jusqu’à vous en prêchant l’Évangile de Jésus-Christ.
15 Nous ne nous relevons donc point démesurément, en nous attribuant les travaux des autres ; mais nous espérons que votre foi croissant toujours de plus en plus, nous étendrons beaucoup en vous notre partage,
16 et que nous prêcherons l’Évangile aux nations mêmes qui sont au delà de vous, sans entreprendre sur le partage d’un autre, en nous glorifiant d’avoir bâti sur ce qu’il aurait déjà préparé.
17 Que celui donc qui se glorifie, ne se glorifie que dans le Seigneur.
18 Car ce n’est pas celui qui se rend témoignage à soi-même qui est vraiment estimable ; mais c’est celui à qui Dieu rend témoignage.
PLUT à Dieu que vous voulussiez un peu supporter mon imprudence ! et supportez-la, je vous prie.
2 Car j’ai pour vous un amour de jalousie, et d’une jalousie de Dieu ; parce que je vous ai fiancés à cet unique époux, qui est Jésus-Christ, pour vous présenter à lui comme une vierge toute pure.
3 Mais j’appréhende qu’ainsi que le serpent séduisit Ève par ses artifices, vos esprits aussi ne se corrompent, et ne dégénèrent de la simplicité chrétienne.
4 Car si celui qui vient vous prêcher, vous annonçait un autre Jésus-Christ que celui que nous vous avons annoncé ; ou s’il vous faisait recevoir un autre esprit que celui que vous avez reçu ; ou s’il vous prêchait un autre évangile que celui que vous avez embrassé, vous auriez raison de le souffrir !
5 Mais je ne pense pas avoir été inférieur en rien aux plus grands d’entre les apôtres.
6 Si je suis grossier et peu instruit pour la parole, il n’en est pas de même pour la science ; mais nous nous sommes fait assez connaître parmi vous en toutes choses.
7 Est-ce que j’ai fait une faute, lorsque afin de vous élever je me suis rabaissé moi-même en vous prêchant gratuitement l’Évangile de Dieu ?
8 J’ai dépouillé les autres Églises, en recevant d’elles l’assistance dont j’avais besoin pour vous servir.
9 Et lorsque je demeurais parmi vous, et que j’étais dans la nécessité, je n’ai été a charge à personne ; mais nos frères qui étaient venus de Macédoine, ont suppléé aux besoins que je pouvais avoir ; et j’ai pris garde à ne vous être à charge en quoi que ce soit, comme je ferai encore à l’avenir.
10 Je vous assure par la vérité de Jésus-Christ qui est en moi, qu’on ne me ravira point cette gloire dans toute l’Achaïe.
11 Et pourquoi ? Est-ce que je ne vous aime pas ? Dieu le sait.
12 Mais je fais cela, et je le ferai encore, afin de retrancher une occasion de se glorifier à ceux qui la cherchent, en voulant paraître tout à fait semblables à nous, pour trouver en cela un sujet de gloire.
13 Car ces personnes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, qui se transforment en apôtres de Jésus-Christ.
14 Et l’on ne doit pas s’en étonner, puisque Satan même se transforme en ange de lumière.
15 Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se transforment en ministres de la justice ; mais leur fin sera conforme à leurs œuvres.
16 Je vous le dis encore une fois (que personne ne me juge imprudent ; ou au moins souffrez-moi comme imprudent, et permettez-moi de me glorifier un peu) :
17 Croyez, si vous voulez, que ce que je dis, je ne le dis pas selon Dieu, mais que je fais paraître de l’imprudence dans ce que je prends pour un sujet de me glorifier.
18 Puisque plusieurs se glorifient selon la chair, je puis bien aussi me glorifier comme eux.
19 Car étant sages comme vous êtes, vous souffrez sans peine les imprudents.
20 Vous souffrez même qu’on vous asservisse, qu’on vous mange, qu’on prenne votre bien, qu’on vous traite avec hauteur, qu’on vous frappe au visage.
21 C’est à ma confusion que je le dis, puisque nous passons pour avoir été trop faibles en ce point. Mais puisqu’il y en a qui sont si hardis à parler d’eux-mêmes, je veux bien faire une imprudence en me rendant aussi hardi qu’eux.
22 Sont-ils Hébreux ? Je le suis aussi. Sont-ils Israélites ? Je le suis aussi. Sont-ils de la race d’Abraham ? J’en suis aussi.
23 Sont-ils ministres de Jésus-Christ ? Quand je devrais passer pour imprudent, j’ose dire que je le suis encore plus qu’eux. J’ai plus souffert de travaux, plus reçu de coups, plus enduré de prisons ; je me suis souvent vu tout près de la mort.
24 J’ai reçu des Juifs cinq différentes fois, trente-neuf coups de fouet.
25 J’ai été battu de verges par trois fois, j’ai été lapidé une fois, j’ai fait naufrage trois fois, j’ai passé un jour et une nuit au fond de la mer.
26 J’ai été souvent dans les voyages, dans les périls sur les fleuves, dans les périls des voleurs, dans les périls de la part de ceux de ma nation, dans les périls de la part des païens, dans les périls au milieu des villes, dans les périls au milieu des déserts, dans les périls sur mer, dans les périls entre les faux frères.
27 J’ai souffert toutes sortes de travaux et de fatigues, de fréquentes veilles, la faim, la soif, beaucoup de jeûnes, le froid et la nudité.
28 Outre ces maux qui ne sont qu’extérieurs, le soin que j’ai de toutes les Églises m’attire une foule d’affaires dont je suis assiégé tous les jours.
29 Qui est faible sans que je m’affaiblisse avec lui ? Qui est scandalisé sans que je brûle ?
30 S’il faut se glorifier de quelque chose, je me glorifierai des souffrances qui me font paraître faible.
31 Dieu, qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et qui est béni dans tous les siècles, sait que je ne mens point.
32 Étant à Damas, celui qui était gouverneur de la province pour le roi Arétas, faisait faire garde dans la ville pour m’arrêter prisonnier ;
33 mais on me descendit dans une corbeille, par une fenêtre, le long de la muraille ; et je me sauvai ainsi de ses mains.
S’IL faut se glorifier (quoiqu’il ne soit pas avantageux de le faire), je viendrai maintenant aux visions et aux révélations du Seigneur.
2 Je connais un homme en Jésus-Christ, qui fut ravi il y a quatorze ans (si ce fut avec son corps, ou sans son corps, je ne sais, Dieu le sait), qui fut ravi, dis-je, jusqu’au troisième ciel ;
3 et je sais que cet homme (si ce fut avec son corps, ou sans son corps, je n’en sais rien, Dieu le sait),
4 que cet homme, dis-je, fut ravi dans le paradis, et qu’il y entendit des paroles ineffables, qu’il n’est pas permis à un homme de rapporter.
5 Je pourrais me glorifier en parlant d’un tel homme ; mais pour moi, je ne veux me glorifier que dans mes faiblesses et dans mes afflictions.
6 Si je voulais me glorifier, je pourrais le faire sans être imprudent ; car je dirais la vérité : mais je me retiens, de peur que quelqu’un ne m’estime au-dessus de ce qu’il voit en moi, ou de ce qu’il entend dire de moi.
7 Aussi, de peur que la grandeur de mes révélations ne me causât de l’élèvement, Dieu a permis que je ressentisse dans ma chair un aiguillon, qui est l’ange et le ministre de Satan, pour me donner des soufflets.
8 C’est pourquoi j’ai prié trois fois le Seigneur, afin que cet ange de Satan se retirât de moi ;
9 et il m’a répondu : Ma grâce vous suffit : car ma puissance éclate davantage dans la faiblesse. Je prendrai donc plaisir à me glorifier dans mes faiblesses, afin que la puissance de Jésus-Christ habite en moi.
10 Et ainsi je sens de la satisfaction et de la joie dans les faiblesses, dans les outrages, dans les nécessités où je me trouve réduit, dans les persécutions, dans les afflictions pressantes que je souffre pour Jésus-Christ : car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.
11 J’ai été imprudent ; c’est vous qui m’y avez contraint. Car c’était à vous de parler avantageusement de moi, puisque je n’ai été en rien inférieur aux plus éminents d’entre les apôtres, encore que je ne sois rien.
12 Aussi les marques de mon apostolat ont paru parmi vous dans toute sorte de tolérance et de patience, dans les miracles, dans les prodiges, et dans les effets extraordinaires de la puissance divine.
13 Car en quoi avez-vous été inférieurs aux autres Églises, si ce n’est en ce que je n’ai point voulu vous être à charge ? Pardonnez-moi ce tort que je vous ai fait.
14 Voici la troisième fois que je me prépare pour vous aller voir, et ce sera encore sans vous être à charge. Car c’est vous que je cherche, et non vos biens ; puisque ce n’est pas aux enfants à amasser des trésors pour leurs pères, mais aux pères à en amasser pour leurs enfants.
15 Aussi, pour ce qui est de moi, je donnerai très-volontiers tout ce que j’ai, et je me donnerai encore moi-même, pour le salut de vos âmes ; quoique ayant tant d’affection pour vous, vous en ayez peu pour moi.
16 On dira peut-être, qu’il est vrai que je ne vous ai point été à charge, mais qu’étant artificieux, j’ai usé d’adresse pour vous surprendre.
17 Mais me suis-je servi de quelqu’un de ceux que je vous ai envoyés, pour tirer quelque chose de vous ?
18 J’ai prié Tite de vous aller trouver, et j’ai envoyé encore avec lui un de nos frères. Tite a-t-il tiré quelque chose de vous ? N’avons-nous pas suivi le même esprit ? N’avons-nous pas marché sur les mêmes traces ?
19 Pensez-vous que ce soit encore ici notre dessein de nous justifier devant vous ? Nous vous parlons devant Dieu en Jésus-Christ, et tout ce que nous vous disons, mes chers frères, est pour votre édification.
20 Car j’appréhende qu’arrivant vers vous, je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que vous ne me trouviez aussi tel que vous ne voudriez pas. Je crains de rencontrer parmi vous des dissensions, des jalousies, des animosités, des querelles, des médisances, de faux rapports, des élèvements d’orgueil, des troubles et des tumultes ;
21 et qu’ainsi Dieu ne m’humilie, lorsque je serai revenu chez vous, et que je ne sois obligé d’en pleurer plusieurs, qui étant déjà tombés en des impuretés, des fornications et des dérèglements infâmes, n’en ont point fait pénitence.
VOICI donc la troisième fois que je me dispose à vous aller voir. Tout se jugera sur le témoignage de deux ou trois témoins.
2 Je vous l’ai déjà dit, et je vous le dis encore maintenant, quoique absent, mais comme devant être bientôt parmi vous, que si j’y viens encore une fois, je ne pardonnerai ni à ceux qui avaient péché auparavant, ni à tous les autres.
3 Est-ce que vous voulez éprouver la puissance de Jésus-Christ qui parle par ma bouche, qui n’a point paru faible, mais très-puissant parmi vous ?
4 Car encore qu’il ait été crucifié selon la faiblesse de la chair, il vit néanmoins maintenant par la vertu de Dieu. Nous sommes faibles aussi avec lui ; mais nous vivrons avec lui par la vertu de Dieu qui éclate parmi vous.
5 Examinez-vous vous-mêmes, pour reconnaître si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne connaissez-vous pas vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous ? si ce n’est, peut-être, que vous fussiez déchus de ce que vous étiez.
6 Mais j’espère que vous connaîtrez que pour nous, nous ne sommes point déchus de ce que nous étions.
7 Ce que nous demandons à Dieu, est que vous ne commettiez aucun mal, et non pas que nous paraissions n’être point déchus de ce que nous étions ; mais que vous fassiez ce qui est de votre devoir, quand même nous devrions paraître déchus de ce que nous étions.
8 Car nous ne pouvons rien contre la vérité, mais seulement pour la vérité.
9 Et nous nous réjouissons de ce que nous paraissons faibles pendant que vous êtes forts ; et nous demandons aussi à Dieu, qu’il vous rende parfaits.
10 Je vous écris ceci étant absent, afin de n’avoir pas lieu, lorsque je serai présent, d’user avec sévérité de la puissance que le Seigneur m’a donnée pour édifier, et non pour détruire.
11 Enfin, mes frères, soyez dans la joie, travaillez à être parfaits, consolez-vous, soyez unis d’esprit et de cœur, vivez dans la paix ; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.
12 Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints vous saluent.
13 Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu, et la communication du Saint-Esprit, demeure avec vous tous ! Amen !
PAUL, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ, et Dieu, son Père, qui l’a ressuscité d’entre les morts ;
2 et tous les frères qui sont avec moi : aux Eglises de Galatie.
3 Que la grâce et la paix vous soient données par la bonté de Dieu le Père, et par notre Seigneur Jésus-Christ ;
4 qui s’est livré lui-même pour nos péchés, et pour nous retirer de la corruption du siècle présent, selon la volonté de Dieu, notre Père ;
5 à qui soit gloire dans tous les siècles des siècles ! Amen !
6 Je m’étonne qu’abandonnant celui qui vous a appelés à la grâce de Jésus-Christ, vous passiez sitôt a un autre évangile.
7 Ce n’est pas qu’il y en ait d’autre ; mais c’est qu’il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Évangile de Jésus-Christ.
8 Mais quand nous vous annoncerions nous-mêmes, ou quand un ange du ciel vous annoncerait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème !
9 Je vous l’ai dit, et je vous le dis encore une fois : Si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème !
10 Car enfin est-ce des hommes, ou de Dieu, que je recherche maintenant d’être approuvé ? ou ai-je pour but de plaire aux hommes ? Si je voulais encore plaire aux hommes, je ne serais pas serviteur de Jésus-Christ.
11 Je vous déclare donc, mes frères, que l’Évangile que je vous ai prêché, n’a rien de l’homme ;
12 parce que je ne l’ai point reçu, ni appris d’aucun homme, mais par la révélation de Jésus-Christ.
13 Car vous savez de quelle manière j’ai vécu autrefois dans le judaïsme, avec quel excès de fureur je persécutais l’Église de Dieu, et la ravageais ;
14 me signalant dans le judaïsme au-dessus de plusieurs de ma nation et de mon âge, et ayant un zèle démesuré pour les traditions de mes pères.
15 Mais lorsqu’il a plu à Dieu, qui m’a choisi particulièrement dès le ventre de ma mère, et qui m’a appelé par sa grâce,
16 de me révéler son Fils, afin que je le prêchasse parmi les nations, je l’ai fait aussitôt, sans prendre conseil de la chair et du sang ;
17 et je ne suis point retourné à Jérusalem, pour voir ceux qui étaient apôtres avant moi ; mais je m’en suis allé en Arabie, et puis je suis revenu encore à Damas.
18 Ainsi trois ans s’étant écoulés, je retournai à Jérusalem pour visiter Pierre ; et je demeurai quinze jours avec lui ;
19 et je ne vis aucun des autres apôtres, sinon Jacques, frère du Seigneur.
20 Je prends Dieu à témoin, que je ne vous mens point en tout ce que je vous écris.
21 J’allai ensuite dans la Syrie et dans la Cilicie.
22 Or les Églises de Judée qui croyaient en Jésus-Christ, ne me connaissaient pas de visage.
23 Ils avaient seulement entendu dire : Celui qui autrefois nous persécutait, annonce maintenant la foi qu’il s’efforçait alors de détruire.
24 Et ils rendaient gloire à Dieu de ce qu’il avait fait en moi.
QUATORZE ans après, j’allai de nouveau à Jérusalem avec Barnabé, et je pris aussi Tite avec moi.
2 Or j’y allai suivant une révélation que j’en avais eue, et j’exposai aux fidèles, et en particulier à ceux qui paraissaient les plus considérables, l’Évangile que je prêche parmi les gentils ; afin de ne perdre pas le fruit de ce que j’avais déjà fait, ou de ce que je devais faire dans le cours de mon ministère.
3 Mais on n’obligea point Tite, que j’avais amené avec moi, et qui était gentil, de se faire circoncire.
4 Et la considération des faux frères, qui s’étaient introduits par surprise dans l’Église, et qui s’étaient glissés parmi nous, pour observer la liberté que nous avons en Jésus-Christ, et nous réduire en servitude,
5 ne nous porta pas à leur céder, même pour un moment ; et nous refusâmes de nous assujettir à ce qu’ils voulaient, afin que la vérité de l’Évangile demeurât parmi vous.
6 Aussi ceux qui paraissaient les plus considérables (je ne m’arrête pas à ce qu’ils ont été autrefois, Dieu n’a point d’égard à la qualité des personnes) ; ceux, dis-je, qui paraissaient les plus considérables, ne m’ont rien appris de nouveau.
7 Mais au contraire, ayant reconnu que la charge de prêcher l’Évangile aux incirconcis m’avait été donnée, comme à Pierre celle de le prêcher aux circoncis ;
8 (car celui qui a agi efficacement dans Pierre pour le rendre apôtre des circoncis, a aussi agi efficacement en moi pour me rendre apôtre des gentils ;)
9 ceux, dis-je, qui paraissaient comme les colonnes de l’Église, Jacques, Céphas et Jean, ayant reconnu la grâce que j’avais recue, nous donnèrent la main, à Barnabé et à moi, pour marque de la société et de l’union qui était entre eux et nous, afin que nous prêchassions l’Évangile aux gentils, et eux aux circoncis.
10 Ils nous recommandèrent seulement de nous ressouvenir des pauvres : ce que j’ai eu aussi grand soin de faire.
11 Or Céphas étant venu à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible.
12 Car avant que quelques-uns qui venaient de la part de Jacques fussent arrivés, il mangeait avec les gentils ; mais après leur arrivée, il se retira, et se sépara d’avec les gentils, craignant de blesser les circoncis.
13 Les autres Juifs usèrent comme lui de cette dissimulation, et Barnabé même s’y laissa aussi emporter.
14 Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas devant tout le monde : Si vous qui êtes Juif, vivez comme les gentils, et non pas comme les Juifs, pourquoi contraignez-vous les gentils de judaïser ?
15 Nous sommes Juifs par notre naissance, et non du nombre des gentils, qui sont des pécheurs.
16 Et cependant, sachant que l’homme n’est point justifié par les œuvres de la loi, mais par la foi en Jésus-Christ, nous avons nous-mêmes cru en Jésus-Christ, pour être justifiés par la foi que nous aurions en lui, et non par les œuvres de la loi ; parce que nul homme ne sera justifié par les œuvres de la loi.
17 Mais si, cherchant à être justifiés par Jésus-Christ, nous sommes aussi nous-mêmes trouvés pécheurs, Jésus-Christ sera-t-il donc ministre du péché ? Dieu nous garde de le penser !
18 Car si je rétablissais de nouveau ce que j’ai détruit, je me ferais voir moi-même prévaricateur.
19 Mais je suis mort à la loi par la loi même, afin de ne vivre plus que pour Dieu. J’ai été crucifié avec Jésus-Christ ;
20 et je vis, ou plutôt ce n’est plus moi qui vis, mais c’est Jésus-Christ qui vit en moi ; et si je vis maintenant dans ce corps mortel, j’y vis en la foi du Fils de Dieu, qui m’a aimé, et qui s’est livré lui-même à la mort pour moi.
21 Je ne veux point rendre la grâce de Dieu inutile. Car si la justice s’acquiert par la loi, Jésus-Christ sera donc mort en vain.
Ô GALATES insensés ! qui vous a ensorcelés, pour vous rendre ainsi rebelles à la vérité, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été représenté, ayant été lui-même crucifié en vous ?
2 Je ne veux savoir de vous qu’une seule chose : Est-ce par les œuvres de la loi, que vous avez reçu le Saint-Esprit, ou par la foi que vous avez entendu prêcher ?
3 Êtes-vous si insensés qu’après avoir commencé par l’esprit, vous finissiez maintenant par la chair ?
4 Sera-ce donc en vain que vous avez tant souffert ? si toutefois ce n’est qu’en vain.
5 Celui donc qui vous communique son Esprit, et qui fait des miracles parmi vous, le fait-il par les œuvres de la loi, ou par la foi que vous avez entendu prêcher ?
6 selon qu’il est écrit d’Abraham, qu’il crut ce que Dieu lui avait dit, et que sa foi lui fut imputée à justice.
7 Sachez donc, que ceux qui s’appuient sur la foi, sont les vrais enfants d’Abraham.
8 Aussi Dieu, dans l’Écriture, prévoyant qu’il justifierait les nations par la foi, l’a annoncé par avance à Abraham, en lui disant : Toutes les nations de la terre seront bénies en vous. !
9 Ceux qui s’appuient sur la foi, sont donc bénis avec le fidèle Abraham.
10 Au lieu que tous ceux qui s’appuient sur les œuvres de la loi, sont dans la malédiction, puisqu’il est écrit : Malédiction sur tous ceux qui n’observent pas tout ce qui est prescrit dans le livre de la loi.
11 Et il est clair que nul par la loi n’est justifié devant Dieu ; puisque, selon l’Écriture : Le juste vit de la foi.
12 Or la loi ne s’appuie point sur la foi ; au contraire, elle dit : Celui qui observera ces préceptes, y trouvera la vie.
13 Mais Jésus-Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, s’étant rendu lui-même malédiction pour nous, selon qu’il est écrit, Maudit est celui qui est pendu au bois ;
14 afin que la bénédiction donnée à Abraham fût communiquée aux gentils en Jésus-Christ, et qu’ainsi nous reçussions par la foi le Saint-Esprit qui avait été promis.
15 Mes frères, je me servirai de l’exemple d’une chose humaine et ordinaire : Lorsqu’un homme a fait un testament en bonne forme, nul ne peut le casser, ni y ajouter.
16 Or les promesses de Dieu ont été faites à Abraham, et à celui qui devait naître de lui. Il ne dit pas, À ceux qui naîtront de vous ; comme s’il eût parlé de plusieurs ; mais comme parlant d’un seul, À celui qui naîtra de vous ; qui est Jésus-Christ.
17 Ce que je veux donc dire est, que Dieu ayant fait un testament en bonne forme en faveur de Jésus-Christ, la loi qui n’a été donnée que quatre cent trente ans après, n’a pu le rendre nul, ni en abroger la promesse.
18 Car si c’est par la loi que l’héritage nous est donné, ce n’est donc plus par la promesse. Or c’est par la promesse que Dieu l’a donné à Abraham.
19 À quoi servait donc la loi ? Elle a été établie pour faire connaître les prévarications que l’on commettait en la violant, jusqu’à l’avènement de celui qui devait naître d’Abraham et que la promesse regardait. Et cette loi a été donnée par le ministère des anges, et par l’entremise d’un médiateur.
20 Mais il n’y a point de médiateur quand un seul s’engage : or Dieu traitant avec Abraham est le seul qui s’engage.
21 La loi est-elle donc opposée aux promesses de Dieu ? Nullement. Car si la loi qui a été donnée avait pu donner la vie, on pourrait dire alors avec vérité, que la justice s’obtiendrait par la loi.
22 Mais la loi écrite a comme renfermé tous les hommes sous le péché ; afin que ce que Dieu avait promis, fût donné par la foi en Jésus-Christ par ceux qui croiraient en lui.
23 Or, avant que la foi fût venue, nous étions sous la garde de la loi, qui nous tenait renfermés, pour nous disposer à cette foi qui devait être révélée un jour.
24 Ainsi la loi nous a servi de conducteur, pour nous mener comme des enfants a Jésus-Christ ; afin que nous fussions justifiés par la foi.
25 Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un conducteur, comme des enfants ;
26 puisque vous êtes tous enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ.
27 Car vous tous qui avez été baptisés en Jésus-Christ, vous avez été revêtus de Jésus-Christ.
28 Il n’y a plus maintenant ni de Juif, ni de gentil : ni d’esclave, ni de libre ; ni d’homme, ni de femme ; mais vous n’êtes tous qu’un en Jésus-Christ.
29 Si vous êtes à Jésus-Christ, vous êtes donc la race d’Abraham, et les héritiers selon la promesse.
JE dis de plus : Tant que l’héritier est encore enfant, il n’est point différent d’un serviteur, quoiqu’il soit le maître de tout ;
2 mais il est sous la puissance des tuteurs et des curateurs, jusqu’au temps marqué par son père.
3 Ainsi, lorsque nous étions encore enfants, nous étions assujettis aux premières et plus grossières instructions que Dieu a données au monde.
4 Mais lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme, et assujetti a la loi,
5 pour racheter ceux qui étaient sous la loi, et pour nous rendre enfants adoptifs.
6 Et parce que vous êtes enfants, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, qui crie : Mon Père ! mon Père !
7 Aucun de vous n’est donc plus maintenant serviteur, mais enfant. S’il est enfant, il est aussi héritier de Dieu par Jésus-Christ.
8 Autrefois, lorsque vous ne connaissiez point Dieu, vous étiez assujettis à ceux qui par leur nature ne sont point véritablement dieux.
9 Mais maintenant, après que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de lui, comment vous tournez vous vers ces observations légales, défectueuses et impuissantes, auxquelles vous voulez vous assujettir par une nouvelle servitude ?
10 Vous observez les jours et les mois, les saisons et les années.
11 J’appréhende pour vous, que je n’aie peut-être travaillé en vain parmi vous.
12 Soyez envers moi comme je suis envers vous ; je vous en prie, mes frères. Vous ne m’avez jamais offensé dans aucune chose.
13 Vous savez que lorsque je vous ai annoncé premièrement l’Évangile, ç’a été parmi les persécutions et les afflictions de la chair ;
14 et que vous ne m’avez point méprisé, ni rejeté, à cause de ces épreuves que je souffrais en ma chair ; mais vous m’avez reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ même.
15 Où est donc le temps où vous vous estimiez si heureux ? Car je puis vous rendre ce témoignage, que vous étiez prêts alors, s’il eût été possible, à vous arracher les yeux mêmes pour me les donner.
16 Suis-je donc devenu votre ennemi, parce que je vous ai dit la vérité ?
17 Ils s’attachent fortement à vous ; mais ce n’est pas d’une bonne affection, puisqu’ils veulent vous séparer de nous, afin que vous vous attachiez fortement à eux.
18 Je veux que vous soyez zélés pour les gens de bien dans le bien, en tout temps, et non pas seulement quand je suis parmi vous.
19 Mes petits enfants, pour qui je sens de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Jésus-Christ soit formé en vous,
20 je voudrais maintenant être avec vous pour diversifier mes paroles selon vos besoins : car je suis en peine comment je dois vous parler.
21 Dites-moi, je vous prie, vous qui voulez être sous la loi, n’avez-vous point lu ce que dit la loi ?
22 Car il est écrit qu’Abraham eut deux fils, l’un de la servante, et l’autre de la femme libre.
23 Mais celui qui naquit de la servante, naquit selon la chair ; et celui qui naquit de la femme libre, naquit en vertu de la promesse de Dieu.
24 Tout ceci est une allégorie. Car ces deux femmes sont les deux alliances, dont la première, qui a été établie sur le mont Sina, et qui n’engendre que des esclaves, est figurée par Agar.
25 Car Sina est une montagne d’Arabie, qui représente la Jérusalem d’ici-bas, qui est esclave avec ses enfants ;
26 au lieu que la Jérusalem d’en haut est vraiment libre ; et c’est elle qui est notre mère.
27 Car il est écrit : Réjouissez-vous, stérile, qui n’enfantiez point ; poussez des cris de joie, vous qui ne deveniez point mère : parce que celle qui était délaissée, a plus d’enfants que celle qui a un mari.
28 Nous sommes donc, mes frères, les enfants de la promesse, figurés dans Isaac.
29 Et comme alors celui qui était né selon la chair, persécutait celui qui était né selon l’esprit, il en arrive de même encore aujourd’hui.
30 Mais que dit l’Écriture ? Chassez la servante et son fils : car le fils de la servante ne sera point héritier avec le fils de la femme libre.
31 Or, mes frères, nous ne sommes point les enfants de la servante, mais de la femme libre ; et c’est Jésus-Christ qui nous a acquis cette liberté.
TENEZ-VOUS-EN là, et ne vous mettez point sous le joug d’une nouvelle servitude.
2 Car je vous dis, moi, Paul, que si vous vous faites circoncire, Jésus-Christ ne vous servira de rien.
3 Et de plus, je déclare à tout homme qui se fera circoncire, qu’il est obligé de garder toute la loi.
4 Vous qui voulez être justifiés par la loi, vous n’avez plus de part à Jésus-Christ ; vous êtes déchus de la grâce.
5 Mais pour nous, selon l’impression de l’Esprit de Dieu, c’est en vertu de la foi que nous espérons recevoir la justice.
6 Car en Jésus-Christ, ni la circoncision, ni l’incirconcision, ne servent de rien, mais la foi qui est animée de la charité.
7 Vous couriez si bien ; qui vous a arrêtés pour vous empêcher d’obéir à la vérité ?
8 Ce sentiment dont vous vous êtes laissés persuader, ne vient pas de celui qui vous a appelés.
9 Un peu de levain aigrit toute la pâte.
10 J’espère de la bonté du Seigneur, que vous n’aurez point à l’avenir d’autres sentiments que les miens ; mais celui qui vous trouble, en portera la peine, quel qu’il soit.
11 Et pour moi, mes frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi est-ce que je souffre tant de persécutions ? Le scandale de la croix est donc anéanti ?
12 Plût à Dieu que ceux qui vous troublent, fussent même retranchés du milieu de vous !
13 Car vous êtes appelés, mes frères, à un état de liberté ; ayez soin seulement que cette liberté ne vous serve pas d’occasion pour vivre selon la chair ; mais assujettissez-vous les uns aux autres par une charité spirituelle.
14 Car toute la loi est renfermée dans ce seul précepte : Vous aimerez votre prochain comme vous-même.
15 Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne vous consumiez les uns les autres.
16 Je vous le dis donc : conduisez-vous selon l’esprit, et vous n’accomplirez point les désirs de la chair.
17 Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’esprit, et l’esprit en a de contraires à ceux de la chair, et ils sont opposés l’un à l’autre ; de sorte que vous ne faites pas les choses que vous voudriez.
18 Si vous êtes poussés par l’esprit, vous n’êtes point sous la loi.
19 Or il est aisé de connaître les œuvres de la chair, qui sont la fornication, l’impureté, l’impudicité, la dissolution,
20 l’idolâtrie, les empoisonnements, les inimitiés, les dissensions, les jalousies, les animosités, les querelles, les divisions, les hérésies,
21 les envies, les meurtres, les ivrogneries, les débauches, et autres crimes semblables, dont je vous déclare, comme je vous l’ai déjà dit, que ceux qui commettent ces crimes, ne seront point héritiers du royaume de Dieu.
22 Les fruits de l’esprit, au contraire, sont la charité, la joie, la paix, la patience, l’humanité, la bonté, la longanimité,
23 la douceur, la foi, la modestie, la continence, la chasteté. Il n’y a point de loi contre ceux qui vivent de la sorte.
24 Or ceux qui sont à Jésus-Christ, ont crucifié leur chair avec ses passions et ses désirs déréglés.
25 Si nous vivons par l’Esprit, conduisons-nous aussi par l’Esprit.
26 Ne nous laissons point aller à la vaine gloire, nous piquant les uns les autres, et étant envieux les uns des autres.
MES frères, si quelqu’un est tombé par surprise en quelque péché, vous autres qui êtes spirituels, ayez soin de le relever dans un esprit de douceur ; chacun de vous faisant réflexion sur soi-même, et craignant d’être tenté aussi bien que lui.
2 Portez les fardeaux les uns des autres ; et vous accomplirez ainsi la loi de Jésus-Christ.
3 Car si quelqu’un s’estime être quelque chose, il se trompe lui-même, parce qu’il n’est rien.
4 Or que chacun examine bien ses propres actions ; et alors il trouvera sa gloire en ce qu’il verra de bon dans lui-même, et non point en se comparant avec les autres.
5 Car chacun portera son propre fardeau.
6 Que celui que l’on instruit dans les choses de la foi, assiste de ses biens en toutes manières celui qui l’instruit.
7 Ne vous trompez pas, on ne se moque point de Dieu.
8 L’homme ne recueillera que ce qu’il aura semé : car celui qui sème dans sa chair, recueillera de la chair la corruption et la mort ; et celui qui sème dans l’esprit, recueillera de l’esprit la vie éternelle.
9 Ne nous lassons donc point de faire le bien, puisque si nous ne perdons point courage, nous en recueillerons le fruit en son temps.
10 C’est pourquoi, pendant que nous en avons le temps, faisons du bien à tous, mais principalement à ceux qu’une même foi a rendus comme nous domestiques du Seigneur.
11 Voyez quelle lettre je vous ai écrite de ma propre main.
12 Tous ceux qui mettent leur gloire en des cérémonies charnelles, ne vous obligent à vous faire circoncire, qu’afin de n’être point eux-mêmes persécutés pour la croix de Jésus-Christ.
13 Car eux-mêmes qui sont circoncis, ne gardent point la loi ; mais ils veulent que vous receviez la circoncision, afin qu’ils se glorifient en votre chair.
14 Pour moi, à Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose qu’en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est mort et crucifié pour moi, comme je suis mort et crucifié pour le monde !
15 Car en Jésus-Christ la circoncision ne sert de rien, ni l’incirconcision, mais l’être nouveau que Dieu crée en nous.
16 Je souhaite la paix et la miséricorde à tous ceux qui se conduiront selon cette règle, et à l’Israël de Dieu.
17 Au reste, que personne ne me cause de nouvelles peines : car je porte imprimées sur mon corps les marques du Seigneur Jésus.
18 Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, mes frères, demeure avec votre esprit ! Amen !
PAUL, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu : à tous les saints et fidèles en Jésus-Christ, qui sont à Éphèse.
2 Que Dieu, notre Père, et le Seigneur Jésus-Christ vous donnent la grâce et la paix !
3 Béni soit Dieu, qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a comblés en Jésus-Christ de toutes sortes de bénédictions spirituelles pour le ciel ;
4 ainsi qu’il nous a élus en lui, avant la création du monde, par l’amour qu’il nous a porté, afin que nous fussions saints et irrépréhensibles devant ses yeux ;
5 nous ayant prédestinés par un pur effet de sa bonne volonté, pour nous rendre ses enfants adoptifs par Jésus-Christ :
6 afin que la louange et la gloire en soit donnée à sa grâce, par laquelle il nous a rendus agréables à ses yeux en son Fils bien-aime ;
7 dans lequel nous trouvons la rédemption par son sang, et la rémission des péchés, selon les richesses de sa grâce,
8 qu’il a répandue sur nous avec abondance, en nous remplissant d’intelligence et de sagesse ;
9 pour nous faire connaître le mystère de sa volonté, fondé sur sa bienveillance, par laquelle il avait résolu en soi-même,
10 que les temps ordonnés par lui étant accomplis, il réunirait tout en Jésus-Christ comme dans le chef, tant ce qui est dans le ciel, que ce qui est sur la terre.
11 C’est aussi en lui que la vocation nous est échue comme par sort, ayant été prédestinés par le décret de celui qui fait toutes choses selon le dessein et le conseil de sa volonté ;
12 afin que nous soyons le sujet de la gloire et des louanges de Jésus-Christ, nous qui avons les premiers espéré en lui.
13 Et c’est en lui que vous-mêmes, après avoir entendu la parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et y avoir cru, vous avez été scellés du sceau de l’Esprit-Saint qui avait été promis ;
14 lequel est le gage et les arrhes de notre héritage, jusqu’à la parfaite délivrance du peuple que Jésus-Christ s’est acquis pour la louange de sa gloire.
15 C’est pourquoi, ayant appris quelle est votre foi au Seigneur Jésus, et votre amour envers tous les saints,
16 je ne cesse point de rendre à Dieu des actions de grâces pour vous, me ressouvenant de vous dans mes prières :
17 afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne l’esprit de sagesse et de lumière pour le connaître ;
18 qu’il éclaire les yeux de votre cœur, pour vous faire savoir quelle est l’espérance à laquelle il vous a appelés, quelles sont les richesses et la gloire de l’héritage qu’il destine aux saints ;
19 et quelle est la grandeur suprême du pouvoir qu’il exerce en nous qui croyons, selon l’efficace de sa force et de sa puissance,
20 qu’il a fait paraître en la personne de Jésus-Christ, en le ressuscitant d’entre les morts, et le faisant asseoir à sa droite dans le ciel,
21 au-dessus de toutes les principautés et de toutes les puissances, de toutes les vertus, de toutes les dominations, et de tous les titres qui peuvent être non-seulement dans le siècle présent, mais encore dans celui qui est à venir.
22 Il a mis toutes choses sous ses pieds, et il l’a donné pour chef à toute l’Église,
23 qui est son corps, et dans laquelle celui qui accomplit tout en tous, trouve l’accomplissement et l’intégrité de tous ses membres.
ET vous-mêmes, il vous a aussi ressuscités en Jésus-Christ, lorsque vous étiez morts par vos dérèglements et par vos péchés,
2 dans lesquels vous avez autrefois vécu selon la coutume de ce monde, selon le prince des puissances de l’air, de ces esprits qui exercent maintenant leur pouvoir sur les incrédules et les rebelles.
3 Nous avons tous été aussi nous-mêmes autrefois dans les mêmes désordres, vivant selon nos passions charnelles, nous abandonnant aux désirs de la chair et de notre esprit : car nous étions naturellement enfants de colère, ainsi que les autres.
4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, poussé par l’amour extrême dont il nous a aimés,
5 lorsque nous étions morts par nos péchés, nous a rendu la vie en Jésus-Christ, par la grâce duquel vous êtes sauvés ;
6 et il nous a ressuscités avec lui, et nous a fait asseoir dans le ciel en Jésus-Christ,
7 pour faire éclater dans les siècles à venir les richesses surabondantes de sa grâce par la bonté qu’il nous a témoignée en Jésus-Christ.
8 Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés en vertu de la foi ; et cela ne vient pas de vous, puisque c’est un don de Dieu.
9 Cela ne vient pas de vos œuvres, afin que nul ne s’en glorifie.
10 Car nous sommes son ouvrage, étant créés en Jésus-Christ dans les bonnes œuvres que Dieu a préparées, afin que nous y marchassions.
11 C’est pourquoi souvenez-vous, qu’étant gentils par votre origine, et étant appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis à cause d’une circoncision charnelle, faite par la main des hommes ;
12 vous n’aviez point alors de part à Jésus-Christ ; vous étiez entièrement séparés de la société d’Israël ; vous étiez étrangers à l’égard des alliances divines, vous n’aviez pas l’espérance des biens promis ; vous étiez sans Dieu en ce monde.
13 Mais maintenant que vous êtes en Jésus-Christ, vous qui étiez autrefois éloignés de Dieu, vous vous en êtes approchés en vertu du sang de Jésus-Christ.
14 Car c’est lui qui est notre paix ; qui des deux peuples n’en a fait qu’un ; qui a rompu en sa chair la muraille de séparation, cette inimitié qui les divisait ;
15 et qui a aboli par sa mort la loi chargée de tant de préceptes et d’ordonnances, afin de former en soi-même un seul homme nouveau de ces deux peuples, en mettant la paix entre eux ;
16 et que les ayant réunis tous deux dans un seul corps, il les réconciliât avec Dieu par sa croix, ayant détruit en soi-même leur inimitié.
17 Ainsi il est venu annoncer la paix, tant à vous qui étiez éloignés de Dieu, qu’à ceux qui en étaient proches :
18 car c’est par lui que nous avons accès les uns et les autres auprès du Père dans un même Esprit.
19 Vous n’êtes donc plus des étrangers qui sont hors de leur pays et de leur maison ; mais vous êtes citoyens de la même cité que les saints, et domestiques de la maison de Dieu :
20 puisque vous êtes édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, et unis en Jésus-Christ, qui est lui-même la principale pierre de l’angle ;
21 sur lequel tout l’édifice étant posé, s’élève et s’accroît dans ses proportions et sa symétrie, pour être un saint temple, consacré au Seigneur.
22 Et vous-mêmes aussi, ô gentils, vous entrez dans la structure de cet édifice, pour devenir la maison de Dieu par le Saint-Esprit.
C’EST pour ce sujet que je prie pour vous, moi, Paul, qui suis prisonnier de Jésus-Christ pour vous autres gentils.
2 (Car vous avez appris, sans doute, de quelle manière Dieu m’a donné la grâce de l’apostolat, pour l’exercer envers vous ;
3 m’ayant découvert par révélation ce mystère, dont je vous ai déjà écrit en peu de paroles ;
4 où vous pouvez connaître par la lecture que vous en ferez, quelle est l’intelligence que j’ai du mystère du Christ ;
5 mystère qui n’a point été découvert aux enfants des hommes dans les autres temps, comme il est révélé maintenant par le Saint-Esprit à ses saints apôtres et aux prophètes ;
6 qui est, que les gentils sont appelés au même héritage que les Juifs ; qu’ils sont les membres d’un même corps, et qu’ils participent à la même promesse de Dieu en Jésus-Christ par l’Évangile,
7 dont j’ai été fait le ministre par le don de la grâce de Dieu, qui m’a été conférée par l’efficace de sa puissance.
8 Car j’ai reçu, moi qui suis le plus petit d’entre tous les saints, cette grâce d’annoncer aux gentils les richesses incompréhensibles de Jésus-Christ,
9 et d’éclairer tous les hommes, en leur découvrant quelle est l’économie du mystère caché dés le commencement des siècles en Dieu, qui a créé toutes choses :
10 afin que les principautés et les puissances qui sont dans les cieux, connussent par l’Église la sagesse de Dieu, diversifiée dans ses effets ;
11 selon le dessein éternel qu’il a accompli par Jésus-Christ notre Seigneur ;
12 en qui nous avons, par la foi en son nom, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance.
13 C’est pourquoi je vous prie de ne point perdre courage, en me voyant souffrir tant de maux pour vous, puisque c’est là votre gloire.)
14 C’est, dis-je, pour ce sujet que je fléchis les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ,
15 qui est le principe et le chef de toute cette grande famille qui est dans le ciel et sur la terre :
16 afin que, selon les richesses de sa gloire, il vous fortifie dans l’homme intérieur par son Saint-Esprit ;
17 qu’il fasse que Jésus-Christ habite par la foi dans vos cœurs, et que vous soyez enracinés et fondés dans la charité ;
18 afin que vous puissiez comprendre, avec tous les saints, quelle est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de ce mystère ;
19 et connaître l’amour de Jésus-Christ envers nous, qui surpasse toute connaissance ; afin que vous soyez remplis selon toute la plénitude des dons de Dieu.
20 À celui qui, par la puissance qui opère en nous, peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons et tout ce que nous pensons ;
21 à lui, dis-je, soit gloire dans l’Église par Jésus-Christ dans la succession de tous les âges et de tous les siècles ! Amen !
JE vous conjure donc, moi qui suis dans les chaînes pour le Seigneur, de vous conduire d’une manière qui soit digne de l’état auquel vous avez été appelés ;
2 pratiquant en toutes choses l’humilité, la douceur et la patience ; vous supportant les uns les autres avec charité ;
3 et travaillant avec soin à conserver l’unité d’un même esprit par le lien de la paix.
4 Vous n’êtes tous qu’un corps et qu’un esprit, comme vous avez tous été appelés à une même espérance ;
5 et qu’il n’y a qu’un Seigneur, qu’une foi, et qu’un baptême ;
6 qu’un Dieu, Père de tous, qui est au-dessus de tous, qui étend sa providence sur tous, et qui réside en nous tous.
7 Or la grâce a été donnée à chacun de nous, selon la mesure du don de Jésus-Christ.
8 C’est pourquoi l’Écriture dit, qu’étant monté en haut, il a mené captive une multitude de captifs, et a répandu ses dons sur les hommes.
9 Et pourquoi est-il dit qu’il est monté, sinon parce qu’il était descendu auparavant dans les parties les plus basses de la terre ?
10 Celui qui est descendu, est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses.
11 Lui-même donc a donné à son Église quelques-uns pour être apôtres, d’autres pour être prophètes, d’autres pour être évangélistes, d’autres pour être pasteurs et docteurs :
12 afin que les uns et les autres travaillent à la perfection des saints, aux fonctions de leur ministère, à l’édification du corps de Jésus-Christ ;
13 jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité d’une même foi et d’une même connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’un homme parfait, à la mesure de l’âge et de la plénitude, selon laquelle Jésus-Christ doit être formé en nous ;
14 afin que nous ne soyons plus comme des enfants, comme des personnes flottantes, et qui se laissent emporter à tous les vents des opinions humaines, par la tromperie des hommes, et par l’adresse qu’ils ont à engager artificieusement dans l’erreur ;
15 mais que pratiquant la vérité par la charité, nous croissions en toutes choses en Jésus-Christ, qui est notre chef et notre tête ;
16 de qui tout le corps, dont les parties sont jointes et unies ensemble avec une si juste proportion, reçoit par tous les vaisseaux et toutes les liaisons qui portent l’esprit et la vie, l’accroissement qu’il lui communique par l’efficace de son influence, selon la mesure qui est propre à chacun des membres, afin qu’il se forme ainsi et s’édifie par la charité.
17 Je vous avertis donc, et je vous conjure par le Seigneur, de ne vivre plus comme les autres gentils, qui suivent dans leur conduite la vanité de leurs pensées ;
18 qui ont l’esprit plein de ténèbres, qui sont entièrement éloignés de la vie de Dieu, à cause de l’ignorance où ils sont, et de l’aveuglement de leur cœur ;
19 qui ayant perdu tout remords et tout sentiment, s’abandonnent à la dissolution, pour se plonger avec une ardeur insatiable dans toutes sortes d’impuretés.
20 Mais pour vous, ce n’est pas ce que vous avez appris dans l’école de Jésus-Christ ;
21 puisque vous y avez entendu prêcher, et y avez appris, selon la vérité de sa doctrine,
22 à dépouiller le vieil homme selon lequel vous avez vécu dans votre première vie, qui se corrompt en suivant l’illusion de ses passions ;
23 à vous renouveler dans l’intérieur de votre âme,
24 et à vous revêtir de l’homme nouveau, qui est créé selon Dieu dans une justice et une sainteté véritable.
25 C’est pourquoi, en vous éloignant de tout mensonge, que chacun parle à son prochain dans la vérité, parce que nous sommes membres les uns des autres.
26 Si vous vous mettez en colère, gardez-vous de pécher. Que le soleil ne se couche point sur votre colère ;
27 et ne donnez point de lieu et d’entrée au diable.
28 Que celui qui dérobait, ne dérobe plus ; mais qu’il s’occupe en travaillant des mains a quelque ouvrage bon et utile, pour avoir de quoi donner à ceux qui sont dans l’indigence.
29 Que nul mauvais discours ne sorte de votre bouche ; mais qu’il n’en sorte que de bons et de propres à nourrir la foi, afin qu’ils inspirent la piété à ceux qui les écoutent.
30 Et n’attristez pas l’Esprit-Saint de Dieu, dont vous avez été marqués comme d’un sceau pour le jour de la rédemption.
31 Que toute aigreur, tout emportement, toute colère, toute crierie, toute médisance, enfin que toute malice soit bannie d’entre vous.
32 Mais soyez bons les uns envers les autres, pleins de compassion et de tendresse, vous entre-pardonnant mutuellement, comme Dieu vous a aussi pardonné en Jésus-Christ.
SOYEZ donc les imitateurs de Dieu, comme étant ses enfants bien-aimés ;
2 et marchez dans l’amour et la charité, comme Jésus-Christ nous a aimés, et s’est livré lui-même pour nous, en s’offrant à Dieu comme une oblation et une victime d’agréable odeur.
3 Qu’on n’entende pas seulement parler parmi vous ni de fornication, ni de quelque impureté que ce soit, ni d’avarice, comme on ne doit point en entendre parler parmi des saints ;
4 qu’on n’y entende point de paroles déshonnêtes, ni de folles, ni de bouffonnes, ce qui ne convient pas à votre vocation ; mais plutôt des paroles d’actions de grâces.
5 Car sachez que nul fornicateur, nul impudique, nul avare (ce qui est une idolâtrie), ne sera héritier du royaume de Jésus-Christ et de Dieu.
6 Que personne ne vous séduise par de vains discours : car c’est pour ces choses que la colère de Dieu tombe sur les hommes rebelles à la vérité.
7 N’ayez donc rien de commun avec eux.
8 Car vous n’étiez autrefois que ténèbres ; mais maintenant vous êtes lumière en notre Seigneur : marchez comme des enfants de lumière.
9 Or le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité.
10 Recherchez avec soin ce qui est agréable à Dieu ;
11 et ne prenez point de part aux œuvres infructueuses des ténèbres ; mais au contraire condamnez-les.
12 Car la pudeur ne permet pas seulement de dire ce que ces personnes font en secret.
13 Or tout ce qui mérite d’être repris, se découvre par la lumière, n’y ayant que la lumière qui découvre tout.
14 C’est pourquoi il est dit : Levez-vous, vous qui dormez ; sortez d’entre les morts, et Jésus-Christ vous éclairera.
15 Ayez donc soin, mes frères, de vous conduire avec une grande circonspection ; non comme des personnes imprudentes,
16 mais comme des hommes sages, rachetant le temps, parce que les jours sont mauvais.
17 Ne soyez donc pas indiscrets, mais sachez discerner quelle est la volonté du Seigneur.
18 Et ne vous laissez point aller aux excès du vin, d’où naissent les dissolutions ; mais remplissez-vous du Saint-Esprit ;
19 vous entretenant de psaumes, d’hymnes et de cantiques spirituels, chantant et psalmodiant du fond de vos cœurs à la gloire du Seigneur ;
20 rendant grâces en tout temps et pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ ;
21 et vous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Jésus-Christ.
22 Que les femmes soient soumises à leurs maris, comme au Seigneur ;
23 parce que le mari est le chef de la femme, comme Jésus-Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, dont il est aussi le Sauveur.
24 Comme donc l’Église est soumise à Jésus-Christ, les femmes doivent aussi être soumises en tout à leurs maris.
25 Et vous, maris, aimez vos femmes, comme Jésus-Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même à la mort pour elle ;
26 afin de la sanctifier, après l’avoir purifiée dans le baptême de l’eau par la parole de vie ;
27 pour la faire paraître devant lui pleine de gloire, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable ; mais étant sainte et irrépréhensible.
28 Ainsi les maris doivent aimer leurs femmes comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme, s’aime soi-même.
29 Car nul ne hait sa propre chair ; mais il la nourrit et l’entretient, comme Jésus-Christ fait à l’égard de l’Église ;
30 parce que nous sommes les membres de son corps, formés de sa chair et de ses os.
31 C’est pourquoi l’homme abandonnera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et de deux qu’ils étaient ils deviendront une même chair.
32 Ce sacrement est grand, dis-je, en Jésus-Christ et en l’Église.
33 Que chacun de vous aime donc aussi sa femme comme lui-même, et que la femme craigne et respecte son mari.
VOUS, enfants, obéissez à vos pères et à vos mères, en ce qui est selon le Seigneur : car cela est juste.
2 Honorez votre père et votre mère (c’est le premier des commandements auquel Dieu ait promis une récompense) ;
3 honorez-les, afin que vous soyez heureux, et que vous viviez longtemps sur la terre.
4 Et vous, pères, n’irritez point vos enfants ; mais ayez soin de les bien élever en les encourageant et les instruisant selon le Seigneur.
5 Vous, serviteurs, obéissez à ceux qui sont vos maîtres selon la chair, avec crainte et avec respect, dans la simplicité de votre cœur, comme à Jésus-Christ même.
6 Ne les servez pas seulement lorsqu’ils ont l’œil sur vous, comme si vous ne pensiez qu’à plaire aux hommes ; mais faites de bon cœur la volonté de Dieu, comme étant serviteurs de Jésus-Christ.
7 Et servez-les avec affection, regardant en eux le Seigneur, et non les hommes ;
8 sachant que chacun recevra du Seigneur la récompense du bien qu’il aura fait, soit qu’il soit esclave, ou qu’il soit libre.
9 Et vous, maîtres, témoignez de même de l’affection à vos serviteurs, ne les traitant point avec rudesse et avec menaces, sachant que vous avez les uns et les autres un maître commun dans le ciel, qui n’aura point d’égard à la condition des personnes.
10 Enfin, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur, et en sa vertu toute-puissante.
11 Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, pour pouvoir vous défendre des embûches et des artifices du diable.
12 Car nous avons à combattre, non contre des hommes de chair et de sang, mais contre les principautés et les puissances, contre les princes du monde, c’est-à-dire, de ce siècle ténébreux, contre les esprits de malice répandus dans l’air.
13 C’est pourquoi prenez toutes les armes de Dieu, afin qu’étant munis de tout, vous puissiez au jour mauvais résister et demeurer fermes.
14 Soyez donc fermes : que la vérité soit la ceinture de vos reins, que la justice soit votre cuirasse ;
15 que vos pieds aient pour chaussure la préparation à suivre l’Évangile de paix.
16 Servez-vous surtout du bouclier de la foi, pour pouvoir éteindre tous les traits enflammés du malin esprit.
17 Prenez encore le casque du salut, et l’épée spirituelle qui est la parole de Dieu ;
18 invoquant Dieu en esprit et en tout temps, par toute sorte de supplications et de prières, et vous employant avec une vigilance et une persévérance continuelle a prier pour tous les saints ;
19 et pour moi aussi : afin que Dieu, m’ouvrant la bouche, me donne des paroles pour annoncer librement le mystère de l’Évangile,
20 dont j’exerce la légation et l’ambassade, même dans les chaînes ; et que j’en parle avec la liberté et la hardiesse que je dois.
21 Quant à ce qui regarde l’état où je suis, et ce que je fais, Tychique, notre cher frère, qui est un fidèle ministre du Seigneur, vous apprendra toutes choses :
22 et c’est pour cela même que je l’ai envoyé vers vous, afin que vous sachiez ce qui se passe à notre égard, et qu’il console vos cœurs.
23 Que Dieu le Père, et le Seigneur Jésus-Christ, donnent à nos frères la paix et la charité, avec la foi !
24 Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ, en se séparant de toute corruption ! Amen !
PAUL et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ : à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres.
2 Que Dieu, notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, vous donnent la grâce et la paix !
3 Je rends grâces à mon Dieu toutes les fois que je me souviens de vous ;
4 et je ne fais jamais de prières, que je ne prie aussi pour vous tous, ressentant une grande joie
5 de ce que vous avez reçu l’Évangile, et y avez persévéré depuis le premier jour jusqu’à présent.
6 Car j’ai une ferme confiance, que celui qui a commencé le bien en vous, ne cessera de le perfectionner jusqu’au jour de Jésus-Christ.
7 Et il est juste que j’aie ce sentiment de vous tous, parce que je vous ai dans le cœur, comme ayant tous part à ma joie, par celle que vous avez prise à mes liens, à ma défense, et à l’affermissement de l’Évangile.
8 Car Dieu m’est témoin avec quelle tendresse je vous aime tous dans les entrailles de Jésus-Christ.
9 Et ce que je lui demande est, que votre charité croisse de plus en plus en lumière et en toute intelligence :
10 afin que vous sachiez discerner ce qui est meilleur et plus utile ; que vous soyez purs et sincères ; que vous marchiez jusqu’au jour de Jésus-Christ, sans que votre course soit interrompue par aucune chute ;
11 et que pour la gloire et la louange de Dieu, vous soyez remplis des fruits de justice par Jésus-Christ.
12 Or je veux bien que vous sachiez, mes frères, que ce qui m’est arrivé, loin de nuire, a plutôt servi au progrès de l’Évangile ;
13 en sorte que mes liens sont devenus célèbres dans toute la cour de l’empereur, et parmi tous les habitants de Rome, à la gloire de Jésus-Christ ;
14 et que plusieurs de nos frères en notre Seigneur, se rassurant par mes liens, ont conçu une hardiesse nouvelle pour annoncer la parole de Dieu sans aucune crainte.
15 Il est vrai que quelques-uns prêchent Jésus-Christ par un esprit d’envie et de contention, et que les autres le font par une bonne volonté :
16 les uns prêchent Jésus-Christ par charité, sachant que j’ai été établi pour la défense de l’Évangile ;
17 et les autres le prêchent par un esprit de pique et de jalousie, avec une intention qui n’est pas pure, croyant me causer de l’affliction dans mes liens.
18 Mais qu’importe ? pourvu que Jésus-Christ soit annoncé en quelque manière que ce soit, soit par occasion, soit par un vrai zèle ; je m’en réjouis, et m’en réjouirai toujours.
19 Car je sais que l’événement m’en sera salutaire par vos prières, et par l’infusion de l’Esprit de Jésus-Christ ;
20 selon la ferme espérance où je suis, que je ne recevrai point la confusion d’être trompé en rien de ce que j’attends ; mais que parlant avec toute sorte de liberté, Jésus-Christ sera encore maintenant, comme toujours, glorifié dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort.
21 Car Jésus-Christ est ma vie, et la mort m’est un gain.
22 Si je demeure plus longtemps dans ce corps mortel, je tirerai du fruit de mon travail ; et ainsi je ne sais que choisir.
23 Je me trouve pressé des deux côtés : car d’une part je désire d’être dégagé des liens du corps, et d’être avec Jésus-Christ, ce qui est sans comparaison le meilleur ;
24 et de l’autre, il est plus utile pour votre bien que je demeure encore en cette vie.
25 C’est pourquoi j’ai une certaine confiance, qui me persuade que je demeurerai encore avec vous tous, et que j’y demeurerai même assez longtemps pour votre avancement, et pour la joie de votre foi ;
26 afin que lorsque je serai de nouveau présent parmi vous, je trouve en vous un sujet de me glorifier de plus en plus en Jésus-Christ.
27 Ayez soin seulement de vous conduire d’une manière digne de l’Évangile de Jésus-Christ : afin que je voie moi-même étant présent parmi vous, ou que j’entende dire en étant absent, que vous demeurez fermes dans un même esprit, combattant tous d’un même cœur pour la foi de l’Évangile ;
28 et que vous demeuriez intrépides parmi tous les efforts de vos adversaires, ce qui est pour eux le sujet de leur perte, comme pour vous celui de votre salut ; et cet avantage vous vient de Dieu.
29 Car c’est une grâce qu’il vous a faite, non-seulement de ce que vous croyez en Jésus-Christ, mais encore de ce que vous souffrez pour lui ;
30 vous trouvant dans les mêmes combats où vous m’avez vu, et où vous entendez dire que je suis encore maintenant.
SI donc il y a quelque consolation en Jésus-Christ ; s’il y a quelque douceur et quelque soulagement dans la charité ; s’il y a quelque union dans la participation d'un même esprit ; s’il y a quelque tendresse et quelque compassion parmi nous,
2 rendez ma joie parfaite, vous tenant tous unis ensemble, n’ayant tous qu’un même amour, une même âme, et les mêmes sentiments ;
3 en sorte que vous ne fassiez rien par un esprit de contention ou de vaine gloire ; mais que chacun par humilité croie les autres au-dessus de soi.
4 Que chacun ait égard, non à ses propres intérêts, mais à ceux des autres.
5 Soyez dans la même disposition et dans le même sentiment où a été Jésus-Christ ;
6 qui, ayant la forme et la nature de Dieu, n’a point cru que ce fût pour lui une usurpation d’être égal à Dieu ;
7 mais il s’est anéanti lui-même en prenant la forme et la nature de serviteur, en se rendant semblable aux hommes, et étant reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui au dehors.
8 Il s’est rabaissé lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, et jusqu’à la mort de la croix.
9 C’est pourquoi Dieu l’a élevé par-dessus toutes choses, et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom :
10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre, et dans les enfers ;
11 et que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu, son Père.
12 Ainsi, mes chers frères, comme vous avez toujours été obéissants, ayez soin, non-seulement lorsque je suis présent parmi vous, mais encore plus maintenant que je suis absent, d’opérer votre salut avec crainte et tremblement.
13 Car c’est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon qu’il lui plaît.
14 Faites donc toutes choses sans murmures et sans disputes ;
15 afin que vous soyez irrépréhensibles et sincères, et qu’étant enfants de Dieu, vous soyez sans tache au milieu d’une nation dépravée et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des astres dans le monde ;
16 portant en vous la parole de vie, pour m’être un sujet de gloire au jour de Jésus-Christ, comme n’ayant pas couru en vain, ni travaillé en vain.
17 Mais quand même je devrais répandre mon sang sur la victime et le sacrifice de votre foi, je m’en réjouirais en moi-même, et je m’en conjouirais avec vous tous ;
18 et vous devriez aussi vous en réjouir, et vous en conjouir avec moi.
19 J’espère qu’avec la grâce du Seigneur Jésus, je vous enverrai bientôt Timothée, afin que je sois aussi consolé apprenant de vos nouvelles ;
20 n’ayant personne qui soit autant que lui uni avec moi d’esprit et de cœur, ni qui se porte plus sincèrement à prendre soin de ce qui vous touche :
21 car tous cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ.
22 Or vous savez déjà l’épreuve que j’ai faite de lui, puisqu’il a servi avec moi dans la prédication de l’Évangile, comme un fils sert à son père.
23 J’espère donc vous l’envoyer aussitôt que j’aurai mis ordre à ce qui me regarde ;
24 et je me promets aussi de la bonté du Seigneur, que j’irai moi-même vous voir bientôt.
25 Cependant j’ai cru qu’il était nécessaire de vous renvoyer mon frère Épaphrodite, qui est mon aide dans mon ministère, et mon compagnon dans mes combats, qui est votre apôtre, et qui m’a servi dans mes besoins :
26 parce qu’il désirait de vous voir tous ; et il était fort en peine de ce que vous aviez su sa maladie.
27 Car il a été en effet malade jusqu’à la mort : mais Dieu a eu pitié de lui ; et non-seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’eusse pas affliction sur affliction.
28 C’est pourquoi je me suis hâté de vous le renvoyer, pour vous donner la joie de le revoir, et pour me tirer moi-même de peine.
29 Recevez-le donc avec toute sorte de joie en notre Seigneur, et honorez de telles personnes.
30 Car il s’est vu tout proche de la mort pour avoir voulu servir à l’œuvre de Jésus-Christ, exposant sa vie afin de suppléer par son assistance à celle que vous ne pouviez me rendre vous-mêmes.
AU reste, mes frères, réjouissez-vous en notre Seigneur. Il ne m’est pas pénible, et il vous est avantageux que je vous écrive les mêmes choses.
2 Gardez-vous des chiens, gardez-vous des mauvais ouvriers, gardez-vous des faux circoncis.
3 Car c’est nous qui sommes les vrais circoncis, puisque nous servons Dieu en esprit, et que nous nous glorifions en Jésus-Christ, sans nous flatter d’aucun avantage charnel.
4 Ce n’est pas que je ne puisse prendre moi-même avantage de ce qui n’est que charnel ; et si quelqu’un croit pouvoir le faire, je le puis encore plus que lui :
5 ayant été circoncis au huitième jour, étant de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, né Hébreu, de pères hébreux ; pour ce qui est de la manière d’observer la loi, ayant été pharisien ;
6 pour ce qui est du zèle du judaïsme, en ayant eu jusqu’à persécuter l’Église ; et pour ce qui est de la justice de la loi, ayant mené une vie irréprochable.
7 Mais ce que je considérais alors comme un gain et un avantage, m’a paru depuis, en regardant Jésus-Christ, un désavantage et une perte.
8 Je dis plus : Tout me semble une perte au prix de cette haute connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour l’amour duquel je me suis privé de toutes choses, les regardant comme des ordures, afin que je gagne Jésus-Christ ;
9 que je sois trouvé en lui, n’ayant point une justice qui me soit propre, et qui me soit venue de la loi ; mais ayant celle qui naît de la foi en Jésus-Christ, cette justice qui vient de Dieu par la foi ;
10 et que je connaisse Jésus-Christ, avec la vertu de sa résurrection, et la participation de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort,
11 pour tâcher enfin de parvenir à la bienheureuse résurrection des morts.
12 Ce n’est pas que j’aie déjà reçu ce que j’espère, ou que je sois déjà parfait ; mais je poursuis ma course, pour tâcher d’atteindre où Jésus-Christ m’a destiné en me prenant.
13 Mes frères, je ne pense point avoir encore atteint ou je tends ; mais tout ce que je fais maintenant, c’est qu’oubliant ce qui est derrière moi, et m’avançant vers ce qui est devant moi,
14 je cours incessamment vers le bout de la carrière, pour remporter le prix de la félicité du ciel, à laquelle Dieu nous a appelés par Jésus-Christ.
15 Tout ce que nous sommes donc de parfaits, soyons dans ce sentiment ; et si en quelque point vous pensez autrement, Dieu vous découvrira aussi ce que vous devez en croire.
16 Cependant pour ce qui regarde les points à l’égard desquels nous sommes parvenus à être dans les mêmes sentiments, demeurons tous dans la même règle.
17 Mes frères, rendez-vous mes imitateurs, et proposez-vous l’exemple de ceux qui se conduisent selon le modèle que vous avez vu en nous.
18 Car il y en a plusieurs dont je vous ai souvent parlé, et dont je vous parle encore avec larmes, qui se conduisent en ennemis de la croix de Jésus-Christ ;
19 qui auront pour fin la damnation, qui font leur Dieu de leur ventre, qui mettent leur gloire dans leur propre honte, et qui n’ont de pensées et d’affections que pour la terre.
20 Mais pour nous, nous vivons déjà dans le ciel, comme en étant citoyens ; et c’est de là aussi que nous attendons le Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ ;
21 qui transformera notre corps tout vil et abject qu’il est, afin de le rendre conforme à son corps glorieux, par cette vertu efficace par laquelle il peut s’assujettir toutes choses.
C’EST pourquoi, mes très-chers et très-aimés frères, qui êtes ma joie et ma couronne, continuez, mes bien-aimés, et demeurez fermes dans le Seigneur.
2 Je conjure Évodie, et je conjure Syntyche, de s’unir dans les mêmes sentiments en notre Seigneur.
3 Je vous prie aussi, vous qui avez été le fidèle compagnon de mes travaux, de les assister, elles qui ont travaillé avec moi dans l’établissement de l’Évangile, avec Clément et les autres qui m’ont aidé dans mon ministère, dont les noms sont écrits dans le livre de vie.
4 Soyez toujours dans la joie en notre Seigneur ; je le dis encore une fois, soyez dans la joie.
5 Que votre modestie soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.
6 Ne vous inquiétez de rien ; mais en quelque état que vous soyez, présentez à Dieu vos demandes par des supplications et des prières, accompagnées d’actions de grâces.
7 Et que la paix de Dieu, qui surpasse toutes pensées, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ !
8 Enfin, mes frères, que tout ce qui est véritable et sincère, tout ce qui est honnête, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint, tout ce qui peut vous rendre aimable, tout ce qui est d’édification et de bonne odeur, tout ce qui est vertueux, et tout ce qui est louable dans le règlement des mœurs, soit l’entretien de vos pensées.
9 Pratiquez ce que vous avez appris et reçu de moi, ce que vous avez entendu dire de moi, et ce que vous avez vu en moi ; et le Dieu de paix sera avec vous.
10 Au reste, j’ai reçu une grande joie en notre Seigneur, de ce qu’enfin vous avez renouvelé les sentiments que vous aviez pour moi ; non que vous ne les eussiez toujours dans le cœur, mais vous n’aviez pas d’occasion de les faire paraître.
11 Ce n’est pas la vue de mon besoin qui me fait parler de la sorte : car j’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve.
12 Je sais vivre pauvrement ; je sais vivre dans l’abondance : ayant éprouvé de tout, je suis fait à tout, au bon traitement et à la faim, à l’abondance et à l’indigence.
13 Je puis tout en celui qui me fortifie.
14 Vous avez bien fait néanmoins de prendre part à l’affliction où je suis.
15 Or vous savez, mes frères de Philippes, qu’après avoir commencé à vous prêcher l’Évangile, ayant depuis quitté la Macédoine, nulle autre Église ne m’a fait part de ses biens, et que je n’ai rien reçu que de vous seuls,
16 qui m’avez envoyé deux fois à Thessalonique de quoi satisfaire à mes besoins.
17 Ce n’est pas que je désire vos dons ; mais je désire le fruit que vous en tirez, qui augmentera le compte que Dieu tient de vos bonnes œuvres.
18 Or j’ai maintenant tout ce que vous m’avez envoyé, et je suis dans l’abondance : je suis rempli de vos biens que j’ai recus d’Épaphrodite, comme une oblation d’excellente odeur, comme une hostie que Dieu accepte volontiers, et qui lui est agréable.
19 Je souhaite que mon Dieu, selon les richesses de sa bonté, remplisse tous vos besoins, et vous donne encore sa gloire par Jésus-Christ.
20 Gloire soit à Dieu, notre Père, dans tous les siècles des siècles ! Amen !
21 Saluez de ma part tous les saints en Jésus-Christ.
22 Les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, mais principalement ceux qui sont de la maison de César.
23 La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! Amen !
PAUL, par la volonté de Dieu, apôtre de Jésus-Christ ; et Timothée, son frère :
2 aux saints et fidèles frères en Jésus-Christ, qui sont à Colosses.
3 Que Dieu, notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, vous donnent la grâce et la paix ! Nous rendons grâces à Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et nous le prions sans cesse pour vous,
4 depuis que nous avons appris quelle est votre foi en Jésus-Christ, et votre charité envers tous les saints ;
5 dans l’espérance des biens qui vous sont réservés dans le ciel, et dont vous avez déjà reçu la connaissance par la parole très-véritable de l’Évangile,
6 qui est parvenu jusqu’à vous, comme il est aussi répandu dans tout le monde, où il fructifie et croît ainsi qu’il a fait parmi vous, depuis le jour que vous avez entendu et connu la grâce de Dieu selon la vérité ;
7 comme vous en avez été instruits par notre très-cher Épaphras, qui est notre compagnon dans le service de Dieu, et un fidèle ministre de Jésus-Christ pour le bien de vos âmes,
8 et de qui nous avons appris aussi votre charité toute spirituelle.
9 C’est pourquoi, depuis le temps que nous avons su ces choses, nous ne cessons point de prier pour vous, et de demander à Dieu qu’il vous remplisse de la connaissance de sa volonté, en vous donnant toute la sagesse et toute l’intelligence spirituelle :
10 afin que vous vous conduisiez d’une manière digne de Dieu, tâchant de lui plaire en toutes choses, portant les fruits de toutes sortes de bonnes œuvres, et croissant en la connaissance de Dieu ;
11 que vous soyez en tout remplis de force, par la puissance de sa gloire, pour avoir en toutes rencontres une patience et une douceur persévérante, accompagnée de joie ;
12 rendant grâces à Dieu le Père, qui en nous éclairant de sa lumière, nous a rendus dignes d’avoir part au sort et à l’héritage des saints ;
13 qui nous a arrachés à la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le royaume de son Fils bien-aimé,
14 par le sang duquel nous avons été rachetés, et avons reçu la rémission de nos péchés ;
15 qui est l’image du Dieu invisible, et qui est né avant toutes les créatures.
16 Car tout a été créé par lui dans le ciel et sur la terre, les choses visibles et les invisibles ; soit les trônes, soit les dominations, soit les principautés, soit les puissances : tout a été créé par lui et pour lui.
17 Il est avant tous, et toutes choses subsistent en lui.
18 Il est le chef et la tête du corps de l’Église. Il est comme les prémices, et le premier-né d’entre les morts, afin qu’il soit le premier en tout :
19 parce qu’il a plu au Père que toute plénitude résidât en lui ;
20 et de réconcilier toutes choses avec soi par lui, ayant pacifié, par le sang qu’il a répandu sur la croix, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans le ciel.
21 Vous étiez vous-mêmes autrefois éloignés de Dieu, et votre esprit abandonné à des œuvres criminelles vous rendait ses ennemis ;
22 mais maintenant Jésus-Christ vous a réconciliés par la mort qu’il a soufferte dans son corps mortel, pour vous rendre saints, purs et irrépréhensibles devant lui ;
23 si toutefois vous demeurez fondés et affermis dans la foi, et inébranlables dans l’espérance que vous donne l’Évangile qu’on vous a annoncé, qui a été prêché à toutes les créatures qui sont sous le ciel, et dont j’ai été établi ministre,
24 moi, Paul, qui me réjouis maintenant dans les maux que je souffre pour vous, et qui accomplis dans ma chair ce qui reste à souffrir à Jésus-Christ, en souffrant moi-même pour son corps, qui est l’Église,
25 de laquelle j’ai été établi ministre, selon la charge que Dieu m’a donnée pour l’exercer envers vous : afin que je m’acquitte pleinement du ministère de la parole de Dieu ;
26 vous prêchant le mystère qui a été caché dans tous les siècles et tous les âges, et qui maintenant a été découvert à ses saints ;
27 auxquels Dieu a voulu faire connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère dans les gentils, qui n’est autre chose que Jésus-Christ reçu de vous, et devenu l’espérance de votre gloire.
28 C’est lui que nous prêchons, reprenant tous les hommes, et les instruisant tous dans toute la sagesse ; afin que nous rendions tout homme parfait en Jésus-Christ.
29 C’est aussi la fin que je me propose dans mes travaux, combattant par l’efficace de sa vertu, qui agit puissamment en moi.
CAR je suis bien aise que vous sachiez combien est grande l’affection et le soin que j’ai pour vous, pour ceux qui sont à Laodicée, et même pour tous ceux qui ne me connaissent point de visage, et ne m’ont jamais vu ;
2 afin que leurs cœurs soient consolés, et qu’étant unis ensemble par la charité, ils soient remplis de toutes les richesses d’une parfaite intelligence, pour connaître le mystère de Dieu le Père et de Jésus-Christ,
3 en qui tous les trésors de la sagesse et de la science sont renfermés.
4 Or je dis ceci afin que personne ne vous trompe par des discours subtils et élevés :
5 car quoique je sois absent de corps, je suis néanmoins avec vous en esprit, voyant avec joie l’ordre qui se garde parmi vous, et la solidité de votre foi en Jésus-Christ.
6 Continuez donc à vivre en Jésus-Christ notre Seigneur, selon l’instruction que vous en avez reçue ;
7 étant attachés à lui comme à votre racine, et édifiés sur lui comme sur votre fondement ; vous affermissant dans la foi qui vous a été enseignée, et croissant de plus en plus en Jésus-Christ par de continuelles actions de grâces.
8 Prenez garde que personne ne vous surprenne par la philosophie, et par des raisonnements vains et trompeurs, selon une doctrine toute humaine, ou selon des observances qui étaient les éléments du monde, et non selon Jésus-Christ.
9 Car toute la plénitude de la Divinité habite en lui corporellement.
10 Et c’est en lui que vous en êtes remplis, lui qui est le chef de toute principauté et de toute puissance :
11 comme c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’est pas faite de main d’homme, mais qui consiste dans le dépouillement du corps des péchés que produit la concupiscence charnelle, c’est-à-dire, de la circoncision de Jésus-Christ ;
12 ayant été ensevelis avec lui par le baptême, dans lequel vous avez aussi été ressuscités par la foi que vous avez eue, que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts par l’efficace de sa puissance.
13 Car lorsque vous étiez dans la mort de vos péchés et dans l’incirconcision de votre chair, Jésus-Christ vous a fait revivre avec lui, vous pardonnant tous vos péchés.
14 Il a effacé par son sang la cédule qui s’élevait contre nous par ses décrets ; il a entièrement aboli cette cédule qui nous était contraire, il l’a abolie en l’attachant à sa croix.
15 Et ayant désarmé les principautés et les puissances, il les a menées hautement en triomphe à la face de tout le monde, après les avoir vaincues par sa croix.
16 Que personne donc ne vous condamne pour le manger et pour le boire, ou sur le sujet des jours de fête, des nouvelles lunes, et des jours de sabbat ;
17 puisque toutes ces choses n’ont été que l’ombre de celles qui devaient arriver, et que Jésus-Christ en est le corps et la vérité.
18 Que nul ne vous ravisse le prix de votre course, en affectant de paraître humble par un culte superstitieux des anges, se mêlant de parler des choses qu’il ne sait point, étant enflé par les vaines imaginations d’un esprit humain et charnel,
19 et ne demeurant pas attaché à celui qui est la tête et le chef, duquel tout le corps recevant l’influence par les vaisseaux qui en joignent et lient toutes les parties, s’entretient et s’augmente par l’accroissement que Dieu lui donne.
20 Si donc vous êtes morts avec Jésus-Christ à ces premières et plus grossières instructions du monde, comment vous laissez-vous imposer des lois, comme si vous viviez dans ce premier état du monde ?
21 Ne mangez pas, vous dit-on, d’une telle chose, ne goûtez pas de ceci, ne touchez pas à cela ;
22 parce que l’usage que vous feriez de toutes ces choses vous serait pernicieux : ce qu’ils vous disent maintenant selon des maximes et des ordonnances humaines,
23 qui ont néanmoins quelque apparence de sagesse dans une superstition et une humilité affectée, dans un rigoureux traitement qu’on fait au corps, et dans le peu de soin qu’on prend de rassasier la chair.
SI donc vous êtes ressuscités avec Jésus-Christ, recherchez ce qui est dans le ciel, où Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu ;
2 n’ayez de goût que pour les choses du ciel, et non pour celles de la terre :
3 car vous êtes morts, et votre vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ.
4 Lorsque Jésus-Christ, qui est votre vie, viendra à paraître, vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire.
5 Faites donc mourir les membres de l’homme terrestre qui est en vous, la fornication, l’impureté, les abominations, les mauvais désirs, et l’avarice qui est une idolâtrie ;
6 puisque ce sont ces crimes qui font tomber la colère de Dieu sur les hommes rebelles à la vérité.
7 Et vous avez vous-mêmes commis autrefois ces actions criminelles, lorsque vous viviez dans ces désordres.
8 Mais maintenant quittez aussi vous-mêmes tous ces péchés, la colère, l’aigreur, la malice, la médisance ; que les paroles déshonnêtes soient bannies de votre bouche.
9 N’usez point de mensonge les uns envers les autres : dépouillez le vieil homme avec ses œuvres,
10 et revêtez-vous du nouveau, qui se renouvelle en avançant dans la connaissance de Dieu, et étant formé à la ressemblance de celui qui l’a créé ;
11 où il n’y a différence ni de gentil et de Juif, ni de circoncis et d’incirconcis, ni de barbare et de Scythe, ni d’esclave et de libre ; mais où Jésus-Christ est tout en tous.
12 Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, de tendresse et d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de modestie, de patience ;
13 vous supportant les uns les autres, chacun remettant à son frère tous les sujets de plainte qu’il pourrait avoir contre lui, et vous entre-pardonnant comme le Seigneur vous a pardonné.
14 Mais surtout revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection.
15 Que la paix de Jésus-Christ, à laquelle vous avez été appelés dans l’unité d’un même corps, règne dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants des dons de Dieu.
16 Que la parole de Jésus-Christ demeure en vous avec plénitude, et vous comble de sagesse. Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant de cœur avec édification les louanges du Seigneur.
17 Quoi que vous fassiez, ou en parlant, ou en agissant, faites tout au nom du Seigneur Jésus-Christ, rendant grâces par lui à Dieu le Père.
18 Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il est bien raisonnable, en ce qui est selon le Seigneur.
19 Maris, aimez vos femmes, et ne les traitez point avec rigueur et avec rudesse.
20 Enfants, obéissez en tout à vos pères et à vos mères : car cela est agréable au Seigneur.
21 Pères, n’irritez point vos enfants, de peur qu’ils ne tombent dans l’abattement.
22 Serviteurs, obéissez en tout à ceux qui sont vos maîtres selon la chair ; ne les servant pas seulement lorsqu’ils ont l’œil sur vous, comme si vous ne pensiez qu’à plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur et crainte de Dieu.
23 Faites de bon cœur tout ce que vous ferez, comme le faisant pour le Seigneur, et non pour les hommes ;
24 sachez que c’est du Seigneur que vous recevrez l’héritage du ciel pour récompense ; c’est le Seigneur Jésus-Christ que vous devez servir.
25 Mais celui qui agit injustement, recevra la peine de son injustice ; et Dieu n’a point d’égard à la condition des personnes.
VOUS, maîtres, rendez à vos serviteurs ce que l’équité et la justice demandent de vous ; sachant que vous avez aussi bien qu’eux un maître qui est dans le ciel.
2 Persévérez et veillez dans la prière, en l’accompagnant d’actions de grâces.
3 Priez aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre une entrée pour prêcher sa parole, et pour annoncer le mystère de Jésus-Christ, pour lequel je suis dans les liens ;
4 et que je le découvre aux hommes en la manière que je dois le découvrir.
5 Conduisez-vous avec sagesse envers ceux qui sont hors de l’Église, en rachetant le temps.
6 Que votre entretien, étant toujours accompagné d’une douceur édifiante, soit assaisonné du sel de la discrétion, en sorte que vous sachiez comment vous devez répondre à chaque personne.
7 Mon cher frère Tychique, fidèle ministre du Seigneur, et mon compagnon dans le service que je lui rends, vous apprendra tout ce qui regarde l’état où je suis.
8 Et je vous l’ai envoyé, afin qu’il apprenne l’état où vous êtes vous-mêmes, et qu’il console vos cœurs.
9 J’envoie aussi Onésime, mon cher et fidèle frère, qui est de votre pays. Vous saurez par eux tout ce qui se passe ici.
10 Aristarque, qui est prisonnier avec moi, vous salue, aussi bien que Marc, cousin de Barnabé, sur le sujet duquel on vous a écrit. S’il vient chez vous, recevez-le bien.
11 Jésus aussi, appelé le Juste, vous salue. Ils sont du nombre des fidèles circoncis : ce sont les seuls qui travaillent maintenant avec moi, pour avancer le royaume de Dieu, et qui ont été ma consolation.
12 Épaphras, qui est de votre ville, vous salue. C’est un serviteur de Jésus-Christ, qui combat sans cesse pour vous dans ses prières, afin que vous demeuriez fermes et parfaits, et que vous accomplissiez pleinement tout ce que Dieu demande de vous ;
13 car je puis bien lui rendre ce témoignage, qu’il a un grand zèle pour vous, et pour ceux de Laodicée et d’Hiérapolis.
14 Luc, médecin, notre très-cher frère, et Démas, vous saluent.
15 Saluez de ma part nos frères de Laodicée, et Nymphas, et l’Église qui est dans sa maison.
16 Et lorsque cette lettre aura été lue parmi vous, ayez soin qu’elle soit lue aussi dans l’Église de Laodicée, et qu’on vous lise de même celle des Laodicéens.
17 Dites à Archippe ce mot de ma part : Considérez bien le ministère que vous avez reçu du Seigneur, afin d’en remplir tous les devoirs.
18 Voici la salutation que j’ajoute ici, moi, Paul, de ma propre main : Souvenez-vous de mes liens. La grâce soit avec vous ! Amen !
PAUL, Silvain, et Timothée : à l’Église de Thessalonique, qui est en Dieu le Père, et en Jésus-Christ notre Seigneur. Que la grâce et la paix vous soient données !
2 Nous rendons sans cesse grâces à Dieu pour vous tous, nous souvenant continuellement de vous dans nos prières ;
3 et nous représentant devant Dieu, qui est notre Père, les œuvres de votre foi, les travaux de votre charité, et la fermeté de l’espérance que vous avez en notre Seigneur Jésus-Christ.
4 Car nous savons, mes frères chéris de Dieu, quelle a été votre élection ;
5 la prédication que nous vous avons faite de l’Évangile, n’ayant pas été seulement en paroles, mais ayant été accompagnée de miracles, de la vertu du Saint-Esprit, d’une pleine abondance de ses dons. Et vous savez aussi de quelle manière j’ai agi parmi vous pour votre salut.
6 Ainsi vous êtes devenus nos imitateurs, et les imitateurs du Seigneur, ayant reçu la parole parmi de grandes afflictions avec la joie du Saint-Esprit ;
7 de sorte que vous avez servi de modèle à tous ceux qui ont embrassé la foi dans la Macédoine et dans l’Achaïe.
8 Car non-seulement vous êtes cause que la parole du Seigneur s’est répandue avec éclat dans la Macédoine et dans l’Achaïe ; mais même la foi que vous avez en Dieu est devenue si célèbre partout, qu’il n’est point nécessaire que nous en parlions :
9 puisque tout le monde nous raconte à nous-mêmes quel a été le succès de notre arrivée parmi vous, et comme ayant quitté les idoles, vous vous êtes convertis à Dieu, pour servir le Dieu vivant et véritable,
10 et pour attendre du ciel son Fils Jésus, qu’il a ressuscité d’entre les morts, et qui nous a délivrés de la colère à venir.
CAR vous savez vous-mêmes, mes frères, que notre arrivée vers vous n’a pas été vaine et sans fruit ;
2 mais après avoir beaucoup souffert auparavant, comme vous savez, et avoir été traités avec outrage dans Philippes, nous ne laissâmes pas, en nous confiant en notre Dieu, de vous prêcher hardiment l’Évangile de Dieu, parmi beaucoup de peines et de combats.
3 Car nous ne vous avons point prêché une doctrine d’erreur ou d’impureté ; et nous n’avons point eu dessein de vous tromper.
4 Mais comme Dieu nous a choisis pour nous confier son Évangile, nous parlons aussi, non pour plaire aux hommes, mais à Dieu, qui voit le fond de nos cœurs.
5 Car nous n’avons usé d’aucune parole de flatterie, comme vous le savez ; et notre ministère n’a point servi de prétexte à notre avarice, Dieu en est témoin ;
6 et nous n’avons point non plus recherché aucune gloire de la part des hommes, ni de vous, ni d’aucun autre ;
7 quoique nous eussions pu, comme apôtres de Jésus-Christ, vous charger de notre subsistance ; mais nous nous sommes conduits parmi vous avec une douceur d’enfant, comme une nourrice qui a soin de ses enfants.
8 Ainsi dans l’affection que nous ressentions pour vous, nous aurions souhaité de vous donner, non-seulement la connaissance de l’Évangile de Dieu, mais aussi notre propre vie, tant était grand l’amour que nous vous portions.
9 Car vous n’avez pas oublié, mes frères, quelle peine et quelle fatigue nous avons soufferte, et comme nous vous avons prêché l’Évangile de Dieu en travaillant jour et nuit, pour n’être à charge à aucun de vous.
10 Vous êtes témoins vous-mêmes, et Dieu l’est aussi, combien la manière dont je me suis conduit envers vous qui avez embrassé la foi, a été sainte, juste et irréprochable.
11 Et vous savez que j’ai agi envers chacun de vous comme un père envers ses enfants ;
12 vous exhortant, vous consolant, et vous conjurant de vous conduire d’une manière digne de Dieu, qui vous a appelés à son royaume et à sa gloire.
13 C’est pourquoi aussi, nous rendons à Dieu de continuelles actions de grâces, de ce qu’ayant entendu la parole de Dieu que nous vous prêchions, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais comme étant, ainsi qu’elle l’est véritablement, la parole de Dieu, qui agit efficacement en vous qui êtes fidèles.
14 Car, mes frères, vous êtes devenus les imitateurs des Églises de Dieu qui ont embrassé la foi de Jésus-Christ dans la Judée, ayant souffert les mêmes persécutions de la part de vos concitoyens, que ces Églises ont souffertes de la part des Juifs ;
15 qui ont tué même le Seigneur Jésus, et leurs prophètes ; qui nous ont persécutés ; qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes ;
16 qui nous empêchent d’annoncer aux gentils la parole qui doit les sauver, pour combler ainsi la mesure de leurs péchés. Car la colère de Dieu est tombée sur eux, et y demeurera jusqu’à la fin.
17 Aussi, mes frères, ayant été pour un peu de temps séparés de vous, de corps, non de cœur, nous avons désiré avec d’autant plus d’ardeur et d’empressement de vous revoir.
18 C’est pourquoi nous avons voulu vous aller trouver ; et moi, Paul, j’en ai eu le dessein une et deux fois ; mais Satan nous en a empêches.
19 Et certes quelle est notre espérance, notre joie, et la couronne de notre gloire ? N’est-ce pas vous qui l’êtes devant le Seigneur Jésus-Christ, pour le jour de son avènement ?
20 Car vous êtes notre gloire et notre joie.
AINSI ne pouvant souffrir plus longtemps de n’avoir point de vos nouvelles, j’aimai mieux demeurer tout seul à Athènes ;
2 et je vous envoyai Timothée, notre frère, et ministre de Dieu dans la prédication de l’Évangile de Jésus-Christ, afin qu’il vous fortifiât, et qu’il vous exhortât à demeurer fermes dans votre foi ;
3 et que personne ne, fût ébranlé pour les persécutions qui nous arrivent : car vous savez que c’est à quoi nous sommes destines.
4 Dès lors même que nous étions parmi vous, nous vous prédisions que nous aurions des afflictions à souffrir ; et nous en avons eu en effet, comme vous le savez.
5 Ne pouvant donc attendre plus longtemps, je vous l’ai envoyé pour reconnaître l’état de votre foi, ayant appréhendé que le tentateur ne vous eût tentés, et que notre travail ne devînt inutile.
6 Mais Timothée étant revenu vers nous après vous avoir vus, et nous ayant rendu un si bon témoignage de votre foi et de votre charité, et du souvenir plein d’affection que vous avez sans cesse de nous, qui vous porte à désirer de nous voir, comme nous avons aussi le même désir pour vous ;
7 il est vrai, mes frères, que dans toutes les afflictions et dans tous les maux qui nous arrivent, votre foi nous fait trouver notre consolation en vous.
8 Car nous vivons maintenant, si vous demeurez fermes dans le Seigneur.
9 Et certes quelles assez dignes actions de grâces pouvons-nous rendre à Dieu pour la joie dont nous nous sentons comblés devant lui à cause de vous ?
10 Ce qui nous porte à le conjurer jour et nuit avec une ardeur extrême de nous permettre d’aller vous voir, afin d’ajouter ce qui peut manquer encore à votre foi.
11 Que Dieu lui-même, notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, nous conduise vers vous !
12 Que le Seigneur vous fasse croître de plus en plus dans la charité que vous avez les uns pour les autres, et envers tous, et qu’il la rende telle que la nôtre est envers vous !
13 Qu’il affermisse vos cœurs, en vous rendant irréprochables par la sainteté devant Dieu, notre Père, au jour que Jésus-Christ notre Seigneur paraîtra avec tous ses saints ! Amen !
AU reste, mes frères, nous vous supplions et vous conjurons par le Seigneur Jésus, qu’ayant appris de nous comment vous devez marcher dans la voie de Dieu pour lui plaire, vous y marchiez en effet de telle sorte, que vous vous y avanciez de plus en plus.
2 En effet, vous savez quels préceptes nous vous avons donnés de la part du Seigneur Jésus.
3 Car la volonté de Dieu est que vous soyez saints et purs ; que vous vous absteniez de la fornication ;
4 que chacun de vous sache conserver le vase de son corps saintement et honnêtement,
5 et non point en suivant les mouvements de la concupiscence, comme les païens qui ne connaissent point Dieu ;
6 et que surtout à cet égard nul ne passe les bornes, ni ne fasse tort à son frère : parce que le Seigneur est le vengeur de tous ces péchés, comme nous vous l’avons déjà déclaré et assuré de sa part.
7 Car Dieu ne nous a pas appelés pour être impurs, mais pour être saints.
8 Celui donc qui méprise ces règles, méprise non un homme, mais Dieu, qui nous a même donné son Saint-Esprit.
9 Quant à ce qui regarde la charité fraternelle, vous n’avez pas besoin que je vous en écrive, puisque Dieu vous a appris lui-même à vous aimer les uns les autres.
10 Et vraiment vous le faites à l’égard de tous nos frères qui sont dans toute la Macédoine ; mais je vous exhorte, mes frères, de vous avancer de plus en plus dans cet amour ;
11 de vous étudier à vivre en repos ; de vous appliquer chacun à ce que vous avez à faire ; de travailler de vos propres mains, ainsi que nous vous l’avons ordonné :
12 afin que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux qui sont hors de l’Église, et que vous vous mettiez en état de n’avoir besoin de personne.
13 Or nous ne voulons pas, mes frères, que vous ignoriez ce que vous devez savoir, touchant ceux qui dorment du sommeil de la mort, afin que vous ne vous attristiez pas, comme font les autres hommes qui n’ont point d’espérance.
14 Car si nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, nous devons croire aussi que Dieu amènera avec Jésus ceux qui se seront endormis en lui.
15 Ainsi nous vous déclarons, comme, l’ayant appris du Seigneur, que nous qui serons vivants et qui aurons été réservés pour son avènement, nous ne préviendrons point ceux qui seront dans le sommeil de la mort.
16 Car aussitôt que le signal aura été donné par la voix de l’archange, et par le son de la trompette de Dieu, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui seront morts en Jésus-Christ, ressusciteront d’abord.
17 Puis nous autres qui serons vivants, et qui aurons été réservés jusqu’alors, nous serons emportés avec eux dans les nuées, pour aller au-devant du Seigneur au milieu de l’air ; et ainsi nous serons pour jamais avec le Seigneur.
18 Consolez-vous donc les uns les autres par ces vérités.
OR pour ce qui regarde le temps et les moments, il n’est pas besoin, mes frères, de vous en écrire ;
2 parce que vous savez bien vous-mêmes, que le jour du Seigneur doit venir comme un voleur de nuit.
3 Car lorsqu’ils diront, Nous voici en paix et en sûreté, ils se trouveront surpris tout d’un coup par une ruine imprévue, comme l’est une femme grosse par les douleurs de l’enfantement, sans qu’il leur reste aucun moyen de se sauver.
4 Mais quant à vous, mes frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour être surpris de ce jour comme d’un voleur.
5 Vous êtes tous des enfants de lumière et des enfants du jour ; nous ne sommes point enfants de la nuit, ni des ténèbres.
6 Ne dormons donc point comme les autres ; mais veillons, et gardons-nous de l’enivrement de l’âme.
7 Car ceux qui dorment, dorment durant la nuit ; et ceux qui s’enivrent, s’enivrent durant la nuit.
8 Mais nous qui sommes enfants du jour, gardons-nous de cette ivresse ; et armons-nous en prenant pour cuirasse la foi et la charité, et pour casque l’espérance du salut.
9 Car Dieu ne nous a pas destinés à être les objets de sa colère, mais à acquérir le salut par notre Seigneur Jésus-Christ ;
10 qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, ou que nous dormions, nous vivions toujours avec lui.
11 C’est pourquoi consolez-vous mutuellement, et édifiez-vous les uns les autres, ainsi que vous le faites.
12 Or nous vous supplions, mes frères, de considérer beaucoup ceux qui travaillent parmi vous, qui vous gouvernent selon le Seigneur, et qui vous avertissent de votre devoir ;
13 et d’avoir pour eux une particulière vénération par un sentiment de charité, à cause qu’ils travaillent pour votre salut. Conservez toujours la paix avec eux.
14 Je vous prie encore, mes frères, reprenez ceux qui sont déréglés ; consolez ceux qui ont l’esprit abattu ; supportez les faibles ; soyez patients envers tous.
15 Prenez garde que nul ne rende à un autre le mal pour le mal ; mais cherchez toujours à faire du bien, et à vos frères, et à tout le monde.
16 Soyez toujours dans la joie.
17 Priez sans cesse.
18 Rendez grâces à Dieu en toutes choses : car c’est la ce que Dieu veut que vous fassiez tous en Jésus-Christ.
19 N’éteignez pas l’esprit.
20 Ne méprisez pas les prophéties.
21 Éprouvez tout, et approuvez ce qui est bon.
22 Abstenez-vous de tout ce qui a quelque apparence de mal.
23 Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même en toute manière : afin que tout ce qui est en vous, l’esprit, l’âme et le corps, se conservent sans tache pour l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ.
24 Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui fera cela en vous.
25 Mes frères, priez pour nous.
26 Saluez tous nos frères en leur donnant le saint baiser.
27 Je vous conjure par le Seigneur, de faire lire cette lettre devant tous les saints frères.
28 La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ! Amen !
PAUL, Silvain, et Timothée : à l’Église de Thessalonique, qui est en Dieu, notre Père, et en Jésus-Christ notre Seigneur.
2 Que Dieu, notre Père, et le Seigneur Jésus-Christ, vous donnent la grâce et la paix !
3 Nous devons, mes frères, rendre pour vous à Dieu de continuelles actions de grâces ; et il est bien juste que nous le fassions, puisque votre foi s’augmente de plus en plus, et que la charité que vous avez les uns pour les autres, prend tous les jours un nouvel accroissement :
4 de sorte que nous nous glorifions en vous dans les Églises de Dieu, à cause de la patience et de la foi avec laquelle vous demeurez fermes dans toutes les persécutions et les afflictions qui vous arrivent ;
5 qui sont les marques du juste jugement de Dieu, et qui servent à vous rendre dignes de son royaume, pour lequel aussi vous souffrez.
6 Car il est bien juste devant Dieu, qu’il afflige à leur tour ceux qui vous affligent maintenant ;
7 et qu’il vous console avec nous, vous qui êtes dans l’affliction, lorsque le Seigneur Jésus descendra du ciel, et paraîtra avec les anges qui sont les ministres de sa puissance ;
8 lorsqu’il viendra au milieu des flammes se venger de ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n’obéissent point à l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ ;
9 qui souffriront la peine d’une éternelle damnation, étant confondus par la face du Seigneur, et par la gloire de sa puissance ;
10 lorsqu’il viendra pour être glorifié dans ses saints, et pour se faire admirer dans tous ceux qui auront cru en lui ; puisque le témoignage que nous avons rendu à sa parole, a été reçu de vous dans l’attente de ce jour-là.
11 C’est pourquoi nous prions sans cesse pour vous, et nous demandons à notre Dieu, qu’il vous rende dignes de sa vocation, et qu’il accomplisse par sa puissance tous les desseins favorables de sa bonté sur vous, et l’œuvre de votre foi :
12 afin que le nom de notre Seigneur Jésus-Christ soit glorifié en vous, et que vous soyez glorifiés en lui, par la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ.
OR nous vous conjurons, mes frères, par l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, et par notre réunion avec lui,
2 que vous ne vous laissiez pas légèrement ébranler dans votre premier sentiment, et que vous ne vous troubliez pas en croyant sur la foi de quelque prophétie, sur quelque discours, ou sur quelque lettre qu’on supposerait venir de nous, que le jour du Seigneur soit près d’arriver.
3 Que personne ne vous séduise en quelque manière que ce soit : car ce jour ne viendra point que l’apostasie ne soit arrivée auparavant, et qu’on n’ait vu paraître l’homme de péché, cet enfant de perdition,
4 cet ennemi de Dieu, qui s’élèvera au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu, ou qui est adoré, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, voulant lui-même passer pour Dieu.
5 Ne vous souvient-il pas que je vous ai dit ces choses, lorsque j’étais encore avec vous ?
6 Et vous savez bien ce qui empêche qu’il ne vienne, afin qu’il paraisse en son temps.
7 Car le mystère d’iniquité se forme dès à présent ; et il reste seulement, que celui qui tient maintenant, tienne encore, jusqu’à ce qu’il soit ôté du monde.
8 Et alors se découvrira l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il perdra par l’éclat de sa présence :
9 cet impie qui doit venir, accompagné de la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges trompeurs,
10 et avec toutes les illusions qui peuvent porter à l’iniquité ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont pas reçu et aimé la vérité pour être sauvés.
11 C’est pourquoi Dieu leur enverra des illusions si efficaces, qu’ils croiront au mensonge ;
12 afin que tous ceux qui n’ont point cru la vérité, mais qui ont consenti à l’iniquité, soient condamnés.
13 Quant à nous, mes frères chéris du Seigneur, nous nous sentons obligés de rendre pour vous à Dieu de continuelles actions de grâces, de ce qu’il vous a choisis comme des prémices, pour vous sauver par la sanctification de l’Esprit, et par la foi de la vérité ;
14 vous appelant à cet état par notre Évangile, pour vous faire acquérir la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.
15 C’est pourquoi, mes frères, demeurez fermes, et conservez les traditions que vous avez apprises, soit par nos paroles, soit par notre lettre.
16 Que notre Seigneur Jésus-Christ, et Dieu, notre Père, qui nous a aimés, et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une si heureuse espérance,
17 console lui-même vos cœurs, et vous affermisse dans toutes sortes de bonnes œuvres, et dans la bonne doctrine !
AU reste, mes frères, priez pour nous, afin que la parole de Dieu se répande de plus en plus, et qu’elle soit honorée partout comme elle l’est parmi vous ;
2 et afin que nous soyons délivrés des hommes intraitables et méchants ; car la foi n’est pas commune à tous.
3 Mais Dieu est fidèle, et il vous affermira, et vous préservera du malin esprit.
4 Pour ce qui vous regarde, nous avons cette confiance en la bonté du Seigneur, que vous accomplissez, et que vous accomplirez à l’avenir, ce que nous vous ordonnons.
5 Que le Seigneur vous donne un cœur droit, dans l’amour de Dieu et dans la patience de Jésus-Christ !
6 Nous vous ordonnons, mes frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous retirer de tous ceux d’entre vos frères qui se conduisent d’une manière déréglée, et non selon la tradition et la forme de vie qu’ils ont reçue de nous.
7 Car vous savez vous-mêmes ce qu’il faut faire pour nous imiter, puisqu’il n’y a rien eu de déréglé dans la manière dont nous avons vécu parmi vous.
8 Et nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne ; mais nous avons travaillé jour et nuit avec peine et avec fatigue, pour n’être à charge à aucun de vous.
9 Ce n’est pas que nous n’en eussions le pouvoir ; mais c’est que nous avons voulu nous donner nous-mêmes pour modèle, afin que vous nous imitassiez.
10 Aussi lorsque nous étions avec vous, nous vous déclarions, que celui qui ne veut point travailler, ne doit point manger.
11 Car nous apprenons qu’il y en a parmi vous qui se conduisent d’une manière déréglée, qui ne travaillent point, et qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas.
12 Or nous ordonnons à ces personnes, et nous les conjurons par notre Seigneur Jésus-Christ, de manger leur pain en travaillant en silence.
13 Et pour vous, mes frères, ne vous lassez point de faire du bien.
14 Si quelqu’un n’obéit pas à ce que nous ordonnons par notre lettre, notez-le, et n’ayez point de commerce avec lui, afin qu’il en ait de la confusion et de la honte.
15 Ne le considérez pas néanmoins comme un ennemi, mais reprenez-le comme votre frère.
16 Que le Seigneur de paix vous donne sa paix en tout temps et en tout lieu ! Que le Seigneur soit avec vous tous !
17 Je vous salue ici de ma propre main, moi, Paul. C’est là mon seing dans toutes mes lettres ; j’écris ainsi.
18 La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous ! Amen !
PAUL, apôtre de Jésus-Christ, par l’ordre de Dieu, notre Sauveur, et de Jésus-Christ, notre espérance :
2 à Timothée, son cher fils dans la foi. Que Dieu, notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, vous donnent la grâce, la miséricorde et la paix !
3 Je vous prie, comme je l’ai fait en partant pour la Macédoine, de demeurer à Éphèse, d’avertir quelques-uns de ne point enseigner une doctrine différente de la nôtre,
4 et de ne point s’amuser à des fables et à des généalogies sans fin, qui servent plus à exciter des disputes, qu’à fonder par la foi l’édifice de Dieu.
5 Car la fin des commandements, c’est la charité qui naît d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère :
6 devoirs d’où quelques-uns se détournant, se sont égarés en de vains discours,
7 voulant être les docteurs de la loi, et ne sachant ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils assurent si hardiment.
8 Or nous savons que la loi est bonne, si on en use selon l’esprit de la loi :
9 en reconnaissant que la loi n’est pas pour le juste, mais pour les méchants et les esprits rebelles, pour les impies et les pécheurs, pour les scélérats et les profanes, pour les meurtriers de leur père ou de leur mère, pour les homicides,
10 les fornicateurs, les abominables, les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et s’il y a quelque autre chose qui soit contraire à la saine doctrine,
11 qui est selon l’Évangile de la gloire de Dieu souverainement heureux, dont la dispensation m’a été confiée.
12 Je rends grâces à notre Seigneur Jésus-Christ, qui m’a fortifié, de ce qu’il m’a jugé fidèle, en m’établissant dans son ministère :
13 moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur et un ennemi outrageux ; mais j’ai obtenu miséricorde de Dieu, parce que j’ai fait tous ces maux dans l’ignorance, n’ayant pas la foi.
14 Et la grâce de Notre-Seigneur s’est répandue sur moi avec abondance, en me remplissant de la foi et de la charité qui est en Jésus-Christ.
15 C’est une vérité certaine, et digne d’être reçue avec une parfaite soumission : Que Jésus-Christ est venu dans le monde sauver les pécheurs, entre lesquels je suis le premier.
16 Mais j’ai reçu miséricorde, afin que je fusse le premier en qui Jésus-Christ fît éclater son extrême patience, et que j’en devinsse comme un modèle et un exemple à ceux qui croiront en lui pour acquérir la vie éternelle.
17 Au Roi des siècles, immortel, invisible, à l’unique Dieu, soit honneur et gloire dans les siècles des siècles ! Amen !
18 Ce que je vous recommande donc, mon fils Timothée, c’est qu’accomplissant les prophéties qu’on a faites autrefois de vous, vous vous acquittiez de tous les devoirs de la milice sainte,
19 conservant la foi et la bonne conscience, à laquelle quelques-uns ayant renoncé, ont fait naufrage en la foi ;
20 de ce nombre sont Hymenée et Alexandre, que j’ai livrés à Satan, afin qu’ils apprennent à ne plus blasphémer.
JE vous conjure donc avant toutes choses, que l’on fasse des supplications, des prières, des demandes et des actions de grâces pour tous les hommes,
2 pour les rois, et pour tous ceux qui sont élevés en dignité ; afin que nous menions une vie paisible et tranquille, dans toute sorte de piété et d’honnêteté.
3 Car cela est bon, et agréable à Dieu, notre Sauveur,
4 qui veut que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils viennent à la connaissance de la vérité.
5 Car il n’y a qu’un Dieu, ni qu’un médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme,
6 qui s’est livré lui-même pour la rédemption de tous, rendant ainsi témoignage à la vérité dans le temps qui avait été marqué.
7 C’est pour cela que j’ai été établi prédicateur et apôtre (je dis la vérité, et je ne mens point) ; j’ai été établi, dis-je, le docteur des nations dans la foi et dans la vérité.
8 Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, levant des mains pures, sans colère et sans contention.
9 Que les femmes aussi prient étant vêtues comme l’honnêteté le demande ; qu’elles se parent de modestie et de chasteté, et non avec des cheveux frisés, ni des ornements d’or, ni des perles, ni des habits somptueux ;
10 mais avec de bonnes œuvres, comme le doivent des femmes qui font profession de piété.
11 Que les femmes se tiennent en silence, et dans une entière soumission lorsqu’on les instruit.
12 Je ne permets point aux femmes d’enseigner, ni de prendre autorité sur leurs maris ; mais je leur ordonne de demeurer dans le silence.
13 Car Adam a été formé le premier, et Ève ensuite.
14 Et Adam n’a point été séduit ; mais la femme ayant été séduite, est tombée dans la désobéissance.
15 Elle se sauvera néanmoins par les enfants qu’elle aura mis au monde, s’ils persévèrent dans la foi, dans la charité, dans la sainteté, et dans une vie bien réglée.
C’EST une vérité certaine, que si quelqu’un souhaite l’épiscopat, il désire une fonction et une œuvre sainte.
2 Il faut donc que l’évêque soit irrépréhensible ; qu’il n’ait épousé qu’une femme ; qu’il soit sobre, prudent, grave et modeste, chaste, aimant l’hospitalité, capable d’instruire ;
3 qu’il ne soit ni sujet au vin, ni violent et prompt à frapper, mais équitable et modéré, éloigné des contestations, désintéressé ;
4 qu’il gouverne bien sa propre famille, et qu’il maintienne ses enfants dans l’obéissance et dans toute sorte d’honnêteté.
5 Car si quelqu’un ne sait pas gouverner sa propre famille, comment pourra-t-il conduire l’Église de Dieu ?
6 Que ce ne soit point un néophyte ; de peur que s’élevant d’orgueil, il ne tombe dans la même condamnation que le diable.
7 Il faut encore qu’il ait bon témoignage de ceux qui sont hors de l’Église ; de peur qu’il ne tombe dans l’opprobre, et dans le piège du démon.
8 Que les diacres de même soient honnêtes et bien réglés ; qu’ils ne soient point doubles dans leurs paroles, ni sujets à boire beaucoup de vin ; qu’ils ne cherchent point de gain honteux ;
9 mais qu’ils conservent le mystère de la foi avec une conscience pure.
10 Ils doivent aussi être éprouvés auparavant, puis admis au sacré ministère, s’ils sont sans reproche.
11 Que les femmes de même soient chastes et bien réglées, exemptes de médisance, sobres, fidèles en toutes choses.
12 Qu’on prenne pour diacres ceux qui n’auront épousé qu’une femme, qui gouvernent bien leurs enfants et leurs propres familles.
13 Car le bon usage de leur ministère leur sera un degré légitime pour monter plus haut, et leur donnera une grande confiance dans la foi de Jésus-Christ.
14 Je vous écris ceci, quoique j’espère d’aller bientôt vous voir ;
15 afin que, si je tardais plus longtemps, vous sachiez comment vous devez vous conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et la base de la vérité.
16 Et sans doute c’est quelque chose de grand que ce mystère de piété, qui s’est fait voir dans la chair, a été justifié par l’Esprit, a été manifesté aux anges, prêché aux nations, cru dans le monde, reçu dans la gloire.
OR l’Esprit dit expressément que, dans les temps à venir, quelques-uns abandonneront la foi, en suivant des esprits d’erreur et des doctrines diaboliques,
2 enseignées par des imposteurs pleins d’hypocrisie, dont la conscience est noircie de crimes ;
3 qui interdiront le mariage, et l’usage des viandes que Dieu a créées pour être reçues avec action de grâces par les fidèles, et par ceux qui connaissent la vérité.
4 Car tout ce que Dieu a créé est bon, et l’on ne doit rien rejeter de ce qui se mange avec action de grâces ;
5 parce qu’il est sanctifié par la parole de Dieu, et par la prière.
6 Enseignant ceci aux frères, vous serez un bon ministre de Jésus-Christ, vous nourrissant des vérités de la foi, et de la bonne doctrine que vous avez suivie.
7 Fuyez les fables impertinentes et puériles, et exercez-vous à la piété.
8 Car les exercices corporels servent à peu de chose : mais la piété est utile à tout, et c’est à elle que les biens de la vie présente et ceux de la vie future ont été promis.
9 Ce que je vous dis est une vérité certaine, et digne d’être reçue avec une entière soumission.
10 Car ce qui nous porte à souffrir tous les maux et tous les outrages dont on nous charge, c’est que nous espérons au Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, et principalement des fidèles.
11 Annoncez ces choses, et enseignez-les.
12 Que personne ne vous méprise à cause de votre jeunesse : mais rendez-vous l’exemple et le modèle des fidèles dans les entretiens, dans la manière d’agir avec le prochain, dans la charité, dans la foi, dans la chasteté.
13 En attendant que je vienne, appliquez-vous à la lecture, à l’exhortation et à l’instruction.
14 Ne négligez pas la grâce qui est en vous, qui vous a été donnée, suivant une révélation prophétique, par l’imposition des mains des prêtres.
15 Méditez ces choses, soyez-en toujours occupé, afin que votre avancement soit connu de tous.
16 Veillez sur vous-même, et sur l’instruction des autres ; demeurez ferme dans ces exercices : car agissant de la sorte vous vous sauverez vous-même, et ceux qui vous écoutent.
NE reprenez pas les vieillards avec rudesse ; mais avertissez-les comme vos pères ; les jeunes hommes, comme vos frères ;
2 les femmes âgées, comme vos mères ; les jeunes, comme vos sœurs, avec toute sorte de pureté.
3 Honorez et assistez les veuves qui sont vraiment veuves.
4 Si quelque veuve a des fils ou des petits-fils, qu’ils apprennent premièrement à exercer leur piété envers leur propre famille, et à rendre à leurs pères et a leurs mères ce qu’ils ont reçu d'eux : car c’est une chose agréable à Dieu.
5 Mais que la veuve qui est vraiment veuve et abandonnée, espère en Dieu, et persévère jour et nuit dans les prières et les oraisons.
6 Car pour celle qui vit dans les délices, elle est morte, quoiqu’elle paraisse vivante.
7 Faites-leur donc entendre ceci, afin qu’elles se conduisent d’une manière irrépréhensible.
8 Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et particulièrement de ceux de sa maison, il a renoncé à la foi, et est pire qu’un infidèle.
9 Que celle qui sera choisie pour être mise au rang des veuves, n’ait pas moins de soixante ans ; qu’elle n’ait eu qu’un mari ;
10 et qu’on puisse rendre témoignage de ses bonnes œuvres : si elle a bien élevé ses enfants, si elle a exercé l’hospitalité, si elle a lavé les pieds des saints, si elle a secouru les affligés, si elle s’est appliquée à toutes sortes de bonnes œuvres.
11 Mais n’admettez point en ce nombre les jeunes veuves ; parce que la mollesse de leur vie les portant à secouer le joug de Jésus-Christ, elles veulent se remarier,
12 s’engageant ainsi dans la condamnation par le violement de la foi qu’elles lui avaient donnée auparavant.
13 Mais de plus, elles deviennent fainéantes, et s’accoutument à courir par les maisons ; et non-seulement elles sont fainéantes, mais encore causeuses et curieuses, s’entretenant de choses dont elles ne devraient point parler.
14 J’aime donc mieux que les jeunes se marient ; qu’elles aient des enfants ; qu’elles gouvernent leur ménage ; et qu’elles ne donnent aucun sujet aux ennemis de notre religion de nous faire des reproches.
15 Car il y en a déjà quelques-unes qui se sont détournées pour suivre Satan.
16 Si quelqu’un des fidèles a des veuves qui lui soient proches, qu’il leur donne ce qui leur est nécessaire, et que l’Église n’en soit pas chargée ; afin qu’elle puisse suffire à l’entretien de celles qui sont vraiment veuves.
17 Que les prêtres qui gouvernent bien, soient doublement honorés ; principalement ceux qui travaillent à la prédication de la parole, et à l’instruction des peuples.
18 Car l’Écriture dit : Vous ne lierez point la bouche au bœuf qui foule le grain ; et, Celui qui travaille, est digne du prix de son travail.
19 Ne recevez point d’accusation contre un prêtre, que sur la déposition de deux ou trois témoins.
20 Reprenez devant tout le monde ceux qui seront coupables de crimes, afin que les autres aient de la crainte.
21 Je vous conjure devant Dieu, devant Jésus-Christ, et les anges élus, d’observer ces choses, sans prévention et sans préjugé, ne faisant rien par des inclinations particulières.
22 N’imposez légèrement les mains à personne, et ne vous rendez point participant des péchés d’autrui. Conservez-vous pur vous-même.
23 Ne continuez plus à ne boire que de l’eau ; mais usez d’un peu de vin, à cause de votre estomac et de vos fréquentes maladies.
24 Il y a des personnes dont les péchés sont connus avant le jugement et l’examen qu’on pourrait en faire ; il y en a d’autres qui ne se découvrent qu’ensuite de cet examen.
25 Il y en a de même dont les bonnes œuvres sont visibles avant qu’on les élise ; et si elles ne le sont pas encore, elles ne demeureront pas longtemps cachées.
QUE tous les serviteurs qui sont sous le joug de la servitude, sachent qu’ils sont obligés de rendre toute sorte d’honneur à leurs maîtres ; afin de n’être pas cause que le nom et la doctrine de Dieu soient exposés à la médisance des hommes.
2 Que ceux qui ont des maîtres fidèles ne les méprisent pas, parce qu’ils sont leurs frères ; mais qu’ils les servent au contraire encore mieux, parce qu’ils sont fidèles et plus dignes d’être aimés, comme étant participants de la même grâce : voilà ce que vous devez leur enseigner, et à quoi vous devez les exhorter.
3 Si quelqu’un enseigne une doctrine différente de celle-ci, et n’embrasse pas les saines instructions de notre Seigneur Jésus-Christ, et la doctrine qui est selon la piété,
4 il est enflé d’orgueil, et il ne sait rien ; mais il est possédé d’une maladie d’esprit qui l’emporte en des questions et des combats de paroles, d’où naissent l’envie, les contestations, les médisances, les mauvais soupçons,
5 les disputes pernicieuses de personnes qui ont l’esprit corrompu ; qui sont privées de la vérité, et s’imaginent que la piété doit leur servir de moyen pour s’enrichir.
6 Il est vrai néanmoins que c’est une grande richesse que la piété, et la modération d’un esprit qui se contente de ce qui suffit.
7 Car nous n’avons rien apporté en ce monde, et il est sans doute que nous n’en pouvons aussi rien emporter.
8 Ayant donc de quoi nous nourrir et de quoi nous couvrir, nous devons être contents.
9 Mais ceux qui veulent devenir riches, tombent dans la tentation et dans le piège du diable, et en divers désirs inutiles et pernicieux, qui précipitent les hommes dans l’abîme de la perdition et de la damnation.
10 Car l’amour des richesses est la racine de tous les maux ; et quelques-uns en étant possédés, se sont égarés de la foi, et se sont embarrassés en une infinité d’afflictions et de peines.
11 Mais pour vous, ô homme de Dieu ! fuyez ces choses ; et suivez en tout la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur.
12 Soyez fort et courageux dans le saint combat de la foi ; travaillez à remporter le prix de la vie éternelle, à laquelle vous avez été appelé, ayant si excellemment confessé la foi en présence de plusieurs témoins.
13 Je vous ordonne devant Dieu, qui fait vivre tout ce qui vit, et devant Jésus-Christ, qui a rendu sous Ponce Pilate un si excellent témoignage à la vérité,
14 de garder les préceptes que je vous donne, en vous conservant sans tache et sans reproche, jusqu’à l’avènement glorieux de notre Seigneur Jésus-Christ,
15 que doit faire paraître en son temps celui qui est souverainement heureux, qui est le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs ;
16 qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul des hommes n’a vu et ne peut voir, à qui est l’honneur et l’empire dans l’éternité. Amen !
17 Ordonnez aux riches de ce monde : de n’être point orgueilleux, de ne mettre point leur confiance dans les richesses incertaines et périssables, mais dans le Dieu vivant qui nous fournit avec abondance tout ce qui est nécessaire à la vie ;
18 d’être charitables et bienfaisants ; de se rendre riches en bonnes œuvres ; de donner l’aumône de bon cœur ; de faire part de leurs biens ;
19 de se faire un trésor et un fondement solide pour l’avenir, afin d’arriver à la véritable vie.
20 Ô Timothée ! gardez le dépôt qui vous a été confié, fuyant les profanes nouveautés de paroles, et toute doctrine contraire qui porte faussement le nom de science ;
21 dont quelques-uns faisant profession se sont égarés de la foi. Que la grâce demeure avec vous ! Amen !
PAUL, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie que nous avons en Jésus-Christ :
2 à Timothée, son fils bien-aimé. Dieu le Père et Jésus-Christ notre Seigneur vous donnent la grâce, la miséricorde et la paix !
3 Je rends grâces à Dieu que mes ancêtres ont servi, et que je sers avec une conscience pure, de ce que nuit et jour je me souviens continuellement de vous dans mes prières :
4 car je me souviens de vos larmes, et je désire de vous voir, afin d’être rempli de joie ;
5 me représentant cette foi sincère qui est en vous, qu’a eue premièrement Loïde, votre aïeule, et Eunice, votre mère, et que je suis très-persuadé que vous avez aussi.
6 C’est pourquoi je vous avertis de rallumer ce feu de la grâce de Dieu, que vous avez reçue par l’imposition de mes mains.
7 Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais un esprit de courage, d’amour et de sagesse.
8 Ne rougissez donc point de Notre-Seigneur que vous devez confesser, ni de moi qui suis son captif ; mais souffrez avec moi pour l’Évangile, selon la force que vous recevrez de Dieu ;
9 qui nous a sauvés, et nous a appelés par sa vocation sainte, non selon nos œuvres, mais selon le décret de sa volonté, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant tous les siècles,
10 et qui a paru maintenant par l’avènement de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort, et nous a découvert par l’Évangile la vie et l’immortalité.
11 C’est pour cela que j’ai été établi le prédicateur, l’apôtre et le maître des nations ;
12 et c’est ce qui m’a attiré les maux que je souffre : mais je n’en rougis point. Car je sais qui est celui à qui j’ai confié mon dépôt, et je suis persuadé qu’il est assez puissant pour me le garder jusqu’à ce grand jour.
13 Proposez-vous pour modèle les saines instructions que vous avez entendues de ma bouche, touchant la foi et la charité qui est en Jésus-Christ.
14 Gardez, par le Saint-Esprit qui habite en nous, l’excellent dépôt qui vous a été confié.
15 Vous savez que tous ceux qui sont en Asie se sont éloignés de moi. Phygelle et Hermogène sont de ce nombre.
16 Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la famille d’Onésiphore, parce qu’il m’a souvent soulagé, et qu’il n’a point rougi de mes chaînes ;
17 mais qu’étant venu à Rome, il m’a cherché avec grand soin, et m’a trouvé.
18 Que le Seigneur lui fasse la grâce de trouver miséricorde devant lui en ce dernier jour : car vous savez mieux que personne combien d’assistances il m’a rendues à Éphèse.
FORTIFIEZ-VOUS donc, ô mon fils ! par la grâce qui est en Jésus-Christ.
2 Et gardant ce que vous avez appris de moi devant plusieurs témoins, donnez-le en dépôt à des hommes fidèles, qui soient eux-mêmes capables d’en instruire d’autres.
3 Souffrez constamment les peines de votre ministère, comme un bon soldat de Jésus-Christ.
4 Celui qui est enrôlé au service de Dieu, ne s’embarrasse point dans les affaires séculières, pour ne s’occuper qu’à plaire à celui qui l’a enrôlé.
5 Celui qui combat dans les jeux publics, n’est couronné qu’après avoir combattu selon la loi des combattants.
6 Un laboureur qui a bien travaillé, doit le premier avoir part à la récolte des fruits.
7 Comprenez bien ce que je vous dis : car le Seigneur vous donnera l’intelligence en toutes choses.
8 Souvenez-vous que notre Seigneur Jésus-Christ, qui est né de la race de David, est ressuscité d’entre les morts selon l’Évangile que je prêche ;
9 pour lequel je souffre beaucoup de maux, jusqu’à être dans les chaînes comme un scélérat : mais la parole de Dieu n’est point enchaînée.
10 C’est pourquoi j’endure tout pour l’amour des élus, afin qu’ils acquièrent aussi bien que nous le salut qui est en Jésus-Christ, avec la gloire du ciel.
11 C’est une vérité très-assurée, que si nous mourons avec Jésus-Christ, nous vivrons aussi avec lui.
12 Si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui. Si nous le renonçons, il nous renoncera aussi.
13 Si nous lui sommes infidèles, il ne laissera pas de demeurer fidèle : car il ne peut pas se contredire lui-même.
14 Donnez ces avertissements, et prenez-en le Seigneur à témoin. Ne vous amusez point à des disputes de paroles, qui ne sont bonnes qu’à pervertir ceux qui les écoutent.
15 Mettez-vous en état de paraître devant Dieu comme un ministre digne de son approbation, qui ne fait rien dont il ait sujet de rougir, et qui sait bien dispenser la parole de la vérité.
16 Fuyez ceux qui tiennent des discours vains et profanes : car ils croîtront de plus en plus dans l’impiété ;
17 et leur doctrine, comme la gangrène, gâtera peu à peu ce qui est sain. De ce nombre sont Hyménée et Philète,
18 qui se sont écartés de la vérité, en disant, que la résurrection est déjà arrivée, et qui ont ainsi renversé la foi de quelques-uns.
19 Mais le solide fondement de Dieu demeure ferme, ayant pour sceau cette parole : Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui ; et cette autre : Que quiconque invoque le nom de Jésus-Christ, s’éloigne de l’iniquité.
20 Dans une grande maison il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais il y en a aussi de bois et de terre ; et les uns sont pour des usages honnêtes, les autres pour des usages honteux.
21 Si quelqu’un donc se garde pur de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, et propre au service du Seigneur, préparé pour toutes sortes de bonnes œuvres.
22 Fuyez les passions des jeunes gens ; et suivez la justice, la foi, la charité et la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur.
23 Quant aux questions qui sont proposées sans raison et sans sagesse, évitez-les, sachant qu’elles sont une source de contestations.
24 Or il ne faut pas que le serviteur du Seigneur s’amuse à contester ; mais il doit être modéré envers tout le monde, capable d’instruire, et patient.
25 Il doit reprendre avec douceur ceux qui résistent à la vérité, dans l’espérance que Dieu pourra leur donner un jour l’esprit de pénitence, pour la leur faire connaître ;
26 et qu’ainsi ils sortiront des pièges du diable, qui les tient captifs pour en faire ce qu’il lui plaît.
OR sachez que dans les derniers jours il viendra des temps fâcheux.
2 Car il y aura des hommes amoureux d’eux-mêmes, avares, glorieux, superbes, médisants, désobéissants à leurs pères et à leurs mères, ingrats, impies,
3 dénaturés, ennemis de la paix, calomniateurs, intempérants, inhumains, sans affection pour les gens de bien ;
4 traîtres, insolents, enflés d’orgueil, et plus amateurs de la volupté que de Dieu ;
5 qui auront une apparence de piété, mais qui en ruineront la vérité et l’esprit. Fuyez donc ces personnes.
6 Car de ce nombre sont ceux qui s’introduisent dans les maisons, et qui traînent après eux comme captives, des femmes chargées de péchés, et possédées de diverses passions ;
7 lesquelles apprennent toujours, et n’arrivent jamais jusqu’à la connaissance de la vérité.
8 Mais comme Jannès et Mambrès résistèrent à Moïse, ceux-ci de même résistent à la vérité. Ce sont des hommes corrompus dans l’esprit, et pervertis dans la foi ;
9 mais le progrès qu’ils feront, aura ses bornes : car leur folie sera connue de tout le monde, comme le fut alors celle des magiciens.
10 Quant à vous, vous savez quelle est ma doctrine, quelle est ma manière de vie, quelle est la fin que je me propose, quelle est ma foi, ma tolérance, ma charité et ma patience ;
11 quelles ont été les persécutions et les afflictions qui me sont arrivées, comme celles d’Antioche, d’Icone et de Lystre ; combien grandes ont été ces persécutions que j’ai souffertes, et comment le Seigneur m’a tiré de toutes.
12 Aussi tous ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ, seront persécutés.
13 Mais les hommes méchants et les imposteurs se fortifieront de plus en plus dans le mal, étant eux-mêmes dans l’illusion, et y faisant tomber les autres.
14 Quant à vous, demeurez ferme dans les choses que vous avez apprises, et qui vous ont été confiées, sachant de qui vous les avez apprises ;
15 et considérant que vous avez été nourri dès votre enfance dans les lettres saintes, qui peuvent vous instruire pour le salut par la foi qui est en Jésus-Christ.
16 Toute Écriture qui est inspirée de Dieu, est utile pour instruire, pour reprendre, pour corriger, et pour conduire a la piété et à la justice
17 afin que l’homme de Dieu soit parfait, étant propre et parfaitement préparé à tout bien.
JE vous conjure donc devant Dieu, et devant Jésus-Christ, qui jugera les vivants et les morts dans son avènement glorieux, et dans l’établissement de son règne,
2 d’annoncer la parole. Pressez les hommes à temps et à contre-temps ; reprenez, suppliez, menacez, sans vous lasser jamais de les tolérer et de les instruire.
3 Car il viendra un temps où les hommes ne pourront plus souffrir la saine doctrine : au contraire ayant une extrême démangeaison d’entendre ce qui les flatte, ils auront recours à une foule de docteurs propres à satisfaire leurs désirs ;
4 et fermant l’oreille à la vérité, ils l’ouvriront à des fables.
5 Mais pour vous, veillez continuellement ; souffrez constamment toutes sortes de travaux ; faites la charge d’un évangéliste ; remplissez tous les devoirs de votre ministère ; soyez sobre.
6 Car pour moi, je suis comme une victime qui a déjà reçu l’aspersion pour être sacrifiée ; et le temps de ma délivrance s’approche.
7 J’ai bien combattu ; j’ai achevé ma course ; j’ai gardé la foi.
8 Il ne me reste qu’à attendre la couronne de justice qui m’est réservée, que le Seigneur comme un juste juge me rendra en ce grand jour, et non-seulement à moi, mais encore à tous ceux qui aiment son avènement. Hâtez-vous de venir me trouver au plus tôt.
9 Car Démas m’a abandonné, s’étant laissé emporter à l’amour du siècle, et il s’en est allé à Thessalonique :
10 Crescens, en Galatie ; Tite, en Dalmatie.
11 Luc est seul avec moi. Prenez Marc avec vous, et amenez-le : car il peut beaucoup me servir pour le ministère de l’Évangile.
12 J’ai aussi envoyé Tychique à Éphèse.
13 Apportez-moi en venant le manteau que j’ai laissé à Troade, chez Carpus, et les livres, et surtout les papiers.
14 Alexandre, l’ouvrier en cuivre, m’a fait beaucoup de maux : le Seigneur lui rendra selon ses œuvres.
15 Gardez-vous de lui ; parce qu’il a fortement combattu la doctrine que nous enseignons.
16 La première fois que j’ai défendu ma cause, nul ne m’a assisté, et tous m’ont abandonné. Je prie Dieu de ne le leur point imputer.
17 Mais le Seigneur m’a assisté et m’a fortifié, afin que j’achevasse la prédication de l’Évangile, et que toutes les nations l’entendissent ; et j’ai été délivré de la gueule du lion.
18 Le Seigneur me délivrera de toute action mauvaise, et me sauvant me conduira dans son royaume céleste. À lui soit gloire dans les siècles des siècles ! Amen !
19 Saluez Prisque et Aquilas, et la famille d’Onésiphore.
20 Éraste est demeuré à Corinthe. J’ai laissé Trophime malade à Milet.
21 Hâtez-vous de venir avant l’hiver. Eubule, Pudens, Lin, Claudie, et tous les frères, vous saluent.
22 Que le Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! La grâce soit avec vous tous ! Amen !
PAUL, serviteur de Dieu, et apôtre de Jésus-Christ, pour instruire les élus de Dieu dans la foi et dans la connaissance de la vérité qui est selon la piété
2 et qui donne l’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise et destinée avant tous les siècles ;
3 ayant fait voir en son temps l’accomplissement de sa parole dans la prédication de l’Évangile, qui m’a été confiée par l’ordonnance de Dieu, notre Sauveur :
4 à Tite, son fils bien-aimé dans la foi qui nous est commune. Que Dieu le Père et Jésus-Christ, notre Sauveur, vous donnent la grâce et la paix !
5 Je vous ai laissé en Crète, afin que vous y régliez tout ce qui reste à y régler, et que vous établissiez des prêtres en chaque ville, selon l’ordre que je vous en ai donné ;
6 choisissant celui qui sera irrépréhensible, qui n’aura épousé qu’une femme, dont les enfants seront fidèles, non accusés de débauche, ni désobéissants.
7 Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme étant le dispensateur et l’économe de Dieu ; qu’il ne soit ni altier, ni colère, ni sujet au vin, ni violent et prompt a frapper, ni porté à un gain honteux :
8 mais qu’il aime à exercer l’hospitalité ; qu’il soit affable ; qu’il soit sobre, juste, saint, tempérant ;
9 qu’il soit fortement attaché aux vérités de la foi, telles qu’on les lui a enseignées, afin qu’il soit capable d’exhorter selon la saine doctrine, et de convaincre ceux qui s’y opposent.
10 Car il y en a plusieurs, surtout d’entre les Juifs, qui ne veulent point se soumettre, qui s’occupent à conter des fables, et qui séduisent les âmes.
11 Il faut fermer la bouche à ces personnes qui renversent les familles entières, enseignant par un intérêt honteux ce qu’on ne doit point enseigner.
12 Un d’entre ceux de cette île, dont ils se font un prophète, a dit d’eux : Les Crétois sont toujours menteurs ; ce sont de méchantes bêtes, qui n’aiment qu’à manger et à ne rien faire.
13 Ce témoignage qu’il rend d’eux, est véritable. C’est pourquoi reprenez-les fortement, afin qu’ils conservent la pureté de la foi ;
14 et qu’ils ne s’arrêtent point à des fables judaïques, et à des ordonnances de personnes qui se détournent de la vérité.
15 Or tout est pur pour ceux qui sont purs ; et rien n’est pur pour ceux qui sont impurs et infidèles ; mais leur raison et leur conscience sont impures et souillées.
16 Ils font profession de connaître Dieu ; mais ils le renoncent par leurs œuvres, étant détestables et rebelles, et inutiles à toute bonne œuvre.
MAIS pour vous, instruisez votre peuple d’une manière qui soit digne de la saine doctrine.
2 Enseignez aux vieillards à être sobres, honnêtes, modérés, et à se conserver purs dans la foi, dans la charité et dans la patience.
3 Apprenez de même aux femmes avancées en âge, à faire voir dans tout leur extérieur une sainte modestie ; à n’être ni médisantes, ni sujettes au vin ; mais à donner de bonnes instructions,
4 en inspirant la sagesse aux jeunes femmes, et en leur apprenant à aimer leurs maris et leurs enfants ;
5 à être bien réglées, chastes, sobres, attachées à leur ménage, bonnes, soumises à leurs maris ; afin que la parole de Dieu ne soit point exposée au blasphème et à la médisance.
6 Exhortez aussi les jeunes hommes à être modestes et bien réglés.
7 Rendez-vous vous-même un modèle de bonnes œuvres en toutes choses, dans la pureté de la doctrine, dans l’intégrité des mœurs, dans la gravité de la conduite.
8 Que vos paroles soient saines et irrépréhensibles, afin que nos adversaires rougissent, n’ayant aucun mal à dire de nous.
9 Exhortez les serviteurs à être bien soumis à leurs maîtres, à leur complaire en tout, à ne les point contredire ;
10 à ne détourner rien de leur bien, mais à témoigner en tout une entière fidélité : afin que leur conduite fasse révérer à tout le monde la doctrine de Dieu, notre Sauveur.
11 Car la grâce de Dieu, notre Sauveur, a paru à tous les hommes ;
12 et elle nous a appris que, renonçant à l’impiété et aux passions mondaines, nous devons vivre dans le siècle présent avec tempérance, avec justice et avec piété,
13 étant toujours dans l’attente de la béatitude que nous espérons, et de l’avènement glorieux du grand Dieu et notre Sauveur Jésus-Christ ;
14 qui s’est livré lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de nous purifier, pour se faire un peuple particulièrement consacré à son service, et fervent dans les bonnes œuvres.
15 Prêchez ces vérités ; exhortez et reprenez avec une pleine autorité. Faites en sorte que personne ne vous méprise.
AVERTISSEZ-LES d’être soumis aux princes et aux magistrats, de leur rendre obéissance, d’être prêts à faire toute sorte de bonnes œuvres ;
2 de ne médire de personne, de fuir les contentions, d’être équitables, et de témoigner toute la douceur possible à l’égard de tous les hommes.
3 Car nous étions aussi nous-mêmes autrefois insensés, désobéissants, égarés du chemin de la vérité, asservis à une infinité de passions et de voluptés, menant une vie toute pleine de malignité et d’envie, dignes d’être haïs, et nous haïssant les uns les autres.
4 Mais depuis que la bonté de Dieu, notre Sauveur, et son amour pour les hommes, a paru dans le monde,
5 il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous eussions faites, mais à cause de sa miséricorde, par l’eau de la renaissance, et par le renouvellement du Saint-Esprit,
6 qu’il a répandu sur nous avec une riche effusion par Jésus-Christ, notre Sauveur ;
7 afin qu’étant justifiés par sa grâce, nous devinssions héritiers de la vie éternelle, selon l’espérance que nous en avons.
8 C’est une vérité très-certaine, et dans laquelle je désire que vous affermissiez les fidèles : Que ceux qui croient en Dieu, doivent être toujours les premiers à pratiquer les bonnes œuvres. Ce sont là des choses vraiment bonnes et utiles aux hommes.
9 Mais fuyez les questions impertinentes, les généalogies, les disputes, et les contestations de la loi ; parce qu’elles sont vaines et inutiles.
10 Évitez celui qui est hérétique, après l’avoir averti une et deux fois ;
11 sachant que quiconque est en cet état, est perverti, et qu’il pèche comme un homme qui se condamne lui-même par son propre jugement.
12 Lorsque je vous aurai envoyé Artémas, ou Tychique, ayez soin de venir promptement me trouver à Nicopolis, parce que j’ai résolu d’y passer l’hiver.
13 Envoyez devant Zénas, docteur de la loi, et Apollon ; et ayez soin qu’il ne leur manque rien.
14 Que nos frères apprennent aussi à être toujours les premiers à pratiquer les bonnes œuvres, lorsque le besoin et la nécessité le demandent, afin qu’ils ne demeurent point stériles et sans fruit.
15 Tous ceux qui sont avec moi, vous saluent. Saluez ceux qui nous aiment dans l’union de la foi. La grâce de Dieu soit avec vous tous ! Amen !
PAUL, prisonnier de Jésus-Christ ; et Timothée, son frère : à notre cher Philémon, notre coopérateur ;
2 à notre très-chère sœur Appie ; à Archippe, le compagnon de nos combats, et a l’Église qui est en votre maison.
3 Que Dieu, notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, vous donnent la grâce et la paix !
4 Me souvenant sans cesse de vous dans mes prières, je rends grâces à mon Dieu,
5 apprenant quelle est votre foi envers le Seigneur Jésus, et votre charité envers tous les saints ;
6 et de quelle sorte la libéralité qui naît de votre foi, éclate aux yeux de tout le monde, se faisant connaître par tant de bonnes œuvres qui se pratiquent dans votre maison pour l’amour de Jésus-Christ.
7 Car votre charité, mon cher frère, nous a comblés de joie et de consolation, voyant que les cœurs des saints ont reçu tant de soulagement de votre bonté.
8 C’est pourquoi, encore que je puisse prendre en Jésus-Christ une entière liberté de vous ordonner une chose qui est de votre devoir ;
9 néanmoins l’amour que j’ai pour vous, fait que j’aime mieux vous supplier, quoique je sois tel que je suis à votre égard, c’est-à-dire, quoique je sois Paul, et déjà vieux, et de plus maintenant prisonnier de Jésus-Christ.
10 Or la prière que je vous fais est pour mon fils Onésime, que j’ai engendré dans mes liens ;
11 qui vous a été autrefois inutile, mais qui vous sera maintenant très - utile, aussi bien qu’à moi.
12 Je vous le renvoie, et je vous prie de le recevoir comme mes entrailles.
13 J’avais pensé de le retenir auprès de moi, afin qu’il me rendît quelque service en votre place, dans les chaînes que je porte pour l’Évangile ;
14 mais je n’ai rien voulu faire sans votre avis, désirant que le bien que je vous propose n’ait rien de forcé, mais soit entièrement volontaire.
15 Car peut-être qu’il n’a été séparé de vous pour un temps, qu’afin que vous le recouvriez pour jamais,
16 non plus comme un simple esclave, mais comme celui qui d’esclave est devenu l’un de nos frères bien-aimés, qui m’est très-cher à moi en particulier, et qui doit vous l’être encore beaucoup plus, étant à vous et selon le monde, et selon le Seigneur.
17 Si donc vous me considérez comme étroitement uni à vous, recevez-le comme moi-même.
18 S’il vous a fait tort, ou s’il vous est redevable de quelque chose, mettez cela sur mon compte.
19 C’est moi, Paul, qui vous écris de ma main ; c’est moi qui vous le rendrai, pour ne pas vous dire que vous vous devez vous-même à moi.
20 Oui, mon frère, que je reçoive de vous cet avantage dans le Seigneur. Donnez-moi, au nom du Seigneur, cette sensible consolation.
21 Je vous écris ceci dans la confiance que votre soumission me donne, sachant que vous en ferez encore plus que je ne dis.
22 Je vous prie aussi de me préparer un logement. Car j’espère que Dieu me redonnera à vous encore une fois, par le mérite de vos prières.
23 Épaphras, qui est comme moi prisonnier pour Jésus-Christ, vous salue,
24 avec Marc, Aristarque, Démas et Luc, qui sont mes coopérateurs.
25 Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! Amen !
DIEU ayant parlé autrefois à nos pères en divers temps et en diverses manières par les prophètes, nous a enfin parlé en ces derniers jours par son propre Fils,
2 qu’il a fait héritier de toutes choses, et par qui il a même créé les siècles.
3 Et comme il est la splendeur de sa gloire, et le caractère de sa substance, et qu’il soutient tout par la puissance de sa parole, après nous avoir purifiés de nos péchés, il est assis au plus haut du ciel à la droite de la souveraine Majesté,
4 étant aussi élevé au-dessus des anges, que le nom qu’il a reçu est plus excellent que le leur.
5 Car qui est l’ange à qui Dieu ait jamais dit : Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd’hui ? Et ailleurs : Je serai son Père, et il sera mon Fils.
6 Et encore, lorsqu’il introduit son premier-né dans le monde, il dit : Que tous les anges de Dieu l’adorent.
7 Aussi, quant aux anges, l’Écriture dit : Dieu se sert des esprits, pour en faire ses ambassadeurs et ses anges ; et des flammes ardentes, pour en faire ses ministres.
8 Mais quant au Fils, elle dit : Votre trône, ô Dieu ! sera un trône éternel ; le sceptre de votre empire sera un sceptre d’équité.
9 Vous avez aimé la justice, et vous avez haï l’injustice ; c’est pourquoi, ô Dieu ! votre Dieu vous a sacré d’une huile de joie en une manière plus excellente que tous ceux qui participeront à votre gloire.
10 Et ailleurs : Seigneur ! vous avez créé la terre dès le commencement du monde, et les cieux sont l’ouvrage de vos mains :
11 ils périront, mais vous demeurerez ; ils vieilliront tous comme un vêtement,
12 et vous les changerez comme un manteau, et ils seront changés ; mais pour vous, vous serez toujours le même, et vos années ne finiront point.
13 Enfin, qui est l’ange à qui le Seigneur ait jamais dit : Asseyez-vous à ma droite, jusqu’à ce que j’aie réduit vos ennemis à vous servir de marchepied ?
14 Tous les anges ne sont-ils pas des esprits qui tiennent lieu de serviteurs et de ministres, étant envoyés pour exercer leur ministère en faveur de ceux qui doivent être les héritiers du salut ?
NOUS devons donc à proportion nous attacher avec plus de soin aux choses que nous avons entendues, pour n’être pas comme de l’eau qui s’écoule et se perd.
2 Car si la loi qui a été annoncée par les anges est demeurée ferme, et si tous les violements de ses préceptes et toutes les désobéissances ont reçu la juste punition qui leur était due ;
3 comment pourrons-nous l’éviter, si nous négligeons l’Évangile du véritable salut, qui ayant été premièrement annoncé par le Seigneur même, a été confirmé parmi nous par ceux qui l’ont entendu,
4 auxquels Dieu même a rendu témoignage par les miracles, par les prodiges, par les différents effets de sa puissance, et par la distribution des grâces du Saint-Esprit, qu’il a partagées comme il lui a plu ?
5 Car Dieu n’a point soumis aux anges le monde futur dont nous parlons.
6 Or quelqu’un a dit dans un endroit de l’Écriture : Qu’est-ce que l’homme, pour mériter votre souvenir ? et qu’est-ce que le Fils de l’homme, pour être honoré de votre visite ?
7 Vous l’avez rendu pour un peu de temps inférieur aux anges : vous l’avez couronné de gloire et d’honneur ; vous lui avez donné l’empire sur les ouvrages de vos mains ;
8 vous lui avez assujetti et mis sous ses pieds toutes choses. Or en disant qu’il lui a assujetti toutes choses, il n’a rien laissé qui ne lui soit assujetti ; et cependant nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti.
9 Mais nous voyons que Jésus, qui avait été rendu pour un peu de temps inférieur aux anges, a été couronné de gloire et d’honneur, à cause de la mort qu’il a soufferte ; Dieu par sa bonté ayant voulu qu’il mourût pour tous.
10 Car il était bien digne de Dieu, pour qui et par qui sont toutes choses, que voulant conduire à la gloire plusieurs enfants, il consommât et perfectionnât par les souffrances celui qui devait être le chef et l’auteur de leur salut.
11 Aussi celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés, viennent tous d’un même principe. C’est pourquoi il ne rougit point de les appeler ses frères,
12 en disant : J’annoncerai votre nom à mes frères ; je chanterai vos louanges au milieu de l’assemblée de votre peuple.
13 Et ailleurs : Je mettrai ma confiance en lui. Et en un autre lieu : Me voici, avec les enfants que Dieu m’a donnés.
14 Comme donc les enfants sont d’une nature mortelle, composée de chair et de sang, c’est pour cela que lui-même a pris aussi cette même nature, afin de détruire par sa mort celui qui était le prince de la mort, c’est-à-dire, le diable ;
15 et de mettre en liberté ceux que la crainte de la mort tenait dans une continuelle servitude pendant leur vie.
16 Car il ne s’est pas rendu le libérateur des anges, mais il s’est rendu le libérateur de la race d’Abraham.
17 C’est pourquoi il a fallu qu’il fût en tout semblable à ses frères, pour être envers Dieu un pontife compatissant et fidèle en son ministère, afin d’expier les péchés du peuple.
18 Car c’est des peines et des souffrances mêmes, par lesquelles il a été tenté et éprouvé, qu’il tire la vertu et la force de secourir ceux qui sont aussi tentés.
VOUS donc, mes saints frères, qui avez part à la vocation céleste, considérez Jésus, qui est l’apôtre et le pontife de la religion que nous professons ;
2 qui est fidèle à celui qui l’a établi dans cette charge, comme Moïse lui a été fidèle en toute sa maison.
3 Car il a été jugé digne d’une gloire d’autant plus grande que celle de Moïse, que celui qui a bâti la maison, est plus estimable que la maison même :
4 car il n’y a point de maison qui n’ait été bâtie par quelqu’un. Or celui qui est l’architecte et le créateur de toutes choses, est Dieu.
5 Quant à Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme un serviteur envoyé pour annoncer au peuple tout ce qu’il lui était ordonné de dire.
6 Mais Jésus-Christ, comme le Fils, a l’autorité sur sa maison ; et c’est nous qui sommes sa maison, pourvu que nous conservions jusqu’à la fin une ferme confiance, et une attente pleine de joie des biens que nous espérons.
7 C’est pour cela que le Saint-Esprit a dit : Si vous entendez aujourd’hui sa voix,
8 n’endurcissez point vos cœurs, comme il arriva au temps du murmure qui excita ma colère, et au jour de la tentation dans le désert,
9 où vos pères me tentèrent, où ils voulurent éprouver ma puissance, et où ils virent les grandes choses que je fis.
10 J’ai supporté ce peuple avec peine et avec dégoût durant quarante ans, et j’ai dit en moi-même : Ils se laissent toujours emporter à l’égarement de leur cœur, ils ne connaissent point mes voies ;
11 c’est pourquoi je leur ai juré dans ma colère, qu’ils n’entreront point dans le lieu de mon repos.
12 Prenez donc garde, mes frères, que quelqu’un de vous ne tombe dans un dérèglement de cœur, et dans une incrédulité qui le sépare du Dieu vivant.
13 Mais plutôt exhortez-vous chaque jour les uns les autres, pendant que dure ce temps que l’Écriture appelle, Aujourd’hui ; de peur que quelqu’un de vous, étant séduit par le péché, ne tombe dans l’endurcissement.
14 Car il est vrai que nous sommes entrés dans la participation de Jésus-Christ ; mais à condition toutefois de conserver inviolablement jusqu’à la fin le commencement de l’être nouveau qu’il a mis en nous ;
15 pendant que l’on nous dit : Aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, comme il arriva au temps du murmure qui excita ma colère.
16 Car quelques-uns l’ayant entendue, irritèrent Dieu par leurs murmures ; mais cela n’arriva pas à tous ceux que Moïse avait fait sortir de l’Égypte.
17 Or qui sont ceux que Dieu supporta avec peine et avec dégoût durant quarante ans, sinon ceux qui avaient péché, dont les corps demeurèrent étendus dans le désert ?
18 Et qui sont ceux à qui Dieu jura qu’ils n’entreraient jamais dans son repos, sinon ceux qui n’obéirent pas à sa parole ?
19 En effet, nous voyons qu’ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité.
CRAIGNONS donc que, négligeant la promesse qui nous est faite d’entrer dans le repos de Dieu, il n’y ait quelqu’un d’entre vous qui en soit exclu.
2 Car on nous l’a annoncée aussi bien qu’à eux ; mais la parole qu’ils entendirent, ne leur servit de rien, n’étant pas accompagnée de la foi dans ceux qui l’avaient entendue.
3 Pour nous qui avons cru, nous entrerons en ce repos, dont il est dit : C’est pourquoi j’ai juré dans ma colère qu’ils n’entreront point dans mon repos. Et Dieu parle du repos qui suivit l’accomplissement de ses ouvrages dans la création du monde :
4 car l’Écriture dit en quelque lieu, parlant du septième jour : Dieu se reposa le septième jour, après avoir achevé toutes ses œuvres.
5 Et il est dit encore ici : Ils n’entreront point dans mon repos.
6 Puisqu’il faut donc que quelques-uns y entrent, et que ceux à qui la parole en fut premièrement portée, n’y sont point entrés à cause de leur infidélité ;
7 Dieu détermine encore un jour particulier, qu’il appelle Aujourd’hui, en disant tant de temps après par David, ainsi que je viens de dire : Aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs.
8 Car si Josué les avait établis dans ce repos, l’Écriture n’aurait jamais parlé d’un autre jour postérieur.
9 Il y a donc encore un sabbat et un repos réservé au peuple de Dieu.
10 Car celui qui est entré dans le repos de Dieu, se repose aussi lui-même en cessant de travailler, comme Dieu s’est reposé après ses ouvrages.
11 Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, de peur que quelqu’un ne tombe dans une désobéissance semblable à celle de ces incrédules.
12 Car la parole de Dieu est vivante et efficace, et elle perce plus qu’une épée à deux tranchants : elle entre et pénètre jusque dans les replis de l’âme et de l’esprit, jusque dans les jointures et dans les moëlles ; et elle démêle les pensées et les mouvements du cœur.
13 Nulle créature ne lui est cachée : car tout est à nu et à découvert devant les yeux de celui de qui nous parlons.
14 Ayant donc pour grand pontife Jésus, Fils de Dieu, qui est monté au plus haut des cieux, demeurons fermes dans la foi dont nous avons fait profession.
15 Car le pontife que nous avons, n’est pas tel qu’il ne puisse compatir à nos faiblesses ; mais il a éprouvé comme nous toutes sortes de tentations et d’épreuves, hormis le péché.
16 Allons donc nous présenter avec confiance devant le trône de la grâce, afin d’y recevoir miséricorde, et d’y trouver le secours de sa grâce dans nos besoins.
CAR tout pontife étant pris d’entre les hommes, est établi pour les hommes en ce qui regarde le culte de Dieu, afin qu’il offre des dons et des sacrifices pour les péchés ;
2 et qu’il puisse être touché d’une juste compassion pour ceux qui pèchent par ignorance et par erreur, comme étant lui-même environné de faiblesse :
3 et c’est ce qui l’oblige à offrir le sacrifice de l’expiation des péchés aussi bien pour lui-même que pour le peuple.
4 Or nul ne s’attribue à soi-même cet honneur ; mais il faut y être appelé de Dieu, comme Aaron.
5 Ainsi Jésus-Christ ne s’est point élevé de lui-même à la dignité de souverain pontife ; mais il l’a reçue de celui qui lui a dit : Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd’hui
6 Selon qu’il lui dit aussi, dans un autre endroit : Vous êtes le prêtre éternel selon l’ordre de Melchisédech.
7 Aussi durant les jours de sa chair, ayant offert avec un grand cri et avec larmes ses prières et ses supplications à celui qui pouvait le tirer de la mort, il a été exaucé à cause de son humble respect pour son Père.
8 Et quoiqu’il fût le Fils de Dieu, il n’a pas laissé d’apprendre l’obéissance par tout ce qu’il a souffert ;
9 et étant entré dans la consommation de sa gloire, il est devenu l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent,
10 Dieu l’ayant déclaré pontife selon l’ordre de Melchisédech.
11 Sur quoi nous aurions beaucoup de choses à dire, qui sont difficiles à expliquer à cause de votre lenteur et de votre peu d’application pour les entendre.
12 Car au lieu que depuis le temps qu’on vous instruit, vous devriez déjà être maîtres, vous auriez encore besoin qu’on vous apprît les premiers éléments par où l’on commence à expliquer la parole de Dieu ; et vous êtes devenus comme des personnes à qui l’on ne devrait donner que du lait, et non une nourriture solide.
13 Or quiconque n’est nourri que de lait, est incapable d’entendre les discours de la parfaite justice, comme étant encore enfant.
14 Mais la nourriture solide est pour les parfaits, c’est-à-dire, pour ceux dont l’esprit par une habitude et un long exercice s’est accoutumé à discerner le bien et le mal.
QUITTANT donc les instructions que l’on donne à ceux qui ne font que commencer à croire en Jésus-Christ, passons à ce qu’il y a de plus parfait, sans nous arrêter à établir de nouveau ce qui n’est que le fondement de la religion, comme est la pénitence des œuvres mortes, la foi en Dieu,
2 et ce qu’on enseigne touchant les baptêmes, l’imposition des mains, la résurrection des morts, et le jugement éternel.
3 Et c’est aussi ce que nous ferons, si Dieu le permet.
4 Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don du ciel, qui ont été rendus participants du Saint-Esprit,
5 qui se sont nourris de la sainte parole de Dieu et de l’espérance des grandeurs du siècle à venir,
6 et qui après cela sont tombés ; il est impossible, dis-je, qu’ils se renouvellent par la pénitence, parce qu’autant qu’il est en eux, ils crucifient de nouveau le Fils de Dieu, et l’exposent à l’ignominie.
7 Car lorsqu’une terre étant souvent abreuvée des eaux de la pluie qui y tombe, produit des herbages propres à ceux qui la cultivent, elle reçoit la bénédiction de Dieu.
8 Mais quand une terre ne produit que des ronces et des épines, elle est en aversion à son maître, elle est menacée de sa malédiction, et à la fin il y met le feu.
9 Or nous avons une meilleure opinion de vous et de votre salut, mes chers frères, quoique nous parlions de cette sorte.
10 Car Dieu n’est pas injuste, pour oublier vos bonnes œuvres, et la charité que vous avez témoignée par les assistances que vous avez rendues en son nom, et que vous rendez encore aux saints.
11 Or nous souhaitons que chacun de vous fasse paraître jusqu’à la fin le même zèle, afin que votre espérance soit accomplie ;
12 et que vous ne soyez pas lents et paresseux, mais que vous vous rendiez les imitateurs de ceux qui par leur foi et par leur patience sont devenus les héritiers des promesses.
13 Car Dieu, dans la promesse qu’il fit à Abraham, n’ayant point de plus grand que lui par qui il pût jurer, jura par lui-même,
14 et lui dit ensuite : Assurez-vous que je vous comblerai de bénédictions, et que je multiplierai votre race à l’infini.
15 Et ainsi ayant attendu avec patience, il a obtenu l’effet de cette promesse.
16 Car comme les hommes jurent par celui qui est plus grand qu’eux, et que le serment est la plus grande assurance qu’ils puissent donner pour terminer tous leurs différends ;
17 Dieu, voulant aussi faire voir avec plus de certitude aux héritiers de la promesse la fermeté immuable de sa résolution, a ajouté le serment à sa parole :
18 afin qu’étant appuyés sur ces deux choses inébranlables, par lesquelles il est impossible que Dieu nous trompe, nous ayons une puissante consolation, nous qui avons mis notre refuge dans la recherche et l’acquisition des biens qui nous sont proposés par l’espérance ;
19 laquelle sert à notre âme comme d’une ancre ferme et assurée, et qui pénètre jusqu’au sanctuaire qui est au dedans du voile,
20 où Jésus comme précurseur est entré pour nous, ayant été établi pontife éternel selon l’ordre de Melchisédech.
CAR ce Melchisédech, roi de Salem, et prêtre du Dieu très-haut, qui vint au-devant d’Abraham, lorsqu’il retournait de la défaite des rois, et qui le bénit,
2 auquel aussi Abraham donna la dîme de tout ce qu’il avait pris ; qui s’appelle premièrement, selon l’interprétation de son nom, Roi de justice, puis Roi de Salem, c’est-à-dire, Roi de paix ;
3 qui est sans père, sans mère, sans généalogie ; qui n’a ni commencement ni fin de sa vie, étant ainsi l’image du Fils de Dieu, demeure prêtre pour toujours.
4 Considérez donc combien grand il doit être, puisque le patriarche même Abraham lui donna la dîme de ses dépouilles.
5 Aussi ceux qui étant de la race de Lévi entrent dans le sacerdoce, ont droit, selon la loi, de prendre la dîme du peuple, c’est-à-dire, de leurs frères, quoique ceux-ci soient sortis d’Abraham aussi bien qu’eux.
6 Mais celui qui n’a point de place dans leur généalogie, a pris la dîme d’Abraham, et a béni celui à qui les promesses ont été faites.
7 Or il est sans contredit que celui qui reçoit la bénédiction, est inférieur à celui qui la lui donne.
8 En effet, dans la loi ceux qui reçoivent la dîme sont des hommes mortels ; au lieu que celui qui la reçoit ici, n’est représenté que comme vivant.
9 Et de plus Lévi, qui reçoit la dîme des autres, l’a payée lui-même, pour ainsi dire, en la personne d’Abraham ;
10 puisqu’il était encore dans Abraham, son aïeul, lorsque Melchisédech vint au devant de ce patriarche.
11 Si le sacerdoce de Lévi, sous lequel le peuple a reçu la loi, avait pu rendre les hommes justes et parfaits, qu’aurait-il été besoin qu’il se levât un autre prêtre, qui fût appelé prêtre selon l’ordre de Melchisédech, et non pas selon l’ordre d’Aaron ?
12 Or le sacerdoce étant changé, il faut nécessairement que la loi soit aussi changée.
13 En effet celui dont ces choses ont été prédites, est d’une autre tribu, dont nul n’a jamais servi à l’autel ;
14 puisqu’il est certain que Notre-Seigneur est sorti de Juda, qui est une tribu à laquelle Moïse n’a jamais attribué le sacerdoce.
15 Et ceci paraît encore plus clairement en ce qu’il se lève un autre prêtre selon l’ordre de Melchisédech,
16 qui n’est point établi par la loi d’une ordonnance et d’une succession charnelle, mais par la puissance de sa vie immortelle ;
17 ainsi que l’Écriture le déclare par ces mots : Vous êtes le prêtre éternel selon l’ordre de Melchisédech.
18 Car la première ordonnance touchant le sacerdoce est abolie comme impuissante et inutile :
19 parce que la loi ne conduit personne à une parfaite justice ; mais une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu, a été substituée en sa place.
20 Et autant qu’il est constant que ce sacerdoce n’a pas été établi sans serment ;
21 (car au lieu que les autres prêtres ont été établis sans serment, celui-ci l’a été avec serment, Dieu lui ayant dit : Le Seigneur a juré, et son serment demeurera immuable, que vous serez le prêtre éternel selon l’ordre de Melchisédech ;)
22 autant est-il vrai que l’alliance dont Jésus est le médiateur et le garant, est plus parfaite que la première.
23 Aussi y a-t-il eu autrefois successivement plusieurs prêtres, parce que la mort les empêchait de l’être toujours.
24 Mais comme celui-ci demeure éternellement, il possède un sacerdoce qui est éternel.
25 C’est pourquoi il peut sauver pour toujours ceux qui s’approchent de Dieu par son entremise, étant toujours vivant pour intercéder pour nous.
26 Car il était bien raisonnable que nous eussions un pontife comme celui-ci, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux ;
27 qui ne fût point obligé comme les autres pontifes à offrir tous les jours des victimes, premièrement pour ses propres péchés, et ensuite pour ceux du peuple ; ce qu’il a fait une fois en s’offrant lui-même.
28 Car la loi établit pour pontifes des hommes faibles ; mais la parole de Dieu, confirmée par le serment qu’il a fait depuis la loi, établit pour pontife le Fils, qui est saint et parfait pour jamais.
MAIS ce qui met le comble à tout ce que nous venons de dire, c’est que le pontife que nous avons est si grand, qu’il est assis dans le ciel à la droite du trône de la souveraine Majesté ;
2 étant le ministre du sanctuaire, et de ce véritable tabernacle que Dieu a dressé, et non pas un homme.
3 Car tout pontife est établi pour offrir à Dieu des dons et des victimes : c’est pourquoi il est nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose qu’il puisse offrir.
4 Si donc c’était quelqu’une des choses qui sont sur la terre, il n’aurait point du tout été prêtre, y en ayant déjà pour offrir des dons selon la loi,
5 et qui rendent en effet à Dieu le culte qui consiste en des figures et des ombres des choses du ciel ; ainsi que Dieu dit à Moïse, lorsqu’il devait dresser le tabernacle : Ayez soin de faire tout selon le modèle qui vous en a été montré sur la montagne.
6 Au lieu que le nôtre a reçu une sacrificature d’autant plus excellente, qu’il est le médiateur d’une meilleure alliance, et qui est établie sur de meilleures promesses.
7 Car s’il n’y avait eu rien de défectueux à la première alliance, il n’y aurait pas eu lieu d’y en substituer une seconde.
8 Et cependant Dieu parle ainsi, en blâmant ceux qui l’avaient reçue : Il viendra un temps, dit le Seigneur, où je ferai une nouvelle alliance avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda ;
9 non selon l’alliance que j’ai faite avec leurs pères, au jour où je les pris par la main pour les faire sortir de l’Égypte : car ils ne sont point demeurés dans cette alliance que j’avais faite avec eux ; et c’est pourquoi je les ai méprisés, dit le Seigneur.
10 Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après que ce temps-là sera venu, dit le Seigneur : J’imprimerai mes lois dans leur esprit, et je les écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ;
11 et chacun d’eux n’aura plus besoin d’enseigner son prochain et son frère, en disant, Connaissez le Seigneur ; parce que tous me connaîtront depuis le plus petit jusqu’au plus grand.
12 Car je leur pardonnerai leurs iniquités, et je ne me souviendrai plus de leurs péchés.
13 En appelant cette alliance une alliance nouvelle, il a montré que la première se passait et vieillissait : or ce qui se passe et vieillit, est proche de sa fin.
CETTE première alliance a eu aussi des lois et des règlements touchant le culte de Dieu, et un sanctuaire terrestre.
2 Car dans le tabernacle qui fut dressé, il y avait une première partie où était le chandelier, la table, et les pains de proposition, et cette partie s’appelait, le Saint.
3 Après le second voile était le tabernacle, appelé, le Saint des saints ;
4 où il y avait un encensoir d’or, et l’arche de l’alliance toute couverte d’or, dans laquelle était une urne d’or pleine de manne, la verge d’Aaron, qui avait fleuri, et les deux tables de l’alliance.
5 Au-dessus de l’arche il y avait des chérubins pleins de gloire, qui couvraient le propitiatoire de leurs ailes. Mais ce n’est pas ici le lieu de parler de tout ceci en détail.
6 Or ces choses étant ainsi disposées, les prêtres entraient en tout temps dans le premier tabernacle, lorsqu’ils étaient dans l’exercice des fonctions sacerdotales ;
7 mais il n’y avait que le seul pontife qui entrât dans le second, et seulement une fois l’année, non sans y porter du sang qu’il offrait pour ses propres ignorances, et pour celles du peuple :
8 le Saint-Esprit nous montrant par là, que la voie du vrai sanctuaire n’était point encore découverte, pendant que le premier tabernacle subsistait.
9 Et cela même était l’image de ce qui se passait en ce temps-là, pendant lequel on offrait des dons et des victimes, qui ne pouvaient rendre juste et parfaite la conscience de ceux qui rendaient à Dieu ce culte ;
10 puisqu’ils ne consistaient qu’en des viandes, en des breuvages, en diverses ablutions et en des cérémonies charnelles, et qu’ils n’avaient été imposés que jusqu’au temps où cette loi serait corrigée.
11 Mais Jésus-Christ, le pontife des biens futurs, étant venu dans le monde, est entré une seule fois dans le sanctuaire, par un tabernacle plus grand et plus excellent, qui n’a point été fait de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’a point été formé par la voie commune et ordinaire ;
12 et il y est entré, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle.
13 Car si le sang des boucs et des taureaux, et l’aspersion de l’eau mêlée avec la cendre d’une génisse, sanctifie ceux qui ont été souillés, en leur donnant une pureté extérieure et charnelle ;
14 combien plus le sang de Jésus-Christ, qui par le Saint-Esprit s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans tache, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour nous faire rendre un vrai culte au Dieu vivant !
15 C’est pourquoi il est le médiateur du testament nouveau, afin que par la mort qu’il a soufferte pour expier les iniquités qui se commettaient sous le premier testament, ceux qui sont appelés de Dieu, reçoivent l’héritage éternel qu’il leur a promis.
16 Car où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur intervienne ;
17 parce que le testament n’a lieu que par la mort, n’ayant point de force tant que le testateur est encore en vie.
18 C’est pourquoi le premier même ne fut confirmé qu’avec le sang.
19 Car Moïse ayant récité devant tout le peuple toutes les ordonnances de la loi, prit du sang des veaux et des boucs, avec de l’eau, de la laine teinte en écarlate, et de l’hysope, et en jeta sur le livre même et sur tout le peuple,
20 en disant : C’est le sang du testament et de l’alliance que Dieu a faite en votre faveur.
21 Il jeta encore du sang sur le tabernacle et sur tous les vases qui servaient au culte de Dieu.
22 Et selon la loi, presque tout se purifie avec le sang, et les péchés ne sont point remis sans effusion de sang.
23 Il était donc nécessaire que ce qui n’était que la figure des choses célestes, fût purifié par le sang des animaux ; mais que les célestes mêmes le fussent par des victimes plus excellentes que n’ont été les premières.
24 Car Jésus-Christ n’est point entré dans ce sanctuaire fait de main d’homme, qui n’était que la figure du véritable ; mais il est entré dans le ciel même, afin de se présenter maintenant pour nous devant la face de Dieu.
25 Et il n’y est pas aussi entré pour s’offrir soi-même plusieurs fois, comme le grand prêtre entre tous les ans dans le sanctuaire, en portant un sang étranger, et non le sien propre.
26 Car autrement il aurait fallu qu’il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde : au lieu qu’il n’a paru qu’une fois, vers la fin des siècles, pour abolir le péché, en s’offrant lui-même pour victime.
27 Et comme il est arrêté que les hommes meurent une fois, et qu’ensuite ils soient jugés :
28 ainsi Jésus-Christ a été offert une fois pour effacer les péchés de plusieurs ; et la seconde fois il apparaîtra sans avoir plus rien du péché, pour le salut de ceux qui l’attendent.
CAR la loi n’ayant que l’ombre des biens à venir, et non l’image même des choses, ne peut jamais, par l’oblation des mêmes hosties qui s’offrent toujours chaque année, rendre justes et parfaits ceux qui s’approchent de l’autel.
2 Autrement on aurait cessé de les offrir ; parce que ceux qui rendent ce culte à Dieu, n’auraient plus senti leur conscience chargée de péché, en ayant été une fois purifiés.
3 Et cependant on y parle de nouveau tous les ans de péchés.
4 Car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés.
5 C’est pourquoi le Fils de Dieu, entrant dans le monde, dit : Vous n’avez point voulu d’hostie, ni d’oblation ; mais vous m’avez formé un corps.
6 Vous n’avez point agréé les holocaustes, ni les sacrifices pour le péché ;
7 alors j’ai dit : Me voici ; je viens, selon qu’il est écrit de moi dans le livre, pour faire, ô Dieu ! votre volonté.
8 Après avoir dit, Vous n’avez point voulu, et vous n’avez point agréé les hosties, les oblations, les holocaustes et les sacrifices pour le péché, qui sont toutes choses qui s’offrent selon la loi ;
9 il ajoute ensuite : Me voici ; je viens pour faire, ô Dieu ! votre volonté. Il abolit ces premiers sacrifices pour établir le second.
10 Et c’est cette volonté de Dieu qui nous a sanctifiés par l’oblation du corps de Jésus-Christ, qui a été faite une seule fois.
11 Aussi, au lieu que tous les prêtres se présentent tous les jours à Dieu, sacrifiant et offrant plusieurs fois les mêmes hosties, qui ne peuvent jamais ôter les péchés :
12 celui-ci ayant offert une seule hostie pour les péchés, il est assis pour toujours à la droite de Dieu,
13 où il attend ce qui reste à accomplir : que ses ennemis soient réduits à lui servir de marchepied.
14 Car par une seule oblation, il a rendu parfaits pour toujours ceux qu’il a sanctifiés.
15 Et c’est ce que le Saint-Esprit nous a déclaré lui-même : car après avoir dit,
16 Voici l’alliance que je ferai avec eux, après que ce temps-là sera arrivé, dit le Seigneur, J’imprimerai mes lois dans leur cœur, et je les écrirai dans leur esprit ;
17 il ajoute : Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités.
18 Or quand les péchés sont remis, on n’a plus besoin d’oblation pour les péchés.
19 C’est pourquoi, mes frères, puisque nous avons la liberté d’entrer avec confiance dans le sanctuaire par le sang de Jésus-Christ,
20 en suivant cette voie nouvelle et vivante qu’il nous a le premier tracée par l’ouverture du voile, c’est-à-dire, de sa chair,
21 et que nous avons un grand prêtre qui est établi sur la maison de Dieu ;
22 approchons-nous de lui avec un cœur vraiment sincère, et avec une pleine foi, ayant le cœur purifié des souillures de la mauvaise conscience par une aspersion intérieure, et le corps lavé dans l’eau pure :
23 demeurons fermes et inébranlables dans la profession que nous avons faite d’espérer ce qui nous a été promis ; puisque celui qui nous l’a promis est très-fidèle dans ses promesses ;
24 et considérons-nous les uns les autres, afin de nous entr’exciter à la charité et aux bonnes œuvres ;
25 ne nous retirant point des assemblées des fidèles, comme quelques-uns ont accoutumé de faire ; mais nous exhortant les uns les autres, d’autant plus que vous voyez que le jour s’approche.
26 Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il n’y a plus désormais d’hostie pour les péchés ;
27 mais il ne reste qu’une attente effroyable du jugement, et l’ardeur d’un feu jaloux qui doit dévorer les ennemis de Dieu.
28 Celui qui a violé la loi de Moïse, est condamné à mort sans miséricorde, sur la déposition de deux ou trois témoins ;
29 combien donc croyez-vous que celui-là sera jugé digne d’un plus grand supplice, qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu ; qui aura tenu pour une chose vile et profane le sang de l’alliance par lequel il avait été sanctifié, et qui aura fait outrage à l’Esprit de la grâce ?
30 Car nous savons qui est celui qui a dit : La vengeance m’est réservée, et je saurai bien la faire, dit le Seigneur. Et ailleurs : Le Seigneur jugera son peuple.
31 C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.
32 Or rappelez en votre mémoire ce premier temps où, après avoir été illuminés par le baptême, vous avez soutenu de grands combats au milieu de diverses afflictions ;
33 ayant été d’une part exposés devant tout le monde aux injures et aux mauvais traitements ; et de l’autre, ayant été compagnons de ceux qui ont souffert de semblables indignités.
34 Car vous avez compati à ceux qui étaient dans les chaînes, et vous avez vu avec joie tous vos biens pillés, sachant que vous aviez d’autres biens plus excellents, et qui ne périront jamais.
35 Ne perdez donc pas la confiance que vous avez, et qui doit être récompensée d’un grand prix.
36 Car la patience vous est nécessaire, afin que faisant la volonté de Dieu, vous puissiez obtenir les biens qui vous sont promis.
37 Encore un peu de temps, et celui qui doit venir, viendra, et ne tardera pas.
38 Or le juste qui m’appartient, dit le Seigneur, vivra de la foi. Que s’il se retire, il ne me sera pas agréable.
39 Mais quant à nous, nous n’avons garde de nous retirer en perdant courage, ce qui serait notre ruine ; mais nous demeurons fermes dans la foi pour le salut de nos âmes.
OR la foi est ce qui nous rend présentes les choses qu’on espère, et ce qui nous convainc de celles qu’on ne voit point.
2 C’est par la foi que les anciens pères ont reçu de Dieu un témoignage si avantageux.
3 C’est par la foi que nous savons que le monde a été fait par la parole de Dieu, et que tout ce qui est visible a été formé, n’y ayant rien auparavant que d’invisible.
4 C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu une hostie plus excellente que celle de Caïn, et qu’il est déclaré juste, Dieu lui-même rendant témoignage qu’il a accepté ses dons ; c’est à cause de sa foi qu’il parle encore après sa mort.
5 C’est par la foi qu’Énoch a été enlevé du monde, afin qu’il ne mourût pas ; en sorte qu’on ne l’y a plus vu, parce que Dieu l’avait transporté ailleurs. Car l’Écriture lui rend ce témoignage, qu’avant d’avoir été ainsi enlevé, il plaisait à Dieu.
6 Or il est impossible de plaire à Dieu sans la foi : car pour s’approcher de Dieu, il faut croire premièrement qu’il y a un Dieu, et qu’il récompensera ceux qui le cherchent.
7 C’est par la foi que Noé, ayant été divinement averti de ce qui devait arriver, et appréhendant ce qu’on ne voyait point encore, bâtit l’arche pour sauver sa famille, et en la bâtissant condamna le monde, et devint héritier de la justice qui naît de la foi.
8 C’est par la foi que celui qui reçut depuis le nom d’Abraham, obéit en s’en allant dans la terre qu’il devait recevoir pour héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait.
9 C’est par la foi qu’il demeura dans la terre qui lui avait été promise, comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes avec Isaac et Jacob, qui devaient être héritiers avec lui de cette promesse.
10 Car il attendait cette cité bâtie sur un ferme fondement, de laquelle Dieu même est le fondateur et l’architecte.
11 C’est aussi par la foi que Sara étant stérile, reçut la vertu de concevoir un enfant, lorsqu’elle n’était plus en âge d’en avoir ; parce qu’elle crut fidèle et véritable celui qui le lui avait promis.
12 C’est pourquoi il est sorti d’un homme seul, et qui était déjà comme mort, une postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel, et que le sable innombrable qui est sur le bord de la mer.
13 Tous ces saints sont morts dans la foi, n’ayant point reçu les biens que Dieu leur avait promis ; mais les voyant et comme les saluant de loin, et confessant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre.
14 Car ceux qui parlent de la sorte, font bien voir qu’ils cherchent leur patrie.
15 S’ils avaient eu dans l’esprit celle dont ils étaient sortis, ils avaient assez de temps pour y retourner ;
16 mais ils en désiraient une meilleure, qui est la patrie céleste. Aussi Dieu ne rougit point d’être appelé leur Dieu, parce qu’il leur a préparé une cité.
17 C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsque Dieu voulut le tenter : car c’était son fils unique qu’il offrait, lui qui avait reçu les promesses de Dieu,
18 et à qui il avait été dit : La race qui portera votre nom, est celle qui naîtra d’Isaac.
19 Mais il pensait en lui-même, que Dieu pourrait bien le ressusciter après sa mort ; et ainsi il le recouvra comme d’entre les morts, en figure de la résurrection de Jésus-Christ.
20 C’est par la foi qu’Isaac donna à Jacob et à Esaü une bénédiction qui regardait l’avenir.
21 C’est par la foi que Jacob mourant bénit chacun des enfants de Joseph, et qu’il s’inclina profondément devant le bâton de commandement que portait son fils.
22 C’est par la foi que Joseph mourant parla de la sortie des enfants d’Israël hors de l’Égypte, et qu’il ordonna qu’on en transportât ses os.
23 C’est par la foi qu’après que Moïse fut né, son père et sa mère le tinrent caché durant trois mois, ayant vu dans cet enfant une beauté extraordinaire, et qu’ils n’appréhendèrent point l’édit du roi.
24 C’est par la foi que lorsque Moïse fut devenu grand, il renonça à la qualité de fils de la fille de Pharaon ;
25 et qu’il aima mieux être affligé avec le peuple de Dieu, que de jouir du plaisir si court qui se trouve dans le péché ;
26 jugeant que l’ignominie de Jésus-Christ était un plus grand trésor que toutes les richesses de l’Égypte, parce qu’il envisageait la récompense.
27 C’est par la foi qu’il quitta l’Égypte sans craindre la fureur du roi : car il demeura ferme et constant, comme s’il eût vu l’Invisible.
28 C’est par la foi qu’il célébra la pâque, et qu’il fit l’aspersion du sang de l’agneau, afin que l’ange qui tuait tous les premiers-nés, ne touchât point aux Israélites.
29 C’est par la foi qu’ils passèrent à pied sec la mer Rouge : au lieu que les Égyptiens, ayant voulu tenter le même passage, furent engloutis par les eaux.
30 C’est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent par terre, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours.
31 C’est par la foi que Rahab, qui était une femme débauchée, ayant sauvé les espions de Josué, qu’elle avait reçus chez elle, ne fut point enveloppée dans la ruine des incrédules.
32 Que dirai-je davantage ? Le temps me manquera, si je veux parler encore de Gédéon, de Barac, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel et des prophètes ;
33 qui par la foi ont conquis les royaumes, ont accompli les devoirs de la justice et de la vertu, ont reçu l’effet des promesses, ont fermé la gueule des lions,
34 ont arrêté la violence du feu, ont évité le tranchant des épées, ont été guéris de leurs maladies, ont été remplis de force et de courage dans les combats, ont mis en fuite les armées des étrangers ;
35 et ont rendu aux femmes leurs enfants, les ayant ressuscités après leur mort. Les uns ont été cruellement tourmentés, ne voulant point racheter leur vie présente, afin d’en trouver une meilleure dans la résurrection.
36 Les autres ont souffert les moqueries et les fouets, les chaînes et les prisons.
37 Ils ont été lapidés, ils ont été sciés ; ils ont été éprouvés en toute manière ; ils sont morts par le tranchant de l’épée ; ils étaient vagabonds, couverts de peaux de brebis et de peaux de chèvres, étant abandonnés, affligés, persécutés,
38 eux dont le monde n’était pas digne ; et ils ont passé leur vie errant dans les déserts et dans les montagnes, et se retirant dans les antres et dans les cavernes de la terre.
39 Cependant toutes ces personnes, à qui l’Écriture rend un témoignage si avantageux à cause de leur foi, n’ont point reçu la récompense promise ;
40 Dieu ayant voulu, par une faveur particulière qu’il nous a faite, qu’ils ne reçussent qu’avec nous l’accomplissement de leur bonheur.
PUIS donc que nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, dégageons-nous de tout le poids de la douleur qui nous abat, et des pièges du péché qui nous assiège, et courons par la patience dans cette carrière qui nous est ouverte ;
2 jetant les yeux sur Jésus, comme sur l’auteur et le consommateur de la foi, qui au lieu de la vie tranquille et heureuse dont il pouvait jouir, a souffert la croix en méprisant la honte et l’ignominie, et maintenant est assis à la droite du trône de Dieu.
3 Pensez donc en vous-mêmes à celui qui a souffert une si grande contradiction de la part des pécheurs qui se sont élevés contre lui, afin que vous ne vous découragiez point, et que vous ne tombiez pas dans l’abattement.
4 Car vous n’avez pas encore résisté jusqu’à répandre votre sang, en combattant contre le péché.
5 Et avez-vous oublié cette exhortation, qui s’adresse à vous comme aux enfants de Dieu : Mon fils, ne négligez pas le châtiment dont le Seigneur vous corrige, et ne vous laissez pas abattre lorsqu’il vous reprend :
6 car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de verges tous ceux qu’il reçoit au nombre de ses enfants.
7 Ne vous lassez donc point de souffrir ; Dieu vous traite en cela comme ses enfants. Car qui est l’enfant qui ne soit point châtié par son père ?
8 Et si vous n’êtes point châtiés, tous les autres l’ayant été, vous n’êtes donc pas du nombre des enfants, mais des bâtards.
9 Si nous avons eu du respect pour les pères de notre corps, lorsqu’ils nous ont châtiés, combien plus devons-nous être soumis à celui qui est le Père des esprits, afin de jouir de la vie ?
10 Car quant à nos pères, ils nous châtiaient comme il leur plaisait, par rapport à une vie qui dure peu ; mais Dieu nous châtie autant qu’il est utile, pour nous rendre participants de sa sainteté.
11 Or tout châtiment, lorsqu’on le reçoit, semble être un sujet de tristesse, et non de joie ; mais ensuite il fait recueillir en paix les fruits de la justice à ceux qui auront été ainsi exercés.
12 Relevez donc vos mains languissantes, et fortifiez vos genoux affaiblis.
13 Conduisez vos pas par des voies droites, afin que, s’il y en a quelqu’un qui soit chancelant, il ne s’égare pas du chemin, mais plutôt qu’il se redresse.
14 Tâchez d’avoir la paix avec tout le monde, et de vivre dans la sainteté, sans laquelle nul ne verra Dieu ;
15 en prenant garde que quelqu’un ne manque à la grâce de Dieu ; que quelque racine amère poussant en haut ses rejetons, n’empêche la bonne semence, et ne souille l’âme de plusieurs ;
16 qu’il ne se trouve quelque fornicateur, ou quelque profane, comme Esaü, qui vendit son droit d’aînesse pour un seul repas.
17 Car vous savez qu’ayant depuis désiré d’avoir comme premier héritier la bénédiction de son père, il fut rejeté, et ne put lui faire changer de résolution, quoiqu’il l’en eût conjuré avec larmes.
18 Considérez donc que vous ne vous êtes pas maintenant approchés d’une montagne sensible et terrestre, et d’un feu brûlant, d’un nuage obscur et ténébreux, des tempêtes et des éclairs ;
19 du son d’une trompette, et du bruit d’une voix, qui était telle que ceux qui l’entendirent, supplièrent qu’on ne leur parlât plus.
20 Car ils ne pouvaient porter la rigueur de cette menace : Que si une bête même touchait la montagne, elle serait lapidée.
21 Et Moïse dit lui-même : Je suis tout tremblant et tout effrayé ; tant ce qui paraissait était terrible.
22 Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la ville du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, d’une troupe innombrable d’anges,
23 de l’assemblée et de l’Église des premiers-nés, qui sont écrits dans le ciel ; de Dieu, qui est le juge de tous ; des esprits des justes, qui sont dans la gloire ;
24 de Jésus, qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et de ce sang dont on a fait l’aspersion, et qui parle plus avantageusement que celui d’Abel.
25 Prenez garde de ne pas mépriser celui qui vous parle. Car si ceux qui ont méprisé celui qui leur parlait sur la terre, n’ont pu échapper la punition, nous pourrons bien moins l’éviter, si nous rejetons celui qui nous parle du ciel ;
26 lui dont la voix alors ébranla la terre, et qui a fait pour le temps où nous sommes une nouvelle promesse, en disant : J’ébranlerai encore une fois, non-seulement la terre, mais aussi le ciel.
27 Or en disant, Encore une fois, il déclare qu’il fera cesser les choses muables, comme étant faites pour un temps, afin qu’il ne demeure que celles qui sont pour toujours.
28 C’est pourquoi, commençant déjà à posséder ce royaume qui n’est sujet à aucun changement, conservons la grâce par laquelle nous puissions rendre à Dieu un culte qui lui soit agréable, étant accompagné de respect et d’une sainte frayeur :
29 car notre Dieu est un feu dévorant.
CONSERVEZ toujours la charité envers vos frères.
2 Ne négligez pas d’exercer l’hospitalité : car c’est en la pratiquant que quelques-uns ont reçu pour hôtes des anges, sans le savoir.
3 Souvenez-vous de ceux qui sont dans les chaînes, comme si vous étiez vous-mêmes enchaînés avec eux ; et de ceux qui sont affligés, comme étant vous-mêmes dans un corps mortel.
4 Que le mariage, soit traité de tous avec honnêteté, et que le lit nuptial soit sans tache : car Dieu condamnera les fornicateurs et les adultères.
5 Que votre vie soit exempte d’avarice ; soyez contents de ce que vous avez, puisque Dieu dit lui-même : Je ne vous laisserai point, et ne vous abandonnerai point.
6 C’est pourquoi nous disons avec confiance : Le Seigneur est mon secours ; je ne craindrai point ce que les hommes pourront me faire.
7 Souvenez-vous de vos conducteurs, qui vous ont prêché la parole de Dieu ; et considérant quelle a été la fin de leur vie, imitez leur foi.
8 Jésus-Christ était hier, il est aujourd’hui, et il sera le même dans tous les siècles.
9 Ne vous laissez point emporter à une diversité d’opinions et à des doctrines étrangères. Car il est bon d’affermir son cœur par la grâce, au lieu de s’appuyer sur des discernements de viandes, qui n’ont point servi à ceux qui les ont observés.
10 Nous avons un autel dont les ministres du tabernacle n’ont pas pouvoir de manger.
11 Car les corps des animaux dont le sang est porté par le pontife dans le sanctuaire pour l’expiation du péché, sont brûlés hors le camp.
12 Et c’est pour cette raison que Jésus, devant sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors la porte de la ville.
13 Sortons donc aussi hors le camp, et allons à lui en portant l’ignominie de sa croix.
14 Car nous n’avons point ici de ville permanente ; mais nous cherchons celle où nous devons habiter un jour.
15 Offrons donc par lui sans cesse à Dieu une hostie de louange ; c’est-à-dire, le fruit des lèvres qui rendent gloire à son nom.
16 Souvenez-vous d’exercer la charité, et de faire part de vos biens aux autres : car c’est par de semblables hosties qu’on se rend Dieu favorable.
17 Obéissez à vos conducteurs, et soyez soumis à leur autorité : car ce sont eux qui veillent pour le bien de vos âmes, comme devant en rendre compte : soyez leur donc soumis, afin qu’ils s’acquittent de ce devoir avec joie, et non en gémissant ; ce qui ne vous serait pas avantageux.
18 Priez pour nous : car nous osons dire que notre conscience ne nous reproche rien, n’ayant point d’autre désir que de nous conduire saintement en toutes choses.
19 Et je vous conjure avec une nouvelle instance de le faire, afin que Dieu me rende plus tôt à vous.
20 Que le Dieu de paix, qui a ressuscité d’entre les morts Jésus-Christ notre Seigneur, qui par le sang du testament éternel est devenu le grand Pasteur des brebis,
21 vous rende disposés à toute bonne œuvre, afin que vous fassiez sa volonté, lui-même faisant en vous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, auquel soit gloire dans les siècles des siècles ! Amen !
22 Je vous supplie, mes frères, d’agréer ce que je vous ai dit pour vous consoler, ne vous ayant écrit qu’en peu de mots.
23 Sachez que notre frère Timothée est en liberté ; et s’il vient bientôt, j’irai vous voir avec lui.
24 Saluez de ma part tous ceux qui vous conduisent, et tous les saints. Nos frères d’Italie vous saluent.
25 Que la grâce soit avec vous tous ! Amen !