Bible Ostervald 1867/II Corinthiens


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II CORINTHIENS
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Consolations de Paul dans ses prédications et ses afflictions.


1 Paul, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, et Timothée, notre frère, à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe.

2 La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et par le Seigneur Jésus-Christ.

3 Béni soit Dieu, qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes, et le Dieu de toute consolation ;

4 qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que par la consolation dont Dieu nous console nous-mêmes, nous puissions aussi consoler les autres, dans quelque affliction qu’ils se trouvent.

5 Car, comme les souffrances de Christ abondent en nous, notre consolation abonde aussi par Christ.

6 Ainsi, soit que nous soyons affligés, c’est pour votre consolation et pour votre salut, qui s’avance en souffrant les mêmes maux que nous souffrons aussi ; soit que nous soyons consolés, c’est aussi pour votre consolation et pour votre salut.

7 Et l’espérance que nous avons de vous est ferme, sachant que, comme vous avez part aux souffrances, vous aurez aussi part à la consolation.

8 Car, mes frères, nous ne voulons pas que vous ignoriez l’affliction qui nous est survenue en Asie, et dont nous avons été accablés excessivement, et au-dessus de nos forces, en sorte que nous avons été dans une extrême perplexité, même pour notre vie.

9 Et nous nous regardions nous-mêmes comme étant condamnés à la mort, afin que nous n’eussions point de confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts ;

10 qui nous a délivrés d’un si grand danger de mort, et qui nous en délivre ; et nous avons cette espérance en lui, qu’il nous délivrera encore dans la suite ;

11 étant aussi aidés par vous et par les prières que vous ferez pour nous, afin que, plusieurs personnes ayant contribué à nous faire obtenir cette faveur, plusieurs aussi en rendent grâces pour nous.

12 Car ce qui fait notre gloire, c’est le témoignage que notre conscience nous rend, que nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, en simplicité et en sincérité devant Dieu, non point avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de Dieu.

13 Car nous ne vous écrivons rien ici que ce que vous avez lu, et que vous avez reconnu, et j’espère que vous le reconnaîtrez jusqu’à la fin ;

14 de même que vous avez aussi reconnu en quelque sorte que nous sommes votre gloire, comme vous serez aussi la nôtre au jour du Seigneur Jésus.

15 C’est dans cette confiance, et afin que vous reçussiez une double grâce, que j’avais résolu d’aller premièrement vous voir,

16 et de passer chez vous, en allant en Macédoine ; puis, de revenir de Macédoine chez vous, d’où vous m’auriez fait conduire en Judée.

17 Ayant donc eu ce dessein, l’ai-je formé par légèreté, ou les résolutions que je prends, les prends-je selon la chair, de sorte qu’il y ait eu en moi, oui, oui ; et puis, non, non ?

18 Dieu, qui est véritable, m’est témoin qu’il n’y a point eu de oui et de non dans mes paroles.

19 Car Jésus-Christ, le Fils de Dieu, que nous avons prêché parmi vous, moi et Silvain, et Timothée, n’a point été oui et non ; mais il a toujours été oui en lui.

20 Car autant qu’il y a de promesses de Dieu, elles sont oui en lui, et Amen en lui, afin que Dieu soit glorifié par nous.

21 Or, celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu,

22 qui nous a aussi marqués de son sceau, et nous a donné dans nos cœurs les arrhes de son Esprit.

23 Or, je prends Dieu à témoin sur mon âme, que ç’a été pour vous épargner, que je ne suis point encore allé à Corinthe.

24 Non que nous dominions sur votre foi, mais nous contribuons à votre joie, puisque vous demeurez fermes dans la foi.



L’incestueux rétabli. L’évangile est aux uns une odeur de vie et aux autres une odeur de mort.


1 J’avais donc résolu en moi-même de ne point retourner vers vous pour vous donner de la tristesse.

2 Car si je vous affligeais, qui est-ce qui me donnerait de la joie, sinon celui que j’aurais moi-même affligé ?

3 Et je vous ai écrit ceci, afin que quand je serai arrivé, je ne reçoive pas de la tristesse de ceux qui devraient me donner de la joie ; car j’ai cette confiance en vous tous, que vous faites tous votre joie de la mienne.

4 Je vous écrivis alors, dans une grande affliction et le cœur serré de douleur, avec beaucoup de larmes ; non pour vous affliger, mais pour vous faire connaître l’affection toute particulière que j’ai pour vous.

5 Que si quelqu’un a été cause de cette tristesse, ce n’est pas moi seul qu’il a affligé, mais c’est vous tous en quelque manière ; ce que je dis, pour ne pas vous trop charger.

6 C’est assez pour cet homme-là, d’avoir subi la correction qui lui a été faite par plusieurs ;

7 de sorte que vous devez plutôt lui pardonner et le consoler, de peur qu’il ne soit accablé par une trop grande tristesse.

8 C’est pourquoi je vous prie de lui donner des preuves de votre charité.

9 C’est pour cela aussi que je vous ai écrit, afin d’éprouver et de connaître si vous êtes obéissants en toutes choses.

10 Celui donc à qui vous pardonnez, je lui pardonne aussi ; car pour moi, si j’ai pardonné, je l’ai fait pour l’amour de vous, en la présence de Christ ;

11 afin que Satan n’ait pas le dessus sur nous ; car nous n’ignorons pas ses desseins.

12 Au reste, étant venu à Troas pour prêcher l’évangile de Christ, quoique le Seigneur m’y eût ouvert une porte,

13 je n’eus point l’esprit en repos, parce que je n’y trouvai pas Tite mon frère ; c’est pourquoi, ayant pris congé d’eux, je vins en Macédoine.

14 Or, grâces à Dieu qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous l’odeur de sa connaissance en tous lieux.

15 Car nous sommes la bonne odeur de Christ devant Dieu, à l’égard de ceux qui sont sauvés et à l’égard de ceux qui périssent ;

16 à ceux-ci, une odeur mortelle, qui leur donne la mort ; et à ceux-là, une odeur vivifiante, qui leur donne la vie. Et qui est suffisant pour ces choses ?

17 Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme plusieurs font ; mais nous parlons avec sincérité, comme de la part de Dieu, et en la présence de Dieu, en Jésus-Christ.



Du ministère de la lettre, et de celui de l'esprit.


1 Commencerons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes, ou avons-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation auprès de vous, ou de lettres de recommandation de votre part auprès des autres ?

2 Vous êtes vous-mêmes notre lettre de recommandation, écrite dans nos cœurs, et qui est connue et lue par tous les hommes ;

3 car il est évident que vous êtes la lettre de Christ, qui a été écrite par notre ministère, non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant ; non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, qui sont vos cœurs.

4 Or, c’est par Jésus-Christ que nous avons une telle confiance en Dieu.

5 Ce n’est pas que nous soyons capables de penser quelque chose de nous-mêmes comme de nous-mêmes ; mais notre capacité vient de Dieu,

6 qui nous a aussi rendus capables d’être ministres de la nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’Esprit ; car la lettre tue, mais l’Esprit donne la vie.

7 Que si le ministère de mort, qui a été écrit et gravé sur des pierres, a été si glorieux que les enfants d’Israël ne pouvaient regarder fixement le visage de Moïse, à cause de l’éclat de son visage, bien que cet éclat dût s’évanouir ;

8 combien le ministère de l’Esprit ne sera-t-il pas plus glorieux ?

9 Car, si le ministère de condamnation a été glorieux, le ministère de la justice le surpasse de beaucoup en gloire.

10 Et même, ce premier ministère, qui a été si glorieux, ne l’a point été en comparaison du second, qui le surpasse de beaucoup en gloire.

11 Car, si ce qui devait prendre fin a été glorieux, ce qui doit toujours subsister l’est bien davantage.

12 Ayant donc une telle espérance, nous parlons avec une grande liberté.

13 Et nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, afin que les enfants d’Israël ne vissent point la fin d’un éclat qui devait disparaître.

14 Mais leurs esprits ont été endurcis jusqu’à présent, parce que ce voile, qui n’est ôté que par Jésus-Christ, demeure lorsqu’on lit le Vieux Testament.

15 Et ce voile demeure même jusqu’à aujourd’hui sur leur cœur, lorsqu’on leur lit Moïse.

16 Mais quand ils se convertiront au Seigneur, le voile sera ôté.

17 Or, le Seigneur est cet Esprit-là ; et où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté.

18 Ainsi nous tous qui contemplons comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, à visage découvert, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par l’Esprit du Seigneur.



L'évangile est voilé pour les incrédules, mais il est glorieux et lumineux pour les fidèles.


1 C’est pourquoi, ayant ce ministère par la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage ;

2 mais nous avons rejeté loin de nous les choses honteuses qu’on cache ; ne nous conduisant point avec artifice, et n’altérant point la parole de Dieu, mais nous rendant recommandables à la conscience de tous les hommes devant Dieu, par la manifestation de la vérité.

3 Que si notre évangile est encore couvert, il est couvert à ceux qui périssent,

4 savoir, aux incrédules, dont le Dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit, afin qu’ils ne fussent pas éclairés par la lumière du glorieux évangile de Christ, qui est l’image de Dieu.

5 Car nous ne nous prêchons point nous-mêmes, mais nous prêchons Jésus-Christ, le Seigneur ; et pour nous, nous sommes vos serviteurs, pour l’amour de Jésus.

6 Car Dieu, qui a dit que la lumière sortît des ténèbres, a répandu sa lumière dans nos cœurs, afin que nous éclairions les hommes par la connaissance de Dieu, en la présence de Jésus-Christ.

7 Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous.

8 Nous sommes pressés de toutes les manières, mais nous ne sommes pas réduits à l’extrémité ; nous sommes en perplexité, mais nous ne sommes pas sans espérance ;

9 nous sommes persécutés, mais nous ne sommes pas abandonnés ; nous sommes abattus, mais nous ne sommes pas entièrement perdus ;

10 nous portons toujours, partout, dans notre corps, la mort du Seigneur Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps.

11 Car, tandis que nous vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle ;

12 de sorte que la mort agit en nous, et la vie en vous.

13 Et comme nous avons un même esprit de foi, selon qu’il est écrit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ; nous croyons aussi, et c’est pour cela que nous parlons ;

14 étant persuadés que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera aussi par Jésus, et nous fera paraître en sa présence avec vous.

15 Car toutes choses sont pour vous, afin que cette grâce se répandant de tous côtés, elle abonde à la gloire de Dieu, par les actions de grâces que plusieurs lui en rendront.

16 C’est pourquoi nous ne perdons point courage ; mais si notre homme extérieur se détruit, l’intérieur se renouvelle de jour en jour ;

17 car notre légère affliction du temps présent produit en nous le poids éternel d’une gloire infiniment excellente ;

18 ainsi, nous ne regardons point aux choses visibles, mais aux invisibles ; car les choses visibles ne sont que pour un temps, mais les invisibles sont éternelles.



Consolation des fidèles qui marchent par la foi et non par la vue.


1 Car nous savons que si notre demeure terrestre dans cette tente est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui vient de Dieu, une maison éternelle, qui n’a point été faite par la main des hommes.

2 Et c’est à cause de cela que nous gémissons, désirant avec ardeur d’être revêtus de notre demeure céleste ;

3 si toutefois nous sommes trouvés vêtus, et non pas nus.

4 Car nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons sous le poids, parce que nous souhaitons, non d’être dépouillés, mais d’être revêtus, afin que ce qu’il y a de mortel soit absorbé par la vie.

5 Et celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a aussi donné pour arrhes son Esprit.

6 Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons que pendant que nous habitons dans ce corps, nous sommes éloignés du Seigneur.

7 Car c’est par la foi que nous marchons et non par la vue.

8 Mais nous sommes remplis de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps, pour être avec le Seigneur.

9 C’est pourquoi aussi, nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous en sortions.

10 Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son propre corps.

11 Sachant donc quelle est la crainte qu’on doit avoir du Seigneur, nous tâchons d’en persuader les hommes ; et Dieu nous connaît, et je crois que vous nous connaissez aussi dans vos consciences.

12 Nous disons ceci, non pour nous faire valoir auprès de vous, mais pour vous donner occasion de vous glorifier à notre sujet, afin que vous puissiez répondre à ceux qui se glorifient de ce qui est extérieur, et non pas de ce qui est dans le cœur.

13 Car, soit que nous soyons ravis en extase, c’est pour Dieu ; soit que nous soyons de sens rassis, c’est pour vous.

14 Car la charité de Christ nous presse, étant persuadés que si un est mort pour tous, tous donc sont morts ;

15 et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux.

16 C’est pourquoi, dès maintenant, nous ne connaissons plus personne selon la chair ; même si nous avons connu Christ selon la chair, nous ne le connaissons plus de cette manière.

17 Si donc quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature ; les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.

18 Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Jésus-Christ, et qui nous a confié le ministère de cette réconciliation.

19 Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec soi, en ne leur imputant point leurs péchés ; et il a mis en nous la parole de la réconciliation.

20 Nous faisons donc la fonction d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; et nous vous supplions au nom de Christ, que vous soyez réconciliés avec Dieu.

21 Car celui qui n’avait point connu le péché, il l’a traité, à cause de nous, comme un pécheur, afin que nous devinssions justes devant Dieu par lui.



Du ministère de la croix ; du commerce avec les méchants.


1 Puis donc que nous travaillons avec le Seigneur, nous vous prions que ce ne soit pas en vain que vous ayez reçu la grâce de Dieu.

2 Car il dit : Je t’ai exaucé dans le temps favorable, et je t’ai secouru au jour du salut. Voici maintenant ce temps favorable ; voici maintenant ce jour du salut.

3 Nous ne donnons aucun scandale en quoi que ce soit, afin que notre ministère ne soit point blâmé.

4 Mais nous nous rendons recommandables en toutes choses, comme des ministres de Dieu, par une grande patience dans les afflictions, dans les douleurs, dans les maux extrêmes ;

5 Dans les blessures, dans les prisons, au milieu des séditions, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes ;

6 par la pureté, par la connaissance, par un esprit patient, par la douceur, par le Saint-Esprit, par une charité sincère ;

7 par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes de la justice, que l’on tient de la droite et de la gauche ;

8 parmi l’honneur et l’ignominie ; parmi la mauvaise et la bonne réputation ;

9 étant regardés comme des séducteurs, quoique nous soyons véridiques ; comme des inconnus, quoique nous soyons connus ; comme mourants, et cependant nous vivons encore ; comme châtiés, mais nous n’en mourons pas ;

10 comme affligés, et cependant toujours dans la joie ; comme pauvres, et cependant enrichissant plusieurs ; comme n’ayant rien, et cependant possédant toutes choses.

11 Ô Corinthiens ! notre bouche s’est ouverte pour vous, notre cœur s’est élargi.

12 Vous n’êtes point à l’étroit au dedans de nous ; mais vos entrailles se sont rétrécies pour nous.

13 Or, pour nous rendre la pareille (je vous parle comme à mes enfants), élargissez aussi votre cœur.

14 Ne vous unissez point avec les infidèles ; car qu’y a-t-il de commun entre la justice et l’iniquité ? et quelle union y a-t-il entre la lumière et les ténèbres ?

15 Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? ou qu’est-ce que le fidèle a de commun avec l’infidèle ?

16 Et quel rapport y a-t-il du temple de Dieu avec les idoles ? Car vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.

17 C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et vous en séparez, dit le Seigneur, et ne touchez point à celui qui est impur, et je vous recevrai ;

18 je serai votre père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur tout-puissant.



Exhortation à la sanctification, et à la tristesse selon Dieu.


1 Ayant donc, mes bien-aimés, de telles promesses, nettoyons-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu.

2 Recevez-nous, nous n’avons fait tort à personne ; nous n’avons corrompu personne ; nous n’avons trompé personne.

3 Je ne dis pas ceci pour vous condamner ; car j’ai dit ci-devant que vous êtes dans nos cœurs, pour mourir et pour vivre ensemble.

4 Je vous parle avec beaucoup de confiance ; j’ai tout sujet de me glorifier de vous ; je suis rempli de consolation ; je suis comblé de joie dans toutes nos afflictions.

5 Car, depuis que nous sommes arrivés en Macédoine, nous n’avons eu aucun repos, mais nous avons été affligés en toutes manières, ayant eu des combats au dehors, et des craintes au dedans.

6 Mais Dieu, qui console ceux qui sont abattus, nous a consolés par l’arrivée de Tite ;

7 et non-seulement par son arrivée, mais aussi par la consolation qu’il a reçue de vous, nous ayant raconté votre grand désir, vos larmes, votre zèle pour moi ; en sorte que ma joie en a été augmentée.

8 Car quoique je vous aie contristés par ma lettre, je ne m’en repens plus, bien que je m’en fusse d’abord repenti, parce que je vois que cette lettre ne vous a donné de la tristesse que pour un peu de temps.

9 Présentement je me réjouis, non de ce que vous avez été contristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance ; car vous avez été contristés selon Dieu, en sorte que vous n’avez reçu de notre part aucun préjudice.

10 Car la tristesse qui est selon Dieu produit une repentance qui conduit au salut, et dont on ne se repent jamais ; au lieu que la tristesse du monde produit la mort.

11 En effet, cette tristesse que vous avez eue selon Dieu, quel empressement n’a-t-elle pas produit en vous ? Quelles excuses, quelle indignation, quelle crainte, quel désir, quel zèle, quelle punition ? Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire.

12 Ainsi, quand je vous ai écrit, ce n’a pas été seulement à cause de celui qui a fait l’injure, ni à cause de celui à qui elle a été faite, mais pour vous faire connaître à tous le soin que nous prenons de vous devant Dieu.

13 C’est pourquoi votre consolation nous a consolés ; mais nous avons eu encore plus de joie de celle que vous avez donnée à Tite, en réjouissant son esprit ;

14 et si je me suis glorifié de vous devant lui en quelque chose, je n’en ai point eu de confusion ; mais comme nous avons toujours parlé selon la vérité, aussi ce que nous avons dit à Tite, en nous glorifiant de vous, s’est trouvé véritable.

15 Aussi quand il se souvient de l’obéissance que vous lui avez tous rendue, et comment vous l’avez reçu avec crainte et respect, son affection pour vous en devient plus grande.

16 Je me réjouis donc de ce qu’en toutes choses je puis me confier en vous.



Exhortation à la collecte pour les Eglises de Judée.


1 Au reste, mes frères, nous voulons que vous sachiez la grâce que Dieu a faite aux Eglises de Macédoine ;

2 C’est qu’ayant été éprouvés par plusieurs afflictions, ils ont été remplis de joie, et que dans leur profonde pauvreté, ils ont répandu avec abondance les richesses de leur libéralité.

3 Car je leur rends ce témoignage, qu’ils ont donné volontairement, selon leur pouvoir, et même au delà de leur pouvoir,

4 Nous priant très instamment de recevoir les aumônes et la contribution qu’ils avaient faites pour les saints.

5 Et ils n’ont pas seulement fait ce que nous avions espéré d’eux, mais ils se sont donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur, et ensuite à nous, selon la volonté de Dieu ;

6 ce qui nous a fait prier Tite, que comme il avait commencé parmi vous cette œuvre de charité, il allât l’achever.

7 C’est pourquoi, comme vous abondez en toutes choses, dans la foi, dans la parole, dans la connaissance, en toutes sortes de soins, et dans l’amour que vous avez pour nous, faites en sorte que vous abondiez aussi dans cette œuvre de charité.

8 Je ne le dis point par commandement, mais je le dis pour éprouver par l’empressement des autres la sincérité de votre charité.

9 Car vous savez quelle a été la charité de notre Seigneur Jésus-Christ qui, étant riche, s’est fait pauvre pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez rendus riches.

10 C’est donc un conseil que je vous donne sur cette affaire, car cela vous convient, à vous qui non-seulement avez commencé de le faire, mais qui en aviez eu le dessein dès l’année précédente.

11 Achevez donc maintenant ce que vous avez commencé, afin que comme la promptitude de la bonne volonté y a été, vous l’exécutiez aussi selon vos moyens.

12 Car, pourvu que la promptitude de la bonne volonté y soit, on est agréable à Dieu, selon ce qu’on a, et non selon ce qu’on n’a pas.

13 Je ne veux pas que pour soulager les autres, vous soyez surchargés ; mais je veux qu’il y ait de l’égalité.

14 Que votre abondance supplée donc présentement à leur indigence, afin que leur abondance supplée aussi à votre indigence, et qu’ainsi il y ait de l’égalité,

15 selon qu’il est écrit : Celui qui avait recueilli beaucoup de manne, n’en profitait pas davantage, et celui qui en avait recueilli peu, n’en manquait pas.

16 Or, grâces soient rendues à Dieu de ce qu’il a mis la même affection pour vous dans le cœur de Tite ;

17 de ce qu’il a reçu agréablement mon exhortation, et de ce qu’il est parti, avec un plus grand empressement et de son bon gré, pour aller vous voir.

18 Nous avons aussi envoyé avec lui ce frère qui s’est rendu célèbre dans toutes les Eglises par l’Evangile ;

19 et non-seulement cela ; mais il a été choisi, par les suffrages des Eglises, pour nous accompagner dans le voyage, et pour porter les aumônes que nous administrons à la gloire du Seigneur même, et afin de répondre à l’ardeur de votre zèle.

20 Nous l’avons fait, pour n’être point blâmés dans l’administration qui nous est confiée de ces aumônes abondantes ;

21 ayant soin de faire ce qui est bon, non-seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes.

22 Nous avons aussi envoyé avec eux un de nos frères, dont nous avons éprouvé l’affection en plusieurs rencontres, et qui en aura encore plus en celle-ci, à cause de la grande confiance qu’il a en vous.

23 Pour ce qui est de Tite, il est mon compagnon, et il travaille avec moi pour vous ; et à l’égard de nos autres frères qui l’accompagnent, ils sont les envoyés des Eglises, et la gloire de Christ.

24 Donnez-leur donc, en présence des Eglises, des preuves de votre charité, et faites voir que c’est avec sujet que nous nous glorifions de vous.



Il faut donner libéralement ; Dieu récompense nos charités.


1 Il serait superflu de vous écrire plus au long, au sujet de l’assistance qu’on destine aux saints.

2 Car je sais quelle est la promptitude de votre affection ; ce qui me donne sujet de me louer de vous auprès des Macédoniens, à qui j’ai dit que l’Achaïe est toute prête dès l’année passée ; en sorte que votre zèle a excité celui de plusieurs.

3 Cependant, je vous ai envoyé nos frères, afin qu’il paraisse que ce n’est pas sans sujet que je me suis glorifié de vous à cet égard, et que vous soyez prêts, comme j’ai dit que vous l’étiez ;

4 de peur que, si les Macédoniens qui viendront avec moi ne vous trouvaient pas prêts, cela ne tournât à notre confusion, pour ne pas dire à la vôtre, après nous être loués de vous avec tant de confiance.

5 C’est pourquoi j’ai cru qu’il était nécessaire de prier nos frères de vous aller trouver avant moi, et d’achever de préparer la libéralité que vous avez promise, afin qu’elle soit prête comme une libéralité, et non comme un fruit de l’avarice.

6 Au reste, je vous avertis que celui qui sème peu moissonnera peu, et que celui qui sème abondamment moissonnera aussi abondamment.

7 Que chacun donne selon qu’il l’a résolu en son cœur, non à regret, ni par contrainte ; car Dieu aime celui qui donne gaiement.

8 Et Dieu est tout-puissant pour vous combler de toutes sortes de grâces, afin qu’ayant toujours tout ce qui vous est nécessaire, vous ayez abondamment de quoi faire toutes sortes de bonnes œuvres ;

9 selon qu’il est écrit : Il a répandu, il a donné aux pauvres ; sa justice demeure éternellement.

10 Que celui donc qui fournit la semence au semeur, veuille aussi vous donner du pain pour manger et multiplier ce que vous avez semé, et augmenter les fruits de votre justice ;

11 afin que vous soyez enrichis en toute manière, pour faire toutes sortes de libéralités, et qu’ainsi nous ayons sujet de rendre des actions de grâces à Dieu.

12 Car l’administration de cette offrande ne pourvoira pas seulement aux besoins des saints, mais elle abondera aussi par les actions de grâces que plusieurs rendront à Dieu ;

13 glorifiant Dieu à cause des preuves qu’ils auront dans cette assistance de la soumission que vous faites profession d’avoir pour l’évangile de Christ, et de la libéralité sincère dont vous usez envers eux, et envers tous les autres ;

14 et ils prieront pour vous, vous aimant affectueusement, à cause de l’excellente grâce que Dieu vous a faite.

15 Or, grâces soient rendues à Dieu de son don ineffable.



Les armes et l’humilité de Paul. Vanité des faux docteurs.


1 Au reste, je vous prie, moi Paul, par la douceur et par la bonté de Christ, moi, qui parais méprisable quand je suis avec vous, mais qui suis plein de hardiesse envers vous, quand je suis absent.

2 Je vous prie, dis-je, que quand je serai présent, je ne sois pas obligé de me servir avec confiance de cette hardiesse, avec laquelle j’ai dessein d’agir contre certaines personnes qui nous regardent comme si nous nous conduisions selon la chair.

3 Car, quoique nous vivions dans la chair, nous ne combattons point selon la chair.

4 Et les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes par la vertu de Dieu pour renverser les forteresses,

5 et détruire tous les conseils et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et pour amener captives toutes les pensées, et les soumettre à l’obéissance de Christ ;

6 étant prêts à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance aura été accomplie.

7 Regardez-vous les choses selon l’apparence ? Si quelqu’un se persuade qu’il appartient à Christ, qu’il pense aussi en lui-même, que comme il appartient à Christ, nous lui appartenons aussi.

8 Et quand même je me glorifierais de quelque chose de plus, à cause de la puissance que le Seigneur nous a donnée pour l’édification, et non pour votre destruction, je n’en recevrais point de confusion,

9 afin qu’on ne croie pas que je veuille vous intimider par mes lettres.

10 Car ses lettres, dit-on, sont à la vérité graves et fortes ; mais la présence de son corps est faible, et sa parole est méprisable.

11 Que celui qui parle ainsi, considère que tels que nous sommes en paroles, dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes par nos actions, étant présents.

12 Car nous n’oserions nous mettre au rang de certaines personnes, qui se louent eux-mêmes, ni nous comparer à eux. Mais ils ne considèrent pas qu’ils se mesurent eux-mêmes par eux-mêmes, et qu’ils se comparent eux-mêmes avec eux-mêmes.

13 Mais, pour nous, nous ne nous glorifions point outre mesure ; mais nous nous glorifions de ce que, selon la mesure du partage que Dieu nous a assigné, nous sommes parvenus jusqu’à vous.

14 Car nous ne nous étendons pas plus que nous ne devons, comme si nous n’étions pas parvenus jusqu’à vous, puisque nous y sommes parvenus en prêchant l’évangile de Christ.

15 Nous ne nous glorifions point outre mesure, c’est-à-dire, dans le travail des autres ; mais nous espérons que votre foi étant augmentée, nous nous étendrons beaucoup plus loin, selon le partage qui nous est assigné,

16 en prêchant l’évangile dans les pays qui sont au delà du vôtre, sans nous glorifier de ce qui a déjà été fait dans le partage des autres.

17 Que celui donc qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur.

18 Car ce n’est pas celui qui se recommande soi-même, qui est approuvé, mais c’est celui que le Seigneur recommande.



Continuation de la vanité des faux docteurs, et de la dignité de l’apostolat de Paul.


1 Plût à Dieu que vous supportassiez un peu mon imprudence ! mais, je vous prie, supportez-moi.

2 Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai engagés à un seul Époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge chaste.

3 Mais je crains que, comme le serpent séduisit Ève par sa ruse, vos esprits ne se laissent corrompre, se détournant de la simplicité qui est en Christ.

4 Car s’il venait quelqu’un qui vous prêchât un autre Jésus que celui que nous vous avons prêché, ou un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez embrassé, vous le souffririez fort bien ;

5 Mais j’estime que je n’ai été en rien inférieur aux plus excellents apôtres.

6 Que si je suis comme un homme du commun à l’égard du langage, je ne le suis pas à l’égard de la connaissance ; mais nous nous sommes fait connaître parmi vous à tous égards et en toutes choses.

7 Ai-je donc mal fait de m’abaisser moi-même, afin que vous fussiez élevés, vous ayant annoncé gratuitement l’évangile de Dieu ?

8 J’ai dépouillé les autres Églises, en recevant d’elles de quoi m’entretenir, pour vous servir.

9 Et lorsque je me suis trouvé dans le besoin parmi vous, je n’ai été à charge à personne ; car les frères qui étaient venus de Macédoine, ont suppléé à ce qui me manquait ; et je me suis gardé de vous être à charge en quoi que ce fût, et je m’en garderai encore.

10 J’atteste la vérité de Christ, laquelle est en moi, que ce sujet que j’ai de me glorifier dans toute l’Achaïe, ne me sera point ôté.

11 Pourquoi ? Est-ce parce que je ne vous aime pas ? Dieu le sait.

12 Mais ce que j’en fais, et que je ferai encore, c’est afin d’ôter tout prétexte à ceux qui ne cherchent que des prétextes, et afin qu’il se trouve qu’ils n’ont aucun avantage sur nous dans les choses dont ils se vantent.

13 Car ces sortes de faux apôtres sont des ouvriers trompeurs, qui se déguisent en apôtres de Christ.

14 Et il ne faut pas s’en étonner, car Satan même se déguise en ange de lumière.

15 Il n’est donc pas surprenant si ses ministres se déguisent aussi en ministres de la justice, mais leur fin sera telle que leurs œuvres.

16 Je le dis encore : Que personne ne me regarde comme un imprudent ; sinon supportez mon imprudence, afin que je me glorifie aussi un peu.

17 Ce que je dis dans cette confiance avec laquelle je me glorifie, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme par imprudence.

18 Puisque plusieurs se glorifient selon la chair, je me glorifierai aussi.

19 Car vous souffrez sans peine les imprudents, parce que vous êtes sages.

20 Même, si quelqu’un vous assujettit, si quelqu’un vous mange, si quelqu’un prend ce qui est à vous, si quelqu’un s’élève, si quelqu’un vous frappe au visage, vous le souffrez.

21 J’ai honte de le dire, on nous regarde comme si nous n’avions aucun pouvoir ; mais de quelque chose que quelqu’un ose se vanter (je parle en imprudent), j’ose aussi m’en vanter.

22 Sont-ils Hébreux ? je le suis aussi. Sont-ils Israélites ? je le suis aussi. Sont-ils de la postérité d’Abraham ? j’en suis aussi.

23 Sont-ils ministres de Christ (je parle en imprudent) ? je le suis plus qu’eux ; j’ai souffert plus de travaux qu’eux, plus de blessures, plus de prisons ; j’ai été plusieurs fois en danger de mort ;

24 j’ai reçu des Juifs cinq fois quarante coups de fouet moins un ;

25 J’ai été battu de verges trois fois ; j’ai été lapidé une fois ; j’ai fait naufrage trois fois ; j’ai passé un jour et une nuit dans le profond de la mer ;

26 j’ai été souvent en voyage ; j’ai été en danger sur les rivières, en danger de la part des voleurs, en danger parmi ceux de ma nation, en danger parmi les Gentils, en danger dans les villes, en danger dans les déserts, en danger sur la mer, en danger parmi les faux frères ;

27 dans les peines, dans les travaux, dans les veilles, dans la faim, dans la soif, dans les jeûnes, dans le froid, dans la nudité.

28 Outre les choses qui me viennent du dehors, je suis comme assiégé tous les jours par les soucis que me donnent toutes les Églises.

29 Quelqu’un est-il affligé, que je n’en sois aussi affligé ? Quelqu’un est-il scandalisé, que je n’en sois aussi comme brûlé ?

30 S’il faut se glorifier, je me glorifierai de ce qui regarde mes afflictions.

31 Dieu qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens point.

32 A Damas, celui qui en était gouverneur pour le roi Arétas, faisait faire la garde dans la ville des Damascéniens, voulant se saisir de moi ;

33 mais on me descendit de la muraille par une fenêtre, dans une corbeille, et j’échappai ainsi de ses mains.



Excellence des révélations accordées à Paul. Son désintéressement.


1 Certainement il ne me convient pas de me vanter, car j’en viendrai jusqu’aux visions et aux révélations du Seigneur.

2 Je connais un homme en Christ, qui fut ravi jusqu’au troisième ciel, il y a plus de quatorze ans (si ce fut en corps, je ne sais ; si ce fut sans son corps, je ne sais ; Dieu le sait),

3 et je sais que cet homme (si ce fut en son corps, ou si ce fut sans son corps, je ne sais, Dieu le sait),

4 fut ravi dans le paradis, et y entendit des paroles ineffables, qu’il n’est pas possible à l’homme d’exprimer.

5 Je puis me glorifier d’être cet homme-là ; mais pour ce qui est de moi, je ne me glorifierai que de mes afflictions.

6 Si je voulais me glorifier, je ne serais point imprudent, car je ne dirais que la vérité ; mais je m’en abstiens, afin que personne ne m’estime au-dessus de ce qu’il voit en moi, ou de ce qu’il m’entend dire.

7 Et de peur que je ne m’élevasse trop, à cause de l’excellence de mes révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan, pour me souffleter, et pour m’empêcher de m’élever.

8 Trois fois j’ai prié le Seigneur, que cet ange de Satan se retirât de moi.

9 Mais il m’a dit : Ma grâce te suffit ; car ma force s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc plus volontiers dans mes faiblesses, afin que la force de Christ habite en moi.

10 C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les opprobres, dans les misères, dans les persécutions, dans les afflictions extrêmes pour Christ ; car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.

11 J’ai été imprudent en me vantant ; c’est vous qui m’y avez contraint, car c’était à vous à parler avantageusement de moi, vu que je n’ai été inférieur en rien aux plus excellents apôtres, quoique je ne sois rien.

12 Aussi les preuves de mon apostolat ont-elles éclaté parmi vous par une patience à toute épreuve, par des prodiges, par des merveilles et par des miracles.

13 Car, en quoi avez-vous été inférieurs aux autres Eglises, sinon en ce que je ne vous ai point été à charge ; pardonnez-moi ce tort que je vous ai fait.

14 Voici pour la troisième fois que je suis prêt à vous aller voir ; et je ne vous serai point à charge, car ce n’est pas vos biens que je cherche, c’est vous-mêmes ; aussi n’est-ce pas aux enfants à amasser du bien pour leurs pères ; mais c’est aux pères à en amasser pour leurs enfants.

15 Et pour moi je dépenserai très volontiers pour vous tout ce que j’ai, et je me donnerai encore moi-même pour vos âmes ; quoique, vous aimant avec tant d’affection, je sois moins aimé.

16 On dira peut-être que, si je ne vous ai point été à charge, c’est qu’étant un homme artificieux, j’ai voulu user de finesse pour vous surprendre.

17 Mais ai-je tiré du profit de vous par quelqu’un de ceux que je vous ai envoyés ?

18 J’ai prié Tite d’aller vous voir, et j’ai envoyé un de nos frères avec lui. Tite a-t-il tiré du profit de vous ? N’avons-nous pas agi par le même esprit ? n’avons-nous pas marché sur les mêmes traces ?

19 Pensez-vous que nous voulions encore nous justifier auprès de vous ? Nous parlons devant Dieu en Christ ; et tout cela, mes très chers frères, pour votre édification.

20 Car je crains qu’à mon arrivée je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que vous ne me trouviez pas tel que vous voudriez, et qu’il n’y ait parmi vous des contestations, des jalousies, des animosités, des dissensions, des médisances, des rapports, de l’orgueil et des troubles ;

21 et qu’étant retourné vers vous, mon Dieu ne m’humilie, et que je ne sois en pleurs au sujet de plusieurs, qui ayant péché ci-devant, ne se sont point amendés de l’impureté, de la fornication et des impudicités qu’ils ont commises.



Exhortation à s’examiner soi-même et à tendre à la perfection.


1 Voici la troisième fois que je suis prêt à vous aller voir. Sur le rapport de deux ou trois témoins toute affaire sera décidée.

2 J’ai déjà dit, et je le dis encore pour la seconde fois, comme si j’étais présent, et maintenant étant absent, je l’écris à ceux qui ont péché ci-devant, et à tous les autres, que si je retourne chez vous, je n’épargnerai personne ;

3 puisque vous cherchez une preuve que Christ parle par moi, lui qui n’est point faible à votre égard, mais qui est puissant au milieu de vous.

4 Car encore qu’il ait été crucifié selon la faiblesse de la chair, toutefois, il est vivant par la puissance de Dieu ; et nous de même, nous sommes aussi faibles comme lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu au milieu de vous.

5 Examinez-vous vous-mêmes, pour voir si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes ; ne reconnaissez-vous pas vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous ? à moins que, peut-être, vous ne fussiez réprouvés.

6 Mais j’espère que vous reconnaîtrez que pour nous, nous ne sommes point réprouvés.

7 Et je prie Dieu que vous ne fassiez aucun mal ; non pour nous attirer de l’approbation, mais afin que vous fassiez ce qui est bon, dussions-nous être désapprouvés nous-mêmes.

8 Car nous n’avons aucune puissance contre la vérité, nous n’en avons que pour la vérité.

9 Et nous avons de la joie, lorsque nous sommes dans la faiblesse, pourvu que vous soyez forts ; et ce que nous demandons a Dieu, c’est votre parfait affermissement.

10 C’est pourquoi j’écris ces choses étant absent, afin que lorsque je serai présent, je ne sois pas obligé d’user de sévérité, selon la puissance que le Seigneur m’a donnée pour édifier, et non pour détruire.

11 Au reste, mes frères, soyez joyeux ; tendez à la perfection ; consolez-vous ; ayez un même sentiment ; vivez en paix ; et le Dieu de charité et de paix sera avec vous.

12 Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints vous saluent.

13 La grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu, et la communication du Saint-Esprit soient avec vous tous. Amen.


La seconde épître aux Corinthiens a été écrite de Philippes de Macédoine, et portée par Tite et Luc.


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