Traduction par Augustin Crampon.
Texte établi par Société de S. Jean l’Évagéliste, Desclée..
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LIVRE DE TOBIE[1]
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PREMIÈRE PARTIE.


[II, 1 — IV, 23.]
ÉPREUVE ET CONFIANCE EN DIEU
1. Chap. i, 1-25 : Les vertus de Tobie l’ancien.Son origine et sa captivité (i, 1-3). Sa jeunesse en Galilée (i, 4-8) ; son mariage (i, 9, 10). Ses vertus en terre d’exil, sa faveur sous Salmanasar (i, 11-17), ses épreuves sous Sennachérib (i, 18-23) ; la faveur lui revient sous le monarque suivant (i, 24, 25).

Tobie[2], de la tribu et d’une ville de Nephthali, qui est dans la Galilée supérieure, au-dessus de Naasson, derrière le chemin qui va au couchant, ayant à gauche la ville de Séphet, 2fut emmené captif au temps de Salmanasar,[3] roi des Assyriens ; et, dans sa captivité même, il n’abandonna pas le chemin de la vérité. 3Tous les jours, il distribuait à ses frères, ceux de sa nation, captifs comme lui, tout ce dont il pouvait disposer.

4Et alors même qu’il était le plus jeune de ceux de la tribu de Nephthali, il n’y avait rien de juvénile en sa conduite.[4], 5Aussi, tandis que tout le monde allait adorer les veaux d’or que Jéroboam, roi d’Israël, avait faits, lui seul fuyait la compagnie de tous, 6et il se rendait à Jérusalem, au temple du Seigneur où il adorait le Seigneur, Dieu d’Israël, offrant fidèlement les prémices et les dîmes de ses biens. 7Tous les trois ans, il distribuait aux prosélytes et aux étrangers toute sa dîme. 8Il observait ces choses et d’autres semblables, selon la loi de Dieu, dès son jeune âge. 9Parvenu à l’âge d’homme, il épousa une femme de sa tribu, nommée Anne ; et il en eut un fils auquel il donna son nom,[5] 10et qu’il instruisit dès l’enfance à craindre Dieu et à s’abstenir de tout péché.

11Lors donc qu’il fut arrivé comme captif, avec sa femme et son fils, en la ville de Ninive, où était toute sa tribu, 12bien que tous les autres mangeassent des mets des païens, il garda son âme pure, et jamais il ne se souilla par leurs viandes. 13Et parce qu’il se souvenait fidèlement du Seigneur, Dieu lui concilia la faveur du roi Salmanasar, 14qui lui donna pouvoir d’aller partout où il voudrait, avec liberté de faire ce qu’il lui plairait.[6] 15Il allait donc visiter tous ceux qui étaient captifs et leur donnait des conseils salutaires.

16Etant une fois allé à Ragès,[7] ville des Mèdes, avec dix talents, provenant des largesses dont le roi l’avait enrichi, 17il vit, parmi le grand nombre de ses compatriotes, un homme de sa tribu, nommé Gabélus,[8] qui était dans le besoin, et il lui donna contre un reçu cette somme d’argent.

18Longtemps après, le roi Salmanasar[9] étant mort, Sennachérib, son fils, régna à sa place. Comme ce prince avait une grande haine contre les enfants d’Israël, 19Tobie allait visiter chaque jour tous ceux de sa parenté ; il les consolait et distribuait de ses biens à chacun, selon son pouvoir ; 20il donnait à manger à ceux qui avaient faim, procurait des vêtements à ceux qui étaient nus et mettait un grand zèle à donner la sépulture à ceux qui étaient morts ou qui avaient été tués. 21Lorsque le roi Sennachérib,[10] revenu de Judée en fugitif, après la défaite dont Dieu l’avait frappé pour ses blasphèmes, faisait mettre à mort, dans sa fureur, un grand nombre des enfants d’Israël, Tobie enterrait les cadavres. 22La nouvelle en ayant été apportée au roi, il ordonna de le mettre à mort et lui ôta tous ses biens. 23Mais Tobie prit la fuite avec son fils et sa femme, et, dépouillé de tout, il réussit à se cacher, parce qu’il avait beaucoup d’amis. 24Quarante-cinq jours après, le roi fut tué par ses propres fils. 25Alors Tobie revint dans sa maison, et tous ses biens lui furent rendus.[11]


2. Chap. ii, 1 — iii, 6 : La cécité de Tobie, sa résignation.Zèle de Tobie pour la sépulture des morts (ii, 1-9). L’accident et ses raisons providentielles (ii, 10-14). Réponse de Tobie aux railleries de ses parents et amis (ii, 15-18). Colère de la femme de Tobie en présence de ses scrupules (ii, 19-23). Prière de Tobie, il demande la mort (iii, 1-6).

Après cela, une fête[12] du Seigneur étant venue, et un grand repas ayant été préparé dans la maison de Tobie, 2il dit à son fils : “Va et amène quelques hommes de notre tribu, craignant Dieu, afin qu’ils mangent avec nous.” 3Son fils partit ; à son retour, il lui annonça qu’un des enfants d’Israël, qu’on avait assassiné, gisait dans la rue. À l’instant, Tobie se leva de table et, laissant là le repas sans avoir rien mangé, arriva au cadavre, 4le prit et le rapporta secrètement à sa maison, afin de l’inhumer avec précaution après le coucher du soleil. 5Lorsqu’il l’eut caché, il prit son repas avec larmes et tremblement, 6au souvenir de cette parole que le Seigneur avait dite par le prophète Amos : “Vos jours de fêtes seront changés en gémissements et en deuil.” 7Puis, quand le soleil fut couché, il sortit et mit le corps en terre. 8Tous ses voisins le blâmaient en disant : “On a déjà ordonné de te faire mourir pour ce sujet, et à peine as-tu échappé à cet arrêt de mort, que tu recommences à donner aux morts la sépulture !” 9Mais Tobie, craignant plus Dieu que le roi, enlevait les corps de ceux qui avaient été tués, les cachait dans sa maison et les inhumait pendant la nuit.[13]

10Un jour qu’il s’était fatigué à donner la sépulture aux morts, étant rentré à sa maison, il se jeta au pied de la muraille et s’endormit. 11Pendant qu’il dormait,[14] il tomba d’un nid d’hirondelles de la fiente chaude sur ses yeux, et il devint aveugle. 12Dieu permit que cette épreuve lui arrivât, afin que sa patience, comme celle du saint homme Job, fût donnée en exemple à la postérité. 13Car, ayant toujours craint Dieu dès son enfance et observé ses commandements, il ne s’attrista pas contre Dieu de ce que le malheur de la cécité l’avait atteint. 14Mais il resta inébranlable dans la crainte de Dieu, lui rendant grâces tous les jours de sa vie.

15De même que les chefs de tribu insultaient au bienheureux Job, ainsi les parents et les amis de Tobie raillaient sa conduite, en disant : 16“Qu’est devenue ton espérance, pour laquelle tu faisais des aumônes et donnais la sépulture aux morts ?” 17Tobie les reprenait en disant : “Ne parlez pas ainsi ; 18car nous sommes enfants des saints,[15] et nous attendons cette vie que Dieu doit donner à ceux qui ne lui retirent jamais leur fidélité.”

19Anne, sa femme, allait tous les jours tisser de la toile et, par le travail de ses mains, elle rapportait, pour leur entretien, ce qu’elle pouvait gagner.[16] 20Il arriva ainsi qu’ayant reçu un chevreau,[17] elle l’apporta à la maison. 21Son mari, ayant entendu le bêlement du chevreau dit : “Voyez si ce chevreau n’aurait pas été dérobé, et rendez-le à son maître, car il ne nous est pas permis de rien manger qui provienne d’un vol, ni même d’y toucher.”[18] 22Alors sa femme répondit avec colère : “Il est manifeste que ton espérance est devenue vaine ; voilà ce que t’ont rapporté tes aumônes !” 23C’est par ces discours et d’autres semblables qu’elle l’injuriait.


Alors Tobie, ayant poussé un soupir, commença à prier avec larmes, 2en disant : “Vous êtes juste, Seigneur ; justes sont tous vos jugements, et toutes vos voies sont miséricorde, vérité et justice. 3Et maintenant, Seigneur, souvenez-vous de moi ; ne tirez pas vengeance de mes péchés, et ne rappelez pas en votre mémoire mes offenses, ou celles de mes ancêtres. 4Car nous n’avons pas obéi à vos préceptes ; c’est pourquoi nous avons été livrés au pillage, à la captivité, à la mort, à la risée et à l’opprobre parmi toutes les nations au sein desquelles vous nous avez dispersés. 5Et maintenant, Seigneur, vos châtiments sont grands, parce que nous n’avons pas agi selon vos préceptes et que nous n’avons pas marché sincèrement devant vous.

6Et maintenant, Seigneur, traitez-moi selon votre volonté, et commandez que mon esprit soit reçu en paix, car il est meilleur pour moi de mourir que de vivre.”[19]
3. Chap. iii, 7-23 : Épreuve de Sara, fille de Raguel.Infortunes de Sara dans ses mariages antérieurs (iii, 7, 8) ; elle est, à ce sujet, insultée par sa servante (iii, 9, 10a). Peine de Sara, sa prière ; elle demande d’être délivrée, de son opprobre ou de mourir (iii, 10b-23).

7Il arriva en ce même jour, à Ecbatane,[20] ville des Mèdes, que Sara, fille de Raguel, entendit, elle aussi, les injures d’une des servantes de son père. 8Car elle avait été successivement donnée en mariage à sept maris, et un démon, nommé Asmodée,[21] les avait fait mourir aussitôt qu’ils étaient venus auprès d’elle. 9Comme elle reprenait donc cette servante pour quelque faute, celle-ci lui répondit en disant : “Que jamais nous ne voyions sur la terre ni fils ni fille de toi, meurtrière de tes maris. ! 10Veux-tu donc me donner aussi la mort, comme tu as déjà fait mourir sept maris ? “A cette parole, Sara monta dans la chambre haute de sa maison et y resta trois jours et trois nuits, sans boire ni manger. 11Mais, persévérant dans la prière, elle suppliait Dieu avec larmes de la délivrer de cet opprobre.[22]

12Le troisième jour, elle acheva sa prière et bénit le Seigneur, 13en disant : “Béni soit votre nom, ô Dieu de nos pères, qui, lors même que vous êtes irrité, faites miséricorde, et qui, au temps de la tribulation, pardonnez les péchés à ceux qui vous invoquent. 14Vers vous, Seigneur, je tourne mon visage, vers vous j’élève mes yeux. 15Je vous demande, Seigneur, de me délivrer des liens de cet opprobre ; sinon, de me retirer de cette terre.[23] 16Vous savez, Seigneur, que je n’ai jamais désiré un mari, et que j’ai conservé mon âme pure de toute concupiscence. 17Jamais je n’ai fréquenté les jeux folâtres et n’ai eu de commerce avec les hommes de conduite légère. 18C’est dans votre crainte, et non pour suivre ma passion, que j’ai consenti à prendre un mari. 19Ou bien je n’étais pas digne d’eux, ou bien peut-être n’étaient-ils pas dignes de moi, car il se pourrait que vous m’ayez conservée pour un autre époux. 20Il n’est pas au pouvoir de l’homme de pénétrer vos desseins. 21Mais quiconque vous honore tient pour assuré que sa vie, si elle a été dans l’épreuve, sera couronnée, que s’il a été dans la tribulation, il sera délivré, et que si le châtiment est venu sur lui, il pourra obtenir votre miséricorde. 22Car vous ne prenez point plaisir à notre perte, mais après la tempête vous ramenez le calme, et après les pleurs et les larmes vous répandez la joie. 23Que votre nom, Dieu d’Israël, soit béni dans tous les siècles !”

DEUXIÈME PARTIE.
[III, 24 — XII, 22.]

INTERVENTION PROVIDENTIELLE EN FAVEUR DE TOBIE ET DE SARA.
1. Chap. iii, 24, 25:Thème général ; les deux prières sont exaucées.

24Ces deux supplications[24] furent exaucées en même temps devant la gloire du Dieu souverain ; 25et le saint ange du Seigneur, Raphaël, fut envoyé pour guérir Tobie et Sara, dont les prières avaient été prononcées en même temps en présence du Seigneur.[25]


2. Chap. iv, 1-23 : Recommandations de Tobie l’ancien à son fils : il l’envoie chez Gabélus.Se croyant près de mourir, Tobie recommande à son fils le soin de sa sépulture (iv, 1-3), les devoirs envers sa mère (iv, 4, 5), la fuite du péché (iv, 6), l’aumône (iv, 7-12), la pureté, l’humilité, la justice, la charité, la piété (iv, 13-20) ; il l’invite à aller chercher l’argent jadis confié à Gabélus (iv, 21, 22). Pauvreté confiante (iv, 23).

Tobie croyant que sa prière était exaucée et qu’il allait mourir, appela auprès de lui Tobie, son fils,[26] 2et lui dit : “Écoute, mon fils, les paroles de ma bouche et pose-les comme un solide fondement dans ton cœur. 3Lorsque Dieu aura reçu mon âme, mets mon corps en terre. Tu honoreras ta mère tous les jours de sa vie ; 4car tu dois te souvenir de ce qu’elle a souffert et des grands dangers qu’elle a courus à cause de toi, lorsqu’elle te portait dans son sein. 5Et quand elle-même aura aussi achevé le temps de sa vie, tu lui donneras la sépulture auprès de moi. 6Tous les jours de ta vie aie Dieu présent à ta pensée, et garde-toi de consentir jamais au péché et de transgresser les préceptes du Seigneur, ton Dieu.[27] 7Fais l’aumône de ton bien, et ne détourne point ton visage d’aucun pauvre ; car il arrivera ainsi que le visage de Dieu ne se détournera point de toi. 8De la manière que tu le pourras, sois miséricordieux.[28] 9Si tu as beaucoup de bien, donne largement ; si tu en as peu, aie soin de partager même ce peu de bon cœur. 10Tu t’amasseras ainsi un grand trésor pour le jour du besoin. 11Car l’aumône délivre de tout péché et de la mort, et elle ne laissera point l’âme descendre dans les ténèbres. 12L’aumône sera, pour tous ceux qui l’auront faite, un grand sujet de confiance devant le Dieu souverain. 13Garde-toi, mon fils, de toute impureté, et qu’en dehors de ton épouse ta conscience ne te reproche jamais une action criminelle.[29] 14Ne laisse jamais l’orgueil dominer dans ton cœur ou dans tes paroles, car c’est par lui que tous les maux ont pris commencement. 15Quand un homme aura fait pour toi un travail, paye-lui aussitôt son salaire, et que le salaire du mercenaire ne reste pas un instant chez toi.[30] 16Ce que tu serais fâché qu’on te fît, aie soin de ne le faire jamais à un autre.[31] 17Mange ton pain avec ceux qui ont faim et avec les indigents, et couvre de tes vêtements ceux qui sont nus.[32] 18Fais servir ton pain et ton vin à célébrer la sépulture des justes, mais ne le mange ni ne le bois avec les pécheurs.[33] 19Cherche toujours conseil auprès d’un homme sage.[34] 20Bénis Dieu en tout temps ; demande-lui qu’il dirige tes voies, et que tous tes desseins réussissent par lui.[35] 21Je t’informe, aussi, mon fils, que, lorsque tu étais encore petit enfant, j’ai donné dix talents d’argent[36] à Gabélus de Ragès, ville des Mèdes, et que j’ai son reçu entre les mains. 22C’est pourquoi fais tes diligences pour l’aller trouver et retirer cette somme d’argent, et tu lui rendras son obligation. 23N’aie point de crainte, mon fils. Il est vrai que nous menons une vie pauvre, mais nous aurons beaucoup de biens si nous craignons Dieu, si nous évitons tout péché et faisons de bonnes œuvres.


3. v, 1-28 : L’ange Raphaël, guide du jeune Tobie.Inquiétude du jeune Tobie touchant le voyage (v, 1-4). La rencontre de Raphaël, Tobie l’annonce à son père (v, 5-10). Chez Tobie l’ancien ; Raphaël accepte de guider son fils (v, 11-21). Départ (v, 22) ; deuil de la mère, Tobie l’ancien la console (v, 23-28).

Alors Tobie répondit à son père, en disant : “Tout ce que tu m’as ordonné, je le ferai mon père. 2Mais je ne sais comment je pourrai retirer cet argent. Cet homme ne me connaît pas, et il m’est également inconnu ; quel signe lui donnerai-je ? Je ne sais pas même le chemin qui conduit en ce pays-là.”[37] 3Son père lui répondit en disant : “J’ai son écrit entre les mains ; aussitôt que tu le lui auras montré, il te remboursera. 4Mais va maintenant chercher un homme fidèle qui aille avec toi, moyennant salaire, afin que tu rentres en possession de cet argent, pendant que je vis encore.”

5Tobie, étant sorti, trouva un beau jeune homme, debout et ceint, comme disposé à se mettre en route.[38] 6Ignorant que ce fût un ange de Dieu, il le salua et lui dit : “D’où es-tu, bon jeune homme ?” 7L’ange répondit : “Je suis un des enfants d’Israël.” Et Tobie lui dit : “Connais-tu la route qui conduit au pays des Mèdes ?” 8Il lui répondit : “Je la connais, j’ai souvent parcouru tous ces chemins et j’ai logé chez Gabélus, notre frère, qui demeure à Ragès, ville des Mèdes, laquelle est située dans les montagnes d’Ecbatane.” 9Tobie lui dit : “Attends-moi, je te prie, jusqu’à ce que j’aie annoncé cela à mon père.”

10Alors Tobie étant rentré raconta tout à son père. Sur quoi le père émerveillé demanda qu’on fît entrer le jeune homme. 11Celui-ci entra et salua, en disant : “Que la joie soit toujours avec toi ! “— 12“Quelle joie puis-je avoir, répondit Tobie, moi qui suis assis dans les ténèbres et qui ne vois pas la lumière du ciel ?”[39] 13Le jeune homme lui dit : “Aie bon courage ! Il est facile à Dieu de te guérir.”[40] 14Ensuite Tobie lui dit : “Pourrais-tu bien conduire mon fils chez Gabélus, à Ragès, ville des Mèdes ? A ton retour, je te donnerai ton salaire.” — 15“Je le conduirai, répondit l’ange, et je le ramènerai auprès de toi.” 16Tobie lui dit : “Dis-moi, je t’en prie, de quelle famille et de quelle tribu es-tu ?” 17L’ange Raphaël lui répondit : “Est-ce la famille du mercenaire que tu cherches, ou le mercenaire lui-même, qui doit accompagner ton fils ? 18Mais pour ne pas te rendre inquiet, je suis Azarias, fils du grand Ananie.” 19“Tu es d’une noble race, lui dit Tobie. Mais ne te fâche pas, je te prie, de ce que j’ai désiré connaître ta famille.”[41] 20Et l’ange lui dit : “Je conduirai ton fils sain et sauf, et je te le ramènerai sain et sauf.”[42] 21Tobie ajouta : “Fais un heureux voyage ! Que Dieu soit sur votre chemin, et que son ange vous accompagne !”[43]

22Quand on eut préparé tout ce qu’ils devaient emporter en voyage,[44] Tobie dit adieu à son père et à sa mère, et il se mit en route avec l’ange.

23Lorsqu’ils furent partis, la mère se mit à pleurer, en disant : “Tu nous as ôté le bâton de notre vieillesse, et tu l’as éloigné de nous. 24Plût à Dieu que cet argent pour lequel tu l’as envoyé, n’eût jamais existé ! 25Car notre pauvreté nous suffisait, et c’était pour nous une richesse que de voir notre fils.” 26Tobie lui répondit : “Ne pleure point; notre fils arrivera sain et sauf, et il reviendra vers nous sain et sauf, et tes yeux le reverront. 27Car je crois qu’un bon ange de Dieu l’accompagne, et qu’il dispose heureusement tout ce qui lui arrive, en sorte qu’il reviendra vers nous avec joie.” 28A cette parole, sa mère cessa de pleurer et elle se tut.


4. Chap. vi, 1-9 : Halte au bord du Tigre et capture du poisson.

Tobie partit, suivi du chien, et il fit sa première halte près du fleuve du Tigre. 2Comme il descendait sur la rive pour se laver les pieds, voici qu’un énorme poisson s’élança pour le dévorer.[45] 3Effrayé, Tobie poussa un grand cri, en disant : “Seigneur, il se jette sur moi !”[46] 4L’ange lui dit : “Prends-le par les ouïes et tire-le à toi. “Ce qu’ayant fait, il le tira sur la terre sèche, et le poisson se débattit à ses pieds. 5L’ange lui dit : “Vide ce poisson, et conserves-en le cœur, le fiel et le foie, car ils sont employés comme d’utiles remèdes.” 6Il obéit ; puis il fit rôtir une partie de la chair, qu’ils emportèrent avec eux pour la route ; ils salèrent le reste, qui devait leur suffire jusqu’à ce qu’ils arrivassent à Ragès, ville des Mèdes.[47] 7Et Tobie interrogea l’ange, en disant : “Je te prie, Azarias mon frère, de me dire quelle vertu curative possèdent les parties de ce poisson que tu m’as commandé de garder.” 8L’ange lui répondit : “Si tu poses sur des charbons une petite partie du cœur, la fumée qui s’en exhale chasse toute espèce de démons, soit d’un homme, soit d’une femme, en sorte qu’ils ne peuvent plus s’en approcher. 9Et le fiel sert à oindre les yeux couverts d’une taie, et il les guérit.”

5. Chap. vi, 10 —22 : Raphaël déclare à Tobie qu’il lui faut demander Sara en mariage.L’ange invite Tobie à s’arrêter chez Raguel et à demander Sara en mariage (vi, 10-13). Objections de Tobie, les sept maris tués par le démon (vi, 14, 15). Réponse de Raphaël : ceux sur qui le démon a pouvoir (vi, 16, 17) ; précautions à prendre et conduite à tenir (vi, 18-22).

10Tobie lui dit : “Où veux-tu que nous prenions du repos ?” 11L’ange lui répondit : “Il y a ici un homme appelé Raguel, de ta tribu et de ta famille ; il a une fille nommée Sara, mais, en dehors d’elle, il n’a aucun autre enfant, fils ou fille.[48] 12Tout son bien doit te revenir, et il faut que tu la prennes pour épouse.[49] 13Demande-la donc à son père, et il te la donnera pour femme.” 14Alors Tobie répondit : “J’ai ouï dire qu’elle avait déjà épousé sept maris, et qu’ils sont tous morts et l’on m’a dit encore qu’un démon les avait tués. 15Je crains donc que le même chose ne m’arrive à moi-même, et que, étant fils unique de mes parents, je ne fasse descendre avec tristesse leur vieillesse dans le tombeau.”[50] 16Et l’ange Raphaël lui dit : “Écoute-moi, et je t’apprendrai qui sont ceux sur lesquels le démon a du pouvoir.[51] 17Ce sont ceux qui entrent dans le mariage en bannissant Dieu de leur cœur et de leur pensée, pour se livrer à leur passion, comme le cheval et le mulet qui n’ont pas de raison : sur ceux-là le démon a pouvoir. 18Mais toi, lorsque tu l’auras épousée, étant entré dans la chambre, vis avec elle en continence pendant trois jours, et ne songe à autre chose qu’à prier Dieu avec elle. 19La première nuit, livre au feu le foie du poisson, et le démon s’enfuira. 20La seconde nuit, tu seras admis dans la société des saints patriarches. 21La troisième nuit, tu recevras la bénédiction promise à leur postérité, afin qu’il naisse de vous des enfants pleins de vigueur. 22La troisième nuit passée, tu prendras la jeune fille dans la crainte du Seigneur, guidé bien plus par le désir d’avoir des enfants que par la passion, afin que tu obtiennes dans tes enfants la bénédiction promise à la race d’Abraham.”


6. Chap. vii, 1-20:Chez Raguel; Tobie obtient la main de Sara.chez Raguel, il reconnaît Tobie, son cousin (vii, 1-8). Avant le festin, Tobie demande Sara (vii, 9, 10). Doutes de Raguel. Raphaël les dissipe (vii, 11, 12). Consentement, acte de mariage, festin (vii, 13-17). Sara dans la chambre nuptiale (vii, 18-20).

Ils entrèrent chez Raguel, qui les reçut avec joie. 2À la vue de Tobie, Raguel dit à Anne, sa femme : “Comme ce jeune homme ressemble à mon cousin !”[52] 3Ayant ainsi parlé, il dit aux voyageurs : “D’où êtes-vous, jeunes gens, nos frères ?” Ils répondirent : “Nous sommes de la tribu de Nephthali, du nombre des captifs de Ninive.” 4Raguel leur dit : “Connaissez-vous Tobie, mon frère ? “— “Nous le connaissons”, répondirent-ils. 5Et comme Raguel disait beaucoup de bien de Tobie, l’ange lui dit : “Tobie, dont tu nous parles, est le père de ce jeune homme.” 6Aussitôt Raguel courut à lui et l’embrassa avec larmes, pleurant à son cou. 7“Sois béni, mon fils, dit-il, car tu es fils d’un homme de bien, du meilleur des hommes !”[53] 8Et Anne, sa femme, et Sara, leur fille, versaient des larmes.

9Après qu’ils se furent ainsi parlés, Raguel fit tuer un bélier et préparer un festin ; et, comme il les engageait à s’asseoir pour le repas,[54] 10Tobie dit : “Je ne mangerai ni ne boirai ici aujourd’hui, que tu ne m’aies d’abord accordé ma demande, et que tu ne me promettes de me donner Sara, ta fille.” 11En entendant ces mots, Raguel fut saisi de frayeur, sachant ce qui était arrivé aux sept maris qui s’étaient approchés d’elle, et il commença à craindre que pareil malheur n’arrivât encore à celui-ci. Comme il était dans cette incertitude et ne donnait aucune réponse à la demande de Tobie, 12l’ange lui dit : “N’appréhende point de donner ta fille à ce jeune homme ; car c’est à lui, qui craint Dieu, qu’elle doit appartenir comme épouse ; voilà pourquoi aucun autre n’a pu la posséder.” 13Alors Raguel dit : “Je ne doute pas que Dieu n’ait admis en sa présence mes prières et mes larmes. 14Et je crois qu’il vous a fait venir vers moi, afin que ma fille épousât son parent, selon la loi de Moïse. N’aie donc plus de doute que je te la donne.” 15Et prenant la main droite de sa fille, il la mit dans la main droite de Tobie, en disant : “Que le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob soit avec vous, que lui-même vous unisse et qu’il répande sur vous sa pleine bénédiction !” 16Puis ayant pris du papier, ils rédigèrent l’acte du mariage. 17Après quoi, ils prirent part au festin, en bénissant Dieu.

18Raguel appela Anne, sa femme, et lui ordonna de préparer une autre chambre. 19Elle y conduisit Sara, sa fille, qui se prit à pleurer. 20Et elle lui dit : “Aie bon courage, ma fille. Que le Seigneur du ciel te donne la joie à la place du chagrin que tu as éprouvé !”


7. Chap. viii, 1-24 : Tobie auprès de Sara. — Conjuration du démon (viii, 1-3). Tobie fait part à Sara de ses pieux sentiments (viii, 4, 5), leurs prières (viii, 6-10). Inquiétudes et précautions de Raguel (viii, 1, 11, 12) ; sa joie en apprenant l’heureuse issue ; il unit son action de grâces ù celle de sa femme (viii, 13-20). Réjouissances et présents (viii, 21-24).

Le repas achevé, ils conduisirent le jeune homme auprès de Sara. 2Tobie, se ressouvenant des paroles de l’ange, tira de son sac une partie du foie et la posa sur des charbons ardents. 3Alors l’ange Raphaël saisit le démon et l’enchaîna dans le désert de la Haute-Égypte.[55]

4Et Tobie exhorta la jeune fille, en lui disant : “Sara, lève-toi, et prions Dieu aujourd’hui, demain et après-demain ; durant ces trois nuits nous serons unis à Dieu, et, après la troisième nuit, nous vivrons dans notre mariage.[56] 5Car nous sommes enfants des saints, et nous ne pouvons pas nous unir comme les nations qui ne connaissent pas Dieu.” 6S’étant donc levés ensemble, tous deux prièrent instamment Dieu de leur accorder la santé. 7Tobie dit : “Seigneur, Dieu de nos pères, que le ciel et la terre, que la mer, les fontaines et les fleuves, avec toutes vos créatures qu’ils renferment, vous bénissent ! 8Vous avez fait Adam du limon de la terre, et vous lui avez donné Eve pour compagne.[57] 9Et maintenant, Seigneur, vous savez que ce n’est point pour satisfaire ma passion que je prends ma sœur pour épouse, mais dans le seul désir de laisser des enfants qui bénissent votre nom dans tous les siècles.” 10Sara dit aussi : “Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous, et puissions-nous tous deux ensemble arriver à la vieillesse dans une parfaite santé !”[58]

11A l’heure du chant du coq, Raguel commanda qu’on fît venir ses serviteurs, et ils s’en allèrent avec lui pour creuser une fosse. 12Car il disait : “Il pourrait bien lui être arrivé la même chose qu’aux sept autres maris qui sont allés auprès d’elle.” 13Lorsqu’ils eurent préparé la fosse, Raguel revint vers sa femme et lui dit : 14“Envoie une de tes servantes pour voir s’il est mort afin que je le mette en terre avant qu’il fasse jour.” 15Anne envoya une de ses servantes. Celle-ci étant entrée dans la chambre, les trouva sains et saufs, pareillement endormis. 16Etant retournée, elle annonça cette bonne nouvelle ; et Raguel et Anne, sa femme, bénirent le Seigneur, 17en disant : “Nous vous bénissons Seigneur, Dieu d’Israël, car le malheur que nous redoutions n’est pas arrivé. 18Vous avez usé envers nous de miséricorde, et vous avez éloigné de nous l’ennemi qui nous persécutait. 19Vous avez eu pitié de deux enfants uniques. Faites, Seigneur, qu’ils vous bénissent de plus en plus, et qu’ils vous offrent un sacrifice de louange pour leur préservation, afin que toutes les nations reconnaissent que vous seul êtes Dieu sur toute la terre.”

20Aussitôt Raguel commanda à ses serviteurs de combler avant le jour la fosse qu’ils avaient faite. 21Et il dit à sa femme d’apprêter un festin et de disposer toutes les choses nécessaires à des voyageurs pour leur entretien.[59] 22Il fit aussi tuer deux vaches grasses et quatre béliers, pour préparer un repas à tous ses voisins et à tous ses amis. 23Et Raguel conjura Tobie de rester chez lui pendant deux semaines. 24Raguel donna à Tobie, la moitié de tout ce qu’il possédait, et il rédigea un écrit afin que la moitié qui restait devînt la propriété de Tobie, après leur mort.


8. Chap. ix, 1-12 : Raphaël se rend auprès de Gabélus pour recueillir l’argent de Tobie.Afin de diminuer les retards, Tobie prie Raphaël de se rendre auprès de Gabélus (ix, 1-5). Entrevue de Raphaël et de Gabélus (ix, 6). Gabélus vient au festin des noces, sa joie et ses vœux (ix, 7-12).

Alors Tobie appela auprès de lui l’ange, qu’il croyait un homme et lui dit : “Azarias, mon frère, je te prie d’écouter mes paroles.[60] 2Quand je me donnerais à toi comme esclave, je ne reconnaîtrais pas encore assez tous tes soins. 3Néanmoins je t’adresse encore cette prière : Prends avec toi des bêtes de somme et des serviteurs, et va trouver Gabélus, à Ragès, ville des Mèdes ; tu lui rendras son écrit, tu recevras de lui l’argent et tu le prieras de venir à mes noces. 4Car tu sais toi-même que mon père compte les jours, et que, si je tarde un jour de plus, son âme sera dans la tristesse. 5Tu vois aussi de quelle manière Raguel m’a conjuré de rester ici, et que je ne puis résister à ses instances.”

6Alors Raphaël, prenant quatre des serviteurs de Raguel et deux chameaux, se rendit à Ragès, ville des Mèdes. Ayant trouvé Gabélus, il lui rendit son billet et en reçut tout l’argent ; 7et, après lui avoir raconté tout ce qui était arrivé à Tobie, fils de Tobie, il le fit venir avec lui aux noces. 8Lorsque Gabélus entra dans la maison de Raguel, il trouva Tobie à table ; celui-ci se leva aussitôt ; ils se baisèrent mutuellement, et Gabélus pleura et bénit Dieu, 9en disant : “Que le Dieu d’Israël te bénisse, car tu es le fils d’un homme excellent, juste et craignant Dieu, et faisant beaucoup d’aumônes ! 10Que la bénédiction se répande aussi sur ta femme et sur vos parents ! 11Puissiez-vous voir vos fils et les fils de vos fils, jusqu’à la troisième et à la quatrième génération ! Que votre postérité soit bénie du Dieu d’Israël, qui règne dans les siècles des siècles !” 12Tous ayant dit : Amen ! ils se mirent à table, et c’est dans la crainte de Dieu qu’ils firent le festin des noces.


9. Chap. x, 1-13 : Départ de Tobie.[61]Inquiétude causée aux parents de Tobie par son absence (x, 1-7). Tobie se soustrait aux instances de Raguel (x, 8-10a) ; celui-ci prend congé de sa fille, ses présents et ses recommandations (x, 10b-13).

Pendant que Tobie différait son départ à cause de ses noces, son père Tobie était rempli d’inquiétude : “D’où vient, se disait-il, le retard de mon fils ? Quelle raison peut le retenir dans ce pays ? 2Gabélus serait-il mort, et n’y aurait-il plus personne pour lui rendre cet argent ?” 3Il commença donc à s’attrister beaucoup, lui et Anne, sa femme, et ils se mirent ensemble à pleurer de ce que leur fils n’était pas revenu près d’eux au jour marqué. 4Sa mère surtout répandait des larmes intarissables : “Hélas ! hélas ! mon fils, disait-elle, pourquoi t’avons-nous envoyé si loin, toi qui étais la lumière de nos yeux, le bâton de notre vieillesse, la consolation de notre vie et l’espérance de notre postérité ? 5Nous qui avions tout en toi seul, nous n’aurions pas dû t’éloigner de nous.” 6Tobie lui disait : “Cesse tes plaintes et ne te trouble pas ; notre fils se porte bien et l’homme avec qui nous l’avons fait partir est très fidèle.” 7Mais rien ne pouvait la consoler ; sortant chaque jour de sa maison, elle regardait de tous côtés, et allait sur tous les chemins par lesquels il y avait espoir qu’il reviendrait, afin, s’il était possible, de l’apercevoir de loin.

8Cependant Raguel disait à son gendre : “Reste ici, et j’enverrai des nouvelles de ta santé à Tobie, ton père.” 9Tobie lui répondit : “Je sais que mon père et ma mère comptent les jours et que leur esprit se tourmente au-dedans d’eux.” 10Après avoir fait encore de grandes instances à Tobie, sans que celui-ci voulût rien entendre à ses raisons, Raguel lui remit Sara avec la moitié de tout ce qu’il possédait, en serviteurs et en servantes, en troupeaux, en chameaux, en vaches, en argent, dont il avait beaucoup, et il le laissa partir, plein de santé et de joie, 11en disant : “Que le saint ange du Seigneur soit en votre chemin, qu’il vous conduise jusque chez vous sains et saufs ; puissiez-vous trouver toute chose prospère chez vos parents, et puissent mes yeux voir vos enfants avant que je meure !” 12Et le père et la mère, prenant leur fille, l’embrassèrent et la laissèrent aller, 13après lui avoir recommandé d’honorer ses beaux-parents, d’aimer son mari, de bien conduire sa famille, de gouverner sa maison et de se conserver elle-même sans reproche.[62]


10. Chap. xi, 1-21 : Retour de Tobie auprès de ses parents : À Charan : Raphael conseille à Tobie de devancer la caravane (xi, 1-4). Anne aperçoit son fils et l’annonce à son mari (xi, 5, 6). Raphaël dit à Tobie ce qu’il doit faire pour la guérison de son père (xi, 7, 8). L’arrivée (xi, 9-11). Tobie l’ancien est guéri de sa cécité (xi, 12-17). Arrivée de Sara, récit du voyage, actions de grâces et festins (xi, 18-21).

Comme ils s’en retournaient, ils arrivèrent le onzième jour à Charan,[63] ville située à moitié chemin vers Ninive. 2Et l’ange dit : “Tobie, mon frère, tu sais[64] en quel état tu as laissé ton père. 3Si donc tu le trouves bon, prenons les devants, et que tes serviteurs suivent à petites journées, avec ta femme et tes troupeaux.” 4Tobie ayant approuvé ce dessein, Raphaël lui dit : “Prends avec toi du fiel du poisson, car tu en auras besoin.” Tobie prit de ce fiel, et ils partirent.

5Anne cependant allait tous les jours s’asseoir près du chemin, au sommet d’une éminence, d’où elle pouvait découvrir de loin. 6Et comme elle épiait de là l’arrivée de son fils, elle l’aperçut dans le lointain qui revenait et, l’ayant reconnu, elle courut l’annoncer à son mari, en disant : “Voici ton fils qui arrive.”

7En même temps, Raphaël dit à Tobie : “Lorsque tu seras entré dans ta maison, adore aussitôt le Seigneur, ton Dieu, et lui rends grâces ; puis, t’approchant de ton père, tu le baiseras,[65] 8et tu étendras tout de suite sur ses yeux de ce fiel de poisson que tu portes avec toi ; car sache que ses yeux s’ouvriront à l’instant, et que ton père verra la lumière du ciel, et que ta vue le comblera de joie.”

9Alors le chien qui les avait accompagnés dans le voyage courut devant eux, comme pour apporter la nouvelle, caressant de la queue et tout joyeux.[66] 10Et le père aveugle se leva et se mit à courir, et, comme il heurtait des pieds, il donna la main à un serviteur[67] pour aller au-devant de son fils. 11Le prenant dans ses bras, il le baisa, ce que fit aussi sa femme, et tous deux versaient des larmes de joie.

12Après qu’ils eurent adoré Dieu et lui eurent rendu grâces, il s’assirent.[68] 13Aussitôt Tobie, prenant du fiel du poisson, l’étendit sur les yeux de son père. 14Au bout d’une demi-heure environ d’attente, une taie blanche, comme la pellicule d’un œuf, commença à sortir de ses yeux.[69] 15Tobie la saisit, et l’arracha des yeux de son père, et à l’instant celui-ci recouvra la vue. 16Et ils rendaient gloire à Dieu, lui et sa femme et tous ceux qui le connaissaient. 17Tobie disait : “Je vous bénis, Seigneur, Dieu d’Israël, parce que vous m’avez châtié et que vous m’avez guéri ; et voici que je vois mon fils Tobie !”

18Sept jours après arriva aussi Sara, la femme de son fils, avec tous ses serviteurs en bonne santé, avec les troupeaux et les chameaux, et tout l’argent de son mariage et celui qu’avait rendu Gabélus. 19Et Tobie raconta à ses parents tous les bienfaits dont Dieu l’avait comblé par l’homme qui l’avait conduit.[70] 20Achior et Nabath,[71] parents de Tobie, vinrent le trouver, pleins de joie, et le félicitèrent de tous les biens que Dieu lui avait faits. 21Et pendant sept jours, mangeant ensemble, ils se livrèrent à de grandes réjouissances.


11. Chap. xii, 1-22 : L’ange Raphaël se fait reconnaître.Après avoir délibéré ensemble, Tobie l’ancien et son fils offrent une récompense à Raphaël (xii, 1-5). Celui-ci révèle à Tobie comment, en récompense de ses bonnes œuvres et après l’épreuve, il lui a été envoyé par Dieu, sa dignité (xii, 6-15). Crainte des assistants. Raphaël la dissipe et prend congé d’eux (xii, 16-22).

Alors Tobie appela auprès de lui son fils et lui dit : “Que donnerons-nous à ce saint homme qui t’a accompagné dans ton voyage ?”[72] 2Tobie répondit à son père : “Mon père, quelle récompense pouvons-nous lui offrir ? Y a-t-il quelque chose qui soit en rapport avec ses services ? 3Il m’a conduit et ramené sain et sauf ; il a été lui-même recevoir l’argent de Gabélus ; il m’a fait avoir une femme, dont il a éloigné le démon, et il a rempli de joie ses parents ; il m’a sauvé moi-même du poisson qui allait me dévorer ; il t’a fait voir la lumière du ciel, et par lui nous avons été comblés de toutes sortes de biens. Que pouvons-nous lui donner qui égale ce qu’il a fait pour nous ? 4Mais je te prie, mon père, de lui demander s’il ne daignerait pas accepter la moitié de tout le bien que nous avons apporté.” 5L’ayant donc appelé, Tobie et son fils le prirent à part, et le prièrent de vouloir bien accepter la moitié de tout ce qu’ils avaient rapporté.

6Alors l’ange, seul avec eux, leur dit : “Bénissez le Dieu du ciel et rendez-lui gloire devant tout être qui a vie, parce qu’il a exercé envers vous sa miséricorde.[73] 7Il est bon de tenir caché le secret du roi, mais il est honorable de révéler et de publier les œuvres de Dieu.[74] 8La prière est bonne avec le jeûne, et l’aumône vaut mieux que l’or et les trésors.[75] 9Car l’aumône délivre de la mort, et c’est elle qui efface les péchés, et qui fait trouver la miséricorde et la vie éternelle.[76] 10Mais ceux qui commettent le péché et l’iniquité sont leurs propres ennemis. 11Je vais donc vous découvrir la vérité, et je ne veux vous rien cacher.[77] 12Lorsque tu priais avec larmes et que tu donnais la sépulture aux morts ; lorsque, quittant ton repas, tu cachais les morts dans ta maison pendant le jour, et que tu les mettais en terre pendant la nuit, je présentais ta prière au Seigneur.[78] 13Et parce que tu étais agréable à Dieu, il a fallu que la tentation t’éprouvât.[79] 14Maintenant, le Seigneur m’a envoyé pour te guérir, et pour délivrer du démon Sara, la femme de ton fils. 15Je suis l’ange Raphaël, un des sept qui nous tenons en présence du Seigneur.”[80]

16En entendant ces paroles, ils furent hors d’eux-mêmes, et, tout tremblant, ils tombèrent la face contre terre. 17Et l’ange leur dit : “Que la paix soit avec vous ! Ne craignez point. 18Car, lorsque j’étais avec vous, j’y étais par la volonté de Dieu ; bénissez-le donc et chantez ses louanges. 19Il vous a paru que je mangeais et buvais avec vous ; mais je me nourrissais d’un aliment invisible et d’une boisson que l’œil de l’homme ne peut atteindre.[81] 20Il est donc temps que je retourne vers celui qui m’a envoyé ; mais vous, bénissez Dieu et publiez toutes ses merveilles.”[82]

21Après avoir ainsi parlé, il fut dérobé à leurs regards, et ils ne purent plus le voir. 22Alors, s’étant prosternés pendant trois heures le visage contre terre, ils bénirent Dieu, et, s’étant levés, ils racontèrent toutes ses merveilles.


ÉPILOGUE.
[XIII, I — XIV, 17.]

1. Chap. xiii, 1-23 : Cantique de Tobie l’ancien.Grandeur de Dieu (xiii, 1, 2), les captifs la doivent faire connaître aux païens (xiii, 3, 4). Raisons de l’exil (xiii, 5, 6). Appels aux païens (xiii, 7-9), au peuple choisi (xiii, 10). Perspectives de salut pour Jérusalem (xiii, 11, 12) ; affluence des nations (xiii, 13-15) ; sa gloire et sa joie en ses enfants (xiii, 16-18) ; actions de grâces de Tobie (xiii, 19, 20); richesse et splendeur religieuse (xiii, 21-23).

Le vieux Tobie, ouvrant la bouche, bénit le Seigneur en disant :[83]

“Vous êtes grand, Seigneur, dans l’éternité,
et votre règne s’étend à tous les siècles.
2Car vous châtiez et vous sauvez,
vous conduisez au tombeau et vous en ramenez,
et il n’est personne qui puisse échapper à votre main.

3Célébrez le Seigneur, enfants d’Israël, et louez-le devant les nations. 4Car il vous a dispersés parmi les nations qui l’ignorent, afin que vous racontiez ses merveilles, et que vous leur fassiez connaître qu’il n’y a point d’autre Dieu tout-puissant que lui seul.

5Il nous a châtiés à cause de nos iniquités, et il nous sauvera à cause de sa miséricorde.[84] 6Considérez comment il a agi envers nous, et bénissez-le avec crainte et tremblement, et glorifiez par vos œuvres le Roi des siècles.

7Pour moi, je veux le bénir dans ce pays où je suis captif, parce qu’il a fait éclater sa gloire sur une nation criminelle. 8Convertissez-vous donc, pécheurs, et pratiquez la justice devant Dieu, dans la confiance qu’il vous fera miséricorde ! 9Pour moi, je me réjouirai en lui de toute mon âme.

10Bénissez le Seigneur, vous tous qui êtes le peuple choisi ; célébrez des jours de joie et chantez ses louanges !

11Jérusalem, cité de Dieu, le Seigneur t’a châtiée à cause des œuvres de tes mains. 12Glorifie le Seigneur par tes bonnes œuvres, et bénis le Dieu des siècles, afin qu’il rebâtisse en toi son sanctuaire, qu’il rappelle à toi tous les captifs et que tu te réjouisses dans tous les siècles des siècles.

13Tu brilleras d’une éclatante lumière, et tous les pays de la terre se prosterneront devant toi. 14Les nations viendront à toi des contrées lointaines, apportant des présents, elles adoreront dans tes murs le Seigneur, et considéreront ta terre comme un sanctuaire ; 15car elles invoqueront le grand Nom au milieu de toi.

16Seront maudits ceux qui te mépriseront, condamnés ceux qui te blasphémeront, bénis ceux qui t’édifieront. 17Et toi, tu te réjouiras dans tes enfants, parce qu’ils seront tous bénis et se rassembleront auprès du Seigneur. 18Heureux tous ceux qui t’aiment et qui se réjouissent de ta paix !

19Mon âme, bénis le Seigneur, parce qu’il a délivré Jérusalem, sa ville, de toutes ses tribulations, lui, le Seigneur, notre Dieu ! 20Heureux serai-je, s’il reste des rejetons de ma race pour voir la splendeur de Jérusalem ![85]

21Les portes de Jérusalem seront bâties de saphirs et d’émeraudes, et toute l’enceinte de ses murailles de pierres précieuses.[86] 22Des pierres d’une blancheur immaculée formeront le pavé de ses places, et l’on chantera dans ses rues : Alléluia ! 23Béni soit le Seigneur qui a donné cette gloire à Jérusalem, et qu’il règne sur elle aux siècles des siècles ! Amen !”


2. Chap. xiv, 1-17 : Derniers temps des deux Tobie.Derniers temps de Tobie l’ancien (xiv, 1-4). Ses dernières paroles à son fils (xiv, 5) : fin prochaine de Ninive, restauration d’Israël, sa gloire parmi les nations (xiv, 6-9) ; servir le Seigneur et le faire servir de ses enfants (xiv, 10, 11) ; quitter Ninive aussitôt après avoir enseveli sa mère (xiv, 12, 13). Retour de Tobie le jeune auprès de ses beaux-parents, sa fin, sa descendance (xiv, 14-17).

Ainsi finirent les paroles de Tobie. Après qu’il eut recouvré la vue, Tobie vécut encore quarante-deux ans, et il vit les enfants de ses petits-enfants. 2Il vécut en tout cent deux ans, et il fut inhumé honorablement à Ninive. 3Car il avait cinquante-six ans lorsqu’il perdit la vue, et il la recouvra à soixante.[87] 4Tout le reste de sa vie se passa dans la joie, et plus il faisait de progrès dans la crainte de Dieu, plus il goûtait de paix.

5À l’heure de sa mort, il appela auprès de lui Tobie, son fils, et les sept jeunes fils de ce dernier, ses petits-fils, et il leur dit :

6“La ruine de Ninive est proche, car la parole de Dieu[88] doit avoir son accomplissement ; et nos frères qui y sont dispersés loin du pays d’Israël y retourneront. 7Tout le pays d’Israël, après avoir été désert, sera repeuplé, et la maison de Dieu, après avoir été brûlée, sera rebâtie, et tous ceux qui craignent Dieu y reviendront. 8Les nations abandonneront leurs idoles ; elles viendront à Jérusalem et y habiteront ; 9et tous les rois de la terre s’y réjouiront en adorant le Roi d’Israël.

10“Écoutez donc, mes enfants, votre père, servez le Seigneur dans la vérité, et efforcez-vous de faire ce qui lui est agréable. 11Recommandez à vos enfants de pratiquer la justice et de faire des aumônes, de se souvenir de Dieu et de le bénir en tout temps dans la vérité et de toute leur force.

12“Écoutez-moi donc maintenant, mes enfants, et ne demeurez point dans cette ville ; mais le jour même où vous aurez inhumé votre mère auprès de moi dans un même sépulcre, mettez-vous en route pour sortir d’ici ; 13car je vois que l’iniquité de Ninive amènera sa ruine.”[89]

14Après la mort de sa mère, le jeune Tobie sortit de Ninive avec sa femme, ses enfants et les enfants de ses enfants, et il retourna chez ses beaux-parents. 15Il les trouva bien portants dans une heureuse vieillesse ; il eut soin d’eux et il leur ferma les yeux ; il recueillit tout l’héritage de la maison de Raguel, et il vit les enfants de ses enfants jusqu’à la cinquième génération. 16Après qu’il eut vécu quatre-vingt-dix-neuf ans[90] dans la crainte du Seigneur, ses enfants l’inhumèrent avec joie. 17Tous ceux de sa parenté et tous ses descendants persévérèrent dans une bonne vie et une sainte conduite, en sorte qu’ils furent aimés de Dieu et des hommes, et de tous ceux qui habitaient le pays.

  1. * Le texte original hébreu ou chaldéen est perdu. Il existe de ce livre plusieurs textes qui différent entre eux, non par de simples variantes, comme il arrive si fréquemment, mais par des additions ou des omissions plus notables, sans parler des variations dans les noms propres et les chiffres. On peut ranger ces textes, en quatre groupes principaux : le premier comprend les codd. Vaticanus, Alexandrinus, Venetus-Marcianus, la version Arménienne et la première partie de la Peschito (i-vii, 9) : c’est, en général, la recension la plus courte ; elle est seule en usage dans l’Église grecque. Le second groupe, formé du Cod. Sinaiticus et de l’ancienne Italique donne la recension la plus complète. Le troisième comprend les codices minuscules 44, 106, 107, le 609 de Paris et la fin de la Peschito (vii, 10 — xiv). Notre Vulg. latine forme le quatrième. S. Jérôme nous apprend qu’il fit sa traduction en un seul jour, d’après un texte chaldéen qu’un savant Juif lui interprétait en hébreu. Ce travail un peu hâtif était fondé sans doute en partie sur l’ancienne italique, car on y remarque nombre d’expressions et de locutions propres à cette dernière version. S. Jérôme paraît avoir abrégé l’original. Sur la valeur relative de ces quatre groupes ou familles de textes du livre de Tobie, les interprètes sont fort partagés. Notre traduction suit la Vulgate, mais en tenant compte des autres textes avec la liberté que nous permet le caractère même de notre travail.
  2. I, 1-3. En grec les versets 1-3 peuvent se traduire ainsi : 1. Livre des actions de Tobit, fils de Tobiel, fils d’Ananiel, fils d’Adouël, fils de Gabaël, de la race d’Asaël, de la tribu de Nephthali. 2 lequel fut emmené captif au temps d’Enemessar, roi des Assyriens, de la ville de Thisbé (Thesbi, où naquit Élie), laquelle est à droite (au sud) de Cydios (Cadès) de la tribu de Nephthali, dans la Galilée, au dessus d’Aser. 3. Moi, Tobit, je marcherai dans les voies de la vérité et de la justice tous les jours de ma vie.
  3. 2. Au temps de Salmanasar : le gros de la tribu avait été emmené en exil par Téglathphalasar (II Rois, xv, 29) ; une seconde déportation eut lieu sous Salmanasar ou Sargon, car c’est très probablement ce dernier nom qu’il faudrait lire ici et aux vers. 13 et 18. Les textes grecs portent Enemessar, forme étrange qui, d’après le savant orientaliste Bickell, semble cacher le nom de Sargon. L’assvrien Sarru-Kinu. adouci en Sarru Ginum (Roi-terme) deviendrait, par transposition des deux éléments, Ginum-Sarru, en hébreu : Inum-Sar, en grec : Enemessaros. Et, dans sa captivité même, il n’abandonna pas, etc. En grec, le récit est à la première personne.
  4. 4-6. Le grec offre un sens plus naturel : Lorsque j’étais dans mon pays, dans la terre d’Israël, et que j’étais encore jeune, toute la tribu de Nephthali, mon père, avait abandonné le temple de Jérusalem… moi seul, j’allais fréquemment à Jérusalem, aux jours de fête. etc…
  5. 9. Son nom : le père est toujours appelé Tobit dans le texte grec, Tobis dans la vers. Italique, et le fils Tobias ; la Vulg. seule donne aux deux ce dernier nom. C’est donc dans un sens large qu'il faut, ce semble, entendre les mots son nom dans notre verset. Cependant on pourrait aussi regarder le t final du texte gr. et l’s de l’Italique comme de simples désinences ajoutées à la forme hébraïque Tobi, et cette forme hébraïque elle-même comme une abréviation du nom complet Tobiyah, en gr. Tobias, l’élément yah pouvant se sous-entendre dans les noms propres. Compar. Phaltiel (Dieu est mon libérateur) II Sam. iii, 15 et Phalti (mon libérateur est Dieu) I Sam. xxv, 44.
  6. 14. D’après le texte grec, Tobie était le fournisseur de la cour.
  7. 16. Ragès (en gr. Rhage ou Rhagoi), une des plus grandes et des plus anciennes villes de la Médie. Dans l’inscription de Béhistoun elle est appelée Raga (texte perse) Rakkan (texte médique) ; ses ruines, un peu à l’est de Téhéran, portent le nom de Rei.
  8. 17. Gabélus, en gr. Gabaël. — Contre un reçu : le grec dit mieux, en dépôt : on ne voit pas autrement pourquoi Tobie aurait prêté une si grosse somme (90 000 fr. !) à Gabélus.
  9. 18. Salmanasar : Sargon (voir la note du vers. 2) après avoir régné de 722 à 705 avant J.-C., eut pour successeur Sennachérib.
  10. 21. Sennachérib : voy. II Rois, xviii, xix ; II Par. xxxii ; Is. xxxvi sv.
  11. 25. Il fut redevable de son retour, comme l’explique le texte grec, à l’intervention de son neveu Achiacharus (ou Achior, Vulg. xi, 20) : Mais cinquante (-cinq) jours n’étaient pas encore passés, que deux de ses fils le tuèrent et s’enfuirent dans les montagnes d’Ararat. Sarchedonus, son fils, régna à sa place. Il mit à la tête des finances de son père et de toutes ses affaires, Achiacharus, fils de mon frère Anati, Achiacharus intercéda pour moi, et je revins à Ninive. Achiacharus était échanson, garde du sceau, intendant et préposé aux affaires. Et Sarchedonus l’établit le premier après lui ; il était mon neveu. (Voir ii, 19 note.)
  12. II, 1. Une fête, celle de la Pentecôte (texte grec).
  13. 9 sv. Le vers. 9 manque dans les manuscrits gr. et dans l’Ital., et le vers. 10, rattachant ce qui suit à ce qui précède, commence ainsi:Cette nuit là même, comme fêtais couché, étant impur, au pied de la muraille, etc. En touchant le cadavre, Tobie avait contracté une souillure lévitique. Trop fatigué pour s’en purifier immédiatement par une ablution (Nombr. xix, 2-22), il n’entra pas dans sa maison, pour ne pas communiquer aux siens son impureté. La Vulg. semble distinguer deux faits là où le grec n’en voit qu’un seul.
  14. 11. Pendant qu’il dormait ; en grec., mes yeux étant ouverts. — Hirondelles ; le mot gr. désigne toute espèce de petits oiseaux. D’après l’Ital., l’accident arrivé à Tobie ne lui causa qu’une inflammation des yeux, laquelle, par la faute des médecins, amena une cécité complète. — Après le récit de l’accident, le grec ajoute : Achiacharus pourvut à mon entretien jusqu’à mon (son ?) départ pour l’Elymaïde.
  15. 18. Des saints, des patriarches, tels que Abraham, Isaac et Jacob, qui ont supporté courageusement les épreuves, dans l’attente de l’éternelle récompense (Hébr. xi, 3 sv.). Ces paroles ne se lisent que dans la Vulgate, ainsi que la comparaison de Tobie avec Job, vers. 12-15.
  16. 19. Après ce que dit la Vulgate (i, 25) on est un peu surpris de voir la famille de Tobie réduite à la pauvreté par le seul fait de la cécité du père ; le grec ne dit point que tous les biens furent rendus à Tobie, mais seulement qu’il retrouva sa maison, sa femme et son fils (ii, 1).
  17. 20. Ayant reçu un chevreau, “en présent, outre son salaire” ajoute le grec.
  18. 21, 22. Dans le grec, Anne répond à Tobie e n lui expliquant l’origine du chevreau, mais Tobie ne la croit pas et insiste sur la restitution. C’est alors qu’interviennent les imprécations d’Anne.
  19. III, 6. Grec : Et maintenant, traitez moi selon votre bon plaisir. Ordonnez que mon esprit me soit enlevé, afin que je meure et devienne terre ; car mieux vaut pour moi mourir que vivre, car j’entends de faux reproches, et c’est pour moi un grand chagrin. Ordonnez que je sois maintenant délivré de la détresse et que j’aille vers le lieu éternel; ne détournes pas de moi votre visage.
  20. 7. Ecbatane : sans aucun doute, dit le P. Comely, il faut lire ici Ecbatane au lieu de Ragès, nom que notre Vulgate seule — par suite d’une erreur déjà ancienne — donne à la ville de Raguel, contrairement à tous les autres textes. Comp. x, 1-6. — Voir Esdr. vi, 2. Judith i, 1 sv.
  21. 8. Asmodée : ce nom vient, soit du perse azmuden, tenter, soit plus probablement de l’hébreu schâmad, perdre. Comp. vi, 17.
  22. 11. Cet opprobre : de passer pour avoir fait mourir ses maris et de n’avoir point d’enfants. D’après le texte grec, Sara aurait eu un instant la pensée de s’étrangler ; mais elle la repoussa, à la pensée de l’opprobre qui en résulterait pour son père ; puis, s’approchant de la fenêtre pour regarder le ciel, elle commença sa prière.
  23. 15 sv. Dans le grec, Sara insiste plus que dans le latin sur la pensée de la mort.
  24. 24. La supplication de Tobie (vers. 2 sv.) et celle de Sara.
  25. 25. Pour guérir, secourir : l’expression fait allusion au nom même de Raphaël, qui signifie Dieu guérit, ou guérison de Dieu. On lit dans les LXX : “Raphaël fut envoyé pour les guérir l’un et l’autre, en faisant tomber les taies de Tobit, en donnant Sara, fille de Raguel, pour épouse à Tobie, fils de Tobit, et en liant le mauvais esprit Asmodée : car elle devait échoir à Tobie comme à son héritier. Dans ce même temps Tobie retourna chez lui et entra dans sa maison, et Sara, fille de Raguel, descendit de la chambre haute.”
  26. IV, 1-3. LXX. “En ce jour-là, Tobit se ressouvint de l’argent qu’il avait déposé entre les mains de Gabaël, à Rages de Médie, et il dit en lui-même : J’ai demandé la mort : pourquoi n’appellerais-je pas Tobie, mon fils, pour lui donner mes avis avant de mourir. Et, l’ayant appelé, il lui dit :” Mon fils, si je meurs, ensevelis-moi, et ne méprise pas la mère ; honore-la tous les jours de ta vie (Sinaïtique : de sa vie). Fais ce qui lui sera agréable et ne lui cause point de peine.”
  27. 6. Les LXX ajoutent : “Pratique la justice tous les jours de ta vie, et ne marche point dans les voies de l’iniquité ; car si tu pratiques la vérité, le succès suivra tes œuvres, comme pour tous ceux qui pratiquent la justice.”
  28. 8. Les LXX omettent ce verset. À partir de cet endroit leur numérotation des versets est différente de celle de la Vulgate et en général en retard d’un chiffre.
  29. 13. Après ces mots : Garde toi, mon fils, de toute impureté, les LXX ajoutent : “Et surtout prends une femme de la race de tes pères ; ne prends point une femme étrangère qui ne soit pas de la tribu de ton père, car noms sommes enfants des prophètes. Noé, Abraham, Isaac et Jacob sont dès les temps anciens nos pères ; souviens-toi, mon fils, qu’ils ont tous pris des femmes d’entre leurs frères, qu’ils ont été bénis dans leurs enfants, et que la terre sera l’héritage de leur race.” Les LXX poursuivent, en un développement qui paraît résumé dans le verset 14 de la Vulgate : “Maintenant donc, mon fils, aime tes frères, et ne t’élève pas dans ton cœur au-dessus de tes frères, et des fils des filles de ton peuple, en dédaignant de prendre parmi eux une épouse ; car l’orgueil attire la perte et expose à bien des accidents, de même que l’inutilité attire l’abaissement et une grande indigence, car l’inutilité est la mère de la faim.”
  30. 15. Les LXX ajoutent à ce verset : “Si tu sers le Seigneur, il te sera rendu. Mon fils, veille sur toi dans toutes tes œuvres, et sois bien réglé dans toute ta conduite.”
  31. 16. Les LXX ont en plus : “Ne bois pas de vin jusqu’à t’enivrer, et que l’ivresse ne marche pas avec toi dans ta voie.”
  32. 17. Les LXX ont en plus “Tout ce que tu as en superflu, donne le en aumône, et que ton cœur ne soit pas affligé de l’aumône que tu fais.
  33. 18. Il s’agit ici des repas funèbres par lesquels on célébrait la mémoire des morts (Jér. xvi, 7 sv.)
  34. 19. Les LXX ont en plus : “Et ne méprise aucun avis salutaire.”
  35. 20. Les LXX ont en plus : “Car toute nation n’a pas le don de conseil ; mais le Seigneur lui-même donne tous les biens ; et il abaisse quand il veut et comme il lui plaît, Maintenant donc, mon fils, souviens-toi de mes prescriptions, et quelles ne s’effacent point de ton cœur.”
  36. 21. Texte des LXX : “Et maintenant je t’avertis que j’ai déposé dix talents d’argent entre les mains de Gabaël, frère de Gabrias, à Ragès de Médie.”
  37. V, 2-4. Les LXX n’ont que 2 versets et encore plus courts : “Mais comment pourrais-je retirer cet argent, puisque je ne connais pas cet homme ?” Tobit lui donna le billet et lui dit : “Cherche-toi un homme qui fasse route avec toi, je lui donnerai sa récompense tant que je vivrai, pour toi, va retirer cet argent.”
  38. 5-9 Le texte des LXX est plus court : “Tobie alla chercher un homme, et il trouva Raphaël qui était un ange, mais il ne le savait pas. Et il lui dit : Puis je aller avec toi à Ragès en Médit ? Connais-tu le pays ?” L’ange lui répondit : J’irai avec toi, je connais le chemin et j’ai demeuré chez Gabaêl, notre frère. “Tobie lui dit : Attends-moi ; je vais parler à mon père. L’ange lui dit : Va sans tarder.
  39. 12-15. Ces versets manquent dans les LXX
  40. 13. Il est facile à Dieu, etc. : ce sens, donné par un manuscrit de l’Ital., nous paraît plus naturel que celui qui est donné communément : le temps est proche ou Dieu te guérira.
  41. 19. LXX ajoutent : “Car j’ai connu Ananie et Jonathas, fils du grand Séméi, lorsque nous allions ensemble à Jérusalem pour y adorer, y porter les premiers-nés de nos bêtes et les dimes de nos fruits ; ils ne suivirent point l’égarement de nos frères. Mon frère, vous êtes d’une famille distinguée. Mais, dis-moi, quelle récompense l’aurai à te donner ? Sera-ce une drachme par jour et ce qui sera nécessaire, pour toi comme pour mon fils ? J’ajouterai encore à cette récompense si vous revenez l’un et l’autre en bonne santé. Ils convinrent ainsi.”
  42. 20. Ce verset n’est pas dans le grec.
  43. 21-22. Les LXX : “Alors Tobie dit à son fils : “Prépare toi à partir et puissiez-vous faire un heureux voyage !” Son fils se prépara donc à partir, et son pète lui dit : “Pars avec cet homme, et que le Dieu qui habite dans le ciel rende heureux votre voyage et que son ange vous accompagne “. Ils sortirent donc l’un et l’autre pour s’en aller, et le chien du jeune homme les accompagna.”
  44. 22. Ce verset n’est pas dans les LXX.
  45. VI, 2. Pour le dévorer, pour dévorer le pied du jeune homme, dit le texte gr. du Sinaï.
  46. 3. Ce verset manque dans les LXX, et les versets 4 et 5 ont un texte plus abrégé.
  47. 6 8. Le sens est le même dans le grec, mais les détails varient un peu ; il n’est pas question, par exemple, de saler une partie du poisson. — Au lieu de Ragès, on lit Ecbatane dans le grec, et cette leçon est préférable.
  48. 11. LXX : “Car c’est à toi que doit échoir son héritage, étant seul de sa famille. Cette jeune fille est belle et sage. Maintenant donc, écoute-moi, et je parlerai à son père ; et quand nous serons revenus de Ragès, nous célébrerons ce mariage. Car je sais que Raguel ne la donnera à aucun autre homme, selon la loi de Moïse, qu’il n’encoure la mort ; car c’est à toi, préférablement à tout autre, qu’il appartient de recueillir son héritage.
  49. 12. Il faut : c’était une obligation légale ; une fille héritière devait épouser un homme de sa tribu, son parent : Nombr. xxvii, 8 et xxxvi, 6-12. (Comp. Deut. xxv, 6 sv. ; Ruth, iv, 4 sv. où nous trouvons une loi analogue.)
  50. 15. Le Vaticanus : “Je suis fils unique de mon père, et je crains qu’en entrant près d’elle, je ne meure comme les premiers ; parce qu’un démon l’aime (Sinaïtiens : ne lui fait pas de mal à elle), mais ne fait de mal qu’à ceux qui veulent s’approcher d’elle (Sinaiticus : il tue celui qui veut, etc.) ; je crains donc de mourir et de réduire mon père et ma mère à passer leur vie dans la tristesse à mon sujet jusqu’au tombeau, et il ne leur reste aucun autre fils pour les ensevelir.”
  51. 16-22. LXX : “L’ange lui dit :” Ne te sourient-ils pas de ce que ion père t’a dit, lorsqu’il t’a ordonné de te choisir une femme de sa famille ? Écoute-moi donc, mon frère ; elle sera ton épouse et ne compte pour rien ce démon, parce que cette nuit même elle te sera donnée pour épouse. Lorsque tu entreras dans la chambre nuptiale, tu prendras le brasier aux parfums, sur lequel tu mettras du cœur et du foie du poisson, et tu les feras fumer. Alors le démon, frappé de cette odeur, s’enfuira et ne reviendra plus jamais. Lorsque tu le seras approché d’elle, levez-vous l’un et l’autre et élevez votre voix vers le Dieu de miséricorde, et il vous sautera et aura pitié de vous. Ne crains point ; car elle t’est destinée de tout temps. Tu la sauveras et elle ira avec toi, et je ne doute pas que tu n’en aies des enfants. “Tobie à ces paroles aima Sara ; son âme s’attacha étroitement à elle, et il arriva à Ecbatane.”
  52. VII. 2. Anne, selon la Vulg. et l’Ital. ; les autres textes l’appellent Edna (hébr. Ednah, délices), et c’est probablement le nom qu’elle portait.
  53. 7. Les LXX ajoutent : Mais lorsqu’il eut appris que Tobit avait perdu les yeux, il fut saisi de tristesse et pleura.
  54. 9. Dans les LXX, c’est Raphaël qui, à la prière de Tobie, demande pour lui la fille de Raguel. Celui-ci expose ses inquiétudes à Tobie, et c’est alors que ce dernier prononce les paroles du vers. 10.
  55. VIII, 3. En gr. Dès qu’il sentit l’odeur, le démon s’enfuit dans la Haute Egypte (Thébaïde), où l’ange l’enchaîna, le tint confiné pour un temps.
  56. 4-6. Prions Dieu aujourd’hui, etc. Ces paroles et ce qui suit, jusqu’à la fin du verset 6, 11 ne figurent pas dans le grec.
  57. 8. Les LXX ajoutent : “C’est d’eux qu’est née la race des hommes. Vous avez dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul ; faisons-lui une aide qui lui soit semblable.”
  58. 10. Après ce verset les LXX portent : “Ensuite ils dormirent l’un et l’autre toute la nuit. Mais Raguel s’étant Iroé alla creuser une fosse, disant :” Celui-là ne serait-il pas aussi mort ?… “Raguel revint ensuite à la maison, etc.” — La suite se poursuit dans le grec a peu près de la même façon que dans la Vulgate, mais avec plus de concision.
  59. 21. Les versets 21, 22 ne se lisent pas dans le grec.
  60. IX. 1. Le chapitre IX est plus court dans le grec, du vers. 1 au vers, 7. Et les vers. 8-12 manquent.
  61. X. Le sens est à peu près le même dans le grec, mais avec quelques omissions et variantes.
  62. 13. Les LXX ajoutent : Et Edna dit à Tobie : “Frère bien-aimé,… voici que je te confie ma fille en dépôt, garde-toi de lui causer de la peine.”
  63. XI. 1. Charan (ce nom est diversement écrit dans les manuscrits), localité inconnue, probalement sur les frontières de l’Assyrie proprement dite, mais certainement distincte de la ville de Charan ou Haran en Mésopotamie, où séjournèrent Abraham et Jacob (Gen. xi, 31 ; xxvii, 43). Les LXX portent : “Après cela, Tobie partit, bénissant Dieu qui lui avait fait faire un si heureux voyage ; et il donnait des louanges à Raguel et à Edna son épouse. Il marcha jusqu’à ce qu’il fût près de Ninive.”
  64. 2. Dans les LXX, l’ange énonce, encore un autre motif pour lequel Tobie doit prendre les devants, c’est de préparer la maison pour recevoir la jeune femme.
  65. 7. LXX : “Raphaël dit : Je sais que ton père ouvrira les yeux.”
  66. 9. Au lieu du verset 9 de la Vulgate, qui seul fait mention de ce détail, on lit dans les LXX : Anne courut au-devant et, se jetant sur le cou de son fils, elle lui dit : Je t’ai vu, mon fils, maintenant je puis mourir. Et ils pleurèrent tous les deux.
  67. 10. Un serviteur, sans doute un enfant qui servait ordinairement de guide au vieillard. D’après le grec du Vatican, c’est Tobie lui même qui se précipite pour soutenir son père qui trébuche.
  68. 12. Manque dans les LXX.
  69. 14, 15. Les LXX ont plus simplement : “Ses yeux éprouvèrent de la cuisson et il les frotta ; et les taies blanches tombèrent des coins de ses yeux.”
  70. 19. On lit dans les LXX : “Ensuite Tobit sortit au-devant de l’épouse de son fils, plein de joie et louant Dieu, à la porte de Ninive, et ceux qui le voyaient marcher étaient dans l’admiration de ce que la vue lui était rendue.”
  71. 20. Achior et Nabath. La Vulgate en fait des cousins de Tobie. Les LXX appellent le premier Achiachar et Achicar : ils en font un neveu de Tobie (le fils de son frère Anaël), qui aurait été grand échanson à la cour de Sennacherib et d’Assarhaddon (LXX : i, 21, 22). Dans ce verset 20 du ch. xi, scion le texte du Sinaïticus, on dit que Achicar et Nadab, neveux de Tobie, vinrent se réjouir avec lui. Dans le Vaticanus : Vint Achiachar et Nasbas, son neveu.
  72. XII, 1-5. Le texte des LXX est plus abrégé pour ces premiers versets.
  73. 6. Les LXX ajoutent : “Il est bon de bénir Dieu et d’exalter son nom, en exposant pour sa gloire le récit de ses œuvres. Ne tardez donc pas de le louer.”
  74. 7. On lit en plus dans les LXX : “Faites le bien, et le mal ne vous atteindra point”.
  75. 8. LXX : “La prière est bonne avec le jeûne et l’aumône et la justice. Mieux vaut la médiocrité avec la justice que l’abondance avec l’iniquité. Il vaut mieux faire l’aumône qu’amasser de l’or”.
  76. 9. LXX : “Ceux qui pratiquent l’aumône et la justice auront une longue vie.”
  77. 11. Après ces mots : Je ne vous cacherai rien, les LXX répètent le verset 7.
  78. 12. LXX : “Lorsque tu priais, toi et Sara, ta bru, je présentais la mémoire de vos prières devant le Dieu saint.”
  79. 13. Ce verset manque dans les LXX.
  80. 15. LXX : “Je suis Raphaël l’un des Sept (Vaticanus : saints) Anges qui présentent les prières des Saints, et qui ont accès devant la majesté du Saint.”
  81. 19. LXX : “J’étais tous les jours sous vos yeux, je ne mangeais ni ne buvais ; mais vous voyiez une apparence.”
  82. 20. Les LXX ajoutent : “Et écrivez dans un livre tout ce qui est arrivé”.
  83. XIII, 1. LXX : Et Tobie écrivit une prière de joie et il dit. Dans ce cantique, les leçons des LXX sont très fréquemment différentes de celles de la Vulg. ; généralement la recension grecque est plus courte.
  84. 5. Les LXX ont en plus : “Et nous rassemblera du milieu des nations où nous étions dispersés. Si vous retournez à lui de tout votre cœur et de toute votre âme, pour pratiquer devant lui la vérité, alors il reviendra à vous et ne vous cachera point son visage.”
  85. 20. Ce verset, qui n’est pas dans le Vaticanus, se trouve dans le Sinaïticus.
  86. 21. LXX : “Jérusalem sera bâtie de saphir, d’émeraude ; ses murs de pierre précieuse ; ses tours et ses remparts d’un or très pur ; les places de Jérusalem seront pavées de beryl, escarboucle et de pierre de saphir.”
  87. XIV, 3. Les différents textes sont en désaccord touchant la chronologie de la vie de Tobie ; l’Italique et le Sinaïticus le font vivre 112 ans.
  88. 6. La parole de Dieu. Dans l’édition Sixtine, cette prophétie est attribuée à Jonas ; dans le Sinaïticus, au prophète Nahum.
  89. 13. Au lieu de ce verset 13, on lit dans les LXX : “Enfant, vois ce qu’Aman (Sinaiticus et ancienne Italique : Nadab) a fait à Achiachar, qui l’avait nourri, comme il le conduisit de la lumière dans les ténèbres et quelle récompense il lui rendit. Mais Achiachar fut sauvé et Aman (Nadab) reçut sa vengeance et fut précipité dans les ténèbres. Manassé (Sinaiticus : Achiachar) a fait l’aumône et a échappé au filet de mort qu’Aman (Nadab) lui avait tendu. Aman (Nadab) au contraire tomba dans le filet et y périt. Maintenant donc, mes enfants, voyez ce que produit l’aumône et comment la justice délivre. “En disant cela, il rendit le dernier soupir sur son lit. Il était âgé de 158 ans et ses enfants l’ensevelirent honorablement.”
  90. 16. Quatre-vingt-dix neuf ans : le chiffre varie dans les différents textes quelques-uns font vivre Tobie jusqu’à 117 et même 127 ans. — Ses enfants l’inhumèrent avec joie. En mettant la virgule après gaudio, au lieu de la mettre avant, on obtiendrait ce sens : Après qu’il eut vécu 99 ans dans la crainte du Seigneur et dans la joie, ses enfants l’inhumèrent. Les LXX ajoutent : “Il apprit avant de mourir la ruine de Ninive, qui fut prise par Nabuchodonosor et Assuérus ; et il eut la joie de voir avant de mourir Ninive ainsi traitée.”