Beautés de la poésie anglaise/Aime-moi peu, mais longtemps Aime-moi
Aime-Moi Peu, mais Longtemps Aime-Moi.
Aime-moi peu, mais longtemps aime-moi,
C’est le refrain de ma chanson, ma foi !
L’amour trop chaud, trop plein de zèle,
À pour durée une étincelle :
Pourtant ne te voudrais trop froid,
Ni trop revêche à mon endroit ;
L’amour qui dure après l’affaire consommée,
Ne s’évanouit en fumée.
Aime-moi peu, mais longtemps aime-moi,
C’est le refrain de ma chanson, ma foi !
Si m’aimes trop, cela pourrait bien quoi !
Ne pas durer assez longtemps par soi !
Aime-moi peu, car je redoute
Un amour qui de rien ne doute :
Je me contente de peu moi ;
Et de peu si me fais l’octroi,
Avec l’intention toujours être sincère,
C’est tout ce qu’il faut pour me plaire :
Aime-moi peu, mais longtemps aime-moi
C’est le refrain de ma chanson, ma foi !
Tout ton amour fait qu’il soit bien à moi
Durant ta vie ;—et le mien est à toi ;
Et je te resterai fidèle
Dans cette vie—et sa séquelle…
Oui, morte !… c’est la «frite,
Te garderai fidélité,
Autant que maintenant dans ma verte jeunesse
Je te la garde, le confesse.
Aime-moi peu, mais longtemps aime-moi,
C’est le refrain de ma chanson, ma foi !
L’amour constant, le seul de bon aloi,
Est modéré toujours, … c’est là sa loi ;
Donne-le moi, qu’il soit sincère,
Te le rendrai, la chose est claire :
Qu’il soit pour moi ce vêtement
Qui peut braver chaque élément,
Pendant la paix, pendant la guerre,
Et soit sur mer, et soit sur terre…
Aime-moi peu, mais longtemps aime-moi,
C’est le refrain de ma chanson, ma foi !
Ce vêtement dont désire l’octroi,
Doit tout braver comme forte paroi,
L’hiver, ses frimas, sa froidure,
L’été, sa chaleur, sa piqûre,
Tel est l’amour, moi que je veux,
Obtenir de mon amoureux,
Sinon bonsoir la compagnie !
Adieu l’amour et sa mégnie !
Aime-moi peu, mais longtemps aime-moi,
C’est le refrain de ma chanson, ma foi !