Bas les masques/Chapitre V

Imprimerie de « L’Événement » (p. 27-29).

Conclusion

V

Soyons donc sans pitié et sans peur pour dénoncer les adeptes de la maçonnerie, afin que l’on n’ait pas un jour à nous faire les reproches que Jules Lemaître adresse à ses compatriotes. Il parle des abominations huguenottes. Changez les mots protestants et huguenots, vous croirez qu’il parle de francs-maçons.

« C’est notre faute, dit-il. Si les catholiques avaient employé à faire connaître les crimes des protestants, l’acharnement que ceux-ci ont mis à dénoncer les crimes des catholiques, à les flétrir, à s’en indigner tous les jours que Dieu fait, à s’en venger indéfiniment (et hier encore et encore aujourd’hui), on verrait qu’à tout le moins, l’Église romaine et l’autre sont à deux de jeu ; et peut-être que les huguenots nous laisseraient plus tranquilles »[1].

Le même auteur déplore le mal que les querelles religieuses ont fait à la patrie française, et il fait une gloire à Bossuet de n’avoir jamais pu prendre son parti du déchirement de la France par les hérétiques. « Cela, non seulement, parce que, évêque catholique, il savait qu’il tenait la vérité ; mais encore c’est un si grand bien pour un peuple que l’unanimité religieuse, qui entraîne l’unité de l’éducation et des mœurs, et par là double les forces de la communauté, et même la rend plus heureuse par la paix de l’esprit ».[2]

Et c’est parce que nous possédons cette paix de l’esprit qui nous vient de l’unité de notre foi, que nous ne voulons pas la laisser entamer par les francs-maçons, et c’est pour la conserver intacte que nous ne voulons pas les tolérer dans notre pays.

Mais ces paroles sont encore suggestives du devoir de l’heure présente : Faisons la lumière, nous disent-elles, le plus possible autour de nous. Nous comprendrons mieux certains faits encore obscurs, et nous pénétrerons plus avant dans certains hommes dont le regard est faux et la conduite assez louche. Nous écarterons ensuite, de notre vie nationale, ce virus qu’on a voulu lui infuser.

Ne nous laissons pas arrêter par la répugnance, ni par une fausse discrétion. Le devoir nous est indiqué par la voix des souverains pontifes, ils attendent de nous cette marque de déférence. Si nous savons obéir, nous n’aurons pas à déplorer dans notre peuple les errements de la société du vieux monde.

Les papes sont nos maîtres dans la foi. « J’ai prié pour que ta foi ne défaille pas ». Eux aussi, ils sont des hommes de prière. Ils lui demandent leurs inspirations, le courage et la fermeté dans l’accomplissement de leur tâche.

Plus d’une fois, à la veille des jours, où ils devaient parler au peuple chrétien, on a vu Léon XIII ou Pie X prier au tombeau des saints apôtres, dans le silence de la Basilique Vaticane.

C’est de là que sont sorties nos armes : ce sont des armes bénies. Elles sont saintes parce qu’elles viennent de l’Esprit-Saint, elles sont saintes encore parce qu’elles servent aux bons combats.



  1. Jules Lemaître, 2e  Conf. sur Fénélon.
  2. Op. cit.