Aziyadé (1879)
Calmann-Lévy (p. 1-2).


Préface de Plumkett
ami de loti


Dans tout roman bien conduit, une description du héros est de rigueur. Mais ce livre n’est point un roman, ou, du moins, c’en est un qui n’a pas été plus conduit que la vie de son héros. Et puis décrire au public indifférent ce Loti que nous aimions n’est pas chose aisée, et les plus habiles pourraient bien s’y perdre.

Pour son portrait physique, lecteur, allez à Musset : ouvrez « Namouna, conte oriental » et lisez :

Bien cambré, bien lavé ; ........
Des mains de patricien, l’aspect fier et nerveux
Ce qu’il avait de beau surtout, c’étaient les yeux.

Comme Hassan, il était très joyeux, et pourtant très maussade ; indignement naïf, et pourtant très blasé. En bien comme en mal, il allait loin toujours ; mais nous l’aimions mieux que cet Hassan égoïste, et c’était à Rolla plutôt qu’il eût pu ressembler…

Dans plus d’une âme on voit deux choses à la fois :
....................
Le ciel, — qui teint les eaux à peine remuées,
....................
Et la vase, — fond morne, affreux, sombre et dormant.

(Victor Hugo, les Ondines.)
PLUMKETT.