Axiochus (trad. Cousin)

Pour les autres éditions de ce texte, voir Axiochus.

Traduction par Victor Cousin.
Rey et Gravier (p. 129-139).
AXIOCHUS,

OU SUR LA MORT.

_________

Interlocuteurs : Socrate, Clinias, Axiochus.
________


J’étais sorti pour aller au Cynosarge[1], et déja j’avais gagné l’Ilissus[2], quand j’entendis une voix qui me criait : Socrate, Socrate ! Je me retournai, et, cherchant autour de moi d’où venait cette voix, j’apercus Clinias, fils d’Axiochus, courant du côté de la Callirhoé[3] avec Damon le musicien et Charmide[4], fils de Glaucon, l’un son maître de musique, l’autre un de ses compagnons et son amant aimé. Je quittai donc le chemin que je suivais et je marchai à leur rencontre pour les joindre plus tôt. Alors Clinias me dit en pleurant : Ô Socrate, c’est aujourd’hui qu’il faut montrer cette sagesse que tu te plais à célébrer ! Mon père est tombé malade à l’improviste et touche à sa fin. L’idée de quitter la vie le tourmente, quoique souvent avant ce jour il ait raillé et même un peu tourné en ridicule ceux qui s’effrayent de la mort. Viens donc l’encourager, comme tu as coutume de le faire, afin qu’il se soumette à la nécessité sans se plaindre, et que je remplisse mes devoirs de fils dans cette circonstance comme dans toutes les autres. — Jamais je ne te refuserai, lui dis-je, une demande raisonnable ; encore moins quand tu m’appelles à remplir un devoir sacré. Hâtons-nous donc. Si ton père est dans un état désespéré, il n’y a pas un moment à perdre. — Ta vue seule, Socrate, me répondit Clinias, sera un soulagement pour lui ; car il lui est souvent arrivé de se relever de pareilles chutes.

Nous suivîmes rapidement le chemin qui longe les murailles jusqu’aux portes Itoniennes, pres desquelles demeure Axiochus, non loin de la colonne des Amazones. Quand nous arrivâmes, il avait déjà recouvré l’usage de ses mains ; son corps avait repris des forces ; mais son âme, faible encore, avait besoin d’être soutenue. Il se levait souvent et poussait des soupirs en pleurant et frappant ses mains. À ce spectacle : eh bien ! Axiochus, lui dis-je, qu’est-ce que cela signifie ? Où sont ces fiers discours, ces perpétuels éloges de la vertu, ce courage inébranlable ? Comme un lâche athlète qui fait parade de bravoure dans les gymnases, tu recules au moment de combattre ! À ton age, avec tes lumières, et, ce qui tout seul suffirait, étant né à Athènes, peux-tu avoir oublié la loi de la nature, et cette vérité si connue, si souvent répétée par tout le monde, que la vie n’est qu’un voyage, et qu’il faut, après l’avoir achevé le mieux possible, se soumettre à la nécessité volontiers, pour ne pas dire avec des chants de triomphe ! Cet abattement, cette frayeur puérile de quitter la vie ne sied pas à l’âge de la raison.

Axioch. Cela est vrai, Socrate, et je pense comme toi ; mais je ne sais pourquoi, à l’approche du moment fatal, ces excellentes et généreuses leçons tombent dans l’oubli et n’ont plus d’influence sur moi. Il ne me reste, pour me tourmenter de différentes manières, que la peur de perdre cette lumière et les biens de la vie. Je me vois avec horreur gisant sous terre, difforme, privé de sentiment, devenant pourriture et vers.

Socr. C’est que contre toute raison, mon cher Axiochus, tu joins la sensibilité et l’insensibilité, et tu te contredis toi-même en action et en parole, ne réfléchissant pas que tu déplores l’insensibilité en même temps que tu te plains de la putréfaction et de la privation des plaisirs de la vie, comme si tu mourais pour vivre encore et comme si tu ne passais pas à l’état d’insensibilité parfaite, ainsi qu’avant ta naissance. Sous le gouvernement de Dracon et de Clisthènes, tu ne souffrais aucun mal, car tu n’existais pas encore : tu n’en souffriras pas davantage après la mort, parce que tu n’existeras plus. Laisse donc ces enfantillages et réfléchis qu’une fois les liens de la vie rompus, quand l’âme est allée au séjour qui lui est destiné, ce qui reste, ce corps de terre et privé de sentiment, tout cela n’est pas l’homme. L’homme c’est l’âme, et être immortel enferme dans une prison mortelle. La nature nous a donné cette enveloppe pour notre malheur ; car les plaisirs qui y sont attachés sont superficiels, passagers et suivis d’un cortège de maux ; tandis que ses peines sont profondes, durables, et sans mélange de plaisirs. Les maladies et inflammations des organes, avec les maux intérieurs, tourmentent nécessairement l’âme répandue par toutes les voies du corps, lui inspirent le regret et le désir de l’Ether dont elle partage la nature, et la soif de la vie et des chœurs célestes. Sortir de cette vie, c’est donc passer d’un mal à un bien.

Axioch. Si la vie est un mal, Socrate, pourquoi ne la quittes-tu pas, toi surtout penseur profond et d’une intelligence supérieure à celle du commun des hommes ?

Socr. Axiochus, tu me donnes là un éloge que je ne mérite guère ; tu crois, comme la plupart des Athéniens, que je possède la vérité, parce que je la cherche. Je suis si éloigné d’être plus savant que les autres, que je me croirais heureux de savoir ce que tout le monde sait. Ici je ne fais que répéter les paroles du sage Prodicus ; je les lui ai achetées en partie une demi-drachme, en partie deux et meme quatre drachmes ; car un homme comme lui n’enseigne rien pour rien. Il a toujours à la bouche ce mot d’Épicharme : une main lave l’autre ; donne et tu recevras[5]. Dernièrement encore, dans une séance chez Callias, fils d’Hipponique, il a si bien parlé contre la vie, que j’étais sur le point d’en finir avec la mienne et que depuis ce moment, Axiochus, mon âme n’aspire qu’à mourir.

Axioch. Qu’a-t-il donc dit ?

Socr. Je vais le répéter ce que je me rappelle. Quel âge, dit-il, est exempt de maux ? À peine le nouveau-né a-t-il ouvert les yeux qu’il verse des larmes ; et c’est par la douleur qu’il apprend à connaître cette vie. Nulle peine ne lui manque, la faim, le froid, le chaud, les coups ; et s’il ne peut exprimer ce qu’il éprouve, il a des cris lamentables, seule voix de son malaise. Après bien des épreuves pénibles, il arrive à sa septième année, et les pédagogues, les grammairiens, les maîtres d’exercices, le tyrannisent. Plus tard, les critiques, les géomètres, les tacticiens, viennent grossir la foule de ses despotes. Quand il est inscrit au nombre des adolescents, à l’âge où la contrainte est plus insupportable encore, viennent le lycée, l’académie, les maîtres de gymnastique, avec leur cortège de verges et de peines de toutes sortes. Tout le temps de la jeunesse s’écoule sous des gouverneurs et sous la surveillance de l’aréopage[6]. Ces ennuis passés, d’autres arrivent : il faut songer à choisir une carrière ; et auprès des chagrins qui les attendent alors, ceux dont nous parlions ne paraissent plus que des jeux et des épouvantails de petits enfants. Des campagnes, des blessures, des combats continuels. Puis insensiblement survient la vieillesse qui réunit toutes les faiblesses et toutes les misères de l’humanité. Tardez-vous un peu à payer votre dette à la nature, comme une usurière impatiente, elle prend en gage à l’un la vue, à l’autre l’ouïe, souvent tous les deux ensemble. Si vous vous obstinez, elle vous paralyse, vous estropie, vous ôte l’usage de votre corps. Quelques-uns se soutiennent jusque dans un âge très avance, mais leur esprit retombe dans l’enfance. Aussi les dieux, qui connaissent nos misères, ne prolongent point la vie de ceux qu’ils protègent. Agamède et Trophonius, après avoir élevé un temple à Apollon Pythien, demandèrent le plus grand bien possible, et après s’être endormis ils ne se réveillèrent plus. La prêtresse d’Argos avait demandé à Junon de donner à ses fils ce qui pouvait leur arriver de plus heureux, parce qu’un jour que ses chevaux n’arrivaient point ils s’étaient eux-mêmes attelés au char de leur mère et l’avaient conduite jusqu’au temple : tous deux moururent dans la nuit. Il serait trop long de réciter les passages des poètes, qui, dans leurs chants les plus divins, peignent les malheurs de la vie. Je ne citerai que les vers du plus célèbre d’entre eux :

Car les dieux, ont filé aux malheureux mortel
Une vie de douleur[7].

Et :

L’homme est le plus misérable des êtres
Qui respirent ou rampent sur la terre[8].

Que dit-il au sujet d’Araphiaraus ?

Celui qui est cher à Jupiter et à Apollon
Ne parvient pas au seuil de la vieillesse[9].

Et le poète qui dit :

Plaignons le nouveau-né des maux dans lesquels il va entrer[10],

que veut-il dire ? Mais c’est assez ; je n’en cite pas d’autres. Je te l’ai promis et je ne veux pas être long. Connais-tu un seul homme qui soit content et ne se plaigne pas de l’occupation ou du métier qu’il a choisi ? Allons chez les ouvriers et les forgerons, qui travaillent jour et nuit et gagnent à peine de quoi suffire aux premiers besoins de la vie ? ne se plaignent-ils pas aussi, et ne remplissent-ils pas leurs veilles de larmes et de lamentations ? Nous adresserons-nous au marin qui traverse tant de périls, et, comme dit Bias, n’est ni parmi les morts ni parmi les vivants ? Car l’homme, né pour la terre, s’est jeté à la mer comme un animal amphibie, en se livrant à la merci de la fortune. Mais l’agriculture est plus agréable ? Oui, en apparence ; mais, comme dit le proverbe, toute chose n’a-t-elle pas son mauvais côté ? On se plaint tantôt de la sécheresse, tantôt de la pluie, de l’adustion ou de la rouille, de la chaleur ou du froid. Et la politique si vantée, je passe sous silence bien d’autres carrières, à quels dangers nous expose-t-elle ! Elle a des joies enivrantes et des saillies de bonheur semblables aux accès de la fièvre ; mais ses revers sont cruels et pires que mille morts. Quel plaisir de vivre pour le peuple, tantôt hué, tantôt applaudi, ballotté par la foule, comme un vain jouet, sifflé, puni, tué, regretté ! C’est à toi que je le demande, Axiochus, à toi, homme d’État : où sont morts Miltiade, Thémistocle, Éphialtès, et les dix généraux qui ne sont plus ? Quand ceux-ci furent accusés, je refusai de recueillir les suffrages parce que je trouvais indigne de moi de me joindre à une populace en délire ; mais Théramène et Callixène, ayant le lendemain corrompu les présidents de l’assemblée, les firent condamner à mort sans jugement. Tu es le seul avec Eriptolème qui ayez pris leur défense dans une assemblée de trente mille hommes.

Axioch. C’est vrai, Socrate ; et depuis lors je suis dégoûté de la tribune, et rien ne me semble plus pénible que la politique. Tous ceux qui ont mis la main à l’œuvre le savent. Tu en parles, toi, comme un spectateur éloigné ; mais nous savons bien à quoi nous en tenir, nous qui en avons fait l’expérience. Le peuple, mon cher Socrate, est un être ingrat, changeant, cruel, envieux, indomptable, composé d’une foule ramassée au hasard et d’imbéciles furieux. Celui qui s’attache à lui faire sa cour est le plus malheureux des hommes.

Socr. Eh bien, je te le demande, Axiochus, si tu regardes la carrière la plus libérale comme celle qu’on doit le moins rechercher, que penserons-nous des autres ? Ne faut-il pas les fuir ? J’ai encore entendu dire un jour à Prodicus que la mort n’existe ni pour les morts ni pour les vivants.

Axioch. Comment cela, Socrate ?

Socr. C’est qu’elle n’existe pas pour les vivants, et que les morts n’existent pas. Ainsi, elle n’est pas pour toi puisque tu n’es pas mort ; et si tu mourais, elle ne serait pas davantage pour toi, puisque tu ne serais plus. C’est donc une vaine frayeur, et Axiochus se plaint d’un mal qui n’est point et qui ne sera jamais pour lui. C’est comme s’il redoutait Scylla ou un centaure qui n’existent pas à présent et qui n’existeront pas non plus après sa mort. Ce qui est redoutable ne l’est que pour ceux qui existent ; comment le serait-il pour ceux qui ne sont pas ?

Axioch. C’est le bavardage à la mode qui t’inspire ces belles choses ; c’est la source de tous ces merveilleux discours qu’on compose pour la jeunesse. Mais ce qui me chagrine, c’est d’être privé des biens de cette vie ; et j’ai besoin, Socrate, que tu me donnes des raisons un peu plus persuasives. Mon esprit ne se laisse point entraîner à l’élégance de tes paroles, et tout cela ne me touche même pas l’épiderme. Il y a de la pompe, de l’éclat dans tes périodes, mais pas un mot de vrai. La souffrance ne se laisse pas désarmer par le sophisme ; il lui faut des choses qui pénètrent jusqu’à l’âme.

Socr. C’est que, contre toute raison, mon cher Axiochus, tu mets à côté de la privation des biens le sentiment des maux, sans songer que tu es mort. Celui qui est privé de certains biens ne s’afflige qu’à cause des maux qu’il éprouve à leur place ; mais celui qui n’existe plus ne sent pas de privation ; comment donc s’affligerait-il, n’ayant pas le sentiment de ce qui pent affliger ? Et si, dans le principe, tu n’avais pas fait la faute de prêter une certaine sensibilité à la mort, tu ne l’aurais jamais tant redoutée. Et maintenant tu tombes dans une nouvelle contradiction. Tu crains d’être privé de l’âme, et tu attribues une âme à la privation ; tu as peur d’être insensible et tu crois à une sensibilité qui te fera sentir que tu ne sens rien. Cependant, que d’excellentes raisons pour l’immortalité de l’âme ! Une nature mortelle ne se serait jamais élevée à une telle hauteur dans ses actions, jusqu’à mépriser la fureur des animaux féroces, franchir les mers, construire des villes, établir des gouvernements, porter ses regards vers le ciel et y observer les révolutions des astres, le cours du soleil et de la lune, leur lever, leur coucher, leurs éclipses et leurs retours, l’équinoxe et les tropiques, les pléiades de l’hiver et de l’été[11], les vents, les pluies et les terribles effets de la foudre ; elle n’aurait pas comme fixe pour l’avenir les événements du monde, s’il n’y avait pas dans l’âme un souffle divin qui lui donne l’intelligence et la science de toutes ces merveilles. Ce n’est donc pas à la mort que tu vas, Axiochus, mais à l’immortalité. Tu ne seras pas prive du bonheur, mais une félicité plus pure t’attend ; tes plaisirs ne seront plus altérés par ce corps mortel ; ils ne seront mêlés d’aucune douleur. En quittant cette prison, tu iras, pur de tout mélange, dans des régions où l’on ne connait ni peines, ni plaintes, ni vieillesse, où la vie, paisible et exempte de maux, se passe dans un heureux repos à contempler la nature et à philosopher, non plus pour la foule et le théâtre, mais à la lumière de l’éternelle vérité.

Axioch. Tes paroles ont tout à fait changé mes dispositions. Je ne crains plus la mort, et, pour imiter à mon tour les hyperboles des rhéteurs, je la désire. Je plane déjà dans les cieux, je parcours la carrière éternelle et divine ; j’ai dépouillé ma faiblesse, et suis devenu un homme nouveau.

Socr. Si tu veux, je te répéterai aussi ce que m’a dit Gobryès le mage. Il prétend qu’à l’époque de l’expédition de Xerxes, son grand-père, de même nom que lui, envoyé à Délos pour garder cette île où naquirent les deux divinités[12], apprit de certaines tables d’airain, apportées de chez les Hyperboréens par Opis[13] et Hécaergos, que l’âme, après sa séparation d’avec le corps, va dans le séjour des ténèbres, sa demeure souterraine où est le royaume de Pluton, aussi grand que l’empire de Jupiter. Car la terre occupe le milieu de l’univers ; et le monde étant sphérique, les dieux célestes habitent l’hémisphère supérieur et les dieux infernaux l’autre hémisphère ; et si les premiers sont frères, les autres sont fils de frères. Le Vestibule de Pluton est fermé de portes et de serrures en fer. Quand ces portes sont ouvertes, on voit le fleuve Achéron, puis le Cocyte qu’il faut traverser tous deux pour arriver jusqu’à Minos et à Rhadamanthe, dans la plaine qui s’appelle le champ de la vérité. Là siègent des juges qui examinent quelles ont été la conduite et la vie de ceux qui arrivent, quand ils étaient sur la terre. Le mensonge est impossible. Ceux qui ont été inspirés par un bon démon pendant leur vie vont dans la demeure des justes, où croissent des fruits de toute espèce, où coulent des sources d’une eau limpide, où sont des prairies émaillées de fleurs, des conversations philosophiques, des théâtres pour les poètes, des chœurs de danse, des concerts, des repas délicieux que personne n’apprête, enfin, une paix continuelle et une joie sans mélange. Il n’y a ni chaleurs ni froids excessifs ; un air tempéré circule attiédi par de doux rayons de soleil. Les initiés président encore dans ce séjour et y célèbrent les saintes cérémonies. Ne seras-tu pas le premier à jouir de cet honneur, toi, l’allié de Cérès et de Proserpine ? C’est là, dit-on, qu’Hercule et Bacchus ont été initiés quand ils descendirent aux enfers, encouragés dans cette audacieuse entreprise par la prêtresse d’Éleusis. Ceux dont la vie s’est passée à mal faire sont traînés par les Furies à travers le Tartare, dans les ténèbres et le chaos, séjour des impies, où sont le tonneau toujours vide des Danaïdes, la soif de Tantale, les entrailles toujours déchirées de Tytie, le rocher sans cesse retombant de Sisyphe, obligé de recommencer toujours ses travaux. Léchés par les serpents, brûlés par les torches des Peines, déchirés par mille fouets, ils subissent d’éternels châtiments. Tels sont les récits de Gobryes, Axiochus ; vois ce que tu dois en penser : pour moi, ma raison ne me permet pas d’y ajouter foi ; et je ne suis parfaitement sûr que d’une chose, c’est que toute âme est immortelle, et que celle qui sort de ce séjour terrestre est heureuse. Ainsi, soit dans le ciel, soit aux enfers, tu seras nécessairement heureux, Axiochus, si tu as été vertueux.

Axioch. Je rougis de te parler encore, Socrate ; je suis si éloigné maintenant de craindre la mort, que j’en ai plutôt un vif désir. Ce que tu viens de me dire sur les enfers, et ce que tu m’avais dit du ciel, m’a tout à-fait persuadé, et je méprise la vie puisque je dois passer dans un séjour plus heureux. Je vais réfléchir seul sur tes paroles ; mais à midi tu reviendras me voir, Socrate.

Socr. Volontiers, Axiochus ; je vais, en attendant, continuer ma promenade jusqu’au Cynosarge, où j’allais quand on m’a appelé près de toi.

  1. Gymnase consacré à Hercule et situé hors des murs de la ville. Antisthène y donna ses leçons.
  2. Fleuve qui coulait à l’occident d’Athènes, et qui était consacré aux Muses, Voyez le début du Phèdre.
  3. Nom d’une fontaine d’Athènes pres l’Ilissus.
  4. Voyez le dialogue de ce nom.
  5. Ce mot d’Épicharme est aussi dans Cicéron, De petit. cons. 10, et dans Aulu-Gelle, N. Att. I, 13
  6. Une des attributions de l’aréopage était la surveillance de l’éducation.
  7. Homere, Iliade, xxiv, 525.
  8. Hom., Iliade, xvii, 446, 447.
  9. Hom., Il., xv, 245, 246.
  10. Euripide, Cresphonte, fragm., l. 2. Édit. de Beck, t. ii, p. 436.
  11. Les deux solstices.
  12. Diane et Apollon.
  13. Fille de Borée, qui, avec Hécaergos, apporta à Délos les premières semences.