Avertissement des éditeurs

Avertissement des éditeurs
Traduction par divers traducteurs sous la direction de Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètesFirmin Didot (p. Avert.).



AVERTISSEMENT


DES ÉDITEURS.


Ce volume, qui renferme les plus beaux modèles de la poésie épique chez les Romains, réunit, dans l’ordre chronologique, trois auteurs qui personnifient trois époques bien distinctes de l’histoire de cette poésie, Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus. Lucrèce en représente les vigoureux commencements et la jeunesse déjà virile, Virgile la perfection, Valérius Flaccus la décadence.

Si on contestait le choix qui a été fait de ce dernier comme type d’une époque dans laquelle ont vécu Lucain et Stace, nous répondrions qu’à quelques beautés près, de plus ou de moins, l’affaiblissement de l’esprit poétique et l’altération profonde de la langue donnent à ces trois poëtes un caractère uniforme, et que pour la leçon à tirer du rapprochement qu’on en peut faire avec les grands modèles, peu importe lequel des trois on mette à la suite de Lucrèce et de Virgile. On sait d’ailleurs l’estime que faisait Quintilien du talent de Valérius Flaccus. Il regarde sa mort prématurée comme une grande perte pour les lettres romaines.

De grands efforts ont été faits pour que les traductions de ces trois auteurs reproduisissent les principaux traits du génie particulier de chacun. Faire sentir ce qu’il y a de hardi et de naïf dans le génie de Lucrèce ; montrer, dans la traduction de Virgile, que dans l’impossibilité d’égaler ses perfections, on les a du moins senties, marquer légèrement, et sans forcer la langue française, de quelle façon la langue latine et le fonds même de la poésie se sont altérés dans Valérius Flaccus, tel est l’esprit dans lequel a été traduit ce volume, l’un de ceux qui demandaient le plus de talent et qui ont coûté le plus de travail.

Les textes sont ceux de la collection Lemaire. Celui de Lucrèce, en particulier, est reproduit de l’édition si correcte et si savante qu’en a donnée le neveu de l’auteur de cette collection, M. Auguste Lemaire, l’un des plus habiles professeurs de l’Université.