Aux Vieux de la vieille/02/00

Perriquet, Imprimeur-Libraire, Éditeur (p. i-iii).

À L’EMPEREUR NAPOLÉON III.

SIRE,

Voici un des plus vieux soldats de la Grande Armée qui vient, après tous les autres, déposer à vos pieds son humble tribut.

C’est un livre où sont rappelés, dans le style simple et franc du troupier, les principaux événements d’une vie assez curieuse, mais dont la partie militaire occupe la plus grande et la plus

Sire, Je suis parti simple conserit en 1799. J’ai pris part à toutes les guerres du Consulat et de l’Empire. J’ai assisté à quarante-huit combats et batailles rangées ; et, si j’en suis revenu sain et sauf, c’est ma bonne étoile qui m’a protégé, car la première fois que j’allais au feu, je gagnais le brevet de premier légionnaire.

Je n’ai appris à lire qu’à trente-trois ans. Attaché à la personne de l’Empereur dans toutes ses campagnes, je ne l’ai jamais quitté. En 1815, j’étais capitaine d’état-major, vaguemestre du grand quartier général, fourrier du palais et officier de la Légion d’honneur.

Je me suis bien réjoui, Sire, en voyant monter sur le trône impérial le neveu du grand homme : votre nom porte bonheur à la France.

Tout ce qui rappelle le souvenir de mon Empereur vous est cher : vous accueillerez donc avec bonté ce livre, qui n’est pas l’histoire savante, mais vraie, d’un de ses plus fidèles serviteurs. Je l’ai écrite à soixante-douze ans, et je suis aussi heureux que fier de vous l’offrir aujourd’hui.

Daignez agréer, Sire, ce faible hommage de mon dévoûment et de mon respect.

COIGNET,
Soldat à la 96e demi-brigade, soldat et sous-officier au 1er régiment de grenadiers de la garde, vaguemestre du petit et du grand quartier impérial, fourrier du palais, capitaine d’état-major en retraite, premier chevalier de la Légion-d’Honneur.