Autant en emporte le vent (Moréas)/Parce que du mal et du pire

Autant en Emporte le Vent (1886-1887)Léon Vanier, libraire-éditeur (p. 31-32).




XIV



 
Parce que du mal et du pire
Mon âme absout tous les méchants,
Et que sur ma lèvre respire
Orphéus, prince des doux chants,

Qu’au jardin de ma chevelure
S’ébattent les ris et les jeux,
Que se lève le Dioscure
Dans la prunelle de mes yeux ;

D’autres ont pu me croire : fête
Saoule de drapeaux épanis,
Et clairons sonnant la défaite
De l’indéfectible Erinnys ;


Mais toi, sororale, toi, sûre
Amante au grand cœur dévoilé,
Tu sus connaître la blessure
D’où mon sang à flots a coulé.