Imprimeur Auguste Jaunin (p. 65-82).

IV


Les premiers rayons du soleil baignaient de leur lumière argentée les côtes du Doubs. Le ciel était d’un bleu d’acier, sans le moindre nuage. On apercevait quelques légères brumes, flottantes au-dessus des rochers, qui redescendaient peu à peu, comme fondues par la chaleur matinale. Dans les prés, autour des rares fermes suspendues aux flancs des collines, les faucheurs aiguisaient leurs faulx ou chantaient aux échos des environs le plaisir qu’évoquait en eux la belle et radieuse saison. De fragiles colonnes de fumée s’échappaient du toit des maisons ; un troupeau de petit bétail, disséminé dans un pâturage, faisait tinter ses menues clochettes dont la gaie sonnerie emplissait la vallée. Les gazons tapissés de fleurs, le feuillage des arbres fruitiers cachant à demi les habitations, reposaient la vue. Et, partout, sur ces coteaux boisés, plantés de hêtres, de sapins et d’autres essences forestières ; sur les jeunes taillis où la fraise exhalait son parfum délicieux ; au sommet des hautes parois rocheuses qui se dressent, de chaque côté de la rivière, comme pour en rendre les bords presque inaccessibles ; partout, un soleil étincelant répandait de la vie et de la clarté, semant en même temps ses richesses et ses couleurs : le vert clair du foyard, le vert plus sombre des chênes et des pins, l’or des renoncules et du populage des marais et, enfin, toutes les nuances des petites fleurettes qui se blottissaient à l’orée des bois, ne trahissant leur présence que par la senteur de leurs minces corolles…

Maurice Delaroche — il avait décidé de n’écrire désormais son nom qu’en un seul mot — après avoir laissé derrière lui le hameau du Cerneux-Godat, à l’aspect très pauvre, venait de prendre le sentier qui mène, aujourd’hui encore, au Moulin de la Mort. À cette époque, il n’était probablement pas entretenu comme il l’est à présent. Et, cependant, l’accès en était déjà très facile. Maurice dévala d’abord les premières côtes, belles prairies à la pente fort raide, où l’on voyait quelques maisons pour ainsi dire égarées dans ces parages. Ensuite, il entra sous le dôme de la forêt, par un chemin bordé de noisetiers et de sureaux, qui descend, étroit et rapide, pour aboutir à une vaste anfractuosité de rochers entre les parois de laquelle on a établi un passage en nombreux zigzags, dont on sort, avec un brin de vertige, à deux pas du moulin.

Ici, tout à côté du sentier, sur la gauche pour ceux qui descendent, se trouve comme une sorte de monolithe qui attire tout de suite le regard. Détaché de la montagne, il s’élève, isolé, ressemblant à un immense pain de sucre aux flancs enveloppés d’un lierre plusieurs fois séculaire. Jadis un habitant de la contrée, le père Bornod, je crois, affirmait qu’un jour ou l’autre cette masse rocheuse allait tomber et écraser dans sa chute le moulin du Doubs. Sa prophétie ne s’est pas réalisée : toujours debout, le rocher semble défier les ravages des temps et montrer aux chétifs humains la sereine indifférence des choses de la nature.

On eût dit, à l’allure de Maurice, qu’il n’avait aucune hâte d’arriver au but de son voyage. Pourquoi se serait-il pressé ? Il était plus que persuadé, il était certain que sa démarche n’aurait pas de résultat heureux. Sa mère ne lui avait-elle pas parlé d’une semblable, course que Pierre avait faite sans rien découvrir ? Vingt-cinq ans s’étaient écoulés depuis ces événements : on ne connaissait peut-être même plus le nom de la famille Delaroche.

Et puis, à l’âge qu’avait Maurice, lorsque le cœur est à la bonne place, qu’on jouit d’une santé vigoureuse, on aime à rêver le long des chemins. Cela est si agréable, par un clair matin d’été, l’air tout embaumé des fleurs qui s’épanouissent, de penser qu’un jour une autre fleur s’ouvrira, une âme de femme, belle et pure, et frémissante d’amour. C’est l’illusion suprême de la jeunesse, surtout si aucun regard, aucune pression de main ne vous a encore fait tressaillir. Et il en était ainsi pour Maurice Delaroche. Poussé comme une plante vivace à côté de sa mère, il n’avait pas, jusque-là, songé à cet avenir que d’autres entrevoient déjà beaucoup plus tôt. Il s’était tout simplement laissé vivre, content de voir des visages souriants autour de lui, quand, le soir, il rentrait de son travail ou d’une promenade dans les environs.

Plus d’une jeune fille, pourtant, eût été fière d’arrêter son choix. On en parlait même, aux longues veillées du village ou pendant les tranquilles après-midi de l’été ét de l’automne, alors que la population s’égrenait sous les vieux sapins des verts pâturages. Pourquoi n’était-il donc pas comme les autres ? N’avait-il pas de cœur ? Ou était-il insensible aux charmes rustiques des jeunes montaignates ? Parfois, en passant, si le hasard le mettait en présence d’une jolie figure, il souriait d’un air aimable, avec du plaisir dans les yeux, mais se bornait aux salutations d’usage.

Non pas qu’il fût orgueilleux. Au contraire, le nom qu’il portait ne lui disait plus qu’une chose : la pauvreté de sa famille. Il fuyait l’existence des gens de la montagne, parce que cette existence n’était pas dans ses goûts. Qu’y aurait-il fait, dans la société de ses entours ? Son instruction et son éducation l’isolaient forcément. La comtesse, comme nous l’avons dit, n’avait rien négligé pour développer le cœur, l’esprit et le corps de son cher enfant. Aussi dut-elle être, avant de mourir, et elle l’était, réellement satisfaite de son œuvre.

Maurice était maintenant un vaillant jeune homme, doué de précieuses qualités et possédant des connaissances, mais celles-là seulement que sa mère et les livres lui avaient données. Et c’était aussi le plus beau et le plus solide garçon de toute la contrée. Ses cheveux noirs et bouclés encadraient un visage d’une singulière expression ; le front large, hâlé par le soleil, dénotait l’intelligence, les viriles décisions ; au fond de son regard, on apercevait comme un reflet de la bonté de son cœur ; les traits réguliers, la bouche légèrement moqueuse, avec une moustache brune qui se découpait nettement sur la matité de la peau ; le menton trahissait la volonté, l’opiniâtre désir de marcher en avant pour atteindre le but ; la taille était bien prise, avec une grande souplesse, et il avait des attaches très fines et les mains petites, mais nerveuses, signes caractéristiques de sa race. Tel était Maurice Delaroche lorsque, arrivé au bas du sentier, au dernier zigzag du chemin, il se trouva en face d’une jeune fille de dix-huit à dix-neuf ans qui cueillait des fleurs sauvages au pied des rochers.

Il s’arrêta subitement, comme fasciné par les yeux de pervenche qui le regardaient, deux yeux à la blancheur laiteuse, curieux et naïfs, et grandement ouverts. Il crut d’abord à une vision de rêve, à l’un de ces contes dont sa mère avait bercé son imagination et dans lesquels on voit apparaître, en des endroits à peu près semblables à celui où il était, quelques-unes de ces fées radieuses, d’une beauté raphaélique et divinement bonnes. Et déjà il commençait à douter de lui, de sa raison, quand, tout à coup, il entendit une voix claire, très rapprochée, si proche qu’il la percevait distinctement, malgré le bruit perpétuel du Doubs, qui roulait ses vagues à une cinquantaine de pas. La voix disait :

— Bonjour, monsieur. Vous venez chez : nous ?

Maurice eut le sursaut d’un homme qui se réveille brusquement. Ayant passé rapidement la main sur son front, il balbutia :

— Excusez-moi, mad…

Il ne savait comment l’appeler.

Elle le remarqua.

— Je me nomme Yvonnette.

Le jeune homme avait déjà repris possession de lui-même. Il dit enfin :

— Pardonnez-moi de n’avoir pas répondu à votre aimable salut. Pouvais-je m’attendre à rencontrer ici, dans cette vallée sauvage, une si belle créature de Dieu ?

Yvonnette rougit.

Les paroles de Maurice lui étaient allées droit au cœur. À son tour, elle observa plus attentivement l’inconnu, mais comme à la dérobée, et tout en faisant, avec un certain, goût, un bouquet des fleurs qu’elle venait de ramasser. Cet examen parut ne pas trop lui déplaire.

— C’est donc alors la première fois que vous descendez sur le Doubs ? demanda la charmante enfant.

— Mais, oui, mademoiselle Yvonnette.

— Et moi, je ne sors jamais d’ici. Une seule fois, j’ai été à Charquemont, lorsque j’ai fait ma première communion. Est-ce vrai que le monde est’ si grand et si beau ? Ah ! que je voudrais aussi le voir ! Rarement il vient quelqu’un chez nous. Et si j’essaie de questionner les gens qui passent dans la vallée, ou on ne me répond pas ou les parents m’envoient dans ma chambre. Dites-moi, vous, si le monde est beau et grand ?

— Beau ? Hum ! Je ne puis guère satisfaire votre curiosité. Je demeure là-haut, sur la montagne, et je n’ai non plus jamais quitté ma pauvre mère, laquelle a été enterrée il y a peu de jours. Pour grand, oh ! sûrement le monde est grand ! Après ce pays, il y a encore un pays, ensuite un autre pays, puis d’autres pays, toujours ainsi, bien loin, bien loin, avec des villages et de grandes villes, où il y a beaucoup de gens qui vivent les uns à côté des autres et où l’on voit de belles choses et des palais superbes.

— Ah ! que je serais heureuse d’aller dans ce monde ! On est à l’étroit dans ce coin, entres ces deux murailles de pierre, avec la même eau qui coule toujours en faisant sans cesse le même bruit. Et je suis le plus souvent seule, personne ne s’amuse avec moi. J’oubliais mon frère, qui est bon et qui me défend si le père me gronde. Je ne l’aime pas, mon père. Et pourtant, je ne me crois pas méchante. Je voudrais tant aimer tous ceux que je vois ! J’aime encore les fleurs et ma petite chèvre Blanchette, que je conduis parfois dans les bois, plus haut, quand on me laisse quelques heures de liberté.

À ce moment, une rude voix de femme se fit entendre :

— Yvonnette ! Yvonnette ! Veux-tu rentrer ? Faut-il pas que j’aille te chercher ? Et avec qui causes-tu, voyons donc ?

Maurice regarda dans la direction d’où venait l’appel.

— Quelle est cette personne ?

— C’est ma mère.

— Ah !

— Cela vous étonne ? Moi pas ! On s’habitue à tout, à la longue. Et voici des années que c’est continuellement la même chose. On m’empêche de causer avec vous, comme avec d’autres, comme avec tous les autres. Adieu, monsieur !

— Mais, mademoiselle Yvonnette, si vous le permettez, je vous accompagnerai. Il faut que je traverse la rivière.

— Mon frère vous passera avec la barque, s’il est là ; autrement, ce sera la mère. Moi, on ne me laisse pas aller sur l’eau.

— Vous êtes si jeune ! Et un accident est si vite arrivé !

— Et puis après ? fit-elle d’un accent presque dur. Si le Doubs m’emportait, on ne me regretterait peut-être même pas. Ce n’est pas une existence, la mienne.

Maurice fut frappé de l’amertume que contenait cette dernière observation.

— À votre âge, dit-il, on ne doit pas songer à la mort. Vous verrez, vous aurez encore de beaux jours.

— Si c’était vrai ! Ah ! je vous bénirais, vous, et je vous aimerais bien. N’est-ce pas, il n’est pas défendu d’aimer ceux qui nous aiment ?

— Non ! non ! Mais, en connaissez-vous qui aient pour vous beaucoup d’affection, — hormis vos parents ?

— Je vous en prie, ne parlons pas d’eux.

Oui, mon frère Ali me dit souvent qu’il m’aime et m’aimera toujours.

— Et quel âge a-t-il, votre frère ?

— Un peu plus de vingt-cinq ans.

— Viens-tu ? répéta la voix.

— Oui, j’arrive ! cria Yvonnette.

Et la jeune fille, suivie de Maurice, prit un étroit sentier qui s’en allait, en longeant le bas des rochers, jusqu’au cabaret de Jean Gaudat. À gauche, le moulin tournait lentement sa grosse roue toute moussue, mêlant son tic-tac monotone au clapotement des ondes sur la rive couverte de sable…

À la vue de Maurice, la femme de l’aubergiste fut comme secouée par un violent frisson. Néanmoins, elle parvint à se maîtriser, et, regardant cette fois le jeune homme avec une sorte de défi, elle lui dit :

— Bonjour, monsieur ! Soyez le bienvenu chez nous, dans la vallée du Doubs ! C’est sans doute la première fois ? Oui ? Ah ! c’est cela ! Vous n’avez donc jamais été ici ? Et moi qui croyais vous avoir déjà vu. C’est la vieillesse qui vous joue de ces tours-là. Hein ? C’est beau et triste. Un désert, oh ! un vrai désert ! Jour de Dieu ! Quelle idée avait-il, mon homme, quand il résolut de s’établir dans ce trou. Il y a bientôt trente ans que cette maudite rivière roule son bruit d’enfer dans ma tête. J’en ai le corps tout rompu. Ecoutez-moi donc ça ! Au commencement, oui, on s’y plaît ; mais ensuite, malgré l’accoutumance, voyez-vous, c’est à n’y plus tenir. Entrez, mon beau monsieur. Et toi, Yvonnette, qu’est-ce que tu fais là ? Va-t’en quérir nos hommes. Ils pêchent là-bas, près des rochers, au-dessus de la chute.

— Et que puis-je vous servir ? demanda la vieille Catherine, à la langue loquace, dès que Maurice eut pris place dans la chambre où s’était assise sa mère, vingt-six ans auparavant.

Un instant après, la femme de Jean Gaudat plaçait devant son hôte une bouteille de vin et un verre.

— Vous êtes des Franches-Montagnes ? reprenait-elle, poussée par une vive curiosité.

— Oui, et même j’ose bien vous dire pour quel motif je me trouve sur le Doubs, répondit Maurice, qui, avant de partir, avait décidé de taire son véritable nom et de garder le silence sur le but de son voyage. Je me rends en France pour des affaires de contrebande.

— Pas possible ! Tenez, voici mes hommes qui s’amènent. Ils auront plaisir à vous entendre.

« Il faut que j’essaie de gagner la faveur de ces gens, pensait Maurice, car m’est avis que je ne perdrai pas mon temps à observer ce monde. Il est assez étrange, et si cette jeune fille n’aime ni son père, ni sa mère, elle doit avoir de bonnes raisons pour justifier, sinon expliquer, un tel sentiment ».

Cependant, Jean Gaudat et son fils étaient entrés dans la salle et avaient pris place à l’ùne des extrémités de la table, près du jeune homme. Celui-ci leur parla aussitôt de son projet. Il fit miroiter aux yeux de ses deux ; auditeurs des bénéfices certains. Dès son retour, les voyages allaient commencer. Jean Gaudat devait surtout veiller à l’état de la cave : les contrebandiers étaient gens de franches lippées et le vin coulerait à flot.

L’aubergiste, les yeux à demi fermés, semblait interroger les souvenirs qui venaient de se réveiller au fond de sa mémoire. Où avait-il vu cette figure ? Il ne trouvait pas de réponse satisfaisante. Et pourtant ces traits ne lui étaient pas complètement inconnus.

— Et vous allez ? demanda le fils.

— En France. Il nous faut quelques endroits sûrs où nous puissions déposer nos marchandises.

— Et ça ne tardera pas ?

— Non ! Sous peu, on va jouer la première danse.

— Et comment vous appelez-vous ? questionna brusquement le vieux, qui paraissait avoir des doutes.

— Maurice Beuret. Mes parents, jadis, tenaient une ferme du côté du nord. Ils sont morts à présent.

— Ah ! fit Jean Gaudat, sans insister davantange.

Mais Maurice reprit :

— Et nous comptons sur vous pour nous aider à traverser la rivière. Vous savez que le Doubs est maintenant la limite entre la France et la Suisse. Comme ces parages sont peu connus, les douaniers n’y viendront pas nous attendre. C’est vous d’ailleurs qui en aurez tout le gain. Nos hommes laisseront chez vous une bonne partie de leurs salaires contre le vin que vous leur donnerez. Ayez donc, ainsi que je vous le disais tout à l’heure, ayez donc votre cave bien garnie. Plus tard, vous me remercierez de la fortune que je vous aurai fait gagner.

— Nous sommes tout à votre service, répliqua le père Gaudat, en fixant involontairement ses regards sur le beau jeune homme qui lui parlait d’une manière si délibérée. Vous n’avez rien à craindre chez nous, ni dans la vallée. On ne passe pas le Doubs, si nous ne le voulons pas. Et comme, en définitive, nous nous trouvons sur territoire suisse, notre intérêt nous commande d’être avec vous.

— Naturellement. Si je n’avais pas vu les choses de cette façon, je ne vous aurais pas non plus, dès le premier mot, confié notre projet. Vous verrez que vous ne vous en repentirez pas.

À bientôt donc !

Il paya sa consommation et se leva.

Mais il ajouta encore, de l’air le plus indifférent du monde :

— Y a-t-il longtemps que vous êtes ici ?

— Oui, comme ça une trentaine d’années.

— Et l’auberge est bien fréquentée ?

— Ah ! non, malheureusement !

— Mais pendant la Révolution elle l’était à coup sûr davantage ?

— Nullement. Quelques rares fugitifs, qui passaient et que l’on ne revoyait plus. C’est une existence bien misérable que nous menons ici. La boîte ne rapporte rien. Si nous n’avions pas la pêche et la chasse, nous serions bien souvent près de mourir de faim. Nos voisins, au moulin, sont au contraire beaucoup mieux. Par beau et par mauvais temps, leur roue tourne sans relâche. Mais à chacun le sien, n’est-ce pas ?

— C’est aussi mon avis. Voilà donc l’affaire réglée. Toutes les fois que nous descendrons, vous nous passerez de l’autre côté de l’eau. Nous conviendrons d’un signal pour vous appeler, lorsque nous voudrons revenir sur le bord suisse, dans le cas où il nous faudrait rebrousser chemin. Vos peines seront largement rétribuées.

Allons, je dois me remettre en route. C’est seulement dans une huitaine de jours que je serai de nouveau ici, après avoir accompli ma tournée.

— Voyons, fils, accompagne monsieur.

— Au revoir ! dit éncore Maurice.

— Au revoir ! répéta Jean Gaudat.

En sortant de l’auberge, le jeune homme chercha vainement du regard la charmante Yvonnette. Elle avait disparu.

Maurice en ressentit au cœur comme un regret inconscient, dont il s’étonna lui-même. Allait-il, dès la première rencontre, devenir amoureux de la fille de Jean Gaudat ? Cette idée le fit sourire, et il continua son chemin d’un pas rapide.