Au marquis Gravina, Rome

Poèmes Premier et second carnets de poèmesmanuscrits autographes (p. 139).
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Au marquis Gravina, Rome

Salut au mont Etna, volcan qui nous fascine
Lorsque ses feux changeants empourprent l’horizon
Du verdoyant rivage où s’arrondit Messine
À peine si son flanc vaguement se dessine
Sous le manteau neigeux de sa blanche toison !

Moins loin de lui s’étend l’antique Syracuse
D’où sa cime ondulante est plus visible aux yeux.
De là, majestueux et superbe, il accuse
Plus nettement le front de son cratère qu’use
Le flambeau dont il tord la flamme dans les cieux !

Mais c’est surtout du port où s’endort la tartane,
C’est de votre cité, marquis de Gravina,
Qu’il apparaît sublime ! Oui, de votre Catane
Indolemment couchée ainsi qu’une sultane
Aux genoux frémissants de son Sultan l’Etna !